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 HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES

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Pierresuzanne

Pierresuzanne



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MessageSujet: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 8 EmptyMer 03 Avr 2013, 14:03

Rappel du premier message :

3 avril 2013

« Accepte ce qu'on t'offre de raisonnable, commande ce qui est convenable et éloigne-toi des ignorants. » (Sourate 7, Al-Araf, verset 199).

Je me permets de me lancer dans une longue aventure avec vous... si cela vous intéresse....
Notre sujet est de nous intéresser à l’émergence du monothéisme dans l'histoire de l'humanité et de comprendre comment cette idée d'un Dieu unique a transformé les civilisations.
Dire qu'il n'y a qu'un seul Dieu est de l'ordre de la foi. Nous n'essayerons pas de démontrer une conviction qui, par nature, n'est pas rationnelle mais dépend d'un choix individuel. Il s'agit davantage de comprendre comment est perçu ce Dieu unique dans les différents monothéismes et quels sont les  répercutions de cette perception sur les civilisations.
Dieu est-Il semblable ou différent dans tous les monothéismes ? Comment a émergée l'idée d'une Création, d'une Loi divine, d'un Dieu des combats, d'une vie éternelle, d'un Jugement dernier, d'une langue sacrée parlée au paradis, d'un Dieu finalement pacifique ?
L'homme est-il libre face à Lui ? Les pouvoirs temporels et spirituels doivent-ils est regroupés ou éclatés ? La vérité est-elle définie une fois pour toute ? En quoi ces idées, provenant du concept d'un Dieu unique, ont-elles modifié les civilisations qui les portaient.  

Il ne s'agit pas seulement de regarder ce que disent les textes saints, mais de faire la synthèse de ce que nous a appris la science et l'histoire. Par exemple, il existe des données objectives sur la création du monde. N'est-il pas intéressant de lire les textes saints en parallèle avec les événements objectifs qu'ils sont censés raconter ?
L'archéologie a fait faire des progrès impressionnants aux connaissances historiques depuis deux siècles. L'épigraphie est un apport inappréciable. Il s'agit de l'étude des textes anciens gravés sur des supports durables : pierres, argile, papyrus, parchemins. Les tablettes d'argile des sumériens et les ostracons (des tessons de poteries recyclées) servaient de pense bête et de post-it antiques : ils ont traversé les siècles intacts. Les parchemins et les papyrus sont également bien plus durables que nos disques durs d’ordinateurs.
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BERNARD





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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 8 EmptyJeu 13 Juin 2013, 15:38

ASHTAR a écrit:
Tonton a écrit:


Dans la bible il est dit que pour Dieu, un jour vaut mille jours et mille jours valent 1 jour.



Tu t'es trompé mon ami ,tu veux dire mille ans sont un jour et vice versa ?

Psaume 90:4 Car mille ans sont, à tes yeux, Comme le jour d'hier, quand il n'est plus, Et comme une veille de la nuit.

2 Pierre 3:8  Mais il est une chose, bien-aimés, que vous ne devez pas ignorer, c'est que, devant le Seigneur, un jour est comme mille ans, et mille ans sont comme un jour.

Dans le coran le jour qui vaut mille ans de nos année est le jour dernier !

[22.47] Et ils te demandent de hâter [l'arrivée] du châtiment. Jamais Allah ne manquera à Sa promesse. Cependant, un jour auprès de ton Seigneur, équivaut à mille ans de ce que vous comptez.

[32.5] Du ciel à la terre, Il administre l'affaire, laquelle ensuite monte vers Lui en un jour équivalant à mille ans de votre calcul.


Et les jours diffèrent selon les situations :
[70.4] Les Anges ainsi que l'Esprit montent vers Lui en un jour dont la durée est de cinquante mille ans.



Pourquoi veux-tu à tout pris comparer la notion de temps humain avec la notion de temps divin.

différence entre:
il fut un temps.
Le temps ancien
Le temps des juges,
Le temps des prophètes,
Le temps présent
Le temps passé
Le temps qu'on passe,
Un temps pour tout,
Le  temps perdu,
On a le temps,
Un temps pour prier,
Le temps pour travailler,
Le temps futur

Le mot TEMPS est-il le même à chaque fois dans ton esprit..
La lecture littérale des textes est un erreurs dans bien des cas.

Le temps de six jours est-il le même que le temps de six temps?

Pour faire comprendre la parole de Dieu , Dieu se sert de mot simple ou de paraboles pour faire passer son message.

Dieu n'est pas dans la notion humaine du temps car il est avant , pendant, après

Le notion de temps se fait toujours pour nous humain par rapport a un événement ou à quelque chose.

Dieu EST
L'homme à un commencement et un fin sur terre dans l'espoir d'être un jour dans le temps de Dieu . Un TEMPS qui ne finit pas et se jour là nous n'aurons plus notre notion humaine et terrestre du temps.
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Tonton

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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 8 EmptyJeu 13 Juin 2013, 15:41

ASHTAR a écrit:
Tonton a écrit:


Dans la bible il est dit que pour Dieu, un jour vaut mille jours et mille jours valent 1 jour.



Tu t'es trompé mon ami ,tu veux dire mille ans sont un jour et vice versa ? Oui mon ami

Psaume 90:4 Car mille ans sont, à tes yeux, Comme le jour d'hier, quand il n'est plus, Et comme une veille de la nuit.

2 Pierre 3:8  Mais il est une chose, bien-aimés, que vous ne devez pas ignorer, c'est que, devant le Seigneur, un jour est comme mille ans, et mille ans sont comme un jour.

Dans le coran le jour qui vaut mille ans de nos année est le jour dernier !

[22.47] Et ils te demandent de hâter [l'arrivée] du châtiment. Jamais Allah ne manquera à Sa promesse. Cependant, un jour auprès de ton Seigneur, équivaut à mille ans de ce que vous comptez.

[32.5] Du ciel à la terre, Il administre l'affaire, laquelle ensuite monte vers Lui en un jour équivalant à mille ans de votre calcul.


Et les jours diffèrent selon les situations :
[70.4] Les Anges ainsi que l'Esprit montent vers Lui en un jour dont la durée est de cinquante mille ans.



En fait, c'est la théorie de l'espace temps. Le temps ne se compte pas de la même manière d'un point à l'autre de l'univers. Nous savons que l'univers est comme un ballon qui gonfle, Dieu est en son centre ( enfin c'est une image ).
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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 8 EmptyJeu 13 Juin 2013, 15:51

ChrisLam a écrit:
ASHTAR a écrit:






Tu t'es trompé mon ami ,tu veux dire mille ans sont un jour et vice versa ?

Psaume 90:4 Car mille ans sont, à tes yeux, Comme le jour d'hier, quand il n'est plus, Et comme une veille de la nuit.

2 Pierre 3:8  Mais il est une chose, bien-aimés, que vous ne devez pas ignorer, c'est que, devant le Seigneur, un jour est comme mille ans, et mille ans sont comme un jour.

Dans le coran le jour qui vaut mille ans de nos année est le jour dernier !

[22.47] Et ils te demandent de hâter [l'arrivée] du châtiment. Jamais Allah ne manquera à Sa promesse. Cependant, un jour auprès de ton Seigneur, équivaut à mille ans de ce que vous comptez.

[32.5] Du ciel à la terre, Il administre l'affaire, laquelle ensuite monte vers Lui en un jour équivalant à mille ans de votre calcul.


Et les jours diffèrent selon les situations :
[70.4] Les Anges ainsi que l'Esprit montent vers Lui en un jour dont la durée est de cinquante mille ans.





Pourquoi veux-tu à tout pris comparer la notion de temps humain avec la notion de temps divin.

différence entre:
il fut un temps.
Le temps ancien
Le temps des juges,
Le temps des prophètes,
Le temps présent
Le temps passé
Le temps qu'on passe,
Un temps pour tout,
Le  temps perdu,
On a le temps,
Un temps pour prier,
Le temps pour travailler,
Le temps futur

Le mot TEMPS est-il le même à chaque fois dans ton esprit..
La lecture littérale des textes est un erreurs dans bien des cas.

Le temps de six jours est-il le même que le temps de six temps?

Pour faire comprendre la parole de Dieu , Dieu se sert de mot simple ou de paraboles pour faire passer son message.

Dieu n'est pas dans la notion humaine du temps car il est avant , pendant, après

Le notion de temps se fait toujours pour nous humain par rapport a un événement ou à quelque chose.

Dieu EST
L'homme à un commencement et un fin sur terre dans l'espoir d'être un jour dans le temps de Dieu . Un TEMPS qui ne finit pas et se jour là nous n'aurons plus notre notion humaine et terrestre du temps.

Une journée de 24 h se définit uniquement par la position de la terre au soleil, cela ne représente pas grand chose à l'échelle de l'organisation de l' univers. Nous savons que la gravité d'une planète dépend de sa masse et que toutes les gravités interagissent entre elle à l'échelle de l'organisation cosmique. C'est pourquoi elles occupent une position et pas une autre. La position de chaque planète détermine la position des autres planètes.

Pendant longtemps l'homme a cru que la terre était au centre des étoiles. Plus aujourd'hui. Le mot d'origine ( oum phonétiquement ) désigne autant une période qu'une journée. Sur terre , il y a encore des différences tribales sur la manière de quantifier la journée. Pour bcp,  une journée ne dure pas 24 h, elle commence quand le soleil se lève et finit quand il se couche.
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ASHTAR

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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 8 EmptyJeu 13 Juin 2013, 21:39

Tonton a écrit:
ASHTAR a écrit:






Tu t'es trompé mon ami ,tu veux dire mille ans sont un jour et vice versa ? Oui mon ami

Psaume 90:4 Car mille ans sont, à tes yeux, Comme le jour d'hier, quand il n'est plus, Et comme une veille de la nuit.

2 Pierre 3:8  Mais il est une chose, bien-aimés, que vous ne devez pas ignorer, c'est que, devant le Seigneur, un jour est comme mille ans, et mille ans sont comme un jour.

Dans le coran le jour qui vaut mille ans de nos année est le jour dernier !

[22.47] Et ils te demandent de hâter [l'arrivée] du châtiment. Jamais Allah ne manquera à Sa promesse. Cependant, un jour auprès de ton Seigneur, équivaut à mille ans de ce que vous comptez.

[32.5] Du ciel à la terre, Il administre l'affaire, laquelle ensuite monte vers Lui en un jour équivalant à mille ans de votre calcul.


Et les jours diffèrent selon les situations :
[70.4] Les Anges ainsi que l'Esprit montent vers Lui en un jour dont la durée est de cinquante mille ans.






En fait, c'est la théorie de l'espace temps. Le temps ne se compte pas de la même manière d'un point à l'autre de l'univers. Nous savons que l'univers est comme un ballon qui gonfle, Dieu est en son centre ( enfin c'est une image ).





J'ai passé autrefois de l'autre coté et j'étais avec des anges (de l'enfer),je tenais la porte d'un conteneur et les aidait à le remplir  de rochers ajouté à un tas d'humains quand l'un d'eux m'a demandé qu'est ce que je faisais là ? l'autre lui a répondu que voici 3 jours que je suis avec eux !
Ce rêve était aussi réel ,mais je ne suis resté de l'autre coté que quelques heures !

Le temps chez nous en effet n'est pas le même sur un atome ou hors d'une galaxie ou hors de cet univers ,mais ce que je sais c'est que notre esprit peut être à la fois sur un atome comme il peut être hors de cet univers galactique ,et le temps n'a pas de valeur sur lui .


Dernière édition par ASHTAR le Ven 14 Juin 2013, 09:12, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 8 EmptyVen 14 Juin 2013, 09:09

ASHTAR a écrit:

J'ai passé autrefois de l'autre coté et j'étais avec des anges (de l'enfer),je tenais la porte d'un conteneur et les aidait à le remplir  de rochers ajouté à un tas d'humains quand l'un d'eux m'a demandé qu'est ce que je faisais là ? l'autre lui a répondu que voici 3 jours que je suis avec eux !
Ce rêve était aussi réel ,mais je ne suis resté de l'autre coté que quelques heures !

Le temps chez nous en effet n'est pas le même sur un atome ou hors d'une galaxie ou hors de cet univers ,mais ce que je sais c'est que notre esprit peut être à la fois sur un atome comme il peut être hors de cet univers galactique ,et le temps n'a pas de valeur sur lui .



Intéressant, merci mon ami.

Il est parfois difficile de comprendre pourquoi Jésus dit que le royaume céleste c'est rapproché de l'homme par sa présence. Il est là et pas là en même temps. Nous somme ici aussi dans une définition différente de la dimension, car il y a la dimension humaine et aussi la dimension spirituelle.  La dimension spirituelle ne se rattache pas uniquement à ces phases de contemplation de l'amour de Dieu, c'est à dire quand nous somme dans un état de méditation contemplatif de ce que nous venons de lire et de comprendre de nos écrits respectifs. Nous pouvons aussi nous émerveiller devant la création ou le sourire de nos enfants. Et ceci est intemporel, que l'on soit né  il y a 100 ans ou dans 100 ans, cela ne changera pas car cela vient de Dieu.
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ASHTAR

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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 8 EmptyVen 14 Juin 2013, 09:47

Tonton a écrit:
ASHTAR a écrit:

J'ai passé autrefois de l'autre coté et j'étais avec des anges (de l'enfer),je tenais la porte d'un conteneur et les aidait à le remplir  de rochers ajouté à un tas d'humains quand l'un d'eux m'a demandé qu'est ce que je faisais là ? l'autre lui a répondu que voici 3 jours que je suis avec eux !
Ce rêve était aussi réel ,mais je ne suis resté de l'autre coté que quelques heures !

Le temps chez nous en effet n'est pas le même sur un atome ou hors d'une galaxie ou hors de cet univers ,mais ce que je sais c'est que notre esprit peut être à la fois sur un atome comme il peut être hors de cet univers galactique ,et le temps n'a pas de valeur sur lui .





Intéressant, merci mon ami.

Il est parfois difficile de comprendre pourquoi Jésus dit que le royaume céleste c'est rapproché de l'homme par sa présence. Il est là et pas là en même temps. Nous somme ici aussi dans une définition différente de la dimension, car il y a la dimension humaine et aussi la dimension spirituelle.  La dimension spirituelle ne se rattache pas uniquement à ces phases de contemplation de l'amour de Dieu, c'est à dire quand nous somme dans un état de méditation contemplatif de ce que nous venons de lire et de comprendre de nos écrits respectifs. Nous pouvons aussi nous émerveiller devant la création ou le sourire de nos enfants. Et ceci est intemporel, que l'on soit né  il y a 100 ans ou dans 100 ans, cela ne changera pas car cela vient de Dieu.

Salam,Paix;
Ceci est bien vrai.L'histoire des sept dormants qui dans le coran relate le récit de quelques croyants romains: en ce que jésus est venus prêcher (pour le coran c'est la soumission à Allah dans l'évangile-la bonne nouvelle- du royaume de Dieu),dont la résurrection au jour du jugement dernier .Ces romains ce sont enfuit et se sont caché dans une grotte en Jordanie,la grotte et leur ossement sont toujours là.
Il se sont endormis dans cette grotte 300ans pour se trouver dans le propre pays entièrement dans la religion de Jésus mais les prêtres avaient un doute sur la résurrection. Ces réveillés après 300 ans sont venus leur rapporter la réponse et se sont retournés à leur grotte pour y rester définitivement .

[18.19] Et c'est ainsi que Nous les ressuscitâmes, afin qu'ils s'interrogent entre eux. L'un parmi eux dit: ‹Combien de temps avez-vous demeuré là?› Ils dirent: ‹Nous avons demeuré un jour ou une partie d'un jour›. D'autres dirent: ‹Votre Seigneur sait mieux combien [de temps] vous y avez demeuré. Envoyez donc l'un de vous à la ville avec votre argent que voici, pour qu'il voit quel aliment est le plus pur et qu'il vous apporte de quoi vous nourrir. Qu'il agisse avec tact; et qu'il ne donne l'éveil à personne sur vous.

Voilà ,que des gens qui viennent de l'autre coté se trouvent désorientés ,et le temps ne compte pas une fois revenus.

C'est le cas lors de la résurrection ...questionnés les gens répondent :

[23.112] Il dira: ‹Combien d'années êtes-vous restés sur terre?›
[23.113] Ils diront: ‹Nous y avons demeuré un jour, ou une partie d'un jour. Interroge donc ceux qui comptent.›
[23.114] Il dira: ‹Vous n'y avez demeuré que peu [de temps], si seulement vous saviez.
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Pierresuzanne

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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 8 EmptyVen 14 Juin 2013, 13:21

5. 7. LA CHUTE DU ROYAUME DE JUDA. EN 586, LE TEMPLE EST DÉTRUIT ET L'ARCHE D'ALLIANCE DISPARAÎT ... MAIS LA FOI D'ISRAËL SURVIT.
Jérusalem est soumise à Nabuchodonosor.
Nabuchodonosor a choisi Sédécias, un autre fils de Josias, pour monter sur le trône de Juda. Il le croit docile, mais Sédécias s'allie à des rois voisins pour se révolter. La réponse de Nabuchodonosor est immédiate : il envahit le Royaume de Juda et ravage ses campagnes. Les villes tombent une à une.

La chute du royaume de Juda est racontée par le prophète Jérémie (Je 37, 7). Il nous apprend qu’Azekah et Lachish furent les dernières villes à tomber. Cela est confirmé par un ostracon pathétique retrouvé lors des fouilles de Lachish en 1935 : un officier écrit à son supérieur. De la localité de Tel Maresha, il est chargé de surveiller les feux de détresse des villes assiégées par les Babyloniens. Il écrit : « Que mon seigneur sache que pour les balises de Laschish, nous les surveillons selon les indications que mon seigneur m'a donné, car nous ne voyons plus celles d'Azekah »... Azekah venait de tomber. Lachish ne va pas tarder à céder.
Seule Jérusalem résiste.
Les traces des combats désespérés à Jérusalem ont été repérées par les archéologues : pointes de flèches près des remparts et maisons brûlées. La fin de Jérusalem est racontée dans le Deuxième livre des Rois (25 ; 3-7) : « Alors que la famine sévissait et que le peuple n'avait plus rien à manger, une brèche fut faite dans le rempart de la ville. Alors le roi s’échappa de nuit avec tous ses hommes de guerre... Les troupes chaldéennes poursuivirent le roi et l'atteignirent dans la plaine de Jéricho... Ils le menèrent au roi de Babylone, qui le fit passer en jugement. Il fit égorger les fils de Sédecias sous ses yeux, puis il creva les yeux de Sédécias, le mit au fer et l’emmena à Babylone. ».
En 586 avant JC, Jérusalem est conquise : Nabuchodosor fait détruire le Temple de Salomon. L’Arche d'Alliance, contenant les Tables de la Loi écrites par YHWH et données à Moïse, disparaît pour toujours. Ni l'Arche d'Alliance, ni les Tables de la Loi n'ont jamais été retrouvées.
Le Coran fait une allusion à la chute du royaume de Juda. Même si le Coran ne cite ni Josias, ni Nabuchodonosor, deux versets vont justifier la destruction de Juda. Pour le Coran, le « lieu de prosternation » (masdjid) d’Israël, est détruit par des soldats inspirés par Dieu pour punir ses péchés : « Nous nous sommes adressés aux Enfants d'Israël dans l'Écriture : « Vous commettrez de graves péchés sur terre, par deux fois. Vous êtes destinés à chuter dans de hauts sommets d'arrogance. Quand la première fois adviendra, nous enverrons contre vous des serviteurs à nous qui possèdent une grande puissance, et ils envahiront vos maisons. Ceci est une prophétie qui doit advenir. ». (Sourate 17, 4-5).
Selon le Coran, les soldats, inspirés par Dieu, détruisent les juifs restés pécheurs. Que cette défaite fasse suite immédiatement à une réforme religieuse rigoureuse et à une purification sans précèdent du culte hébraïque n'est pas relevé dans le Coran qui l’ignore manifestement. Voilà qu’Israël est détruit après s'être converti. La seconde destruction du Temple annoncée est celle du Temple d'Hérode par les romains en 70. Même si le verset se termine par cette affirmation « Ceci est une prophétie qui doit advenir. », il ne s'agit pas à proprement parler d'une prophétie, puisque le Coran sera rédigé plusieurs siècles après les événements rapportés.

Les chrétiens, quant à eux, ne verront pas dans une défaite militaire ou dans un échec humain, la manifestation de l'approbation ou du rejet de Dieu. Selon les chrétiens, Dieu parle par le don de l'Esprit qui est discernement. Ce n'est pas directement dans les événements que les chrétiens voient la volonté de Dieu, mais dans l'interprétation qu'ils en font dans l'Esprit. Un Juste peut être mis à mort sans que sa sainteté ne soit remise en question... Ainsi le Christ, le Juste par excellence, a-t-il été mis à mort ! S'il existe bien un combat voulu par Dieu, il s'agit du combat spirituel et non d'un combat armé. Pendant les premiers siècles de leur histoire, les chrétiens refuseront même absolument de prendre les armes : « Tu ne tueras pas » disent les 10 commandements (Ex 20, 13). Ils y resteront fidèles. Parfois, les musulmans reprochent aux chrétiens de représenter le vivant, alors que le décalogue l'interdit (Ex 20, 4). Les chrétiens ont préféré être fidèles à l'esprit des Lois du Décalogue plutôt qu'à sa lettre. L'interdiction de représenter le vivant était lié au monothéisme : Dieu interdit que l'on se prosterne devant des idoles. Aux yeux des chrétiens, être fidèlement monothéiste suffit pour obéir à ce commandement. Le « Tu ne tueras pas » est plus difficile à interpréter comme … l'autorisation de tuer. Ce n'est qu’au moment des invasions barbares, au IVe siècle, quand les chrétiens auront la charge du pouvoir, qu'ils se verront dans l'obligation de définir les conditions d'une guerre juste. Saint Augustin s'y emploiera.


Les musulmans, eux, reprendront cette conviction d'un Dieu des combats qui manifeste son approbation par la victoire militaire... et ils rejetteront le fait que le Christ est mort en Croix. Un juste ne saurait souffrir, l’envoyé de Dieu ne peut mourir... Allah manifeste son approbation directement par la force des armes et par le hasard des événements.

Chacun construira une spiritualité logique, quoique qu'opposée, à partir de sa propre argumentation.
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Tonton

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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 8 EmptyVen 14 Juin 2013, 17:24

Salam Ashtar,


Il y a des écrit qui développent l 'esprit. Au sein des spécialistes de la Loi juive, il y avait une division entre les pharisiens qui croyaient en la résurrection et les saducéens qui n'y croyaient pas.

C'est la grande question que se pose l'humanité depuis tjrs : que devenons nous après la mort ? les réponse en appel à la foi.


Sinon, avoir la possibilité d'être soumis à Dieu, c'est plutôt une bonne nouvelle quand l'on sait que Dieu est bienveillant. Wink

Qu' Il remplisse ton cœur de la joie de le connaître.
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Pierresuzanne

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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 8 EmptySam 15 Juin 2013, 12:25

5. 8. AU VIe SIÈCLE, LES HÉBREUX SONT DÉPORTÉS À BABYLONE. EN 586, L'ARCHE D'ALLIANCE A DISPARU ... MAIS LA FOI D'ISRAËL SURVIT.


Dans l'antiquité, le sort des dieux était étroitement lié aux croyants qui leur rendaient un culte. Quand un peuple avait failli, ses dieux disparaissaient avec lui. La civilisation et la foi du peuple d'Israël auraient dû disparaître ! Déportés à Babylone, ils assimilent le mythe de Noé, inventent celui de la tour de Babel, acceptent la semaine de sept jours et les intègrent aux premiers livres de la Bible. Le contact avec la civilisation babylonienne laisse des traces dans leur foi. Vont-ils perdre totalement leur foi en Yahvé, le Dieu unique ?

En fait, la foi d'Israël va curieusement évoluer vers plus de spiritualité. Privé de son Temple et des sacrifices sanglants, le Peuple élu se réunit pour lire et étudier la Thora dans le Pentateuque réussissant les cinq premiers livres de la Bible nouvellement écrits. Le lieu de lecture communautaire apparaît avec la déportation à Babylone. Il deviendra la « synagogue », soit l' « assemblée ». Les livres de la Bible qui racontent la suite de l'histoire du Peuple élu ou le contenu des prophéties à venir, vont être mis par écrit au fur et à mesure.

