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 HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES

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Pierresuzanne

Pierresuzanne



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MessageSujet: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 13 EmptyMer 03 Avr 2013, 14:03

Rappel du premier message :

3 avril 2013

« Accepte ce qu'on t'offre de raisonnable, commande ce qui est convenable et éloigne-toi des ignorants. » (Sourate 7, Al-Araf, verset 199).

Je me permets de me lancer dans une longue aventure avec vous... si cela vous intéresse....
Notre sujet est de nous intéresser à l’émergence du monothéisme dans l'histoire de l'humanité et de comprendre comment cette idée d'un Dieu unique a transformé les civilisations.
Dire qu'il n'y a qu'un seul Dieu est de l'ordre de la foi. Nous n'essayerons pas de démontrer une conviction qui, par nature, n'est pas rationnelle mais dépend d'un choix individuel. Il s'agit davantage de comprendre comment est perçu ce Dieu unique dans les différents monothéismes et quels sont les  répercutions de cette perception sur les civilisations.
Dieu est-Il semblable ou différent dans tous les monothéismes ? Comment a émergée l'idée d'une Création, d'une Loi divine, d'un Dieu des combats, d'une vie éternelle, d'un Jugement dernier, d'une langue sacrée parlée au paradis, d'un Dieu finalement pacifique ?
L'homme est-il libre face à Lui ? Les pouvoirs temporels et spirituels doivent-ils est regroupés ou éclatés ? La vérité est-elle définie une fois pour toute ? En quoi ces idées, provenant du concept d'un Dieu unique, ont-elles modifié les civilisations qui les portaient.  

Il ne s'agit pas seulement de regarder ce que disent les textes saints, mais de faire la synthèse de ce que nous a appris la science et l'histoire. Par exemple, il existe des données objectives sur la création du monde. N'est-il pas intéressant de lire les textes saints en parallèle avec les événements objectifs qu'ils sont censés raconter ?
L'archéologie a fait faire des progrès impressionnants aux connaissances historiques depuis deux siècles. L'épigraphie est un apport inappréciable. Il s'agit de l'étude des textes anciens gravés sur des supports durables : pierres, argile, papyrus, parchemins. Les tablettes d'argile des sumériens et les ostracons (des tessons de poteries recyclées) servaient de pense bête et de post-it antiques : ils ont traversé les siècles intacts. Les parchemins et les papyrus sont également bien plus durables que nos disques durs d’ordinateurs.
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Roger76





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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 13 EmptySam 19 Oct 2013, 18:18

 
Citation :
si tu as des sources du Mytho dont tu parle à propos des accusations et du bébé qui parle dans le berceau , alors donne les moi , si tu n'a aucune référence d'un quelconque apocryphes , je dirai que tu parle dans le vent , et que tu fais dans ce post de la propagation et de L'intox contre L'islam , c'est tout .
Dans ma première approche de ce que j’appelle Récit Mythique, je le définissais comme une forme littéraire narrative, qui semble raconter une histoire mais sans aucun souci d’historicité réelle, et qui a pour but non pas de raconter une histoire mais d’apporter un enseignement doctrinal, théologique, ou spirituel, déjà ancré dans l’imaginaire collectif.

Ce RM devient vérité de foi par la sacralisation dans un texte dit Sacré.

C’est flagrant à propos de la Genèse, inspirée de vieilles croyances sumériennes que les juifs ont eu le génie de retranscrire dans leur Révélation monothéistes.

Mais en avançant je constate que le récit mythique peut tout autant être apologétique et porter un message politique : c’est le cas de la saga de Jacob et son frère jumeau Esaü, fils d’Isaac fils d’Abraham, on y trouve un message théologique YHWH comble de faveurs qui il veut sans avoir à tenir compte des mérites, et que, message politique, Jacob (Israël) est supérieur à son voisin et concurrent Esaü (Edom)… par le choix de YHWH.

C’est encore le cas entre autres du Livre d’Esther, dont le récit n’a aucune réalité historique, mais qui établit un mythe : Israël sera toujours vainqueur de ses ennemis.

Il n’est donc pas du tout nécessaire qu’il existe hors du texte coranique officiel un mythe de jésus parlant au berceau pour « justifier » sa mère, le Récit Mythique crée aussi le mythe.

En quoi donc faire de la recherche historique avec une démarche scientifique serait de l’intox contre l’islam ? Qu’auraient donc à redouter de la réalité historique la religion musulmane ou l’islam ?

Mais Azdan d’où tires-tu la conclusion , MARIE a était bel et bien accusé selon le talmud , il y a au moins une trace historique sur cette question , j'attend maintenant ton avis !!.

Bien sûr que Marie a pu être mise en cause, ce n’est pas dit ni même suggéré dans mon extrait du Talmud qui expose que cela ne concerne pas Jésus Christ mais deux homonymes : quand le Talmud cite un éponyme


Citation :
Rabbi Yeshua qui est le Mashia'h, n'est jamais mentionné dans le Talmud et l'appellation « Jésus le Nazaréen » ne le désigne à aucun moment mais concerne un autre personnage éponyme.

Rabbi Yeshua qui est le Mashia'h, n'est jamais mentionné dans le Talmud et l'appellation « Jésus le Nazaréen » ne le désigne à aucun moment mais concerne un autre personnage éponyme.
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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 13 EmptySam 19 Oct 2013, 19:07

Le mythe est une construction intellectuelle complexe qui est une "légende" au sens latin de legenda, à lire avec l'intellect.
Pour R.Guénon il y a une analogie entre mythe, symbole et rite, les trois assurent une communication entre le monde des hommes et le monde de l'esprit. Il faut prendre ces mots dans un sens fort, au sens d'un moyen opératif.
Jean Canteins a écrit trois volumes "Sauver le mythe" dans lesquels il décrypte le sens de certains mythes de l'indouisme et de l'antiquité.
R.Guénon explique que dans l'histoire de Caïn et d'Abel, on trouve la dualité nomades/sédentaires, les uns liés à l'espace, les autres au temps.
Par compensation les sédentaires, vivant dans le temps et dans un espace restreint, créent les arts des formes se déployant dans l'espace, les nomades, vivant dans l'espace, créent les arts des formes qui se déploient dans le temps.
Les sédentaires sont liés au végétal et au minéral, les nomades au règne animal.
Comme la Thorah se rattache au type de loi des peuples nomades, l'histoire est racontée  d'une certaine manière et apparaitrait autrement au point de vue des peuples sédentaires.
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azdan





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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 13 EmptySam 19 Oct 2013, 21:01

Roger76 a écrit:
 
Citation :
si tu as des sources du Mytho dont tu parle à propos des accusations et du bébé qui parle dans le berceau , alors donne les moi , si tu n'a aucune référence d'un quelconque apocryphes , je dirai que tu parle dans le vent , et que tu fais dans ce post de la propagation et de L'intox contre L'islam , c'est tout .
Dans ma première approche de ce que j’appelle Récit Mythique, je le définissais comme une forme littéraire narrative, qui semble raconter une histoire mais sans aucun souci d’historicité réelle, et qui a pour but non pas de raconter une histoire mais d’apporter un enseignement doctrinal, théologique, ou spirituel, déjà ancré dans l’imaginaire collectif.

Ce RM devient vérité de foi par la sacralisation dans un texte dit Sacré.

C’est flagrant à propos de la Genèse, inspirée de vieilles croyances sumériennes que les juifs ont eu le génie de retranscrire dans leur Révélation monothéistes.

Mais en avançant je constate que le récit mythique peut tout autant être apologétique et porter un message politique : c’est le cas de la saga de Jacob et son frère jumeau Esaü, fils d’Isaac fils d’Abraham, on y trouve un message théologique YHWH comble de faveurs qui il veut sans avoir à tenir compte des mérites, et que, message politique, Jacob (Israël) est supérieur à son voisin et concurrent Esaü (Edom)… par le choix de YHWH.

C’est encore le cas entre autres du Livre d’Esther, dont le récit n’a aucune réalité historique, mais qui établit un mythe : Israël sera toujours vainqueur de ses ennemis.

Il n’est donc pas du tout nécessaire qu’il existe hors du texte coranique officiel un mythe de jésus parlant au berceau pour « justifier » sa mère, le Récit Mythique crée aussi le mythe.

En quoi donc faire de la recherche historique avec une démarche scientifique serait de l’intox contre l’islam ? Qu’auraient donc à redouter de la réalité historique la religion musulmane ou l’islam ?

Mais Azdan d’où tires-tu la conclusion , MARIE a était bel et bien accusé selon le talmud , il y a au moins une trace historique sur cette question , j'attend maintenant ton avis !!.

Bien sûr que Marie a pu être mise en cause, ce n’est pas dit ni même suggéré dans mon extrait du Talmud qui expose que cela ne concerne pas Jésus Christ mais deux homonymes : quand le Talmud cite un éponyme


Citation :
Rabbi Yeshua qui est le Mashia'h, n'est jamais mentionné dans le Talmud et l'appellation « Jésus le Nazaréen » ne le désigne à aucun moment mais concerne un autre personnage éponyme.
Rabbi Yeshua qui est le Mashia'h, n'est jamais mentionné dans le Talmud et l'appellation « Jésus le Nazaréen » ne le désigne à aucun moment mais concerne un autre personnage éponyme.
   Roger , je vois que tu te cherche déjà dans ta réponse , mais je trouve que c'est honnête , mais ma question s'adresser surtout à pierresuzanne , dont je suis sûre qu'il n'aura pas de réponse .

    Donc aucun document Apocryphes ne cite ces deux points , car j'insiste en matière d'étude historique , car lancer et balancer en l'air comme le fait pierresuzanne , cela veut dire que son long exposé doit être remis en cause , les auteurs sont plutôt subjectif qu'objectif , car en fait il ne remette pas en question les évangiles , ni dans leur historicité , ni dans leur fiabilité , tout se centralise sur eux .

    Bref ,pour la question de l'accusation de la sainte Marie tu peux lire ce qui suit :

 1.Dans le Talmud Shabbat 104b, Sanhedrin 67a il est écrit :

"Rabbi Eliezer a dit : Ben Stada (Jésus, fils de Stada) n'a-t-il pas apporté la sorcellerie avec lui, d'Egypte, gravée sur sa peau? Ils lui ont dit : Il était un fou et nous ne nous occupons pas de ce que font les fous.
Ce Ben Stada (fils de Stada) est aussi Ben Pandira (fils de Pandira).
Rabbi Chisda avait dit que le mari (de sa mère) était Stada et que l'amant (de sa mère) était Pandira.
Non : le mari s'appelait Pappos Ben Yehudah et la mère s'appelait Stada.
Non : la mère était Myriam (Marie) la coiffeuse de femmes, et on la surnommait Stada. Comme nous disons dans le Pumbedita : Elle s'est éloignée ('Stat Da') de son mari.

 2.Dans Gittin 90a on ajoute ceci :

"Paphos ben Yehudah était l'époux de Myriam, la coiffeuse pour dames. Lorsqu'il sortait de chez lui pour aller dans la rue, il fermait la porte à clef pour qu'elle ne parle à personne. Cette conduite inconvenante fut la source de la haine qui s'introduisit entre eux et qui l'amena à commettre l'adultère. "

 3.Le Tossafot Shabbath 104 b.essaie d'ailleurs d'expliquer ces contradictions :

"Rabbenu Tam dit : — Ce Ben Stada n'était pas Jésus de Nazareth, car nous disons ici que Ben Stada vivait à l'époque de Paphos ben Yehudah, lui-même vivant du temps de Rabbi Aqiba, comme on le prouve dans le dernier chapitre de Berakhoth (61 b) ; mais Jésus vivait à l'époque de Yehoshuah ben Perahia comme le montre le dernier chapitre de Sotah (47 a) : ni comme Rabbi Yehoshuah ben Perahia qui repoussa Jésus des deux mains et Rabbi Yehoshuah vivait longtemps avant Rabbi Aqiba. Sa mère était Myriam coiffeuse pour dames et ce qu'on dit dans le premier chapitre de Hagigah : Rab Bibi se trouva avec l'ange de la mort etc., il dit à son messager : — Va me quérir Myriam, la coiffeuse pour dames. Voilà qui signifie qu'à l'époque de Rab Bibi il y avait une Myriam, coiffeuse pour dames. C'était une autre Myriam ou l'ange de la mort rapportait à Rab Bibi une histoire qui s'était passée il y avait déjà longtemps."

 4. Origène (185-254), dans le "Contra Celsum" est le premier à en parler :

"La mère de Jésus a été chassée par le charpentier qui l'avait demandée en mariage, pour avoir été convaincue d'adultère et être devenue enceinte des œuvres d'un soldat romain nommé Panthèra. Séparée de son époux, elle donna naissance à Jésus, un batard. La famille étant pauvre, Jésus fut envoyé chercher du travail en Égypte ; et lorsqu'il y fut, il y acquis certains pouvoirs magiques que les égyptiens se vantaient de posséder"

 5.Plus tard, Épiphane (315-403) le répèta :

"Jésus était le fils d'un certain Julius, dont les surnom était Panthéra".

 6.Dans le Beth Jacobh, fol. 127 , il est écrit :

"Les Mages, avant de quitter l’Egypte, prirent grand soin de ne pas coucher par écrit leurs pratiques magiques afin que d’autres peuples ne risquent pas d’en prendre connaissance. Mais lui, il avait trouvé un système : il inscrivait les formules magiques sur sa peau, ou bien il se faisait des coupures et y mettait les formules. En se cicatrisant par-dessus, les formules étaient cachées par la peau qui avait repoussé."

   autres sources :
 http://books.google.fr/books?id=P3cesw9iarUC&pg=PA99&lpg=PA99&dq=juifs+accusent+marie+d%27adult%C3%A8re&source=bl&ots=xnjWCnlsqP&sig=ym2KCmw6Is_b82OpNmexMP-oQyo&hl=fr&sa=X&ei=ANViUtzeLKro4QSBkYDYCA&ved=0CEYQ6AEwBA#v=onepage&q=juifs%20accusent%20marie%20d%27adult%C3%A8re&f=false

   En somme aucun apocryphe , ne cite et ne relate les faits , il y a au moins des indices dans les apocryphes , témoignant que jésus fessait des miracles tout jeune ( voir l'âge de 5 ans , 10 ans  ) , pour L'histoire d'adultère :

 Jean 8-41" Vous, vous faites les oeuvres de votre père. Ils lui dirent donc : Nous ne sommes pas nés de la fornication (prostitution) ; nous avons un père, Dieu.

  que doit-on comprendre , si les juifs ont répliqués de cette manière , ils insinué tout simplement que celui qui était devant eux l'est en fait , pas la peine de philosopher !!

   voilà mon avis , je crois que j'étais clair sur la question !
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Pierresuzanne

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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 13 EmptySam 19 Oct 2013, 21:03

Adil71 a écrit:
Jacqueline Chabbi a fait une traduction du Coran ? Je ne savais pas, c'est intéressant. Ou pouvons-nous nous la procurer ?
Jacqueline Chabbi n'a pas fait de traduction du Coran en entier mais elle a écrit des livres très érudits, dans lesquels elle traduit très soigneusement certains versets du Coran.
Les versets que je signale traduits par ses soins sont recopiés dans ses ouvrages. Il m'a semblé honnête de le signaler, d'autant que la qualité de ses traductions renforce la compréhension des versets du Coran en français.
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Pierresuzanne

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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 13 EmptySam 19 Oct 2013, 21:15

azdan a écrit:
  si tu as des sources du Mytho dont tu parle à propos des accusations et du bébé qui parle dans le berceau , alors donne les moi , si tu n'a aucune référence d'un quelconque apocryphes , je dirai que tu parle dans le vent , et que tu fais dans ce post de la propagation et de L'intox contre L'islam , c'est tout .

   Donne moi ta preuve si tu ne me ment pas , sinon tu sais de quoi je vais te traiter !! , alors où sont les apocryphes chrétiens  qui parlent du bébé qui parle , et de l'accusation de Marie lors de la naissance du Bébé ?!

   I wait ......study 

   Suspect 
[/b]
1/ Deux évangiles apocryphes parlent de Jésus qui parle au berceau :
-Le Pseudo évangile de Matthieu raconte comment Jésus, tout juste né, parle à un palmier : « Alors le petit enfant Jésus dit au palmier : « Penche-toi, arbre, et nourris ma mère de tes fruits ! » Et obéissant à ces mots, le palmier inclina aussitôt sa cime pour qu'on y cueillît des fruits... Alors, Jésus lui dit : « Ouvre de tes racines la source cachée au fond de la terre et que des eaux en jaillissent pour notre soif ! » Aussitôt le palmier se redressa, et d'entre ses racines se mirent à jaillir des sources d'eaux très limpides, très fraîches et très douces. » (Pseudo évangile de Matthieu, XX).

Cette idée du Bébé Jésus qui donne des ordres à un palmier tout juste né est reprise dans le Coran : « [Marie] dit : « Malheur à moi! Que je fusse morte avant cet instant ! » Alors, il (Jésus tout juste né) l'appela d'au-dessous d'elle, [lui disant :] « Ne t'afflige pas. Ton Seigneur a placé à tes pieds une source. Secoue vers toi le tronc du palmier : il fera tomber sur toi des dattes fraîches et mûres. Mange donc et bois et que ton œil se réjouisse ! » (S. 19, 23-25).


- L'Évangile arabe de l'enfance est daté du VIe siècle. Il raconte lui aussi comment Jésus parle au berceau dès ses premiers vers : « Caïphe … affirme donc que Jésus parla, étant au berceau, et qu'il dit à sa mère : « Je suis Jésus, le fils de Dieu, le Verbe, que vous avez enfanté, comme vous l'avait annoncé l'ange Gabriel, et mon Père m'a envoyé pour sauver le monde. » (Évangile arabe de l'enfance, chapitre I).

2 / Quant à Marie persécutée par les juifs quand ils se rendent compte qu'elle est enceinte alors qu'elle n'est pas mariée, c'est également une idée apocryphe :
C'est donc les apocryphes qui ont inventé les juifs persécuteurs de Marie. « Et, parce que tout le peuple était pris de stupeur voyant la grossesse de son ventre, la foule commença à s'agiter dans une grande confusion de paroles. L'un parlait de sainteté, l'autre au contraire, par mauvaise conscience, l'accusait. » (Évangile du pseudo Matthieu, XII, 4).
Le Coran reprend cette légende des juifs persécuteurs et fait parler Jésus au berceau pour disculper Marie : « Puis elle vint auprès des siens en le portant [le bébé]. Ils dirent : « Ô Marie, tu as fait une chose monstrueuse ! Sœur de Haroun, ton père n'était pas un homme de mal et ta mère n'était pas une prostituée. » Elle fit alors un signe vers lui [le bébé]. Ils dirent : « Comment parlerions-nous à un bébé au berceau ? » Mais [le bébé] dit : « Je suis vraiment le serviteur d'Allah. Il m'a donné le Livre et m'a désigné Prophète. » (S. 19, 27-30). Le Coran est donc une jolie synthèses de plusieurs mytho apocryphes : les juifs persécuteurs de Marie et Jésus parlant au berceau.

Les Évangiles n'ont pas ce sous-entendu antisémite qui est donc une invention tardive apocryphe. En effet, Joseph est prévenu par l'Age Gabriel de la grossesse miraculeuse de Marie et il la prend chez lui en laissant croire aux yeux du monde qu'il l'a épousée. Il légitime ainsi la naissance de Jésus, avant même que la grossesse de Marie ne soit connue de quiconque.

Le Coran est donc la synthèse de récits mythologiques bien trop tardifs pour avoir des prétentions historiques.
Le Coran est rempli de mythologie.... dommage pour un livre censé avoir été donné sans erreur et par Dieu...
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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 13 EmptyDim 20 Oct 2013, 09:18

On est passé il me semble de l'histoire des monothéismes à une mise en cause de l'islam comme religion révélée.
La seule considération de tel ou tel élément, vrai ou faux, qui se trouverait à l'identique dans telle ou telle oeuvre précédente ne signifie rien sur l'originalité de l'ouvrage, sur son intention,  son sens profond, par rapport auquel les éléments en question peuvent recevoir un éclairage tout à fait différent des oeuvres précédentes, c'est reconnu pour les oeuvres profanes, c'est encore plus vrai pour les oeuvres sacrées.
Du moins peut-on penser que l'islam reste rangé dans la catégorie "monothéisme", puisque  l'unicité divine est bien le message central du Coran.
Quant au mythe, quant à l'histoire... le mythe est porteur d'un sens, à déchiffrer, il parle par énigmes, l'histoire est sacrée ou produite par les hommes, dans ce dernier cas elle est construite selon leurs formes mentales, leurs idées, leurs idéologies, il n'y a pas de faits, de successions de faits qui présenteraient un intérêt brut sans le sens dont nous les revêtons, ou sans les émotions qu'ils suscitent en nous.
Telle manière de raconter l'histoire fait partie de l'histoire, sera oubliée et remplacée par d'autres manières.
Les chrétiens adorent Jésus enfant, il n'y a pas un âge à partir duquel il est adoré, son caractère divin est présent au début, ce pourrait être un des sens de l'épisode. Les évangiles sont quasiment muets sur l'enfance du Christ. Pour moi les paroles qui lui sont attribuées ne signifient pas obligatoirement que son organe vocal était déjà celui des adultes, car la formation correcte de toutes les lettres nécessite un certain développement physique, mais que la signification des mots s'est imprimée dans la conscience de ceux qui étaient présents.
Cela me semble en harmonie avec l'aspect divin de "l'enfant Jésus".
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Roger76





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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 13 EmptyDim 20 Oct 2013, 10:34

Citation :
Étant donné que Roger76 a consacré de longues années dans ce forum à nier la véracité de chaque Livre de l'ancien Testament, j'estime que ce ne serait pas sérieux pour moi de lire quoique ce soit de lui !

