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 HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES

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Pierresuzanne

Pierresuzanne



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MessageSujet: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 9 EmptyMer 03 Avr 2013, 14:03

Rappel du premier message :

3 avril 2013

« Accepte ce qu'on t'offre de raisonnable, commande ce qui est convenable et éloigne-toi des ignorants. » (Sourate 7, Al-Araf, verset 199).

Je me permets de me lancer dans une longue aventure avec vous... si cela vous intéresse....
Notre sujet est de nous intéresser à l’émergence du monothéisme dans l'histoire de l'humanité et de comprendre comment cette idée d'un Dieu unique a transformé les civilisations.
Dire qu'il n'y a qu'un seul Dieu est de l'ordre de la foi. Nous n'essayerons pas de démontrer une conviction qui, par nature, n'est pas rationnelle mais dépend d'un choix individuel. Il s'agit davantage de comprendre comment est perçu ce Dieu unique dans les différents monothéismes et quels sont les  répercutions de cette perception sur les civilisations.
Dieu est-Il semblable ou différent dans tous les monothéismes ? Comment a émergée l'idée d'une Création, d'une Loi divine, d'un Dieu des combats, d'une vie éternelle, d'un Jugement dernier, d'une langue sacrée parlée au paradis, d'un Dieu finalement pacifique ?
L'homme est-il libre face à Lui ? Les pouvoirs temporels et spirituels doivent-ils est regroupés ou éclatés ? La vérité est-elle définie une fois pour toute ? En quoi ces idées, provenant du concept d'un Dieu unique, ont-elles modifié les civilisations qui les portaient.  

Il ne s'agit pas seulement de regarder ce que disent les textes saints, mais de faire la synthèse de ce que nous a appris la science et l'histoire. Par exemple, il existe des données objectives sur la création du monde. N'est-il pas intéressant de lire les textes saints en parallèle avec les événements objectifs qu'ils sont censés raconter ?
L'archéologie a fait faire des progrès impressionnants aux connaissances historiques depuis deux siècles. L'épigraphie est un apport inappréciable. Il s'agit de l'étude des textes anciens gravés sur des supports durables : pierres, argile, papyrus, parchemins. Les tablettes d'argile des sumériens et les ostracons (des tessons de poteries recyclées) servaient de pense bête et de post-it antiques : ils ont traversé les siècles intacts. Les parchemins et les papyrus sont également bien plus durables que nos disques durs d’ordinateurs.
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Pierresuzanne





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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 9 EmptyDim 07 Juil 2013, 08:28


6. 9. EN 30, JÉSUS EST BAPTISÉ PAR JEAN. LA TRINITÉ.

À l'aube de sa vie publique, le Christ se rend au bord du fleuve Jourdain, là où Jean le Baptiste baptise ceux qui viennent à lui.
Luc raconte : « Or, il advient, une fois que tout le peuple eut été baptisé et au moment où Jésus, baptisé lui aussi, se trouvait en prière, que le ciel s’ouvrit, et l’Esprit Saint descendit sur lui sous une forme corporelle, comme une colombe. Et une voix, partit du Ciel : « Tu es mon fils ; moi aujourd’hui, je t’ai engendré. » (Luc 3, 21-22). Le Psaume 2 (7) avait déjà annoncé que le Messie serait Fils de Dieu.

La « Voix du ciel » parle là d'un homme, Jésus, de 37 ans, donc engendré depuis longtemps ! Que veut dire Dieu avec cette phrase étrange : « Tu es mon fils ; moi aujourd’hui, je t’ai engendré. » (Luc 3, 21-22) ?

Dieu étant immuable, la Voix de Dieu signale ici la nature même de Dieu : LE PÈRE ENGENDRE LE FILS EN PERMANENCE.
Le Dieu Unique des chrétiens est une Trinité, et Elle se montre dès le début du ministère de Jésus, à son baptême par Jean. Le terme Trinité sera inventé au plus tard par les hommes au IIe siècle, mais le concept du Dieu unique en Trois Personnes est enseigné par Dieu Lui-Même, dès le début du ministère public de Jésus. S'il est exact que Jésus ne nomme pas la Trinité dans les évangiles, il la donne, en revanche, à voir. Jésus est juif et il est venu pour les juifs. Les juifs ne prononcent jamais le nom de Dieu. Comme tout juif, Jésus ne nommera effectivement pas Dieu, mais il nous Le montre :
La Trinité est Dieu Unique, englobant Trois Entités, Trois Personnes divines. Un Être divin en engendre un autre en permanence.  Le premier est donc nommé Le Père, le second Le Fils. Le lien qui les réunit est nommé Esprit Saint et Il apparaît sous forme d'une colombe lors du baptême du Christ.

Dieu est immuable, Dieu est hors du temps. Le temps n'existe donc pas pour Lui. L'astrophysique nous a d'ailleurs appris que le temps a été créé en même temps que l'univers au moment du Big-bang. Le temps est une création divine pour les croyants, et Dieu ne saurait dépendre de lui. Dieu est et Il existe hors du temps. Ce « Tu es mon fils ; moi aujourd’hui, je t’ai engendré » signale la permanence de l'engendrement du Fils par le Père. Le Père engendre le Fils à chaque instant depuis toujours et pour toujours et hors du temps, Père et Fils étant uni par l'Esprit ; ceci est l'état même de Dieu.
La Trinité n'est pas comme nous. Elle est Dieu, donc Le Tout-Autre. Elle n'est rien de ce que peuvent imaginer les hommes. Même le Dieu des juifs semblent parfois anthropomorphique, ressemblant aux hommes. Au travers de la rédaction qu'en ont faite les hébreux sur 700 ans, Il se venge (1Sa 20, 16 ; 2 Sa 22, 48 ; Ps 18,48 ; Dt 32,41) se met en colère (Habaquq 3, 8) ou se repose (Genèse 2, 2). On l'a vu. Allah, le Dieu des musulmans, présente également des ressemblances avec les hommes. Dans le Coran, Allah combat (S. 8, 17),  est rusé (S. 7, 183) ou vindicatif (S. 33, 60-61). Aux yeux d'un non musulman, Allah apparaît largement anthropomorphique.

La Trinité telle que La conçoivent les chrétiens, est très éloignée de Celle comprise par l'auteur du Coran. À l'origine du Fils, Mohamed - ou l'auteur du Coran - pense à une relation sexuelle entre Dieu et une femme ! Il en est scandalisé justement : « Oui, et Lui-même... n’a adopté ni compagne ni enfant. » (Sourate 72, 3). Comme si Dieu ne pouvait concevoir que par l'union avec une épouse, comme le fait un homme ! Mohamed n'imagine pas que Dieu puisse accomplir un engendrement non sexué ! L'auteur du Coran, quel qu'il soit, reste étonnamment humain dans ses suppositions et sa compréhension !

L'idée de l'Engendrement non sexué du Fils par le Père est donc une notion totalement incomprise du Coran. Cette idée est pourtant exprimée dans le Prologue de Saint Jean (1, 1) : « [Le Verbe] fut engendré ni du sang, ni d'un vouloir de chair, ni d'un désir d'homme, mais de Dieu. ». Manifestement, l'auteur du Coran ignore - ou n'a pas compris - le Prologue de Saint Jean. Selon celui-ci, le Christ, le Verbe, la Parole de Dieu, est Dieu Lui-même : « Au commencement était le Verbe (la Parole), et le Verbe était avec Dieu, et le Verbe était Dieu » (Prologue de Saint Jean, 1). La divinité du Christ est inscrite en toutes lettres dans les évangiles dès le prologue de Saint Jean.

Le baptême du Christ est raconté de la même façon par les trois évangélistes dit synoptiques (Matthieu, Marc et Luc). Le quatrième évangile, celui de Jean, ne parle pas directement du baptême, mais d'une scène se passant le lendemain. Cela laisse entendre que Jean l'évangéliste n'était pas présent lors du baptême du Christ, il ne serait arrivé que le lendemain.
« Le lendemain, [Jean-Baptiste] voit Jésus venir vers lui et il dit : « Voici l’agneau de Dieu qui enlève le péché du monde. C’est de lui que j’ai dit : Derrière moi vient un homme qui est passé devant moi parce qu’avant moi il était. » ... « C’est pour qu’il fût manifesté à Israël que je suis venu baptisant dans l’eau » ... « J’ai vu l’Esprit descendre, tel une colombe venant du ciel, et demeurer sur lui. Et moi, je ne le connaissais pas ; mais celui qui m’a envoyé baptiser dans l’eau, celui-ci m’avait dit : « Celui sur qui tu verras l’Esprit descendre et demeurer, c’est lui qui baptise dans l’Esprit Saint. » Et moi, j’ai vu et je témoigne que celui-ci est l’Élu de Dieu. » (Jean 1, 29-34).

Jean le Baptiste confirme que Jésus est le Messie, le sauveur d'Israël : la mission du Batiste est accomplie, il a préparé les chemins du Seigneur en désignant le Messie, l'Élu de Dieu, au peuple.
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Pierresuzanne

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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 9 EmptyLun 08 Juil 2013, 13:52

6. 10. LA TENTATION AU DÉSERT : JÉSUS APPREND AUX HOMMES À INVERSER LES PRIORITÉS.

Dès son baptême,  Jésus fait une retraite de 40 jours au désert. Personne ne peut dire si cet épisode est historique, ou s'il s'agit d'un récit imaginaire destiné à résumer l’inversion des valeurs mise en place par le christianisme (Mat 4, 1-11 ; Marc 1, 12-13 ; Luc 4, 1-13). Jean, le quatrième évangéliste, le plus fiable historiquement, n'en parle pas.
En général, les évangiles ne contiennent pas de récit mythique, chaque épisode de la vie du Christ se passe en public, devant de nombreux témoins qui peuvent témoigner. Il est donc difficile de douter de leur historicité si on fait preuve de logique et d'honnêteté. Le récit de la tentation au désert est une exception notable. Jésus est seul, sans témoin. A-t-il raconté lui-même cet épisode à ces disciples ? Mais les évangiles ne le présentent pas comme un enseignement du Christ mais comme un récit factuel. Il est donc bien possible que ce soit le seul passage des évangiles qui soit symbolique. Il est en revanche certain que le Christ a prié et qu'il a eu besoin de prier, comme tout homme pieux. Les Évangiles sont parcourus par la prière du Fils à son Père, même si son contenu reste inconnu. Mais ces 40 jours de prière au désert peuvent ne pas être historiques. L'intérêt de ce récit est donc dans son enseignement spirituel, même si les chrétiens – dans la foi - le croient historique.

Le Christ aurait jeûné 40 jours, c'est le rappel des 40 ans au désert des Hébreux conduits par Moïse.
Lors de cette retraite, Jésus va revivre symboliquement les 40 ans de retraite du peuple élu au désert avec Moïse. Il va affronter les mêmes tentations que le peuple élu, mais il va triompher d'elles sans pécher. Dans trois domaines où le peuple élu a chuté, le Christ va résister. Au terme de son jeûne, le Christ est tenté par le diable qui lui propose tour à tour les plaisirs offerts par la satisfaction des sens, puis ceux obtenus par le pouvoir, puis ceux permis par l’argent. Cela correspond aux pulsions primitives de l’homme : sexe, pouvoir, argent, que les théologiens nommeront les trois concupiscences charnelles.

Jésus s’oppose à Satan en puisant dans l’expérience de Moïse au désert. Il s’inscrit dans les pas de Moïse. On le verra plus tard : nouveau Moïse, il instaurera un nouveau code de l’Alliance abolissant la Loi, sur un autre mont Sinaï : la Montagne des Béatitudes.

Lors de la première tentation, le Diable lui propose de faire un miracle pour changer des pierres en pain. Il refuse. Le Christ ne se servira jamais de Dieu pour assouvir ses désirs ou ses aspirations charnelles. Il rappelle la parole de Moïse : « l’homme ne vit pas que de pain mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu » (Deut 8, 3). La parole de Dieu est sa vraie nourriture. À sa suite, les hommes sont appelés à maîtriser leurs sens par la joie de la spiritualité.

Avec la deuxième tentation, le diable lui propose de tester son pouvoir et de se jeter du haut du Temple pour obliger Dieu à le sauver. Le Christ repousse le diable avec une autre phrase du Deutéronome : « Tu ne tenteras pas le Seigneur ton Dieu. » (Dt 6, 16). Les Hébreux ont tenté Dieu lors de l’Exode, exigeant des miracles à Massa et Meriba pour pouvoir survivre pendant leur séjour au désert (Exode 17, 7). Le Christ accomplit ce qu’ils n’ont pas réussi. Il est tout puissant, mais la tentation du pouvoir ne le touchera pas. Les hommes sont appelés à sa suite à ne pas aspirer au pouvoir et à dépasser la jouissance qu’il procure. Selon le Christ, le pouvoir doit être vécu comme un service, jamais comme une domination (Marc 9, 33-35).

Pour la troisième tentation, le diable lui fait miroiter les richesses s’il se prosterne devant lui. Le Christ le rejette une dernière fois : « Tu n’adoreras que le Seigneur ton Dieu » dit-il reprenant le premier commandement reçu par Moïse au mont Sinaï. La tentation du veau d'or à laquelle ont succombé les Hébreux pendant l’Exode est définitivement dépassée (Ex 32, 1-8). L'argent n'aura pas d'emprise sur lui.

Les tentations de la jouissance des sens, du pouvoir et de la possession ont été vaincues par le Christ. Les trois moteurs qui animent l'humanité, sexe, argent, pouvoir, sont remis à leur juste place. Ils demeurent puissants, certes, mais le Christ nous montre le moyen de les dominer par la vie spirituelle.

Le Christ va pouvoir maintenant affranchir l'homme du poids de la Loi et séparer le pouvoir spirituel des pouvoirs temporels.
Le poids de la Loi, le regard d'autrui, les obligations communautaires nous permettent de vivre en société et d'échapper à la bestialité de la loi du plus fort, mais ils pèsent sur la liberté de l'homme. Pour nous en affranchir, le Christ nous apprend à trouver, librement, en nous, le chemin de la continence. Il s'agit de maîtriser nos pulsions de jouissance, de pouvoir et de possession par la vie spirituelle et grâce à la parole de Dieu.

Ce récit de la Tentation du Christ au désert est donc le résumé de la doctrine chrétienne. Il offre une continuité entre la vie du peuple élu depuis 2000 ans et la réponse de Dieu en Jésus. Mais, Dieu en Jésus Christ va ouvrir une voie totalement originale au peuple élu : dépasser les trois concupiscences charnelles.
L'islam reprendra, lui, la perspective classique de Dieu. Allah seconde le pouvoir et se préoccupe des satisfactions charnelles de son envoyé, Mohamed. L'assouvissement des désirs du Prophète de l'islam a particulièrement été prévu par le Coran dans les trois domaines où le Christ triomphe. Le Coran donne à Mohamed le privilège de s'unir sexuellement à toutes les femmes qui lui plaisent (Sourate 33, 50), de s'approprier l'intégralité des biens gagnés suite à des négociations politiques (S. 59, 6), et de bénéficier d'une obéissance absolue de la part de ses fidèles (S. 4, 80).

Nous voyons là que le christianisme et l'islam présentent leurs Prophètes, Jésus et Mohamed, avec des conceptions de la sainteté radicalement différentes et antagonistes.

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Pierresuzanne

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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 9 EmptyMar 09 Juil 2013, 11:39

6. 11. PIERRE DIALOGUE AVEC JÉSUS / DIEU.

Quand Jacob, le petit fils d'Abraham, rencontre un Ange inconnu avec lequel il lutte, celui-ci, sans se nommer, lui donne un nouveau nom. Désormais Jacob sera nommé « Israël » ce qui signifie « celui qui a lutté avec Dieu » (Genèse 32, 28). Voilà un bien étrange nom donné au Peuple élu. En nommant Jacob, « Israël », « Celui qui a lutté avec Dieu », Dieu se révèle Lui-Même : c'était Dieu qui se battait avec Jacob ! Mais, en donnant ce nom à Jacob, le père des 12 tribus, Dieu indique également sa vocation au peuple élu : le peuple élu est celui qui a lutté avec Dieu. Que peut bien signifier une telle appellation ? Quel sens peut bien avoir cette lutte entre Dieu Ses fidèles ?

Pour les musulmans, il est probable que la signification de cette lutte reste définitivement confuse. Jacob se nomme pourtant « Israël » dans le Coran : « Voilà ceux qu'Allah a comblés de faveurs, parmi les prophètes … et parmi la descendance d'Abraham et d'Israël, et parmi ceux que Nous avons guidés et choisis. » (S. 19, 58). Mais l'auteur du Coran ne semble pas connaître la signification de ce nom étrange. En effet, que peut signifier pour un musulman que Dieu félicite un homme de s'être battu avec Lui ? Allah est une absolue transcendance dans le Coran, et face à Sa parole, la seule attitude est la soumission. Pourquoi et Comment Dieu (Yahvé ou Allah) peut-Il appeler le père du peuple élu, Jacob : « Celui qui a lutté avec Dieu » au point que cela devienne le nom du peuple élu : « Israël » ?

Simon-Pierre donne la clef au travers de ses relations avec le Christ.
Dès le début de son ministère, le Christ appelle Simon et les premiers apôtres à le suivre. Ce petit groupe des premiers disciples s'installe dans la maison de Simon à Capharnaüm au bord du Lac de Galilée, appelé de nos jours lac de Tibériade. La maison de pécheur de Simon a été retrouvée par les archéologues et une église a été bâtie au dessus au XXe siècle. C'est de là que Jésus rayonne en Galilée. C'est là que Jésus instaure un dialogue avec ses disciples. Il les interroge (Mat 16, 13) et il leur répond (Mat 18, 2). Jésus félicite Pierre quand il a bien répondu : « Et vous, leur dit Jésus, qui dites-vous que je suis ? Simon Pierre répondit : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. Jésus, reprenant la parole, lui dit : « Tu es heureux, Simon, fils de Jonas ; car ce ne sont pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais c'est mon Père qui est dans les cieux » (Matthieu 16, 15-17). Ici, Simon professe la divinité du Christ et Jésus le félicite.

Plus tard, Jésus réprimande Pierre quand il se trompe : « Dès lors Jésus commença à faire connaître à ses disciples qu'il fallait qu'il allât à Jérusalem, qu'il souffrît beaucoup de la part des anciens, des principaux sacrificateurs et des scribes, qu'il fût mis à mort, et qu'il ressuscitât le troisième jour. Pierre, l'ayant pris à part, se mit à le reprendre, et dit : « À Dieu ne plaise, Seigneur ! Cela ne t'arrivera pas ». Mais Jésus, se retournant, dit à Pierre : « Passe derrière moi, Satan ! tu m'es un scandale ; car tes pensées ne sont pas les pensées de Dieu, mais celles des hommes. » » (Mat 16, 21-23). Là, Jésus compare Simon-Pierre à Satan tant son conseil d'échapper à sa passion lui déplaît !

Néanmoins, le Christ surnomme « Simon », « Pierre » : le roc, la pierre, au moment où il l'instaure chef de sa future Église : « Simon, tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Église, je te donnerai les clefs du Royaume des Cieux. Tout ce que tu lieras sur cette terre, sera lié dans les cieux ; tout ce que tu délieras sur cette terre sera délié dans les cieux. » (Mat 16,18-19). Il s'agit bien là d'un jeu de mot, Simon étant surnommé Cephas dans l'évangile en grec, ce qui signifie effectivement caillou, pierre en grec. Simon, le solide Pierre, vient de recevoir le pouvoir de pardonner les péchés pour ouvrir l'humanité au salut éternel.

Mais jusqu'à son arrestation, Jésus devra corriger les sottises de Pierre. Loyal et fougueux, Pierre coupe l'oreille du serviteur de Caïphe : il n'a pas compris le refus de violence du Christ (Jean 18, 10-11). Puis Pierre fuira au moment de la condamnation à mort de Jésus (Luc 22, 67). Il lui faudra ensuite recevoir le pardon du Christ, après la Résurrection, pour pouvoir assumer la responsabilité de l’Église naissante (Jean 21, 15-19). Ce n'est pas la perfection individuelle  d'un chrétien qui lui permet de porter du fruit, mais simplement sa capacité à se reconnaître pécheur face à Son Dieu et à en accueillir le pardon.

Ces multiples échanges entre Pierre et le Christ choquent les musulmans qui ne discutent pas, eux, la révélation coranique : « Quand tu les vois des incrédules discuter sur nos enseignements, éloigne-toi d’eux, jusqu’à ce qu’ils entament une autre discussion. Et si le Diable fait que tu oublies ce précepte, dès que tu t’en souviens, éloigne-toi d’eux. » (Sourate 6, 67). Il s'agit d'accepter sans discuter la révélation d'Allah et de s'y soumettre : « Quiconque désire une religion autre que la soumission, ne sera point agréé. » (Sourate 3, 85). C'est l'absolue différence entre le christianisme et l'islam.
En appelant Jacob « Israël », Dieu signale comment Il veut entrer en relation avec les hommes. Il ne désire pas la soumission passive d'un homme qui obéit dans la crainte. Il désire répondre aux doutes, aux interrogations de chacun et lier un dialogue qui conduira l'homme de la naïveté de la foi enfantine à la pleine maturité de la compréhension des mystères divins.
Les musulmans pensent que l’Église et ses prêtres s’opposent aux relations directes entre Dieu et les croyants. C’est en fait l’inverse : le Christ a formé ses disciples par un échange libre et, depuis, il établit une relation directe avec chaque chrétien. Dès l'Ancienne Alliance, Yahvé était entré en relation, intime, spontanée parfois conflictuelle avec son peuple élu, qu'il avait Lui-même surnommé Israël. Avec Jésus, chacun individuellement va maintenant inaugurer ce dialogue intime avec le Christ.