Le Psaume 137 décrit la déportation à Babylone, on sait donc avec certitude que ce n'est pas David qui l'a rédigé : « Au bord des fleuves de Babylone, nous étions assis et nous pleurions, nous souvenant de Sion ; aux peupliers alentour nous avions pendu nos harpes. Et c'est là qu'ils nous demandèrent, nos geôliers, des cantiques, nos ravisseurs, de la joie : « Chantez-nous, disaient-ils, un cantique de Sion. ». Comment chanterions-nous un cantique à Yahvé sur une terre étrangère ? Si je t'oublie, Jérusalem, que ma main droite se dessèche. ».

Et le Psaume 137, malgré sa poésie, se termine par un souhait de vengeance sanguinaire : « Fille de Babel, qui doit périr, heureux qui te revaudra les maux que tu nous valus, heureux qui saisira et brisera tes petits contre le roc ! ».


Le Dieu des armées n'a pas fait triompher les Hébreux militairement. Ils attendent donc de Lui la vengeance et une restauration militaire et politique. Ils vont explorer encore un autre aspect de la grâce de Dieu : la divine Providence. Le récit de cet épisode se trouve dans le livre d'Esther. Il sera à l’origine de la fête de Pourim.

Esther, une fille d'Israël, épouse le roi de Babylone, Assuérus (-519-465). Elle va sauver son peuple persécuté par Aman le mauvais conseiller du roi. Ses œuvres sont racontées dans le livre d’Esther, dans la Bible. Le Coran attribue, lui, le nom d'Aman au conseiller du Pharaon de Moïse (S. 28, 6 ; S.29, 39 ; S. 40, 24-36). On a vu qu'il s'agit d'un anachronisme du Coran et plus précisément de la synthèse de deux histoires, celle de la Tour de Babel racontée dans la Genèse (Genèse 11, 1-4) et celle Aman, le conseiller d' Assuérus dans le livre d'Esther. En fait, Aman est bien persécuteur des Hébreux, mais il a vécu à la cours Assuérus au Ve siècle, et non à celle de Ramsès II, 700 ans plus tôt.

Dans le livre d'Esther, Aman est démasqué et les juifs sont réhabilités grâce à l'intervention de la reine Esther. « Esther » est un des rares livre de la Bible qui ne contient pas le nom de Dieu. Certains des juifs les plus stricts, comme les Esséniens (ceux qui ont enterré leurs archives à Qumrân), considéraient ainsi que le Livre d'Esther ne pouvait pas être inclus dans la Bible. Mais ce livre est retenu dans le canon des juifs et des chrétiens. Il témoigne de l'action concrète de Dieu sur les événements. Les chrétiens nommeront « Divine Providence » cette action directe de Dieu sur les événements. Mais, même s'ils pensent que Dieu peut agir sur les événements, ils restent convaincus qu'Il le fait en respectant le libre arbitre de l'homme.

De la commémoration de cette victoire, date la fête juive de « Pourim ». Pourim signifie « hasard ». Les juifs célèbrent le soutien de Dieu qui se manifeste dans le hasard des événements. Dieu vient au secours du peuple élu menacé par des dangers physiques et son aide se manifeste concrètement. Pourim, une fête joyeuse où les enfants sont particulièrement impliqués. On se déguise, on partage des friandises, on relit le livre d'Esther et on clôture la journée par un banquet.

Face à cette défaite absolue, plusieurs réponses sont proposées dès l'arrivée à Babylone : la fidélité dans l'épreuve, l'attente de la vengeance armée et l’espérance en la divine Providence.


Pendant l'exil à Babylone, Dieu répond par Ses prophètes. Ces prophètes sont bien les fils du peuple élu, et leur attente passe toujours par une restauration militaire. Cependant, une autre voie commence à émerger dans leur propos.

Ézéchiel et le deuxième Isaïe (dont les prophéties se trouvent des chapitre 40 à 55 du livre dit « d'Isaïe ») prophétisent alors. Il faut se souvenir que le livre d'Isaïe est un ouvrage composite qui réunit les prophéties de trois prophètes. Ézéchiel et Isaïe vont commencer à parler de l'attente du Messie, mais d'un Messie qui est un peu différent de ce qu'attendent les juifs.

Ézéchiel a été déporté avec sa famille en Mésopotamie. Il prophétise toujours sur un Dieu vengeur qui punit les péchés et les apostasies de son peuple, mais aussi sur le triomphe spirituel de Yahvé qui reviendra vivre dans son Temple à Jérusalem et répandra sa gloire sur toute la terre (Ez chapitre 40 à 44). La venue du Messie annoncera la résurrection de la chair et des morts (Ez 37, 5-6). Émerge alors l'idée d'une vie après la vie terrestre. La récompense de Dieu ne serait alors plus uniquement à espérer dans ce monde.

Le deuxième Isaïe est né en exil à Babylone. Il parle pour la première fois d'un serviteur souffrant (Is 42-1-4; Is 49-1-6 ; Is 50-4-9 ; Is 52-13-53). Serait-il possible que le Messie connaisse la souffrance et la mort avant de connaître le triomphe.

La grande fracture de la déportation à Babylone ouvre une période d'intense réflexion morale et théologique pendant laquelle les prophètes transmettent une parole inspirée qui ouvrira de nouvelles perspectives.
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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 8 EmptyDim 16 Juin 2013, 10:22

5. 9. COMMENT SE MANIFESTE LA GRÂCE DE DIEU ? ISAÏE : LE SERVITEUR SOUFFRANT.
Isaïe vit pendant l'exil à Babylone. Il va inaugurer une voie radicalement nouvelle : il annonce que le serviteur de Dieu choisira de vivre la souffrance des hommes à leur coté, plutôt que de faire des miracles pour supprimer toutes les difficultés.
Si nous aspirons à des solutions faciles et immédiates, cette réponse est décevante. Mais la venue de Jésus-Christ va donner à la prophétie d'Isaïe une surprenante confirmation. Dieu n'abandonne pas les hommes à la souffrance dans l’indifférence. Il choisit d'en faire Lui-même l'expérience. Ceux qui ont connu la souffrance savent que l'on ne peut ni décrire, ni transmettre cette sensation : elle se vit mais ne se communique pas. Dieu va choisir librement de connaître l’écrasement de l'angoisse sans espoir, de la douleur physique sans remède et Il va les vivre dans la sainteté, fidèle jusqu’au bout à son message d'amour et de paix. Ainsi, l'ont compris les chrétiens. Six siècles avant la naissance du Christ, Isaïe annonce le Serviteur souffrant qui va mourir avec sainteté dans la souffrance, pour la rédemption des péchés de l'humanité. Il acquerra ainsi la domination sur le monde :

« Mon serviteur réussira, dit le Seigneur, il montera, il s'élèvera, il sera exalté ! La multitude avait été consternée en le voyant, car il était si défiguré qu'il ne ressemblait plus à un homme, il n'avait plus l'aspect d'un fils d'Adam. Et voila qu'il consacrera une multitude de nations ; devant lui les rois resteront bouche bée, car ils verront ce qu'on ne leur avait jamais dit, ils découvriront ce dont ils n'avaient jamais entendu parler... Il n'était ni beau ni brillant pour attirer nos regards, son extérieur n'avait rien pour nous plaire. Il était méprisé, abandonné de tous, homme de douleurs, familier de la souffrance, semblable aux lépreux dont on détourne le regard ; et nous l'avons méprisé et compté pour rien. Pourtant, c'étaient nos souffrances qu'il portait, nos douleurs dont il était chargé. Et nous pensions qu'il était châtié, frappé par Dieu, humilié. Or, c'est à cause de nos fautes qu'il a été transpercé, c'est par nos péché qu'il a été broyé. Le châtiment qui nous obtient la paix est tombé sur lui, et c'est par ses blessures que nous sommes guéris. Nous étions tous errants comme des brebis, chacun suivait son propre chemin. Mais le Seigneur a fait retomber sur lui nos fautes à nous tous. Maltraité, il s'humilie, il n'ouvre pas la bouche : comme un agneau conduit à l'abattoir, comme une brebis muette devant les tondeurs, il n'ouvre pas la bouche. Arrêté, puis jugé, il a été supprimé. Qui donc s'est soucié de son destin ? Il a été retranché de la terre des vivants, frappé à cause des péchés de son peuple. On l'a enterré avec les mécréants, son tombeau est avec ceux des enrichis ; et pourtant il n'a pas commis l'injustice, ni proféré le mensonge. Broyé par la souffrance, il a plu au Seigneur. Mais, s'il a fait de sa vie un sacrifice d'expiation, il verra sa descendance. Il prolongera ses jours : par lui s'accomplira la volonté du Seigneur. » (Isaïe 52, 13 à 53,12).

Le texte d’Isaïe a été retrouvé parmi les manuscrits de la mer morte, à Qumrân. L'exemplaire de Qumrân a été écrit deux siècles avant la vie de Jésus. Ce texte n'a donc pas été rectifié pour correspondre à la passion du Christ. Il s'agit d'une authentique prophétie. La dénomination de « Serviteur souffrant » sera appliquée au Christ par les quatre évangélistes (Luc 22, 37 ; Marc 10, 45 ; Matthieu 12, 17-21 ; Jean 1, 29).
Dieu n'est pas Celui qui se venge, mais Celui qui S'offre dans la souffrance pour racheter l'humanité. Les hommes restent responsables de la terre et libres de construire ou non une « civilisation de l'amour ». Yahvé n'agit pas à leur place. Il peut le faire, certes - il s'agit alors de la Divine Providence - mais Son action est d'abord spirituelle. Il libère l'humanité du péché et de la mort, puis la guide par son Esprit. Mais le Christ le confirmera : il doit partir et mourir dans la souffrance pour que l'Esprit vienne sur l'humanité (Jean 16, 7). Voilà la conviction des chrétiens.
Le cœur du salut chrétien passe par la mort et la résurrection de leur Seigneur.
Néanmoins, cette conviction spirituelle pose des questions :
Comment la souffrance d'un Juste peut-elle être rédemptrice ? Pourquoi faut-il souffrir pour acquérir le salut de l'humanité ?
Éloignés de l'intimité divine, les hommes ne peuvent que répondre avec leur expérience humaine. La vie humaine est emplie de douleur, c'est un fait. Comment Dieu, dans Sa justice, peut-Il appeler les hommes à une vie sainte quoique douloureuse, sans connaître Lui-même la souffrance ? Comment les hommes peuvent-ils vivre saintement l'écrasement par la souffrance, sans un exemple parfait à suivre ? Après avoir survécu à la souffrance, vont-ils ne se préoccuper que de leur bien-être ? Vont-ils se tourner avec compassion vers leurs frères souffrants ? Le Christ nous ouvre un chemin. Il est sans péché, et il a néanmoins souffert. Les hommes cesseront de penser que la souffrance d'un homme est la preuve de ses péchés passés. Ils cesseront de croire que la souffrance est envoyée en punition par Dieu. Non seulement leur malheur n'est plus la preuve de leurs péchés mais les voilà revêtus d'une incomparable dignité. Devenus souffrants, ils sont à l'image du Rédempteur de l'homme. Ils deviendront l'objet des soins attentifs et de la compassion des chrétiens. L'égoïsme du cœur humain a trouvé son remède.

Le Christ est sans péché et il a néanmoins souffert... Mais seule sa sainteté, sa parfaite fidélité à la Parole de son Père, son « obéissance jusqu'à la mort » (Philippiens 2, 8) à son message de pardon, d'amour et de paix, accomplissent la Rédemption. N'est-il pas plus juste de penser que ce n'est pas la douleur du Christ qui obtient la rédemption, mais la sainteté avec laquelle il subit librement sa passion ?
De plus, le Christ, par delà sa mort, nous promet la vie éternelle. Par sa Résurrection, il nous offre l'Espérance indéfectible en la vie éternelle. Voilà l'espérance qui soutient le mourant, celui qui avance vers une mort inéluctable, écrasé par une souffrance sans remède. Le Rédempteur de l'homme est ressuscité et la Passion du Seigneur devient espérance de vie éternelle.

En mourant en croix, Dieu brise la dureté du cœur humain. En souffrant dans la sainteté, le Christ ouvre un chemin de perfection à l'humanité : la fidélité à l'amour de Dieu et du prochain. En ressuscitant, Il lui donne l'espérance de la vie éternelle.
Voilà, pour les chrétiens, la réponse de Dieu à l'hypothèse du Dieu des combats : la passion du Seigneur, le Rédempteur de l'homme.
Mais, quelle que soit la réponse offerte bien plus tard par le Christ, le peuple élu est toujours en chemin, et ce chemin lui-même est saint, utile et voulu par Dieu. Les errances du peuple élu sont à l'image de l'histoire de chaque homme. Elles permettent à chacun de trouver, librement, par son expérience et sa réflexion, le chemin de la vérité divine.
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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 8 EmptyLun 17 Juin 2013, 11:44

5. 10. AU VIe SIÈCLE, DANIEL : LA RÉSURRECTION DES MORTS ET LA ROYAUTÉ SPIRITUELLE.

La connaissance de Dieu semble progresser. Dieu continue d'envoyer des Prophètes et le peuple élu continue sa réflexion. Ézéchiel avait annoncé la résurrection de la chair (Ez 37, 5-6), Daniel va prophétiser sur la vie éternelle.

Le Dieu des combats a failli ! Soit ! N’y a-t-il pas d’autres hypothèses ?
Si l’homme ne vit que sur cette terre, le soutien de Dieu ne s’exprime alors que pendant cette vie. C'était la conviction du peuple élu. La promesse d'éternité faite à Abraham avait été comprise comme le maintien du peuple élu sur terre et le salut individuel n'était pas important. La vie dans l'au-delà n’était qu'à peine imaginée. Après sa mort, l'homme descend au shéol. Tous les livres de la Bible qui sont rédigés avant le VI e siècle, parlent du shéol comme des « profondeurs de la Terre » où se retrouvent indistinctement les hommes bons et mauvais, dans le silence et dans l'oubli (Amos 9, 9 ; Deutéronome 32, 22 ; Ézéchiel 31, 17). Le shéol est un lieu profond et sombre, plus rarement il est synonyme de la tombe où repose le défunt dans l'inactivité et le néant (Genèse 37, 35 ; Ecclésiaste 9, 5-10). Le Deutéronome y suggère la présence d'une fournaise (Deutéronome 32, 22), mais rien de la bonté de Dieu ne semble y attendre l'homme.
Deux Psaumes attribués à David suggèrent que l'âme, toujours consciente, crie son désespoir vers Dieu du fond du shéol et en reçoit le salut (Ps 18, 5-7 ; Ps 83, 13). Mais il s'agit là de poésie : le peuple élu dans son ensemble ne croit pas en la vie éternelle et il n'en a pas même imaginé la possibilité. Quand l'homme descend à la tombe, il y demeure sans conscience d'être. Le Peuple élu attend donc son salut dès cette vie et la confirmation de l'aide de Dieu dans des biens matériels.
Daniel va ouvrir un autre chemin à l'espérance des croyants : une vie éternelle dans la bienveillance de Dieu nous attend. Et si l’homme ressuscite, le soutien de Dieu et son Jugement peuvent se manifester aussi dans l’au-delà ! Une défaite, ici bas, n'est donc plus synonyme d'abandon de Dieu.

Daniel est déporté à Babylone en -586. Son livre éponyme a été écrit au IIe siècle avant JC, entre 167 et 164 précisément. La datation de sa mise par écrit est connue avec précision car son auteur connaît la profanation du Temple de -167, tout en ignorant la mort du profanateur d'Antiochus Epiphane qui intervient en -164. Certains extraits de ce livre ont été retrouvés à Qumrân, datés du IVe siècle avant JC. Le livre de Daniel est donc un livre écrit sur 4 siècles qui reprend les paroles inspirées d'un prophète du VIe siècle.
Daniel, le premier, va parler de la résurrection des morts. C'est un concept absolument nouveau ! « Un grand nombre de ceux qui dorment au pays de la poussière s’éveilleront, les uns pour la vie éternelle, les autres pour l’opprobre, pour l’horreur éternelle. Les doctes resplendiront comme la splendeur du firmament, et ceux qui ont enseigné la justice à un grand nombre, comme les étoiles, pour l’éternité. » (Daniel 12, 2-3).

Daniel prophétise également sur la succession de plusieurs royaumes à Babylone, dont le dernier subsistera à jamais : « Au temps de ces Rois, le Dieu du ciel dressera un royaume qui jamais ne sera détruit et ce royaume ne passera pas à un autre peuple. Il écrasera et anéantira tous ces royaumes et lui-même subsistera à jamais. » (Daniel 2, 44). Les chrétiens y voient l'annonce de la royauté spirituelle du Christ. Les musulmans y lisent l'annonce de l'empire musulman qui persistera après Mohamed (Daniel 2, 44).
John J. Collins, spécialiste de l’Ancien Testament, suggère que cette division des temps du monde en quatre parties a été empruntée à Hésiode, poète grec du VIIIe siècle, qui raconte dans son livre « Les travaux et les jours », la succession de quatre âges différents, chaque âge suivi d’un âge inférieur moralement aux précédents : âge d’or, d’argent, de bronze et de fer.

Si les chrétiens voient l'annonce du Royaume spirituel du Christ dans le livre de Daniel, c'est que - pour la première fois - Daniel parle du règne surnaturel d’un mystérieux « Fils d’homme ». Le Christ reprendra cette appellation de « Fils d'homme » bien plus souvent que celle « Fils de Dieu » qu'il emploie également pour se désigner. « Voici, venant sur les nuées du ciel, comme un Fils d'homme... À lui fut conféré empire, honneur et royaume, et tous les peuples, nations et langues le serviront. Son empire est un empire éternel qui ne passera point, et son royaume ne sera point détruit. » (Daniel 7, 13-14).

Cette notion de « Fils d'homme » est difficile à comprendre et a été oubliée par les premiers chrétiens : elle semblait contredire la divinité du Christ. En fait, Daniel annonce un roi universel, régnant sur un royaume spirituel et éternel, auquel chacun se soumettra. Le Christ, en se disant « Fils d'homme », ne fait donc pas qu'affirmer son humanité profonde, mais revendique aussi cette Royauté spirituelle perpétuelle ! Cette appellation de « Fils d'homme » n'est donc pas en contradiction avec sa divinité, mais correspond à l'affirmation de sa souveraineté eschatologique.

La promesse de Dieu dans Daniel peut donc être comprise de différentes façons : les interprétations chrétienne et musulmane en sont la démonstration.
Le Royaume attendu est-il surnaturel ou terrestre ? Conquis par les armes ou par la force spirituelle ? Est-il uniquement matérialiste ? Est-il spirituel ?

Ces questions sont maintenant posées avec ce nouveau pas vers la transcendance de la spiritualité : les morts ressuscitent. La victoire de Dieu, Ses bénédictions, Sa justice, Ses récompenses ou Ses punitions, peuvent donc se manifester également dans l'au-delà.
Les misères de la présente vie humaine ne sont donc pas suffisantes pour interpréter la volonté divine. Dieu ne parle pas que dans le hasard des événements.... Sans doute parle-t-Il bien davantage par le don de l'Esprit que par les dons matériels de cette vie, penseront les chrétiens. Mais, il devient maintenant possible, pour tous les croyants, que son Jugement définitif ne soit connu que dans l’Au delà, à l'aube de notre vie éternelle.



Avec Daniel et la notion de vie éternelle, la foi du peuple élu trouve un chemin vers davantage de spiritualité.
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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 8 EmptyMar 18 Juin 2013, 09:25

5. 11. LE LIVRE DE DANIEL : LE TEMPS EST LINÉAIRE.

La révélation de Daniel d'une vie éternelle au milieu d'un Royaume céleste après la mort, est complétée par une nouvelle conception du temps.
Les religions traditionnelles polythéistes, animistes et chamaniques avaient une vision circulaire du temps, inspirée du cycle des saisons.

Dans l’hindouisme, il y a bien une fin du monde ; mais elle implique la renaissance d’un nouveau monde. Shiva, à la fois destructeur et créateur, symbolise la coexistence de la renaissance et de la mort. Pour le bouddhisme tibétain du Xe siècle, le Kalachkra, « la roue du temps » donne cette vision du Temps toujours recommencé. Pour le bouddhiste, dans le Mahabarata et le Vayu Purana, l’univers n’a ni commencement, ni fin : le temps est circulaire.

À partir du VIIIe siècle avant JC, s’élabore à travers les Psaumes et les prophètes, (Isaïe, Jérémie, Ézéchiel...) l’idée que le temps a un début et une Fin. Ces Prophètes attendent l'action de Dieu et annoncent un Messie qui inaugurera une dernière ère de prospérité.

Daniel introduit définitivement la notion de « temps de la fin ». Le temps devient donc linéaire. Les visions mystiques de Daniel lui sont expliquées par l'ange Gabriel. « J'entendis une voix d'homme, sur l'Ulaï, criant : « Gabriel, donne-lui l’intelligence de cette vision ! Il s'avança vers le lieu où je me tenais, et, comme il approchait, je fus saisi de terreur et tombai face contre terre. Il me dit : « Fils d'homme, comprends : c'est le Temps de la Fin que révèle la vision. ». Il parlait encore que je m'évanouis, la face contre terre. Il me toucha et me releva. Il dit : « Voici, je vais te faire connaître ce qui viendra à la fin de la Colère, pour la Fin assignée. » (Daniel 8,16-19).

Selon les évangiles, Jésus prend l’image de phénomènes cosmiques qui marquent la fin des temps : « les étoiles tomberont du ciel » (Mat 24, 29). Le Christ précise que personne ne connaît ni le temps ni l'heure, sauf le Père (Mat 24, 36). Il faut donc « veiller pour ne pas être surpris », (Mat 24, 42). Le discours du Christ est centré sur les conseils pour obtenir le salut et non sur un enseignement scientifique sur la fin des temps.

Cette vision de catastrophe cosmique marquant la fin des temps sera ensuite reprise dans le Coran et les hadiths. La Sourate 54 (1) reprend l'image des catastrophes marquant la fin des temps : « L' Heure vient et la lune se fend ». L’« Heure » dans le Coran est toujours celle de la fin des temps (S. 18, 21), elle est associée au jugement final.

« C'est Allah qui commence la création; ensuite Il la refait ; puis, vers Lui vous serez ramenés. Et le jour où l'Heure arrivera, les criminels seront frappés de désespoir. Et ils n'auront point d'intercesseurs parmi ceux qu'ils associaient [à Allah] et ils renieront même leurs divinités. Le jour où l'Heure arrivera, ce jour-là ils se sépareront [les uns des autres]. Ceux qui auront cru et accompli de bonnes œuvres se réjouiront dans un jardin. Et quant à ceux qui n'auront pas cru et auront traité de mensonges Nos signes ainsi que la rencontre de l'au-delà, ceux-là seront emmenés au châtiment. » (Sourate 30, 11-16).

De nos jours, certains musulmans interprètent ce verset, « L' Heure vient et la lune se fend » (Sourate 54, 1), comme un miracle accompli par Mohamed. Il s'agit d'un évident contresens. Le Coran reprend l'image biblique des catastrophes cosmiques accompagnant la fin des temps, et ne décrit nullement un miracle attribuable à Mohamed.

Le retour des Juifs en terre Promise doit précéder la fin des temps, selon Ézéchiel (37, 25-28). Cette réinstallation des Juifs en Israël est accompagnée du combat entre le bien et le mal, combat symbolisé par la lutte contre le roi Gog, souverain du royaume de Magog (Ez 38).

Dans l’apocalypse de Jean, la fin des temps est marquée par un combat entre Dieu et des rois, qui se déroulera au lieu dit de « Armageddon » (Apocalypse 16, 16). Ce lieu correspond à la colline de Megiddo en Terre Sainte.


Le Temps a donc maintenant un début, à la création ; et il aura une fin... quand Dieu l'aura choisi. Pour les trois grands monothéismes, judaïsme, christianisme et islam, le temps vient de sortir de l'éternel recommencement des saisons observé par les religions païennes ; il devient linéaire.
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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 8 EmptyMer 19 Juin 2013, 12:24

5. 12. LE ZOROASTRISME AU VIe SIÈCLE AVANT JC : UN AUTRE MONOTHÉISME ISSU DE PERSE.