Toute la Bible pour lui est une fable...
Il y a en effet de la fabulation dans tous les Textes Sacrés de toutes les Religions du monde.

Je n’ai jamais parlé ici sur notre forum de fable mais des récits mythiques.

Je n’ai pas passé en revue en totalité chaque livre de l’AT.

Je n’ai jamais nié leur authenticité au contraire, je ne mets en cause que la réalité historique des récits.

Ce qui n’est pas sérieux c’est de fermer les yeux au lieu d’écarter les œillères.

Tu es en pleine divagation en reproduisant :


Citation :
Selon l'école critico-historique, aucune information vérifiable du récit ne trouve confirmation dans les données disponibles. Vashti et Esther ne sont les noms d'aucune reine connue, et l'épouse de Xerxès s'appelait Amestris. Il en est de même du puissant premier ministre (H)Aman, agaguite ici, macédonien dans le texte grec.
Les historiens ont relevé une petite dizaine de traits qu'ils affirment être en contradiction avec les connaissances acquises sur l'empire perse. Les documents sont muets quant à un quelconque massacre de sujets du roi - par les Juifs ou autres - et ne révèlent aucun décret royal autorisant de telles tueries. Tout au contraire, les souverains perses veillèrent à maintenir la paix entre les divers peuples qu'ils tenaient sous leur domination. On n'a pas d'exemple de décret statuant sur un conflit privé comme la désobéissance d'une épouse, pas plus que de choix de reine par un concours de beauté. On n'a pas non plus connaissance de règle ou de loi qui rendrait une décision royale irrévocable. Le narrateur semble ignorer que Suze n'était que la résidence hivernale de la cour royale, plaçant son récit implicitement dans la continuité de neuf années.
Donc tout ce qui est raconté dans ce livre est historiquement vérifié ?

Eh bien je suis de cette école critico-historique, c’est mon droit.

Puisqu’il vous faut des références :

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Autre citation :


Citation :
Pourquoi les récits bibliques ne seraient-ils pas des légendes ?

Eh oui, pourquoi ne seraient-ils pas des légendes ? S’ils disent ou laissent entendre qu’ils en sont, ils en sont !
Évidemment le mot légende a mauvaise réputation. Une légende c’est une histoire qui n’est pas vraie. Si elle n’est pas vraie c’est un [......]. Mais elle peut être vraie dans le sens où elle dit quelque chose de vrai ! Tout est dans l’intention, veut-elle tromper ? Il peut aussi arriver que le lecteur ou l’auditeur se trompe lui-même. Et il peut se tromper en croyant que telle histoire est vraie dans le sens qu’elle s’est produite alors qu’elle est une vraie fable.


Prenons l’exemple de l’histoire du bon samaritain (Luc 10.30-37). Cette histoire est-elle vraie dans le sens où elle est arrivée et que tel jour à telle heure un homme a été attaqué, etc. Ou alors est-elle vraie dans le sens où elle dit quelque chose de vrai sur le prochain ? Les deux possibilités ne s’excluent pas, mais nous voyons bien que l’important, la vérité de ce texte c’est l’enseignement sur le prochain pas le fait divers.

Ne sont pas vrais que les textes qui font du reportage, qui racontent des événements. La vérité c’est le message que le texte veut communiquer.

Autres exemples ? L’histoire que raconte Nathan à David (2 S12) était-elle vraie ? Les premiers chapitres de la Genèse ne sont-ils vrais que si un serpent a parlé en hébreu à Monsieur Adam ?

Je dirais donc qu’il y a des textes bibliques qui sont des « légendes » parce qu’ils ne veulent pas être autre chose, comme d’autres sont des lois, de la poésie, etc. L’essentiel est de ne pas confondre les genres. Dans ce domaine il faut bien lire, bien étudier et garder beaucoup d’humilité car les textes bibliques sont pour la plupart loin de notre culture moderne. La lecture est une aventure…

Claude Baty, pasteur
Ou encore :

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

En fait le fond du problème c’est bien que ce sont les hommes qui ont fondé leurs religions et qu’aucune ne peut se prétendre pure, toutes ces constructions humaines ont fait des emprunts à leur environnement.

Un exemple de récit bien mythique ?

Esther 3, 13 et des courriers transmirent à toutes les provinces du royaume des lettres mandant de détruire, tuer et exterminer tous les Juifs, depuis les adolescents jusqu'aux vieillards, enfants et femmes compris, le même jour, à savoir le treize du douzième mois, qui est Adar, et de mettre à sac leurs biens.
Esther 3, 13-a Voici le texte de cette lettre: "Le Grand Roi Assuérus aux gouverneurs des 127 provinces qui vont de l'Inde à l'Ethiopie, et aux chefs de district, leurs subordonnés :
… (on demande à voir cette lettre)
Esther 9, 15 Ainsi, les Juifs de Suse se réunirent aussi le quatorzième jour d'Adar et ils égorgèrent 300 hommes dans Suse, mais ils ne se livrèrent pas au pillage.
Esther 9, 16 De leur côté, les Juifs des provinces royales se réunirent aussi pour mettre leur vie en sûreté. Ils se débarrassèrent de leurs ennemis en égorgeant 75.000 de leurs adversaires, sans se livrer au pillage.
Esther 9, 17 C'était le treizième jour du mois d'Adar. Le quatorzième ils se reposèrent (on les comprend…) et de ce jour ils firent un jour de festins et de liesse. (la fête de Pourim)
Vous y croiez vraiment à cette « Histoire » ?
Moi je dis qu’elle est inventée… pour les besoins de la cause, justifier la fête purim et clamer qu’Israël est invincible.
 
 

 
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Pierresuzanne

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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 13 EmptyDim 20 Oct 2013, 11:13

10. 9. MANI (216-274) ET LE MANICHÉISME : UN MONOTHÉISME OUBLIÉ ?

Découverts au XXe siècle, des écrits d’Asie centrale, de Haute-Égypte et de Chine nous parlent des communautés manichéennes de langues turque, chinoise, copte et iranienne qui survécurent jusqu'au XIe siècle.
On a ainsi pu découvrir ce monothéisme disparu par ses propres écrits. Des livres d’hymnes, des formulaires pour la confession des péchés, des homélies et des tables calendaires ont été découverts. En particulier, deux livres fondamentaux nous sont parvenus. D'abord, le Codex manichéen de Cologne nous raconte la vie de Mani en grec. Il date du Ve siècle. Chaque chapitre commence par le nom du disciple qui se porte garant du contenu de la transmission. Le second ouvrage essentiel regroupe des entretiens de Mani avec ses disciples, il est rédigé en copte dans un ouvrage nommé le Kephalaia. Écrit au Ve siècle, il nous renseigne sur les enseignements de Mani. Au Xe siècle, Al-Bīrūnī, un savant musulman, lut le Kephalaia, l’Évangile vivant de Mani, et en donna le compte-rendu.

Le fondateur du manichéisme est Mani, il a vécu en Perse au IIIe siècle de 216 à 274. Il est éduqué par les Baptistes judéo-chrétiens de Babylone. Ce groupe serait apparenté aux sabéens qui sont encore quelque milliers en Irak. Ils pratiquent le baptême dans l'eau proposé par Jean le Baptiste. Des écrits sabéens, dont l'ancienneté remonterait au IIe siècle, l'apparentent au courant gnostique. Ils pensent que le monde est séparé en deux. Le monde d'en haut est gouverné par un dieu inconnu et lumineux. Issus du chaos, le monde d'en bas représente le monde des ténèbres. Mani a 12 ans, quand il a une vision : son double mystique, un jumeau, un Ange du Royaume de Lumière lui apporte la Révélation du monde de lumière antérieurement inaccessible. Il lui dit de partir vers l'Inde, ce qu'il fait à 24 ans. Pendant deux ans, il étudie la parole de Bouddha dans le « Traité de la Grande Vertu de Sagesse, de Nâgârjuna ».
Le monde de Mani sera séparé en deux entités. Le Bien est le domaine de Dieu, de l’âme humaine et de la lumière. Le Mal est le domaine des ténèbres, de Satan et du corps, avec ses pulsions. Son culte de la Lumière se concrétise dans la pratique de la peinture. Il est à l’origine de l’art de la miniature en Perse. Mais, dans les 10 commandements du manichéisme repose néanmoins l’interdit absolu de représenter Dieu.

Sa vision de la création repose sur un mythe primordial. À l’origine des temps, bien et mal sont totalement séparés.
Puis survient un cataclysme, les ténèbres se mêlent à la lumière et la création de l’homme en résulte. L’âme humaine appartient au monde de la lumière et le corps humain au monde des ténèbres. Là est l'aspect emprunté à la gnose.
L’homme doit s’affranchir de ses pulsions pour obtenir, qu’après sa mort, son âme se fonde dans la Lumière divine. Hors de cette rédemption qui ne s’accomplit que dans une ascèse absolue, l’homme est condamné à être réincarné jusqu’à ce qu’il soit parvenu au détachement parfait et finalement fondu, après sa mort, dans le Tout divin. Là est l’aspect emprunté au bouddhisme.

Mani se considère comme le dernier envoyé (rasul) d'une chaîne d'envoyés commencée à Adam, puis poursuivie par Seth, Enosh, Sem, Hénoch pour finir à Paul.
Ces premiers transmetteurs auraient consigné la vérité dans des écrits gardés en dépôt pour le moment de la venue de Mani. Mani est également le dernier des Prophètes envoyés à l'humanité. C'est en lui que les prophètes antérieurs, Bouddha, Jésus et Zoroastre trouvent leur accomplissement. Jésus était considéré comme un faux prophète par les sabéens - les disciples de Jean-Baptiste – et Mani lui redonne une place. Néanmoins, si le Christ est l’incarnation de Dieu et le lien entre l’humanité et le monde divin, Mani reprend la croyance du docétisme : le Christ n'est qu'une apparence, il n'a pas de vrai corps. Pour Mani, la souffrance du Christ lors de la Passion n’est qu’une illusion.
Mani considère qu'il est nécessaire d'écrire dans une langue claire la révélation reçue, pour empêcher ses adeptes de la trahir par une réécriture ultérieure. Zoroastre, Bouddha et Jésus ont laissé le soin de la mise par écrit à leurs disciples, Mani écrit lui-même. Cette vision de l'écrit qui empêcherait les modifications s'est révélée tout a fait théorique, puisqu'au fil des siècles la biographie de Mani va s'enrichir d'actions de plus en plus mythologiques.

Le Kephalaia explique comment Mani s’est proclamé lui même le « Sceau des prophètes »,  le « Père » des croyants et le « Paraclet » annoncé par Jésus.

Les adeptes du Manichéisme se divisent entre plusieurs classes :
-La classe des élus représente l'élite. Ils renoncent complètement à leurs biens ; ils vivent dans une chasteté absolue, sont végétariens et jeûnent fréquemment. Ils recopient et interprètent l'enseignement de Mani. Ils se confessent publiquement chaque semaine. Lors de la fête de Mani, chaque année en juillet, une confession générale est faite, précédée de 26 jours de jeûne. Les élus accèdent au salut en étudiant la pensée de Mani et en transmettant son enseignement. Le manichéisme est une religion universaliste qui se répand par le prosélytisme des élus.

-Les autres croyants se nomment « les auditeurs ». Ils servent les élus. Saint Augustin les connaît bien, puisqu'il fut manichéen avant de se convertir au christianisme : « A ceux qu'on appelait les élus et les saints, nous apportions des aliments avec lesquels, dans l'office de leur panse, ils devaient nous fabriquer des anges et des dieux pour nous libérer. » (Augustin, Confessions, IV, 1,1). Saint Augustin reprochera au manichéisme de présenter Satan, le créateur du mal, comme étant l'égal du Dieu de lumière, ce qui fait du manichéisme un polythéisme. De plus, le manichéisme n'encourage pas la procréation ce qui en fait une hérésie aux yeux des chrétiens. En effet, si les auditeurs peuvent se marier, il leur est recommandé de ne pas avoir d’enfants. Les auditeurs doivent se confesser chaque semaine après un jeûne et sont en particulier soumis au jeune annuel de 26 jours. Ils pratiquent l’aumône et les quatre prières quotidiennes. Ils accèdent au salut en servant les élus et en méditant les écrits de Mani. Le manichéisme donne donc une place réelle aux laïcs.

Protégé par l’empereur perse Shapur Ier, Mani peut prêcher. Sa religion se répand rapidement, elle est totalement pacifique et tranche sur la violence habituelle des civilisations antiques. Vers l’Est, suivant la route de la soie, sa prédication atteint même la Mongolie. L’empereur mongol, Bögü, se convertit en 762 et impose à la dynastie chinoise Tang de respecter les marchands manichéens. Le manichéisme survivra jusqu’au XXe siècle dans certaines régions côtières de Chine : Mani y est nommé le « bouddha de lumière ».

Vers l’Ouest, le manichéisme touche l’empire romain. Ses adeptes se heurtent à la persécution romaine en 297. En effet, ils s’opposent au culte rendu à l’empereur. L’édit de Milan de 314-316, qui met fin aux persécutions contre les chrétiens, autorise également le manichéisme. Le manichéisme se répandra dans tout le Maghreb. Religion à vocation universelle, il aura un succès indéniable, porté par son pacifisme et le sens du sacrifice de ses élus qui portent la Bonne Nouvelle de Mani.

Mani sera finalement martyrisé par un successeur de Shapur dans une agonie qui dura 26 jours.
En occident, le manichéisme disparaîtra vers le XIe siècle, suite à la conquête arabo-musulmane... et en Chine au XXe siècle suite à la dictature maoïste.

Encyclopédie des religions, Tome I, p 225-230, Michel Tardieu.
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Pierresuzanne

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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 13 EmptyLun 21 Oct 2013, 12:45

10. 10. L’influence du manichéisme sur l'islam.

Ni l'islam, ni le christianisme, n'ont refusé de donner à la sexualité une place légitime. L'islam n'a interdit, ni le mariage, ni la procréation à ses fidèles. En ceci, le manichéisme n'a rien à voir avec l'islam. En revanche, dans bien d'autres domaines, on est surpris de voir à quel point Mohamed et les premières générations de musulmans se sont laissés influencer par le manichéisme.
Les liens de l'islam avec le manichéisme sont naturellement géographiques. En fait, au VIIe siècle, le manichéisme existait au Moyen-orient. Il y prospérait au côté du paganisme, du judaïsme et du christianisme sous toutes ses formes, orthodoxes ou hérétiques. Ces religions ont toutes laissé des traces identifiables dans le Coran, de façon officielle pour le judaïsme et le christianisme, puisque le Coran se dit le « confirmateur » de Bible (S. 5, 48), et de façon insidieuse pour le manichéisme, puisqu'il ne fait pas partie de la liste des religions autorisées (S. 2, 62). En effet, pour ceux qui l’ignorent, le Coran définit précisément les seules religions autorisées. Ces religions – autres que l'islam- seront protégées par des lois spéciales et entreront dans le système de la dhimma. Un dhimmi est exclusivement un juif, un chrétien ou un sabéen à l'exclusion de tout autre. Le manichéisme ne fait donc pas partie des religions autorisées. Au fil des siècles, l'influence du manichéisme sur l'islam est devenu invisible, le manichéisme ayant disparu au XIe siècle. Mais, depuis les dernières découvertes épigraphiques de textes antiques manichéens, l'importance du manichéisme dans l'élaboration de l'islam redevient explicite.

Les contenus dogmatiques du manichéisme et de l'islam sont proches. Les deux religions prônent une origine divine pour le bien comme pour le mal. Dans le manichéisme, le Dieu de Lumière et Satan, porteur de ténèbres, sont égaux en puissance. Dans l'islam, il n'existe certes qu'un seul Dieu, Allah, mais Il est Créateur du Bien comme du Mal. Dans ces deux religions, le respect pour Dieu se manifeste de la même façon : l'islam comme le manichéisme interdit la représentation imagée de Dieu.

Le statut de Mohamed ressemble étrangement à celui de Mani.

Selon le Codex de Cologne, Mani est l'envoyé (rasul), offrant au monde entier une révélation en « langue claire d'une révélation antérieurement cachée » auprès de Dieu. L'idée d'une révélation cachée se trouvait déjà dans le livre des Jubilés, l’apocryphe juif du IIe siècle avant JC. Le Coran revendiquera la même « expression claire » (S. 16, 103) d'une révélation cachée auprès d'Allah (S. 3, 7). Mohamed restera pendant la majeure partie de sa prédication « l'envoyé », selon le même terme de « rasul » ( S. 63, 5 ; S. 40, 78 ; S. 35, 4) employé par Mani. Finalement, Mohamed deviendra prophète mais encore une fois à imitation de Mani. En effet, c'est Mani le premier qui introduit la notion de « Sceau des Prophètes ». Selon la Kephalaia rédigée au Ve siècle en copte, Mani est le « Père des croyants »  et le « Sceau des Prophètes », soit le dernier prophète authentique.
Mohamed, dans un célèbre verset du Coran, reprendra exactement ces deux épithètes : « Muhammad n’est le père (ab) d’aucun parmi vous, mais il est l’envoyé de Dieu (rasul Allahi) et le sceau des prophètes (hātam al-nabiyyīn). » (S. 33, 40)*. Ce verset du Coran pourrait sembler incompréhensible. En effet, quand il est récité, Mohamed est le père d'une fille adulte, Fatima. Peut-on alors comprendre que Mohamed ne s'adresse pas aux femmes, puisqu'il dit à ses adeptes qu'il n'est le père d'aucun d'entre eux ? Pourtant, la lecture attentive du Coran montre que l'islam s'adresse tout autant aux hommes qu'aux femmes. Ils ont des places différentes, l’infériorité des femmes est officielle dans le Coran (Sourate 4, 34), mais nul ne peut nier que la prédication de Mohamed s'adresse également aux femmes (Sourate 33, 35). La connaissance des textes fondateurs du Manichéisme donne un éclairage nouveau à ce verset (S. 33, 40). Mohamed y répond à Mani. Mani se voulait le Père des croyants et le Sceaux des prophètes. Mohamed refuse d'être nommé le « Père des croyants ». Il ne renonce pas totalement à la filiation spirituelle mais il laisse ce privilège à ses épouses, elles sont dites les « Mères des croyants » (Sourate 33, 6). C’est la seule concession qu’il fera à la paternité spirituelle. En revanche, Mohamed revendique hautement le titre de « Sceaux des prophètes », qui fait de lui le dernier prophète, le seul ayant reçu une révélation divine complète. Néanmoins, Mohamed reprend là une épithète inventée par Mani pour se désigner lui-même. Au VIIIe siècle, ibn Ishāq, le biographe de Mohamed, achèvera d'attribuer à son Prophète les   qualificatifs de Mani. Grâce à une petite erreur de traduction, il fera de Mohamed le Paraclet annoncé par Jésus dans les Évangiles.

Les cinq obligations du manichéisme sont parvenues jusqu'à nous dans un manuel de confession en vieux turc du Xe siècle nommé Xwastwaneft*. Ces obligations canoniques concernaient tous les manichéens, élus comme laïcs. Définies au IIIe siècle par Mani, ces cinq obligations manichéennes ne peuvent qu'évoquer les cinq piliers de l'Islam *:

Trois sont strictement identiques :
-l’aumône,
-la prière pluri-quotidienne*. Tous les manichéens prient 4 fois par jour, comme les musulmans du temps de Mohamed. Ce n'est que le deuxième calife, Ali, qui introduira la 5e prière journalière dans l'islam.
-le jeûne d'un mois tous les ans. Le jeûne durait 26 jours chez les manichéens et concernait tous les croyants*.
Deux ont des fonctions équivalentes :
- Au résumé de la foi manichéenne présentée dans 10 commandements répond la profession de foi musulmane*.
- Le pardon des péchés, obtenu par la confession pour le manichéen, l'est par le pèlerinage à la Mecque pour le musulman*.
En fait, le Coran ne parle jamais des « Cinq piliers de l'islam ». L'expression appartient à la construction ultérieure de la Tradition musulmane. Le Coran donne des consignes dans bien des domaines : alimentaire, vestimentaire, hygiéniste, moral, financier, législatif, familial, guerrier, mais ces règles ne sont pas reprises dans les 5 piliers de l'islam. Seules les règles similaires aux 5 commandements du manichéisme ont été organisées en 5 piliers par l'islam. À l'évidence, puisque le Coran n'a pas parlé des « 5 piliers », cette organisation a été décidée par les premières générations de musulmans dont certains étaient forcément manichéens. Néanmoins, ils n'ont pas introduit dans l'islam des concepts étrangers à la révélation de Mohamed : ils s'y trouvaient tous, en particulier les éléments les plus originaux, les plus typiques du manichéisme : le jeûne d'un mois par an et les prières 4 fois par jour. Les premières générations de musulmans ont manifestement choisi d'organiser leur doctrine en suivant la structure manichéenne.