Que les Évangiles aient relaté avec autant de minutie les nombreuses erreurs de Pierre, et les multiples reproches faits par le Christ au chef de son Église naissante est une preuve de leur authenticité pour les chrétiens. Quel mouvement spirituel fantaisiste, hérétique ou sectaire raconterait que son chef temporel s'est fait si souvent réprimander ? Même si « La puissance [de Dieu] se déploie dans la faiblesse. » (2 Co 12, 9), la tentation aurait pu être forte de dissimuler les erreurs de Pierre. Mais Dieu avait quelque chose à nous enseigner. Le Christ, vrai Dieu, est venu, homme parmi les hommes, pour instaurer le dialogue avec nous.

Pierre a donné sa vie librement pour le Christ en 64. Il est la pierre sur laquelle est bâtie l’Église. Le Christ lui a confié les clés du royaume et le pouvoir de pardonner les pécheurs (Matthieu 16, 18-19). Le Christ l'a instruit avant de lui donner sa mission... comme il instruit chaque personne qui l'approche. Il l'a fait par un échange libre entre deux personnes libres.
Telle est la foi chrétienne.
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Pierresuzanne

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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 9 EmptyMer 10 Juil 2013, 12:58

6. 12. LES NOCES DE CANA, ANNONCE PROPHÉTIQUE DU BANQUET DU ROYAUME DE DIEU.


Baptisé par Jean, Jésus n’a encore accompli aucun des miracles qui prouveront l'origine divine de sa vocation messianique. Mais, avant même qu'il n'accomplisse de miracles, ses premiers disciples ont été touchés par sa seule présence. Elle devait être bien exceptionnelle pour qu'ils abandonnent leur métier suite à son simple appel : « Venez et voyez » (Jean 1, 39). Le Christ est alors invité à une noce à Cana près de Nazareth. Il s'y rend avec sa mère et ses premiers disciples.
Jean est le seul des quatre évangélistes à parler de l'épisode des noces de Cana.

Actuellement, l'identité de Jean l’évangéliste fait débat. En fait, l'évangile de Jean est celui des quatre évangélistes qui respecte le mieux la chronologie des faits : les 3 années de la vie publique du Christ y sont racontées de façon ordonnée, alors que les trois autres évangiles ont regroupé la vie du Christ par thèmes et semblent suggérer qu'elle n'a duré qu'une seule année. Par ailleurs, Jean l'évangéliste connaît parfaitement la topographie de la Jérusalem du début du premier siècle : il ne commet aucune erreur, ni sur l'organisation politique, ni sur le plan de la ville. De nos jours, les historiens considèrent donc que Jean l’Évangéliste vivait à Jérusalem, qu'il appartenait à l'élite sacerdotale de la ville et qu'il est un témoin direct de la vie du Christ. Qui est ce Jean, l'évangéliste ? L’apôtre Jean, le fils de Zébédée, comme l'affirme la Tradition, ou le fils d'une famille sacerdotale de Jérusalem ? Certains théologiens remarquent qu'il est possible que Zébédée ait été propriétaire d'une entreprise de pêche sur le lac de Galilée tout en étant prêtre à Jérusalem. La fonction de prêtre était intermittente, et rien n'interdisait que des prêtres possédassent des entreprises privées pour assurer leur substance. Le pape Benoît XVI a choisit cette solution, proche de la Tradition chrétienne. Il pense donc que Jean l’Évangéliste est l’Apôtre Jean, le fils de Zébédée, le propriétaire d'une pêcherie sur le lac de Galilée et membre du milieu sacerdotal. L'historien J.C. Petitfils pense lui qu'il s'agit de deux hommes différents. Jean, fils de Zébédée, serait alors un rude pécheur de Galilée, et Jean l’Évangéliste un tout jeune homme d'environ 15 ans, citadin, intelligent, éduqué pour prendre sa place dans le milieu sacerdotal de Jérusalem : il est d'ailleurs surnommé « le disciple bien aimé » par le Christ (Jean 13, 23) et non l’apôtre bien aimé. Mais que Jean l’Évangéliste soit fils de Zébédée ou fil d'un prêtre de Jérusalem demeuré inconnu, tous les historiens et théologiens sérieux sont aujourd’hui d'accord : Jean l’Évangéliste est un témoin direct de la vie du Christ, un de ses contemporains qui connaît parfaitement Jérusalem et ses habitants, et en particulier un familier de la maison de Caïphe, le grand Prêtre.

En témoin direct, Jean raconte donc :
« Deux jours plus tard, on célébrait des noces à Cana, en Galilée. La mère de Jésus y assistait. Jésus avait aussi été invité au mariage avec ses disciples. Or voilà que le vin se mit à manquer. La mère de Jésus lui fit remarquer : « Ils n'ont plus de vin. » « -  Écoute, lui répondit Jésus, est-ce toi ou moi que cette affaire concerne ? Mon heure n'est pas encore venue. » Sa mère dit aux serviteurs : « Faites tout ce qu'il vous dira. » Il y avait là six jarres de pierre que les Juifs utilisaient pour leurs ablutions rituelles. Chacune d'elles pouvait contenir entre quatre-vingts et cent vingt litres. Jésus dit aux serviteurs : « Remplissez d'eau ces jarres. » Ils les remplirent jusqu'au bord. « Maintenant, leur dit-il, prenez-en un peu et allez l'apporter à l'ordonnateur du repas. » Ce qu'ils firent. L'ordonnateur du repas goûta l'eau qui avait été changée en vin. Il ne savait pas d'où venait ce vin, alors que les serviteurs le savaient, puisqu'ils avaient puisé l'eau. Aussitôt il fit appeler le marié et lui dit : « En général, on sert d'abord le bon vin, et quand les gens sont ivres, on leur donne de l'ordinaire. Mais toi, tu as réservé le bon jusqu'à maintenant ! »
C'est là le premier des signes miraculeux que fit Jésus. Cela se passa à Cana en Galilée. Il révéla ainsi sa gloire, et ses disciples crurent en lui.
» (Jean 2, 1-11).

Le pouvoir du Christ sur une chose, comme l'eau, manifeste sa toute puissance. Le Christ demande que les cuves servant à la purification rituelle juive soient le support du miracle. Le vin que Jésus fait couler en remplacement de l’eau des cuves d'ablutions est l’annonce prophétique du vin eucharistique. Par la consécration du prêtre, le vin deviendra, dans l’Église du Christ, « sang du Christ » commémorant la purification du monde acquise par la Passion du Christ. Le sacrifice en croix du Christ remplacera définitivement l'eau de la purification rituelle juive. Ce miracle est l'annonce prophétique de la rédemption - de la purification - offerte par le sang du Christ en croix. Ainsi l'ont compris les chrétiens.

C'est Marie, sa mère, qui l'incite à ce premier miracle. Les catholiques et les orthodoxes y verront la confirmation de la grâce d’intercession, d'humilité et de confiance de Marie.
Ce premier miracle a un sens profondément joyeux. Dieu appelle les hommes au bonheur et le plus simple des bonheurs humains est le mariage. Le Christ se dira lui-même l’époux d’Israël (Mat 9, 15). Symboliquement, il annonce dès le début de sa vie publique que l’Alliance de l’humanité avec son Dieu est à l’image d’une noce réussie, pleine de bonheur et qu'elle commence par un festin avec de bons vins. L’Alliance entre Dieu est les hommes est basée sur la confiance, la tendresse, l'amitié, peut-on dire. L'amour de Dieu est transcendance et mysticisme, certes, il est aussi un amical compagnonnage avec sa proximité et sa joie.

Tout est déjà dit dans ce magnifique épisode du début du ministère du Christ :
-L'amour de Dieu pour l'humanité, qu'Il considère comme son épouse.
-Le festin de noce, annonce prophétique du festin des noces du Royaume.
-Le vin, symbole de joie, qui devient sang du Christ par l'Eucharistie, en commémoration du rachat des péchés par la Croix, et qui remplacera définitivement les ablutions rituelles du peuple élu.
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Pierresuzanne

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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 9 EmptyJeu 11 Juil 2013, 13:01

6. 13. LA PURIFICATION DU TEMPLE : PÂQUE 31.

Les trois Pâque de la vie publique du Christ seront décisives :
À la Pâque 31, Jésus monte à Jérusalem. Un épisode étrange va alors se passer, appelé la « Purification du Temple ».
À la Pâque en 32, le Christ multipliera les pains, annonçant l'Eucharistie.
La Pâque 33 sera celle de son sacrifice. Il prendra place pour toujours comme victime expiatoire rendant inutiles les sacrifices d'animaux au Temple.


À la Pâque 31, se situe donc la Purification du Temple. En fait, Jésus va réaliser les prophéties bibliques annonçant la venue du Messie. Venu pour la Pâque à Jérusalem, il trouve de nombreux marchands dans le Temple en train de monnayer leur marchandises pour permettre aux juifs d'offrir leur offrande et leur prière à Dieu. Le Christ chasse les bœufs et les chèvres à coups de fouet. C'est le seul exemple de violence du Christ rapporté dans les évangiles. Il reste, en fait, maître de lui, puisqu’il demande qu'on retire les colombes. Sa seule violence s’applique à des animaux qui peuvent la supporter : les bœufs et non les colombes (Jean 2, 13-22). Cette violence - quoique maîtrisée - surprend certains. En fait, Jésus justifie sa colère en reprenant une expression de Jérémie : « Vous avez fait de ma maison un repaire de brigands. » (Jérémie 7, 8-11).

La violence du Christ est donc là pour réaliser la prophétie de Jérémie.
Au VIe siècle avant JC, Jérémie critiquait les Hébreux qui avaient profané le Temple par des cultes païens, allant jusqu'à sacrifier leurs propres enfants ! « Et ils ont construit les hauts lieux de Topheth..., pour brûler au feu leurs fils et leurs filles, ce que je n'avais point commandé et qui ne m'était pas venu à la pensée. » (Jérémie 7, 31). Depuis Abraham, Yahvé refuse les sacrifices humains. Jérémie comprend et connaît le mécontentement de Dieu face aux sacrifices humains mais, lui, Jérémie, s'attendait à ce que Dieu entre en guerre pour purifier le Temple : « Ma colère et ma fureur vont se répandre sur ce lieu, ainsi parle Jéhovah, Dieu des armées, le Dieu d'Israël. » (Jérémie 7, 20-21). Jérémie croit en un Dieu des combats, vengeur et violent. Jésus endosse ce rêve, mais la violence du Christ se limite à frapper quelques bœufs : geste symbolique qui accomplit la prophétie de Jérémie*.

Les autorités juives, choquées, demandent à Jésus par quel signe il justifie un tel comportement : « Jésus leur répondit : Détruisez ce sanctuaire, et en trois  jours je le relèverai. Les juifs dirent : « Il a fallu quarante-six ans pour construire ce sanctuaire, et toi, en trois jours tu le relèveras ! ». Mais le sanctuaire dont il parlait, lui, c'était son  corps. Quand donc il se fut réveillé d'entre les morts, ses disciples se souvinrent qu'il disait cela ; ils crurent l’Écriture et la parole que Jésus avait dite. » (Jean 2, 19-22).

Le Christ annonce aux juifs que Le Temple sera reconstruit en trois jours... ou plutôt que lui-même ressuscitera le troisième jour ! En même temps, il annonce sa passion et sa mort, préalable à sa résurrection. Le seul sacrifice humain voulu par Dieu est donc le Sien propre : Dieu fait homme S'offre en sacrifice. Ainsi l'entendront les chrétiens. Le corps ressuscité du Christ deviendra le nouveau Temple des croyants : l' Église, Corps du Christ. Et « c'est en esprit et en Vérité » que les disciples du Christ prieront (Jean 4, 24), dématérialisant le culte* de Jérusalem et le rendant spirituel.

Cet épisode de la purification du Temple se conclut par la guérison d'aveugles et de boiteux dans la cour du Temple (Matthieu 21, 14), acte de pitié qui montre le vrai visage de Dieu*. Il ne s'agissait donc pas pour le Christ de manifester de la fureur mais de réaliser la prophétie de Jérémie. La guérison des malades confirme cette bienveillance divine et souligne que l'ère messianique est arrivée. En effet, un autre prophète, Isaïe, avait annoncé que l'avènement du Messie serait annoncé par la guérison des aveugles (Isaïe 35, 5). En réalisant la prophétie d'Isaïe, Jésus confirme sa vocation messianique.

Jésus vient d'accomplir les prophéties messianiques en leur donnant leurs vraies significations : Dieu n'est pas violent, mais amour, comme en témoigne la guérison des malades ; le seul sacrifié sera le Christ lui-même et le seul Temple pur son corps ressuscité. Voilà ce que qu'annonce prophétiquement cet épisode dit « de la Purification du Temple » de la Pâque 31.

* : « Jésus de Nazareth : de l'entrée à Jérusalem à la Résurrection », Benoît XVI, édition du Rocher, 2011.
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samseat69





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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 9 EmptyVen 12 Juil 2013, 02:49

chrisredfeild a écrit:
ChrisLam a écrit:

Quant-à la description de la création en 6 ou 7 jour c'est un conte qui permet aux hommes faibles que nous sommes toi et moi d'expliquer ce que Dieu seul comprend.
.

6 jours dans la relativité du temps ! connaissez vous Enchtein?
donc tu a un doute sur la puissance de Dieu , puisque il n'aurait pas pu créer le ciel et la terre en 6 jours???
6jours dont on ne connais pas la mesure car nous humains nous n avons de science que ce que dieu nous enseigne .un peu d humilité serai bienvenue ...
dieu dit bien nous avoir créé d une "vile goutte de sperme et nous voila des adversaires déclarés ....
nous croyons a ce que dieu a fait descendre vers vous et vers nous et a tous ce qui vient de lui ,nous ne faisons aucune distinction entre les prophètes ,venons a un accord commun:
ne nous prenons point pour seigneurs les uns les autres ,adorons ensemble ,ou séparément, a qui mieux mieux ce même dieu unique, et dieu nous informeras sur  nos divergences ,c est inéluctable Salam...
une dernier chose ,je n ai fait que survoler les thèses sur le sujet, et j ai remarque que certains passage du coran n étais q une tentative d interprétation de cette magnifique langue vivante qui est l arabe , alors ne vous fiez pas svp a des coran interpréter par des orientalistes ,non musulman.il est déjà très difficile pour les vrais spécialistes du coran de retranscrire les versets coraniques dans d autres langues, et ce n est jamais aussi profond que l original.

quand a Pierresuzanne, tu sait bien qu'il ne croit pas a la puissance divine, et il fait confiance plus aux astronomes qu'a Dieu lui meme, donc son discours n'a aucune valeur
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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 9 EmptyVen 12 Juil 2013, 08:50

Merci samseat de passer par la case 'faisons connaissance' pour te présenter à la communauté.
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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 9 EmptyVen 12 Juil 2013, 12:45

samseat69 a écrit:

quand a Pierresuzanne, tu sait bien qu'il ne croit pas a la puissance divine, et il fait confiance plus aux astronomes qu'a Dieu lui meme, donc son discours n'a aucune valeur


Sois gentil, ne dis pas à ma place ce en quoi je crois.

Il est vrai que je ne crois pas en Allah, qui, pour moi, est une transposition du Dieu de Mani qui fait la suite du Dieu - ou des dieux- du zoroastrisme et du mazdéisme.



Je crois dans le Dieu Trinité, qui a donné la liberté aux hommes, qui respectent cette liberté... Je crois en un Dieu qui a donné la terre aux hommes pour qu'ils en soient responsables. Le Père de Jésus Christ règne aux cieux, c'est dit dans le "Notre Père", la terre est le lieu où les hommes agissent... pour le bien ou pour le mal selon l'exercice de leur liberté.

Voilà mon Dieu : Il est amour et liberté.

Dieu Trinité est Tout puissant, mais Il a choisi de respecter la liberté des hommes, parce qu'Il les aime !

Qui je suis, moi, pour contester à Dieu son droit d'être amour et liberté ?


Dernière édition par Pierresuzanne le Ven 12 Juil 2013, 12:50, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 9 EmptyVen 12 Juil 2013, 12:48

6. 14. LES BÉATITUDES. JÉSUS, NOUVEAU MOÏSE, DONNE, DU HAUT DE LA MONTAGNE, UNE NOUVELLE LOI. IL EST MOÏSE ET IL EST DIEU, CELUI QUI SAIT, CELUI QUI DÉCIDE ET CELUI QUI TRANSMET : IL EST PROPHÈTE, ROI ET PRÊTRE.

Pour les théologiens catholiques, et particulièrement pour Benoît XVI, Jésus ne donne pas cet enseignement sur une montagne par hasard. Jésus se substitue à Moïse, qui avait parlé du haut du Sinaï et il transmet à l'humanité la nouvelle loi du Royaume de Dieu du haut d'une autre montagne.

Jésus a fait ses premiers miracles : il a guéri des malades et changé l'eau en vin. Des foules le suivent venant de tout Israël.
« Voyant les foules, Jésus gravit la montagne, et quand il fut assis, ses disciples s’approchèrent de lui. Et prenant la parole, il les enseignait en disant :
« Heureux ceux qui ont une âme de pauvre, car le Royaume des Cieux est à eux.
Heureux les doux, car ils posséderont la terre,
Heureux les affligés, car ils seront consolés.
Heureux les affamés et assoiffés de la justice, car ils seront rassasiés.
Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde.
Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu.
Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu.
Heureux les persécutés pour la justice, car le Royaume des Cieux est à eux !
Heureux êtes-vous quand on vous insultera, qu'on vous persécutera, et qu'on dira faussement contre vous toute sorte d'infamie à cause de moi. Soyez dans la joie et l'allégresse, car votre récompense sera grande dans les cieux : c'est bien ainsi qu'on à persécuté les prophètes, vos devanciers.
» (Matthieu 5, 1-11).

La tradition chrétienne a nommé cet enseignement, les Béatitudes : il s'agit du cœur des Évangiles.
La première béatitude parle des « pauvres ». Il ne s'agit probablement pas uniquement des pauvres au sens matériel. En effet, on comprendrait mal comment être heureux en étant dépourvu de tout, même si cela permet d'échapper aux dangers spirituels de la richesse : l'égoïsme et l'esprit de jouissance. Les manuscrits de Qumran ont donné un autre éclairage au terme de « pauvres ». Ces écrits contenaient le vocable de « pauvre de la grâce », « pauvres de ta rédemption ». Chez les Juifs contemporains de Jésus, c'était devenu synonyme d'homme pieux qui attend le salut de Dieu.

Les Béatitudes sont le résumé du message du Christ. Sur ce nouveau Sinaï, montagne d'où il siège sur le trône de son Royaume spirituel, il indique de nouveaux préceptes qui inversent la vision traditionnelle d'Israël et bousculent la logique humaine habituelle. Nous voulons tous réussir, gagner de l'argent, avoir du pouvoir, une bonne santé et des satisfactions sensuelles et affectives. Le roi Josias au VIIe siècle avait fait l'hypothèse d'un Dieu des combats : il a été contredit par l'histoire, mais le cœur de l'homme aspire à dominer, à posséder, à triompher, à se venger et à jouir de l'autre et il projette sur Dieu les mêmes pulsions.

Mohamed reprendra cette vision de Josias du Dieu des combats, pourvoyeur de victoires militaires (Sourate 8, 12-17) et vengeur (S. 39, 16), même s’Il est miséricordieux (S. 5, 98-100). Un Dieu qui récompense son Prophète de nombreuses épouses (S. 33, 50), de biens abondants (S. 8, 1) et d'un pouvoir sans limite (S. 5, 33).

Mais, selon la parole du Christ des Évangiles, Dieu est le « Tout Autre ».
Sa logique et Son appel sont différents :
La joie spirituelle passe par le dépouillement,
La réussite réelle car éternelle, par la pureté,
La goût de la victoire par le pardon,
Le goût de Dieu par la paix intérieure.
Le don de Dieu est joie, paix, douceur, force et intelligence de Dieu. Ces dons donnent du sens à la vie bien mieux que les biens matériels.


Quel autre monothéisme a donné de Dieu une image aussi radicalement différente des aspirations primitives  humaines ? Dieu, le Tout Autre, n'est pas la projection des fantasmes humains.
Mais ce que Dieu demande est possible, dans la logique chrétienne, puisque Dieu est venu dans la chair s'incarner en Jésus. Il a vécu notre vie humaine dans la Sainteté. Il nous a montré un chemin, ce à quoi nous sommes appelés n'est donc pas hors de portée.
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azdan





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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 9 EmptyVen 12 Juil 2013, 15:53

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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 9 EmptySam 13 Juil 2013, 11:52

6. 15. LE CHRIST ET LES FEMMES.