Un autre monothéisme s'est élaboré au même moment : la religion mazdéenne. Il se serait transmis oralement pendant plus de 1000 ans sans que l'on en trouve de preuve archéologique. Son livre saint, l'Avesta, aurait été diffusé oralement en Perse dans le courant du IIe millénaire avant JC, mais il n'a laissé aucune trace.

La religion mazdéenne sera réformée, et ses textes saints mis par écrit, par Zarathoustra (ou Zoroastre), au début du VIe siècle en Perse.
Zoroastre était prêtre du Mazdéisme, religion majoritaire en Perse. Le culte mazdéen consiste en de nombreux sacrifices d'animaux. Le dieu dominant et créateur de la cosmologie se nomme Ahura Mazda. Une fois de plus - si l'on pense à Akhenaton - il ne s'agit pas réellement d'un monothéisme puisque Ahura Mazda coexiste avec d'autres dieux qui lui sont inférieurs. Anāhitā et Mithra émanent de lui et servent aux tâches subalternes. Ahura Mazda est néanmoins un dieu omniscient, infiniment plus puissant que les autres.

Zarathoustra fait mettre par écrit les textes saints du mazdéisme.
Zarathoustra raconte avoir eu des visions du dieu Ahura Mazda qui lui aurait demandé de réformer le mazdéisme. Pour hâter la venue du « Royaume de Justice », il faut obéir à Ahura Mazda, sous peine d'un châtiment exemplaire. Ahura Mazda affirme sa position de dieu dominant. Deux dieux secondaires s'affrontent. L'esprit du bien, Spenta Mainyu, fils de Ahura Mazdā, s'oppose à un esprit mauvais, Angra Mainyu, esprit incréé, représentant le mal, la nuit, la mort et le mensonge. Ils s'affrontent en chaque homme et en chaque être vivant. Il y a un dualisme, une lutte du bien et du mal dans la religion de Zarathoustra qui sera repris par le manichéisme. On voit également que le bien comme le mal puisent leur origine dans une action divine.

La préparation de la venue du « Royaume de Justice » demande de réformer le culte :
Le culte de Mithra, dieu inférieur, est restreint par la réforme de Zarathoustra. Le culte de Mithra exigeait la consommation d'alcool et était célébré essentiellement par des sacrifices d'animaux. L'alcool et les sacrifices sont maintenant interdits. Ce dernier point entraîne l'opposition des prêtres qui tiraient profit des sacrifices et ils vont organiser l'opposition à Zarathoustra.

Zarathoustra est alors persécuté par les prêtres et doit s'enfuir. Il est ensuite protégé par Hystaspès, le père de Darius 1er. On a retrouvé sur le « rocher de Béhistoun » en Iran, une inscription gravée en 522 avant JC où « Darius [signale qu'il est] le Grand roi, Roi de Perse et fils Hystaspes ». Ainsi a-t-on daté la vie de Zarathoustra des alentours de 550.

Hystaspès impose à la Perse sa religion comme religion officielle. Elle évolue au cours des siècles, intégrant une notion du Temps éternel (Zurvan Akarana) qui crée le bien (Angra Mainyu) et le mal (Ahura Mazda) pour les obliger à se battre en chaque être vivant. Le Zoroastrisme perdure de nos jours, minoritaire en Iran. Au moment où Mani fondera le manichéisme au IIe siècle en Perse, il intégrera cette dualité divine, créatrice du bien et du mal, dans sa nouvelle spiritualité. Le manichéisme se répandra de l'empire romain à la Chine et seul l'islam le fera disparaître au Moyen-Orient.

Le zoroastrisme fait partie des trois monothéismes antérieurs à l'islam qui sont tolérés par lui, selon la Sourate 2 (62). « Oui, ceux qui ont cru et ceux qui se sont judaïsés, et les Nazaréens, et les Sabéens, quiconque a cru en Dieu et au Jour dernier et fait œuvre bonne, pour ceux-là, leur récompense est auprès de leur Seigneur. Sur eux, nulle crainte ; et point ne seront affligés. » (S. 2, 62). Les Sabéens sont néanmoins mal définis dans le Coran : il pourrait s'agir des adorateurs des étoiles sumériens ou des judéo-chrétiens héritiers de la prédication de Jean-Baptiste et pas forcement des zoroastriens. Le manichéisme est exclus de la liste des religions tolérées par le Coran et les manichéens seront donc persécutés par les premières générations de musulmans. La Sourate 22 (17) associe le culte des « mages » à la liste de ces trois religions tolérées, même s'il est précisé qu'Allah se réserve le droit de les juger. « Certes, ceux qui ont cru, les Juifs, les Sabéens, les Nazaréens, les Mages et ceux qui donnent à Allah des associés, Allah tranchera entre eux le jour de Jugement, car Allah est certes témoin de toute chose. » (S. 22, 17). Par l'intermédiaire de ce verset sur les mages, le zoroastrisme se trouve assimilé aux autres religions tolérées par le Coran. Cela explique qu'il ait survécu dans le Territoire de l'islam, le Dar al Islam. Par ailleurs, on peut déjà remarquer que l'auteur du Coran ne connaît que les religions existant en Arabie au temps de Mohamed et ignore tout du bouddhisme, de l'hindouisme, du shintoïsme ou des religions précolombiennes... qui existaient pourtant depuis des siècles.

Nous voyons donc que deux grandes familles monothéistes, au Moyen-orient, ont évolué parallèlement : la religion hébraïque et la religion mazdéenne. Après une longue période de transmission orale, elles ont mis par écrit leur texte saint dans la même fourchette de temps. Elles présentent une vision de Dieu différente. La religion hébraïque croit en l'origine divine du bien, la religion mazdéenne croit en l'origine divine du bien mais aussi en l’origine divine du mal. Les religions qui s'inspireront d'elles resteront fidèles à cette différence originelle.
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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 8 EmptyJeu 20 Juin 2013, 11:26

5. 13. INFLUENCE DU ZOROASTRISME SUR LES TROIS MONOTHÉISMES ?

Certains pensent que le zoroastrisme ait influencé les trois monothéismes du Moyen-Orient : le judaïsme, le christianisme et l'islam.

- L’émergence du judaïsme a été parallèle à la naissance du mazdéisme. Mais, un élément important aurait pu passer du zoroastrisme au judaïsme : l'attente du « Royaume de justice » chère à Zarathoustra.
« On t'a fait savoir homme, ce qui est bien, ce que Yahvé réclame de toi ; rien d'autre que d'accomplir la justice, d'aimer la bonté et de marcher humblement avec ton Dieu. » (Michée 6, 8). Michée a prophétisé entre -740 et -700 et parle déjà de rechercher la Justice. Y-a-t-il eu des influences croisées entre ces deux courants spirituels lors de leurs phases de transmission orale ? Laquelle des deux religions est la plus ancienne ? Si l'on se fie aux certitudes archéologiques, les premiers écrits hébraïques d'Amos et d'Osée remontent au VIIIe siècle et ceux de Zoroastre au VIe siècle. L'ancienneté des traditions orales ne peut pas être datée. Mais rien n'interdit que la spiritualité de peuples si voisins se soient mutuellement inspirées.

- La notion d'un Dieu principal qui engendre un « fils de Dieu » a-t-elle influé sur le christianisme ?
Ahura Mazda a eu ses enfants avec sa femme, une déesse, suite à une union charnelle. Mais Jésus, quant à lui, n’est pas conçu par un rapport charnel mais au contraire « engendré » du « vouloir de son Père » (Prologue de Jean 1, 13).
La plupart des religions antiques ont montré des dieux qui en engendrent d'autres. Ils s'agit d'unions (sexuelles) entre des dieux et des déesses. Certaines triades égyptiennes en sont l'exemple. Le zoroastrisme ne fait donc pas preuve d'originalité en nous parlant de fils de dieu. Le christianisme, lui non plus, peuvent penser les non chrétiens. Mais, la particularité du christianisme est de croire en un engendrement non sexué du Fils par le Père. Pour les monothéistes, Dieu étant immuable, cela signifie que l'engendrement du Fils par le Père est l'état permanent de Dieu.

Il ne faut pas confondre l'« Engendrement du Fils » et l' « Incarnation du Christ ». Le Christ, Fils de Dieu, est engendré hors du temps, en permanence donc, au présent, depuis toujours et pour toujours par le Père (Luc 3, 21-22). Cet engendrement d'une Personne divine par une Autre est l'état même de Dieu. En revanche, l'Incarnation du Christ signe l'instant précis, historique, unique, où le Fils éternel prend chair en Marie. Pour les chrétiens, le Christ « existait » avant son Incarnation terrestre (Jean 8, 57). Le Coran, même si les musulmans n'en ont pas conscience, reprend la même conviction. Dans le Coran, le Christ existait avant son incarnation en Marie, puisque l'Ange annonce à Marie que son fils à naître est célèbre auprès des créatures célestes : « Quand les anges dirent : O Marie, voilà que Dieu t’annonce un Verbe de sa part : son nom est l’Oint, Jésus fils de Marie, illustre ici-bas comme dans l’au delà, et l’un des rapprochés. » (Sourate 3, 45).

- L'islam a émergé puis s'est répandu initialement vers la Perse, la terre du zoroastrisme. Il reprendra l'interdit de l'alcool, ce qui est un point marginal. Mais surtout, l'islam reprend l'origine divine du mal telle que l'a théorisée le zoroastrisme. Selon le zoroastrisme, l'esprit du mal est créé par le Temps Éternel, Zurvan Akarana. Selon le Coran, Allah est, Lui-aussi, créateur du bien et du mal. « Je cherche protection auprès du Seigneur de l'aube (ou de la graine qui germe), contre le mal qu'Il a créé. » (Sourate 113, 1-2). L'islam appartient donc au courant théologique qui, naissant du mazdéisme, inspirera le zoroastrisme puis le manichéisme.
C'est, en effet, une particularité de l'islam par rapport au judaïsme et au christianisme. Les religions judéo-chrétiennes croient Dieu totalement étranger au mal et pensent que les hommes exercent leur libre arbitre face à Dieu qui leur a confié la terre. Selon elles, Yahvé crée le bien et la liberté de l'homme (qui s'en sert éventuellement pour mal agir, ce qui introduit le mal dans le monde). Selon l'islam, Allah crée le bien et le mal : l'homme se soumettant, selon le choix qui lui reste, à l'un ou à l'autre mais toujours avec l'autorisation de Dieu, dont la volonté est manifeste dans chaque événement terrestre.

L'idée du mal, création divine, théorisée par Zarathoustra, se retrouve donc dans l'islam et instaure une radicale incompatibilité avec le judéo-christianisme. Les musulmans raconteront que les juifs et les chrétiens ont falsifié leur révélation et que eux seuls, les musulmans, possèdent la vérité. Cette démarche est cohérente, dans une logique de foi, mais ne réduit pas la distance théologique qui sépare le judéo-christianisme d'une part, et l'islam d'autre part. Les civilisations qui découleront de ces deux convictions antagonistes, inventeront un sens de culpabilité individuelle mais aussi une croyance en la responsabilité donc en la liberté des individus, radicalement différents. Allah, Créateur du bien, du mal et Tout puissant sur terre, nourrit le fatalisme ; là où Yahvé, créateur du bien et de la liberté, laisse l'individu responsable de son destin : coupable de ses fautes, certes, mais également autorisé à corriger ses erreurs et à dominer le monde.
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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 8 EmptyVen 21 Juin 2013, 06:00

5. 14. LE TEMPLE DE JÉRUSALEM EST RECONSTRUIT : LE MONOTHÉISME EST INSTALLÉ DANS LE PEUPLE ET REMARQUÉ À L'ÉTRANGER.
En 536, Cyrus règne sur un empire où les cultes sont multiples. Tolérant ou soucieux de diriger un empire en paix, il autorise toutes les religions.
Cyrus permet la reconstruction du Temple de Jérusalem, sous la direction de Zorobabel, un juif de Babylone qui revient alors en Terre sainte. Les prophètes Esdras, Néhémie et Zacharie racontent ce retour à Jérusalem. Dans l'esprit des juifs, Cyrus reste le roi par excellence, le juste, même païen, qui a écouté l'inspiration divine et permis leur retour à Jérusalem. Un grand mouvement de foi porte les Hébreux vers Jérusalem.
Les Hébreux sont maintenant nommés juifs, puisqu'ils sont essentiellement les descendants de la tribu de Juda. Ils célèbrent leur retour à Jérusalem par une grande cérémonie : la fêtes des Tentes. Au cours de cette célébration, ils réactualisent une des demandes de Moïse (Ex 23,14-19 ; Lev 23, 39-44) et décident de construire des cabanes de branchages pour passer quelques jours ensemble loin de leur maison. Ce geste rappelle l'Exode au Sinaï, pendant leurs 40 ans d'errance au désert, où leur survie n'a dépendue que de Dieu. « C’est au septième mois que vous fêterez cette fête. Vous habiterez sept jours sous les huttes, tous les habitants d’Israël habiteront sous des huttes afin que vos descendants sachent que j’ai fait habiter sous des huttes tous les Israélites quand je les ai fait sortir du pays d’Égypte » (Lévitique 23, 42-43). Voilà les trois grandes fêtes de la liturgie juive en place : Pessa'h, la pâque, commémore la libération d’Égypte, le 15 de Nissan ; shavouot, la pentecôte, 50 jours plus tard, célèbre le don de la Loi au Sinaï et enfin la fête des Tentes. Cette dernière fête célèbre maintenant le retour de Babylone et aussi la proximité de Dieu qui vient sauver son peuple (Néhémie 8) comme Yahvé l'a fait pendant l’Exode au Sinaï. Ces trois fêtes juives seront « accomplies » par les chrétiens : la Résurrection du Christ (pessa'h), l'envoi du Saint Esprit (shavouot) et Transfiguration du Christ, manifestant la proximité de Dieu (les Tentes).

Les juifs terminent le temple dit de « Zorobabel » en 516 avant JC. Ils ont refusé l'aide des habitants de Samarie (l'ancien royaume d'Israël). Ces Samaritains étaient les descendants des paysans restés sur place lors de la chute du royaume d'Israël et de la déportation de ses élites. Les Samaritains, qui étaient restés fidèles à la loi de Moïse, garderont rancune de ce refus des juifs. Ils en est resté une division du judaïsme. Les juifs prient à Jérusalem dans le Temple de Zorobalel qu'ils ont donc reconstruit seuls. De leur coté, les Samaritains prient sur le mont Garizim, la montagne en face du mont Ébal, lieu du premier culte hébraïque. De nos jours, les Samaritains vivent toujours en Israël. Pour l'état d'Israël, ils sont juifs également, mais eux-mêmes se considèrent comme les seuls vrais juifs. Ils ne sont plus que quelques centaines.

Le monothéisme des juifs est remarqué par d'autres peuples. Un grec, Hécatée d'Abdère (-494), remarque que la loi divine des juifs les a conduits à se passer de roi et qu'ils sont dirigés par des prêtres qui forment une élite intellectuelle qui exercent le pouvoir judiciaire.

C'est alors, sous le règne de Cyrus, que l'ensemble du peuple juif, y compris le petit peuple, devient strictement monothéiste. Il le restera jusqu’à nos jours. Certains historiens – comme Israël Finkelstein - ont conclu que le monothéisme n'existait que depuis la reconstruction du Temple de Zorobabel en -516. Mais peut-on négliger les découvertes archéologiques des premiers villages hébraïques implantés entre -1200 et -1000 ? Ils ne contiennent aucune trace d’idolâtrie, ni de polythéisme. Le paganisme du peuple élu et ses cultes polythéistes n'ont laissé de traces identifiables qu'à partir du règne de Salomon.

La spiritualité du Peuple élu s’affine. L’homme a enfin intériorisé le monothéisme et il reçoit maintenant un appel à l'indissolubilité du mariage. Malachie (2, 14-16) critique les hommes qui abandonnent la femme de leur jeunesse. On voit ici le premier appel à la monogamie dans la Bible. Nous l’avons déjà vu avec la rédaction du Deutéronome : renforcer les droits de Dieu en purifiant son culte avait déjà conduit à renforcer les droits des hommes : le pauvre devait être protégé par l’état. Maintenant, le monothéisme strict pratiqué par le peuple accompagne l’émergence de la monogamie. Les progrès moraux du peuple élu et sa connaissance de Dieu progressent ensemble entre les mains de Dieu. Ainsi, peuvent le comprendre les croyants.

Et surtout, le peuple juif attend que Dieu lui envoie un Messie pour lui rendre son autonomie et permettre au règne de Dieu de s’installer sur la terre. Le Messie attendu par les Juifs est toujours porteur de victoire militaire, mais les prophètes ont commencé à dire autre chose.
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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 8 EmptySam 22 Juin 2013, 11:15

5. 15. L'ATTENTE MESSIANIQUE. LE MESSIE DOIT-IL ÊTRE UN VENGEUR ET UN CHEF MILITAIRE ?

De nouveaux livres sont ajoutés à la Bible. Ce n'est qu'alors, au Ve siècle, que le Livre de Jonas est mis par écrit. Conte symbolique, il met en scène la miséricorde de Dieu.
Comment expliquer les revers d'Israël malgré la sollicitude de Dieu pour le peuple élu ? Comment Dieu va-t-Il marquer son élection au peuple d'Israël ? Les prophètes s'interrogent sur le sens du Temps. Le présent est une défaite. C'est donc dans l'avenir que doit survenir le règne de Dieu. Cette promesse du salut de Dieu attendu dans l'avenir va fusionner avec l'attente d'un Messie porteur de toutes les espérances d'Israël.

En -520, Zacharie raconte la reconstruction du Temple et annonce aussi la venue d'un Messie porteur du salut de Dieu (Zacharie 8).

Malachie, aux alentours de -500, présente l’ère messianique qui culminera avec le sacrifice parfait offert à Dieu. Dieu est toujours le Dieu des armées, mais Malachie suggère qu'il pourrait exister un sacrifice parfait dont l'accomplissement assurera le salut. « Voici, j'enverrai mon messager; Il préparera le chemin devant moi. Et soudain entrera dans son temple le Seigneur que vous cherchez ; et le messager de l'alliance que vous désirez, voici, il vient, dit l’Éternel des armées. Qui pourra soutenir le jour de sa venue ? Qui restera debout quand il paraîtra ? Car il sera comme le feu du fondeur, Comme la potasse des foulons. Il s'assiéra, fondra et purifiera l'argent. Il purifiera les fils de Lévi, il les épurera comme on épure l'or et l'argent, et ils présenteront à l’Éternel des offrandes avec justice. Alors l'offrande de Juda et de Jérusalem sera agréable à l’Éternel, Comme aux anciens jours, comme aux années d'autrefois. » (Malachie 3, 2-5).

Les Chrétiens interpréteront se sacrifice parfait, définitivement salvateur, comme l'offrande unique du Christ lors de sa passion et de sa mort.

Le peuple hébreu attend un Messie qui lui rendra sa liberté, comme lors de la sortie d'Égypte guidée par Moïse.
Il attend ce Roi dans la descendance de David :
Jérémie annonce : « Je ferai croître pour David un rejeton légitime qui défendra le droit et la justice dans le pays. » (Jérémie 33, 15 ).
Les descendants de David forment donc une sorte d’aristocratie, même pauvre, au sein de laquelle est attendu le Messie.

Ils attendent un règne universel de justice, de paix et de sagesse divine :

Zacharie prophétise : « Voici ton roi qui vient vers toi, Il est juste et il apporte le salut, humble, monté sur un âne, ... il retranchera d’Ephraïm les chars et de Jérusalem, les chevaux… Il parlera de paix aux nations. Son empire ira de la mer à la mer et du Fleuve aux extrémités de la terre » (Za 9, 9-10).
Isaïe confirme, c'est bien dans la famille de David, fils de Jessé, que doit naître le Messie, guide bienveillant et juste : « Un rejeton sortira de la souche de Jessé, un surgeon poussera de ses racines. Sur lui reposera l'Esprit de Yahvé, esprit de sagesse et d’intelligence, esprit de conseil et de force, esprit de connaissance et de crainte de Yahvé : son inspiration est dans la crainte du Yahvé. Il jugera, mais non sur l'apparence. Il se prononcera, mais non sur le ouï-dire. Il jugera les faibles avec justice, il rendra une sentence équitable pour les humbles du pays. » (Isaïe 11, 1-4).
Mais toujours les prophètes espèrent un règne de vengeance et de violence :
« Dieu des vengeances, Yahvé, Dieu des vengeances, parais ! Lève-toi, juge de la terre, Retourne aux orgueilleux leur salaire ! » (Ps 94, 1-2).
Habaquq perçoit le règne triomphant de Yahvé dans une vision guerrière : « Avec rage Tu arpentes la terre, avec colère Tu écrases les nations. Tu t’es mis en campagne pour sauver ton peuple, pour sauver ton oint, Tu as abattu la maison de l’impie, mis à nu le fondement jusqu’au rocher. Tu as percé de tes épieux le chef de ses guerriers qui se ruaient pour nous disperser avec des cris de joie comme s’ils allaient, dans leur repaire dévorer un malheureux. Tu as foulé la mer avec tes chevaux, le bouillonnement des grandes eaux ! » (Habaquq 3, 12-15).

Le règne du Messie est terrestre et militaire. Beaucoup resteront sur cette interprétation. Le « Fils d’homme » entrevu par Daniel dans « les nuées », donc spirituel, n’a pas été compris. Seul Jésus-Christ saura de quoi il s’agit. Ainsi en reprenant le nom de « Fils d'homme », manifestera-t-il sa souveraineté éternelle et surnaturelle et son rôle central dans l'eschatologie du salut.

En - 400, Michée prophétise : « Et toi, Bethléem-Ephrata, petite parmi les clans de Juda, c'est de toi que sort pour moi celui qui doit gouverner Israël. Ses origines remontent au temps jadis, aux jours antiques. C'est pourquoi il les abandonnera jusqu'au temps où aura enfanté celle qui doit enfanter. Alors le reste de ses frères reviendra aux enfants d’Israël. Il se dressera, il fera paître son troupeau par la puissance de Yahvé, par la majesté du nom de son Dieu. Ils s'établiront, car alors il sera grand jusqu'aux extrémités de la terre. » ( Michée 5, 1-3).

Le Messie tant attendu doit naître à Bethléem.
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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 8 EmptySam 22 Juin 2013, 16:34

Pierresuzanne a écrit:

Le Messie tant attendu doit naître à Bethléem.

Citation :

Lieu de naissance de Jésus



Le lieu de naissance de Jésus n'est pas connu avec certitude,
et les historiens hésitent entre Bethléem — mentionné par deux évangiles, correspondant à une prophétie de Michée sur l'origine davidique du Messie — et le berceau familial de Nazareth, où il aurait passé une partie de sa jeunesse12, après le retour de ses parents qui avaient fui en Égypte (évangile attribué à Matthieu).

Ce sont les évangiles selon Luc et selon Matthieu qui rapportent que Bethléem est le lieu de naissance de Jésus, Marc et Jean commençant avec la vie publique de Jean le Baptiste, puis de Jésus et ne disant rien de son enfance. D'après Jérôme de Stridon (Epistola, 58, 3), qui vécut à Bethléem à la fin du IVe siècle, la grotte de la Nativité du Christ aurait été vénérée déjà du temps d'Hadrien, qui pour empêcher cette vénération y fit édifier un temple consacré à Adonis ; l'Empereur aurait procédé de même à Jérusalem avec le Temple et le Saint-Sépulcre. Si elles sont avérées dans le cas du Saint-Sépulcre, les affirmations de l'apologète chrétien ne sont pas corroborées par les découvertes archéologiques à Bethléem où aucune trace d'habitat contemporain de Jésus n'a été mise au jour jusqu'à présent. Par ailleurs, un autre endroit de culte de la Nativité/Épiphanie du Christ, avant la basilique constantinienne, semble avoir existé, cela en dépit des allusions des apologètes Justin de Naplouse et Origène.

source: Wikipédia
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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 8 EmptyDim 23 Juin 2013, 06:24

5. 16. JOB : LA QUESTION DU MAL EST POSÉE. LA SOUFFRANCE EST-ELLE LA CONSÉQUENCE DES PÉCHÉS DE L'HOMME ?