Dans un autre domaine, on retrouve dans la rédaction des Hadiths un procédé imaginé par les manichéens pour authentifier les anecdotes de la vie de leur fondateur, Mani, quand ils les ont mises par écrit dans le Codex de Cologne*. Le fait de signaler le nom de la personne fiable qui transmet le récit pour en légitimer l'authenticité sera repris par l'islam avec la chaîne d'isna', c'est à dire de transmetteurs fiables, qui est détaillée en en-tête des Hadiths. Les Hadiths sont les propos supposés avoir été tenus par Mohamed ou par ses compagnons, et ils ont, dans le sunnisme, une aura sacrée, une légitimité législative, identique à celle du Coran.

Le manichéisme a totalement disparu au XIe siècle en occident sous la pression arabo-musulmane. La découverte récente des écrits antiques du manichéisme éclaire donc d’un jour nouveau l’inspiration et les prémisses de l’islam*. Mohamed a largement puisé dans le manichéisme, mais sans citer ses sources. Jésus s'était inscrit dans la lignée du judaïsme sans dissimuler sa filiation et en reconnaissant la légitimité du judaïsme. Le Coran n’offrira pas même le statut de religion tolérée aux manichéens. Les juifs, les chrétiens et les sabéens sont cités dans le Coran dans la liste des religions protégées, mais les manichéens y sont oubliés (S. 2, 62). N’étant pas protégés par le statut si particulier de la dhimma, les manichéens seront persécutés – interdictions, massacres, pendaisons - dans les premiers siècles de l'islam et ils disparaîtront au XIe siècle. Seuls les manichéens de Chine - il est vrai dissimulé sous une apparence bouddhiste - préserveront leur foi jusqu'à la dictature maoïste du XXe siècle.

De nos jours, tant chez les musulmans que chez des non musulmans, on trouve la conviction que la dhimma était un système moderne, tolérant et finalement acceptable... mais à condition d'en faire partie naturellement. Bien des religions existaient dont Mohamed refusait la légitimité et d'autres dont il ignorait tout simplement l'existence.
La place du manichéisme est maintenant explicite : il est l'inspirateur oublié de Mohamed et le rival imité et persécuté de l'islam naissant.


* : Encyclopédie des religions, Tome I, p 225-230, Michel Tardieu.
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chrisredfeild

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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 13 EmptyMar 22 Oct 2013, 00:27

pierresuzane, t'es sérieux a ecrir ce long blabla inutil?
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Pierresuzanne

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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 13 EmptyMar 22 Oct 2013, 08:20

chrisredfeild a écrit:
pierresuzane, t'es sérieux a ecrir ce long blabla inutil?
Cher Chrisredfeild,
Si ce que j'écris te fait du mal, ne me lis pas.
Certains musulmans sont sans doute trop fragiles pour que leur foi leur soit présentée de façon objective.
Tout ce que j'écris provient de sources historiques. Il ne s'agit pas d'imagination mais de faits incontestables.

Reste paisible dans ta foi musulmane, si tu as besoin d'elle. Je pense néanmoins que ta façon de croire provient d'une mythologie car l'étude de l'histoire le démontre, mais tu n'es pas obligé de me croire.

Ne me lis pas Chrisredfeild, car je ne veux pas te faire de la peine : en fait je te trouve sympathique ....
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Instant

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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 13 EmptyMar 22 Oct 2013, 10:23

Soit le manichéisme maintient jusqu'au bout la dualité entre deux principes, et dans ce cas là il ne fait pas partie des monothéismes, soit ce n'est qu'une manière de présenter les choses conformes aux apparences du cosmos ; l'unification demande le dépassement de ce dernier plan, mais la pédagogie divine s'adapte à la manière de voir des hommes. L'idée ordinaire associée au terme "manichéisme" c'est plutôt la dualité, alors que le principe premier de l'islam qui est répété sans cesse c'est l'affirmation de l'unité divine, unité absolue métaphysique, unité de l'être, unité dans la diversité des noms divins et des apparences extérieures.
Quant au jeu des emprunts, on peut faire la même chose avec le christianisme. Le culte de Mithra : repas symbolique avec l'eau et le pain, fête le 25 décembre.  Le sacrifice divin est une idée qui apparait dans divers cultes, de même que l'incarnation. S'agit-t-il d'une copie purement horizontale ou plutôt la manifestation de la même réalité divine sous des vêtements divers ? On sait bien que l'esprit profane choisit la première solution, puisqu'il ignore la seconde.
De toute façon le manichéisme est mort en tant que religion indépendante, il ne propose aucune voie spirituelle à l'heure actuelle, contrairement à l'islam. Il se peut que des éléments aient été intégrés ailleurs, comme le christianisme a intégré certains éléments des cultes précédents, cela peut intéresser les historiens "objectifs", cela ne dit rien sur l'esprit.
Encore une fois, même une oeuvre profane, démontée comme une mécanique et réduite à une compilation d'éléments qui peuvent se trouver ailleurs dans une combinaison différente, restera insaisissable si on ne la prend pas comme un ensemble, avec ses mouvements, son souffle, son intention, son génie propre.
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Roger76





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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 13 EmptyMar 22 Oct 2013, 12:15

On peut définir la tâche de toute théologie, à chaque époque de l'histoire de l'Église, comme l'effort pour rendre plus intelligible et plus parlant le langage déjà constitué de la révélation. Ce langage est privilégié et normatif pour la foi de l'Église, mais il doit être assimilé de façon vivante en fonction d'une situation historique nouvelle et selon des catégories culturelles différentes. La théologie assume donc une fonction herméneutique, mesurée à la fois par la fidélité au témoignage scripturaire et par la nécessité de rendre parlante pour aujourd'hui la Parole de Dieu. La Parole, qui a trouvé sa première actualisation dans l'Écriture et dont le sens plénier a été explicité par la tradition vivante de l'Église, doit être actualisée aujourd'hui en fonction du mode de compréhension de l'homme moderne. La théologie, dont la tâche est toujours inachevée, demeure une étape indispensable entre le travail de l'exégèse et le ministère de la prédication. En ce sens-là, elle est une fonction ecclésiale permanente.

Le langage théologique est donc nécessairement herméneutique. Et, parce que son objet propre est une Réalité invisible, le mystère même de Dieu, il sera toujours inadéquat et multiple. C'est là le paradoxe de toute théologie comme discours humain sur une réalité indicible. Nous ne pouvons savoir de Dieu ce qu'Il est, et, en cette vie, nous lui sommes unis comme à un inconnu. Pourtant, nous pouvons parler de Lui à partir du monde et de l'économie du salut, mais en sachant qu'il est impossible de maîtriser son mystère dans un concept propre et qu'il faut se résigner à le viser et à l'exprimer indirectement à travers des concepts renvoyant à d'autres réalités, ainsi que le préconise la doctrine de l'analogie.

La richesse suréminente du mystère de Dieu et du mystère du Christ est donc à l'origine d'une pluralité de langages et de systèmes théologiques. Cela se vérifie déjà, comme on l'a vu, dans le Nouveau Testament lui-même, qui présente, par exemple, une multiplicité d'expressions différentes visant à interpréter la réalité unique de l'œuvre du Christ : un salut, un rachat, une expiation, une substitution, un sacrifice, une manifestation... Cette diversité est plus impressionnante encore si l'on considère l'histoire de la théologie. C'est ainsi que deux christologies se déploient : l'une qui part d'en haut, c'est-à-dire du mystère impénétrable de l'Unité de Jésus avec Dieu, tel qu'il fut défini par le Concile de Chalcédoine (451), l'autre qui part de la mission historique du Verbe incarné. À ces deux démarches correspondent historiquement deux grandes tendances théologiques, celle de l'école d'Alexandrie et celle de l'école d'Antioche, lesquelles s'excluent d'autant moins qu'il faut sans doute avoir recours à l'une et à l'autre pour ne pas trahir la richesse du mystère du Christ.

De manière plus immédiate, ce pluralisme théologique au cours des siècles tient aux éléments nouveaux fournis par la culture d'une époque, lesquels donnent naissance à de nouvelles structurations de la foi, c'est-à-dire à de nouveaux systèmes théologiques. Parmi ces éléments structurants, facteurs de variabilité, les doctrines philosophiques occupent une place privilégiée. Des anthropologies différentes, en particulier, en viennent à organiser diversement un donné de foi identique. Ainsi la théologie de l'image de Dieu et de la divinisation chez les Pères grecs se distingue-t-elle de la théologie de la béatitude dans la tradition latine (saint Augustin et saint Thomas).

Il semble tout d'abord que la théologie tende aujourd'hui à être plus une herméneutique qu'une dogmatique. Cela ne tient pas seulement à la fortune actuelle d'un mot qui ne désigne plus uniquement la science des règles d'interprétation des textes bibliques, mais à une double prise de conscience : d'une part, du fait que la Parole de Dieu révélée en Jésus-Christ ne s'identifie ni à la lettre de l' Écriture ni à la lettre des énoncés dogmatiques ; d'autre part, de la nécessité de surmonter la distance culturelle qui sépare les textes scripturaires de la situation présente si l'on veut assurer l'actualisation signifiante du message chrétien. Alors que naguère, au moins à l'intérieur du catholicisme, on partait de l'enseignement du magistère pour montrer ensuite son accord avec l'Écriture et la tradition, les meilleurs théologiens actuels cherchent à dégager la signification de la Parole de Dieu pour aujourd'hui en se livrant à tout un travail d'interprétation et de déconstruction des textes scripturaires, des énoncés dogmatiques et théologiques. Ils font, en cela, acte de compréhension herméneutique. Définir l'intellectus fidei comme un acte herméneutique, c'est prendre au sérieux l'historicité de l'homme et promouvoir la « raison historique » au cœur du travail théologique ; c'est se soucier moins de dégager l'intelligibilité d'une proposition doctrinale immuable que de déchiffrer le sens actuel d'un texte passé.

Avant le deuxième concile du Vatican, les théologiens catholiques se contentaient trop souvent de lire l'Écriture à la lumière de l'enseignement du magistère, mais oubliaient de faire l'opération inverse, tout aussi indispensable, qui eût consisté à réinterpréter les énoncés dogmatiques à la lumière de l'Écriture et des résultats les plus récents de l'exégèse. Aujourd'hui, ils peuvent prendre au sérieux l'historicité des formules dogmatiques sans risquer le soupçon de modernisme, les réinterpréter comme des expressions humaines inadéquates du contenu de la foi en fonction d'un contexte socioculturel et d'une situation ecclésiale déterminée.

Dès lors qu'on évite d'identifier avec la Parole de Dieu soit l'Écriture, soit le dogme, on comprend mieux le rôle complémentaire de celui-ci et de celle-là dans l'appropriation progressive par l'Église de la plénitude de la vérité révélée. Ils sont l'un et l'autre des témoins garantis et irrévocables de la révélation divine, mais ils n'expriment jamais l'Évangile tout entier, qui demeure encore un avenir inédit.

D’après (extraits partiels) :

Henry DUMÉRY, Claude GEFFRÉ, Jacques POULAIN, « THÉOLOGIE  », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 22 octobre 2013. URL : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Le problème profond de l’islam, c’est que sa théologie est entièrement fixée ne varietur dans le texte coranique, et que le dogme en fait la religion voulue par Dieu, enseignée à Adam et portée par tous les prophètes : Allah ne peut y être objet de spéculation intellectuelle. La théologie islamique reste invariablement tout entière dogmatique dans la reconduction fidèlement conformiste du passé.

On comprend que le « blabla inutile » de Pierresuzanne puisse déranger, pas seulement chez des musulmans mais chez tous les conservateurs traditionnalistes de toutes religions.

A partir du moment où l’on nie que toutes les religions du monde sont constructions des hommes.

Ce qui est mis en évidence sans le dire dans le travail de Pierresuzanne.

Oui le christianisme, religion fondée non pas par Jésus Christ mais par les hommes à partir de la Parole Incarnée, a pu incorporer des fêtes des rites des mythes et des iconographies empruntés, nous l’assumons de même qu’en France nous assumons les aqueducs romains comme le Pont du Gard et le latin dans notre patrimoine national.

J’ai bien dû quelque part écrire à propos des « Récits Mythiques » de la Bible que les juifs ont eu le génie d’écrire et de réécrire leurs textes en adoptant des mythes et légendes de leur environnement idolâtre ou mythologique, et même en créant de nouveaux mythes, et en les adaptant à leur croyance, initialement un dieu protecteur choisi par eux parmi les nombreux autres puis finalement Dieu UN… qui aurait choisi le Peuple élu (encore un mythe fondé).

Il en est de même du texte coranique quand il reprend beaucoup du judaïsme une part de judaïsme messianique admettant Jésus pour prophète et une grande part de rites hérités du paganisme et des idolâtries, avec des règles simples de transformation radicale, d’ailleurs clairement énoncées dans le Texte coranique lui-même.
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Pierresuzanne

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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 13 EmptyMar 22 Oct 2013, 12:30

10. 11. TROIS SIÈCLES DE PERSÉCUTIONS CHRÉTIENNES.

Le Christ avait prophétisé :  « L'heure vient où quiconque vous tuera pensera rendre un culte à Dieu. » (Jean 16, 2). Au IIe siècle, le carthaginois Tertullien (150-220) rapporte le cri païen : « les chrétiens aux lions ! » et, de Rome, le Pasteur d'Hermas témoigne que « ceux qui ont souffert à cause du Nom [de Jésus-Christ], [recevront] les coups, la prison, les grandes tribulations, la croix, les fauves ».

En 65, Néron accuse les chrétiens de l'incendie de Rome ; il les fait crucifier.
En 93, l'empereur Domitien persécute tous ceux qui contestent son pouvoir absolu, les stoïciens, comme les chrétiens : « Penser librement était un crime à ses yeux. » (Tacite, Histoire, I, 1).

En 112, Pline le Jeune (61-115), est gouverneur impérial de la province du Pont-Bythinie, dans l'actuelle Turquie. Il écrit à l'empereur Trajan pour recevoir ses conseils sur la façon de traiter les chrétiens. Il répugne à exécuter des gens uniquement sur dénonciation : « Ceux qui ont avoué [être chrétiens], je les ai interrogés une seconde fois, et une troisième fois et je les ai menacés du supplice. Quand ils ont persisté, je les y ai envoyés. Car de quelque nature que fût ce qu'ils confessaient, j'ai cru que l'on ne pouvait manquer de punir en eux leur désobéissance et leur invincible opiniâtreté. ».
Finalement, bien peu vont au supplice  « [certains], déférés suite à une dénonciation, ont d'abord reconnu qu'ils étaient chrétiens, et aussitôt après, ils ont nié, déclarant que véritablement ils l'avaient été, mais qu'ils avaient cessé de l'être ». Pline donne à cette occasion une description de la liturgie chrétienne qui est d'autant plus intéressante qu'il n'est pas chrétien : « Tous ces gens là ont adoré votre image et les statues des dieux. Tous ont chargé le Christ de malédictions. Ils assuraient que toute leur erreur ou leur faute avait été rassemblées dans ces points : qu'à un jour marqué, ils s'assemblaient avant le lever du soleil, et chantaient tour à tour des vers à la louange de Christ, comme s'il avait été un dieu, qu'ils s'engageaient par serment, non à quelques crimes, mais à ne commettre ni vol, ni adultère, à ne point manquer à leur promesse, à ne point nier un dépôt, qu'après cela ils avaient l’habitude de se séparer puis de se rassembler pour manger en commun des mets innocents. ». La liturgie chrétienne était déjà en deux temps comme de nos jours, avec une première partie d'hymnes et un rappel des prescriptions divines, suivie d'une seconde partie, l'eucharistie, le repas sacré. Le contraste est frappant avec les cultes païens : bacchanales orgiaques, saturnales débridées, transes initiatiques des cultes à mystères, ou même simplement sacrifices d'animaux. La liturgie chrétienne brille par sa sobriété, comme en témoigneront les fresques des catacombes romaines, là où se réfugieront ceux qui vont persister à célébrer leur foi chrétienne pendant les deux siècles suivants. On ne peut s'étonner que le christianisme ait autant attiré. Mais on ne peut pas davantage être surpris que la cruauté romaine en ait freiné l'expansion : « J'ai jugé nécessaire d'appliquer la torture à deux filles esclaves, qu'ils disaient responsable de leur culte, mais je n'ai trouvé qu’une superstition déraisonnable » (Lettres 96 , Livre X, Pline le jeune à Trajan ).

Si Pline fait preuve de mansuétude, c'est uniquement parce que les chrétiens sont devenus trop nombreux pour que l'on puisse raisonnablement tous les exécuter : « L'affaire m'a paru mériter que je prenne ton avis, surtout à cause du nombre des accusés. Il y a une foule de personnes de tous âges, de toutes conditions, des deux sexes aussi, qui sont ou seront mises en péril. Ce mal pernicieux n'a pas seulement infecté les villes, il a gagné les villages et les campagnes. Je crois pourtant que l'on peut y remédier et qu'il peut être arrêté. Ce qui est certain, c'est que les temples qui étaient presque déserts sont fréquentés, et que les sacrifices, longtemps négligés, recommencent. On vend partout des victimes (animaux à sacrifier) qui auparavant ne trouvaient plus d'acheteurs . De là, on peut juger de quelle quantité de gens ont peut ramener de leur égarement, si on fait grâce au repentir. »...  (Lettres 96 , livre X, Pline le jeune à Trajan, traduction de Sacy, Nisard, 1850).

La réponse de Trajan servira de base législative aux persécutions romaines pour les siècles suivants : « Mon cher Pline, tu as suivi la conduite que tu devais dans l'examen des causes de ceux qui t'avaient été dénoncés comme chrétiens. Car on ne peut instituer une règle générale qui ait, pour ainsi dire, une forme fixe. Il n'y a pas à les poursuivre d'office. S'ils sont dénoncés et convaincus, il faut les condamner, mais avec la restriction suivante : celui qui aura nié être chrétien et en aura, par les faits eux-mêmes, donné la preuve manifeste, je veux dire en sacrifiant à nos dieux, même s'il a été suspect en ce qui concerne le passé, obtiendra le pardon comme prix de son repentir. Quant aux dénonciations anonymes, elles ne doivent jouer aucun rôle dans quelque accusation que se soit ; c'est un procédé d'un détestable exemple et qui n'est plus de notre temps. » (Trajan, lettres à Pline, 10,97 ; 1-2).
Les dénonciations ne sont donc plus suffisantes pour exécuter un chrétien, encore faut-il qu'il ait confirmé sa foi et refusé de sacrifié aux dieux. Cela restera en vigueur dans l'empire romain qui ne verra plus les exécutions arbitraires du premier siècle. Dans les persécutions ultérieures, ils seront jugés individuellement avant d'être condamnés.

Les chrétiens vont servir de boucs émissaires. Ils seront les victimes faciles d'un pouvoir qui cherche à canaliser la colère du peuple, quitte à entretenir la superstition.
En 170, sous  l'empereur Marc Aurèle, Rome est victime de tremblements de terre et d'inondations du Tibre et du Pô. En représailles, les Romains persécutent les chrétiens à Rome, à Lyon et à Vienne en Gaule. L'évêque Pothin de Lyon est exécuté. L’évêque Irénée lui succède et meurt lui aussi martyr en 202, après avoir évangélisé son diocèse.
En 200, Septime Sévère interdit les conversions au judaïsme et au christianisme.
En 235, l'empereur Maximin le Thrace ordonne l'exécution des chefs de l'Église, particulièrement en Cappadoce (en Turquie actuelle). Victimes de tremblements de terre, les habitants, y avaient vu la responsabilité des chrétiens.
Entre 249 et 250, l'empereur Philippe l'Arabe laisse les chrétiens en paix, à tel point que l'historien Eusèbe de Césarée (265-339) pense qu'il était lui-même chrétien.
En 250, l'empereur Dèce détrône Philippe l'Arabe. Il persécute les chrétiens pendant 2 ans. Les biens ecclésiastiques sont confisqués. Cette persécution sera évoquée par le Coran...Nous y reviendrons.
En 260, l'édit de tolérance de Gallien restitue les biens ecclésiastiques.

Mais de nouvelles catastrophes attendent l'empire romain. En 276, sous l'empereur Aurélien, toutes les frontières de l'empire sont enfoncées par des invasions barbares. On va reprocher leur pacifisme aux chrétiens et aux manichéens et les rendre responsables de la faiblesse militaire de l'empire.
En 297, Dioclétien persécute les manichéens, puis en 303, les chrétiens. Les églises sont rasées, les textes saints sont détruits et le clergé arrêté. Les chrétiens ne peuvent plus postuler à des emplois publics. On les force à sacrifier aux dieux, ils sont torturés et exécutés. Les chrétiens étant particulièrement nombreux en Afrique du Nord, la persécution sera féroce au Maghreb.
La persécution de Dioclétien s'arrête en 311 avec l'édit de tolérance de Galère. Les évêques, qui avaient abjuré pour sauver leur vie, seront rejetés par les chrétiens les plus extrémistes, ceux qui sont restés fidèles malgré les horreurs de la persécution. Ils refusent de recevoir les sacrements de ces évêques et fondent le donatisme qui s'opposera à l’Église officielle pendant des siècles au Maghreb. Seule la conquête arabo-musulmane la fera disparaître.