Les cultes archaïques païens étaient souvent voués à la vénération de la fécondité incarnée par des déesses. Ces religions pratiquaient le secret, l’initiation de quelques privilégiés et parfois la prostitution sacrée. Le Judaïsme et le Christianisme sortent de cette perspective féminine de la spiritualité. Dans la Bible, Yahvé n'est pas sexué. Il aime son peuple comme une mère aime ses enfants (Isaïe 66, 12-13), mais le conduit avec la fermeté d'un chef de famille. En revanche, pour les chrétiens, un fait demeure incontournable : Le Dieu Unique asexué s'incarne dans un corps d'homme : le Christ !
Ce simple fait - l'Incarnation dans un corps d'homme - pourrait sembler reléguer définitivement les femmes à une place de second rang. De nos jours, la place des femmes dans l’Église est un sujet récurent. Certains proclament que le christianisme véhicule une irrémédiable infériorité des femmes et supposent que seul l'athéisme permettra la parité homme-femme. Pour leur donner raison, outre l'Incarnation de Jésus dans un corps d'homme, un autre fait est incontournable : les douze Apôtres sont tous des hommes. Voilà qui semble condamner l’Église à une misogynie presque sacrée ! Mais regardons mieux les évangiles.

Avant même la naissance du Christ, la place des femmes est magnifiée
. À l'Incarnation, Dieu a besoin du « Oui » de Marie (Luc 1, 38) pour que le Fils éternel prenne chair en elle. Ce n'est pas Joseph qui autorise l'Incarnation en son épouse, mais bien Marie qui dispose librement d'elle-même. Joseph n'est prévenu qu'après l'Incarnation du Fils éternel en Marie, mais, en fait, personne ne lui demande son avis. De nombreuses civilisations considèrent les femmes comme la propriété de l'homme. Ici, Dieu, par la voix de l'Ange, sort de cette vision patriarcale : Marie dispose d'elle-même, elle n'appartient pas à Joseph.
Dans les évangiles, Marie accompagne toute la vie de son fils. Elle est présente naturellement à l'Incarnation, mais également à la Pentecôte (Actes 2, 1-13). Elle signe les débuts du ministère public du Christ à Cana (Jean 2, 5) et elle est au pied de la Croix (Jean 19, 25). Elle le fait discrètement, elle est quasiment silencieuse, mais, néanmoins, elle parcourt les Évangiles de bout en bout. En cela, Marie occupe une place hors du commun. Il ne s'agit pas de voir en elle une Déesse Mère - jamais l’Église n'a divinisée Marie - mais de comprendre que, sans elle, l'Incarnation du Fils de l'homme n'aurait pas été possible.

Marie est une femme à part, certes, mais elle n'est pas la seule femme des Évangiles. En fait, très curieusement, quand le Christ doit révéler quelque chose d'essentiel sur lui, il s'adresse d'abord à une femme. Presque en opposition avec l'esprit lent des Apôtres, les femmes des évangiles comprennent les premières les grands messages du Christ :
- Quand Marie est enceinte de Jésus, Élisabeth, la mère de Jean le Baptiste, comprend la première que Jésus est Dieu. « Élisabeth fut remplie d’Esprit Saint. Alors elle dit : «... comment m’est-il donné que vienne à moi la mère de mon Seigneur ? » (Luc 1, 39-56). Faisant preuve d'une grâce prophétique hors du commun, Élisabeth saisit la première que Marie est « mère du Seigneur », c'est à dire mère de Dieu. Au même moment, son époux Zacharie est toujours maintenu dans le mutisme en raison de son peu de foi.

- Au cours de sa vie publique, Jésus s'adresse à des femmes pour révéler les éléments essentiels de son message*. C'est à une femme, la Samaritaine, que le Christ révèle qu'il est le Messie (Jean 4, 6-26). Il s'agit d'une femme réunissant tous les critères pour être rejetée de tous. Samaritaine, elle apparaît comme hérétique au yeux des juifs, femme légère pour les siens, elle a collectionné les amants sans retenir aucun mari. C'est pourtant à elle que le Christ dit pour la première fois qu'il est le Messie. Elle le croit sans hésiter et court en faire part à son village.
Jésus est venu pour les juifs, il l'affirme à plusieurs reprises. Mais, la première, une femme étrangère, la Syro-phénicienne ouvre la prédication du Christ aux païens (Matthieu 15, 21-28 ; Marc 7, 24-31). Elle anticipe ainsi sur les consignes que le Christ donnera après sa  résurrection au sujet du baptême des nations.
Marthe, la sœur de Lazare, croit la première que la foi dans le Christ offre la Résurrection. Son acte de foi prélude à la résurrection de son frère par le Christ (Jean 11, 24). La femme adultère qui baigne les pieds du Christ de ses larmes, a compris la première que l'amour efface une multitude de péchés (Luc 7, 36-50) et Marie de Béthanie prophétise sur la mort du Christ juste avant sa dernière Pâque (Jean 12, 1-8).
- Pendant le procès du Christ, seule la femme de Pilate réclame la clémence pour le Juste, pendant que les hommes crient « Crucifie-le » (Matthieu 27, 19).
- Et finalement, à la Résurrection, c'est à une femme que le Christ demandera de témoigner qu'il est vivant. Le témoignage des femmes n'était pas alors recevable chez les juifs et c'est pourtant en transgressant cette convention que le Christ  demande à Marie de Magdala d'aller transmettre cette incroyable nouvelle aux Apôtres (Jean 20, 11-18).

De nos jours, on entend souvent dire que le Christ s'est incarné dans un corps d'homme parce que personne ne l'aurait pris au sérieux s'il s’était incarné dans un corps de femme. C'est un raisonnement naïf et ceci pour plusieurs raisons. D'abord, les femmes juives de l'Ancienne Alliance (Luc 2, 36) étaient prophètes aussi bien que les hommes, rien n'aurait donc interdit que Dieu choisisse de s'incarner dans un corps de femme. De plus, on voit avec l'exemple de Marie Madeleine au Tombeau, que le Christ sait s’affranchir des préjugés de son temps quand il demande à une femme d'aller témoigner. Le Christ ne s'est donc pas incarné dans un corps d'homme uniquement par nécessité sociologique. Si Dieu s'est fait homme, c'est qu'Il l'a voulu ainsi.
Le Christ est un homme, les hommes seront prêtres à sa suite. Mais le Christ a tenu à donner aux femmes un rôle de tout premier ordre. Elles sont prophètes, elles saisissent – peut-être mieux que les hommes (?) - la profondeur de l'intimité divine. Leur rôle actif et leur compréhension de chaque étape de la vie terrestre du Christ en témoignent. Comparées à la lenteur spirituelle des Apôtres, les femmes des évangiles font preuve d'une incroyable perspicacité spirituelle *.
Hommes et femmes vont recevoir le même baptême. Ensemble, ils seront prêtres prophètes et rois, chacun selon sa vocation. En effet, les grâces de prêtre (He 5, 1), de prophète (Jean 17, 1-26) et de roi (Jean 19, 19) acquises au Christ, sont répandues sur l'humanité par le Baptême (1 P 2, 4-5 ; 1 P. 9-10). La circoncision va disparaître, plus rien ne distingue donc le signe qui inclut l'homme dans la nouvelle foi de celui qui y invite la femme : ils reçoivent le même baptême et le même Esprit. En abolissant la circoncision, le christianisme, comparé au judaïsme ou à l'islam, s’affranchit de toute discrimination sexuelle.

Mais égalité en dignité, ne signifie pas similitude. Indépendamment des différences anatomiques évidentes entre les sexes, les évangiles signalent une différences d'aptitudes spirituelles. Les hommes sont prêtres à la suite du Christ, ils détiennent donc le pouvoir. À eux de savoir l'exercer en serviteur, en bon pasteur, et non en mercenaire (Jean 10, 1-18). Car le pouvoir n'est pas domination mais service dans la logique du Christ donc dans celle l’Église. Voilà comment doit être – ou devrait être - exercé le pouvoir dans l’Église, et ceci quelque soit la façon dont les diverses civilisations, y compris chrétiennes, ont conçu le pouvoir masculin.
Les sciences humaines contemporaines donnent un autre éclairage à cet état de fait. Un psychanalyste du XXe siècle, juif d'origine, Aldo Naouri a réfléchi sur les places respectives offertes aux hommes et aux femmes dans l'histoire des civilisations. Il explique que le patriarcat des sociétés traditionnelles ne correspond pas au besoin d'instaurer une sujétion de la femme, mais qu'il est le moyen, inventé par la sagesse humaine, pour contrebalancer la toute puissance castratrice des mères. Par ailleurs, à l'heure où les idéologies athées essaient de promouvoir la « théorie du genre » - qui veut que les différences de formations professionnelles, de goût ou d'engagement politique selon le sexe, ne soient dues qu'au conditionnement éducatif - les neurosciences commencent à démontrer que le cerveau des nourrissons filles fonctionne différemment que celui des nouveau-nés garçons et cela dès les premières heures de vie. Les différences intellectuelles (aptitudes verbales pour les filles, mathématiques pour les garçons) ou de personnalités sont donc de même nature que les différences anatomiques : hormonales et génétiques et non conséquences de discriminations éducatives.
Les croyants peuvent donc rassurer leur besoin d'égalité entre les sexes avec ce sublime verset de la Genèse : « Dieu créa l'homme à son image, à l'image de Dieu, il le créa, homme et et femme il le créa. » (Genèse 1, 27). C'est ensemble  - homme et femme - que l’humanité est à l'image de Dieu, et ensemble qu'ils sont appelés à servir Dieu chacun selon sa vocation spécifique !

Que les hommes soient prêtres ne rabaisse donc pas les femmes - il ne devrait pas en être ainsi - mais permet, au contraire, de magnifier leur capacité prophétique en les protégeant de la tentation d'étouffer les hommes. Aux hommes de savoir exercer leurs vocations de prêtres en serviteur et non en tyran !

* : « La grâce d'être femme. » G. Blaquière. Ed. Saint Paul.
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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 9 EmptyDim 14 Juil 2013, 11:40

6. 16. LA MULTIPLICATION DES PAINS : ANNONCE DE L'EUCHARISTIE.

À la Pâque 32 (Jean 6, 1-4), Jésus prêche près du Lac de Tibériade.
Un soir, 4000 personnes sont présentes. Il n'y a pas de nourriture pour nourrir la foule ; seul un enfant a deux poissons et cinq pains.
Jean nous raconte : « Alors Jésus prit les pains et, ayant rendu grâces, il distribua [les cinq pains] aux convives, de même aussi pour les poissons, autant qu'ils en voulaient. Quand ils furent repus, il dit à ses disciples « Rassemblez les morceaux en surplus, afin que rien ne soit perdu. » Ils les rassemblèrent donc et remplirent douze couffins avec les morceaux des cinq pains d'orge restés en surplus à ceux qui avaient mangé.
À la vue du signe qu'il venait de faire, les gens disaient : « C'est vraiment lui le prophète qui doit venir dans le monde. » Alors Jésus, se rendant compte qu'ils allaient venir s'emparer de lui pour le faire roi, s'enfuit à nouveau dans la montagne tout seul.
» (Jean 6, 11-15).

Il est plus dérangeant pour les athées d'entendre une parole de multiplication des pains, plutôt que de guérison de malades. Un malade peut souffrir d'une maladie psychosomatique ou simuler... Des corbeilles de pains ne se remplissent pas, elles, par hystérie. Dans l'histoire de l’Église, des multiplications de pains ont eu lieu à une époque suffisamment récente pour que l'histoire n'ait pas été enjolivée par la légende. Les témoins ont été interrogés et ont témoigné la main sur les Évangiles de ce qu'ils avaient constaté. Pendant le ministère du curé d'Ars (1818-1959), dans le grenier de la boulangère Chanay, le grain s'est multiplié. Au couvent de La Puye en Poitou, des filles de la Croix ont vu la farine augmenter ainsi que le pain à plusieurs reprises entre 1825 et 1827. En 1860, Jean Bosco a tiré 400 petits pains d'une corbeille pour nourrir ses 400 enfants pauvres de Turin alors qu'il ne lui restait que 15 petits pains. (« Jésus », p. 227, J.-C. Petitfils, Fayard, 2011).

À la Pâque 32, les témoins de la multiplication des pains reconnaissent la souveraineté du Christ : il est bien roi. Mais, pour eux, la royauté n'est que terrestre. Ils essaient de s'emparer de lui pour en faire leur roi. La conception du roi Josias est toujours la leur. Pour eux, le triomphe du Messie se doit d'être politique. Que Son Royaume ne soit pas de ce monde, est au delà de leur imagination. Jésus doit se dérober pour éviter d'être choisi comme roi terrestre et politique. Il n'est pas venu faire la révolution, ni contre Hérode Antipas, ni contre les romains. Il ne veut pas exercer de pouvoir temporel.
Roi, il l'est, mais comme il est « Fils d'homme » - celui annoncé par Daniel - il est souverain d'un Royaume spirituel qui n'a pas de fin.

Après la multiplication des pains, Jésus retourne à Capharnaüm où il vit dans la maison de Pierre. Quelque temps après, à la synagogue du village (Jean 6, 59), Jésus fait une annonce scandaleuse qui donne la réelle signification de son miracle. Les fondations de cette synagogue de Capharnaüm - celle du premier siècle où se déroule cette scène selon Jean - ont été retrouvées sous la synagogue du IVe siècle élégante et spacieuse qui existe toujours, et qui est élevée en belles pierres blanches. À la synagogue de Capharnaüm donc, Jésus proclame : « Je suis le pain vivant descendu du ciel. Qui mangera ce pain vivra à jamais. Et même, le pain que je donnerai, c'est ma chair pour la vie du monde. » (Jean 6, 51).

Après cette annonce, ses auditeurs juifs sont horrifiés. Ils prennent ses propos au pied de la lettre. Tous le quittent après cette annonce qui évoque le cannibalisme (Jean 6, 66). Les juifs n'ont pas encore fait le chemin vers le sens symbolique de ses propos. Seuls les douze Apôtres restent avec lui. Ici ce situe la magnifique marque d'attachement de Pierre et sa profession de foi : «  À qui irions nous Seigneur ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Nous, nous croyons, et nous avons reconnu que tu es le Saint de Dieu. » » (Jean 6, 68-69). Dans l'esprit de Pierre, commence à émerger la conviction que Jésus est plus qu'un homme et il accepte cette étrange revendication : le Christ serait donc « le pain vivant descendu du ciel » et « le Saint de Dieu ».

À la synagogue de Capharnaüm, le Christ annonce l'Eucharistie. Cette annonce fait suite à la multiplication des pains et lui donne son sens spirituel réel. Finalement, le seul Pain qui donne la Vie, l'Eucharistie, se multipliera à chaque messe tout au long de l'ère chrétienne. Par la grâce de la consécration du prêtre, ce Pain devient la « chair » du Christ crucifié pour le salut du monde.

Et cela, Seul le « Saint de Dieu » peut l'accomplir.
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Pierresuzanne

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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 9 EmptyLun 15 Juil 2013, 12:40

6. 17. LE ROYAUME EST AU MILIEU DE NOUS.

La royauté d'un mystérieux Fils d'homme a été prédite par Daniel (Daniel 7, 13-14).
La venue du Messie doit donc inaugurer la venue d'un Royaume. En se nommant lui-même « Fils de l'homme », Jésus réalise la prophétie de Daniel et assume donc la royauté mystique d’un Royaume éternel auquel l’humanité entière rendra hommage. C'est à 70 reprises que Jésus se nomme « Fils d’homme » dans les Évangiles (Jean 2-6-1 ; Marc 1-9-11, etc...,), il revendique ainsi cette royauté spirituelle et eschatologique. Mais cette royauté est bien d'une nature particulière : elle est spirituelle et non matérielle. Ainsi Jésus s'est-il enfui quand les hommes ont voulu le faire roi après la multiplication des pains (Jean 6, 15).

Jésus va expliquer peu à peu ce que signifie cette royauté mystique. Pour ce faire, il est obligé de décevoir l’attente messianique des juifs qui avaient souhaité un messie politique.

Et cela débute par un paradoxe :
« Jusqu'à Jean, ce furent la Loi et les Prophètes ; depuis lors, le Royaume de Dieu est annoncé et tous s'efforcent d'y entrer par la violence. » (Luc 16,16). Depuis Jean le Batiste, un nouveau règne est annoncé : celui du Royaume de Dieu. Les hommes libérés de l'emprise de la Loi vont vouloir s'approprier ce fameux Royaume. Et les hommes sont fidèles à eux-mêmes, ils sont tentés d’employer leurs moyens habituels : la violence et la volonté de dominer. Luc ajoute donc au verset suivant : « Il est plus facile que le ciel et la terre passent que ne tombe un seul menu trait de la Loi. » (Luc 16, 17). La Loi persiste donc mais le Christ va la résumer à l'essentiel. Que le Christ ait accompli la Loi avec ses disciples, ne signifie pas qu'elle est inutile. D'une part, c’est bien l’Ancienne Alliance qui a permis de comprendre et d'accueillir le Christ. D'autre part, la liberté offerte par le Christ est équilibrée par ce rappel à la Loi qui reste sous-jacent et structurant... La liberté offerte par le Christ est réelle. Mal comprise, elle peut conduire à toutes les hérésies, les fausses révélations et les convictions d'avoir raison contre ce que dit la Tradition chrétienne et les Évangiles. Il s'agit donc d'entrer dans ce Royaume de Dieu par la porte que montre le Christ. Et il va enseigner, pas à pas, ce chemin aux hommes : il débute par un accomplissement de la Loi et continue par l'écoute de la parole du Christ. Il culminera avec le don de l'Esprit Saint qui permet le lien direct des hommes avec Dieu. Mais l'Esprit ne sera donné qu'à la Pentecôte, après la mort, la Résurrection et l'Ascension du Christ. Pour obtenir cette vie dans le Royaume de Dieu, « Le Fils de l'homme doit beaucoup souffrir, être rejetés par les anciens, les grands prêtres et les scribes, être tué, et après trois jours ressuscité. » (Marc 8, 31). La vie dans le Royaume de Dieu est donc étroitement liée à la passion du Christ.

Mais le Christ doit d'abord longuement expliquer à ses disciples, mais également aux juifs, que ce royaume n'est pas militaire. Il doit corriger toutes les fausses idées du peuple élu concernant la venue du Messie et l'avènement du Royaume messianique. Les disciples et les juifs en général doivent apprendre que le Royaume n’est pas une promesse politique : « Les pharisiens lui ayant demandé quand viendrait le Royaume de Dieu, il leur répondit : « La venue du Royaume de Dieu ne se laisse pas observer, et l'on ne dira pas : « Voici : il est ici ! Ou bien : il est là ! « Car voici que le Royaume de Dieu est au milieu de vous. » (Luc 17, 20-21). Voilà que la présence du Christ suffit pour que le Royaume de Dieu soit au milieu des juifs ! Ce qui signifie que, de nos jours également, la seule présence du Christ permet de rendre effectif le Royaume. Ainsi, « Que deux ou trois, en effet, soient réunis en mon nom, je suis là au milieu d'eux. » (Matthieu 18, 20).

Le Royaume n'est donc pas un bien matériel, n'est pas un territoire, n'est pas matérialisé : il est une communion spirituelle au Christ réellement présent. « Mon Royaume n’est pas de ce monde » confirmera Jésus devant Pilate (Jean 18, 36). Le Christ a enseigné cette dématérialisation du Royaume de Dieu au cours de tout son ministère public, mais cela n'a été compris que progressivement et qu’après que les disciples aient expérimenté la vie spirituelle. « Et il leur disait : « En vérité je vous le dis, il en est d'ici présents qui ne goûteront pas la mort avant d'avoir vu le Royaume de Dieu venu avec puissance. » (Marc 9, 1). Les chrétiens des premières générations interpréteront cette parole comme l'annonce que la fin des temps était proche, mais il ne s'agissait pas de cela : Le Royaume de Dieu est au milieu de nous depuis 2000 ans grâce à la présence du Christ, Dieu vivant présent dans l'Eucharistie et au milieu des hommes par l'Esprit !

Et seule sa divinité permet au Christ d'être réellement présent parmi nous, présence réelle quoique mystique dans le monde. Jésus y établit le Royaume de Dieu par sa seule présence.
Ainsi l'affirme-t-il.
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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 9 EmptyMar 16 Juil 2013, 11:59

6. 18. LA TRANSFIGURATION DU CHRIST.

Le 10 de Tishri, à la fin de l'été, les juifs fêtent Kippour, le jour de l'expiation, seul jour où le grand prêtre entre dans le saint des saints pour prononcer le nom de Dieu. Il égorge un taurillon et lâche un animal dans le désert, le bouc émissaire, porteur des péchés de l'année écoulée. Kippour inaugure la fêtes des Tentes.
Les Juifs commémorent lors de cette fête la proximité de Dieu qui a nourri son peuple de la manne pendant l'Exode. Les Juifs dorment quelques jours en famille sous la tente, pour rappeler la vie nomade au Sinaï (Lev 23, 42-43).
La Transfiguration va avoir lieu au moment de la fête des Tentes. Il s'agit en fait de l'accomplissement, de la conduite à son terme spirituel, de la fête des Tentes. Dieu s'était montré à son peuple lors de l'Exode au Sinaï ; en Jésus, Dieu se montre à certains apôtres choisis.