Les exégètes juifs pensent que la version définitive du Livre de Job, du IVe siècle avant JC, est un travail composite élaboré sur plusieurs siècles par le Peuple élu.
Par ailleurs, l’assyriologue Samuel Noah Kramer (1897-1990) a retrouvé des fragments de l'histoire de Job dans des tablettes sumériennes, mésopotamiennes (« L'histoire commence à Sumer » Samuel Noah Kramer , 1956). Cette origine païenne suggère donc qu'il s'agit d'un mythe et non de l'histoire réelle d'un authentique juif, nommé Job. Il faut donc percevoir ce livre comme un conte philosophique, valable par sa morale et non comme un récit littéral.
Comme à chaque fois qu'un mythe apparaît dans la Bible, il pose une question essentielle. Ici, la question est celle des raisons de la souffrance humaine. La maladie est-elle causée par le péché du malade ?

On voit que le contact entre les hébreux et les Babyloniens n'a pas été sans conséquence sur le contenu de la Bible. En introduisant le mythe de Noé dans la Genèse, Israël formule cette interrogation : « Face à une catastrophe naturelle, qui est responsable ? ». Avec l’intrusion du mythe sumérien de Job dans la Bible, la seconde question, qui complète la première, est posée : « Un homme subit-il des maladies en punition de ses péchés ? ». Confrontés à un échec absolu, les Hébreux se posent les questions qui tarauderont toujours les hommes confrontés aux difficultés : « qu'ai-je fais au bon Dieu pour mériter cela ? ».

Dans le livre de Job, Satan obtient de Dieu la permission de tenter Job en le privant de ses biens. Job reste fidèle. Puis Satan obtient la permission de faire mourir ses enfants. Job reste toujours fidèle. Puis Satan le couvre d'ulcères, toujours avec l'autorisation de Dieu. Job refuse de maudire Dieu. On voit ici, que le Dieu du livre de Job n'est pas le Dieu de la Genèse qui n'est Créateur que du bien. Dans le livre de Job, Dieu autorise les malheurs, Il est donc à l'origine du mal. L’origine de ce conte, sumérienne donc païenne, se voit là confirmée. On a vu que le Coran reprend cette conception babylonienne de Dieu. Ce n'est qu'avec l'accord et selon la volonté d'Allah, que le mal survient, selon la théologie musulmane.

Dans la Bible hébraïque, l'épouse de Job le conseille : « Bénis Dieu, et meurs » (Job 2, 9). C'est ce que dit le texte hébreu, dans sa première version du livre de Job.
Mais, au IIe siècle avant JC, lors de la traduction de la Bible hébraïque en grec – traduction appelée la Septante - , le conseil de l'épouse de Job sera traduit à tort par « Maudis Dieu et meurs ».
Par le seul fait de cette erreur, la femme de Job devient, dans la version grecque de l'Ancien Testament, une mauvaise croyante.
Le « Testament de Job », texte apocryphe tardif des premiers siècles après JC brodera sur cette erreur de traduction de la Septante. La femme de Job est maintenant devenue une mauvaise épouse. Le Coran s'inspirera de l'erreur de traduction et non de la version originelle du libre de Job. Dans le Coran, la femme de Job est devenue une mauvaise femme. Job promet 100 coups à sa femme pour son conseil impie. Allah ne peut supporter que Job revienne sur sa promesse et Il lui suggère de la frapper une fois unique avec un régime de dattes sans fruit, donc hérissé de 100 branchettes. La promesse de Job est tenue, ce qui est essentiel pour Allah, et la femme souffre peu (Sourate 38, 43-44).

Dans la Bible, Job entre en conflit avec trois de ses amis. Ils pensent que Job a forcement péché pour mériter un tel sort. Ils ne comprennent pas que Job refuse obstinément d'avouer ses fautes : s'il souffre c'est qu'il est pécheur. Mais Job, en homme juste, va continuer à bénir Dieu.

Comment imaginer que Dieu soit équitable et que les maladies surviennent au hasard ? Comment concilier la Toute-puissance de Dieu avec la mort d'un innocent ? … Mais a-t-on réellement réfléchi à ce qu'implique que Dieu ait choisi de laisser la terre à la responsabilité des hommes ?

Jésus-Christ confirmera que Dieu ne donne pas les bienfaits de la nature selon la sainteté des hommes
: « [le Père] fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et tomber la pluie sur les justes et sur les injustes. » (Matthieu 5, 44). Dieu n’est pas non plus à l’origine des catastrophes (Luc 13, 4), ni des maladies et, en particulier, la maladie d'un homme n'est pas la marque de son péché (Jean 9, 1-3).
L’apôtre Paul verra dans la souffrance une occasion de s'unir aux souffrances du Christ : « En ce moment, je trouve ma joie dans les souffrances que j'endure pour vous et je complète ce qui manque aux tribulations du Christ en ma chair pour son Corps qui est l’Église.» (Col 1, 24). Par delà son désir de s'unir au Christ, Paul relativise l'intensité de la souffrance qui est peu de chose, comparée à la félicité céleste : « J'estime en effet que les souffrances du temps présent ne sont pas à comparer à la gloire qui doit se révéler à nous » (Rm 8, 18). Pour les Évangiles et les épîtres chrétiennes, ce n'est plus Dieu qui envoie les souffrances, c'est l'homme qui les accepte pour s'unir à Lui. Le péché de l'homme n'a aucun lien avec ses maladies. Tous les hommes étant pécheurs, la souffrance peut être l'occasion de s'interroger sur le sens de la vie. Elle peut favoriser le repentir, mais la maladie n'est pas directement la punition des péchés. Telle est la vision des textes chrétiens.

Le Coran, quant à lui, donnera en exemple Job pour le féliciter de sa soumission aveugle à Allah, le Dieu qui envoie les épreuves. Allah, on l’a vu, est Créateur du Bien et du Mal. Il est à l'origine de tous les événements, même douloureux.

Finalement, dans la Bible, Dieu console Job et le restaure dans sa prospérité dès ici-bas. Il lui rend dix nouveaux enfants. L'idée d'une récompense dans l'autre monde n'est pas encore apparue. Une récompense dans l'au-delà est possible si on a la foi en la vie éternelle, si l'on croit en la résurrection des morts. Le livre de Job méconnaît la suggestion de Daniel d'une vie éternelle. Il présente le shéol avec la vision traditionnelle du peuple élu (Job 3). Il s'agit d'un lieu souterrain et obscur, en dessous de notre terre (Job 38, 16-17). Le chemin qui conduit à la caverne du shéol (Job 10, 21 ; Job 17,13) est sans retour (Job 7, 9 ; Job 10, 21 ; Job 14, 12), et l'âme y stagne sans conscience d'être (Job 26, 5).

On voit là que les révélations des prophètes et les livres inspirés ont été reçus de façon complémentaire et se contredisent sur certains points. Selon les chrétiens, c'est le Christ qui en fera la synthèse.
Mais, il est à noter que le livre de Job trouve ces sources dans le paganisme sumérien et, à ce titre, semble davantage porteur des interrogations humaines que des réponses divines.

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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 8 EmptyDim 23 Juin 2013, 07:53

ASHTAR a écrit:
.

Pourquoi ne peut-on pas lire le coran comme la bible ?

Parce que, quand on est croyant, on prend forcement son livre saint au sérieux.

Je suis chrétien, et je prends donc la Bible au sérieux. Je sais qu'elle vient de Dieu et que les hommes qui l'ont écrite ont été inspiré par Dieu. Comme ils ont écrit des livres d'histoires de leur peuple, je regarde l'archéologie pour comparer les faits, et voir s'ils ne se sont pas trompés. S'ils écrivent des poèmes, je les prends comme des poèmes, porteur de beauté et de vérités humaines. Les Psaumes racontent mieux que de longs discours, les errances de l'humanité au travers de sa vie humaine et de ses recherches spirituelles. Tous les livres de la Bible ne sont pas de même nature : ils peuvent être des récits de mythe (Job, Noé, la Création, Jonas), des livres d'histoire ( Esther, les Rois, les évangiles), des livres de lois ( le Deutéronome), des livres de réflexions ( la Sagesse)...Et surtout, en tant que chrétien, je regarde ce que la Bible me dit de la Vérité. Or la Bible est très précise : la vérité, c'est le Christ. C'est dit dans l’Évangile de Jean, : " Le Christ dit : Je suis le chemin, la vérité et la vie, nul ne vient au Père que par moi". Un chrétien ne peut pas ne pas voir cela.

Pour un musulman, le sérieux de sa lecture de son texte saint est le même. Or le Coran est lui aussi très précis : C'est lui , le Coran, qui est la vérité !



Ce qui signifie que les erreurs de la Bible ne sont que les erreurs des hommes qui l'ont rédigée. Là où les erreurs du Coran sont la preuves absolues que le Coran ne vient pas de Dieu !


Simplement parce que la Bible se dit elle-même écrite par des hommes inspirés, là où le Coran s'affirme la paroles parfaites et exactes de Dieu !

Donc on ne peut pas lire le Coran comme la Bible, car ces deux livres ne définissent pas de la même façon la Vérité.
La Bible définit la Vérité comme n'étant pas elle-même mais comme étant le Christ.
Là où le Coran se définit lui-même comme étant la Vérité!


Je ne vois pas comment je peux être plus clair, d'autant qu'il ne s'agit pas d'une opinion mais d'un fait incontestable pour toutes personnes ayant lu les livres saints dont nous parlons : la Bible et le Coran !
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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 8 EmptyDim 23 Juin 2013, 08:02

Idriss a écrit:

Le lieu de naissance de Jésus n'est pas connu avec certitude

Merci pour cette intéressante remarque, je vais me pencher sur le sujet.
Ceci dit la preuve est néanmoins faite que Bethléem existait au VIIe siècle avant JC. Je te laisse la citation d'un article que j'ai trouvé :


Nouvelle découverte archéologique attestant de l’ancrage juif dans la région de Judée : un sceau en terre cuite portant des inscriptions en hébreu ancien datant du VIème ou VIIème siècle avant l’ère chrétienne a été retrouvé, confirmant de manière tangible pour la première fois l’existence de Bethléem, ville mentionnée dans la Bible. Cela vient peu après l’annonce d’une autre découverte archéologique résultant de fouilles à Khirbet Qeiyafa dans la vallée d’Elah, montrant la réalité du règne du Roi David. Alors même que l’Autorité palestinienne continue à prétendre que les Juifs n’ont aucun lien avec la terre d’Israël.

C’est un fragment de 1cm 5 venant d’un sceau de terre cuite qui avait été apposé par son expéditeur à Bethléem sur un envoi officiel pour le roi de Jérusalem. Il porte des caractères en hébreu ancien :

Bishvat בשבעת
Bat Lechem בת לים
[Lemel]ekh [למל]ך

Il a été découvert par des archéologues qui passaient au tamis de la terre provenant de [fouilles archéologiques dans la Cité de David >[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] dans le Parc Emek Tzurim, situé sur la partie haute de la Vallée du Kidron.
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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 8 EmptyLun 24 Juin 2013, 07:27

5. 17. ALEXANDRE LE GRAND ( 356-323).
De Grèce, où règne son père Philippe de Macédoine, Alexandre part à la conquête de l’Asie. Stratège de génie, il bâtit un empire qui sera partagé entre ses généraux après sa mort.

En -332, la province de Yehoud (réunissant les anciens royaumes de Juda et d'Israël) est conquise par Alexandre. Elle sera intégrée à l’Égypte, également conquise. Les habitants de la province de Yehoud sont maintenant appelés les juifs, puisqu’ils sont pour l'essentiel les descendants de la tribu de Juda. Alexandre devient pharaon en Égypte et fonde Alexandrie, sa capitale, dans le delta du Nil.

Dans le Coran, Alexandre le Grand est également évoqué. Il est surnommé le biscornu : « Dhou’l-Carnaïm ». Cela provient d'une des caractéristiques physique d’Alexandre dont parlent ses biographes. Malgré sa réputation de beauté, il souffrait d'un torticolis congénital : il inclinait la tête en permanence. Lysippe, son sculpteur officiel, le représente toujours la tête inclinée. Ainsi sont les statues d’Alexandre parvenues jusqu'à nous.

Selon le Coran, Alexandre, Dhou’l-Carnaïm, aurait construit une séparation entre les hommes et les Ya’jouj et les Ma’jouj. Les Ya’jouj et les Ma’jouj sont assimilés par la Tradition musulmane à Gog et Magog du livre d’Ézéchiel. Entre -593 et -577, Ézéchiel écrit sur les ennemis d'Israël : « La parole de Yahvé me fut adressée en ces termes : « Fils d'homme, tourne toi vers Gog, au pays de Magog, prince, chef de Meshek et de Tubal, et prophétise contre lui. » » (Ézéchiel 38, 1-2). Pour Ézéchiel, Gog n'est qu'un homme normal et nullement un être fantastique, il s'agit du souverain du pays de Magog, où vivent des ennemis d'Israël. Selon le Coran, Alexandre, Dhou’l-Carnaïm, construit une muraille pour isoler Gog et Magog de l'humanité : « O Dhou’l-Carnaïm, les Ya’jouj et les Ma’jouj commettent un désordre sur terre, vraiment ! T’assignerons-nous donc un tribut, à condition que tu établisses une barrière entre nous et eux ?... « Apportez-moi des blocs de fer » Puis, lorsqu'il en eut comblé l'entre-deux-pics, il dit : « Aux soufflets ! Puis, lorsqu'il l'eut rendu comme du feu, il dit : « Apportez-moi du cuivre fondu, que je le verse dessus. » ( Sourate 18, 93-97). Aucune preuve archéologique, ni historique ne vient étayer ce travail d’architecture défensif d’Alexandre le Grand. Et pour cause : il s'agit d'une légende dont l'origine est connue.
Dans son Apocalypse, Jean décrit Gog et Magog comme les êtres humains séduits par Satan, qui attaqueront les saints à la fin du monde. Il ne s'agit pas encore de personnages fantastiques, mais simplement d'hommes damnés : « Quand mille ans seront accomplis, Satan sera relâché de sa prison. Et il sortira pour séduire les nations qui sont aux quatre coins de la terre, Gog et Magog, afin de les rassembler pour la guerre ; leur nombre est comme le sable de la mer. Et ils montèrent sur la surface de la terre, et ils investirent le camp des saints et la ville bien-aimée. Mais un feu descendit du ciel, et les dévora. » (Apocalypse 20, 8-9).
Puis, au IVe siècle, l'histoire de Gog et Magog est retravaillée par Ethique d’Istrie. Il s’inspire de Pline l’Ancien, le naturaliste romain du premier siècle qui a décrit des créatures fantastiques. Ethique d’Istrie fait la synthèse entre les adversaires des élus décrits par la Bible (Ézéchiel 38, 1-2 ; Apocalypse 20, 8-9) et les créatures fantastiques de Pline l'Ancien. Il invente qu’Alexandre le Grand bâtit une muraille de fer pour tenir Gog et Magog à distance, ainsi que « 22 nations de méchants ». On trouve dans ce mythe du IVe siècle la première apparition littéraire de l'histoire d'Alexandre bâtissant une muraille, récit qui sera repris par le Coran.
La Tradition musulmane brodera sur Gog et Magog dans de nombreux hadiths : Gog et Magog sont constitués en 22 tribus (Fathul Bari (13/107)). On voit là confirmée la source d'inspiration d'Ethique d'Istrie, avec ses « 22 nations de méchants ». Gog et Magog n'ont plus réellement forme humaine : il possède maintenant un bec. « Gog et Magog creusent le mur de leurs becs jusqu’à parvenir pratiquement à la sortie, ils disent alors : « Nous reviendrons demain. » Mais entre temps, le mur revient à sa forme initiale. Quand le moment viendra, il sera insufflé à certain de dire : « Nous continuerons demain, si Allah le veut ! Pour finir notre tâche. ». (Ka’b Al-Ahbar). Comme chaque créature, dans la mystique musulmane, ils sont soumis à Allah et ne commettent le mal qu'avec Son autorisation. La fin du monde surviendra quand ils auront achevé de détruire la muraille, Mohamed lui-même l'aurait confirmé « une ouverture s'était pratiquée dans le Mur de Gog et Magog, quand elle sera assez grande, ils déborderont » (al-Bukhârî, 3168, Muslim, 2880).

« Puis quand les Ya’jouj et les Ma’jouj seront lâchés, et qu’ils se précipiteront de chaque hauteur ! » (Sourate 21, 96), ils déborderont alors la muraille d'Alexandre et marqueront la fin des temps. Ainsi raconte le Coran.
Alexandre le Grand a vaincu le grand Darius de Perse. Sa formidable épopée a suffisamment impressionné pour que l'on retrouve sa trace des siècles après. Mille ans plus tard, dans le Coran, les circonstances de son épopée sont devenues mythologiques et se sont enrichies de personnages fantastiques et de faits imaginaires !
Mais l'intelligence humaine peut s'exercer à autre chose qu'à l'invention de mythes ou de personnages fantastiques... Alexandre le Grand n’arrive pas seul en Orient. Avec sa conquête, la philosophie grecque s’installe au Moyen-Orient.
Les rapports du savoir à la logique vont être pour toujours modifiés : la rationalité et l'objectivité de la philosophie grecque touchent la Terre Sainte où l'expérience de la recherche du Dieu unique a commencé depuis plus de 1000 ans. De ce mariage naîtront les sciences exactes modernes et la démocratie.
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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 8 EmptyMar 25 Juin 2013, 14:03



5. 18. LA PHILOSOPHIE GRECQUE : CONNAISSANCE, CITOYENNETÉ, RESPONSABILITÉ.

Trois grands philosophes symbolisent la logique grecque.
Le premier, Socrate (470-399) enseigne oralement à Athènes.
Il pratique la maïeutique, l'art de poser des questions pour faire émerger la vérité. « Connais-toi toi-même » est son principe fondateur. L’homme doit être convaincu de sa propre ignorance pour dépasser ses préjugés. En -399, les athéniens, déstabilisés par une défaite face à Sparte, l'accusent de corrompre la jeunesse. Socrate est condamné à mort, il se suicide en buvant une décoction de ciguë.

Le deuxième philosophe est son élève Platon (424-347). Il met par écrit l'enseignement oral de Socrate qui n'avait rien écrit lui-même. Dans le traitée de Platon, la « Théorie de la connaissance », la vérité est présentée comme immuable. Ce que l'on saisit par l'illusion des sens n'est que l'apparence de la vérité. Mais comment un être peut-il chercher une vérité immuable sans pouvoir jamais la saisir par son expérience personnelle ? Seule l'immortalité de l'âme, qui a préexisté à la vie humaine, nous permet de pressentir cette vérité insaisissable. Platon ouvre donc une perspective païenne au concept d’immortalité de l’âme.

Dans « La cité idéale », la République – l'état - est gouvernée par un philosophe qui élabore les lois permettant à chaque citoyen de trouver le bonheur dans la justice et la liberté.

Le troisième philosophe est Aristote (384-322), le disciple de Platon. Il sera le percepteur d'Alexandre le Grand. Pour lui, les êtres humains sont tous rationnels, y compris les femmes et les esclaves. L’homme a accès à la logique. Aristote théorise la pratique du syllogisme : c'est le raisonnement logique qui influencera la scolastique chrétienne au moyen-age.
Dans l’« Éthique à Nicomaque », Aristote insiste sur la responsabilité humaine. L’homme peut mal agir par ignorance, mais il a le devoir de s’instruire et l’ignorance ne l’affranchit pas de sa responsabilité. Ce concept d’homme responsable correspond à la théologie chrétienne. Ces différents concepts de la philosophie grecque (immuabilité de la Vérité, immortalité de l'âme, responsabilité individuelle (y compris des femmes et des esclaves), rationalité de tous les êtres humains, liberté et justice) recoupent donc des concepts chrétiens. Les philosophes chrétiens y verront la marque de Dieu sur sa créature : l’homme, même païen, même ignorant de la Révélation, est apte, par l’exercice de son intelligence, à saisir quelque chose des vérités immuables de Dieu : l’homme est libre et l'Esprit de Dieu l'instruit. Les pères de l’Église garderont donc sans réticence théologique les acquis de la philosophie grecque.

Dans « La Politique », Aristote s’interroge sur l’organisation de la cité qui reste une prérogative humaine. La vie de la cité implique que les hommes libres (non esclaves) soient citoyens. Ils participent alors aux décisions et à l'élaboration des lois. Leurs dirigeants, s’ils forment une élite, doivent néanmoins avoir appris à obéir pour être compétents. Ils gouvernent selon des principes philosophiques. Selon Aristote, la finalité du bonheur du citoyen est la justice.

La recherche de la justice sera le critère par excellence du bon gouvernement musulman soumis à la loi parfaite d'Allah. Néanmoins, « La Politique » ne sera jamais traduite par les dynasties musulmanes. Est-ce un hasard ? Ou est-ce par désintérêt pour ce qui apparaît a priori comme incompatible avec la charia ? La charia, en tant que loi d’origine divine, appelle les hommes à la soumission et ne leur donne pas le pouvoir de la réformer. Les hommes ne sont donc pas « citoyens » dans l’état musulman. Ce concept de citoyenneté issu de la philosophie grecque ne sera donc jamais transmis à la civilisation musulmane. Ni le concept de citoyen, ni le mot n’existent en langue arabe.

Aristote pose le principe que la terre est au centre d'un univers immobile. Dieu le gouverne du dehors. La Terre et le premier cercle (qui englobe l’orbite lunaire) est la zone la plus éloignée de Dieu, donc la plus corrompue : là règne le Changement. Au-delà de l’orbite lunaire règne la stabilité d’un univers fixe. Cette vision d’un univers fixe sera posée en dogme absolu pour les chrétiens des premiers siècles et contaminera la pensée scientifique occidentale au point de rendre difficile l'acceptation d'un univers en mouvement perpétuel. Avec la logique d'Aristote, les chrétiens se sont donnés les moyens d'inventer les sciences exactes, mais ils ont également adopté ses erreurs en cosmologie et en particulier la conviction que l'univers est immobile.
Malgré tout, la philosophie grecque reste et demeure l'outil par excellence qui permet aux hommes de réfléchir justement et d'apprendre la rigueur intellectuelle. Grâce à elle, les hommes chercheront la vérité avec objectivité. Ils inventeront les sciences exactes et finiront par maîtriser la nature.

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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 8 EmptyMer 26 Juin 2013, 12:41

5. 19. APRÈS QUATRE SIÈCLES DE SUJÉTION, LES JUIFS RETROUVENT LEUR AUTONOMIE POLITIQUE : LE DIEU DES COMBATS AURAIT-IL RÉPONDU FAVORABLEMENT ?

À la mort d'Alexandre le Grand, en - 323, son empire est partagé entre ses généraux. Le général Ptolémée (367-283) obtient l'Égypte : il devient roi sous le nom de Ptolémée 1er. Il règne également sur la Terre Sainte qui est rattachée à l’Égypte.
Sous son règne, le grec Manéthon écrit la première histoire d’Égypte. C'est lui qui donne aux pharaons les noms sous lesquels nous les connaissons aujourd'hui. Ainsi, Ramsès II s'appelait en fait Ousermaâtrê-Setepenrê, « La justice de Rê est puissante, l’élu de Rê ». Une seule de ses 5 titulatures royales évoque le nom de Ramsès, Ramessou Mériamon qui signifie « C'est Rê qui l’a engendré, bien aimé d’Amon ». Manéthon donne également le nom de « Pharaon » aux souverains égyptiens. Il est inspiré du mot égyptien « per-aâ », qui signifie « grande maison ». C'était le nom donné en égyptien à l'administration et au lieu du gouvernement.

De -310 à  -200 : la dynastie des Lagides, fondée par Ptolémée en Égypte, dirige la Terre Sainte.
En -200, venant de Syrie, les Séleucides conquièrent la Terre sainte au détriment de l’Égypte.