Certains, de nos jours, minorent les persécutions chrétiennes. Elles n'auraient concerné que la hiérarchie de l’Église, laissant le petit peuple à peu près tranquille*. En effet, sur les 31 évêques qu'a connu Rome en moins de 3 siècles, 25  sont mort martyrs. Néanmoins, le témoignage de Pline le Jeune permet de comprendre que les persécutions ont été dissuasives pour le peuple. En effet, avant les persécutions de Pline, le christianisme avait déjà détourné du paganisme des gens de tous milieux, au point que les temples païens restaient vides. À la fin des persécutions, en 311, les chrétiens étaient moins de 10 % dans l'empire romain,.
Si elles n'ont pas été permanentes, les persécutions ont donc été suffisamment dissuasives pour freiner l'expansion du christianisme. Par ailleurs, elles ont contraint les chrétiens à vivre discrètement. Ils ont réfléchi sans pouvoir mettre en commun leurs idées et en se privant du discernement des successeurs des Apôtres. Cela a-t-il favorisé le maintien des hérésies qui naîtront dès que les persécutions cesseront ?

Néanmoins, le christianisme a survécu.

* : Histoire vécue du peuple chrétien, p. 47 à 74, Jean Delumeau, 1979, ed. Toulouse Privat.
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chrisredfeild

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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 13 EmptyMar 22 Oct 2013, 12:47

Pierresuzanne a écrit:
chrisredfeild a écrit:
pierresuzane, t'es sérieux a ecrir ce long blabla inutil?
Cher Chrisredfeild,
Si ce que j'écris te fait du mal, ne me lis pas.....

hhhhhhhhhh
parceque tu a cru que je te li????


continue a écrireeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeee
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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 13 EmptyMar 22 Oct 2013, 13:00

Même si le Coran inclut des mythes, il ne forment pas l'armature principale de la croyance, une religion à mythe, c'est une religion qui repose essentiellement sur une histoire, un geste. Le rituel reprend et revit cette histoire. Cette histoire ne présente un intérêt que parce qu'elle incarne et met en forme les réalités spirituelles, le rite permet de vivre et d'actualiser dans son corps ces réalités.
On peut aussi lire le mythe, par l'intuition intérieure, ou en le décortiquant par la réflexion.
Même pour quelqu'un qui ne voudrait voir dans le processus de la révélation en islam qu'un mythe, le messager, ange, Prophète, s'efface derrière le message, qui est celui du tawhîd, de l'unité divine.
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amr





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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 13 EmptyMar 22 Oct 2013, 19:55


Roger76 a écrit:

Citation :


Étant donné que Roger76 a consacré de longues années dans ce forum à nier la véracité de chaque Livre de l'ancien Testament, j'estime que ce ne serait pas sérieux pour moi de lire quoique ce soit de lui !


Toute la Bible pour lui est une fable...
Il y a en effet de la fabulation dans tous les Textes Sacrés de toutes les Religions du monde.

Je n’ai jamais parlé ici sur notre forum de fable mais des récits mythiques.

Je n’ai pas passé en revue en totalité chaque livre de l’AT.

Je n’ai jamais nié leur authenticité au contraire, je ne mets en cause que la réalité historique des récits.

Ce qui n’est pas sérieux c’est de fermer les yeux au lieu d’écarter les œillères.

Tu es en pleine divagation en reproduisant :


Citation :
Selon l'école critico-historique, aucune information vérifiable du récit ne trouve confirmation dans les données disponibles. Vashti et Esther ne sont les noms d'aucune reine connue, et l'épouse de Xerxès s'appelait Amestris. Il en est de même du puissant premier ministre (H)Aman, agaguite ici, macédonien dans le texte grec.
Les historiens ont relevé une petite dizaine de traits qu'ils affirment être en contradiction avec les connaissances acquises sur l'empire perse. Les documents sont muets quant à un quelconque massacre de sujets du roi - par les Juifs ou autres - et ne révèlent aucun décret royal autorisant de telles tueries. Tout au contraire, les souverains perses veillèrent à maintenir la paix entre les divers peuples qu'ils tenaient sous leur domination. On n'a pas d'exemple de décret statuant sur un conflit privé comme la désobéissance d'une épouse, pas plus que de choix de reine par un concours de beauté. On n'a pas non plus connaissance de règle ou de loi qui rendrait une décision royale irrévocable. Le narrateur semble ignorer que Suze n'était que la résidence hivernale de la cour royale, plaçant son récit implicitement dans la continuité de neuf années.
Donc tout ce qui est raconté dans ce livre est historiquement vérifié ?

Eh bien je suis de cette école critico-historique, c’est mon droit.

Puisqu’il vous faut des références :

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]


Tu sais très bien que je ne te prends jamais au sérieux pour un tas de raisons, et parmi l'une d'elle d.étournement des écritures...Pourquoi tu détourne le sens mon message Roger76? La partie de mon poste que tu poste ici ne visait nullement à démontrer l'historicité des évènements du Livre d'Esther mais plutôt à démontrer à Eric que les mots que j'avais employé comme synthèse de ma lecture pour qualifier les évènements de ce livre et qui le choquaient ne sont pas singulières à moi mais même d'autres chercheurs y ont été amené malgré leur grande rigueur scientifique à conclure leur appréciations avec les mêmes qualificatifs que les miens...Je pourrai considérer que tu es de bonne foi et que tu ne voulais pas détourner le sens de mon message mais que c'est juste les œillères de tes yeux qui t'empêcher de lire correctement mon message et te pousser à me poster tes délires si tu veux...




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Pierresuzanne

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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 13 EmptyMer 23 Oct 2013, 12:33

10. 12. UNE LÉGENDE APOLOGÉTIQUE CHRÉTIENNE QUI CONTAMINERA LE CORAN : LES SEPT DORMANTS D’ÉPHÈSE.

L’Église verra dans la fidélité des martyrs l'accomplissement des Béatitudes du Christ : « Heureux êtes-vous quand on vous insultera, vous persécutera, et quand on dira faussement contre vous toute sorte d'infamies à cause de moi. Soyez dans la joie et l'allégresse, car votre récompense sera grande dans les cieux. » (Matthieu 5, 11).

L'Église va exalter le réel courage des martyrs, mais elle le fera parfois en déformant la réalité historique. Pour former le peuple chrétien et l'inciter à la fidélité, elle va entretenir le souvenir des persécutions et se servir de l'exemple des martyrs.

En 249, les Barbares sont aux portes de l'empire. L'empereur Dèce a besoin de toute la fiabilité des citoyens, il essaie de fédérer le peuple autour du culte traditionnel rendu aux empereurs. Chacun doit sacrifier devant sa statue. Les chrétiens doivent obtenir un certificat écrit prouvant leur fidélité à Rome, mais ils sont obligés de pratiquer des sacrifices païens pour l'obtenir. La persécution dite de Dèce dure deux ans, de 249 à 250. Le pape Fabien est martyrisé en 250, mais certains chrétiens cèdent pour survivre.

Cette persécution sera racontée 250 ans plus tard dans la légende des « Sept Dormants d'Éphèse ». Il s'agit du sermon de évêque d'Édesse en Syrie, l’évêque Jacques de Saroug de Batnae. C'était un poète qui rédigeait ses sermons en vers, 400 d'entre eux nous sont parvenus. Son lyrisme était si apprécié qu'il a été surnommé la flûte du Saint-Esprit. Jacques de Saroug nous raconte donc, 250 ans après, des événements inconnus et qui n'ont encore été relatés par personne. À Éphèse, sept officiers chrétiens, profitant de l'absence de Dèce, auraient aidé des pauvres en distribuant leurs biens. Ils auraient été pourchassés et auraient dû se réfugier dans une caverne. Ils seraient tombés mystérieusement endormis au moment où l’empereur Dèce les auraient rejoints et ils y auraient été emmurés vivants et toujours endormis. Jacques de Saroug continue son récit et raconte qu'un ouvrier ouvre la grotte par hasard en 418, 169 ans donc après sa fermeture, et découvre les jeunes gens toujours endormis. En 418, l'empereur Théodose gouverne un empire assiégé par les Barbares. Il est chrétien et serait venu constater le miracle des sept officiers revenus à la vie.
En 500, Jacques de Saroug raconte, 250 ans après les faits, cette légende dans un style fleuri. C'est uniquement par ses écrits qu'est connue cette histoire qui n'a laissé aucune autre trace. En particulier, aucun texte des IIIe, IVe, Ve siècle ne porte témoignage du souvenir de cette histoire merveilleuse.

Néanmoins, le Coran reprend cette légende comme authentique :
« Te rends-tu compte de ce que les gens de la Grotte et d'ar-Raqīm constituaient une merveille d'entre Nos signes ? Quand les jeunes gens se furent réfugiés vers la grotte, ils dirent : « O notre Seigneur apporte-nous de ta part une miséricorde ; et arrange-nous une bonne conduite de notre affaire. Alors, Nous avons assourdi leurs oreilles, dans la grotte pendant de nombreuses années. Ensuite, Nous les avons ressuscités, afin de savoir laquelle des deux factions saurait le mieux dénombrer le temps qu'ils avaient séjourné... Nous allons t'en raconter le récit avec vérité. Oui, ce sont des jeunes gens qui croyaient en leur Seigneur... « Alors réfugiez-vous vers la grotte » … « Tu verras le soleil, quand il se lève, s'écartant de leur grotte, vers la droite, et quand il se couche passer à leur gauche tandis qu'eux-même sont là dans un spacieux intervalle... ; et tu les croirais éveillés, alors qu'ils dorment... et ainsi Nous les ressuscitâmes... C'est comme cela que Nous fîmes qu'ils furent découverts, afin qu'on sût que la promesse de Dieu est vérité. » (S. 18, 9-21).
Avec une charmante naïveté, le récit du Coran se poursuit par une exhortation à ne pas écouter ceux qui se chamaillent au sujet de cette histoire, manifestement des chrétiens et des juifs : « Ne creuse donc, à leur sujet, qu'en apparence, et ne demande, à leur sujet, l'avis de personnes parmi ces gens-là » (Sourate 18, 22). Et le Coran va nous éclairer au sujet de la controverse de toute la force de son inspiration divine. Il le fait avec le plus grand sérieux, puisqu'il précise même la conversion entre année lunaire et l'année solaire  : « Or,ils demeurèrent dans leur grotte trois cents ans et en ajoutèrent neuf » (S. 18, 25). Cette précision est fausse même en supposant que l'histoire de Jacques de Saroug soit exacte...

Effectivement, douter de la réalité de cette histoire est plein de bon sens, puisqu'il s'agit du comte philosophique d'un évêque qui illustre dans un sermon en vers la nécessité d'être fidèle à Dieu. L'auteur du Coran semble bien l'ignorer. Une fable, une parabole, un conte philosophique est valable par sa morale et non par l'événement raconté. La distance intellectuelle entre la lettre du texte et son esprit, utile à la compréhension des fables et des paraboles, semble étrangère au mode de fonctionnement de l'auteur du Coran.
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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 13 EmptyMer 23 Oct 2013, 14:33

oui mais il y a d'autres explications plus profondes Idea il suffit de les chercher Very Happy  existent même en français maintenant...ça va bien plus loin que la simple morale Very Happy
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Roger76





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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 13 EmptyMer 23 Oct 2013, 16:09

Notre temps est dominé par des idées religieuses. Alors que l'Humanité a su fonder la philosophie et la science, nous assistons à l'affrontement de deux anciennes conceptions du monde, quand l'islamisme s'attaque aux non-musulmans, ou quand des idées d'origine chrétienne sont en conflit avec la modernité. Il est donc important, pour l'homme du XXIe siècle, de comprendre d'où viennent les idées religieuses.
Ces idées sont apparues du fait d'un homme, et se sont développées du fait de ses disciples : Jésus pour le christianisme, Manès pour le manichéisme, Muhammad pour l'islam. Il est donc nécessaire de remonter aux sources pour comprendre le présent, et l'on constate une histoire qui va de l'an Un à l'an Mil, qui a vu l'affaiblissement progressif de la pensée philosophique d'origine grecque et le développement de trois religions nouvelles, celles de Jésus et de Muhammad qui ont " réussi ", et celle de Manès qui a " échoué ".
Et pendant ce millénaire, malgré l'hostilité des religions nouvelles, le judaïsme parvient à maintenir ses traditions. Mille ans de christianisme, quelques siècles de manichéisme, quelques siècles d'islam : de nouvelles façons de penser se sont mises en place, et constituent comme la base de nos manières d'aborder les questions de l'existence et du vivre ensemble. Il est impératif d’examiner comment se sont constituées, non seulement deux grandes religions, mais aussi deux grandes cultures qui s'articuleront l'une sur le latin et le grec, l'autre sur l'arabe.

Source :

Histoire de la pensée de l'an Un à l'an Mil, de J.C. Baudet, Jourdan, Bruxelles, 2013.

Tant que Zeus Jupiter Amon-Rè Brahma Yahvé Ahura Mazda Dieu et Allah me prêteront vie et santé intellectuelle je dirai ma foi de croyant et mes convictions de chercheur scientifique.

S’il y en a à qui cela déplaît, qu’ils restent dans leur obscurantisme et s’abstiennent d’apporter la contradiction ou des preuves contraires qui n’en sont pas.

Oui j’affirme que le Livre d’Esther n’est pas une "histoire réelle" mais est invention humaine : vous y croyez, vous, au massacre en un jour, un seul jour, de 70000 ennemis en armes, par des juifs qui eux n’auraient pas versé une goutte de sang ? Ce qui me choque ce n’est pas ce massacre imaginaire d’ennemis, la bible hébraïque en regorge, mais que l’on puisse croire à la véracité historique d’ événements relatés avec tant d’emphase.

Trouvez donc pour argument contraire la moindre citation de cet événement extraordinaire, ou des reines Vashti ou Esther, hors de la Bible et de la littérature rabbinique.

Avec les dormants de la caverne, on aborde un autre récit tout aussi mythique, mais comment reprocher aux auteurs du texte coranique officiel d’avoir cru et transcrit des récits légendaires que les juifs et certains chrétiens affirmaient comme véridiques ?

Paraphrasant Pierresuzanne, qu'il me pardonne, je dirais bien qu’une fable, une parabole, un conte philosophique est valable par sa morale et non par l'événement raconté. La distance intellectuelle entre la lettre du texte et son esprit, utile à la compréhension des fables et des paraboles, semble étrangère au mode de pensée de beaucoup, encore en notre siècle.
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amr





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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 13 EmptyMer 23 Oct 2013, 17:06


Roger76 a écrit:


Tant que Zeus Jupiter Amon-Rè Brahma Yahvé Ahura Mazda Dieu et Allah me prêteront vie et santé intellectuelle je dirai ma foi de croyant et mes convictions de chercheur scientifique.

S’il y en a à qui cela déplaît, qu’ils restent dans leur obscurantisme et s’abstiennent d’apporter la contradiction ou des preuves contraires qui n’en sont pas.
Calme-toi, personne ne t'oblige à abjurer ta foi !Que de grands mots dans ta bouche !
...Par contre, tes convictions de chercheur n'ont droit au respect de ma part que tant que leur validité scientifique a été et est toujours établie...Dans le cas contraire, tu peux les garder pour toi et ne me casse pas la tête avec !

Roger76 a écrit:

Oui j’affirme que le Livre d’Esther n’est pas une "histoire réelle" mais est invention humaine : vous y croyez, vous, au massacre en un jour, un seul jour, de 70000 ennemis en armes, par des juifs qui eux n’auraient pas versé une goutte de sang ? Ce qui me choque ce n’est pas ce massacre imaginaire d’ennemis, la bible hébraïque en regorge, mais que l’on puisse croire à la véracité historique d’ événements relatés avec tant d’emphase.
Je ne t'ai pas vu ni choqué ni surpris qu'un homme à lui seul (notre prophète Mohamed sws) ait pu égorger 600 juifs tout en creusant leur tombe et les y entérer !

Roger76 a écrit:


Trouvez donc pour argument contraire la moindre citation de cet événement extraordinaire, ou des reines Vashti ou Esther, hors de la Bible et de la littérature rabbinique.
Avec les dormants de la caverne, on aborde un autre récit tout aussi mythique, mais comment reprocher aux auteurs du texte coranique officiel d’avoir cru et transcrit des récits légendaires que les juifs et certains chrétiens affirmaient comme véridiques ?
Tu peux prendre les évènements du Livre d'Esther pour conte comme tu veux, cela ne m'intéresse nullement ce qui m'intéresse c'est la parole du juif qui me dit que ce livre fait partie de sa Bible sacrée et non seulement qu'il authentifie mais même fête ce qu'il narre comme évènement en relation avec le massacre des pers (la fête de Pourim) , je ne vois pas pourquoi tu me cherche querelle sur ce sujet !S'il y a quelqu'un à qui tu dois adresser tes reproches c'est aux juifs pas à moi !

Roger76 a écrit:

Paraphrasant Pierresuzanne, qu'il me pardonne, je dirais bien qu’une fable, une parabole, un conte philosophique est valable par sa morale et non par l'événement raconté. La distance intellectuelle entre la lettre du texte et son esprit, utile à la compréhension des fables et des paraboles, semble étrangère au mode de pensée de beaucoup, encore en notre siècle.
Je te l'ai déjà dis, je te prend jamais au sérieux!
Je t'ai vu comment tu as appliqué cette belle réflexion personnelle à la Sira qui n'est ni un Livre divin ni même des hadiths authentiques mais juste une narration d'un inconnu !



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Roger76





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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 13 EmptyMer 23 Oct 2013, 18:21

Citation :
Je ne t'ai pas vu ni choqué ni surpris qu'un homme à lui seul (notre prophète Mohamed sws) ait pu égorger 600 juifs tout en creusant leur tombe et les y entérer!
Surpris non, choqué pourquoi donc ? A lui seul ? Quel exploit glorieux et exemplaire. C’est donc véridique ? Aveu qui risque de faire bien des commentaires. Alors pourquoi le controverser ? Pourquoi serais-je choqué quand toi tu ne l'es pas ? Je n'ai aucune prétention à juger des actes d'un prophète.

Ah oui j’oubliais ce n’est pas Muhammad qui les a punis de mort, c’est Allah. Cela change tout, qui donc aurait l’audace de s'offusquer d’un décret divin ?


Citation :
Je te l'ai déjà dis, je te prend jamais au sérieux!
Je t'ai vu comment tu as appliqué cette belle réflexion personnelle à la Sira qui n'est ni un Livre divin ni même des hadiths authentiques mais juste une narration d'un inconnu !
Donc la sira n’est pas à prendre au sérieux ? Heureux que tu le laisses entendre. En ai-je quelque part parlé comme d’un livre prétendu divin ? Je n’ai jamais identifié coran hadith et sira, je ne suis pas ignare à ce point.

Pas plus que la légende des dormants d’Ephèse, ni par conséquent le récit « authentifié » des dormants de la caverne,

Comprenne qui pourra.

Ou qui voudra.

Ton avis personnel sur ce que je pense et ce que j’écris n’a pas sa place dans une reconstitution de 4000 ans d’histoire(s) des monothéismes.

En fait je ne suis pas d’accord sur la remarque de Pierresuzanne à propos des « influences » qu’airait subi l’islam quand cette religion a été bâtie. Ce terme d'influence ne convient pas.

Mais comme mes élucubrations infondées tendant au parjure ne t’intéressent pas inutile de donner mon avis sur les très apparentes similarités entre textes et légendes dans l’environnement des auteurs réels du texte coranique et corpus coranique officiel : on n’est pas encore arrivé au moment où Pierresuzanne évoquera la date effective de rédaction du coran.
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amr





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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 13 EmptyMer 23 Oct 2013, 18:55


Roger76 a écrit:
Citation :
Je ne t'ai pas vu ni choqué ni surpris qu'un homme à lui seul (notre prophète Mohamed sws) ait pu égorger 600 juifs tout en creusant leur tombe et les y entérer!


1-Surpris non, choqué pourquoi donc ? A lui seul ? Quel exploit glorieux et exemplaire.
2-C’est donc véridique ? Aveu qui risque de faire bien des commentaires.
3- Alors pourquoi le controverser ? Pourquoi serais-je choqué quand toi tu ne l'es pas ?
4-Je n'ai aucune prétention à juger des actes d'un prophète.



5-Ah oui j’oubliais ce n’est pas Muhammad qui les a punis de mort, c’est Allah. Cela change tout, qui donc aurait l’audace de s'offusquer d’un décret divin ?
Tu vois pourquoi je ne te prends jamais au sérieux ?
Regarde combien d'affirmation alors que tu n'as comme source qu'un simple récit !