Jésus vient de confirmer que le Royaume de Dieu est immatériel. Il annonce sa future passion pour la rédemption des péchés au moment de Kippour, la fête de l'expiation juive (Marc 8, 31). Puis, au moment de la fête des Tentes, il va connaître une Transfiguration, manifestation visible de sa divinité. Lui et ses disciples se trouvent près de Césarée de Philippe, dominé par le mont Hermon à 2840 m. C'est là que Eusèbe de Césarée (265-340) place la Transfiguration, aux sources du Jourdain, le fleuve sanctifié pour l'éternité par le baptême du Christ.
« Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean et les emmène seuls, à l'écart, sur une haute montagne. Et il fut transfiguré devant eux et ses vêtements devinrent resplendissants, d'une telle blancheur qu'aucun foulon sur terre ne peut blanchir de la sorte. Élie leur apparut avec Moïse et ils s'entretenaient avec Jésus. Alors Pierre, prenant la parole, dit à Jésus : « Rabbi, il est heureux que nous soyons ici ; faisons donc trois tentes, une pour toi, une pour Moïse et une pour Élie. » C'est qu'il ne savait que répondre, car ils étaient saisis de frayeur. Et une nuée survint qui les prit sous son ombre, et une voix partit de la nuée : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé ; écoutez-le. »
Soudain, regardant autour d'eux, ils ne virent plus personne, que Jésus seul avec eux.
Comme ils descendaient de la montagne, il leur ordonna de ne raconter à personne ce qu'ils avaient vu, si ce n'est quand le Fils de l'homme serait ressuscité d'entre les morts. Ils gardèrent la recommandation, tout en se demandant entre eux ce que signifiait « ressusciter d'entre les morts
». » (Marc 9, 1-10).

Celui qui écrit cet évangile, Marc, est le disciple de Pierre. Il l'accompagne dans les années 60, quand celui-ci prêche à Rome. Son évangile raconte donc l'expérience de Pierre, pécheur analphabète devenu le chef de l’Église après que le Christ aura instauré son autorité (Mat 16, 18-19). Marc n'est donc pas un témoin direct, mais le scribe de Pierre. Il y a dans l'évangile de Marc des petits détails sur Pierre qui viennent de son témoignage direct. Ici, lors de la Transfiguration, Pierre prend la parole pour dire la première chose qui lui passe par la tête ; il est terrifié au point de ne savoir que dire, mais, il ne se tait pas comme les deux autres apôtres. La personnalité de Pierre surgit là de façon presque inattendue. Marc le connaît bien, ce Simon, le pêcheur devenu Pierre par le choix du Christ. Plein de fougue et d'impétuosité, il ne sait pas se taire, même quand il est dépassé par les événements. Ici, il remet la Transfiguration au niveau de son expérience humaine : il suggère de fabriquer des tentes dans une transposition presque enfantine de la fête juive.

Yahvé s'était fait proche pendant l'Exode de Moïse et des Hébreux. En Jésus, Dieu se fait proche pour toujours. À la fête des Tentes, Jésus manifeste sa divinité : en lui, Dieu manifeste Sa proximité offerte pour toujours. Jésus, vrai Dieu, va maintenant aider son peuple en le libérant d’un esclavage autre que celui d'Égypte : l’esclavage de la mort et du péché.

La libération de l'esclavage d'Égypte n’était que l’annonce prophétique de la libération réelle offerte par le Christ, seul « bouc émissaire » dont le sacrifice sera efficace.

Ce n’est qu’après la Résurrection du Christ que les trois Apôtres, Pierre, Jacques et Jean, auront le droit de raconter cet épisode, et pour l’instant, eux-mêmes ne le comprennent pas. La Transfiguration du Christ est la manifestation de sa divinité mais seule la Résurrection permettra aux Apôtres d'admettre ce qui est incompréhensible aux yeux d'un juif et probablement aux yeux de tout homme qui réfléchit : Dieu fait homme vit parmi eux. Comment imaginer cela, comment l'accepter ? Quand ils comprendront que Jésus est Dieu, le Christ sera alors ressuscité et sa vie humaine achevée. Seule la distance établie entre eux et lui, après sa mort en Croix et sa Résurrection, leur permettra d'y voir clair sur sa nature réelle.

Trois évangélistes ont parlé de la Transfiguration : Matthieu, Marc et Luc. Jean l’évangéliste, s'il se confond avec l’Apôtre Jean, fils de Zébédée, aurait donc été le témoin direct de la scène : il n'en parle pourtant pas dans son Évangile. Encore un signe qui suggère que Jean l'évangéliste et Jean l’Apôtre le fils de Zébédée sont deux hommes différents.
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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 9 EmptyMer 17 Juil 2013, 12:09

6. 19. DIVINITÉ DU CHRIST. JÉSUS CROIT-IL ÊTRE DIEU ?

C'est un acte de foi de croire que Jésus est Dieu. Il ne s'agit donc pas ici de dire que Jésus est Dieu mais de regarder les Évangiles, en tant que source historique, pour voir si Jésus pensait être Dieu :

Plusieurs éléments objectifs des Évangiles permettent d'affirmer que Jésus se savait Dieu :
- Jésus se présente comme l’époux d'Israël :

« Mais un temps viendra où l’Époux leur sera enlevé... » dit le Christ en parlant de sa mort (Mathieu 9, 15). Or, l'époux  du peuple élu est Dieu Lui-même dans l'Ancien Testament  : « Tu m'appelleras Mon époux et non plus Mon Maître. » (Osée 2, 18) et « Ton époux, c'est ton Créateur. » (Isaïe 54,14).

- Jésus se conduit comme Dieu seul en a le droit. Lors du discours sur la montagne (Les Béatitudes), on a vu qu'il se sait autorisé à réinterpréter la Loi de Moïse, par sa seule initiative et sans en référer à Dieu. Mais ce n'est pas tout. Il pardonne les péchés en son propre nom, usurpant une prérogative divine, ce qui scandalise les juifs : « Comment celui-là [Jésus] parle-t-il ainsi ? Il blasphème ! Qui peut remettre les péchés, sinon Dieu seul ? » (Marc 2, 7). En pardonnant les péchés en son nom propre, Jésus se dit l'égal de Dieu.
De plus, Jésus exorcise les démons en son nom propre et sans citer Dieu : « Esprit mauvais, je te l'ordonne, sors de cet homme » (Marc 1, 25). Le Coran refuse, lui, d'admettre la divinité du Christ et il précise que Jésus fait des miracles « par la permission de Dieu » (S. 3, 49), ce que ne disent jamais les Évangiles. Le Coran a été rédigé au mieux 600 ans après la vie du Christ et les Évangiles moins de 30 ans après. Le Christ a peut-être menti – il ne serait pas Dieu - mais il est difficile de conclure, à la suite du témoignage précoce des Évangiles, qu'il n'a pas affirmé sa divinité. D'autant qu'il a réellement accompli des miracles, du moins les évangiles, les épîtres, Flavius Josèphe et... le Coran l'affirment.

De plus, indépendamment de ses relations aux hommes, Jésus dévoile quelque chose de son intimité avec Dieu, qu'il ne nomme jamais Dieu, mais son Père, son « 'Abbā '» en araméen, ce qui est traduit par « papa ».
Il affirme une connaissance parfaite de Dieu et un pouvoir absolu : « Tout m'a été remis par mon Père et personne ne connaît le Fils si ce n'est le Père, personne non plus ne connaît le Père si ce n'est le Fils. » (Matthieu  11, 27). Jésus se dit là Fils de Dieu, ce qui suffit pour l'égaler à Lui, mais il affirme également connaître parfaitement Dieu, ce qu'aucun homme raisonnable ne peut prétendre. De plus, quand il parle, il ne dit jamais « notre Père » comme s'il parlait d'un Père commun aux hommes et à lui. Il dit soit « mon Père » soit « votre Père ». Il ne met jamais les hommes sur le même plan de filiation que lui. La seule exception est quand il apprend le « Notre Père » aux hommes. Là, seulement pour nous apprendre à prier, il dit « Notre Père ». C'est une radicale nouveauté, jamais personne n'avait appelé Dieu ainsi : 'Abbā ', papa !

Néanmoins, même si le Christ accomplit de nombreux miracles en son nom propre, il affirme : « Les œuvres que je fais au nom de mon père témoignent pour moi. » (Jean 10, 25). Il ne s'agit pas là d'une dépendance de puissance envers le Père, puisque, ailleurs, le Christ fait des miracles de sa propre autorité. En bon juif, le Christ accepte ici de se conformer aux usages de son peuple. En effet, selon la loi deutéronomique, le témoignage de deux hommes est nécessaire pour démontrer l'exactitude d'une affirmation (Deutéronome 19, 15). En en appelant au témoignage de son Père - qui se manifeste par des miracles - Jésus s'inscrit dans le respect de la loi de Moïse. Ce que faisant, il signale également une chose essentielle : lui et le Père sont deux Personnes distinctes, puisque leurs deux témoignages suffisent pour confirmer sa vocation messianique. Si le Père et le Fils sont deux Personnes distinctes, néanmoins, le Christ affirme ailleurs : « Moi et le Père, nous sommes un » (Jean 10, 30). Toute la finesse de la foi chrétienne en la Trinité, Dieu unique en Trois Personne divines est là exprimée au cœur des Évangiles.
Car comment peut-on être « un » avec « le Père » sans être Dieu soit-même ?
Ainsi l'affirme donc le Christ : il est Dieu.

Les hommes peuvent refuser de croire en la divinité du Christ, il demeure néanmoins un fait établi : Jésus s'est dit Dieu ! Et c'est pour cela qu'il sera crucifié, car seul un tel blasphème - aux yeux de ceux qui ne l'ont pas cru - exigeait un tel châtiment (Jean 10, 36-39).

* : « Jésus », J.-Ch. Petitfils, Fayard, 2011.
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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 9 EmptyJeu 18 Juil 2013, 11:43


AZDAN a écrit:


RÉPONSE :

6. 20. QUAND LES CHRÉTIENS ONT-ILS CRU EN LA DIVINITÉ DU CHRIST ?


Les premiers, les juifs ont saisi que le Christ se disait Dieu et c'est pour cela qu'ils veulent sa mort :
« À celui que le Père a consacré et envoyé dans le monde vous dites : « Tu blasphèmes, parce que j'ai dit : « Je suis le Fils de Dieu » ! Si je ne fais pas les œuvres de mon Père, ne me croyez pas, mais si je les fais, quand bien même vous ne me croyez pas, croyez en ces œuvres, afin de reconnaître une bonne fois, que le Père est en moi et moi dans le Père. ». Ils cherchaient donc de nouveau à le saisir mais il leur échappa des mains. » (Jean 10, 36-39).

Pendant sa vie humaine, seuls ses adversaires ont compris qu'il se disait Dieu. Il semble bien que les Apôtres ne l'ont ni cru, ni imaginé, de son vivant. Leur aurait-il été possible de côtoyer un homme dont ils auraient pensé qu'il était Dieu ? Sans doute pas ! Seuls ceux qui ne le croient pas, les juifs, comprennent qu'il affirme sa divinité.
Mais tout change dès la Résurrection du Christ. « Mon Seigneur et mon Dieu » dit Thomas au Christ ressuscité, témoignant de la divinité du Christ qui est exprimée littéralement au creux des Évangiles (Jean 20, 28). Phrase discrète mais incontournable des Évangiles ! À la Résurrection, les Apôtres croient en la divinité du Christ, à ce moment là, mais manifestement pas avant.

De nos jours, il est devenu de bon ton d'affirmer que la divinité du Christ est une invention tardive, une construction des chrétiens au IVe siècle, au moment du règne de Constantin, et qui serait en contradiction avec les Évangiles. Cela fait partie des fantasmes des idéologues athées qui ont actuellement seuls le droit de s'exprimer dans les médias français. Ne citons que Frédéric Lenoir ou Michel Onfray. Idéologues athées, ils sont sans doute sociologue ou philosophe, mais ni historien ni archéologue. En effet, l'histoire démontre que leur prise de position est erronée. La foi en la divinité du Christ a laissé des traces archéologiques précoces qui confirment la profession de Thomas.

En 50, dans le faubourg de Talpiot à Jérusalem, un tombeau est scellé, contenant cinq ossuaires*. Sur l’un, marqué d’une croix, on trouve inscrit en grec « Iesou Iou » soit « Jésus aide ! » et sur un autre, écrit en araméen « Yeshu Aloth » soit « Jésus, rend-lui la vie ». Découvert en 1945, par l’archéologue Sukenick, le tombeau était inviolé depuis 1900 ans. Dès l'an 50, on prie donc Jésus, portant mort depuis 17 ans, comme s'il était toujours vivant et comme Dieu seul y a droit. En effet, Dieu seul détient le pouvoir de sauver en octroyant la vie éternelle aux défunts.

En 62, a lieu le premier schisme de l’Église. Thébutis fait sécession et fonde la religion des Ébionites. Ils croient que Jésus est bien le Messie mais nullement qu'il est le Fils de Dieu. La divinité du Christ est refusée par Thébutis. Selon lui, Jésus serait né naturellement de ses deux parents, Joseph et Marie, et aurait reçu l'Esprit Saint au Baptême pour le perdre sur la Croix. Jésus n'est pas Dieu pour Thébutis*. Cela signale en négatif la croyance des chrétiens auxquels Thébutis s'oppose. En 62, les Chrétiens croient donc en la divinité du Christ.

Dans une grotte proche du lieu de la Cène, où Jésus et ses disciples ont fait leurs ablutions rituelles avant le dernier repas, on a retrouvé de nombreux graffitis. Ils ont été datés de la fin du premier siècle par la paléographie. L'un dit « Seigneur Dieu qui as ressuscité Lazare, souviens-toi de ton serviteur Asclepius et de ta servante Chionion ». Puisque c'est le Christ qui a ressuscité Lazare, Jésus est donc ici nommé Dieu. (P. Benoît et M. E. Boismard, « Un ancien sanctuaire chrétien à Béthanie », Revue biblique, 58, 1951, p.200-251).

En 112, Pline le Jeune, procurateur en Asie mineure, écrit à l'empereur Trajan au sujet des chrétiens (Lettre 10, 96) : « Ils affirment que toute leur faute ou leur erreur s'est bornée à avoir l'habitude de se réunir à jour fixe avant le lever du soleil, de chanter entre eux alternativement un hymne au Christ comme à un dieu … J'ai cru d'autant plus nécessaire de soutirer la vérité à deux esclaves que l'on disait diaconesses, quitte à les soumettre à la torture. ». Au début du IIe siècle, des chrétiennes, responsables de leur communauté, donc instruites dans la doctrine juste, apprennent sous la torture à Pline le Jeune qu'elles croient en la divinité du Christ.

En 170, Lucien de Samosate* écrit dans « La mort de Pérégrinos », que les chrétiens adoraient « l'homme qui fut empalé en Palestine pour avoir introduit dans le monde un culte nouveau...[ils] adoraient ce sophiste crucifié et suivaient ses lois ». Au IIe siècle, pour un témoin extérieur et méprisant, les chrétiens croient en la divinité du Christ puisqu'ils « adorent » le « Crucifié ».

En 2005, une découverte hors du commun a eu lieu à Megiddo. Une mosaïque datée du IIIe siècle a été découverte, il s'agit de celle d'une église paléochrétienne datée d'avant l'ère byzantine, c'est à dire d'avant la conversion de l'empereur Constantin. Un romain, Gaianus, explique pourquoi il l'a financée. Une inscription en grec nous apprend que « Gaianus, aimant Dieu, a offert un autel dédié à Dieu, Jésus Christ ». Si la divinité du Christ n'avait pas été la foi officielle de l’Église, comment imaginer qu'un tel blasphème puisse être laissé sur la mosaïque d'un lieu de culte à la vue des fidèles ? On voit là une nouvelle preuve que la foi en la divinité du Christ date d'avant la conversion de l'empereur Constantin au IVe siècle. L'empereur Constantin a en effet ordonné les conciles de Nicée en 325 et celui de Constantinople en 381 pour définir officiellement la nature exacte du Christ. Les Pères de l’Église ont alors exprimé en termes théologiques ce qui était la croyance ancestrale des premiers chrétiens.

Il ne s'agit pas de dire ici que Jésus est Dieu, c'est de l'ordre de la foi. Il s'agit de faire remarquer que la croyance en la divinité du Christ a existé dès la Résurrection en 33 et la profession de foi de Thomas qui s'exclame face au Christ ressuscité : « Mon Seigneur et mon Dieu » (Jean 20, 28).


Que les chrétiens se trompent ou non, ils croient en la divinité du Christ depuis Sa Résurrection. C'est d'ailleurs cette croyance qui définit les chrétiens. Ils croient en Un Dieu Unique en Trois Personnes divines.

* : « Jésus », p 17, J.-Ch. Petitfils, Fayard, 2011.
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Roger76





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MessageSujet: Sujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 9 EmptyJeu 18 Juil 2013, 15:41

L’invention du christianisme
Une vidéo des plus intéressantes par le sujet annoncé : l'invention du christianisme. Qui a priori entrerait bien dans le sujet traité. Mais bien décevante.
Pierresuzanne écrit très justement :

Citation :
Cela fait partie des fantasmes des idéologues athées qui ont actuellement seuls le droit de s'exprimer dans les médias français. Ne citons que Frédéric Lenoir ou Michel Onfray. Idéologues athées, ils sont sans doute sociologue ou philosophe, mais ni historien ni archéologue. En effet, l'histoire démontre que leur prise de position est erronée. La foi en la divinité du Christ a laissé des traces archéologiques précoces.

Et pourtant il n’était pas facile aux temps de Jésus d’admettre, pour ses disciples, d’abord sa mort sur la Croix, ensuite sa Résurrection !
La vidéo proposée est une conférence de Michel Onfray, docteur en philosophie, qui adhère à la pensée hédoniste, athéiste et anarchiste.
C’est-à-dire tout l’opposé du portait psychiatrique qu’il donne de Saint Paul.
Auteur prolifique, anarchiste gauchiste athée, il est fondateur de l'Université populaire de Caen, dont il a fait sa tribune, entre autres anti-chrétienne et surtout anticatholique.

Hélas Michel Onfray n'apporte rien d'original en général, ni en particulier ici quand il annonce « l'invention du christianisme » et fait un distinguo bien élémentaire entre Jésus dont tout porte à admettre qu'il a bien existé, vécu, prêché, et le personnage de Jésus "construit" par les églises.
Rien de plus banal : toutes les religions du monde, sans aucune exception, sont des constructions humaines donc des inventions des hommes, il n'y a aucune raison pour que le christianisme échappe à ce constat général des historiens des religions. Le regretté Mohamed Arkoun, en historien, en professait autant de sa propre religion, l'islam.
Onfray avance donc une vérité en titrant de « l'invention du christianisme » mais il ment par omission en omettant que toutes les religions du monde, des plus anciennes jusqu'aux plus récentes de nos temps modernes, sont des constructions humaines, bâties sur des personnages et des mythes fabriqués, en quelque sorte « inventés ». Rien d’original.
Nous devons à travers cette conférence, car c'est très général dans l'abondante prose de Michel Onfray, relever également les
« dichotomies simplificatrices » qui articulent sa réflexion, une dimension binaire par trop systématique et simplificatrice.

Hélas il y a aussi une autre conférence anti-chrétienne,
« l’invention de Jésus », là encore en omettant de se référer aux personnages et patriarches inventés de tous temps par les hommes : comme l’enseigne Thomas Römer, théologien de l’Université de Lausanne au Collège de France, une tout autre référence qu’une « université populaire »de province, tous les grands personnages de la Bible hébraïque, d’Adam à Moïse, sont des figures modèles construites et reconstruites : pour la très grande majorité d’entre eux on ne peut absolument pas assurer qu’ils aient seulement existé personnellement, ce qui en fait des constructions mythiques entières.
Seul David peut avoir existé en tant que chef (Roi ?) d’un tout petit royaume (? pas sûr), mais il n’a pas été le grand roi que la Bible puis à sa suite le Coran nous présentent, pas plus d’ailleurs que Salomon, très idéalisé. Selon la définition même de Michel Onfray, il s’agit bien de « personnages conceptuels ». Jésus alors n’est pas le seul concerné par cette « reconstruction » conceptuelle des grands personnages des religions, aucun personnage n’y a échappé.
Et cette « reconstruction » concerne de même, hors des religions, des personnages tels que Roland à Roncevaux, Charles Martel à Poitiers, Napoléon… : Napoléon vu par les français et enseigné en France n’est pas le Bonaparte des Russes ou des Anglais.

Féru de Nietzche, MO nous parle essentiellement de l’action de Paul et de celle de Constantin, comme s’il n’y avait pas eu de nombreux autres acteurs dans cette « invention »… et comme si toutes les religions du monde passées ou présentes sans aucune exception n’étaient pas elles aussi des constructions humaines donc des inventions. Au même titre que l’écriture le papier l’imprimerie. C’est toute la différence d’appréciation entre l’idéologie et l’étude historique objective.