Entre le IIIe et le IIe siècle, les juifs d'Alexandrie abandonnent l'hébreu pour le grec. L'hébreu reste cependant la langue liturgique. Comme ils ne la comprennent plus, ils font alors traduire la Bible en grec. La traduction grecque de la Bible est appelé la Septante car 70 sages auraient travaillé à sa traduction. Des versions du IIe siècle de la Septante ont été retrouvées à Qumrân en 1947. Elles font partie des « manuscrits de la Mer Morte ». Enfermés dans des jarres au fond de grottes depuis presque de 2000 ans, ils confirment que l'Ancien Testament des chrétiens et des Juifs au XXe siècle est conforme à l'écrit originel. Les juifs prieront avec cette Bible en grec jusqu'à la fin du premier siècle. L'émergence du christianisme leur fera alors revoir leur position et ils retourneront à la Bible en hébreu. En effet, la façon dont avaient été traduites en grec les prophéties d'Isaïe semblait trop bien correspondre à l'avènement du Christ...

La domination de la dynastie des Lagides, celle des Ptolémée d’Égypte, a installé durablement la civilisation grecque au Moyen-Orient. La Terre Sainte est donc maintenant dirigée par une dynastie d'origine perse, les séleucides, mais sa culture est restée grecque. Certaines élites juives se sont hellénisées au point que la religion juive semble être en perdition. Néanmoins, quand un gymnase est construit à Jérusalem (Macchabées 1, 13-14), les juifs se révoltent. Le gymnase en tant que lieu où s’entraînent, dévêtus, de jeunes hommes et des hommes mûrs, est le symbole du paganisme. Judas Macchabée dirige la révolte. La réaction est immédiate : la religion juive est interdite par le souverain séleucide Antiochus Épiphane qui règne alors sur la Terre Sainte.

De 167 à 164 a lieu la persécution par Antiochus Épiphane. Les lieux de culte juif sont interdits. Les Samaritains acceptent de consacrer leur temple du mont Garizim à Jupiter. Le Temple de Jérusalem, celui des juifs, est, lui aussi, consacré à Jupiter à la grande horreur des juifs qui refusent de se soumettre. Cette période est connue par les livres des Macchabées dans la Bible, mais également par les écrits de Flavius Josèphe. Flavius Josèphe est un écrivain juif romanisé qui écrit à la fin du premier siècle et qui raconte en détail l'histoire de son peuple. Ces écrits sont une source jugée fiable puisque contemporaine des faits racontés.
Deux mouvements spirituels naissent de l'opposition à Antiochus Épiphane. Le premier réunit les pharisiens qui  appellent à résister en maintenant la Loi de Moïse. Leur foi est basée sur l'étude de la Loi et le respect des rituels de purification. Le second regroupe les Esséniens. Ils apparaissent au même moment, suite à assassinat du grand Prêtre Onias par Antiochus Épiphane. Les Esséniens se réfugient dans le désert loin de Jérusalem. Ils vivent en reclus, en communauté, pour préserver leur pureté rituelle. Plus aucun grand prêtre siégeant à Jérusalem ne leur apparaîtra légitime (Flavius Josèphe, Antiquités juives,13-V-9, 18-I-5, et Guerres juives 2-8).

Mais la résistance des Juifs n'est pas que spirituelle, la révolte se poursuit dirigée par la famille des Macchabées. Leur victoire va donner aux juifs leur autonomie politique pour une centaine d’années... avant une éclipse de 2000 ans.
En -152, Jonathan Macchabées s'empare de Jérusalem et poursuit sa conquête d'Israël.
En -140, à Jérusalem, un de ses frères, Simon Macchabées est proclamé « Grand-prêtre, stratège et éthnarque » à titre héréditaire. La dynastie hasmonéenne est fondée. Le titre d'éthnarque signifie qu'il dirige le peuple élu, et celui de Grand-Prêtre qu'il assume la première des fonctions religieuses du nouvel état. Il crée un royaume où tous les pouvoirs religieux et temporels sont entre les mêmes mains. Le Deutéronome lui sert de base législative. Israël va faire l'expérience de la théocratie monothéiste.

Le Dieu des armées a enfin répondu, le peuple élu a retrouvé un état souverain et il règne en maître de Jérusalem sur la communauté juive regroupée autour de la loi de Moise.

L'ère messianique de justice et de paix est-elle enfin arrivée ?
Finalement, l'hypothèse du Dieu des combats n'était-elle pas la bonne ? C'est bien par les armes que le peuple élu a retrouvé son autonomie ! Une ère de bonheur et de prospérité devrait maintenant s'ouvrir au peuple élu, selon les promesse des temps messianiques
!
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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 8 EmptyJeu 27 Juin 2013, 11:55

5. 20. LA DYNASTIE HASMONÉENNE : LE DIEU DES COMBATS A ENFIN RÉPONDU : UNE THÉOCRATIE EST NÉE.


En -125, l'Idumée,
l'ancien royaume d'Édom au sud de la mer morte, est conquise par la dynastie hasmonéenne. Ses habitants ne sont naturellement pas juifs. La loi deutéronomique impose de ne pas se mêler aux païens (Deutéronome 7, 2-3). Les Iduméens sont donc obligés de se convertir au judaïsme. Flavius Josèph raconte : « Hyrcan prit aussi les villes d'Idumée, Adora et Marissa, soumit tous les Iduméens et leur permit de rester dans le pays à la condition d'adopter la circoncision et les lois des Juifs. Par attachement au sol natal, ils acceptèrent de se circoncire et de conformer leur genre de vie à celui des Juifs. C'est à partir de cette époque qu'ils ont été des Juifs véritables. » (Antiquités juives 13. IX. 1). Au siècle suivant, Hérode le Grand, issu d'une famille iduméenne, sera toujours considéré comme un juif de second ordre.

Des grecs sont implantés en Décapode, une région de Terre sainte à l'est du Jourdain, et ce depuis des siècles. Ils doivent partir, puisqu'il sont païens.

Suite à la politique nationaliste et religieuse des Hasmonéens, les terres désertées du Nord d'Israël, depuis les destructions massives de Teglath-Phalasar III, au VIIIe siècle, sont réoccupées par des immigrants juifs revenant de Babylone. Nazareth est fondée à ce moment et prend le nom du clan familial qui s'y installe. « Nazareth » signifie « Petit Surgeon » . Les membres de ce clan sont des descendants de David. D'autres membres de la famille de David s’installent à Kokhaba dans le Golan. Le Messie attendu devait provenir de la famille de David. Est-ce alors que la famille de Joseph et celle de Marie se sont installées à Nazareth* ? Ou bien Joseph s'y est-il installé lui-même bien plus tard, venant de Bethléem, sa vie natale, pour participer aux travaux entrepris par Hérode dans la ville de Sépphoris ? Les deux hypothèses sont retenues par les théologiens chrétiens et les historiens*.

En -108, la Samarie, l'ancien royaume d’Israël, est envahie. Sous la pression d'Antiochus Épiphane, les Samaritains avaient accepté de convertir leur Temple du mont Garizim en temple dédié à Jupiter. Les Hasmodéens rasent le Temple samaritain en représailles (Flavius Josèphe, Antiquités juives ; 13. III. 48 et 13. IX.1). Les samaritains continueront à célébrer leur culte sur le mont Garizim, malgré la destruction de leur temple. Il en était encore ainsi du temps de Jésus. Il en est encore ainsi de nos jours : les derniers samaritains célèbrent toujours la Pâque sur le mont Garizim.

La culture grecque reste néanmoins implantée en terre sainte.Les souverains hasmonéens portent des prénoms grecs. Ils frappent, à partir de -125, une monnaie sur le modèle des pièces grecques. La drachme grecque restera le modèle des pièces frappées par les différentes dynasties moyen-orientales. Les Perses sassanides, contemporains de Mohamed, frappaient une drachme en argent, d'où l'anachronisme du Coran au sujet du patriarche Joseph (S. 12, 20). Les roi hasmonéens recrutent une armée de mercenaires grecs. Comme souvent dans un état théocratique, chacun pratique la surenchère spirituelle. Les pharisiens critiquent ces dérives. Ils ne contestent pas le titre d'éthnarque, qui correspond à la souveraineté politique, mais ils souhaitent que l'éthnarque ne soit pas en même temps Grand-prêtre. Le pouvoir hasmonéen va initialement favoriser le parti des sadducéens pour contrer les pharisiens. Les sadducéens, qui sont issus des familles sacerdotales, conçoivent le culte comme la célébration de fêtes religieuses centralisées à Jérusalem et soutenues par des sacrifices d'animaux au Temple. Les pharisiens, quant à eux, multiplient les rituels issus de la Tradition. Flavius Josèphe, lui-même pharisien, les connaît bien. Il raconte (Antiquités juives, 13. X. 6) comment ils cherchent à imposer au peuple le respect de ces obligations, bien au delà de ce que réclame la Loi de Moïse. Le souverain hasmonéen, Alexandre Jannée, tente de soustraire le peuple à ces rituels jugés excessifs. Il finit par faire crucifier plusieurs centaines de pharisiens avec l'aide de mercenaires grecs.

Agressive, la dynastie hasmonéenne sombre dans les luttes de successions.
À partir de -67, les deux fils du roi Alexandre Jannée, se disputent le pouvoir. Jean Hyrcan II et Aristobule II fragilisent leur dynastie. Cela profite aux romains qui sont déjà aux confins de la Terre Sainte. En -63, les romains prennent Jérusalem. Dans les siècles suivants, des rois juifs régneront sur des royaumes, en particulier en Arabie, avant l’émergence de l’Islam. Mais plus jamais, jusqu’en 1947, les juifs n’auront la souveraineté sur leur Terre Sainte.

En acquérant leur autonomie politique, les juifs ont inventé la théocratie monothéiste : ils ont fondé un état où les pouvoir temporels et religieux étaient tous réunis entre les mains de leur roi. Une théocratie absolutiste est né... avec toutes ses dérives. Les athées pensent qu'une théocratie, en particulier monothéiste, mène forcement à l'oppression des déviants. Les monothéistes peuvent faire remarquer, qu'à cette époque, tous les états étaient cruels. Un croyant sincère s'attend néanmoins à ce qu'un état supposé guidé par Dieu conduise à … la justice ? l'égalité ? la prospérité ? la liberté ? la fraternité ? Mais pourquoi s'attendre à ce qu'un état guidé par des lois voulues par Dieu soit ainsi ? Pour qu'il en soit ainsi, faut-il encore que Dieu soit bienveillant ! Pour qu'il en soit ainsi, faut-il encore que les hommes exercent leur liberté pour obéir au Dieu bienfaisant !

À l'aube de l'histoire du Peuple élu, Yahvé avait donné un nom surprenant à Jacob, le petit fils d'Abraham. Yahvé l'avait surnommé « Israël », ce qui signifie, « Celui qui se bat avec Dieu ». « Israël » garde en lui l’ambiguïté de cette appellation. Se bat-il au coté de Dieu pour triompher, ou contre Lui pour aller à sa ruine ?
« Jacob demeura seul. Alors un homme lutta avec lui jusqu'au lever de l'aurore. Voyant qu'il ne pouvait le vaincre, cet homme le frappa à l'emboîture de la hanche ; et l'emboîture de la hanche de Jacob se démit pendant qu'il luttait avec lui. Il dit : Laisse-moi aller, car l'aurore se lève. Et Jacob répondit : Je ne te laisserai point aller, que tu ne m'aies béni. Il lui dit : « Quel est ton nom ? ». Et il répondit : « Jacob ». Il dit encore : « Ton nom ne sera plus Jacob, mais tu seras appelé Israël ; car tu as lutté avec Dieu et avec des hommes, et tu as été vainqueur. » (Genèse 32, 24-28). Dans cette relation intime, spontanée, voire opposante qui s'est établi entre Yahvé et le peuple élu, celui-ci a pu interroger Dieu autant qu'il l'a voulu sur Sa volonté et sur Son Être.

Yahvé a créé les hommes libres, telle est la conviction des juifs et des chrétiens. Cela fait 1000 ans que les hébreux ont voulu un roi pour faire la guerre (1 Samuel 8, 20).
Et Yahvé leur a donné un roi et ils ont fait la guerre...



* : « Jésus », Jean-Christian Petitfils, Librairie Arthème Fayard, 2011.
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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 8 EmptyVen 28 Juin 2013, 13:50

5. 21. LES ROMAINS DOMINENT ISRAËL ET DÉSIGNENT HÉRODE, UN JUIF IDUMÉEN, POUR LES REPRÉSENTER.

Entre -73 et -71, Spartacus se révolte en Italie : 120 000 esclaves se rebellent. Ils finissent par être vaincus. Les romains crucifient les 6000 survivants le long de la Via Appia.
En -69, Rome s'étend au Moyen-Orient après la défaite du roi Mithridate. L'armée romaine est la meilleure du monde et elle le restera encore pendant quatre siècles.
En -63, Rome est en Terre Sainte. Les romains laissent à Hircam II le titre d'éthnarque mais ils installent à ses cotés un iduméen fidèle : Antipater. Ainsi, les romains organisent-ils leur politique d’extension territoriale : ils laissent en place des notables autochtones pour leur servir de fidèles relais. En - 37, le fils d'Antipater, Hérode, se voit à son tour confier le pouvoir par les romains qui soutiennent sa succession par les armes et exécutent Antigonos, le roi hasmonéen légitime.

Hérode, dit le Grand, règne de -37 à -4 avant JC. Il est issu d'une famille iduméenne convertie au judaïsme sous la contrainte hasmonéenne au IIe siècle avant JC. Les juifs de souche le considèrent comme un païen. Pour renforcer sa légitimité, il épouse Mariamne, descendante hasmonéenne en 37. Il l'aimera passionnément et ils auront deux fils. Maladivement jaloux, il les fera assassiner tous les trois en 29 (Flavius Josèphe, La guerre des Juifs, livre XXII, 3 à 5 et La guerre des Juifs, livre XXVII, 6).
En 30 avant JC, Octave conquiert l'Égypte. Le dernier pharaon, la célèbre Cléopâtre, se suicide. Octave refusera d'être sacré pharaon. Son titre d'imperator sera simplement écrit en hiéroglyphes ; il ne se place pas sous la protection des dieux égyptiens. La langue égyptienne est bannie de l'administration, mais reste la langue parlée du peuple et surtout la langue sacrée des temples. Le savoir des hiéroglyphes se transmet maintenant seulement au sein des temples.
Octave domine le monde romain qui englobe le bassin méditerranéen. En -27, le sénat lui octroie le titre d'empereur et il accède à la divinité de son vivant. Octave devient Auguste. Il règne jusqu'en 14 après JC. Une ère de prospérité sous tutelle romaine semble annoncée dans le monde connu : l'empire romain est né.

Hérode fait construire la ville de Sépphoris (Flavius, Josèphe, La guerre des Juifs, livre XXI, 2), une riche ville romanisée où il s'installe avec sa cour dans un luxe tapageur et païen : thermes, temple païen, théâtre. Les fouilles en ont témoigné. La ville se situe à quelques kilomètres de Nazareth en Galilée. Il n'est pas impossible que Joseph y ait travaillé comme charpentier. Hérode crée des forteresses dont l’impressionnant nid d'aigle de Massada qui deviendra célèbre lors de la révolte juive de 66 à 73. Massada sera le dernier bastion qui tombera devant les romains. Avec l'âge, l'inquiétude ronge Hérode et lui fait craindre un attentat. Il se fait bâtir un incroyable palais-forteresse en haut d'une colline artificielle : l'Hérodium. Le palais circulaire couronne la colline qui dissimule son mausolée à son flanc. Le sarcophage d'Hérode a été découvert en 2007 par E. Netzer, archéologue de l'université de Jérusalem. Il a été intentionnellement détruit lors de la Première Révolte juive contre les romains en 66. Hérode était toujours détesté bien après sa mort.
En 36, pour asseoir son pouvoir sur le Sanhédrin, Hérode fait assassiner Aristobule III, le dernier grand prêtre issu de la dynastie hasmonéenne. Puis en -27, 45 de ses 71 membres du Sanhédrin seront exécutés. Le grand prêtre est maintenant à sa dévotion.
En 16 avant JC, Hérode débute la  reconstruction du Temple de Jérusalem.
Le Temple de Zorobabel est détruit. Un Temple gigantesque est construit qui mesure 500 mètres sur 300. La décoration intérieure ne sera terminée qu'en 64 après JC. La fin des travaux a sans doute été une des causes de la révolte juive : les milliers d'ouvriers travaillant aux finitions s'étant retrouvés brutalement au chômage. Flavius Josèphe ne tarit pas d'éloges sur la somptuosité du Temple (La guerre des Juifs, livre XXI, 1).

Plusieurs parties plus ou moins saintes structurent le Temple :
La plus sacrée est le « Saint des Saints ». Le Grand Prêtre n'y pénètre qu'une fois par an pour prononcer le nom de Yahvé au moment de Kippour. Il le fait à la place où se trouvait l'Arche d'Alliance. Elle avait disparu depuis Nabuchodonosor. Elle contenait les Tables de la Loi écrites par Yahvé Lui-Même et sa sacralité persistait même après sa disparition.
Un rideau sépare le « Saint des Saints » du « Saint » où se trouve la Ménorah, le chandelier à 7 branches. On en garde le  le dessin sur l'arc de Triomphe de Titus à Rome, qui a été sculpté à la fin du premier siècle.
La cour qui entoure le « Saint » est réservée aux scarificateurs. C'est là que sont sacrifiés les animaux. Le Temple va être inauguré sous Hérode par le sacrifice de 300 bœufs.
Les femmes restent en deçà, dans la cour des femmes.
La cour extérieure est réservée aux non juifs. Une inscription en latin en interdit l'entrée : « Défense à tout étranger de franchir la barrière et de pénétrer dans l'enceinte du sanctuaire. Quiconque aura été pris sera lui-même responsable de sa mort qui s'en suivra. » (Flavius Josèphe, la guerre des juifs, V).
Avec le droit familial de lapider la femme adultère, c'est le seul crime pour lequel, le peuple juif, sous tutelle romaine, peut encore appliquer la peine capitale. Cela sera posé définitivement en 30 sous Ponce Pilate, le préfet romain de Judée. On voit que les romains vont exercer peu à peu la réalité du pouvoir régalien sur la Terre sainte par l'intermédiaire de leur préfet. La Judée est rattaché à la province romaine de Syrie, où siège le légat, le gouverneur romain. Pour marquer sa soumission aux romains, Hérode le Grand fait installer un aigle immense à l'entrée du Temple. Cet acte païen accompli dans Jérusalem et, pire encore, à l'entrée du Temple, conduit des juifs pieux à détruire cet aigle. Arrêtés, ils sont brûlés vifs par Hérode.
Il y a 8 millions de juifs en Canaan sous le règne d'Hérode. Pour la Pâque (Pessa'h), la Pentecôte (Chavouot) et les Tentes (Souccot), ils sont tous appelés à venir à Jérusalem. Ils sont divisés entre deux courants. Les pharisiens souhaitent revenir à l'application de la loi et à son étude. Mais ils ont renforcé jusqu'à l'absurde les rituels de purification, rendant leur foi impossible à pratiquer. Les sadducéens tiennent au culte centralisé à Jérusalem, et basé, pour l’essentiel, sur des sacrifices d’animaux.

Pour l’instant, ce sont ces derniers, les sadducéens, qui constituent le judaïsme officiel, et leur roi vient de leur construite le plus grand Temple de l’histoire des hommes.
Sans doute les juifs ont-ils perdu leur autonomie politique, mais leur puissance religieuse et leur force spirituelle s'expriment maintenant dans l'écrasante splendeur d'un temple gigantesque
.
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Pierresuzanne

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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 8 EmptySam 29 Juin 2013, 11:36


DÉBUT DU CHAPITRE 6 : « LA NAISSANCE DE JÉSUS-CHRIST : HUMANITÉ, DIVINITÉ. »

RAPPEL DU SOMMAIRE.

1. LA CRÉATION. De 13 milliards d'années à – 3000.
2 . ABRAHAM ET LES PATRIARCHES. De -3000 à -1700.
3 . L'EXODE ET L'INSTALLATION DES HÉBREUX EN CANAAN. De – 1700 à 1025.
4 . LES DEUX ROYAUMES HÉBRAÏQUES : DAVID, SALOMON, LA REINE DE SABA... De -1025 à -727.
5 . LA CROYANCE EN UN DIEU DES COMBATS : LE DERNIER ROYAUME HÉBRAÏQUE, CELUI DE JUDA, MET LA BIBLE PAR ÉCRIT. De 727 à – 7.


6 . LA NAISSANCE DE JÉSUS-CHRIST : HUMANITÉ, DIVINITÉ. De -7 à 30.

7 . LE CHRIST ET LA LOI : IL LA MAINTIENT POUR LES JUIFS, L'ACCOMPLIT ET LA TRANSGRESSE AVEC SES DISCIPLES. De l'an 31 à l'an 33.
8 . LE CHRIST INSTAURE LA NOUVELLE ALLIANCE POUR L'HUMANITÉ. Avril 33.
9 . LES DÉBUTS DE L'ÈRE CHRÉTIENNE. De l'an 33 à 130.
10 . LES RELIGIONS PRÉ-ISLAMIQUES. De 130 à 610.
11 . MOHAMED À LA MECQUE. De 610 à 622.
12 . MOHAMED À MÉDINE. De 622 à 632.
13 . DEUX CIVILISATIONS S’AFFRONTENT. De 632 à 1099.
14 . DEUX VISIONS DE LA SCIENCE.  De 1099 à 1798.
15 . POLITIQUE, LA DÉMOCRATIE : JUSTICE... ÉGALITÉ ET LIBERTÉ. De 1798 à nos jours.
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Pierresuzanne

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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 8 EmptySam 29 Juin 2013, 11:46

6 . LA NAISSANCE DE JÉSUS-CHRIST : HUMANITÉ, DIVINITÉ. De -7 à 30.


6. 1. PENDANT QU'HÉRODE BÂTIT LE TEMPLE LE PLUS GRAND DU MONDE, JÉSUS CHRIST NAÎT DANS UNE ÉTABLE À BETHLÉEM.
À l'opposé du Temple somptueux de Jérusalem, le messie doit naître à Bethléem. Bourgade insignifiante, c'est la terre d'origine de David : « Et toi, Bethléem-Ephrata, petite parmi les clans de Juda, c'est de toi que sort pour moi celui qui doit gouverner Israël. » ( Michée 5, 1-3). Ainsi l'affirme cette prophétie du VIIIe siècle avant JC.

Bethléem signifierait « Maison du pain », comme en anticipation de ce que le Christ dira sur lui-même : « Je suis le pain vivant. » (Jean 6, 51). Symboliquement, nous voyons déjà dans cette naissance à Bethléem les grandes lignes du message du Christ. Il naît au sein d'une famille pauvre et aimante. Il va renverser la vision spirituelle du peuple élu basée sur l'attente du succès militaire. La pauvreté prime sur l'ostentation de la richesse et l'amour sur le pouvoir. Il va offrir une Nouvelle Alliance au monde, centrée sur l'Eucharistie - « le Pain de vie » - et non plus sur les sacrifices d'animaux au Temple de Jérusalem. Jésus, le Messie, naît au lieu d'origine de sa famille et non à Jérusalem. Le culte va être décentralisé et devenir spirituel, chacun devenant le Temple de Dieu : «  Dieu est Esprit, et ceux qui adorent, c’est en esprit et en vérité qu’ils doivent adorer. » (Jean 4, 24).  