Le Livre d'Esther est un livre biblique et donc les juifs ont massacré 75 000 pauvres pers sans défense et qui ne leur auront rien fait !
Autre preuve qui confirme la véracité de ces évènements ?
1-Les rabbins juifs eux-mêmes,
2-les innombrables massacres cités dans la Bible;ils ont l'habitude de massacrer les gens sans défense;que les gens visionnent juste la dernière attaque contre le peuple de Gaza par l'armée israélienne...

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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 13 EmptyMer 23 Oct 2013, 19:43

Exemple de quelques interprétations symboliques de la caverne :

Ces exégètes orthodoxes sortent rarement des confins du commentaire littéral. Cependant, l’un des plus grands exégètes traditionnels, Ibn Kathîr, qui appartient au VIII/XIVe siècle, dit : « Dieu nous a fait connaître les attributs de la caverne mais non son emplacement car nous n’en avons pas besoin pour notre religion », et se rapporte au hadîth : « Je n’ai laissé aucune chose qui vous rapproche du paradis et vous éloigne de l’enfer sans vous l’avoir enseignée » [20], ouvrant la possibilité- sans le savoir peut-être et même sans le vouloir- à l’exégèse anagogique, en ne soulignant pas le caractère concret, l’emplacement géographique de la caverne, mais plutôt son sens ou sa portée.

Néanmoins, chez tous les exégètes orthodoxes traditionnels, la caverne des dormants signifie le lieu de résurrection. Paolo D’all Oglio, qui rapporte les interprétations de la sourate chez ces auteurs en soulignant son caractère éducationnel pour les musulmans du premier temps, la nomme la sourate de l’Espérance [21]. Tandis que Massignon, qui a effectué un vaste recherche quant aux interprétations orthodoxes traditionelles, soufies, chiites et ismaéliennes, souligne le caractère eschatologique de la sourate et l’appelle l’Apocalypse de l’Islam. Généralisant parfois, il mentionne entre autres que la caverne est essentiellement le Refuge où le Mahdi attend en secret le retour de Jésus (idée que l’on retrouve chez Qashâni) [22] et que, selon l’islam, la caverne d’Éphèse serait le lieu où retentirait le premier appel du Jugement dernier [23]. Elle est donc, selon cette lecture, étroitement liée à la fin des temps et à la résurrection.

Massignon rapporte aussi que dans la pensée ésotérique chiite, la Caverne symbolise ‘Ali (selon Tabarâni) [24] et dans la pensée ismaélienne elle représente le tâli : Muhammad ou Ali (selon Ja’far ibn Mansûr al Yaman) [25]. Dans ces deux exemples, nous voyons que la caverne est non plus un lieu mais une personne qui représente en soi le sens de l’histoire et de la création. Or lieu et personne sont du niveau du concret, alors que, comme nous le verrons plus loin, chez certains soufis il existe une transcendance du concret vers la topographie spirituelle, et même une transcendance de la topographie spirituelle vers l’Amour pur.



Les deux modèles mystiques dans le Coran sont Marie et les dormants, exemples d’hommes et de femmes non-prohètes ayant reçu des charismes et possédant une relation sans intermédiaire avec Dieu. Or ces deux exemples ont des emplacements : Marie reçoit les dons de Dieu dans son Mihrâb (Sanctuaire) (Al Imrân 3 : 37) [mais aussi dans son ventre ce qui a poussé Massignon à comparer la caverne avec le ventre de Marie et de Fatima] et les dormants sont endormis, retournés et ressucités dans leur caverne. Qushayri, soufi du Ve/XIe siècle [26], explicite la théorie du lien entre l’âme et le lieu en commentant le verset 9 de la sourate la caverne (« Tiendras-tu (l’aventure) des compagnons de la caverne et de l’épitaphe pour un prodige d’entre Nos signes ? ») : « On dit qu’ils sont restés dans leur caverne une longue durée ; pour ce, Il les appelle les gens de la caverne (ahl al kahf) ; les âmes ont des emplacements, ainsi que les cœurs et les énergies spirituelles (himam) : et l’on demande une personne là où elle fait sa retraite » [27]. Cependant, si Qushayri effectue le lien entre les dévoilements et un lieu géographique terrestre précis, la plupart des soufis délaissent la géographie terrestre pour la géographie céleste.



Nous commençons par Hallâj, en citant un poème de son diwân avant de passer à son interprétation d’un verset de la sourate la Caverne puisée chez Sulami.
Par Dieu, si les amants juraient qu’ils étaient victimes ou morts d’amour, ils ne parjureraient point Ce sont des gens qui, s’ils sont abandonnés après avoir été unis meurent, et s’ils sont réunis après cela, ils ressucitent Tu vois les amoureux gisant dans leurs demeures tels les jeunes gens de la caverne : ils ne savent pas combien de temps ils y ont séjourné [29].

Ici Hallâj ne semble pas donner d’importance à la caverne comme lieu, ni même au symbole. La caverne et le symbole sont dépassés par le Hâl, l’état puissant de l’amour. Cependant il s’agit ici d’un poème et non d’une interprétation.

Sa parole, exalté soit-Il : « Penses-tu que les gens de la Caverne et d’al-Raqîm ont constitué une chose extraordinaire d’entre nos prodiges ? » [18 :9]. Al Husayn [Ibn Mansûr al Hallâj] a dit : Les gens de la caverne sont au sein de la véritable connaissance originelle, Il ne les éloigne en aucun état, et c’est pour cela qu’Il a rendu leurs traces invisibles au monde [30].

Ibn ‘Ata dit : « tous deux se trouvaient dans une grotte dans l’emplacement de la proximité (mahall al qurb) dans la caverne des lumières, dans la prééternité »

Pour Qushayri : La caverne symbolise ainsi pour lui la demeure spirituelle du dépouillement (tajrîd) qui précède et entraîne l’extinction (fanā’). Or le dépouillement vient toujours chez les soufis avec l’esseulement (tafrîd).

Qashâni : Le pôle correspond au soleil, la caverne est l’intérieur (bâtin) du corps, al-Raqîm en est l’extérieur (zâhir), marqué par l’image des sens et des membres [53]
« Lors ces jeunes hommes se réfugièrent dans la caverne » veut dire la caverne du corps, en s’y attachant, alors ils dirent, par la locution provenant de l’état spirituel (lisân al hâl) : « Notre Seigneur, accorde-nous de Ton sein Miséricorde.

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Roger76





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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 13 EmptyMer 23 Oct 2013, 19:58

On peut toujours gloser sur l'enseignement donné par ce mythe des dormants, oui ce récit est tout entier à prendre comme métaphorique mais surtout pas au pied de la lettre puisqu'il s'agit d'une légende.



Citation :
Le Livre d'Esther est un livre biblique et donc les juifs ont massacré 75 000 pauvres pers sans défense et qui ne leur auront rien fait !
« 
Citation :
et donc 

» : tout est là. Oui c’est écrit dans un Livre. Ce qui ne veut pas dire du tout que cela corresponde à une réalité des événements narrés.



Citation :
« sans défense et qui ne leur auront rien fait »,

ce genre d’argument se retrouve dans les sourates post-Hégire, on massacre ceux que l’on soupçonne de vouloir nous attaquer. Ces malheureux avaient l’ordre d’exterminer les juifs mais comme par miracle c’est eux qui ont été exterminés.

Avis donc aux ennemis d’Israël, vous serez exterminés jusqu’au dernier…



Citation :
Autre preuve qui confirme la véracité de ces évènements ?
1-Les rabbins juifs eux-mêmes,
2-les innombrables massacres cités dans la Bible;ils ont l'habitude massacrer les gens sans défense;que les gens visionnent juste la dernière attaque contre le peuple de Gaza par l'armée israélienne...
« 1-Les rabbins juifs eux-mêmes, », évidemment qu’ils n’allaient pas contredire, je demande le moindre indice de ce très fictif massacre hors livres rabbiniques. Jusque-là aucun indice alors ne parlons pas de preuves mais bel et bien de mythe forgé.

« 2-les innombrables massacres cités dans la Bible;ils ont l'habitude massacrer les gens sans défense » : innombrables massacres relatés dans la Bible en effet, et malgré cela ils ont été déportés leur Temple a été détruit par deux fois.

Et après des combats perdus par la rébellion contre l’occupation romaine en seconde partie du premier siècle a commencé la diaspora. Les juifs étaient des maîtres dans la désinformation et la création de mythes, comme le mythe de la diaspora qui aurait suivi la seconde destruction du temple. Décidément si YHWH ne s’est pas reposé au septième jour Il s’est bien fatigué par contre de voler au secours d’Israël pour l’aider à vaincre ses ennemis dans de gigantesques bains de sang. Ce qui n’a pas suffi…

« que les gens visionnent juste la dernière attaque contre le peuple de Gaza par l'armée israélienne... » : j’ai trouvé 41 mentions de Gaza dans les Livres canoniques des juifs, mais pas de cette attaque par l’armée israélienne, dont en premier :

Genèse 10, 19 La frontière des Cananéens allait de Sidon en direction de Gérar, jusqu'à Gaza, puis en direction de Sodome, Gomorrhe, Adma et Ceboyim, et jusqu'à Lésha.
Donc Gaza appartient légitimement aux israéliens ?
Ben voyons puisque la Bible le dit ! Qui plus est le Coran ne fait aucune mention que Gaza appartienne aux arabes.
Enfin puisque amr a décrété… respectons son décret.
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Pierresuzanne

Pierresuzanne



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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 13 EmptyJeu 24 Oct 2013, 13:00

10. 13. CONSTANTIN (306 à 337) ET L'ORGANISATION DE LA FOI CHRÉTIENNE.

Malgré la célébrité de l'empereur Constantin, l'empire romain n'est pas le premier état chrétien. Le premier état chrétien est l'Arménie, suite à  la conversion de son roi Tiridate en 301.

L'empereur Constantin règne de 306 à 337, il est un adepte du Sol invinctus, le Soleil invaincu, qui est une forme de monothéisme instaurée en 274 par l'empereur Aurélien (270-275). Il propose une synthèse du mithraïsme et du culte d'Apollon. Le culte rendu à l'empereur comme à une divinité vivante était en perdition au sein de l'armée, et l'empereur Aurélien voulait offrir une spiritualité plus séduisante, moins primaire, à ses soldats. La fête du Sol Invictus (Soleil invaincu) était commémorée au solstice d'hiver, le 25 décembre.

En 313, l'empereur Constantin a la vision d'une Croix Glorieuse, avant une bataille qu'il doit logiquement perdre. Ce sera la victoire du Pont Milvius. Peut-être s'est il alors converti ? En fait, il ne reçoit pas le baptême mais il légifère ensuite en faveur du christianisme. Tout de suite, en 313, il promulgue l’Édit de Milan qui donne la liberté de culte à tous. Les chrétiens et les manichéens en bénéficient. Eux qui étaient persécutés, ils deviennent donc des citoyens comme les autres, avec les mêmes droits et sans privilège particulier. On pense de nos jours que les persécutions contre le christianisme avaient atteint leur objectif : les chrétiens représentaient moins de 10% dans l'empire romain, avec une grande disparité géographique selon les provinces.

Constantin va modifier les lois dans le sens d'une christianisation. Le repos du dimanche est instauré, le divorce devient plus difficile et la prostitution des servantes d'auberge est interdite. Les lois pénalisant les célibataires ou les couples sans enfants, instituées par Auguste en 9, sont amendées ainsi que les lois régissant l'esclavage. L'empereur Constantin interdit que l'on sépare les familles d'esclaves et l'affranchissement est facilité. Il devient possible par simple proclamation dans les églises. Le christianisme a toujours proclamé l'égalité des hommes alors que les romains perçoivent l’esclave comme une chose. Aristote pensait qu'une loi naturelle justifiait l'esclavage. Au nom de sa foi chrétienne, Grégoire de Nysse (331-394) conteste cette théorie. Selon lui, la liberté et le libre arbitre des hommes existent dès la création par Dieu (Genèse 1, 26-27 et Genèse 2, 19). Il affirme : « Lorsque vous condamnez à la servitude un homme qui est par nature libre et maître de lui-même, vous faites une loi contraire à celle de Dieu qui établit l'homme comme maître de la terre pour la commander. » (Sur l'Ecclésiste, 4). La moralité chrétienne influence les lois de Constantin, mais le désintéressement évangélique lui est inconnu. Sous prétexte de favoriser le christianisme, il pille les trésors des temples païens et s’approprie leurs réserves d'or. Cela lui permet de frapper une monnaie d'or, le solidus, qui assure la stabilité financière de l'empire et lui permet de financer sa nouvelle capitale.
En effet, en 324, l'empereur Constantin rebâtit Byzance et l'appelle Constantinople. Pour s'éloigner de la menace des germains qui assaillent la partie occidentale de l'empire, il transfère sa capitale de Rome à Constantinople.
Les lieux saints, à Bethléem, à Nazareth, à Tibériade, au Golgotha et à Rome (les tombeaux de Pierre et de Paul) sont explorés puis protégés par des églises.

En 325, Constantin convoque le Concile de Nicée. Il souhaite que le christianisme soit le ciment de son empire et veut que sa doctrine soit formulée de façon précise et homogène. Les persécutions ont interdit aux chrétiens de se réunir, de discuter, et de se mettre d'accord sur la formulation de leur foi. Constantin a manifestement conscience des nuances doctrinales qui traversent le christianisme et il souhaite que les Patriarches se mettent d'accord. Arius (256-336) vient d'Alexandrie, il est prêtre, c'est un philosophe. Il s'est appliqué à définir la Trinité dans le langage d'Aristote. En raison du monothéisme strict de l'Ancien Testament, il pense que les Personnes au sein de la Trinité ne peuvent pas être égales. Si Dieu est incréé, Il ne peut pas être engendré comme le serait le Christ. Les patriarches de chaque Église locale se retrouvent à Nicée pour décider en commun la façon orthodoxe de décrire le Christ. Selon les écritures et la foi des chrétiens, il est homme et Il est Dieu. Mais dans quelle proportion et à quel moment est-il l'un ou l'autre... ? Constantin doit faire preuve d'autorité pour que les patriarches tranchent. Finalement, lors du concile de Nicée, il est convenu que « Jésus Christ est le Fils de Dieu, engendré et non pas fait, consubstantiel au Père. ». Arius est donc désavoué.
L'« engendrement du Fils »  par le Père, et le fait qu'il ne soit pas créé, provient du Prologue de Jean, mais le terme « consubstantiel » pose problème aux Patriarches orientaux. Ils souhaitent que les termes définissant le Christ soient pris dans le Nouveau Testament. Or, il n'y est pas écrit que le Christ est consubstantiel au Père, ce qui signifie « de même substance, de même métal ».
En 341, les théologiens souscrivent aux critiques des évêques orientaux : ils choisissent 26 citations des Écritures pour définir le Christ de façon orthodoxe. Jésus est « le seul Dieu engendré par qui tout a été fait, engendré du Père avant tous les siècles, Dieu de Dieu, tout de tout, unique de l'unique, parfait de parfait, roi de roi, Seigneur de Seigneur, Verbe vivant, sagesse vivante, vraie lumière, voie, vérité, résurrection, pasteur, porte immuable et sans vicissitudes, image adéquate de la divinité, de la substance, de la volonté, de la puissance et de la gloire du Père, premier-né de toute création, qui au commencement était en Dieu, Verbe de Dieu, suivant les Évangiles. »*.

En 354, l’évêque de Rome, Libère, christianise deux fêtes païennes, la première liée au mithraïsme - la renaissance de Mithra fêtée au solstice d'hiver – le seconde liée au culte du Soleil invaincu - célébré le 25 décembre. Il décide que la naissance du Christ sera célébrée le 25 décembre.
Cependant, dès 385, Saint Jean Chrysostome dans son homélie pour la fête de la nativité (S. Hijmans, « Sol Invictus, the Winter Solstice and the Origins of Christmas », Mouseion, III-3, 2003, p. 377-398) fait remarquer que ce choix n'est pas arbitraire. En effet, le prêtre tiré au sort pour offrir l'encens sur l’autel de Yahvé officiait en septembre, à la fête de Kippour. Zacharie servait donc au Temple début septembre (Luc 1, 9). Selon la promesse faite par Gabriel (Luc 1, 24), son épouse Élisabeth devient enceinte de Jean Baptiste juste après, donc fin septembre. Le sixième mois de la grossesse d'Élisabeth est alors fin mars, c'est le moment où l'ange Gabriel annonce à Marie l'incarnation de Jésus (Luc 1, 36). Marie accouche naturellement neuf mois plus tard donc fin décembre. On a vu que la conjonction de Jupiter et de Saturne était également très visible en décembre – 7. Finalement, c'est peut-être bien fin décembre -7 que Jésus est né... Le détail de l'évangile de Luc sur les bergers qui gardaient leur troupeaux dehors (Luc 2, 8) ne suffit peut-être pas pour conclure que Jésus est né en mars – 7...
En 354, Libère, l'évêque de Rome, choisit donc de célébrer la naissance du Christ, Noël, le 25 décembre.

Au IVe siècle, les patriarches et les Évêques sont soucieux de doctrine chrétienne et de permettre au peuple de célébrer sa foi. Gouverner n'est vraiment pas leur préoccupation.


*: Encyclopédie des religions, Tome I, Tome II. 1997, Bayard.
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chrisredfeild

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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 13 EmptyJeu 24 Oct 2013, 13:02

OH MON DIEU ET MON SEIGNEUR




(pour eviter les malentendu, je ne suis pas entraine de diviniser pierresusane HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 13 17865 )
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Pierresuzanne

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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 13 EmptyVen 25 Oct 2013, 12:41

10. 14. L'ARIANISME : LES POUVOIRS POLITIQUES ET RELIGIEUX SONT ENTRE LES MÊMES MAINS.

Arius, le théologien d’Alexandrie, s'est interrogé sur la nature du Christ à partir d'une réflexion philosophique. L'application de sa doctrine va démontrer à quel point nier la divinité du Christ conduit à une religion qui n'a plus rien à voir avec le christianisme. Arius croit que la nature divine du Père est supérieure à la nature humaine du Fils, le Fils serait inféodé au Père et donc créé par Lui. Le Père ne l'aurait adopté qu'en raison de sa perfection morale. Arius refuse de se soumettre aux décisions du Concile de Nicée. Il crée un schisme et il est excommunié dès 325.
L’arianisme sombre rapidement dans des divisions incompréhensibles : d'un coté, les anoméens pour lesquels Père et Fils n'ont rien à voir ; de l'autre, la tendance orthodoxe elle-même divisée, entre les Nicéens stricts, pour qui Père et Fils sont consubstantiels, le Père étant supérieur au Fils, et Nicéens modérés, selon lesquels Père et Fils sont semblables mais non consubstantiels. Les ariens se heurtent à l'humanité de Jésus. Il a pleuré Lazare. Ils puissent dans son humanité la conviction qu'il ne peut être Dieu.
L'empereur Constantin souhaite préserver la cohésion de son empire, il ne veut pas heurter la religion officielle, païenne et polythéiste de Rome. Il n'est donc baptisé que sur son lit de mort, en 337. En fait, il demande baptême à un évêque arien, Eusèbe de Nicomédie. A-t-il imaginé que le geste intime d'un empereur pouvait prévaloir sur les convictions de foi des Patriarches ? Même quand l'empereur aspire à diriger en chrétien, le pouvoir religieux lui échappe. Ce qui va être le mode de fonctionnement des chrétiens ariens, ne sera jamais celui des chrétiens nicéens. Les pouvoirs religieux et temporel seront toujours séparés dans l’Église nicéenne.

À la mort de Constantin, sa succession n'est pas réglée, ses trois fils font massacrer leurs cousins pour éviter de partager l'empire. Ils seront tour à tour empereur avant de laisser le pouvoir à un jeune cousin qu'ils ont épargné et fait éduquer, Julien dit l'Apostat. Les fils de Constantin sont des chrétiens ariens, ils continuent de légiférer contre le paganisme. En 356, les sacrifices d'animaux sont interdits.
De 361 à 363, leur cousin, Flavius Claudius Julianus - surnommé Julien l'Apostat par les chrétiens – devient empereur à Constantinople. Élevé dans l'arianisme, il opte finalement pour le mithraïsme, mais peut-être finalement devient-il simplement athée sous couvert d'un retour au paganisme. Homme de culture, formé à la philosophie grecque, il fait preuve de tolérance et restaure les cultes païens, tout en autorisant toutes les religions, y compris le judaïsme et le christianisme.
Néanmoins, l'empereur Julien méprise le christianisme et lutte contre lui. Il interdit aux chrétiens d'enseigner les disciplines dites profanes, la grammaire, la rhétorique et la philosophie. « Qu'ils cessent d'enseigner ce qu'ils ne prennent pas au sérieux ou qu'ils l'enseignent comme la vérité et instruisent les élèves en conséquence. » Il souhaite que les chrétiens prennent conscience par eux-mêmes de leurs erreurs mais il ne les y contraint pas. Il écrit un pamphlet, « Contre les Galiléens » où il critique l'intolérance du christianisme. Pour lui, le judaïsme lui est supérieur, même s'il s'étonne que Dieu soit apparu dans un si petit pays. Il tentera de reconstruire le Temple de Jérusalem, mais sa mort interrompra les travaux et un tremblement de terre détruira le peu qui avait été reconstruit.
Quelles que soient les critiques de l'empereur Julien, il constate lui-même que la charité et la moralité des chrétiens restent inégalées. Pour concurrencer les chrétiens, Julien fonde des institutions charitables et préconise une bonne moralité des prêtres païens. Même revenu au paganisme, il garde un attachement aux ariens qui l'ont élevé. Ainsi, condamne-t-il le massacre de l'évêque arien Georges d’Alexandrie par des païens. Considérant que des chrétiens d'Alexandrie ont dû participer au lynchage de l’évêque Georges, Julien ordonne l'expulsion du patriarche chrétien d’Égypte, Athanase. C'est le troisième exil du vieil évêque Athanase. Il défendait la divinité du Christ face aux ariens et était resté un fidèle défenseur de l'orthodoxie chrétienne qui proclame la double nature du Christ, humaine et divine.
Les successeurs de l'empereur Julien jusqu'en 379 - Jovien, Valens et Gratien - sont également ariens. Ils luttent aux frontières contre de multiples invasions : Goths, Perses, Traces, Sassanides.