Jésus n'est pas franchement anti-hédoniste.
Saint Paul certes est anti-hédoniste. Et alors ?
Un hystérique mystique ?
Paul est loin d'être le seul qui en recevant ce qu'il est convenu d'appeler « Révélation » montre des symptômes caractéristiques : Paul de Tarse n'est pas le seul dans l'histoire des religions, de Adam à Noé ou Jeanne d'Arc et autres, à avoir eu des hallucinations auditives... ou à l'avoir prétendu. Tout prédicateur de religion nouvelle, en réalité en dissidence d’une religion ou de religions préexistantes, s’est référé à une réception d’un message divin, d’une révélation, par oral voire même par écrit.
Selon MO, Paul avait une tendance mytho maniaque : Trente années de prédication, ce qui serait « de l'exhibitionnisme moral » selon lui... Ah si Paul était le seul mytho maniaque de tous les temps, comme le monde serait meilleur.
Selon MO encore, Paul connaît la théorie du péché originel... théorie qui sera « inventée » par Saint Augustin des siècles plus tard dans une lecture littérale des textes. Les juifs puis les premiers chrétiens n'avaient aucune notion de péché originel, invention bien postérieure à Paul.
Michel Onfray dit vrai seulement à propos de la misogynie de Paul mais rappelons qu'elle est aussi vraie des juifs et de la Bible hébraïque, et absolument pas établie pour Jésus-Christ, qui scandalise les bien-pensants en s’adressant à des femmes. Et quoi qu'en prétende l'islam elle est aussi bien présente en islam où la femme ne vaut que la moitié d'un homme en témoignage et n’a aucun rôle reconnu dans la société.

Juif de culture grecque, vivant sous l’autorité de Rome, Paul reflète bien la place que les cultures accordaient à la femme dans la société : nulle. Mais il est aussi reflet de la culture gréco-romaine : la soumission à l’autorité.
En bref, la conférence de Michel Onfray est tout entière marquée de son propre profil de pensée hédoniste, athéiste,
« gastrosophe » et anarchiste. C’est, selon sa propre analyse de Paul, le tout antithétique de Saint Paul.
Ceci explique cela.






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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 9 EmptyJeu 18 Juil 2013, 15:51

Je ne crois pas aux scientifiques Very Happy  , mais je crois a la genese . sunny  ouin !

Ceux qui ont écrit la genese et les évangiles(les apotres) sont née bien avant les scientifiques que nous avons aujourd'hui !
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Roger76





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MessageSujet: Sujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 9 EmptyJeu 18 Juil 2013, 18:58

Je suis un scientifique, jojo (enfin, tout est relatif) ET je crois à la Genèse MAIS je ne crois pas que "cela se soit passé comme il est écrit".
La FOI c'est la pleine confiance en Dieu, ce n'est pas croire à la lettre en des textes écrits et réécrits par des hommes : déjà dans la Genèse il y a au moins deux genres d'auteurs, les clercs, prêtres, et les laïcs, qui ne ressentent pas la Création de la même façon.
Qui croire, les prêtres ou les non-prêtres ?
Il me suffit de savoir qu'ils ont cru en toute sincérité - au point de maintenir dans les Livres des textes se contredisant - ce qui est preuve de leur authenticité.
Oui je crois, mais je sais que "cela ne s'est pas passé comme il est écrit".
C'est bien ce que j'appelle la "construction humaine" des religions...
Toute religion est par essence œuvre d'hommes (avec hélas le double sens d'humain et de mâle dominant).
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azdan





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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 9 EmptyVen 19 Juil 2013, 00:23

Roger76 a écrit:
Je suis un scientifique, jojo (enfin, tout est relatif) ET je crois à la Genèse MAIS je ne crois pas que "cela se soit passé comme il est écrit".
La FOI c'est la pleine confiance en Dieu, ce n'est pas croire à la lettre en des textes écrits et réécrits par des hommes : déjà dans la Genèse il y a au moins deux genres d'auteurs, les clercs, prêtres, et les laïcs, qui ne ressentent pas la Création de la même façon.
Qui croire, les prêtres ou les non-prêtres ?
Il me suffit de savoir qu'ils ont cru en toute sincérité - au point de maintenir dans les Livres des textes se contredisant - ce qui est preuve de leur authenticité.
Oui je crois, mais je sais que "cela ne s'est pas passé comme il est écrit".
C'est bien ce que j'appelle la "construction humaine" des religions...
Toute religion est par essence œuvre d'hommes (avec hélas le double sens d'humain et de mâle dominant).
   Bonsoir Roger , 
 

  Quanb tu dis que toute religion est par essence oeuvre d'hommes , ce que je me demande c'est pourquoi cette oeuvre n'a émané que de quelques hommes comme Moïse , jésus et Mohamed ?

  - Pourquoi après eux il n'y a pas eu d'autres œuvres plus resplendissantes ?


  - Beaucoup on éssayaient mais sans aboutir à une Large écoute et pratique ?


  - Pourquoi les grands hommes après les prophètes cités n'ont pas établis d'oeuvres , il y avait pourtant Ghenkis Khan , Les Tsars de Russie , Napoleon , Les rois d'angletterre , Abraham Lincoln et tous les autres ?  
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Pierresuzanne

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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 9 EmptyVen 19 Juil 2013, 12:03

DÉBUT DU CHAPITRE : 7 . LE CHRIST ET LA LOI : IL LA MAINTIENT POUR LES JUIFS, L'ACCOMPLIT ET LA TRANSGRESSE AVEC SES DISCIPLES. De l'an 31 à 33.

RAPPEL DU SOMMAIRE :

1. LA CRÉATION. De 13 milliards d'années à – 3000.
2 . ABRAHAM ET LES PATRIARCHES. De -3000 à -1700.
3 . L'EXODE ET L'INSTALLATION DES HÉBREUX EN CANAAN. De – 1700 à 1025.
4 . LES DEUX ROYAUMES HÉBRAÏQUES : DAVID, SALOMON, LA REINE DE SABA... De -1025 à -727.
5 . LA CROYANCE EN UN DIEU DES COMBATS : LE DERNIER ROYAUME HÉBRAÏQUE, CELUI DE JUDA, MET LA BIBLE PAR ÉCRIT. De 727 à -7.
6 . LA NAISSANCE DE JÉSUS-CHRIST : HUMANITÉ, DIVINITÉ. De -7 à 30.


7 . LE CHRIST ET LA LOI : IL LA MAINTIENT POUR LES JUIFS, L'ACCOMPLIT ET LA TRANSGRESSE AVEC SES DISCIPLES. De l'an 31 à 33.

8 . LE CHRIST INSTAURE LA NOUVELLE ALLIANCE POUR L'HUMANITÉ. Avril 33.
9 . LES DÉBUTS DE L'ÈRE CHRÉTIENNE. De l'an 33 à 130.
10 . LES RELIGIONS PRÉ-ISLAMIQUES. De 130 à 610.
11 . MOHAMED À LA MECQUE. De 610 à 622.
12 . MOHAMED À MÉDINE. De 622 à 632.
13 . DEUX CIVILISATIONS S’AFFRONTENT. De 632 à 1099.
14 . DEUX VISIONS DE LA SCIENCE.  De 1099 à 1798.
15 . POLITIQUE, LA DÉMOCRATIE : JUSTICE... ÉGALITÉ ET LIBERTÉ. De 1798 à nos jours.



Dernière édition par Pierresuzanne le Ven 19 Juil 2013, 12:11, édité 2 fois
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Pierresuzanne

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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 9 EmptyVen 19 Juil 2013, 12:08


7 . LE CHRIST ET LA LOI : IL LA MAINTIENT POUR LES JUIFS, L'ACCOMPLIT ET LA TRANSGRESSE AVEC SES DISCIPLES. De l'an 31 à 33.

7. 1. JÉSUS EST JUIF.

Jésus est juif puisque né de parents juifs, selon l'apparence humaine.
Marie et Joseph l'éduquent selon la Loi de Moïse. Il est circoncis le huitième jour conformément à la Loi et présenté au Temple pour y être consacré à Dieu, comme chaque fils aîné des familles du peuple élu (Luc 2, 22-24). Il lit la Thora à la synagogue, comme tout juif adulte (Luc 4, 16). Il monte à Jérusalem pour les trois grands pèlerinages annuels, Pâque, Pentecôte, les Tentes, à la suite de ses parents et comme ils le lui ont enseigné (Luc 2, 41).

En tout, il assume l'héritage spirituel des juifs qui est clairement détaillé dans l'Ancien Testament :
- Le peuple juif est un peuple mis à part par Dieu
: « Voici un peuple qui habite à part, il n'est pas rangé parmi les nations. » (Nombres 23, 9). Ce que confirme le Deutéronome : le peuple élu n'est pas le plus puissant mais celui qui est choisi par Dieu, celui qui est aimé et sauvé par Lui quelles que soient ses faiblesses : « Car tu es un peuple saint pour Yahvé, ton Dieu ; Yahvé, ton Dieu, t'a choisi, pour que tu sois un peuple qui lui appartînt entre tous les peuples qui sont sur la face de la terre. Ce n'est point parce que vous surpassez en nombre tous les peuples, que Yahvé s'est attaché à vous et qu'il vous a choisis, car vous êtes le moindre de tous les peuples. Mais, parce que Yahvé vous aime, parce qu'il a voulu tenir le serment qu'il avait fait à vos pères, Yahvé vous a fait sortir par sa main puissante, vous a délivrés de la maison de servitude, de la main de Pharaon, roi d'Égypte. Sache donc que c'est Yahvé, ton Dieu, qui est Dieu. Ce Dieu fidèle garde son alliance et sa miséricorde jusqu'à la millième génération envers ceux qui l'aiment et qui observent ses commandements. » (Dt 7, 6-9). Esther (3, 8) ou le Deutéronome (33, 28-29) affirment également que le Peuple élu est un peuple mis à part par Yahvé.

- Le peuple juif, peuple préservé à part, est éternel, il subsistera jusqu'à la Fin des Temps. Daniel raconte sa vision et les paroles étranges qu'il entend : « « Pour un temps, des temps et un demi-temps, et toutes ces choses s'achèveront quand sera achevé l'écrasement de la force du Peuple Saint ». J'écoutais sans comprendre. Puis je dis : « Mon Seigneur, quel sera cet achèvement ? Il dit : « Va, Daniel ; ces paroles sont closes et scellées jusqu'au temps de la Fin. » (Daniel 12, 7-8).

- C'est par le peuple juif que le salut parviendra aux nations. Isaïe l'a prophétisé : « Yahvé a dit : « Je fais de toi la lumière des nations pour que mon salut atteigne aux extrémités de la terre. » (Isaïe 49, 6). Le Christ s'inscrit totalement dans cette vision des choses : « Le salut vient des Juifs. » confirme-t-il à la Samaritaine (Jean 4, 22). Le Christ n'est pas démagogue, face à cette juive atypique, considérée comme hérétique par le peuple élu et qui n'est donc pas juive officiellement, il affirme sans scrupule ce qui est la vérité du Peuple élu et la sienne  : « Le salut vient des Juifs. ».
Et par ailleurs, ce salut est bien destiné à la terre entière. Isaïe l'a prophétisé (Isaïe 49, 6) et le Christ le confirme en envoyant ses apôtres baptiser les nations après sa Résurrection (Matthieu 28, 16-19). Mais, si le salut offert par le Christ est universel, il a curieusement limité son propre apostolat aux seuls juifs au cours de sa vie publique : « Je n’ai été envoyé qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël. » dit-il (Mathieu 15, 24). En effet, c'est précisément quand, touchés par sa parole de salut, des étrangers veulent le voir qu’il comprend que sa mort est prochaine : sa mission est finie. Convertir les étrangers n'est pas sa vocation. Ainsi, le jour où des grecs demandent à lui parler, va-t-il répondre d'une étrange façon qui n'a de sens que si on a compris qu'il n'est envoyé qu'à Israël : « Il y avait là quelques Grecs, de ceux qui montaient pour adorer pendant la fête. Ils s'avancèrent vers Philippe, qui était de Bethsaïde en Galilée, et ils lui firent cette demande : « Seigneur, nous voulons voir Jésus. » Philippe vient le dire à André ; André et Philippe viennent le dire à Jésus. Jésus leur répond : « Voici venue l'heure où doit être glorifié le Fils de l'homme. En vérité, en vérité, je vous le dis, si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il demeure seul ; mais s'il meurt, il porte beaucoup de fruits. » (Jean 12, 20-23). Dès que son message sort des frontières d'Israël, Jésus semble se rétracter : il refuse d'accéder à la demande des grecs et explique immédiatement qu'il va bientôt mourir.  

Évangéliser les non juifs n’est pas sa mission, mais celle de ses disciples.
C'est pour cela qu'il les a préparés. Jésus le leur confirme après la résurrection  : « Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre. Allez donc : de toutes les nations, faites des disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit, et leur apprenant à garder tout ce que je vous ai prescrit. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps. » (Matthieu 28, 16-19).

Le Christ, lui, est venu pour Israël, « peuple à part » auquel il appartient.
Le Christ est juif, et le salut vient des juifs.
Protégé par Dieu, le peuple juif subsistera jusqu'à la fin des Temps.
L'ouverture vers le reste du monde est prévue, mais doit être réalisée par ses disciples.

Lui, Jésus, le Christ, est venu pour sauver l'humanité et il a besoin des juifs pour cela car c'est par eux que le salut vient aux nations.
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Roger76





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MessageSujet: Sujet: Sujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 9 EmptyVen 19 Juil 2013, 15:05

Bonsoir Azdan

Citation :
Tu me poses une question
Quand tu dis que toute religion est par essence œuvre d'hommes, ce que je me demande c'est pourquoi cette œuvre n'a émané que de quelques hommes comme Moïse, Jésus et Mohamed ?

Mais tout simplement Azdan parce que ni Moïse ni Jésus ni Muhammad n’ont à proprement parlé été des fondateurs de religions : ils les ont initiées, sans leurs adeptes qui ensuite au long des siècles ont bâti les religions dites « du Livre » personne ne saurait qui ils ont pu être.
Ils ont simplement prêché pour une croyance renouvelée, ce sont les hommes, pour la plupart anonymes, qui en ont ensuite fait de grandes figures fondatrices de religions.
Je dis et je suis loin d’être le seul que les religions sont œuvre humaine. Ni Moïse ni Jésus ni Muhammad n’ont écrit la moindre ligne de texte, ce sont bien ceux qui les ont connus et entendus qui ont transmis, et on est allé de transmission orale en transmission orale avant d’écrire la première ligne de texte.
Ce sont bien les juifs puis les premiers chrétiens puis les premiers musulmans qui ont bâti leurs religions respectives.
Une religion quelle qu’elle soit est ce que les hommes en ont fait et ce qu’ils en font.
Cela va bien au delà même des textes dits fondateurs.
On le voit bien avec la magnifique étude de 4 000 ans de monothéismes : la croyance a précédé l'écrit.
Que sait-on en réalité de ce que croyaient et vivaient les gens de la présumée sortie d’Egypte, ceux des premières décennies de chrétiens, ceux de l’époque bénie et enviée des salafs ? Pas grand-chose en fait, et surtout très peu venant de sources étrangères.

Jusqu’à nos temps modernes il y a eu des « prophètes » eux fondateurs de religions nouvelles, avec sans doute moins de succès, le temps n’est plus des miracles spectaculaires. Les (combien étaient-ils ?) compagnons de Moïse, les premiers chrétiens, les premiers disciples de Muhammad, n’ont été à leurs débuts que des mouvements vus par les autres comme des sectes dangereuses.

Ce que sont les religions aujourd’hui, et j’y englobe jusqu’aux plus petites en nombre d’adeptes, c’est bien ce que les hommes en ont fait depuis leurs origines, et ce que les hommes en font et en feront.
Napoléon était avant tout un mégalomane, il a bien légiféré son Code mais il avait été élevé en chrétien. Trop tard pour faire un prophète.
Et méfions-nous des grands hommes rêvant eux aussi de changer la face du monde pour un Ordre Nouveau. Un certain Adolf Hitler a fondé une grande idéologie très proche d’une religion dans son fonctionnement, le nazisme, une quasi religion. G.W.Bush aussi s’est senti investi d’une mission quasi divine. Avec le résultat catastrophique que l’on sait.
Les révolutionnaires français ont bien tenté de substituer au christianisme honni une religion de l’Etre Suprême, en vain.
Le communisme a bien tenté d’anéantir la religion en Russie puis dans le bloc soviétique, en vain : le communisme, plaçant l’homme au centre du monde au lieu de Dieu, était une quasi religion au sens de Paul Tillich.
Et en France comme en Occident on ne manque pas d’athées qui au nom de la laïcité font tout pour extirper Dieu de la vie des hommes. Michel Onfray en est. Mais eux quelle religion nous apportent-ils ? Celle de l’individualisme, du plaisir sans freins, du matérialisme ?

Citation :
- Pourquoi les grands hommes après les prophètes cités n'ont pas établis d'œuvres, il y avait pourtant Gengis Khan, Les Tsars de Russie, Napoléon , Les rois d'Angleterre , Abraham Lincoln et tous les autres ?


Parce qu’on ne refait pas l’histoire. Ces grands noms n’ont pas laissé de doctrine pouvant mobiliser des adeptes pour poursuivre leur œuvre. Heureusement d’ailleurs pour ce qui est des conquérants.
Hitler lui a laissé une doctrine, présentée dans Mein Kampf, et reprise par les néo-nazis, comme Ron Hubbard a laissé la sienne : l’église de la Croix à huit branches, fondée il y a à peine 60 ans, est aujourd’hui bien plus puissante que les chrétiens de l’Eglise primitive, qui seront pourchassés durant plus de trois siècles.
Quelle religion ou quel athéisme triomphant dominera le monde dans seulement un siècle ?


Heureux Ramadan
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azdan





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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 9 EmptyVen 19 Juil 2013, 16:37

Roger76 a écrit:
Bonsoir Azdan

Citation :
Tu me poses une question
Quand tu dis que toute religion est par essence œuvre d'hommes, ce que je me demande c'est pourquoi cette œuvre n'a émané que de quelques hommes comme Moïse, Jésus et Mohamed ?

Mais tout simplement Azdan parce que ni Moïse ni Jésus ni Muhammad n’ont à proprement parlé été des fondateurs de religions : ils les ont initiées, sans leurs adeptes qui ensuite au long des siècles ont bâti les religions dites « du Livre » personne ne saurait qui ils ont pu être.
Ils ont simplement prêché pour une croyance renouvelée, ce sont les hommes, pour la plupart anonymes, qui en ont ensuite fait de grandes figures fondatrices de religions.
Je dis et je suis loin d’être le seul que les religions sont œuvre humaine. Ni Moïse ni Jésus ni Muhammad n’ont écrit la moindre ligne de texte, ce sont bien ceux qui les ont connus et entendus qui ont transmis, et on est allé de transmission orale en transmission orale avant d’écrire la première ligne de texte.
Ce sont bien les juifs puis les premiers chrétiens puis les premiers musulmans qui ont bâti leurs religions respectives.
Une religion quelle qu’elle soit est ce que les hommes en ont fait et ce qu’ils en font.
Cela va bien au delà même des textes dits fondateurs.
On le voit bien avec la magnifique étude de 4 000 ans de monothéismes : la croyance a précédé l'écrit.
Que sait-on en réalité de ce que croyaient et vivaient les gens de la présumée sortie d’Egypte, ceux des premières décennies de chrétiens, ceux de l’époque bénie et enviée des salafs ? Pas grand-chose en fait, et surtout très peu venant de sources étrangères.

Jusqu’à nos temps modernes il y a eu des « prophètes » eux fondateurs de religions nouvelles, avec sans doute moins de succès, le temps n’est plus des miracles spectaculaires. Les (combien étaient-ils ?) compagnons de Moïse, les premiers chrétiens, les premiers disciples de Muhammad, n’ont été à leurs débuts que des mouvements vus par les autres comme des sectes dangereuses.

Ce que sont les religions aujourd’hui, et j’y englobe jusqu’aux plus petites en nombre d’adeptes, c’est bien ce que les hommes en ont fait depuis leurs origines, et ce que les hommes en font et en feront.
Napoléon était avant tout un mégalomane, il a bien légiféré son Code mais il avait été élevé en chrétien. Trop tard pour faire un prophète.
Et méfions-nous des grands hommes rêvant eux aussi de changer la face du monde pour un Ordre Nouveau. Un certain Adolf Hitler a fondé une grande idéologie très proche d’une religion dans son fonctionnement, le nazisme, une quasi religion. G.W.Bush aussi s’est senti investi d’une mission quasi divine. Avec le résultat catastrophique que l’on sait.
Les révolutionnaires français ont bien tenté de substituer au christianisme honni une religion de l’Etre Suprême, en vain.
Le communisme a bien tenté d’anéantir la religion en Russie puis dans le bloc soviétique, en vain : le communisme, plaçant l’homme au centre du monde au lieu de Dieu, était une quasi religion au sens de Paul Tillich.
Et en France comme en Occident on ne manque pas d’athées qui au nom de la laïcité font tout pour extirper Dieu de la vie des hommes. Michel Onfray en est. Mais eux quelle religion nous apportent-ils ? Celle de l’individualisme, du plaisir sans freins, du matérialisme ?

Citation :
- Pourquoi les grands hommes après les prophètes cités n'ont pas établis d'œuvres, il y avait pourtant Gengis Khan, Les Tsars de Russie, Napoléon , Les rois d'Angleterre , Abraham Lincoln et tous les autres ?


Parce qu’on ne refait pas l’histoire. Ces grands noms n’ont pas laissé de doctrine pouvant mobiliser des adeptes pour poursuivre leur œuvre. Heureusement d’ailleurs pour ce qui est des conquérants.
Hitler lui a laissé une doctrine, présentée dans Mein Kampf, et reprise par les néo-nazis, comme Ron Hubbard a laissé la sienne : l’église de la Croix à huit branches, fondée il y a à peine 60 ans, est aujourd’hui bien plus puissante que les chrétiens de l’Eglise primitive, qui seront pourchassés durant plus de trois siècles.
Quelle religion ou quel athéisme triomphant dominera le monde dans seulement un siècle ?