Pour les chrétiens, Jésus est Dieu fait homme. Pour eux, opposer à cette conviction la Toute-puissance de Dieu, n'est pas logique. En effet, si Dieu est Tout-puissant, pourquoi douter de Sa capacité à se faire petit enfant ?
En se faisant fragile et humble comme un enfant nouveau né, Dieu rejoint Son peuple dans ce qu'il a de plus faible. Aux yeux des chrétiens, les hommes ne seront plus jamais seuls. De cette rencontre naît une espérance absolue pour l'humanité : malgré sa misère, sa précarité et sa souffrance, elle sait que Dieu a vécu la même pauvreté.
Mais au delà de cette simple proximité, l'expérience de cette rencontre va modifier pour toujours la spiritualité. Jean, le disciple bien aimé, l’Évangéliste, en a fait l'expérience. À la fin de sa vie, il en donne un témoignage surprenant : « Quand nous le verrons tel qu'Il est, nous deviendrons semblables à Lui » (1 Jean 3, 2) ! Étonnante proclamation. Contempler Dieu permettrait d'être sanctifié et de Lui ressembler. Et contempler Dieu en la personne de Jésus fait homme, est devenu si facile. C’est comme si l'homme, en contemplant le Christ, n'aspirait plus qu'à conserver de lui-même que ce qui est semblable à Dieu, abandonnant son péché comme un surplus sans intérêt. Il ne s'agit plus d'obéir à des rituels pour être sauvé, mais de rencontrer Jésus et de le rencontrer en vérité dans la réalité de sa vie humaine racontée par les évangiles. Cela suffit pour être modifié, sanctifié, et finalement ressembler à Dieu ! Tel est le témoignage de Jean et telle sera l'expérience spirituelle des chrétiens.
« Dieu s'est fait semblable à nous, pour que nous devenions semblables à Lui », expliquent les pères de l’Église.  De cette rencontre entre Dieu fait homme et l'humanité, naît une espérance absolue. L'humanité est conduite à la divinité par Celui qui est venu vers l'humanité. Jésus créé un pont que rien ne pourra rompre : un ère nouvelle commence. C'est la spécificité du christianisme qui suscite scandale et incompréhension chez les non chrétiens.

Isaïe (9, 1-6) l'avait annoncé et cela se réalise : « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu une grande lumière. Sur les habitants du sombre pays, une lumière a resplendi. Tu as multiplié la nation, tu as fait croître sa joie... Car un enfant nous est né, un fils nous a été donné, il a reçu le pouvoir sur ses épaules et on lui a donné ce nom : Conseiller-merveilleux, Dieu-fort, Père éternel, Prince de la Paix, pour que s'étende le pouvoir dans une paix sans fin sur le trône de David et sur son royaume pour l'établir et pour l'affermir dans le droit et la justice. Dès maintenant et à jamais, l'amour jaloux de Yahvé Sabaot fera cela. ».

Le Messie est Dieu, telle est la conviction des chrétiens. Isaïe l'avait prophétisé sept siècles avant sa naissance : le « fils qui nous est donné » est nommé « Dieu-fort » !

« Joseph aussi monta de Galilée, de la ville de Nazareth en Judée, à la ville de David, qui s'appelle Bethléem, - parce qu'il était de la maison et de la lignée de David - afin de se faire recenser avec Marie, sa fiancée qui était enceinte. Or, il advint, comme ils étaient là, que les jours furent accomplis où elle devait enfanter. Elle enfanta son fils premier-né, l'enveloppa de langes et le coucha dans une crèche parce qu'ils manquaient de place dans la salle. Il y avait dans la même région des bergers qui vivaient aux champs et gardaient leurs troupeaux durant les veilles de la nuit. L'Ange du Seigneur se tint près d'eux et la gloire du Seigneur les enveloppa de sa clarté : ils furent saisi d'une grande crainte. Mais l'ange leur dit « Soyez sans crainte, car voici que je vous annonce une grande joie : aujourd'hui vous est né un Sauveur, qui est le Christ Seigneur, dans la ville de David... Les bergers … vinrent donc en hâte et trouvèrent Marie, Joseph et le nouveau-né couché dans la crèche. » (Luc 2, 4-16).

Les bergers, pauvres, incultes et isolés, sont les premiers à apprendre la nouvelle de l'ange :

« JE VOUS ANNONCE UNE GRANDE JOIE : AUJOURD'HUI VOUS EST NÉ UN SAUVEUR ! »
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Pierresuzanne

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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 8 EmptyDim 30 Juin 2013, 10:19

6. 2. COMMENT DATER LA NAISSANCE DE JÉSUS ? LA MORT D'HÉRODE EN - 4.

Le calendrier chrétien débute théoriquement à la naissance de Jésus.
Mais, il a été mis en place au VIe siècle, par un moine savant nommé Denys.
Dans l'antiquité, chaque pays avait son propre calendrier et faisait parfois commencer un nouveau décompte au début de chaque règne : « Ceci s'est passé la 7e année du règne de Ramsès », « la 3 année du règne de Cyrus », etc ... D'autres, comme les romains, faisaient débuter le décompte à la fondation de Rome et les juifs à la date supposée de la Création du monde, soit 3760 ans avant « Jésus-Christ ».
La plupart des peuples du moyen-orient, et en particulier les romains et les juifs, utilisaient des calendriers dits « luni-solaires ». Une année comportait 12 mois lunaires de 28 jours, auxquels était ajouté, tous les 3 ans, un mois intercalaire pour retrouver une année de 365 jours un quart en moyenne qui correspond au temps qu'il faut à la terre pour faire le tour du soleil. Chaque peuple choisissait le moment et la longueur de ce mois intercalaire. La longueur des années était donc variable et non coordonnée entre les pays. De plus, selon les civilisations, les années commençaient à des moments différents de l'année : pour les Juifs en septembre et pour les romains au début d'un nouveau règne. Au VIe siècle, Denys a compilé plusieurs de ces calendriers et, selon les vérifications modernes, il s'est trompé de 7 ans. L'an 1 du calendrier de Denys a été définitivement conservé. La chronologie des événements importants, des actions des hommes illustres et des règnes des souverains sont ainsi décalés de 7 ans... et Jésus se trouve être né en 7 « avant Jésus Christ » !

Comment a-t-on déterminé cette date ?
Luc nous dit que Jésus est né pendant le règne d'Hérode le Grand (Luc 1, 5). L'analyse de documents antiques permet de dater la mort d'Hérode avec précision : il est mort en -4 :

- une révolte éclate pendant la dernière maladie d'Hérode, quand ses sujets le croient déjà mort. Flavius Josèphe dit qu' « en cette même nuit, eut lieu une éclipse de lune. » (Antiquités juives, l. XVII, c. VI, § 4).
- Hérode décède juste avant la fête de Pâques de la même année (Antiquités juives : l. XVII, ch. IX, § 3) , trente-sept ans après avoir été déclaré, à Rome, roi des Juifs, et trente-quatre ans après avoir chassé Antigone (Antiquités juives : l. XVII, ch. VIII, § 1.).

Kepler, en premier, a calculé que la mort d'Hérode est datée de 4 avant JC. C'est, en effet, la seule année où une éclipse de lune se produit juste avant Pâque. L'éclipse a eu lieu le 13 mars et Pâque a été fêtée cette année-là, le 11 avril, c'est-à-dire 29 jours après (Conf. Le Mém. de Fréret : Éclaircissement sur l’année et sur le temps précis de la mort d'Hérode le Grand, roi de Judée. Mém. de l'Académie des Inscript. et B. L., t. XXI (ancien recueil), 29 mars 1748, p. 278-298. Paris, 1754.).

Jésus serait donc né avant - 4, date de la mort d'Hérode.

D'autres éléments de Luc permettent plus de précision :
L'évangéliste Luc donne des noms propres très précis pour soutenir l’authenticité de son Évangile et de ses Actes des Apôtres. Luc lui-même explique qu'il a soigneusement interrogé les témoins (Luc 1, 2-3). Il est possible, que malgré sa bonne foi, il se soit trompé ; mais des inscriptions latines vieilles de 2000 ans ont corroboré certaines de ses affirmations.

Luc date la naissance du Christ en citant les puissants qui règnent alors : « Or, en ces jours-là, un décret parut de la part de César Auguste pour que toute la terre se fasse enregistrer. Ce premier enregistrement eut lieu alors que Quirinius était gouverneur de Syrie » (Luc 2, 1-2).

Nous sommes maintenant à la recherche du moment où un « premier recensement » est ordonné par un certain « Quirinius, gouverneur en Syrie ».
Le Testament de l'empereur Auguste, rédigé en 14, donne d'utiles précisions. Il a été conservé jusqu’à nos jours, car il a été gravé dans les temples de tout l'empire. L'exemplaire le plus complet a été découvert au XVIe siècle à Ankara, l'antique Ancyre, dans l'actuelle Turquie.
Au milieu de multiples informations sur son règne, Auguste signale qu'il a reçu la prêtrise lors du consulat de Quirinius, entre -12 et -10 (Res Gestae 10). Quirinius était donc consul à Rome en -10 et il arrive en Syrie forcement plus tard. Quirinius aurait-il accompli un mandat de gouverneur de Syrie entre la fin de son consulat à Rome et -4, la mort d'Hérode ? Ou plus tard ? Il est à noter que Flavius Josèphe signale qu'un nommé Quintilius Varus occupait la fonction de gouverneur de Syrie juste avant la mort d'Hérode le Grand (La guerre des Juifs, livre XXXI, 5).
Auguste précise dans son testament qu'il a ordonné plusieurs recensements tout au long de son règne. Un de ces recensement a été particulièrement remarqué, celui de 6 après Jésus Christ. Il a entraîné de nombreux troubles car il s'agissait de définir et d'encaisser l’impôt. Un siècle plus tard, les auteurs latins antiques (Tacite, Suétone) le racontent en détail : révolte populaire, émeutes, crucifixion des meneurs, et finalement destitution du fils d’Hérode, le tétrarque de Judée. Mais plusieurs recensements avaient eu lieu dans les 25 années précédentes.
Les auteurs antiques, Suétone et Tacite évoquent eux-aussi Quintilius Varus, légat de Syrie au tournant du siècle, puis ils signalent que Quirinius est en poste en Syrie lors du recensement de 6. On en avait conclu que le mandat de Quirinius, cité par Luc, avait suivi celui de Varus qui était en fonction à la mort d'Hérode.
Selon cette première analyse, la chronologie proposée par Luc devenait impossible : Hérode est mort en -4 (c'est démontré), alors que Varus était gouverneur de Syrie ; et un recensement sous Quirinius s'est déroulé en 6, comme en témoignent les auteurs romains antiques. Jésus ne peut donc pas naître à la fois sous Hérode le grand et au moment du recensement de 6 sous Quirinius !

Et pourtant, Luc parle du « premier » recensement sous Quirinius (Luc 2, 1-2). N'y aurait-il pas eu un premier recensement de la province de Syrie avant celui de l'an 6 ?
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Curiousmuslim

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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 8 EmptyDim 30 Juin 2013, 13:11

Je n'arrive pas a retrouve une reponse d'Azdan qui montre que Jesus pbsl est ne 25 ans avant le debut d calendrier gregorien.
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azdan





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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 8 EmptyDim 30 Juin 2013, 14:21

Curiousmuslim a écrit:
Je n'arrive pas a retrouve une reponse d'Azdan qui montre que Jesus pbsl est ne 25 ans avant le debut d calendrier gregorien.
   il faut examiner deux faits:

1. le recensement,
2. le moment où Luc le place.





1. Le recensement . L'histoire profane ne sait
rien d'un recensement ordonné par Auguste pour toute la terre, c-à-d.
pour tout l'empire. Tacite (Ann., I, 11) raconte qu'après la mort
d'Auguste, Tibère se fit apporter un registre, ouvrage d'Auguste, qui
contenait l'état des richesses de l'empire, le nombre des citoyens et
des alliés sous les armes, etc., mais c'est autre chose que la mesure
indiquée Lu 2:1. Ce que nous savons, c'est qu'à cette époque il
y eut des recensements dans les Gaules, en Egypte et en Syrie; comme
la Palestine avait avec la Syrie un certain lien administratif (voir
Gouverneur), n'est-il pas naturel que l'on ait fait pour la Palestine
ce que l'on faisait pour la Syrie? Mais--et c'est ici une autre
objection que l'on fait à la valeur historique de Lu 2:1


--Joseph n'était pas obligé de se rendre à Bethléhem: c'est au
lieu de son domicile, non de son origine, qu'il devait se faire
inscrire. Imparfaitement renseignés comme nous le sommes sur les
circonstances particulières des parents de Jésus, nous ne pouvons
déclarer péremptoirement impossible un voyage surprenant, mais pas
pour autant inexplicable. Depuis quand les ancêtres de Joseph, Joseph
lui-même avaient-ils quitté Bethléhem pour s'établir à Nazareth? Nous
l'ignorons. Si Joseph avait conservé quelque fonds de terre à
Bethléhem, il pouvait avoir intérêt à ce que ses droits personnels
fussent établis par l'autorité romaine. Il est naturel qu'il ait pris
Marie avec lui dans la situation où elle se trouvait; il n'a pas
voulu l'abandonner quelques semaines avant la naissance du petit
enfant. Enfin, on dit qu'au moment où Hérode était encore vivant,
Rome ne devait ni ne pouvait intervenir dans les affaires de Judée,
ni ordonner une mesure comme celle-là, dans le territoire d'un roi
associé de Rome. Cette objection perd de sa valeur si l'on tient
compte des faits racontés dans l'article cité plus haut: Hérode était
vassal de Rome; ses sujets avaient été forcés de prêter serment
d'allé geance à César en même temps qu'au roi; ce qui suppose que le
pays est envisagé par Rome comme sujet auquel on tient à faire sentir
qu'il n'est pas libre. Enfin, les circonstances étaient telles qu'il
était de bonne administration de connaître la contrée, en vue de
troubles toujours possibles. Les objections faites ne sont pas de
nature à emporter la conviction.


2. L'époque du recensement . Là-dessus, la
difficulté est tout autrement grande, attendu qu'au moment où
Quirinius était gouverneur de Syrie, Hérode était' mort (printemps 4
av. J.-C.). Quirinius aurait-il été deux fois gouverneur, c-à-d. 3/2
av. J.-C, et 6 ap. J.-C? Ce n'est pas impossible. Mais même ainsi, la
concordance des dates n'est pas établie; il est impossible
d'attribuer une autorité suffisante aux renseignements de FI Josèphe;
ils doivent toujours être vérifiés avec soin. On a trouvé à Antioche
de Pisidie (voir art.) une inscription qui amène les savants à fixer
la date du gouvernement de Quirinius d'une autre manière qu'on ne
croyait jusqu'ici. Il aurait été gouverneur de 10 à 7 av. J.-C. Ce
fait remet en question le problème que l'on croyait pouvoir résoudre
de façon approximative. Il convient d'attendre de nouvelles
découvertes. Que Quirinius ait été gouverneur de Syrie, une
inscription du temps d'Auguste le déclare et confirme Lu 2:2,
tandis que Josèphe ne lui donne jamais son titre officiel: legatus
Augusti pro proetore, 
ce qui prouve à tout le moins son peu

d'exactitude en cette affaire. On trouvera Rev. Bibl., 1911, n°
1, un article (Lagrange) et dans les Commentaires, les renseignements
bibliographiques nécessaires à l'étude complète d'un sujet
particulièrement difficile. Josèphe est très insuffisamment renseigné
sur toute cette époque de l'histoire; son récit est d'une surprenante
brièveté. Voir Chronol. du N.T., I, 1. Ern. M.




  Je te donnerai plus de détail l'après midi , sur cette question , et comment j'ai développé mon Hypothèse .
 
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Curiousmuslim

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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 8 EmptyDim 30 Juin 2013, 20:25

azdan a écrit:
Curiousmuslim a écrit:
Je n'arrive pas a retrouve une reponse d'Azdan qui montre que Jesus pbsl est ne 25 ans avant le debut d calendrier gregorien.
   il faut examiner deux faits:

1. le recensement,
2. le moment où Luc le place.





1. Le recensement . L'histoire profane ne sait
rien d'un recensement ordonné par Auguste pour toute la terre, c-à-d.
pour tout l'empire. Tacite (Ann., I, 11) raconte qu'après la mort
d'Auguste, Tibère se fit apporter un registre, ouvrage d'Auguste, qui
contenait l'état des richesses de l'empire, le nombre des citoyens et
des alliés sous les armes, etc., mais c'est autre chose que la mesure
indiquée Lu 2:1. Ce que nous savons, c'est qu'à cette époque il
y eut des recensements dans les Gaules, en Egypte et en Syrie; comme
la Palestine avait avec la Syrie un certain lien administratif (voir
Gouverneur), n'est-il pas naturel que l'on ait fait pour la Palestine
ce que l'on faisait pour la Syrie? Mais--et c'est ici une autre
objection que l'on fait à la valeur historique de Lu 2:1


--Joseph n'était pas obligé de se rendre à Bethléhem: c'est au
lieu de son domicile, non de son origine, qu'il devait se faire
inscrire. Imparfaitement renseignés comme nous le sommes sur les
circonstances particulières des parents de Jésus, nous ne pouvons
déclarer péremptoirement impossible un voyage surprenant, mais pas
pour autant inexplicable. Depuis quand les ancêtres de Joseph, Joseph
lui-même avaient-ils quitté Bethléhem pour s'établir à Nazareth? Nous
l'ignorons. Si Joseph avait conservé quelque fonds de terre à
Bethléhem, il pouvait avoir intérêt à ce que ses droits personnels
fussent établis par l'autorité romaine. Il est naturel qu'il ait pris
Marie avec lui dans la situation où elle se trouvait; il n'a pas
voulu l'abandonner quelques semaines avant la naissance du petit
enfant. Enfin, on dit qu'au moment où Hérode était encore vivant,
Rome ne devait ni ne pouvait intervenir dans les affaires de Judée,
ni ordonner une mesure comme celle-là, dans le territoire d'un roi
associé de Rome. Cette objection perd de sa valeur si l'on tient
compte des faits racontés dans l'article cité plus haut: Hérode était
vassal de Rome; ses sujets avaient été forcés de prêter serment
d'allé geance à César en même temps qu'au roi; ce qui suppose que le
pays est envisagé par Rome comme sujet auquel on tient à faire sentir
qu'il n'est pas libre. Enfin, les circonstances étaient telles qu'il
était de bonne administration de connaître la contrée, en vue de
troubles toujours possibles. Les objections faites ne sont pas de
nature à emporter la conviction.


2. L'époque du recensement . Là-dessus, la
difficulté est tout autrement grande, attendu qu'au moment où
Quirinius était gouverneur de Syrie, Hérode était' mort (printemps 4
av. J.-C.). Quirinius aurait-il été deux fois gouverneur, c-à-d. 3/2
av. J.-C, et 6 ap. J.-C? Ce n'est pas impossible. Mais même ainsi, la
concordance des dates n'est pas établie; il est impossible
d'attribuer une autorité suffisante aux renseignements de FI Josèphe;
ils doivent toujours être vérifiés avec soin. On a trouvé à Antioche
de Pisidie (voir art.) une inscription qui amène les savants à fixer
la date du gouvernement de Quirinius d'une autre manière qu'on ne
croyait jusqu'ici. Il aurait été gouverneur de 10 à 7 av. J.-C. Ce
fait remet en question le problème que l'on croyait pouvoir résoudre
de façon approximative. Il convient d'attendre de nouvelles
découvertes. Que Quirinius ait été gouverneur de Syrie, une
inscription du temps d'Auguste le déclare et confirme Lu 2:2,
tandis que Josèphe ne lui donne jamais son titre officiel: legatus
Augusti pro proetore, 
ce qui prouve à tout le moins son peu

d'exactitude en cette affaire. On trouvera Rev. Bibl., 1911, n°
1, un article (Lagrange) et dans les Commentaires, les renseignements
bibliographiques nécessaires à l'étude complète d'un sujet
particulièrement difficile. Josèphe est très insuffisamment renseigné
sur toute cette époque de l'histoire; son récit est d'une surprenante
brièveté. Voir Chronol. du N.T., I, 1. Ern. M.




  Je te donnerai plus de détail l'après midi , sur cette question , et comment j'ai développé mon Hypothèse .
 

HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 8 2129354088  azdan ,

Est ce que tu as suprime le sujet a propos du memorial "la sainte scene"? je ne le retrouve plus.

Et j'ai une question , est ce que Jesus aurait ete eleve a l'age de 25+30=55 ans?
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othy

othy



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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 8 EmptyDim 30 Juin 2013, 20:47

Curiousmuslim a écrit:
azdan a écrit:

   il faut examiner deux faits:

1. le recensement,
2. le moment où Luc le place.





1. Le recensement . L'histoire profane ne sait
rien d'un recensement ordonné par Auguste pour toute la terre, c-à-d.
pour tout l'empire. Tacite (Ann., I, 11) raconte qu'après la mort
d'Auguste, Tibère se fit apporter un registre, ouvrage d'Auguste, qui
contenait l'état des richesses de l'empire, le nombre des citoyens et
des alliés sous les armes, etc., mais c'est autre chose que la mesure
indiquée Lu 2:1. Ce que nous savons, c'est qu'à cette époque il
y eut des recensements dans les Gaules, en Egypte et en Syrie; comme
la Palestine avait avec la Syrie un certain lien administratif (voir
Gouverneur), n'est-il pas naturel que l'on ait fait pour la Palestine
ce que l'on faisait pour la Syrie? Mais--et c'est ici une autre
objection que l'on fait à la valeur historique de Lu 2:1


--Joseph n'était pas obligé de se rendre à Bethléhem: c'est au
lieu de son domicile, non de son origine, qu'il devait se faire
inscrire. Imparfaitement renseignés comme nous le sommes sur les
circonstances particulières des parents de Jésus, nous ne pouvons
déclarer péremptoirement impossible un voyage surprenant, mais pas
pour autant inexplicable. Depuis quand les ancêtres de Joseph, Joseph
lui-même avaient-ils quitté Bethléhem pour s'établir à Nazareth? Nous
l'ignorons. Si Joseph avait conservé quelque fonds de terre à
Bethléhem, il pouvait avoir intérêt à ce que ses droits personnels
fussent établis par l'autorité romaine. Il est naturel qu'il ait pris
Marie avec lui dans la situation où elle se trouvait; il n'a pas
voulu l'abandonner quelques semaines avant la naissance du petit
enfant. Enfin, on dit qu'au moment où Hérode était encore vivant,
Rome ne devait ni ne pouvait intervenir dans les affaires de Judée,
ni ordonner une mesure comme celle-là, dans le territoire d'un roi
associé de Rome. Cette objection perd de sa valeur si l'on tient
compte des faits racontés dans l'article cité plus haut: Hérode était
vassal de Rome; ses sujets avaient été forcés de prêter serment
d'allé geance à César en même temps qu'au roi; ce qui suppose que le
pays est envisagé par Rome comme sujet auquel on tient à faire sentir
qu'il n'est pas libre. Enfin, les circonstances étaient telles qu'il
était de bonne administration de connaître la contrée, en vue de
troubles toujours possibles. Les objections faites ne sont pas de
nature à emporter la conviction.


2. L'époque du recensement . Là-dessus, la
difficulté est tout autrement grande, attendu qu'au moment où
Quirinius était gouverneur de Syrie, Hérode était' mort (printemps 4
av. J.-C.). Quirinius aurait-il été deux fois gouverneur, c-à-d. 3/2
av. J.-C, et 6 ap. J.-C? Ce n'est pas impossible. Mais même ainsi, la
concordance des dates n'est pas établie; il est impossible
d'attribuer une autorité suffisante aux renseignements de FI Josèphe;
ils doivent toujours être vérifiés avec soin. On a trouvé à Antioche
de Pisidie (voir art.) une inscription qui amène les savants à fixer
la date du gouvernement de Quirinius d'une autre manière qu'on ne
croyait jusqu'ici. Il aurait été gouverneur de 10 à 7 av. J.-C. Ce
fait remet en question le problème que l'on croyait pouvoir résoudre
de façon approximative. Il convient d'attendre de nouvelles
découvertes. Que Quirinius ait été gouverneur de Syrie, une
inscription du temps d'Auguste le déclare et confirme Lu 2:2,
tandis que Josèphe ne lui donne jamais son titre officiel: legatus
Augusti pro proetore, 
ce qui prouve à tout le moins son peu

d'exactitude en cette affaire. On trouvera Rev. Bibl., 1911, n°
1, un article (Lagrange) et dans les Commentaires, les renseignements
bibliographiques nécessaires à l'étude complète d'un sujet
particulièrement difficile. Josèphe est très insuffisamment renseigné
sur toute cette époque de l'histoire; son récit est d'une surprenante
brièveté. Voir Chronol. du N.T., I, 1. Ern. M.




  Je te donnerai plus de détail l'après midi , sur cette question , et comment j'ai développé mon Hypothèse .
 

HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 8 2129354088   azdan ,

Est ce que tu as suprime le sujet a propos du memorial "la sainte scene"? je ne le retrouve plus.

Et j'ai une question , est ce que Jesus aurait ete eleve a l'age de 25+30=55 ans?