L'arianisme se répand chez les barbares : Vandales, Burgondes, Ostrogoths, Wisigoths. Les Burgondes se stabilisent dans le sud-est de la Gaule ; les Ostrogoth en Ukraine et en Russie ; les wisigoths en Europe centrale, dans le sud ouest de la Gaule et en Espagne. Fait historique à noter, ces tribus barbares converties à l'arianisme créent des états où les pouvoirs politiques et religieux sont entre les mêmes mains. En effet, avant leur conversion, les chefs barbares détenaient à la fois le pouvoir politique et religieux, puisque les Goths croient que leurs familles nobles descendent des Ases, les dieux nordiques. Les chefs barbares sont donc habités d'une puissance divine. En devenant chrétiens, ils préfèrent la forme arienne du christianisme. En effet, selon l'arianisme, Dieu ne s'étant pas incarné, Il ne vit pas sur terre et Il ne communique donc plus avec les hommes. Le peuple n'est plus en communication directe avec Dieu. Le Christ n'étant plus Dieu, mais un « surhomme », les chefs barbares s'identifient à lui. Ils peuvent ainsi continuer d'être les chefs temporels et spirituels de peuples qui attendent toujours de leurs dirigeants la parole divine, puisque eux-mêmes sont exclus de l'intimité de Dieu. La mise en pratique de l'idéologie d'Arius montre tout de suite qu'elle est bien une hérésie au regard des Évangiles : le peuple ne reçoit plus l'Esprit Saint malgré la promesse du Christ (Jean 15, 26-27) : les hommes ne sont plus égaux. Plus aucun prêtre, prophète ou roi ne forme les membres de l’Église dont le Christ est la tête (1 Corinthiens 12, 27), l’Église n'existe plus, la Trinité est oubliée.
Les Vandales se convertissent à l'arianisme en Europe centrale avant d'envahir l'empire romain. Ils traversent la Gaule et arrivent en Espagne, puis ils traversent le détroit de Gibraltar. En 430, ils assiègent Hippone pendant l'agonie de Saint Augustin. Ils conquièrent le Maghreb, retrouvant les terres d'origine d'Arius, et fondent un royaume qui dure jusqu'en 534. Ils nient la divinité du Christ et installent leur foi arienne au Maghreb à coté de l’Église chrétienne, de l’Église donate - apparue après la persécution de Dioclétien - et du manichéisme.
L'arianisme ne disparaîtra des royaumes barbares qu'au VIe siècle, suite à l'influence byzantine. Moins d'un siècle avant le début de la prédication de Mohamed, les ariens perdront le soutien d'un état, mais ils feront le lit de l'islam au Maghreb en reconnaissant le rôle de Messie à Jésus, tout en lui refusant la divinité. À leur suite, les musulmans créeront une civilisation où pouvoirs religieux et temporel ont fusionnés et où le peuple attend de son calife la direction de Dieu : « Obéis à Dieu et obéis au Prophète et à ceux qui parmi vous détiennent l'autorité » (S. 4, 59).

En effet, les ariens auront expérimenté la fusion, entre les mêmes mains, de tous les pouvoirs, politique et religieux, conséquence de la foi en un Dieu silencieux - Absolue Transcendance - qui ne vient plus au devant de son peuple.
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Pierresuzanne

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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 13 EmptySam 26 Oct 2013, 11:44

10. 15. L'EMPEREUR CHRÉTIEN ET LES PATRIARCHES : « LES CHOSES DIVINES NE SONT POINT SOUS LA DÉPENDANCE DE L'EMPEREUR ».

En 379, Théodose est proclamé empereur, il s'agit du premier empereur chrétien dont la foi est conforme au concile de Nicée.
Il croit en la double nature du Christ, divine et humaine à égalité. Il règne jusqu'en 395. Désormais, l'empire est chrétien au sens orthodoxe du terme.
En 391, par l'édit de Théodose, le christianisme devient religion d’État. Les cultes païens sont interdits en public. Partout dans l'empire, des temples sont détruits. En 389, Marcel, évêque d'Apamée en Syrie, est tué par des paysans révoltés alors qu'il surveille la destruction de leur temple dédié à Bel. À Pétra, à Hélioupolis au Liban, à Raphia en Palestine, des païens se rebellent contre la destruction de leurs temples. L’évêque de Gaza, Porphyre (396-420), obtient en 401 l'aide de l'impératrice Eudoxie qui envoie la troupe pour détruire les temples de Gaza. D'autres temples sont transformés en églises, ce qui les préserve. Ainsi à Damas, le temple principal à Zeus Damacène devient l’église Saint Jean Baptiste, avant que les musulmans ne le transforment en mosquée au VIIIe siècle. En Égypte, les temples de Denderah, d'Esna ou de Koum Oumbo sont réaménagés en églises. La pratique de la momification s'arrête. Quelques prêtres d'Isis se réfugient au sud du pays, dans l'île de Philae sur le Nil, préservant encore quelques années la mémoire des hiéroglyphes. Alexandrie est la proie de divisions entre païens et chrétiens, qu'ils soient ariens ou nicéens. Au cours d’une émeute, en 391, des chrétiens se réfugient dans la bibliothèque d’Alexandrie, le Sérapéion, où la mémoire de l'Antiquité est conservée. Ses chefs-d’œuvres littéraires et scientifiques disparaissent dans l’incendie qui clôt l’émeute. D'après ibn Khaldoum, c'est le calife Omar qui fera disparaître, au VIIe siècle, ce qui restait de la glorieuse bibliothèque d'Alexandrie.
Si la religion chrétienne devient religion d'état, le judaïsme est protégé par l'empereur Théodose. En 388, sur les bords de l'Euphrate, la synagogue de Callinicum est détruite par des moines fanatisés. L’empereur Théodose exige qu'elle soit reconstruite au frais des coupables. L'évêque de Milan, en Italie, Ambroise (339-397) exprime son désaccord au nom de la véritable religion. Dans cette position contestable d'Ambroise, on voit la manifestation de la séparation des pouvoirs spirituels et temporels typique du christianisme nicéen.

Cette indépendance de l'évêque Ambroise se manifeste encore lorsque l’empereur fait massacrer d'innocents païens. En 390, quand le christianisme devient religion d'état, une révolte païenne survient à Thessalonique. L'empereur Théodose feint d’organiser des jeux du cirque pour attirer des païens, les seuls intéressés par ce spectacle. L'armée enferme alors les spectateurs - plusieurs milliers d'adultes et d'enfants dont le seul tort est d'avoir voulu assister aux jeux - et les massacre. Ambroise exigera et obtiendra de l’empereur Théodose une pénitence publique.

L'évêque Ambroise s'oppose toute sa vie aux empereurs successifs dès qu'ils tentent de réintroduire des pratiques païennes : « Si l’empereur me demandait ce qui est à moi, mes terres, mon argent, je ne lui opposerais aucun refus, encore que tous mes biens soient aux pauvres. Mais les choses divines ne sont point sous la dépendance de l’empereur ! » (Ambroise, Lettre 20, 8).

Avec l'évêque Ambroise, dès que l'empereur devient chrétien, on voit apparaître la séparation entre pouvoir temporel et spirituel qui existait déjà en germe dans la parole du Christ. Quelque soient les fautes des chrétiens, cette séparation est la marque du christianisme et évoluera vers la séparation des pouvoirs démocratiques.

En 395, l'empire romain est définitivement partagé entre, à l'Est l'empire d'orient dirigé de Constantinople et, à l'Ouest, celui d'occident gouverné de Rome. Ils resteront  séparés, même s'ils sont l'un et l'autre chrétiens.

En 410, Les Wisigoths, conduits par Alaric, pillent Rome.
En 415, la brillante philosophe et mathématicienne Hypatie, fille du dernier directeur de la bibliothèque d’Alexandrie est lynchée par des chrétiens qui lui reprochent de s'opposer à la réconciliation entre le Patriarche et le préfet romain (Socrate le scolastique, Histoire Ecclésiastique (vers 440), VII, 14). Quand ils désobéissent à la parole du Christ, les chrétiens ne sont pas meilleurs que les autres. Seules les spécificités de leur foi les conduiront à la démocratie, là où leur nature humaine ne les aurait pas prédisposés à aller.
En 441, au concile d’Éphèse, les chrétiens nestoriens sont considérés comme hérétiques. Pour eux, la nature humaine du Christ prend le pas sur sa nature divine. Les nestoriens continueront à évangéliser en dehors de l'empire byzantin, en Asie centrale jusqu'en Chine. Les médecins fondateurs des hôpitaux des empires musulmans seront chrétiens nestoriens.
En 451, le concile de Chalcédoine proclamera que « Jésus-Christ notre Seigneur est une seule personne en deux natures, [divine et humaine] qui subsistent sans confusion, sans changement, sans division, sans séparation. ». Les monophysites, qui en opposition aux nestoriens, croient que la nature divine du Christ a pris le pas sur sa nature humaine, sont à leur tour déclarés hérétiques. Les monophysites persisteront au Moyen-Orient, à la limite de l'empire byzantin. De nos jours, les coptes d’Égypte sont toujours monophysites.

En 455, Rome est prise par les Vandales.
Le 4 septembre 476, le dernier empereur romain d’Occident, Romulus Augustule, rend ses insignes à Odoacre, le roi d'une tribu germanique. C'est la fin de l'empire romain fondé en 753 avant JC. L'empire byzantin de Constantinople devient son seul héritier.
La Gaule romaine est conquise au nord par des tribus franques. En 496, le roi franc Clovis remporte contre toute attente la victoire de Tolbiac. Avant le combat, il s'était engagé à se convertir au christianisme nicéen si « Jésus que sa femme Clotilde dit Fils de Dieu, lui donne la victoire ». Malgré le risque qu'il court de voir ses hommes l'abandonner s'il perd son aura divine, il reçoit le baptême chrétien nicéen de Rémi, le charismatique évêque de Reins.
En 529, l'empereur Justinien prend deux mesures intransigeantes contre le paganisme. D’une part les païens de l'empire byzantin sont obligés de recevoir le baptême. D'autre part, il fait fermer les écoles de philosophie grecque d'Athènes. Les professeurs restés païens fuient vers l'empire perse où ils contribueront à implanter une École de philosophie. Ils préserveront les écrits et le savoir d'Aristote et de Platon dans lesquels puisera l'islam à venir.

En 537, l'empereur byzantin Justinien fait fermer, et convertir en église, le dernier temple égyptien qui s'était maintenu clandestinement dans la lointaine Philae (au sud de l’Égypte). Quelques prêtres y avaient maintenu le culte d'Isis ... et entretenu la connaissance des hiéroglyphes.

Il faudra attendre Champollion, en 1820, pour qu'ils soient à nouveau compris.
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Roger76





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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 13 EmptySam 26 Oct 2013, 14:45

Et voilà.

Jusque-là persécutée la religion chrétienne devient persécutrice et intolérante à son tour.

A partir du moment où elle est érigée en religion d’Etat. C'est là que cela se noue.

Dante Alighieri au Moyen Age l’avait déjà bien vu dans son magnifique poème la Divine Comédie, l'un des chefs-d'œuvre de la littérature mondiale de tous les temps :

L’Enfer
"Toi qui entre ici abandonne toute espérance"
L’empereur Constantin pour avoir doté l’église de richesses matérielles y sera précipité à cause de sa cupidité.

Cette répression contre les non-chrétiens et cette intolérance  étaient à l’opposé  de la séparation du spirituel et du temporel et de l’égale dignité de tous prônées par Jésus mais passons.

Une répression voulue par le pouvoir, ou spontanée et mal contrôlée ?

Il semble qu’elle ait surgi spontanément ? Hors de la volonté du pouvoir central ?

Après les questions, une remarque :

En érigeant le christianisme en religion d’Etat, l’Empereur a eu une idée de génie, unifier son immense empire de peuples de cultures et de langues disparates sous une religion commune le christianisme et une langue commune celle des lettrés le grec.

L’idée, tout jugement de valeur mis à part, était excellente, les circonstances ont fait qu’elle a échoué suite à l’effondrement de l’Empire romain d’Occident.

Cette idée de génie sera copiée peu après, avec l’arabe pour langue commune et l’islam comme religion officielle, avec un succès certain durant plusieurs siècles.

Cela finira aussi par s’effondrer, mais pas sous les coups d’attaquants extérieurs comme les wisigoths ou les Perses : de l’intérieur, sous le poids des conservatismes et des fanatismes doctrinaires.
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azdan





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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 13 EmptySam 26 Oct 2013, 15:31

Instant a écrit:
On est passé il me semble de l'histoire des monothéismes à une mise en cause de l'islam comme religion révélée.
La seule considération de tel ou tel élément, vrai ou faux, qui se trouverait à l'identique dans telle ou telle oeuvre précédente ne signifie rien sur l'originalité de l'ouvrage, sur son intention,  son sens profond, par rapport auquel les éléments en question peuvent recevoir un éclairage tout à fait différent des oeuvres précédentes, c'est reconnu pour les oeuvres profanes, c'est encore plus vrai pour les oeuvres sacrées.
Du moins peut-on penser que l'islam reste rangé dans la catégorie "monothéisme", puisque  l'unicité divine est bien le message central du Coran.
Quant au mythe, quant à l'histoire... le mythe est porteur d'un sens, à déchiffrer, il parle par énigmes, l'histoire est sacrée ou produite par les hommes, dans ce dernier cas elle est construite selon leurs formes mentales, leurs idées, leurs idéologies, il n'y a pas de faits, de successions de faits qui présenteraient un intérêt brut sans le sens dont nous les revêtons, ou sans les émotions qu'ils suscitent en nous.
Telle manière de raconter l'histoire fait partie de l'histoire, sera oubliée et remplacée par d'autres manières.
Les chrétiens adorent Jésus enfant, il n'y a pas un âge à partir duquel il est adoré, son caractère divin est présent au début, ce pourrait être un des sens de l'épisode. Les évangiles sont quasiment muets sur l'enfance du Christ. Pour moi les paroles qui lui sont attribuées ne signifient pas obligatoirement que son organe vocal était déjà celui des adultes, car la formation correcte de toutes les lettres nécessite un certain développement physique, mais que la signification des mots s'est imprimée dans la conscience de ceux qui étaient présents.
Cela me semble en harmonie avec l'aspect divin de "l'enfant Jésus".
   merci pour le commentaire , pierresuzanne doit au moins être objectif , mais puisqu'il est question de L'islam , il change de veste !!
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azdan





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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 13 EmptySam 26 Oct 2013, 15:47

Pierresuzanne a écrit:
azdan a écrit:
  si tu as des sources du Mytho dont tu parle à propos des accusations et du bébé qui parle dans le berceau , alors donne les moi , si tu n'a aucune référence d'un quelconque apocryphes , je dirai que tu parle dans le vent , et que tu fais dans ce post de la propagation et de L'intox contre L'islam , c'est tout .

   Donne moi ta preuve si tu ne me ment pas , sinon tu sais de quoi je vais te traiter !! , alors où sont les apocryphes chrétiens  qui parlent du bébé qui parle , et de l'accusation de Marie lors de la naissance du Bébé ?!

   I wait ......study 

   Suspect 
[/b]
1/ Deux évangiles apocryphes parlent de Jésus qui parle au berceau :
-Le Pseudo évangile de Matthieu raconte comment Jésus, tout juste né, parle à un palmier : « Alors le petit enfant Jésus dit au palmier : « Penche-toi, arbre, et nourris ma mère de tes fruits ! » Et obéissant à ces mots, le palmier inclina aussitôt sa cime pour qu'on y cueillît des fruits... Alors, Jésus lui dit : « Ouvre de tes racines la source cachée au fond de la terre et que des eaux en jaillissent pour notre soif ! » Aussitôt le palmier se redressa, et d'entre ses racines se mirent à jaillir des sources d'eaux très limpides, très fraîches et très douces. » (Pseudo évangile de Matthieu, XX).

Cette idée du Bébé Jésus qui donne des ordres à un palmier tout juste né est reprise dans le Coran : « [Marie] dit : « Malheur à moi! Que je fusse morte avant cet instant ! » Alors, il (Jésus tout juste né) l'appela d'au-dessous d'elle, [lui disant :] « Ne t'afflige pas. Ton Seigneur a placé à tes pieds une source. Secoue vers toi le tronc du palmier : il fera tomber sur toi des dattes fraîches et mûres. Mange donc et bois et que ton œil se réjouisse ! » (S. 19, 23-25).


- L'Évangile arabe de l'enfance est daté du VIe siècle. Il raconte lui aussi comment Jésus parle au berceau dès ses premiers vers : « Caïphe … affirme donc que Jésus parla, étant au berceau, et qu'il dit à sa mère : « Je suis Jésus, le fils de Dieu, le Verbe, que vous avez enfanté, comme vous l'avait annoncé l'ange Gabriel, et mon Père m'a envoyé pour sauver le monde. » (Évangile arabe de l'enfance, chapitre I).

2 / Quant à Marie persécutée par les juifs quand ils se rendent compte qu'elle est enceinte alors qu'elle n'est pas mariée, c'est également une idée apocryphe :
C'est donc les apocryphes qui ont inventé les juifs persécuteurs de Marie. « Et, parce que tout le peuple était pris de stupeur voyant la grossesse de son ventre, la foule commença à s'agiter dans une grande confusion de paroles. L'un parlait de sainteté, l'autre au contraire, par mauvaise conscience, l'accusait. » (Évangile du pseudo Matthieu, XII, 4).
Le Coran reprend cette légende des juifs persécuteurs et fait parler Jésus au berceau pour disculper Marie : « Puis elle vint auprès des siens en le portant [le bébé]. Ils dirent : « Ô Marie, tu as fait une chose monstrueuse ! Sœur de Haroun, ton père n'était pas un homme de mal et ta mère n'était pas une prostituée. » Elle fit alors un signe vers lui [le bébé]. Ils dirent : « Comment parlerions-nous à un bébé au berceau ? » Mais [le bébé] dit : « Je suis vraiment le serviteur d'Allah. Il m'a donné le Livre et m'a désigné Prophète. » (S. 19, 27-30). Le Coran est donc une jolie synthèses de plusieurs mytho apocryphes : les juifs persécuteurs de Marie et Jésus parlant au berceau.

Les Évangiles n'ont pas ce sous-entendu antisémite qui est donc une invention tardive apocryphe. En effet, Joseph est prévenu par l'Age Gabriel de la grossesse miraculeuse de Marie et il la prend chez lui en laissant croire aux yeux du monde qu'il l'a épousée. Il légitime ainsi la naissance de Jésus, avant même que la grossesse de Marie ne soit connue de quiconque.

Le Coran est donc la synthèse de récits mythologiques bien trop tardifs pour avoir des prétentions historiques.
Le Coran est rempli de mythologie.... dommage pour un livre censé avoir été donné sans erreur et par Dieu...
  Bonsoir ,

  de retour après une petite absence , je constate que tu as répondu sur les deux points que j'ai évoqué , c'est très bien , ce qui prouve qu'il y a au moins des sources apocryphes .

  Maintenant pour dire que les apocryphes sont de l'ordre de la mythologie , là je regrette infiniment , et si c'était le contraire ?

  la question reste ouverte , pourquoi l'église à écarter les apocryphes , des évangiles choisis , qu'est ce qui dérangeait en fait L'église ?

  Est ce que les apocryphes sont à la faveur de L'arianisme et du nestorianisme ?

  je pense que L'église romaine de constantin n'a validé les 4 évangiles que parce qu'il ne nuissent pas à leur concept et à leur philosophie , car remettre en question la divinité du christ , pousserait L'église a ne plus se proclamer , mais tout simplement à s’effacer , donc une question de rapport de force et de suprématie , je me demande où pouvons nous situer le religieux spirituel dans tout ça !
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Pierresuzanne

Pierresuzanne



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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 13 EmptySam 26 Oct 2013, 17:17

azdan a écrit:
Bonsoir ,

  de retour après une petite absence , je constate que tu as répondu sur les deux points que j'ai évoqué , c'est très bien , ce qui prouve qu'il y a au moins des sources apocryphes .