Heureux Ramadan
   Merci Roger pour ton souhait de Ramadhan , Je te le souhaite pour toi un jour , Inchallah 

 Tu as bien dit que Le communisme n'a pas pu éradiqué et écarté la religion , considérée comme L'opium du peuple , mais à vrai dire , si les religions ont bien résisté , il y a déjà des centaines d'années , c'est qu'il y a quelque chose de Divin .

  Je ne pense pas que si Le créateur de L'univers , des terres et des ciels , nous est laissé nous débrouillé tout seul , Tel que L'homme est conçus , curiosité , cupidité , jalousie , et j'en passe .

  Je ne pense pas qu'une étude du Monothéisme , pendant 4000 ans , aurait éclairé les ésprits , Chaque Prophète , nous fait voyagé dans le temps , des volumes de Livre ne suffirait pas .

  on ne peut pas résumé L'histoire de 4000 ans , on quelque page , il serait très injuste car nous aurions sauté plusieurs période importante de la vie des prophètes et des messagers , sachant que L'archéologie et la science découvrent chaque année un puzzle perdu de L'histoire .
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Pierresuzanne

Pierresuzanne



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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 9 EmptySam 20 Juil 2013, 12:05

7. 2. JÉSUS A BESOIN DU PEUPLE JUIF PAR LEQUEL LE SALUT VIENT AU MONDE : IL MAINTIENT LA  LOI QUI STRUCTURE ET IDENTIFIE LE PEUPLE ÉLU.

Jésus est juif, il est venu pour les juifs et il s'adresse donc aux juifs : « Car je vous le dis, en vérité : avant que ne passent le ciel et la terre, pas un i, pas un point sur l’i, ne passera de la Loi, que tout ne soit réalisé. Celui donc, qui violera l’un de ces moindres préceptes, et enseignera aux autres à faire de même, sera tenu pour le moindre dans le royaume des Cieux : au contraire celui qui les exécutera et les enseignera, celui-là sera tenu pour grand dans le royaume des Cieux. » (Matthieu 5, 18-19).
La Loi de Moïse est la structure du peuple élu ; en maintenant la Loi, le Christ confirme l'éternité du peuple élu.

Le Christ maintient donc la Loi puisqu'il a besoin des juifs pour le salut du monde. En effet, il a besoin de leur cécité spirituelle qui va aller jusqu'à sa condamnation à mort, afin d'accomplir la Rédemption par la Croix. Mais la participation qu'il réclame des juifs va revêtir tous les aspects. Ainsi a-t-il besoin que d'autres juifs acceptent ce que sa parole a de novateur : « Quand [Jésus] fut à l'écart, ceux de son entourage avec les Douze l'interrogeaient sur les paraboles. Et ils leur disait : « À vous le mystère du Royaume de Dieu a été donné ; mais à ceux-là qui sont dehors, tout arrive en paraboles afin qu'ils aient beau regarder et qu'ils ne voient pas, qu'ils aient beau entendre et qu'ils ne comprennent pas, de peur qu'ils ne se convertissent et qu'il ne leur soit pardonné. » (Marc 4, 10-12). Et le Christ ajoute, s'adressant à ses disciples, qui sont également tous juifs  : « Mais vous, heureux vos yeux, parce qu’ils voient, et vos oreilles, parce qu’elles entendent. » (Mat 13, 15). Son nouvel enseignement, basé sur les Béatitudes, et non sur les rituels, s'il est offert à tous les juifs, n'est compris que de quelques-uns. Il faut bien reconnaître que cela semble entrer dans le plan de Dieu. Le Christ se réjouit que ses disciples aient compris les mystères du Royaume. Ils font partie des juifs qui, librement, ont compris son message alors que d'autres sont restés, tout aussi librement, aveugles spirituellement. Les juifs qui refusent de suivre le Christ ne peuvent pas être condamnés parce que Dieu a besoin d'eux. Dieu n'est pas injuste. Les juifs peuvent être sauvés par la Loi de Moïse – et ils le sont puisque leur Alliance est éternelle - même si cela ne les affranchit pas de leur péché ou de leur dureté de cœur.

Paul reprendra cette explication dans l’épître aux Romains : le refus des juifs d'accepter Jésus comme Messie a permis d'apporter la Rédemption du Christ au monde. Et Paul prophétise sur l'éternité du Peuple élu, les dons de Dieu étant irrévocables. La Loi de Moïse est donc pérenne, puisque c'est elle qui structure le peuple élu et l'identifie : « Car je ne veux pas, frères, que vous ignoriez ce mystère, de peur que vous ne vous preniez pour des sages : l’endurcissement d’une partie d’Israël durera jusqu’à ce que soit entré l’ensemble des païens. Et ainsi tout Israël sera sauvé, comme il est écrit : de Sion viendra le libérateur, il écartera de Jacob les impiétés. Et voilà quelle sera mon Alliance avec eux, quand j’enlèverai leurs péchés. Par rapport à l'évangile, les voilà ennemis, et c’est en votre faveur ; mais du point de vue de l’élection, ils sont aimés, et c’est à cause des pères. Car les dons et l’appel de Dieu sont irrévocables. Jadis en effet, vous avez désobéi à Dieu et maintenant, par suite de leur désobéissance, vous avez obtenu miséricorde. » (Romains 11, 25-32). Étrange affirmation qui explique l'apparente contradiction des propos du Christ au sujet de la Loi. Le Christ a donc maintenu la Loi pour les juifs : puisqu'il avait besoin de leur opposition pour accomplir sa Rédemption, tout en préparant ses disciples à autre chose, mais tous peuvent être sauvés.

Le Christ l'a donc bien précisé, c'est exclusivement aux juifs qu'il parle : il n'est venu que pour eux (Mathieu 15, 24 ; Marc 7, 27). Quand il maintient la loi au début de son ministère, il s'agit donc d'une prescription adressée aux juifs. Cela évite toute confusion : la Loi qu'il maintient est pour les juifs et pour eux seuls, puisque Dieu a besoin de leur rejet pour sauver le monde.

Une fois la Rédemption acquise, le peuple élu bénéficie de l'éternité des promesses divines, mais nul autre peuple ne peut prétendre au salut par la Loi. Le peuple élu est - et demeure - un peuple à part, à nul autre comparable, selon la volonté même de Dieu.
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Pierresuzanne

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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 9 EmptyDim 21 Juil 2013, 12:41

7. 3. JÉSUS MAINTIENT LA LOI ET L’ACCOMPLIT.

Israël existera jusqu'à la fin des Temps.
Daniel l'avait prophétisé (Daniel 12, 7-8), Paul le confirme (Romains 11, 2-32) et l'histoire le prouvera. Malgré des siècles de persécutions parfois d'une barbarie inégalée, le peuple juif perdure, peu nombreux mais fidèle, invaincu et persévérant, gardant jalousement son Alliance et son privilège de Peuple élu. Selon ses rabbins, ce privilège n'est pas une supériorité. Israël est conscient que son élection est divine et non humaine. L'homme est si peu de chose face à Dieu, qu'être élu de Dieu ne crée qu'un besoin d'humble adoration et non le sentiment d'une supériorité. Les juifs ne font pas de prosélytisme et accueillent peu de convertis, leur vocation est d'être fidèles à leur Alliance mais celle-ci n'est pas universelle : elle n'a pas vocation à toucher « les extrémités de la terre » (Actes 1, 8) comme le christianisme ou l'islam (Sourate 25, 1 ; S. 81, 27 ; S. 7, 158).

À eux seuls est promis le salut par la Loi. Le Christ, qui va fonder le christianisme, le confirme : « Jérusalem, Jérusalem, toi qui tues les prophètes et lapides ceux qui te sont envoyés, combien de fois j’ai voulu rassembler tes enfants à la manière dont une poule rassemble sa couvée sous ses ailes…, et vous n'avez pas voulu ! Voici que votre maison va vous être laissée. Oui, je vous le dis, vous ne me verrez plus,  jusqu’à ce qu’arrive le jour où vous direz : « Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! » » (Luc 13, 34-35). À la veille de sa mort, Jésus constate qu'il n'a pas convaincu les Juifs. Leur « maison leur est laissée » (Luc 13, 35) jusqu’à ce qu'ils le reconnaissent pour Messie. L'endurcissement des juifs va être utile à la Rédemption, néanmoins le Christ le déplore. Il y a là une apparente contradiction. Mais ici réside la grande particularité du Dieu des chrétiens et des juifs : Dieu crée les hommes libres. Avec Adam, l'homme est créé responsable de la terre et libre d'obéir ou non à Dieu (Ge 1, 26). Avec Moïse, Dieu libère le peuple de l'esclavage en Égypte avant de le structurer par la Loi. Au travers de toute l'histoire du peuple élu, Dieu est un libérateur. Dieu n'est pas un esclavagiste : Il a donné la liberté aux hommes et ce n'est pas une fausse promesse. Face au Christ, les hommes ont le choix. Des Juifs peuvent le suivre et ils sont devenus les disciples, le noyau de la future Église. D'autres l'ont rejeté et sont librement restés juifs. Tous peuvent être sauvés.

Les acquis contemporains en psychologie donnent un autre éclairage à ce maintien de la Loi.
En effet, l'homme a besoin d'une règle, d'un ordre pour se structurer dans la petite enfance. On nomme « l'intériorisation de la loi », le moment où le petit enfant, à partir de 20 mois, accepte de se soumettre à une autorité extérieure sans forcément en comprendre les tenants et les aboutissants. Plus l'enfant accepte rapidement et facilement cette loi, meilleure sera sa faculté à accepter les contraintes qui régissent les relations inter-humaines et le respect dû à chacun. Son intégration sociale est à ce prix. La Loi reste donc le fondement de la construction de chaque homme... mais le Christ va nous enseigner à aller au delà.

La Loi qui sauve les juifs est maintenue, mais elle va être purifiée. Les chrétiens disent que la Loi est « accomplie », conduite à sa perfection par une meilleure compréhension. « N'allez pas croire que je sois venu abolir la Loi et les Prophètes : je ne suis pas venu abolir mais accomplir. » (Mathieu 5, 17). Aucun chrétien ne peut oublier cette phrase du Christ : la Loi n'est pas abolie - on a vu pourquoi-  mais accomplie pour en révéler la signification profonde. Cette « substantifique moelle » de la Loi restera valide dans l’Église fondée par le Christ : il n'est pas venu en rupture du peuple élu mais en accomplissement de la longue œuvre de révélation divine commencée 2000 ans plus tôt. « Quand tu présentes ton offrande à l'autel, si, là, tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton offrande et va d'abord te réconcilier avec ton frère, puis reviens et alors présente ton offrande ». (Matthieu 5, 24). Le Christ appelle à magnifier la Loi de Moïse centrée sur le respect des rituels : seule la conversion intérieure - le désir de réparer ses fautes - rend valide les rites sacrés.
Pour d'autres aspects de la Loi, son œuvre d'accomplissement va plus loin. « Vous avez entendu qu’il a été dit : « Œil pour œil et dent pour dent ». Et bien ! Moi je vous dis de ne pas tenir tête au méchant : au contraire, quelqu'un te donne-t-il un soufflet sur la joue droite, tends-lui encore l'autre ; veut-il te faire un procès et prendre ta tunique, laisse-lui même ton manteau, te requiert-il pour une course d'un mille, fais-en deux avec lui. À qui te demande, donne ; à qui veut t'emprunter ne tourne pas le dos. Vous avez entendu qu'il a été dit : Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi. Et bien ! Moi je vous dis : Aimez vos ennemis, et priez pour vos persécuteurs. » (Matthieu 5, 43-44). On a déjà vu que le Talion était issu de la jurisprudence d'Hammourabi et donc du paganisme. Le Christ purifie la Loi de Moïse de ce paganisme avec l'autorité qui est celle du Fils Éternel. Il annule la Loi du Talion pourtant inscrite dans la Loi de Moïse.
L'œuvre d'accomplissement de la Loi va conduire à l'intériorisation, à la spiritualisation, de la Loi :
« Vous avez entendu qu'il a été dit : « Tu ne commettras pas d'adultère. Et bien moi, je vous dis : « Quiconque regarde une femme pour la désirer a déjà commis, dans son cœur, l'adultère avec elle ». (Matthieu 5, 28). Jésus part des commandements et de la Loi mais propose une nouvelle exigence. La pureté n'est pas uniquement dans la pratique, elle est aussi intérieure et spirituelle. Il ne s'agit plus de sauvegarder les apparences sociales, mais d'être pur dans l'intimité de son cœur et de convertir ses pensées.

Le Christ appelle les juifs à intérioriser leur culte. Et les juifs, dans les faits et à leur corps défendant, évolueront effectivement vers un culte plus spirituel. Quelques années après la mort du Christ, en 70, les Romains détruiront le Temple de Jérusalem où ont lieu les sacrifices d'animaux et le culte des juifs perdra son ancrage matériel. Il devra évoluer vers plus d'intériorité et de spiritualité. Dieu ne suggérera plus jamais à un puissant de rétablir leur culte sanglant : le Temple ne sera jamais reconstruit. Étrangement, après la vie du Christ, même ceux qui sont restés juifs en refusant de le reconnaître pour Messie, vont voir leur spiritualité évoluer vers davantage d'intériorité.

L’accomplissement de la Loi par le Christ n'est donc pas resté vain : il devient la règle des chrétiens – la substantifique moelle de la Loi de Moïse qu'ils conserveront - mais il influencera également les juifs.

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Pierresuzanne

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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 9 EmptyLun 22 Juil 2013, 11:58

7. 4. ACCOMPLIR LA LOI : LE MARIAGE EST MONOGAME.

Dans plusieurs domaines essentiels, le Christ va maintenant conduire la Loi de Moïse à sa perfection.
On a vu qu'il se substitue à Moïse avec l'autorité du Fils Éternel quand il parle sur la montagne des Béatitudes ; il va maintenant signaler les faiblesses ou les imperfections de la Loi pour les corriger. Le Coran nie que Jésus soit Dieu (Sourate 4, 171) - même s'il le reconnaît prophète (S. 4, 163) et Verbe de Dieu (S. 3, 45) - mais il admet néanmoins que le Christ a la légitimité de corriger la Loi de Moïse : « Et me voici pour confirmer ce qu'il y a devant moi du fait de la Thora, et pour vous rendre licite partie de ce qui vous était interdit. Et je suis venu à vous avec un signe de votre Seigneur. » (S. 3, 50).

Dans les Évangiles, le Christ parle peu du mariage. Célibataires, veufs, mariés, hommes et femmes, tous sont appelés à la même sainteté : les Béatitudes.
Néanmoins, le Christ évoque le mariage et le divorce, et sa façon de le faire confirme l'égalité des conjoints. « C'est en raison de votre dureté de cœur que [Moïse] a écrit pour vous cette prescription (la répudiation). Mais dès l'origine de la création « Il les fit homme et femme ». Ainsi donc l'homme quittera son père et sa mère, et les deux ne feront qu'une seule chair. Ainsi ils ne sont plus deux, mais une seule chair. Eh, bien ! Ce que Dieu a uni, l'homme ne doit point le séparer. » (Marc 10, 5-7).

Plusieurs enseignements découlent de ces versets :

Moïse a donc prescrit certaines lois - ici la répudiation - en raison de la dureté, du péché, des hommes. Cela signale que la Loi de Moïse n'est pas parfaite.
Elle devient donc une étape dans le chemin de la révélation et le Christ a manifestement l’autorité de l’améliorer. Cela place donc le Christ au dessus de Moïse, ce qu'admet également le Coran (S. 2, 253).

Le mariage est monogame et indissoluble ce qui affirme l'égalité des hommes et des femmes. Il n'est pas question qu'être trois, quatre ou cinq dans un mariage... mais seulement deux : un homme et une femme. Marc, qui écrit de Rome - et pense donc aux romains - précisera, que la femme, comme l'homme, n'a pas le droit de divorcer. Alors, seul le droit romain donnait la possibilité aux femmes de divorcer de leur mari. Ailleurs, seul l'homme en avait la liberté. Luc, Matthieu et Jean qui écrivent au Moyen-Orient, où seul l'homme disposait du droit de répudier sa femme, ne donnent pas cette précision. Sous la plume de Marc, le scribe de Simon-Pierre, la pensée du Christ s'exprime : « Quiconque répudie sa femme et en épouse une autre, commet un adultère à son égard, et si une femme répudie son mari et en épouse un autre, elle commet un adultère. » (Marc 10, 12). La situation des époux devient parfaitement symétrique.

Le divorce n’existe donc pas chez les chrétiens, du moins à l'origine du christianisme. De nos jours, il reste interdit chez les catholiques, alors qu'il est possible chez les orthodoxes, dans plusieurs Églises orientales et chez les protestants. Mais le mariage peut être annulé dans l’Église catholique, en particulier si l’un des époux, l'homme ou la femme, ne s’est pas engagé librement. L’absence de liberté invalide le sacrement même si le mariage a été consommé. C'est comme si le mariage n'avait jamais eu lieu. La liberté de l’engagement pris par l'homme, comme par la femme, est le critère majeur qui valide le mariage chrétien. Cela sera à nouveau affirmé au XIIe siècle dans l’Église catholique, quand le mariage deviendra un sacrement lors du concile de Latran. Le respect de la liberté d'engagement des futurs conjoints – particulièrement de la femme - est exigé avec la plus grande précision.

Les juifs ne suivent pas le Christ. Ils mettront 1000 ans de plus pour entendre l'appel définitif à la monogamie qui n'est pas explicite dans la Thora. Les juifs pratiqueront donc selon leurs terres de résidence. Quand ils vivront en terre musulmane, ils pourront être polygames. Quand ils vivront en terre chrétienne, ils pratiqueront la monogamie.
Par ailleurs, les juifs ont toujours gardé la possibilité de divorcer, légiférée dans le Deutéronome : « Si un homme prend une épouse et a consommé le mariage, et qu’il arrive qu’elle ne trouve plus grâce à ses yeux, parce qu’il aura découvert en elle de l’inconduite, il lui écrira un acte de rupture, le lui remettra en main propre et la renverra de chez lui. Elle quittera sa maison, s’en ira et épousera un autre homme. » (Dt 24, 1). Dans le judaïsme, le divorce est toujours matérialisé de nos jours par la remise d’un Guett, document écrit, que les deux époux signent devant 3 rabbins : le Beth Din. Le mariage est dans le judaïsme l’union des deux âmes par Dieu. Défaire cette union n’est pas qu’un acte légal mais un acte spirituel.
En l’an mille, le rabbin Guershom de Metz en France, surnommé la « lumière de la diaspora »,  réclamera la monogamie et l’accord de la femme dans le divorce. C’est ce qui est pratiqué depuis par les juifs : un homme ne peut plus répudier sa femme unilatéralement.

Par cette parole du Christ sur le mariage, la sociologie de l'humanité est modifiée pour toujours. Maintenant, la famille se définit ainsi : un homme, une femme et leurs enfants. Cette famille si particulière est dénommée famille nucléaire. Elle reprend une structure familière à la culture romaine et grecque, mais qui est finalement rare au sein des multiples civilisations pratiquant le concubinage, en particulier avec des esclaves. La famille nucléaire arrache les deux conjoints à leur famille d'origine pour une création nouvelle. Par cette parole du Christ, la structure tribale est dépassée. En effet, l'organisation tribale de la société suppose la soumission générationnelle - les vieux dominent les jeunes - et le patriarcat - les hommes dominent les femmes. Maintenant, Dieu, par la voix du Christ, propose une autre structure à la société : la famille nucléaire, puisque l'homme et la femme forment « une seule chair » dans le mariage. En cela, le Christ confirme la Genèse (2, 24) qui avait déjà annoncé la famille nucléaire. Les nouveaux conjoints sont donc séparés spirituellement de leur famille d'origine. Cela donne aux individus une possibilité d’évolution hors de la soumission tribale. Vecteur de liberté et d'autonomie, elle donne à la civilisation chrétienne une souplesse et des capacités d'évolution, que ne possède pas, par exemple, la famille musulmane.

En effet, le Coran confirme et préconise la structure tribale de la société. Les hommes dominent les femmes (Sourate 4, 34 ; S. 2, 228) et les aînés les plus jeunes (S. 31, 14-15). Selon le Coran, la polygamie est licite (S. 4, 3) mais il exclut naturellement la polyandrie (la faculté pour une femme d'avoir plusieurs maris). Seul l'homme a le droit de posséder plusieurs femmes (S. 31, 14-15 et S. 47, 22) y compris esclaves (S. 23, 1-6 ; S. 3, 50-52 ; S. 70, 30) et lui seul garde la possibilité de les répudier de sa seule initiative (S. 58, 3). Cela rend impossible l’égalité des sexes dans des terres régies par la charia, la Loi parfaite d'Allah définie par le Coran qui affirme transmettre sans erreur la vérité divine.
On peut donc remarquer, que, même si le Coran reconnaît à Jésus le droit de réformer la Loi de Moïse (S. 3, 50), il n'a pas retenu les prescriptions du Christ pour définir la charia sur le mariage.
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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 9 EmptyMar 23 Juil 2013, 12:26

7. 5. LE CÉLIBAT.