Hassan al-Basri dit : « Jésus avait 34 ans », tandis que Sa’id bin Moussayyib dit : « Il avait 33 ans », lorsqu’il fut élevé vers les cieux.
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azdan





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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 8 EmptyDim 30 Juin 2013, 20:58

Curiousmuslim a écrit:

HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 8 2129354088   azdan ,

Est ce que tu as suprime le sujet a propos du memorial "la sainte scene"? je ne le retrouve plus.

Et j'ai une question , est ce que Jesus aurait ete eleve a l'age de 25+30=55 ans?
  J'ai pas eu le temps pour te répondre , demain inchaallah je reviendrai sur cette question , à tête reposé
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azdan





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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 8 EmptyDim 30 Juin 2013, 21:00

othy a écrit:

Hassan al-Basri dit : « Jésus avait 34 ans », tandis que Sa’id bin Moussayyib dit : « Il avait 33 ans », lorsqu’il fut élevé vers les cieux.

  Merci othy pour les infos , mais demain inchaallah , je reviendrai dans un sujet ouvert sur la datation de jésus , et tout se qui a était dit sur son sujet , en plus de quelques hypothèses , je veux dire théories que j'ai élaboré à ce sujet .
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Pierresuzanne

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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 8 EmptyLun 01 Juil 2013, 12:43

6. 3. LA PLAQUE FUNÉRAIRE DITE D'APAMÉE PERMET-ELLE DE DATER PLUS PRÉCISÉMENT LA NAISSANCE DU CHRIST ?

Luc s'est-il trompé ? Le Christ est-il né pendant le règne d'Hérode le Grand ? Ou bien est-il né en 6 « après JC », au moment du recensement qui a entraîné tant de troubles que plus de 100 ans après les auteurs romains en parlent encore ?

L'analyse d'une plaque funéraire apporte d'autres éléments :

L'inscription dite d'Apamée
(CIL III 6687; ILS 2683) a été retrouvée à Venise au XIXe siècle. C'est une plaque funéraire en marbre. Par convention, les événements sur les plaques funéraires sont relatés par ordre chronologique.
L'inscription de la plaque d'Apamée dit : « Q[uintus] Aemilius Secundus f[ils] de Q[uintus], de la tribu Pal[atina] (qui a servi) dans les camps du divin Aug[uste] sous P. Sulpicius Quirinius, légat de César en Syrie, décoré des distinctions honorifiques, préfet de la cohorte 1er Aug[usta], préfet de la cohorte II Classica. En outre, par ordre de Quirinius j'ai fait le recensement, de 117 mille citoyens d'Apamée. En outre, envoyé par Quirinius en mission, contre les Ituréens, j'ai pris leur citadelle sur le mont Liban. Et avant le service militaire, (j'ai été) préfet des ouvriers, détaché par deux co[nsul]s à l' « aerarium ». Et dans la colonie, questeur, édile à deux reprises, duumvir à deux reprises, pontife.
Ici ont été déposés Q[uintus] Aemilius Secundus f[ils] de Q[uintus], de la tribu Pal[atina] (mon) f[ils] et Aemilia Chia (mon) affranchie. Ce m[onument] est exclu de l'h[éritage]
».

L'inscription d'Apamée nous apprend plusieurs choses. D'abord, Quintus a lutté contré les Ituréens pendant son mandat. Or, la conquête de la citadelle du mont Liban en Iturée a eu lieu avant la mort d'Hérode d'Hérode de Grand, puisque ce dernier a pu la léguer par testament, avec l'Iturée, à son fils Philippe (Flavius Josèphe, Antiquités judaïques XV, 10, § 3). Ensuite, le gouverneur de Syrie, avant la mort d'Hérode était donc bien Quirinius, puisque Quintus le cite comme celui qui gouverne la Syrie à son arrivée. Auparavant, on ne pensait pas que le mandat de gouverneur de Quirinius ait pu être aussi long, puisqu'il est également gouverneur de Syrie en 6 après JC, selon les auteurs romains Flavius Josèphe, Tacite et Suétone. Il est d'ailleurs possible qu'il n'ait pas accompli un mandat aussi long, mais deux mandats entre lesquels se serait intercalé le mandat de Varus. Et, pour finir, il y a bien eu, avant la mort d'Hérode, un recensement de la population dans la province de Syrie à laquelle  était rattachée Bethléem.

Avant la découverte de l'inscription d'Apamée, seul le récit de Luc parlait d'un recensement de la Judée avant la mort d'Hérode le Grand.
Suétone, Flavius Josèphe ou Tacite, qui écrivent à la fin du premier siècle ou au début du deuxième, avaient été beaucoup moins précis. Ils parlaient surtout du recensement de l'an 6, puisque les émeutes sanglantes qui l'avaient accompagné en avaient fait conserver le souvenir.

Il est donc possible que ce recensement des biens et des habitants non citoyens de l'empire se soit étendu sur 13 ans. Il aurait débuté après -9, puisqu'auparavant Quirinius était consul à Rome. Dans une première étape, aurait été réalisé un inventaire des biens et des personnes : il s'agissait de recenser  « le nombre des citoyens et des alliés sous les armes » (le Breviarium ; Tacite, Annales I, 11,4). Joseph et Marie ne sont pas citoyens, certes, mais des habitants non esclaves d'une province soumise à Rome. Ce premier recensement n'aurait entraîné aucun trouble, au point qu'un siècle plus tard, les auteurs romains n'avaient aucune raison d'en faire mention dans une chronique de l'empire. Seul Luc en parle puisque, à ses yeux, un événement exceptionnel y est associé : la naissance du Christ. La seconde partie du recensement aurait eu lieu en 6 pour fixer et percevoir l’impôt.

Pour résumer :
En -10, Quirinius termine un mandat de consul à Rome (Testament d'Auguste).
Puis Quirinius arrive en Syrie pour un premier mandat de gouverneur. Il charge Quintus du recensement des biens et des personnes dans sa province qui inclut la Judée (inscription d'Apamée).
Alors a lieu la naissance du Christ, lors de ce « premier » recensement (Luc 2, 2).
Varus remplace Quirinius et débute un mandat de gouverneur en Syrie juste avant la mort d'Hérode le Grand (Flavius Josèphe ,Tacite, Suétone).
En - 4, Hérode le Grand décède (Flavius Josèphe).
Varus achève son mandat ; il est remplacé par Quirinius qui accomplit un second mandat de gouverneur en Syrie.
Au cours de ce second mandat, Quirinius ordonne en 6 le recensement destiné à fixer l’impôt qui entraîne des émeutes (Tacite, Suétone, Flavius Josèphe).

Jésus serait donc né dans un intervalle allant de -9 à -4 avant JC
.
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Pierresuzanne

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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 8 EmptyMar 02 Juil 2013, 11:42

6. 4. LES MAGES : PEUT-ON DIRE PLUS PRÉCISEMENT À QUELLE DATE EST NÉ LE CHRIST ?

« Jésus étant né à Bethléem, au temps du roi Hérode, voici que des mages venus d'Orient arrivèrent à Jérusalem en disant : « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu, en effet, son astre à son lever... » L'ayant appris, le roi Hérode s'émut... Il assembla tous les grands prêtres avec les scribes et il s'enquérait du lieu où devait naître le Christ. « À Bethléem, lui dirent-ils... »
Alors Hérode manda secrètement les mages, se fit préciser par eux le temps de l'apparition de l'astre et les envoya à Bethléem en disant : « Allez vous renseigner exactement sur l'enfant ; et quand vous l'aurez trouvé, avisez-moi, afin que j'aille, moi aussi, lui rendre hommage. »
... Ils se mirent en route et voici que l'astre, qu'ils avaient vu à son lever, les précédait jusqu'à l'endroit où était l'enfant. À la vue de l'astre, ils se réjouirent d'une très grande joie. Entrant dans le logis, ils virent l'enfant avec Marie, sa mère, et, se prosternant, ils lui rendirent hommage ; puis, ils lui offrirent en présents de l'or, de l'encens et de la myrrhe. Après quoi, avertis en songe de ne point retourner chez Hérode, ils prirent une autre route pour rentrer dans leur pays.
» (Mathieu 2, 1-12).

Leurs noms de Melchior, Gaspard et Balthazar datent d'une légende du IXe siècle. On a supposé qu'ils étaient trois puisque trois cadeaux sont offerts à l'enfant saint. L'apparition de l'étoile pourrait être, elle aussi, une légende. Mais, l'astronomie moderne donne une étonnante confirmation aux évangiles.

En -7, Jupiter, Saturne étaient en conjonction : ils apparaissaient rassemblés vus de la terre et formaient un point extrêmement lumineux. Cette conjonction astronomique n'a lieu que tous les 754 ans.
À la naissance du Christ, les prêtres devins chaldéens de l'ancienne Babylone étaient toujours les meilleurs en astronomie et ce depuis 2000 ans. Ils notent que cette conjonction a eu lieu à 3 reprises au cours des années -7 et -6 . En 1925, l'archéologue Peter Schnabel en a retrouvé la preuve sur le site de Abbu-Habbah, près de Bagdad, dans l'antique site sumérien de Sippar. Une tablette en terre cuite décrit le calendrier de la conjonction de ces deux planètes*, Jupiter et Saturne. Les mages de Babylone connaissaient donc cette conjonction d'étoiles de -7 (« Jésus », p 462, Jean-Christian Petitfils, Librairie Arthème Fayard, 2011). Rien n'interdit qu'ils aient suivi son déplacement à la recherche de ce qu'elle annonçait.

Flavius Josèphe a raconté la rencontre des mages avec Hérode de façon beaucoup plus détaillée que les Évangiles. Le texte existe dans la version slavonne de Flavius Josèphe. Il parle d'au moins trois apparitions de l'étoile au cours de la même année. Cette étoile est chargée d’annoncer ce qui semble bien être un sauveur de l'humanité dans le langage de Flavius Josèphe : « L’image [de l'étoile] nous est apparue pour signifier la naissance d'un roi par lequel le monde entier serait maintenu. » (Flavius Josèphe slavon, Guerre des Juifs, 1, 400).

Hérode interroge les prêtres et les docteurs de la Loi juifs qui, toujours selon Flavius Josèphe, pourtant juif romanisé, auraient répondu que le Messie « naîtrait sans père » (« Guerre des Juifs en Slavon », Livre I, 19, Flavius Josèphe).

Le premier, Kepler a calculé le moment de cette conjonction de planètes pour établir la date de naissance du Christ. Les astronomes modernes ont  refait les calculs : la conjonction de Jupiter et de Saturne était parfaite en mai, octobre et décembre -7.

La naissance de Jésus a donc lieu en -7, et peut-être au printemps
, puisque les bergers gardaient leurs moutons dehors. « Il y avait dans la même région des bergers qui vivaient aux champs et gardaient leurs troupeaux durant les veilles de la nuit. » (Luc 2, 8). Si ce détail de l'évangile de Luc est exact, Jésus est donc né en mai -7.

Le choix du 25 décembre est un choix symbolique qui correspond à peu près au solstice d'hiver. Jésus, lumière du monde, est fêté  au moment où la lumière revient. Sa célébration prendra le relais des cultes païens du solstice. En effet, à partir du IIIe siècle, apparaîtra un culte, très populaire parmi les militaires, rendu au « Soleil Invaincu » qui sera célébré le 25 décembre. La date du 25 décembre sera donc choisie pour remplacer ce culte païen. Ce serait le pape Libère qui aurait fait ce choix en 354.
Quelle que soit la date réelle de la naissance du Christ, les chrétiens fêtent, ce jour-là, la naissance du Christ, personnage historique à l'existence incontestée.

Jésus est donc né 7 ans « avant JC ». Voilà l'hypothèse retenue par les chrétiens et en particulier par le pape Benoît XVI**.

Cette date de -7 convient aux chrétiens puisqu'elle permet de mettre en cohérence l’Évangile de Luc avec des événements historiques démontrés par des sources objectives, astronomiques ou épigraphiques.
Mais d'autres  maintiennent qu'il serait né en 6, au moment du fameux recensement qui a entraîné des émeutes.
La date de naissance du Christ ne peut pas être mieux précisée à ce jour. Néanmoins, le Christ demeure un personnage historique à l'existence incontestable et incontestée.

* : « Jésus », p 462, Jean-Christian Petitfils, Librairie Arthème Fayard, 2011.
** : « L'enfance de Jésus », Joseph Ratzinger, Flammarion, 2012.
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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 8 EmptyMer 03 Juil 2013, 12:24

6. 5. CONCEPTION VIRGINALE DE JÉSUS.

« Voici que la jeune fille nubile (la vierge) est enceinte et enfante un fils et elle lui donnera le nom d’Emmanuel. » (Isaïe 7, 14).
Ainsi, la naissance virginale du Messie a-elle été prophétisée dès le règne d’Ézéchias au VIIIe siècle. Dans la version hébraïque de la Bible, le terme exact désignant la mère du Messie est celui de « jeune fille nubile », et dans la Septante, le mot grec choisi au IIe siècle avant JC est celui de « vierge ». La traduction en grec semble davantage correspondre à l'avènement du Christ, né, non seulement d'une jeune fille tout juste pubère, mais également d'une jeune fille restée vierge. Cet argument suffira pour que les juifs abandonnent la version grecque de la Bible, après l'avènement du christianisme, pour revenir à la Bible hébraïque.
Luc (Luc 3, 23-38) et Matthieu (Mt 1, 1-17) présentent deux généalogies différentes pour Joseph. Ce sont donc les généalogies officielles de Jésus ... selon l'apparence de sa filiation humaine. Comme les deux évangélistes donnent  deux généalogies différentes : soit il s'agit de généalogies erronées, soit celle de Matthieu est la généalogie de Joseph et celle de Luc celle de Marie (Joseph y étant alors cité à la place de Marie ; en tant qu’époux, il prend la place de sa femme). Joseph et Marie descendraient donc tous les deux de David, mais par un fils différent : ainsi Jésus peut-il être le Messie. Il est probable que ces généalogies aient été rédigées dans ce seul but : confirmer que le Christ est bien le Messie, puisque fils de David.
La généalogie de la famille de Jésus présente donc sa part d'approximation dans les évangiles. Dans le Coran, l'origine de Marie est également ambiguë : elle serait la sœur d’Aaron et la fille d’Amran (S. 19, 28 et S. 66, 12). Cela correspond en fait à la famille de Moïse. Il semble que l'auteur du Coran confonde deux Myriam ayant vécu à 1300 ans d'écart. Au XIIIe siècle avant JC, Amran a trois enfants, Moïse, Aaron et leur sœur Myriam (Exode 15, 20). La mère de Jésus, Marie, a vécu 1300 ans après, et nulle par - en dehors du Coran - on ne lui signale de frères. Le Coran confond donc Myriam la sœur de Moïse et d'Aaron, les enfants d'Amran ; avec Marie, la mère de Jésus. Les exégètes musulmans expliquent que Marie, mère de Jésus est de la tribu d'Amran, et non directement sa fille. Néanmoins, cela n'explique pas comment Marie, mère de Jésus, peut être la sœur d'Aaron selon le Coran : « Sœur d'Aaron, ton père n'était pas un homme de mal et ta mère n'était pas une prostituée » ( S. 19, 28) ?
Pour la Sourate 19 (21), l’incarnation du Christ est  « une chose déjà décidée », Marie est prévenue mais elle ne donne pas son accord.

Sur ce point, l'évangile est différent : l'accord de Marie est indispensable. On voit là toute la distance qui existe entre la liberté chrétienne et la soumission musulmane. Dans les évangiles, l'ange ne quitte Marie qu'après qu'elle a accepté : « Le sixième mois, l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu à Nazareth, à une vierge fiancée à un homme du nom de Joseph de la maison de David ; et le nom de la vierge était Marie. Il entra et lui  dit : « Réjouis-toi, Marie, comblée de grâce, le Seigneur est avec toi. » À cette parole elle fut toute troublée, et elle se demanda ce que signifiait cette salutation. Et l’ange lui dit : « Sois sans crainte, Marie, tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici que tu concevras dans ton sein et enfanteras un fils, et tu l’appelleras du nom de Jésus. Il sera grand, et sera appelé Fils du Très-Haut. Le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père. Il régnera sur la maison de Jacob pour les siècles et son règne n’aura pas de fin. » Marie dit à l’ange : « Comment cela sera-t-il, puisque je ne connais pas d’homme ? » L’ange répondit : « L’Esprit-Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre. C’est pourquoi l’être saint qui naîtra sera appelé Fils de Dieu… Et voici qu’Élisabeth, ta parente, vient, elle aussi, de concevoir un fils dans sa vieillesse, et elle en est à son sixième mois, elle, qu’on appelait la stérile ; car rien n’est impossible à Dieu. »
Marie dit alors : « Je suis la servante du Seigneur : qu’il m’advienne selon ta parole. » Et l’ange la quitta
. » (Luc 1, 26-38).

La façon dont Marie répond à l’ange, en lui objectant sa virginité, fait penser qu’elle s’était engagée par un vœu de virginité perpétuelle malgré ses fiançailles avec Joseph. Si elle avait dû mener une vie conjugale normale, pourquoi se monter si surprise qu’un fils doive lui naître ? Elle n'avait aucune raison de penser que Joseph, ou elle même, ait été stérile.
Ce texte de Luc pourrait passer pour une reconstruction hagiographique tardive, la virginité de Marie serait alors  mythologique et symbolique... Les juifs se mariaient jeunes et transmettaient leur foi par la maternité. Les jeunes filles,  toutes sans exception, étaient mariées... du moins cela a été le cas au moyen-âge. Personne n’imaginait que le célibat consacré à Dieu ait pu exister chez les juifs il y a 2000 ans, jusqu’à ce que l’on découvre les manuscrits de Qumrân.
En effet, à Qumrân, ont été mis à jour des textes qui légiféraient sur le vœu de chasteté des vierges ou même de couples mariés. Il n’était donc pas exceptionnel qu’une jeune fille fiancée ce soit engagée à vivre chastement dans la virginité perpétuelle. C’était une possibilité reconnue et encadrée. Le père pouvait en fait lever l’engagement pris par une fille trop jeune et sans son accord *. Il est donc historiquement tout à fait possible que Marie ait été engagée dans un célibat perpétuel choisi.

Isaïe avait annoncé que le Messie naîtrait d'une vierge.
Les catholiques et les orthodoxes maintiennent que Marie est restée vierge après la naissance du Christ.
En effet, Marie et Joseph sont toujours vivants quand le Christ a 12 ans, mais ils ne lui ont donné aucun frère ou sœur comme semble en témoigner l'évangile de Luc sur la « recouvrance » au Temple (Luc 2, 41). Lors de ce pèlerinage pascal, quand le Christ a douze ans, il reste en arrière, dans le Temple, et ses parents le cherchent. Cet évangile ne signale alors aucun frère ou sœur les accompagnant. Les protestants croient, eux, que Joseph et Marie ont mené une vie conjugale normale après la naissance de Jésus, et qu'ils lui ont donné des frères et sœurs, comme semblent en témoigner les passages qui parlent d'eux (Mat 13, 55 ; Marc 3, 31 ; Marc 6, 3). Les catholiques considèrent qu'il s'agissait de cousins de Jésus - les enfants du frère du Joseph, Clopas, et de son épouse Marie - et certains orthodoxes que ce sont des enfants que Joseph aurait eu d'une première union.

* : « Jésus », Jean-Christian Petitfils, Librairie Arthème Fayard, 2011.
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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 8 EmptyJeu 04 Juil 2013, 12:52

6. 6. LES ANGES, JOSEPH : PATERNITÉ DIVINE / PATERNITÉ HUMAINE.

Il n'existe pas de preuve de l'existence des anges.
Mais les quatre évangiles les décrivent d'une façon originale et similaire.
Que ce soit chez Matthieu, Marc, Luc ou Jean, quatre auteurs ayant interrogé des témoins différents, on retrouve les mêmes particularités : les anges ne ressemblent pas aux hommes.
Les anges donnent l’impression de ne pas comprendre qu'un homme n'ait pas la certitude de l’existence de Dieu. Noyé dans le doute d’une foi qui est un choix, l’homme n’a pas de vision claire de Dieu. L’ange, lui, contemple éternellement Dieu et il n’est surpris par rien de ce qui est divin. Il comprend trop bien Dieu pour pouvoir comprendre les hommes.

Dans les Évangiles, les anges sont d’une naïveté pleine de brutalité ; ils ne prennent aucune précaution oratoire et ne se perdent pas en explications.
« Et l’ange la quitta » conclut le texte de l’Annonciation (Luc 1, 38). Dès que Marie a accepté de porter Jésus, la mission de l'ange est accomplie, il la quitte sans un salut.
La Sourate 19 (17-22) a la même sécheresse de ton pour raconter l'Annonce faite à Marie. Mais le style habituellement épuré du Coran ne permet pas de tirer de conclusion particulière.

Zacharie et Élisabeth sont âgés et sans enfant, quand l'ange Gabriel annonce à Zacharie la naissance de Jean Baptiste. Zacharie manifeste quelques doutes, ce que Gabriel n’admet pas. L'ange punit Zacharie en le rendant muet jusqu’à la circoncision de son fils Jean. Gabriel n'est pas patient (Luc 1, 20). Dans la Sourate 3 (39-41), le mutisme de Zacharie n'est qu'un signe de Dieu : le reproche de l'ange n’apparaît pas.

De même, l’ange enjoint en rêve à Joseph d'épouser Marie et lui donne plusieurs directives pour mettre Jésus à l’abri d'Hérode. Il ne se perd pas en explications inutiles malgré l'énormité de ce qu'il lui apprend. « L'Ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit : Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse : ce qui a été engendré en elle vient de l’Esprit-Saint et elle enfantera un fils auquel tu donneras le nom de Jésus, car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. » (Mt 1, 20-21).
Joseph avait décidé de vivre son mariage dans la chasteté, sinon comment  interpréter sa décision de répudier sa fiancée en secret ? Pour protéger Marie de la lapidation à laquelle l’exposait la conception de Jésus hors mariage, il avait choisi de l'épouser, mais sans consommer l'union : Marie aurait été « répudiée sans bruit » (Matthieu 1, 19). Marie et Joseph auraient ainsi donné l'apparence aux yeux du monde d'un couple marié : Joseph avait décidé que son mariage ne serait qu'une apparence. Dieu ne lui a donc pas imposé la chasteté. La mission de l’ange survient après que le choix de Joseph est fait. On reconnaît là toute la délicatesse de Dieu : Il respecte la liberté des hommes. Ses messagers sont d’une autre nature. Saints, soit, mais angéliques, ils font preuve d'efficacité, pas d'empathie, et Gabriel donne toute une série de consignes à Joseph pour mettre l'enfant Jésus à l’abri.
Joseph assumera jusqu'à sa mort la paternité humaine de Jésus. Mais cette paternité protectrice, si elle est utile et réelle, ne correspond pas à l'authentique filiation de Jésus. Quand le Christ a 12 ans, il reste au Temple de Jérusalem après le pèlerinage de la Pâque, au lieu de suivre ses parents sur le chemin du retour. Jésus va subtilement replacer la paternité de Joseph à sa juste place. Après trois jours de recherche, Marie et Joseph le retrouvent « au Temple, assis au milieu des docteurs »... sa mère lui dit : « Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ? Vois, ton père et moi nous te cherchons angoissés. » Et il leur dit : « Pourquoi me cherchiez-vous ? Ne saviez-vous pas que je dois être dans la maison de mon Père ? » (Luc 2, 46-49). En cela, Jésus, encore enfant, affirme déjà que Seul Dieu est son Père, et non pas Joseph. Il le fait néanmoins en acceptant la tutelle bienveillance de celui-ci. Jésus « redescendit alors avec eux (ses parents) et revint à Nazareth et il leur était soumis. » (Luc 2, 51)*.
Plus aucune mention ne sera faite de Joseph dans les Évangiles. Quand le Christ commence sa vie publique, Marie est veuve. Le rôle de Joseph est terminé : il s'est déroulé dans la bonté, le service et l'efficacité. Il se termine dans l'humilité du silence des Évangiles et l'effacement serein d'un père qui a conduit son fils adoptif à la maturité humaine et spirituelle. Rien dans la spiritualité de Joseph ne transpire le merveilleux : il n'exige aucun signe et marche humblement avec son Dieu. Joseph est un homme juste dans la lignée de l'Ancien Testament : « On t'a fait savoir homme ce qui est bien, ce que Yahvé réclame de toi, rien d'autre que d'accomplir la justice, d'aimer la bonté et de marcher humblement avec ton Dieu. » (Michée 6, 8). Quand un Ange parle à Joseph juste avant la naissance du Christ, c'est en rêve. Joseph n'a aucune apparition éveillée, mais il obéira néanmoins fidèlement aux ordres de l'Ange, donnés avec précision et sans explication inutile, pour mettre l'enfant à naître à l’abri : « Une fois réveillé, Joseph fit comme l'Ange du Seigneur lui avait prescrit » (Mat 1, 24).