  Maintenant pour dire que les apocryphes sont de l'ordre de la mythologie , là je regrette infiniment , et si c'était le contraire ?

  la question reste ouverte , pourquoi l'église à écarter les apocryphes , des évangiles choisis , qu'est ce qui dérangeait en fait L'église ?

  Est ce que les apocryphes sont à la faveur de L'arianisme et du nestorianisme ?

  je pense que L'église romaine de Constantin n'a validé les 4 évangiles que parce qu'il ne nuissent pas à leur concept et à leur philosophie , car remettre en question la divinité du christ , pousserait L'église a ne plus se proclamer , mais tout simplement à s’effacer , donc une question de rapport de force et de suprématie , je me demande où pouvons nous situer le religieux spirituel dans tout ça !
Les apocryphes ne peuvent pas dire une histoire plus exacte que les évangiles simplement parce qu’il ont été écrit entre la fin du IIe siècle et le Ve siècle. Les évangiles ont été, eux, écrit entre l'an 62 et 64.
Quant à Constantin, ce n'est pas lui qui a inventé la divinité du Christ pour la bonne raison qu'il n'y croyait pas. Il était bien chrétien, mais chrétien arien... Il refusait donc la divinité du Christ.
Des types comme Onfray déteste tellement le catholicisme qu'ils sont prêts à tous les mensonges pour discréditer ce en quoi il ne croit pas...
Ce n'est pas l'Eglise de Constantin qui a accepté les 4 évangiles, mais le Canon de Muratori en 150.... relis moi un peu mieux... tout y est !
Mais, c'est long... je te l'accorde.
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Roger76





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MessageSujet: Sujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 13 EmptySam 26 Oct 2013, 17:24

Citation :
je pense que L'église romaine de Constantin n'a validé les 4 évangiles que parce
qu'ils ont été écrits bien avant les textes qui seront déclarés apocryphes :

L’islam fait grand cas de la Tradition orale, qui à défaut d’écrit aurait transmis de génération en génération les dires et faits de Muhammad.

Dont acte, quoique la multiplication des hadith leur foisonnement et leur recueil si tardif soient suspects.

A l’époque de culture grecque du temps de Jésus, où l’on utilisait l’écrit bien avant les arabes, la Tradition orale avait existé de même mais la coutume était de mettre par écrit la mémoire d’un témoin avant sa mort, au pire juste après, afin de conserver son témoignage pour les générations futures.

Pourquoi donc quatre siècles plus tard Constantin aurait-il fait le choix de témoignages portés par des écrits tardifs ou n’existant pas encore, alors que l’Eglise disposait de textes écrits moins d’un siècle après la mort de Jésus ?

Et comment Constantin aurait pu faire déclarer canoniques des écrits qui n’existaient pas encore ?

Et si le mythe était la vérité ? On nous a déjà fait le coup de la vérité cachée derrière le mythe.

La « vraie vérité » c’est que les hommes ont besoin de rêves de mythes de croyances tout simplement pour vivre, et même du mythe de la non existence de Dieu, de la supériorité de sa race ou de sa communauté sur les autres, de la fête de la prise de la Bastille de la pureté de la langue arabe parlée au Paradis et j’en passe.

Et je ne vois pas en quoi Pierresuzanne aurait tourné sa veste juste au moment où il aborde la prochaine irruption de l’islam ?

En fait je ne suis pas d’accord quand il suggère que la doctrine islamique aurait été influencée par les religions l’ayant précédé, dont le manichéisme.

Une influence de la doctrine de Mani ?

Non l’islam religion forte et fermée n’a pas été influencé, et ne le sera jamais, le terme d’influence ne convient pas. Et l’on traite ici de l’histoire de 4000 ans de monothéisme, pas des origines de l’islam. Ce serait un tout autre sujet, passionnant mais peut-on en traiter sans mettre le feu au forum ?
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azdan





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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 13 EmptySam 26 Oct 2013, 17:37

Pierresuzanne a écrit:
azdan a écrit:
Bonsoir ,

  de retour après une petite absence , je constate que tu as répondu sur les deux points que j'ai évoqué , c'est très bien , ce qui prouve qu'il y a au moins des sources apocryphes .

  Maintenant pour dire que les apocryphes sont de l'ordre de la mythologie , là je regrette infiniment , et si c'était le contraire ?

  la question reste ouverte , pourquoi l'église à écarter les apocryphes , des évangiles choisis , qu'est ce qui dérangeait en fait L'église ?

  Est ce que les apocryphes sont à la faveur de L'arianisme et du nestorianisme ?

  je pense que L'église romaine de Constantin n'a validé les 4 évangiles que parce qu'il ne nuissent pas à leur concept et à leur philosophie , car remettre en question la divinité du christ , pousserait L'église a ne plus se proclamer , mais tout simplement à s’effacer , donc une question de rapport de force et de suprématie , je me demande où pouvons nous situer le religieux spirituel dans tout ça !
Les apocryphes ne peuvent pas dire une histoire plus exacte que les évangiles simplement parce qu’il ont été écrit entre la fin du IIe siècle et le Ve siècle. Les évangiles ont été, eux,  écrit entre l'an 62 et 64.
Quant à Constantin, ce n'est pas lui qui a inventé la divinité du Christ pour la bonne raison qu'il n'y croyait pas. Il était bien chrétien, mais chrétien arien... Il refusait donc la divinité du Christ.
Des types comme Onfray déteste tellement le catholicisme qu'ils sont prêts à tous les mensonges pour discréditer ce en quoi il ne croit pas...
Ce n'est pas l'Eglise de Constantin qui a accepté les 4 évangiles, mais le Canon de Muratori en 150.... relis moi un peu mieux... tout y est !
Mais, c'est long... je te l'accorde.
  Donc tu authentifie un document par rapport à un autre , suivant la chronologie , et les dates supposées être vrai , par quoi carbone 14 ?

  Bref , je crois que c'est avoir peu d'éléments pour valoriser tel document par rapport à un autre suivant des dates émises , et cela ne met pas aussi en doute L'authenticité des apocryphes aussi , ne trouve tu pas ?

  je sais que constantin n'a pas inventé la divinité du christ  , puisque tu avoue qu'il n'y croyait pas , comment prétend tu qu'il était chrétien , et pas nestorien , ou rien de rien !??

  je sais aussi que ce n'est pas L'église de constantin qui a accepte les  évangiles , mais c'est tout de même ce concile de plusieurs personne qui se sont basés sur ces mêmes document , en écartant les autres (apocryphes) .

  je n'ai pas besoin de te lire , car il existe d'autres documents plus détaillé sur cette période qui explique mieux les circonstances de la validation des 4 évangiles , ce n'est que plutard vers 300 ( 367 , et 397 ) que les conciles affirmèrent que les 27 livres comme faisant autorité. .

  Est ce que je peux valider une copie d'une copie , pour dire que ce texte s'inspire du saint esprit ? une autre question , où L'historien est confronter , à toi de me répondre ?!
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Pierresuzanne

Pierresuzanne



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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 13 EmptyDim 27 Oct 2013, 09:55

10. 16. PHILOSOPHIE ET FOI CHRÉTIENNE : SAINT AUGUSTIN (354-430).

Aristote était convaincu que l'homme est responsable de ses actes, les femmes comme les hommes, les esclaves comme les hommes libres. C'est une position identique à la doctrine chrétienne. Qu'un païen ait découvert la vérité par la raison, donne aux chrétiens le signe que la Sagesse de Dieu instruit tous les hommes de bonne volonté.

Diaboliser le monde païen aurait pu être la tentation des chrétiens. Au IIIe siècle, Tertullien (150-220), un Père de l’Église de Carthage, pense que la sagesse des philosophes antiques s’oppose à la Sagesse divine. Mais Aristote  convainc les docteurs de l’Église du contraire. À la même époque, Clément d’Alexandrie (150-220) réconcilie philosophie et foi : « La foi est greffée sur l’arbre de la philosophie ».

Saint Augustin (354-430), évêque d’Hippone (Annaba en Algérie), achèvera cette synthèse : il se sert des outils de la dialectique grecque pour discourir sur la doctrine chrétienne. Les vérités bibliques peuvent être retrouvées et exprimées dans le langage de la philosophie. Ce n'est qu'au XIIe siècle qu'Averroès s'essayera à la même démarche pour l'islam.

Augustin naît à Thagaste dans l'actuelle l'Algérie en 354. Éduqué par une mère chrétienne, Monique, il apprend enfant la philosophie grecque. Il devient manichéen dans sa jeunesse. Il a une compagne et un fils. Il est déçu par les manichéens qui lisent la Bible littéralement et qui sont incapables de répondre à ses questions métaphysiques. Après sa conversion au christianisme, Augustin expliquera dans ses Confessions (livre VII chapitre 3), ce qui fait du manichéisme une hérésie pour les chrétiens. Dieu étant parfait et au-dessus de tout, immuable, Il ne peut donc entrer en conflit à égalité avec le Diable, nommé Satan ou Baal chez les manichéens. Pour Augustin, le manichéisme est donc une forme de polythéisme, puisque Dieu, incarnant le Bien est, selon les manichéens, en équilibre avec Satan représentant le mal, les deux étant aussi puissants. Leur répulsion pour le mariage et la procréation sont également des points de rupture avec le christianisme qui a, lui, sanctifié le mariage (1 Timothée 4, 2) et appelé les chrétiens à purifier leurs corps dans l'attente de la résurrection de la chair (Romains 6, 13-14 ; 1 Corinthiens 5, 44). Le rejet du corps, qui est le réceptacle des œuvres sataniques pour les manichéens, est incompatible avec la doctrine chrétienne : « Votre corps est  un Temple du Saint Esprit » (1 Corinthiens 6, 19).

Augustin part s'installer à Rome pour fuir la communauté manichéenne de Carthage qui l'a déçu. À Rome, il se convertit brutalement au christianisme après avoir entendu une voix enfantine (angélique?) qui lui ordonne « Ouvre et lis ! ». Il ouvre la Bible au hasard et tombe sur ces versets de l'épître aux Romains : « Point de ripailles, ni de beuveries ; point de stupre, ni de débauches ; point de querelles, ni de jalousies. Mais revêtez-vous du Seigneur Jésus-Christ » (Rm 13, 13-14). Sa conversion est immédiate. Il est catéchumène de l'évêque Ambroise qui lui apprend la lecture allégorique de la Bible.
De retour à Carthage, il aspire à la vie monacale, mais il est ordonné prêtre contre son gré lors d'un séjour à Hippone, puis élu évêque en 395. Il termine donc sa vie à Hippone, instruisant les catéchumènes et luttant par toute la puissance de son verbe contre les manichéens et les donatistes, ces chrétiens qui avaient fait sécession après la persécution de Dioclétien. Il laisse donc de nombreux écrits théologiques destinés à instruire les fidèles et à contrecarrer les hérésies. On y trouve plusieurs concepts originaux. Le concept d’inconscient est en prémisse dans ses Confessions. Ses expériences mystiques nous sont suggérées : « Tu nous a faits pour Toi, Seigneur, et notre esprit est sans repos jusqu'à ce qu'il repose en Toi ». Il décrit ce qu'il perçoit de la Trinité : « Les Personnes divines ne sont plus trois : l’un aimant celui qui tient l’être de lui (le Père), l’autre aimant celui dont il tient l’être (le Fils), et cet amour même (l'Esprit-Saint). » (De Trinitate, VI, 5, 7).
Face aux invasions barbares - en 410, les wisigoths ont pillé Rome - , Augustin théorise sur les principes d'une guerre juste. Dans La Cité de Dieu, il explique qu'une « cause juste » justifie que les chrétiens mènent une guerre défensive.

On lui a reproché sa diabolisation de la femme.
Sa jeunesse manichéenne l'a-t-elle influencé ou bien, peut-être son éducation à la philosophie grecque ? Le discrédit de la chair est exprimé chez Platon dans Gorgias, où on lit que le corps est le « cachot de l’âme ». Pour le stoïcisme, la chasteté est le préalable à la sagesse : Sénèque juge que la perpétuation de l'espèce devrait être le seul but du désir masculin (Sévèque, De beata vita, chapitre IV). Augustin attribue la Chute d'Adam et d'Ève à la concupiscence charnelle, et qualifie la sexualité de « mouvement honteux ». Seule la procréation justifie la sexualité. Les enfants doivent naturellement être tous accueillis, nourris et éduqués avec soin.  Comme tous les chrétiens, Augustin refuse l'idée que l'on laisse mourir les enfants indésirables à la naissance - les filles ou les enfants mal-formés - comme les romains en avaient l’habitude. Selon lui, le mariage est donc ordonné à l'engendrement des enfants. Il n'a pas vocation à être stérile comme chez les manichéens. Néanmoins, le célibat d'Augustin semble avoir été moins serein que celui de Paul qui admettait qu'un couple soit heureux ensemble (1 Corinthiens 7, 3-5). Augustin aura une influence immense – excessive (?) - sur la façon dont l’Église concevra la sexualité.

Augustin philosophe sur la Vérité. Elle est incarnée par le Christ et elle attire les hommes. Les hommes aiment avoir raison, car cela correspond à leur vocation humaine : ils ont été créés pour reposer dans le Christ, dans la vérité. Les hommes sont en revanche furieux quand on parvient à les convaincre qu'ils se trompent : « [Les hommes] aiment la vérité lorsqu'elle leur montre sa lumière ; et ils la haïssent lorsqu'elle fait voir leurs défauts. Car ne voulant pas être trompés, et voulant bien tromper, ils l'aiment quand elle se découvre à eux ; et ils la haïssent quand elle les découvre eux-mêmes. » (Les confessions, livre X, chap.  XXIII).
Ses escarmouches verbales avec ceux qui professent une autre foi, l'ont instruit sur la colère de ceux que sa finesse doctrinale et sa force de conviction laissent sans voix.
Augustin meurt de faim en 430, lors du siège d'Hippone par les vandales ariens. Les armes l'ont vaincu, mais ses écrits sont toujours lus. Plus tard, l'islam fera disparaître le christianisme du Maghreb, mais bien des Pères de l’Église demeurent africains : Clément d'Alexandrie, Cyprien de Carthage, Lactance, Athanase d'Alexandrie et naturellement Augustin d'Hippone.
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Pierresuzanne

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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 13 EmptyLun 28 Oct 2013, 12:42

10. 17  LE SAVOIR GREC EST PRÉSERVÉ EN TERRE CHRÉTIENNE.

Les grecs antiques avaient inventé la philosophie, mais également les bases des sciences exactes avec le concours de mathématiciens d'exception, Pythagore, Thalès...
Au Ve siècle avant JC, Parménide affirme que la terre est ronde. Hipparque (190-125) divise le globe en 360 degrés. Aristaque de Samos (310-230) pense que la terre tourne autour du soleil, mais il ne convainc pas ses contemporains. Son intuition attendra la confirmation de Copernic. Au IIe siècle après JC, Ptolémée (90-168) décrit les côtes, les cours d'eau et les reliefs du monde connu qui va des îles Canaries à l'Ouest à l'île du Siam à l'Est et de 16° de latitude Nord à 63° de latitude Nord. Ses cartes seront connues des arabes mais seront oubliées des européens jusqu'au XIVe siècle.

Néanmoins, les chrétiens n'ont jamais, ni rejeté, ni oublié, le savoir grec antique. Les évangiles ont été écrits en grec. Dès le début, la culture grecque fait partie de la culture chrétienne*.
Au moyen-orient, les chrétiens syriaques sont restés fidèles aux textes antiques. À partir du Ve siècle, ils traduisent dans leur langue, le syriaque, les ouvrages grecs de philosophie, de mathématiques et de médecine. Ils n'hésitent pas à y trouver les connaissances qui manquent à la Bible, par exemple en astronomie et en cosmologie. Les syriaques continuent à accepter la rotondité de la terre découverte par les grecs antiques. Ce sont eux qui transmettront le savoir grec aux musulmans dans les siècles à venir*.

En Europe, la christianisation conduit à un rejet relatif du savoir grec. Au VIe siècle, l'enseignement classique des sept arts libéraux (la paidéia), issu de la culture grecque, disparaît en Europe. Il est possible que ce soit la christianisation, plus que les invasions barbares, qui ait entraîné l'arrêt de l'enseignement classique considéré comme liée au paganisme. Néanmoins, les textes en grec sont préservés dans les bibliothèques des monastères à Rome, à Ravenne, au monastère du Vivarium en Italie. Certains textes grecs sont traduits en latin et restent accessibles. Boèce (480-524), traduit Aristote (« Consolation de la philosophie » et « Logique d'Aristote »). Martinius Capela (Ve siècle) expose le programme de la paidéia : arithmétique, géométrie, astronomie, musique, grammaire, rhétorique et logique (« Noces de Mercure et de Philologie »). En 400, Caldidius évoque la cosmologie grecque dans le commentaire du « Timée » de Platon*. Si les sciences grecques ne sont plus enseignées à tous, elles sont préservées dans les monastères, et enseignées aux clercs.

Si les chrétiens syriaques ont conservé le savoir grec, sans se soucier qu'il soit fidèle à la lettre de la Bible, partout des savants chrétiens doutent des connaissances grecques. En ce qui concerne la forme de la terre, le christianisme hésitera entre disque et sphère. Augustin (354-430), Jean Chrysostome (344-407) ou Lactance (250-325), le précepteur des fils de l'empereur Constantin, ne peuvent croire que la terre est une sphère. « Qui serait assez insensé pour croire qu'il puisse exister des hommes dont les pieds seraient au-dessus de la tête ou des lieux ou des choses puissant être suspendues de bas en haut, les arbres pousser à l'envers, ou la pluie tomber en remontant ? » (Institutions divines de Lactance). Au VIe siècle, Cosmas d’Alexandrie, un moine grand voyageur, affirme que la terre est clôturée de murailles derrière lesquelles se couche le soleil. Mais Jean Philopon (490-575) lui répond de l'école d'Alexandrie et il choisit de lire la Bible de façon allégorique. Dans son ouvrage, « La Création du monde », il décrit bien une terre sphérique.

Grâce aux monastères, le savoir grec persiste donc en Europe chrétienne. Au VIIe siècle, Isidore de Séville (560-636), évêque d'Espagne, fait la synthèse entre savoir antique et foi chrétienne. Le frère d’Isidore, Léandre, l'a précédé dans la charge d’évêque de Séville. Léandre a conduit le roi wisigoth arien à la conversion au christianisme nicéen puis il a fondé une bibliothèque pour conserver les manuscrits antiques. Éduqué par son frère aîné, Isidore se forme au savoir antique mais étudie également les Père de l’Église. Sa vision du monde est influencée par le contenu biblique. Selon lui, la Bible est La Vérité, y compris en science. Il va relire le savoir antique à la lumière de la foi chrétienne. Il écrit son œuvre majeure, 20 volumes nommés « Étymologie », où il reprend tout le savoir grec antique, et - innovation qui aura de l'avenir - présente chaque item par ordre alphabétique. Certains de ses raisonnements font aujourd'hui sourire - ses recherches étymologiques s'appuient sur des similitudes de sonorité davantage que sur l'origine linguistique - mais ses ouvrages seront copiés puis imprimés pendant 1000 ans, préservant le savoir grec antique en Europe chrétienne.

Le Moyen-âge dessine le monde pendant 800 ans : les cartes dites « T.O ».
Sur les 600 cartes médiévales T.O. qui subsistent de nos jours, la terre est un disque plat, entourée d'océans. Une mer centrale en forme de T sépare les terres émergées. L’Asie est en haut de la carte, au dessus de la barre horizontale du T. À gauche de la barre verticale du T, l'Europe, et à droite l'Afrique. La barre verticale du T est la mer Méditerranée et la barre horizontale le Danube et le Nil qui coulent dans le prolongement l'un de l'autre. Selon Isidore de Séville cette séparation du monde en trois correspond au partage entre les trois fils de Noé : Sem en Asie, Cham en Afrique et Japhet en Europe. Jérusalem y est située au centre du monde, en fidélité avec le texte d’Ézéchiel (5, 5). Isidore de Séville place le paradis à l'Est, donc sur terre. On y trouve également l'enfer qui aurait donné le bitume servant à construire la muraille éloignant Gog et Magog. On a vu que l'histoire de la muraille servant à éloigner Gog et Magog est un mythe inventé au IVe siècle qui sera repris avec le plus grand sérieux par le Coran (S. 18, 93-97) qui en attribue la construction à Alexandre le Grand.

Néanmoins, dans son œuvre majeure, « Étymologie », où il transmet l'ensemble du savoir grec aux chrétiens d'occident, Isidore de Séville (560-636), le contemporain exact de Mohamed, décrit la terre comme une balle*. Les milieux chrétiens les plus instruits savent que la terre est ronde, même s'ils ignorent encore qu'elle tourne autour du soleil.
Au VIIe siècle en Europe, malgré les invasions barbares, le savoir grec a survécu.

* : « Aristote au Mont Saint-Michel : les racines grecques de l'Europe chrétienne », Sylvain Gouguenheim, Seuil. 2008.
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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 13 EmptyMar 29 Oct 2013, 12:20

10. 18 . LA DJĀHILIYYA  EN ARABIE : PAGANISME, JUDAÏSME, CHRISTIANISME, HÉRÉSIE, AUTANT D'INSPIRATIONS POUR LE CORAN.