Les apôtres du Christ sont tous mariés.
Les évangiles font même allusion à la belle-mère de Simon-Pierre que le Christ guérit au début de son ministère (Luc 4, 38-39 ; Matthieu 8, 14-15 ; Marc 1, 29-31). Quand le Christ rend le mariage indissoluble, les apôtres s’exclament : « Si telle est la condition de l'homme envers la femme, il n'est pas expédient de se marier. » Il leur dit: « Tous ne comprennent pas ce langage, mais ceux-là à qui c'est donné. Il y a, en effet, des eunuques qui sont nés ainsi du sein de leur mère, il y a des eunuques qui le sont devenus par l'action des hommes, et il y a des eunuques qui se sont eux-mêmes rendus tels à cause du Royaume des cieux. Qui peut comprendre, qu'il comprenne ! » (Matthieu 19, 10-12).

Ce propos du Christ pourrait être extrêmement choquant pris au premier degré : le Christ recommanderait-il de se castrer pour préserver sa chasteté ? En fait, lui-même n'a pas eu recours à une telle pratique, ses disciples non plus et rien dans les évangiles ne permet d'affirmer le contraire. Cela permet de confirmer une lecture pratiquée par l’Église depuis ses origines : la parole du Christ doit être comprise dans son sens symbolique et non pas littéralement. Il y a dans le christianisme une distance au texte saint, qui provient de la façon dont le Christ s'est exprimé. On en voit ici un exemple : le Christ semble préconiser la castration alors que lui-même n'a pas subi une telle mutilation. Son discours est donc imagé.
Au IIIe siècle, Origène (185-253) comprendra, lui, qu'il faut se castrer pour suivre le Christ, et il ira jusqu'à réaliser cette mutilation. Origène était en contact avec des femmes dans sa communauté et ne voulait pas faire l'objet de critique, lui qui instruisait les nouveaux convertis, d'où l'excès de son zèle. Il regrettera par la suite d'avoir interprété les Écritures de façon littérale. Cela lui interdira la prêtrise, puisque seuls y sont admis les hommes non mutilés. Le cas d'Origène reste isolé. En effet, depuis toujours, l’Église refuse l'accès à la prêtrise aux eunuques et interdit la castration.

Les prêtres ne seront pas célibataires avant le concile de Latran au XIIe siècle, en même temps que le mariage deviendra un sacrement. C'est ainsi que nous pouvons trouver cette remarque de Paul dans la Première Épître à Timothée (3, 2) : « Il faut que l’épiscope soit … mari d’une seule femme » ; et également dans 1 Timothée (3, 12) : « Les diacres doivent être maris d’une seule femme. ». Le mariage monogame était donc autorisé pour les prêtres. À noter que ce verset ne signifie nullement que la polygamie est autorisée aux laïcs - en effet, les chrétiens n'ont jamais été polygames – mais, au contraire, que la polygamie est un péché si grave qu'elle interdit tout prise de responsabilités dans la communauté. La suite du texte cite toutes les vertus nécessaires à la fonction sacerdotale, la monogamie n'étant que l'une d'elles : « Aussi faut-il que l'épiscope soit irréprochable, mari d'une seule femme, qu'il soit sobre, pondéré, courtois, hospitalier, apte à l'enseignement, ni buveur, ni batailleur, mais bienveillant, ennemi des chicanes, détaché de l'argent, sachant bien gouverner sa propre maison et tenir ses enfants dans la soumission d'une manière parfaitement digne. » (1 Tim 3, 2-4).
La prêtrise n'est donc pas superposable au célibat aux origines de l’Église. En revanche, le célibat a toujours existé chez les chrétiens. Il trouve sa légitimité dans la parole du Christ et dans son propre exemple, puisqu'il est célibataire. Ainsi, selon la Tradition chrétienne, Jean l'évangéliste et Paul sont-ils restés célibataires. Certains chrétiens voudront imiter le Christ en tout et le célibat se développera progressivement au cours des siècles. Il incarne une forme de perfection spirituelle : celui qui a expérimenté que le Christ suffit au bonheur humain peut choisir le célibat. La vie monastique se développera en particulier dès la fin des persécutions au IVe siècle. Certains voudront retrouver dans l’ascèse du célibat les grâces de renoncement offertes antérieurement par les persécutions.

La compréhension du célibat choisi fait toute la spécificité du christianisme. Il signifie que les hommes et les femmes peuvent réussir leur vie sans fonder de famille. Dans les siècles à venir, des femmes vierges consacrées auront un rôle intellectuel et artistique indéniable. Elles seront docteurs de l’Église, comme Sainte Thérèse d'Avila (1515-1582), Sainte Catherine de Sienne (1347-1380) ou Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus (1873-1897). Elles seront mystiques et artistes, telle Hildegarde de Bingen (1098-1179), ou conseiller politique comme Sainte Geneviève (423-502), ou même chef d'armée comme Sainte Jeanne d'Arc (1412-1431).


Le christianisme offre donc aux femmes une façon d'exister hors de la maternité qui est tout à fait originale et novatrice. Aucune autre civilisation n'a donné aux femmes la possibilité de se réaliser hors de la maternité. Le Christ offre donc aux femmes - et aux hommes naturellement - une place valorisante, fruit de leurs capacités personnelles ou de leurs grâces spécifiques indépendamment de leur fonction reproductrice.
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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 9 EmptyMer 24 Juil 2013, 12:24

7. 6. L’ACCOMPLISSEMENT DE LA LOI : NE PAS RABÂCHER.

Les prières structurent la journée des juifs. Dès le lever du soleil, ainsi qu'au coucher du soleil et au milieu du jour, les hommes juifs doivent accomplir des prières rituelles. Avec les siècles, les prières recommandées dans le judaïsme seront fixées à trois les jours ordinaires et à quatre les jours de sabbat. La fête de Yom Kippour honore Dieu de 5 prières. Entre autres, les hommes y affirment l'unicité de Dieu et ils L'adorent en récitant des versets puisés dans le Deutéronome (Dt 6, 4-9) : « Béni soit à jamais le nom de Son règne glorieux. Tu aimeras l'Éternel ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de tous tes moyens, tu les inculqueras à tes enfants, tu en parleras (constamment), dans ta maison ou en voyage, en te couchant et en te levant. Attache les en signe sur ta main, et porte les comme un fronteau entre tes yeux. Écris-les sur les poteaux de ta maison et sur tes portes. ».
Dans les Évangiles, le Christ est décrit comme fréquemment en prière. Il a donc besoin lui aussi de prier, même si le contenu de sa prière nous est inconnu. Néanmoins, il va appeler à ne pas multiplier les prières et en particulier à ne pas imaginer qu'une prière est plus efficace parce que répétée de multiples fois. Il souhaite faire sortir l'humanité de la pratique des rituels obsessionnels et de la croyance en l’efficacité de paroles magiques.
« Dans vos prières, ne rabâchez pas comme les païens : ils imaginent qu’en parlant beaucoup ils se feront mieux écouter. N’allez pas faire comme eux ; car votre Père sait bien ce qu’il vous faut, avant que vous le lui demandiez.
Vous donc, priez ainsi :
« Notre Père qui es dans les cieux, que ton Nom soit sanctifié, que ton Règne vienne,
Que ta Volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain quotidien.
Remets-nous nos dettes comme nous-mêmes avons remis à nos débiteurs.
Et ne nous soumets pas à la tentation ;
mais délivre-nous du Mauvais.
« Oui, si vous remettez aux hommes leurs manquements, votre Père céleste vous remettra aussi ; mais si nous ne remettez pas aux hommes, votre Père non plus ne vous remettra pas vos manquements.
» » (Matthieu 6, 7-15).

Toute la théologie du Christ est regroupée dans la prière du « Notre Père ». La grandeur de Dieu le Père y est affirmée. La terre appartient bien aux hommes qui en ont reçu la responsabilité à la création : le Père - qui règne aux cieux - a besoin de la demande des hommes pour manifester Sa volonté sur terre. Son règne n'adviendra donc pas sur  terre sans la collaboration et la prière des hommes. Le pardon divin est obtenu plus facilement en pardonnant à autrui que par des ablutions ou des prières. Le Père souhaite et peut nous aider à lutter contre le Malin, le pourvoyeur du mal et des tentations.
La prière est indispensable aux croyants, mais le Christ n'instaurera jamais de prières obligatoires à des heures définies. Les hommes choisiront eux-mêmes les rituels nécessaires à leur spiritualité. En effet, les hommes ont besoin de structures rituelles en raison de leur faiblesse, mais ces rituels eux-mêmes n'ont rien de sacrés : ils ne sont que la conséquence de la nature humaine. La volonté de Dieu s'exprime ailleurs : dans le « Notre Père ».
Tous les rituels stériles et le rabâchage sont disqualifiés par la prière du « Notre Père », sommet inégalé de la spiritualité chrétienne, mais néanmoins sommet accessible à tous, dans la simplicité d'une prière totalement dépourvue d'ésotérisme.

Une fois de plus, le Coran n'entend pas la parole novatrice du Christ, et ceci toujours en contradiction avec sa propre affirmation du droit du Christ d'alléger la Loi de Moïse (S. 3, 50). Par exemple, le Coran insiste sur les rituels de prières : « Et rappelle-toi le nom de ton Seigneur, matin et après-midi ; et quant à la nuit, alors, prosterne-toi devant Lui ; et glorifie Le longtemps dans la nuit ! » (Sourate 76, 25-26). De plus, la vision théologique que le Coran donne d'Allah est en contradiction avec ce que le Christ nous dit du Père. En effet, pour Jésus, l'endroit où se manifeste la volonté du Père est le ciel. Jésus demande que l'on prie pour que la volonté du Père s'impose également sur terre, ce qui signifie que ce n'est pas le cas. En revanche, Mohamed récitera ce verset « Dis : « O hommes ! Vers vous tous je suis le messager du Dieu à qui appartient la royauté des cieux et de la terre. Pas de Dieu que lui, Il donne la vie et Il donne la mort. Croyez donc en Dieu et en Son messager, le prophète gentil (non juif), qui croit en Dieu et en Ses paroles. » (sourate 7, 158). Allah règne donc sur terre comme sur les cieux, rien ne s'y passe sans son autorisation même les pires crimes. Dans le Christianisme, les hommes sont libres et ont reçu la responsabilité de la terre, Yahvé choisit de ne pas agir si cela doit s'opposer au libre-arbitre des hommes. Cela ne retire rien à la Toute Puissance de Yahvé. En effet, pour les chrétiens et les juifs, c'est Dieu Lui-même qui choisit de donner la liberté aux hommes.

Les 10 commandements, eux-mêmes, vont être conservés mais résumés à l’essentiel par Jésus : « Et voici qu'un légiste se leva et lui dit, pour l'éprouver : « Maître, que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? » Jésus lui dit : « Dans la loi qu'y-a-t-il d'écrit ?...» « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de tout ton esprit, et ton prochain comme toi-même. » Tu as bien répondu, lui dit Jésus : fais cela et tu vivras. » (Luc 10, 25-28).
Voilà les 10 commandements résumés à leur essence : « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de tout ton esprit, et ton prochain comme toi-même ». Le cœur de la prière juive, basée sur l’affirmation de l'unicité de Dieu est bien validée, mais il ne s'agit pas de rabâcher l'affirmation de la foi mais de la vivre dans le concret de sa vie.  Il faut « faire cela  » pour être sauvé. Voilà la Loi résumée à une seule notion, l'amour de Dieu et du prochain, mais vécue dans le concret de la vie quotidienne et non dans le rabâchage verbal.

Pour les chrétiens, la Loi est accomplie en étant purifiée des rituels inutiles et des prières mécaniques et une nouvelle Loi se fait jour : « Heureux qui écoute ma parole, dit le Christ, et la met en pratique » (Luc 11, 28). Voilà la  nouvelle Loi du chrétien - ce n'est plus un catalogue de consignes, de règlements ou d'obligations rituelles - mais la parole vivante du Christ à laquelle le chrétien essaie de conformer sa vie.
La prière est, elle, limitée à l’essentiel : « Le Notre Père ».
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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 9 EmptyJeu 25 Juil 2013, 12:15

7. 7. L’ACCOMPLISSEMENT DE LA LOI DE MOISE. ELLE DEVIENT UNE PRATIQUE INDIVIDUELLE DONC IMPROPRE AU GOUVERNEMENT.

Le Christ va affirmer un nouveau précepte :
« Ne jugez pas, afin de n’être pas jugés ;
car, du jugement dont vous jugez on vous jugera. Qu’as-tu à regarder la paille qui est dans l’œil de ton frère ? Et la poutre qui est dans ton œil à toi, tu ne la remarques pas ! Ou bien comment vas-tu dire à ton frère : « laisse-moi ôter la paille de ton œil », et voilà que la poutre est dans ton œil ! Hypocrite, ôte d’abord la poutre de ton œil, et alors tu verras clair pour ôter la paille de l’œil de ton frère. » (Matthieu 7, 1-5).
Luc rapporte le même propos : « Ne jugez point, et vous ne serez point jugés, ne condamnez point et vous ne serez point condamnés, absolvez et vous serez absous. » (Luc 6, 37).

En interdisant de juger son frère, le Christ limite les effets de la Loi de Moïse. L'usage saint de la Loi devient réservé à l’exercice personnel. Elle sert de référence pour l'individu qui veut grandir en sainteté et qui analyse son comportement. Elle ne peut plus servir à juger autrui.

La Loi de Moïse cesse donc d’être un outil de gouvernement, puisqu'on ne peut plus s'en réclamer pour l’appliquer aux autres
. Les juifs avaient toujours aspiré à gouverner leur état selon la Loi de Moïse. Mais, dans les faits, cela a toujours été impossible ou a conduit à l'échec. Lors de la sédentarisation des premiers hébreux, entre le XIIIe et le XIe siècle avant JC, la Loi de Moise gouvernait le peuple élu mais il n'était pas souverain, il dépendait des cités-états cananéennes de Sichem et de Jérusalem. Au cours de la royauté hébraïque, entre les XIe et VIIIe siècles, de multiples influences avaient contaminé la Loi de Moise. Seul le roi Josias avait tenté de gouverner le royaume de Juda selon la Loi de Moïse qu'il avait fait reformuler dans le Deutéronome nouvellement rédigé. Mais Josias a été vaincu et son royaume défait. Après plusieurs siècles de soumission aux Assyriens, aux Mèdes, aux Grecs, puis aux Séleucides, les juifs ont fondés la théocratie hasmodéenne au IIe siècle, mais cela a conduit à des pratiques intolérantes. Le Christ donne une nouvelle lecture de la Loi divine et de son usage saint : il s'agit d'un usage strictement individuel et spirituel. Tout usage étatique à la Loi divine est impossible puisqu'on ne peut y faire référence pour juger autrui. Voilà qu'aucune législation officielle, du fait qu'elle implique un jugement sur autrui, ne peut trouver grâce aux yeux du Christ. Le Christ sépare ici définitivement la Loi religieuse, qui devient obligatoirement intime pour rester sainte, de la loi politique qui sert à juger les sujets du gouvernement en place.

L'islam prendra un autre chemin. La loi coranique est une loi divine qui s'impose aux croyants et à tous ceux qui vivent en terres musulmanes, avec toute la légitimité d'Allah et toute la puissance armée de l’état : «...Affermissez donc ceux qui croient. Quant à ceux qui mécroient, Je vais jeter l’effroi dans leurs cœurs : frappez donc au-dessous des cous et frappez-les aux jointures ! Car, vraiment, ils ont fait schisme d’avec Dieu et Son messager. » Quiconque fait schisme d’avec Dieu et Son messager…alors oui Dieu est fort en poursuite ! » (S. 8, 12-13). Avant même que l’islam n’apparaisse, le Christ récuse toute légitimité divine à la charia : Il refuse que la Loi de Dieu serve à juger autrui, seul un individu peut s'en servir pour se juger lui-même et se réformer. On voit encore une fois, la distance théologique que existe entre le christianisme et l'islam. Une fois de plus, le Coran, quoiqu'il reconnaisse au Christ le droit de réformer la Loi de Moïse (S. 3, 50), ignore, oublie, ou ne comprend pas, la parole du Christ.

Assez curieusement, les différentes civilisations chrétiennes, aboutiront toujours à une séparation du pouvoir politique (qu'il soit incarné par un empereur, un roi ou un président), du pouvoir religieux (représenté par le pape, les patriarches, ou les évêques). Malgré les aspirations des uns ou des autres, y compris des religieux, les pouvoirs étatiques et religieux seront toujours représentés par deux institutions distinctes dans les civilisations chrétiennes, là où les civilisations musulmanes regrouperont tous les pouvoirs entre les mêmes mains. Chacun construira donc ses institutions en cohérence avec les affirmations de son livre saint.

Si le Christ refuse que la Loi divine serve à l’État, cela ne signifie nullement qu'il n'existe aucun jugement divin mais ce ne sont pas les hommes qui peuvent en assumer la réalité. La parole du Christ est limpide, lui seul a le droit de juger spirituellement les hommes car le Père l'a décidé ainsi : « Le Père ne juge personne, mais il a remis tout jugement au Fils. » (Jean 2, 22). Cela est confirmé ailleurs : « Car, comme le Père a la vie en lui-même, ainsi il a donné au Fils d'avoir la vie en lui-même. Et il lui a donné le pouvoir de juger, parce qu'il est Fils de l'homme. » (Jean 5, 26-27).

Dès les origines du christianisme, les chrétiens l'ont compris : le Christ est le seul Juge légitime. Jacques affirme : « Un seul est législateur et juge, c’est celui qui peut sauver ou qui peut perdre, mais toi, qui es-tu qui juges le prochain ? » (Jacques 14, 12).  Les hommes n’ont aucun droit à porter un quelconque jugement et en particulier d'ordre spirituel.

Le jugement appartient au Fils mais il s'agit bien d'un jugement spirituel puisque les critères qu'il définit, n'ont aucun intérêt en droit humain. Il s'agit donc d'un jugement pour la vie éternelle et non pour régler des conflits inter-humains : « Celui qui croit en lui n’est pas jugé, mais celui qui ne croit pas est déjà jugé, parce qu’il ne croit pas au nom du Fils unique de Dieu. » (Jean 3, 18).  Le Jugement dont parle le Christ est eschatologique : il s'agit de croire que le Christ est « Fils unique de Dieu », donc Dieu Lui-même. Cette conviction épargne le Jugement au croyant !

Le disciple du Christ bénéficie donc de la Rédemption acquise par le Christ : « Dieu en effet n’a pas envoyé son fils pour qu’il juge le monde mais pour que le monde soit sauvé par lui ». (Jean 6, 6). Jésus, le seul Juge, est donc venu sauver le monde ! Et plus loin, Jean complète : « Vous, vous jugez selon la chair, moi [Jésus] je ne juge personne. » (Jean 8, 15).

JÉSUS, LE SEUL JUGE, N’EST DONC PAS VENU JUGER MAIS SAUVER LE MONDE !
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Pierresuzanne

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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 9 EmptyVen 26 Juil 2013, 12:12

7. 8. ACCOMPLIR LA LOI. LE JUGEMENT DERNIER.

Dans les premiers siècles de leur histoire, les juifs ne croyaient pas en la vie éternelle. C'était au peuple élu que Dieu promettait le maintien sur terre et non aux individus.
Daniel, le premier, parlera de résurrection des morts. Cette notion sera reprise par le courant pharisien au premier siècle avant JC. Au moment de la vie du Christ, deux courants spirituels juifs s'opposaient : les sadducéens qui gardaient une pratique centrée sur les sacrifice d'animaux et les prières au Temple de Jérusalem et les pharisiens qui privilégiaient l'étude de la Loi de Moïse et les rites de purifications. Les sadducéens ne croyaient pas en la vie éternelle alors que les pharisiens y croyaient. Avec une certaine malice, Paul, confronté à un tribunal romain, introduira dans le débat l'idée de la résurrection des morts pour conduire ses accusateurs à se chamailler devant les romains (Actes des apôtres 23, 6-8). Après la destruction du Temple en 70, le pharisaïsme deviendra le judaïsme officiel – les sadducéens disparaîtront avec le Temple - et la croyance en la résurrection des morts s'installera finalement dans le judaïsme. Mais, si les juifs finissent par croire en la vie éternelle, le principe d'un Jugement dernier restera une conviction chrétienne puis musulmane.

Le Christ va décrire précisément les critères du Jugement qui conduisent au salut éternel. Ils sont de deux sortes. Il y a d'abord une voie de salut spirituel qui bénéficie à ses disciples. Croire en la divinité du Christ conduit au salut
: « Celui qui croit en lui n’est pas jugé, mais celui qui ne croit pas est déjà jugé, parce qu’il ne croit pas au nom du Fils unique de Dieu. » (Jean 3, 18). Il est bon néanmoins d'écouter et de mettre en œuvre la parole du Christ, ce qui authentifie la réalité de la foi dans le Christ, Fils Éternel du Père : « Celui qui écoute ma parole et croit en Celui qui m'a envoyé a la vie éternelle et ne vient pas en jugement, mais il est passé de la mort à la vie. » (Jean 5, 24).
C'est écrit textuellement dans les évangiles ! Celui qui a la foi en Jésus Christ, « le Fils unique », et dans le Père qui l'a envoyé, est déjà sauvé !