Avec la même brutalité, les anges annonceront aux femmes que le Christ est ressuscité le matin de Pâques. Les anges ne se demandent pas si la nouvelle est crédible (Luc 24, 5-6). Marc (16, 3-8) signale que les anges veulent rassurer les femmes, mais en vain. Elles fuient, effrayées. Les anges ne sont pas méchants, mais ils ne comprennent ni le doute ni le chagrin.

La vérité de Dieu est pour eux aveuglante ; elle reste pour nous cécité de la foi.


Quatre auteurs ont parlé des anges de cette façon si originale. Comment imaginer qu'ils aient inventé la personnalité angélique, si différente de la nôtre et soient arrivés à la même description ?

Il n'exista pas plus de preuve de l’existence des anges qu'il n'en existe de l'existence de Dieu. Un croyant peut juste percevoir la cohérence du discours qui les concerne dans les 4 Évangiles.


Les anges annoncent la paternité de Dieu ; Joseph le père adoptif s'efface devant ce mystère divin, mais demeure l'allié indispensable de l'accomplissement du plan de Dieu.


* : « L'enfance de Jésus. », p. 178. Joseph Ratzinger, Benoit XVI. Flammarion, 2012.
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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 8 EmptyVen 05 Juil 2013, 11:56

6. 7. GÉOPOLITIQUE AU MOYEN-ORIENT AU DÉBUT DE L'ÈRE CHRÉTIENNE.


En -4 , à la mort d'Hérode le Grand, son royaume est partagé entre trois de ses fils survivants. Chacun devient alors éthnarque ou tétrarque d'une partie de son royaume, l'empereur Auguste leur ayant refusé le titre de roi.
Hérode Archélaos devient éthnarque de Judée et il gouverne jusqu'en 6. Son frère, Hérode Antipas, est tétrarque de Galilée jusqu’en 38 : il est donc le souverain de Joseph, de Marie et de Jésus qui vivent à Nazareth. Un autre fils d'Hérode le Grand, Philippe, est tétrarque d'Iturée et de Trachonitide, au sud de Damas, jusqu'en 34. Les fils d'Hérode le Grand pratiquent les mariages endogamiques. Hérode Antipas épouse l'ex femme de Philippe, la célèbre Hérodiade. Archélaos épouse l'ex femme d'un de ses demi frères, Alexandre. Ses unions incestueuses scandalisent les juifs car les premiers maris sont toujours vivants, ce qui contrevient à la Loi de Moïse.
Varus est gouverneur de Syrie au moment de la mort d'Hérode, puis il cède son poste à Quirinius pour un second mandat. De la Syrie où il représente l'empire romain, son mandat s'étend jusqu'en Terre sainte où il supervise les fils d'Hérode.

En 5, les Samaritains profanent le Temple de Jérusalem
en y jetant des ossements humains. Pour eux, le culte divin était rendu sur le mont Garizim. Il profanent sans état d'âme le Temple des juifs, leur unique lieu de culte de Jérusalem.
Hérode Archélaos, le jeune fils d'Hérode, règne en Judée de - 4 à 6 : son gouvernement est catastrophique. Il fait mater une première révolte par le gouverneur de Syrie : 2000 juifs sont crucifiés. Son règne se termine par la révolte juive suscitée par le second recensement, celui qui a pour objet de percevoir l’impôt en 6. De nouveaux massacres s'ensuivent. Hérode Archélaos est démis de ses fonctions par l'empereur Auguste et il termine sa vie loin de la Terre sainte. Il est remplacé par un préfet qui sert de relais local au gouverneur de Syrie. Ses frères restent en fonction. Au moment de la vie publique du Christ, seuls les romains gouvernent donc la Judée par l'intermédiaire d'un préfet. À Jérusalem, la capitale de la Judée, le pouvoir appartient aux romains.

Antipas, un autre fils d'Hérode, règne en Galilée. En 6, il mate une révolte à Sépphoris, la ville construite par Hérode le Grand. Plusieurs rebelles y sont crucifiés et la ville est détruite. Hérode Antipas décide alors d'y reconstruire sa capitale. De nombreux ouvriers affluent vers la ville. Il n'est pas impossible que Joseph, charpentier de son métier, y ait travaillé : la ville est à une heure et demie de marche de Nazareth. En fait, les évangiles ne parlent pas de l'enfance de Jésus. Les légendes ultérieures raconteront ses miracles débutés dès le berceau, mais ce sont des textes tardifs, postérieurs au deuxième siècle, dont nous reparlerons. Selon les évangiles, les habitants de Nazareth n’avaient rien perçu de surprenant chez lui : il est le fils du charpentier, et court dans les rues du village avec ses cousins et cousines, les enfants de Marie et de Clopas, le frère de Joseph (Mat 13, 54-56). En effet, selon les évangiles, Jésus est un homme authentique. Rien de surnaturel ne lui survient par hasard et, en particulier, il n'accomplit aucun miracle avant d'avoir débuté sa vie publique. Il apprend donc à marcher, à parler, à prier, à travailler et à respecter les usages et la Loi, comme n'importe quel enfant. Il joue, court et crie avec ses camarades dans les rues de Nazareth. Étant pleinement homme, ne peut-on pas supposer que, comme le fait chaque jeune homme, il a appris à discerner sa vocation en priant un Dieu qui, comme à chacun d'entre nous, semble parfois silencieux ? À sa naissance, Jésus sait-il qu'il est le Messie ; qu'il est le Fils de Dieu ?  Jésus est homme, et un homme réel, comme en témoignent ses connaissances qui sont celles de son temps. Il connaît les doutes et les souffrances de tout homme. Voilà la conviction chrétienne puisée dans la Bible : il est « semblable à nous en tout, à l'exception du péché » (Hébreux 4, 15). Or, ni la souffrance, ni le discernement, ni l'ignorance scientifique ne sont des péchés. En épousant la condition humaine, il semble logique de supposer qu'il a accepté de tâtonner à la recherche de sa vocation, comme nous le faisons tous. Néanmoins, on ne peut rien dire de ce cheminement : son intimité spirituelle avec Dieu - qu'il appelle son Père - reste inaccessible*. Si les évangiles le montrent fréquemment en prière, le contenu de ses prières est inconnu. Prétendre savoir à quel moment Jésus a pris conscience de sa vocation de Messie ou de sa divinité - s'il est Dieu comme le croient les chrétiens - tient de la pure supputation.

Entre 5 et 10, se situe la naissance de Saül/Paul de Tarse. Son père est juif, mais également citoyen romain. Paul est donc lui-même citoyen romain. Il ira vivre son adolescence à Jérusalem pour étudier la Thora auprès d'un pharisien célèbre, Gamaliel (Actes 22, 1-3).
En 14, le premier empereur romain, Auguste, décède : il a été divinisé de son vivant. Le testament d'Auguste est confié aux vestales et gravé dans des temples de tout l'empire. Plusieurs fragments ont été retrouvés et en particulier en Turquie qui possède la version la plus complète. Les différents recensements du règne y sont répertoriés. Quirinius y est cité.
En août 14, l'empereur Tibère succède à Auguste. Il décédera en 37. L'empereur Tibère règne donc sur l'empire romain au moment de la vie publique du Christ.

En 26, Ponce Pilate est nommé préfet de Rome en Judée. La Terre Sainte est maintenant une province impériale rattachée à la province sénatoriale de Syrie. L'administration de Ponce Pilate ne s’installe pas à Jérusalem, mais à Césarée Maritime, une ville fondée par Hérode sur le plan païen des villes romaines. Césarée Maritime est une ville luxueuse avec ses temples, ses gymnases, ses théâtres, ses thermes et un temple dédié à Auguste. L'existence réelle de Ponce Pilate n'a jamais été réellement remise en cause : les historiens du premier siècle, Philon d’Alexandre et Flavius Josèphe, l'ont cité dans leurs écrits. Mais surtout, on a retrouvé une pierre gravée portant son nom, le nom de Ponce Pilate dans le théâtre de Césarée Maritime. Cette pierre confirme que Ponce Pilate était bien préfet (et non procurateur) et que son mandat s'est déroulé sous l'empereur Tibère, puisqu'il raconte avoir fait construire un monument à la gloire de celui-ci. La pierre de Césarée a été découverte en 1961. Elle avait été réutilisée dans un édifice du IIe siècle.

En 30, les pouvoirs régaliens de Ponce Pilate se précisent : lui seul peut condamner à mort pour des crimes politiques, religieux ou de droit commun.


* : « L'enfance de Jésus. », Joseph Ratzinger, Benoit XVI. Flammarion, 2012.
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Pierresuzanne

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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 8 EmptySam 06 Juil 2013, 08:06

6. 8. EN 29, DÉBUTE DE LA PRÉDICATION DE JEAN LE BAPTISTE.

Selon les évangiles, Jean le Baptiste naît trois mois avant Jésus, donc en -7. Il est de la famille de Jésus puisque Élisabeth, sa mère, est une cousine de Marie. Sa mission prophétique est annoncée par un ange, avant même sa conception. C'est donc en -8 que son père Zacharie (Luc 1, 5-23) a reçu de l'Ange Gabriel l'annonce que sa femme, Élisabeth, déjà âgée, sera bientôt enceinte. L'avenir de l'enfant est décrit rapidement. Il est le nouvel Élie, empli d'Esprit Saint et il préparera le chemin du Messie. Cela est conforme à la prophétie de Malachie (3, 23) reçue au Ve siècle : « Voilà que Je (Yahvé) vais envoyer Élie le prophète, avant que n'arrive le jour de Yahvé, Grand et redoutable. ».

Jean débute sa vie prophétique avant Jésus.

Comme il était d'usage dans l’Antiquité pour dater un événement, Luc donne de nombreuses précisions sur les notables en place et il ne commet aucune erreur, ni sur les dirigeants politiques, ni sur les responsables religieux effectivement en place à ce moment. « L'an quinze du principat de Tibère César, Ponce Pilate étant gouverneur de Judée, et Hérode [Antipas] tétrarque de Galilée, Philippe son frère tétrarque du pays d'Iturée et de Trachonitide, et Lysanias tétrarque d'Abilène, sous le pontificat de Hanne et Caïphe, la parole de Dieu advint à Jean, fils de Zacharie, dans le désert. ». L'an 15 du règne de l'empereur Tibère à Rome va du 19 août 28 au 18 août 29 et, effectivement, Ponce Pilate était alors préfet de Judée. Le grand Prêtre Hanne, âgé mais toujours en vie, avait laissé l'exercice de sa fonction à son gendre Caïphe. Il y avait donc deux hommes portant le titre de « Grand prêtre » au moment de la mort du Christ.

Un autre argument permet de confirmer les débuts de la vie publique de Jean à l'an 29 : il s'agit de l'analyse du moment de la mort du Christ. Le Christ commence sa vie publique à peu près un an après Jean et celle-ci dure 3 ans. Jésus a environ 30 ans quand il commence à prêcher selon ce qu'écrit Luc (Luc 3, 23). La mort du Christ peut être datée avec une grande précision. En effet, il décède un vendredi la veille d'une pâque juive. La Pâque juive est célébré le 15 du mois de Nissan, à date fixe, à un jour de la semaine qui est donc variable. Dans les années 30, seules deux années voient la veille de la Pâque tomber un vendredi : il s'agit de l'an 30 et de l'an 33. Le Christ a donc été crucifié le vendredi 7 avril 30 ou le vendredi 3 avril 33 ; ces deux dates étant des 14 de Nissan dans le calendrier juif. Le Christ a donc été exécuté à 37 ans ou à 40 ans. Les théologiens chrétiens penchent pour la première hypothèse, plus proche de la Tradition. Mais les historiens - en particulier Jean-Christian Petitfils - optent pour la seconde hypothèse qui permet de faire débuter la vie publique du Batiste fin 28/début 29, en l'an 15 de Tibère, mais également de faire coïncider la mort du Christ avec une éclipse de lune datée de 33. Nous retiendrons donc l'hypothèse du vendredi 3 avril 33 pour dater la mort du Christ. Toutes les dates de la vie publique du Christ et de Jean le Baptiste peuvent maintenant être définies à partir de ces dates.

À partir de l'an 29, Jean Baptiste part au désert et vit en ascète. Il annonce la venue proche du Messie. Il proclame un baptême de conversion dans l'eau et prévient que le Messie baptisera, lui, dans le feu et l'Esprit. Le baptême de Jean est offert à tout ceux qui souhaitent se convertir et vivre une vie juste. Jean n'a pas la prétention d'offrir le pardon de Dieu – ce qui est une prérogative divine - il appelle simplement à la conversion. Le Royaume de Dieu annoncé par Jean est avant tout l'annonce de la justice d'un Dieu vengeur. Pour Jean, Dieu Le Tout-Puissant punit plutôt qu'Il ne restaure l'homme. En cela, il est encore un homme de l'Ancienne Alliance. Est-ce pour cela que Christ dira que « le plus petit dans le Royaume des Cieux est plus grand que lui » (Mt 11, 11). Toute personne vivant dans le Royaume des Cieux prêché par Jésus - donc connaissant l'amour de Dieu - n'a-t-il pas une meilleure connaissance des mystères divins que Jean le Baptise, malgré tous ses sacrifices et son ascèse ? Mais Jésus annonce en même temps que Jean le Baptiste est le plus « grand des enfants des hommes » (Matthieu 11, 11). En tant que précurseur du Messie, aucun homme vivant dans le monde n'est meilleur que le nouvel Élie : ainsi en a jugé le Christ, lui-même. Pour les fidèles du Christ, cela place définitivement Jean le Baptiste - Yahia  (يحيى)  pour les musulmans - au dessus de tous les prophètes déjà nés ou à venir !

Jean se retire au désert, mais il est tourné vers le souci du salut des hommes et il prêche la conversion à tous ceux, indistinctement, qui viennent à lui. Que ce soient des juifs, des samaritains, des romains, des soldats ou des étrangers, il a le souci constant de les arracher à la nuit du péché. À chacun, il donne un conseil adapté à son état : les soldats doivent se contenter de leur solde et les percepteurs d’impôts ne pas prendre plus que leur dû. Loin de les considérer comme définitivement impurs et étrangers à Dieu, il les appelle à une sainteté accessible basée sur la probité (Luc 3, 10- 14). Malgré la brutalité de son langage, il est bien le précurseur du Christ, l'annonciateur d'un salut universel.

Il baptise, dans le Jourdain, les hommes qui aspirent à la conversion. Il s'agit d'un signe qui manifeste le désir d'une vie sainte, mais lui-même sait que ce baptême ne suffit pas pour être pardonné par Dieu : un autre doit venir...
« Ce Jean avait son vêtement fait de poils de chameau et un pagne de peau autour de ses reins ; sa nourriture était de sauterelles et de miel sauvage. Alors s'en allaient vers lui Jérusalem et toute la Judée, et toute la région du Jourdain, et ils se faisaient baptiser par lui en confessant leurs péchés. Comme il voyait beaucoup de Pharisiens et de Sadducéens venir au baptême, il leur dit : « Engeance de vipères, qui vous a suggéré d'échapper à la Colère prochaine ? Produisez-donc un fruit digne du repentir et ne vous avisez pas de dire en vous-mêmes : « Nous avons pour père Abraham. Car je vous le dis, Dieu peut, des pierres que voici, faire surgir des enfants à Abraham. Déjà la cognée se trouve à la racine des arbres ; tout arbre donc qui ne produit pas de bon fruit va être coupé et jeté au feu. Pour moi, je vous baptise dans de l'eau en vue du repentir ;  mais celui qui vient derrière moi, dont je ne suis pas digne d'enlever les sandales ; lui vous baptisera dans l'Esprit Saint et le feu. Il tient en sa main la pelle à vanner et va nettoyer son aire ; il recueillera son blé dans le grenier ; quant aux bales, il les consumera au feu qui ne s’éteint pas. » (Matthieu 3, 4-12).
Jean est tourné vers l'attente du Messie. Par delà ses appels au repentir, le cœur de sa mission va être de reconnaître le Messie et de le désigner au peuple.

En 30, Jean le Baptiste accuse Hérode Antipas (né en -21, mort en 39), le tétrarque de Galilée, de vivre un mariage incestueux avec Hérodiade, sa belle sœur. Il est emprisonné par Antipas à la demande d'Hérodiade. Le fils d'Hérode le Grand est conscient de la sainteté de Jean et le protège, même s'il le garde en prison pour complaire à son épouse. En 31, lors de sa fête d'anniversaire, Hérode Antipas propose à Salomé, sa belle fille, ce qu'elle veut en échange d'une danse. Sa mère, Hérodiade, lui conseille de demander la tête du Baptiste. Ne voulant pas perdre la face devant ses invités, Hérode Antipas cède et Jean le Baptiste est décapité (Marc 6, 17-29).

Mais avant son emprisonnement et son exécution, Jean a eu le temps d'accomplir sa vocation de précurseur : il a rencontré son cousin Jésus à l'aube de sa vie publique et l'a reconnu comme l'Envoyé de Dieu. Jean le Baptiste sait qui est Jésus : il n'est pas digne de défaire la courroie de la sandale de celui qui est « plus grand que lui » (Matthieu 3, 11).
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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 8 EmptyDim 07 Juil 2013, 08:28


6. 9. EN 30, JÉSUS EST BAPTISÉ PAR JEAN. LA TRINITÉ.

À l'aube de sa vie publique, le Christ se rend au bord du fleuve Jourdain, là où Jean le Baptiste baptise ceux qui viennent à lui.
Luc raconte : « Or, il advient, une fois que tout le peuple eut été baptisé et au moment où Jésus, baptisé lui aussi, se trouvait en prière, que le ciel s’ouvrit, et l’Esprit Saint descendit sur lui sous une forme corporelle, comme une colombe. Et une voix, partit du Ciel : « Tu es mon fils ; moi aujourd’hui, je t’ai engendré. » (Luc 3, 21-22). Le Psaume 2 (7) avait déjà annoncé que le Messie serait Fils de Dieu.

La « Voix du ciel » parle là d'un homme, Jésus, de 37 ans, donc engendré depuis longtemps ! Que veut dire Dieu avec cette phrase étrange : « Tu es mon fils ; moi aujourd’hui, je t’ai engendré. » (Luc 3, 21-22) ?

Dieu étant immuable, la Voix de Dieu signale ici la nature même de Dieu : LE PÈRE ENGENDRE LE FILS EN PERMANENCE.
Le Dieu Unique des chrétiens est une Trinité, et Elle se montre dès le début du ministère de Jésus, à son baptême par Jean. Le terme Trinité sera inventé au plus tard par les hommes au IIe siècle, mais le concept du Dieu unique en Trois Personnes est enseigné par Dieu Lui-Même, dès le début du ministère public de Jésus. S'il est exact que Jésus ne nomme pas la Trinité dans les évangiles, il la donne, en revanche, à voir. Jésus est juif et il est venu pour les juifs. Les juifs ne prononcent jamais le nom de Dieu. Comme tout juif, Jésus ne nommera effectivement pas Dieu, mais il nous Le montre :
La Trinité est Dieu Unique, englobant Trois Entités, Trois Personnes divines. Un Être divin en engendre un autre en permanence.  Le premier est donc nommé Le Père, le second Le Fils. Le lien qui les réunit est nommé Esprit Saint et Il apparaît sous forme d'une colombe lors du baptême du Christ.

Dieu est immuable, Dieu est hors du temps. Le temps n'existe donc pas pour Lui. L'astrophysique nous a d'ailleurs appris que le temps a été créé en même temps que l'univers au moment du Big-bang. Le temps est une création divine pour les croyants, et Dieu ne saurait dépendre de lui. Dieu est et Il existe hors du temps. Ce « Tu es mon fils ; moi aujourd’hui, je t’ai engendré » signale la permanence de l'engendrement du Fils par le Père. Le Père engendre le Fils à chaque instant depuis toujours et pour toujours et hors du temps, Père et Fils étant uni par l'Esprit ; ceci est l'état même de Dieu.
La Trinité n'est pas comme nous. Elle est Dieu, donc Le Tout-Autre. Elle n'est rien de ce que peuvent imaginer les hommes. Même le Dieu des juifs semblent parfois anthropomorphique, ressemblant aux hommes. Au travers de la rédaction qu'en ont faite les hébreux sur 700 ans, Il se venge (1Sa 20, 16 ; 2 Sa 22, 48 ; Ps 18,48 ; Dt 32,41) se met en colère (Habaquq 3, 8) ou se repose (Genèse 2, 2). On l'a vu. Allah, le Dieu des musulmans, présente également des ressemblances avec les hommes. Dans le Coran, Allah combat (S. 8, 17),  est rusé (S. 7, 183) ou vindicatif (S. 33, 60-61). Aux yeux d'un non musulman, Allah apparaît largement anthropomorphique.

La Trinité telle que La conçoivent les chrétiens, est très éloignée de Celle comprise par l'auteur du Coran. À l'origine du Fils, Mohamed - ou l'auteur du Coran - pense à une relation sexuelle entre Dieu et une femme ! Il en est scandalisé justement : « Oui, et Lui-même... n’a adopté ni compagne ni enfant. » (Sourate 72, 3). Comme si Dieu ne pouvait concevoir que par l'union avec une épouse, comme le fait un homme ! Mohamed n'imagine pas que Dieu puisse accomplir un engendrement non sexué ! L'auteur du Coran, quel qu'il soit, reste étonnamment humain dans ses suppositions et sa compréhension !

L'idée de l'Engendrement non sexué du Fils par le Père est donc une notion totalement incomprise du Coran. Cette idée est pourtant exprimée dans le Prologue de Saint Jean (1, 1) : « [Le Verbe] fut engendré ni du sang, ni d'un vouloir de chair, ni d'un désir d'homme, mais de Dieu. ». Manifestement, l'auteur du Coran ignore - ou n'a pas compris - le Prologue de Saint Jean. Selon celui-ci, le Christ, le Verbe, la Parole de Dieu, est Dieu Lui-même : « Au commencement était le Verbe (la Parole), et le Verbe était avec Dieu, et le Verbe était Dieu » (Prologue de Saint Jean, 1). La divinité du Christ est inscrite en toutes lettres dans les évangiles dès le prologue de Saint Jean.

Le baptême du Christ est raconté de la même façon par les trois évangélistes dit synoptiques (Matthieu, Marc et Luc). Le quatrième évangile, celui de Jean, ne parle pas directement du baptême, mais d'une scène se passant le lendemain. Cela laisse entendre que Jean l'évangéliste n'était pas présent lors du baptême du Christ, il ne serait arrivé que le lendemain.
« Le lendemain, [Jean-Baptiste] voit Jésus venir vers lui et il dit : « Voici l’agneau de Dieu qui enlève le péché du monde. C’est de lui que j’ai dit : Derrière moi vient un homme qui est passé devant moi parce qu’avant moi il était. » ... « C’est pour qu’il fût manifesté à Israël que je suis venu baptisant dans l’eau » ... « J’ai vu l’Esprit descendre, tel une colombe venant du ciel, et demeurer sur lui. Et moi, je ne le connaissais pas ; mais celui qui m’a envoyé baptiser dans l’eau, celui-ci m’avait dit : « Celui sur qui tu verras l’Esprit descendre et demeurer, c’est lui qui baptise dans l’Esprit Saint. » Et moi, j’ai vu et je témoigne que celui-ci est l’Élu de Dieu. » (Jean 1, 29-34).

Jean le Baptiste confirme que Jésus est le Messie, le sauveur d'Israël : la mission du Batiste est accomplie, il a préparé les chemins du Seigneur en désignant le Messie, l'Élu de Dieu, au peuple.
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