La Djāhiliyya est la période qui précède la révélation coranique.
L'étymologie de ce mot signifie « espace sans repère où l'on se perd », comme dans le désert des tribus arabes. Dans la terminologie coranique, il s'agit donc d'une période d’obscurantisme précédant la révélation de Mohamed. « Ne vous montrez pas de la façon dont on se montrait lors de l'ancienne ignorance. » (Sourate 33, 33) dit le Coran aux femmes qu'il souhaite voir sortir voilées ou rester confinées au fond de leur maison.

La fin de Pétra et du royaume nabatéen.
Le 19 mai 363, Pétra, la ville commerçante nabatéenne en Jordanie actuelle, est détruite par un tremblement de terre. Elle ne sera jamais reconstruite et périclitera peu à peu. Aux alentours de l'an 500, on trouve la dernière mention écrite de Pétra dans un texte de son évêque Anthenogenes. La ville s'était christianisée peu à peu, même ayant gardé ses cultes païens. De nos jours, trois églises ont déjà été retrouvées à Pétra, mais les fouilles de la ville ne sont pas achevées. Si Pétra était en train de se christianiser lors de sa destruction, son architecture si typique garde le souvenir de ses croyances polythéistes, célébrées dans des temples grandioses. Quelques rares inscriptions retrouvées sur les parois rocheuses des sites nabatéens nous permettent de connaître leurs divinités. Parmi elles, on trouve Al-Kutvâ la divinité du commerce et de l'écriture, Atargatis la déesse syrienne du culte des eaux, Manawatû la déesse du destin qui connaît la part qui échoit à chaque homme, Qôs le dieu de l'orage originaire du pays d'Édom. À coté de déesses grecque, telle Aphrodite, ou égyptienne telle Isis, on trouve Zeus, dit « le très haut » qui est assimilé à Dusharâ, le dieu masculin principal. Dusharā, ce dieu dominant et masculin est associé à une triade féminine : Uzzā, Allat et Manāt. Ce panthéon nabatéen est donc connu par des inscriptions sur des parois rocheuses, mais également par le Coran. En effet, trois divinités nabatéennes, Uzzā, Allat et Manāt, ont leur place dans le Coran, signant la permanence du culte nabatéen chez les contemporains de Mohamed : « Et bien les voyez-vous, Lāt et Uzzā, ainsi que Manāt, cette troisième autre. » (Sourate 53, 19-20).
Les Nabatéens rendaient également un culte à des pierres sacrés, nommées bétyles, dans des temples où ils étaient oints, enduits de sang d'animaux. Bet signifie demeure et El, dieu. Les bétyles ne sont donc pas simplement des pierres sacrées, mais le réceptacle d'une divinité. Les arabes des tribus, dans tout le Hedjāz, du temps de Mohammed, avaient conservé cette pratique religieuse, ce culte bétylique. Chez les contemporains de Mohamed, des lieux dit haram étaient sacrés. Ils étaient délimités par des pierres de bornage, les ansāb, dont certaines existent toujours à la Mecque. Au sein des lieux haram se trouvaient des pierres sacrés, les bétyles, habités par des puissances surnaturelles protectrices*. La Kaaba de la Mecque est un haram - un espace sacré protégeant des bétyles - typique des croyances de la Djāhiliyya et comme il en existait partout en Arabie.

Les Nabatéens de Pétra et de Hégra avaient donc disparu à la naissance de Mohamed, mais leurs déesses « Lāt , Uzzā et Manāt » étaient toujours honorées par les mecquois contemporains de Mohamed. Quant au culte des bétyles, il garde naturellement une survivance dans l'islam avec la vénération de la Pierre Noire de la Kaaba, bétyle nabatéen dont le culte se prolonge encore de nos jours.

En 380, le royaume Himyarite se convertit au judaïsme au sud du Hedjāz.
Au Yémen actuel, le royaume Himyarite se forme en 275 par la réunion de plusieurs tribus et il englobe la moitié sud de l'Arabie Saoudite actuelle, dans une zone suffisamment tempérée pour qu'il puisse y exister une agriculture. Ce royaume Himyarite se convertit au judaïsme en 380, mettant fin au paganisme. À partir de l'araméen, il introduit en langue sabéenne, les mots « slt » pour Salāt, prière, et « zkt » pour Zakāt, aumône, qui seront repris exactement dans les mêmes termes par le Coran. Puis peu à peu, le christianisme y pénètre à la suite des caravanes. Juifs et chrétiens y nomment Dieu, Rahmānān, soit le miséricordieux, ce que reprendra le Coran en arabe avec al-Rahmān, le nom donné tout au long du Coran à Allah, le miséricordieux. Théodore le Lecteur raconte dans son Histoire ecclésiastique que les himyarites commencent à se convertir au christianisme sous l'empereur Atanase (491-518). Les premières inscriptions chrétiennes, effectivement datées du Ve siècle, ont été retrouvées dans l'oasis de Najran dans l'actuelle Arabie Saoudite*. Le Christianisme est, alors, perçu comme une hérésie par le royaume juif Himyarite. En 470 a lieu la première persécution contre les chrétiens. Puis, en 523, huit-cents chrétiens sont martyrisés. Le royaume Himyarite ne disparaîtra qu'en 571 avec la conquête perse.

Vers 520, au nord, la tribu des Banū Ghassān devient chrétienne.
La tribu des Banū Ghassān se convertit au christianisme sous Justin 1er (518-527). Son centre religieux est à Saint Serge à Résafa, au nord de la Syrie. Des monastères et des églises sont fondés sur leur territoire. Les Banū Ghassān restent les alliés des romains jusqu'à la conquête arabe. En 529, l'empereur Justinien donne le titre de Patrice, de roi, à leur chef Aretas. Le roi Aretas fonde le monastère à Qasr al-Hayr al-Gharby dans lequel a été inscrit : « Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, sauveur du monde, celui qui a enlevé le péché du monde, fut construite cette porte du saint monastère, à l'époque de l'aimé de Dieu, l'archimandrite Serge... »*. La foi de ce royaume était donc dans la pure orthodoxie chrétienne trinitaire. Les empereurs byzantins s’appuient sur ces chrétiens d'Arabie – ils protègent les frontières byzantines des Perses voisins - et ils leur confient des postes administratifs. Ainsi la douane à Iotabè, à l'entrée du golfe d'Aqaba, à l'ouest de l'Arabie, est-elle confiée à une tribu chrétienne*.

À l'est de l'Arabie et du Hedjāz, se trouve la Perse zoroastrienne et manichéenne. Au nord, s'est implanté le christianisme. Le sud de l'Arabie est juive et chrétienne. À l'Ouest, l'arianisme vit ses derniers feux. En effet, au cours du VIe siècle, l’arianisme perd ses soutiens étatiques. En Europe, tous les rois barbares se convertissent au christianisme nicéen et le royaume vandale d'Afrique disparaît en 534, vaincu par l'empire byzantin. Si la foi arienne persiste, c'est au cœur du peuple. La région de la Mecque, la région du Hedjāz, reste païenne. Bukhārī (I, 1, 3) raconte en faisant parler Aïcha qu'un cousin de Khadīdja, Waraqa ben Naufal, un chrétien nestorien, aurait été un traducteur de l'évangile en arabe. Les nestoriens, on le rappelle, étaient des chrétiens qui niaient la divinité du Christ et avaient donc été déclarés hérétiques au concile d’Éphèse en 431. Ils considéraient que l'humanité du Christ prédominait sur son origine divine. Cette légende tardive de la Tradition musulmane est en contradiction avec le Coran. En effet, quand Mohamed est accusé par ses compagnons de la Mecque, d'avoir un informateur qui lui dicte la révélation, il nie farouchement recevoir sa révélation d'un homme. Si un cousin de son épouse Khadīdja, un chrétien nestorien par ailleurs arabophone, avait été un de ses proches, la dénégation coranique sonnerait étrangement : « Nous savons fort bien ce qu'ils disent : « Oui ! Quelqu’un l'enseigne, tout simplement ! » - Or, celui à qui ils l'imputent parle une langue étrangère, tandis que cette langue-ci est arabe, claire ! » (Sourate 16, 103). Qui dit vrai au sujet de l’inspiration nestorienne de Mohamed, le Coran ou Bukhārī  ? Néanmoins, il est exact que l'empire byzantin refoule hors de ses frontières tous ceux qui ne respectent pas son orthodoxie nicéenne. Les nestoriens et les monophysites prospèrent donc aux limites de l'empire byzantin. Mais, pendant la Djāhiliyya en Arabie, toutes les hérésies chrétiennes peuvent s'y développer et particulièrement dans le Hedjāz.
« Arabia haeresium ferax », « l'Arabie est riche en hérésies » écrivait Théodoret de Cyr dès le Ve siècle*.

* : « L'Arabie chrétienne », Michèle Piccirillo, ed. Menges, 2002.
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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 13 EmptyMer 30 Oct 2013, 12:24

10 . 19. LES HOMMES DES TRIBUS DU HEDJĀZ AU TEMPS DE LA DJĀHILIYYA  : ORGANISATION  SOCIALE, TABOUS ET MYTHOLOGIE.

L'organisation politique pendant la Djāhiliyya dans le Hedjāz, dans la région de la Mecque et de Yathrib.

L’Arabie de Mohamed est organisée en tribus. Ces tribus ne sont fédérées par aucun état constitué, aucun royaume. Les hommes des tribus n'ont pas d'administration centralisée et n'ont donc pas besoin d'écriture. Le savoir était préservé oralement et les nouvelles transmises d'oasis en campements par la récitation fidèle d'un texte oral soigneusement mémorisé, il s'agit d'un « Kitāb »*. Le souvenir de la foi en « Lāt et Uzzā, ainsi que Manāt », 250 ans après la destruction de Pétra, signe l'efficacité de la transmission orale par répétition fidèle d'un Kitāb. La culture du Hedjāz est donc orale. L'arabe classique n'existe pas encore. L'arabe classique étant par définition l'arabe du Coran écrit, il n'a été inventé qu'au moment de la rédaction du Livre Saint. En fait, une multitude de dialectes appartenant au groupe linguistique sud-sémitique sont parlés par autant de tribus. Quelques rares inscriptions sur la roche témoignent de cet arabe pré islamique. La première inscription en arabe parvenue jusqu’à nous date de 328. Elle est en langue arabe mais en caractères nabatéens. Il s'agit de l'inscription funéraire d'un roi, qui se nomme le « « mālik » (le roi) de tous les arabes ». Sa royauté est sans lendemain. Les hommes des tribus arabes donnent leur loyauté au chef qu'ils respectent, mais celle-ci ne dure pas après sa mort. Les hommes s'allient par des contrats équilibrés d'avantages réciproques qui ne sont pas destinés à être durables. La mort de l’un des protagonistes annulent ces contrats. Ce sera toujours le cas à la mort de Mohamed, des tribus arabes se rebelleront, n'ayant pas saisi le contenu divin de leur soumission à Mohamed. Ce seront alors les premières guerres à l’intérieur de l'islam. Seul l'installation de l'islam, en sacralisant le pouvoir, transformera ces contrats précaires en contrats perpétuels qui assureront la fidélité des tribus par delà la mort du chef, devenu le calife*.

La vie tribale a ses contraintes dont le Coran garde la trace. On doit une obéissance absolue au père. Abraham en donne l'exemple dans le Coran en manifestant sa piété filiale malgré le polythéisme de son père (Sourate 19, 47)*.
Les femmes ne sont pas des personnes morales. Le Coran leur donnera un statut et légiférera sur leur droits et devoirs. Mais, pendant la Djāhiliyya, les nouveaux nés filles jugées indésirables étaient enterrées vivantes (S. 81, 8). Le Coran va interdire cette pratique : « Car quand on annonce à l’un d’eux une fille, son visage devient noir. Il se cache des gens, à cause du malheur qu’on lui a annoncé,- doit-il la garder malgré la honte, ou s’il l’enfouira dans la poussière ?  » (S. 16, 58-59). Les fils sont manifestement préférés aux filles. Nous sommes donc en présence d'un patriarcat tribal.

Le Coran nous renseigne également sur différents tabous qui préexistaient à l'islam, soit pour les critiquer, soit pour les confirmer.
Certaines chamelles sont sacrées.
Leur tour de boire doit être respecté (S. 26, 155) et une prescription coranique le rappelle : « Le messager de Dieu leur avait dit : la chamelle de Dieu ! À son tour de boire » (S. 91, 13). Le fait de les mutiler est puni par Dieu : les bédouins leur « coupaient les jarrets » (S. 26, 155-159) ou « les oreilles » (S. 4, 119). Que des chamelles cinq fois mères soient offertes aux idoles ou remises en liberté, suggère un culte lié à la fécondité. Le Coran récuse ces pratiques païennes : « Fendre l'oreille de la chamelle cinq fois mère, la mettre en liberté au nom d'une idole, sanctifier la brebis cinq fois mère de jumeaux, ou le chameau grand-père ou cinq fois père, Dieu n'a pas institué çà » (S. 5, 103). Néanmoins, le Coran confirme qu'Allah punit ceux qui leur manquent de respect. Les chamelles sacrées sont même utilisées par Allah pour vérifier la fidélité des croyants : « Nous leur enverrons la chamelle, comme une tentation. … Informe-les que l'eau est à partager entre eux ; oui, chacun son tour de boire... Quel fut Mon châtiment, donc et Mes avertissements ? Oui, Nous envoyâmes contre eux un Cri, un seul, et voilà qu'ils furent l'herbe fauchée par le maître de l'enclos ! » (S. 54, 27-31)*.

Les djinns - créatures du paganisme mecquois - sont introduits dans le Coran et voient leur existence confirmée par le texte saint.

Les Quraysh de la Mecque, comme vraisemblablement tous les arabes restés païens, croient dans l'existence des djinns, créatures mystérieuses et trompeuses (S. 6, 128) auxquelles ils rendent un culte (Sourate 34, 40-41). En répondant aux Quraysh, aux habitants de la Mecque, le Coran nous laisse entendre leurs propos : « Ou diront-ils : « Il y a des djinns en lui. » ? ». Les propos des Quraysh transparaissent également dans cette autre dénégation du Coran : « Non ! Point de djinns dans votre camarade ! » (S.7, 184). Les arabes contemporains de Mohamed, quand ils sont restés polythéistes, croient donc à l'existence des djinns qui semblent pouvoir posséder les hommes pour les induire en erreur.
Les djinns ne sont pas des animaux, puisqu'ils parlent (S. 72, 1-2), qu'ils ont des préoccupations spirituelles (S. 46, 29) et qu'ils vivent en communauté (Sourate 46, 30) y compris dans des villes (S. 6, 130-131). Les êtres humains peuvent s'accoupler avec eux (S. 6, 128) y compris dans des relations homosexuelles (S. 72, 6). Les djinns ne sont pas non plus des humains, puisqu'ils n'ont pas été créés comme les hommes : « Il a créé l’homme d’argile sonnante comme la poterie ; et Il a créé les djinns d’une flamme de feu sans fumée. » (S. 55, 13-15). En fait, les djinns forment un double peuplement de la terre au côté des hommes, selon la formule « al-ins wa-l-djinn », « les humains et les djinns » (S. 51, 56 et S. 7. 38)*.
La croyance en l’existence des djinns - êtres mythologiques comme le sont les fées en occident - est donc une superstition païenne. En raison de leur présence dans le Coran, les musulmans ont cru pendant des siècles que les djinns peuplaient leurs déserts. De nos jours, ce point de vue est plus difficile à défendre. Les musulmans du XXIe siècle font donc des djinns des créatures uniquement spirituelles, des diables. Pourtant, le Coran semble bien dire autre chose. Les djinns ne sont pas des anges puisque ceux-ci affirment que leurs adorateurs ne sont pas les mêmes (S. 34, 40-41). Néanmoins, Satan, un ange, est comparé à un djinn (S. 18, 50). Les djinns, seraient donc des diables, des anges déchus ? Comment imaginer alors que certains soient devenus musulmans après avoir entendu Mohamed réciter le Coran (S. 72, 1-2 ; S. 46, 29) ? En fait, selon le Coran, les djinns ont été réduits en esclavage par Salomon pour ses travaux de chaudronnerie (S. 34, 12-13). Cette croyance provient du Testament de Salomon, un texte apocryphe juif écrit entre les 1er et IVe siècles. Les djinns font partie, au coté des hommes et des oiseaux (S. 27, 17), de l'armée de Salomon, le roi magicien qui parle aux fourmis (S. 27, 18) ... Mais, les djinns, eux, sont dépourvus de toute connaissance surnaturelle : ils ne prennent connaissance de la mort de Salomon que lorsqu'elle est devenue manifeste pour tous : « Puis, quand Nous eûmes pour [Salomon] décidé la mort, il n’y eut pour les avertir de sa mort que la « bête de la terre », laquelle rongea sa houlette. Puis, lorsqu’il tomba, les djinns eurent la preuve que s’ils avaient su l’invisible, ils ne seraient pas demeurés dans, le châtiment avilissant. » (S. 34, 14). Selon le Coran, les djinns tentent bien d'accéder au ciel, mais ils en sont chassés par « un bolide aux aguets » (S. 72, 9). Les djinns sont donc des créatures bien terrestres, vivant dans le voisinage des hommes, peu visibles mais industrieuses, généralement malfaisantes puisque Satan leur est comparé, mais qui peuvent néanmoins se convertir à l'islam. En fait, les djinns appartiennent au folklore et au paganisme préislamiques de la Mecque, mais leur place dans le Coran leur a conservé une existence réelle ... du moins aux yeux des musulmans.

Le Coran nous renseigne également sur la foi des Quraysh, en l'existence de « filles de dieux ». Ces entités célestes féminines pré-islamiques ont laissé leurs traces dans le Coran : « Ils disent dans leur calomnie : « Dieu a engendré » mais ce sont des mensonges, certes oui ! Quoi ! Il aurait de préférence à des fils, choisi des filles ? » (S. 37, 151-153). Il est amusant de voir que l'argument du Coran contient sa part de sexisme. En effet, au nom de quoi Dieu préférerait-Il des garçons ? Malgré ses dénégations, le Coran conserve la foi en ces entités féminines surnaturelles, ainsi que le montre la structure grammaticale des titres des Sourates 37, « Celles qui sont alignées » et 79, « Celles qui tirent », qui sont au féminin pluriel* et qui se rapportent à des entités célestes féminines gardiennes du ciel et combattantes.

Les mœurs tribales, les convictions polythéistes, les tabous païens et les superstitions de la Djāhiliyya ont donc laissé leur trace dans le Coran. Cela permet de les connaître, mais aussi de percevoir à quel point Mohamed s'inscrit en fidélité aux mœurs et aux croyance de sa tribu, celles des Quraysh, vivant à la Mecque.

* : « Le Seigneur des tribus, l'islam de Mohamed  », Jacqueline Chabbi, CNRS éditions. 1997.
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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 13 EmptyMer 30 Oct 2013, 15:01

"Celles qui sont rangées en rangs" etc désignent les anges. A mon avis d'après les autres versets qui concernent cette question, le sens est plutôt de dire aux arabes dans un sens de moquerie : "vous préférez  les garçons et vous attribuez  Allah des filles".
Il n'y a pas d'affirmation d'un sexe des anges, l'indétermination subsiste.
Quant à la forme grammaticale  féminine elle peut s'expliquer par une analogie avec le pluriel féminin des choses et des animaux, les livres par exemple ne sont pas des entités auxquelles on pourrait attribuer un sexe féminin ou masculin, mais des "non-personnes", entrainant au pluriel un adjectif de forme féminine, les anges peuvent relever de la même règle.
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othy

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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 13 EmptyMer 30 Oct 2013, 15:23

Instant a écrit:
"Celles qui sont rangées en rangs" etc désignent les anges. A mon avis d'après les autres versets qui concernent cette question, le sens est plutôt de dire aux arabes dans un sens de moquerie : "vous préférez  les garçons et vous attribuez  Allah des filles".
Il n'y a pas d'affirmation d'un sexe des anges, l'indétermination subsiste.
Quant à la forme grammaticale  féminine elle peut s'expliquer par une analogie avec le pluriel féminin des choses et des animaux, les livres par exemple ne sont pas des entités auxquelles on pourrait attribuer un sexe féminin ou masculin, mais des "non-personnes", entrainant au pluriel un adjectif de forme féminine, les anges peuvent relever de la même règle.
Non je pense que ça n'a rien à voir
Le pluriel d'un inanimé entraine automatiquement le singulier féminin, on dit الكتب الكبيرة et non الكتب الكبيرات mais ici ce n'est pas la même règle
Je pense (pas sûr je ferai du recherche) que ça a rapport avec le pluriel d'Ange en arabe, en effet le mot ange qui se dit malak ملك est au masculin mais une fois au pluriel il devient mala'ikatoun ملائكة qui est maintenant un mot féminin et donc je pense que les mots الصافات et النازعات sont lié au mot pluriel qui est féminin, mais quand tu regardes les traductions on a bien "ceux qui se range" et "ceux qui arrachent"
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