Mais, une seconde voie de salut est offerte à tous, même à ceux qui ne sont pas disciples du Christ :
« Jésus parlait à ses disciples de sa venue : « Quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, et tous les anges avec lui, alors il siégera sur son trône de gloire. Toutes les nations seront rassemblées devant lui ; il séparera les hommes les uns des autres, comme le berger sépare les brebis des chèvres : il placera les brebis à sa droite, et les chèvres à sa gauche. Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite : « Venez les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la création du monde. Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ; j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi ! » Alors les justes lui répondront : « Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu… ? tu avais donc faim, et nous t’avons nourri ? tu avais soif, et nous t’avons donné à boire ? tu étais un étranger, et nous t’avons accueilli ? tu étais nu, et nous t’avons habillé ? tu étais malade ou en prison… Quand sommes-nous venus jusqu’à toi ? » Et le Roi leur répondra : « Amen, je vous le dis, chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. ». Alors il dira à ceux qui seront à gauche : « Allez-vous-en loin de moi, maudits, dans le feu éternel préparé pour le démon et ses anges. Car j’avais faim, et vous ne m’avez pas donné à manger ; j’avais soif, et vous ne m’avez pas donné à boire ; j’étais un étranger, et vous ne m’avez pas accueilli ; j’étais nu, et vous ne m’avez pas habillé ; j’étais malade et en prison, et vous ne m’avez pas visité. » Alors ils répondront, eux aussi : « Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu avoir faim et soif, être nu, étranger, malade ou en prison, sans nous mettre à ton service ? » Il leur répondra : « Amen, je vous le dis, chaque fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces petits, à moi non plus vous ne l’avez pas fait. » Et ils s’en iront, ceux-ci au châtiment éternel, et les justes, à la vie éternelle. » (Matthieu 25, 31-46).

Ici, dans ses critères de jugement, le Christ ne fait aucune allusion aux récompenses obtenues par les sacrifices, les rituels, les prières, le respect de la liturgie ou de la Loi de Moïse. C'est bien la bonté active envers les pauvres qui donne la vie éternelle. Pour ceux qui ne croient pas en la divinité du Christ, ni au contenu divin de l’Évangile, s'ouvre donc tout de même une perspective pleine d'espérance pouvant conduire au salut éternel : celle de l'amour du prochain manifesté par des actions concrètes !
Dans ce récit, le Christ nous donne un aperçu de la vie dans l'Au-delà. Le paradis de Jésus est le lieu de la proximité avec le Fils de l'homme, le roi du royaume, là où vont les « bénis de son Père » ; l'enfer est l'endroit éloigné de lui, là où demeurent « le démon et ses anges ». On verra, en reprenant le Coran, que les visions du paradis et de l'enfer offertes par Mohamed, sont totalement différentes. En effet dans le Coran, Allah est étrangement absent du paradis, lieu de délices et de repos où les satisfactions sensuelles – en particulier celles des hommes - sont assurées (S. 44, 51-56). Jamais on ne voit les élus rencontrer Allah dans le paradis décrit par le Coran. En revanche, Allah règne en maître sur l'enfer organisant (Sourate 17, 97 ; S. 66, 6) ), ordonnant (S. 74, 27-31 ; S. 43, 77) et participant (S. 89, 25-26 ; S. 74, 16-2) aux tortures des damnés. À nouveau, on voit la distance qui existe entre Yahvé, le Créateur du bien et de la liberté et Allah, le Créateur du bien, certes, mais également du mal.

Et voilà que la méditation de cette parole du Christ sur l'au-delà éclaire d'un jour étrange les versets du Coran sur la vie éternelle : Allah, dans le Coran, semble occuper la place de maître des enfers, qui est celle de Satan, l'ange déchu dans les évangiles ! Inconfortable et dérangeante observation pour tous ceux qui prêchent le relativisme et la conviction que toutes les religions se valent. Les deux monothéismes - auxquels adhère le plus grand nombre de fidèles de nos jours - sont donc bien radicalement différents et irréconciliables, aussi bien dans leur proposition de sainteté ici-bas que dans leur perception de la vie éternelle.

Allah n'est pas Yahvé, on l'a déjà remarqué, et avec une certaine logique ces deux Dieux uniques agissent différemment. S'il ne peut y avoir qu'un seul Dieu unique, il n'en est pas de même des révélations spirituelles : elles sont bien plurielles et en contradiction les unes avec les autres.
À chacun de choisir selon son propre jugement !
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Pierresuzanne

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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 9 EmptySam 27 Juil 2013, 11:25

7. 9. ACCOMPLIR LA LOI : DIEU SEUL PARDONNE ; LE CHRIST PARDONNE AUSSI.

Selon la Loi de Moïse, dans l'Ancien Testament, Dieu seul pardonne.

« Je suis Yahvé, … de Dieu, excepté moi, tu n’en connais pas, et de sauveur, il n’en est pas en dehors de moi. » (Osée 13, 4).

Le Coran confirme qu'Allah est le seul à pardonner : « Ne désespérez pas de la miséricorde de Dieu, car Il pardonne tous les péchés. Certes, c’est Lui le Pardonneur, le Miséricordieux. » (Sourate 39, 53) et Sourate 15 (49).
Allah est le seul à juger : « Le jugement n’appartient qu’à Allah. » (S. 12, 40-66 ; S. 6, 57-62 ; S. 40, 12-78).
« C’est Allah qui juge et personne ne peut s’opposer à Son jugement, et Il est prompt à régler les comptes.  » (Sourate 13, 41).
Judaïsme et islam sont là d'accord : seul Dieu peut pardonner. Le Christ, en bon juif, s'inscrit dans cette vision. Pour lui aussi, Seul Dieu pardonne... mais il va néanmoins exercer lui-même la miséricorde divine et pardonner en son nom propre. Il affirme ainsi Sa divinité et il la prouve en accomplissant un miracle toujours en son propre nom :
« Un jour Jésus enseignait. Des pharisiens et des docteurs de la loi étaient là ... et la puissance du Seigneur se manifestait par des guérisons. Et voici que des gens portant sur un lit un homme qui était paralytique, cherchaient à le faire entrer et à le placer sous ses regards. Comme ils ne savaient par où l'introduire, à cause de la foule, ils montèrent sur le toit, et ils le descendirent par une ouverture, avec son lit, au milieu de l'assemblée, devant Jésus.
Voyant leur foi, Jésus dit : « Homme, tes péchés te sont pardonnés. ». Les scribes et les pharisiens se mirent à raisonner et à dire : «
Qui est celui-ci, qui profère des blasphèmes ? Qui peut pardonner les péchés, si ce n'est Dieu seul ? »
Jésus, connaissant leurs pensées, prit la parole et leur dit : « Quelles pensées avez-vous dans vos cœurs ? Lequel est le plus aisé, de dire : « Tes péchés te sont pardonnés, ou de dire : Lève-toi, et marche ? Or, afin que vous sachiez que le Fils de l'homme a sur la terre le pouvoir de pardonner les péchés : Je te l'ordonne, dit-il au paralytique, lève-toi, prends ton lit, et va dans ta maison. » Et, à l'instant, il se leva en leur présence, prit le lit sur lequel il était couché, et s'en alla dans sa maison, glorifiant Dieu. Tous étaient dans l'étonnement, et glorifiaient Dieu; remplis de crainte, ils disaient : Nous avons vu aujourd'hui des choses étranges
. » (Luc 5, 17-26).

Une fois de plus Jésus fait un miracle sans invoquer Dieu, son Père, mais en son nom propre. Prérogative divine, il donne le pardon des péchés. Ce faisant, le Christ s'affirme Dieu.

Le Coran ne peut prétendre à son inspiration divine avec la même assurance : Mohamed n'a jamais accompli le moindre miracle. En revanche, le Coran reconnaît que le Christ a accomplit des miracles (Sourate 3, 49), et il le place donc, pour cette raison, au dessus de Mohamed (S. 2, 253). Mais, dans une autre sourate, le Coran met Mohamed au dessus des autres prophètes (S. 33, 40). Le Coran, quoique affirmant exprimer la vérité divine parfaite (Sourate 41, 41-42), contient donc des contradictions ! Par ailleurs, nous avons déjà analysés quelques uns des erreurs scientifiques et historiques qu'il contient. Comme le Coran s'affirme sans erreur, il présente la soumission des musulmans à sa propre incohérence comme l'ultime sainteté (S. 2, 143). En fait, le Coran affirme qu'il est d'origine divine mais il n'en donne aucune preuve. Seule, l’affirmation coranique de son origine divine sert de preuve aux musulmans. Ce qui est irrecevable d'un point de vue rationnel. C'est comme si, en mathématiques, on démontrait un théorème en se servant de ce même théorème. Un tel raisonnement serait déclaré erroné par tout mathématicien. Le Coran, lui s'affranchit de la logique minimale, et réclame que l'on croit en son inspiration divine, non seulement sans en donner la moindre preuve, mais surtout en faisant la démonstration de son inspiration humaine par les multiples erreurs qu'il contient. L'islam, dès son origine, s'est donc éloigné de la rationalité et de la logique d'Aristote : il demande à ses adeptes de croire en son authenticité, en son origine divine, sur sa simple affirmation et sans preuve extérieure. Le Christ, lui, est fidèle aux exigences de la Loi juive et à la logique humaine, théorisée par Aristote : il apporte une preuve de sa légitimité divine, il s'agit des miracles.
Et il pardonne aux pécheurs en son nom propre après avoir fait des miracles de sa propre autorité.

En lui, la source de la miséricorde  divine s'est faite proche des hommes.
Le Christ, le seul juge, n'est pas venu juger, mais sauver les hommes
.
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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 9 EmptyDim 28 Juil 2013, 12:34


7. 10. LA FEMME ADULTÈRE : LE CHRIST POUSSE LES JUIFS À ÉPROUVER LES LIMITES DE LA LOI.

La Loi de Moïse dit :

« Si l'on prend sur le fait un homme couchant avec une femme mariée, tous deux mourront... Si une jeune fille vierge est fiancée à un homme, qu'un autre homme la rencontre et couche avec elle, vous les conduirez tous deux à la porte de cette ville et vous les lapiderez jusqu'à ce que la mort s'ensuive. » (Dt 22, 22-24). La Loi de Moïse est précise, homme et femme subissent le même sort, cruel mais identique.

L'islam, à travers les hadiths, reprendra cette même tradition de la lapidation, la femme étant cependant punie davantage que l'homme à qui le fouet est réservé.
Selon un hadith, deux hommes auraient consulté Mohamed pour le faire juge entre leurs enfants pris en flagrant délit d'adultère : 100 ovins et un esclave sont-ils suffisants pour compenser leur faute ? « Le prophète dit : « Par Celui qui détient mon âme, je vais juger entre vous selon le Livre d’Allah : tes 100 ovins et ton domestique sont rejetés et ton fils aura 100 coups de fouet et un an d’exil. Ô Aniss ! Vas interroger la femme de cette personne, si elle avoue, alors lapide-la. La femme a avoué et est lapidée. » (Bukhari et Muslim : allo’lo’ wal. Marjane, 423-424). Le Coran, lui, ne préconise pas la lapidation pour les adultères, qu'ils soient hommes ou femmes, il ordonne le fouet pour les deux : « La fornicatrice et le fornicateur, fouettez-les de chacun cent coups de lanière. Et que nulle douceur ne vous prenne à leur égard, en la religion de Dieu, - si vous demeurez croyants en Dieu et au Jour dernier. Et qu’un groupe de croyants assiste à la punition des deux » (Sourate 24, 2). En fait, la lapidation sera instaurée dans l'islam après la période prophétique de Mohamed par le biais des hadiths.

Le Christ va agir autrement. Avec une subtilité inégalée, il va conduire une femme adultère au repentir et amener les juifs à éprouver les limites de la Loi :
« Les pharisiens amènent une femme surprise en adultère et, la plaçant au milieu, ils dirent à Jésus : « Maître, cette femme a été surprise en flagrant délit d’adultère. Or, dans la loi, Moïse nous a prescrit de lapider ces femmes-là. Toi donc, que dis-tu ? » Ils disaient cela pour le mettre à l’épreuve, afin d’avoir matière à l’accuser. Mais Jésus, se baissant, se mit à écrire avec son doigt sur le sol. Comme ils persistaient à l’interroger, il se redressa et leur dit : « Que celui d’entre vous qui est sans péché lui jette le premier une pierre ! » Et se baissant de nouveau, il écrivait sur le sol. Mais eux, en entendant cela, s’en allèrent un à un, à commencer par le plus vieux ; et il fut laissé seul, avec la femme toujours au milieu; alors, se redressant, Jésus lui dit : « Femme, où sont-ils ? Personne ne t’a condamnée ? » Alors Jésus dit : « Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, et désormais ne pèche plus. »
De nouveau, Jésus leur adressa la parole et dit : « Je suis la lumière du monde. Qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres mais aura la lumière de la vie.
» (Jean 8, 1-12).

Ce passage de l'évangile de Jean est très célèbre mais il est possible qu'il ne soit pas de Jean l’Évangéliste. Il n'est pas présent dans l'évangile de Jean le plus ancien conservé de nos jours qui est daté du IIe siècle (papyrus 66, IIe siècle, collection Bodmer de Genève). On pense que ce récit de la femme adultère pourrait être d'un autre évangéliste. Il aurait été attribué à Jean tardivement. Peut-être même s'agit-il d'un texte apocryphe, écrit à partir du IIe siècle qui aurait été jugé digne de foi et donc ajouté ! Peut-être même est-ce une légende tardive, un récit imaginaire ? Il est impossible de répondre ! Néanmoins cette rencontre entre le Christ et la femme adultère est bien dans la lignée de la miséricorde exprimée habituellement par le Christ. Même si ce passage est choquant pour la morale patriarcale, le Christ a fréquemment donné son pardon à des pécheurs, à des pécheurs publics, à des publicains. Rien dans ce passage n'est donc invraisemblable.

D'une seule phrase, le Christ convertit la femme pécheresse et les juifs pétris de pharisaïsme qui se sont autoproclamés juges. Il ne s'agit pas ici de complaisance pour le péché, mais de montrer comment la rencontre avec le regard bienveillant du Christ, offre un chemin de sainteté. Le Christ offre une voie de salut ; à la femme de saisir la chance de sa rédemption ... En fait, personne ne sait ce qu'elle est devenue : le Christ offre sa miséricorde et une dignité renouvelée aux pécheurs que nous sommes, mais il ne nous impose pas la conversion. Ajout tardif, ou authentique anecdote de la vie du Christ, ce texte de la femme adultère est dans la lignée de l'action du Christ : il pardonne et conduit les hommes, par sa bienveillance, à préférer leur rédemption à la nuit de leur péché.
Lors de cette scène, le Christ conduit également les juifs a tester les limites de la Loi. L'application stricte de ses règles est  cruelle et ne rend pas compte de la justice divine. La loi de Moïse n'est qu'une étape vers la pleine révélation de la Loi divine. Le Christ avait déjà signifié à propos du mariage (Marc 10, 5) que la Loi de Moïse était imparfaite en raison de la dureté du cœur humain.

Ici, en Jésus, Dieu vient apprendre aux hommes ce que leur dureté de cœur leur interdisait de percevoir par les prophètes : Dieu pardonne aux pécheurs et les aide à se convertir, ce qui est plus important pour Lui que de leur appliquer des châtiments plus ou moins cruels ou sadiques.
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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 9 EmptyLun 29 Juil 2013, 12:16

7. 11. LE CHRIST TRANSGRESSE L'ANCIENNE ALLIANCE : LES PRESCRIPTIONS SUR LES ABLUTIONS SONT DÉPASSÉES.

Le Christ a accompli la Loi de Moïse, il en a fait émerger l'essence, la substantifique moelle. Il va maintenant la transgresser publiquement.

Les règles de purification sont essentielles pour les juifs.
La Loi de Moïse dit qu'après des « pollutions nocturnes », (Deutéronome 23, 11), ou qu'après un contact avec des « animaux souillés » (Lévitique 11), l’homme doit se laver et laver les objets entrés en contact impur. De grandes jarres de pierre - et non de terre cuite - étaient donc installées dans les lieux de culte pour permettre aux juifs de se laver. Au fil des siècles, les rites d'ablutions à l'eau - avant de manger ou de prier - s'étaient multipliés dans le judaïsme, à tel point que la présence de grandes jarres de pierre dans des structures antiques permet d'identifier des lieux de pratique du judaïsme. Ainsi, dans la ville de Sépphoris, construite par Hérode le Grand sur le modèle païen de Rome, a-t-on pu identifier des bains rituels témoignant de la pratique de la foi juive dans cette ville païenne.

Sur le point des ablutions, le Christ va transgresser la Loi de Moïse. « Tandis que Jésus parlait, un Pharisien l’invite à déjeuner chez lui. Il entra et se mit à table. Ce que voyant, le Pharisien s’étonna de ce qu’il n’eût pas fait d’abord les ablutions avant le déjeuner. Mais le Seigneur lui dit : « Vous voilà, bien, vous, les pharisiens ! L’extérieur de la coupe et du plat, vous le purifiez, alors que votre intérieur à vous est plein de rapine et de méchanceté ! Insensés ! Celui qui a fait l’extérieur n’a-t-il pas fait aussi l’intérieur. Donnez plutôt en aumône ce que vous avez, et alors tout sera pur pour vous. » (Luc 11, 37-41). Pour le Christ, la purification est spirituelle. On ne se purifie pas d’un péché en se lavant mais en pratiquant l’aumône. Même si la Loi est maintenue pour les juifs, le Christ veut conduire l'humanité à une perfection spirituelle fondée sur la réalité de la bonté envers les pauvres.  « Malheur à vous scribes et Pharisiens hypocrites, qui rassemblez à des sépulcres blanchis : au-dehors ils ont belle apparence, mais au-dedans ils sont pleins d’ossements de morts et de toute pourriture ; vous de même, au dehors vous offrez aux yeux des hommes l’apparence de justes, mais au-dedans vous êtes pleins d’hypocrisie et d’iniquité. » (Matthieu 23, 27-28).

Les règles de purification sont dépassées ; ceux qui les respectent mais oublient l'amour du prochain, sont « des hypocrites » et « des sépulcres blanchis ».

Une fois de plus en contradiction avec le verset qui dit que Jésus a le droit d'alléger la Loi de Moïse (Sourate 3, 50), le Coran reprendra les rituels juifs de purification dans la préparation à la prière : « Lorsque vous vous disposez à la prière : lavez vos visages et vos mains jusqu’aux coudes ; passez vos mains sur vos têtes et sur vos pieds jusqu’aux chevilles… Si vous êtes malade ou en voyage ; si l’un de vous vient du lieu caché ; si vous avez eu commerce avec des femmes et que vous ne trouviez pas d’eau, recourez à du bon sable que vous passerez sur vos visages et sur vos mains. Dieu ne vous veut pas de gêne, mais Il veut vous purifier, et parfaire sur vous Son bienfait. Peut-être seriez-vous reconnaissants ? » ( S. 5, 6).
Dans le Coran, Allah préconise un rituel de lavage qui Lui permet de purifier le croyant. L'ordre des ablutions semble important sans que l'attitude du cœur ne soit nulle part évoquée. La Tradition musulmane corrigera cela plus tard : le croyant devra avoir l’intention de se purifier pour que l’ablution soit efficace.

Le Christ privilégie la charité et refuse d'assimiler la propreté corporelle à la sainteté. Par ailleurs, un autre fait permet de sanctifier la physiologie humaine. Par son Incarnation, Jésus est Dieu fait homme. Aucune fonction corporelle n'en devient impure. Parfois, des musulmans objectent que le Christ ne peut être Dieu puisqu'il a déféqué et uriné ! Indépendamment de cette remarque triviale, un chrétien ne peut qu'admettre que l'humanité du Christ a, au contraire, « sanctifié » chacune de nos fonctions physiologiques. Aucune d'entre elles, même celles qui sont peu hygiéniques, ne saurait être assimilée à un péché. Le péché n'est pas la saleté corporelle, le péché, c'est la blessure infligée au prochain ! Tel est le point de vue du Christ, celui qui est affirmé dans les Évangiles, et qui est devenu la conviction des chrétiens.

Et il semble bien que ce puisse être également la conviction que chaque homme sincère peut acquérir par la réflexion et la logique : le péché n'est pas la saleté corporelle ; le péché, c'est la blessure infligée au prochain, que ce soit intentionnellement ou par indifférence !
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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 9 EmptyMar 30 Juil 2013, 11:55

7. 12. LE CHRIST TRANSGRESSE L'ANCIENNE ALLIANCE : LES INTERDITS ALIMENTAIRES SONT ABOLIS.

La loi de Moïse était très détaillée sur les interdits alimentaires ainsi que sur les modes de préparations culinaires :

« Tu ne mangeras aucune chose abominable. Voici les animaux que vous mangerez : le bœuf, la brebis et la chèvre ; le cerf, la gazelle et le daim... Vous mangerez de tout animal qui a la corne fendue, le pied fourchu, et qui rumine. Mais vous ne mangerez pas de ceux qui ruminent seulement, ou qui ont la corne fendue et le pied fourchu seulement. Ainsi, vous ne mangerez pas le chameau, le lièvre et le daman, qui ruminent, mais qui n'ont pas la corne fendue : vous les regarderez comme impurs. Vous ne mangerez pas le porc, qui a la corne fendue, mais qui ne rumine pas : vous le regarderez comme impur... Voici les animaux dont vous mangerez parmi tous ceux qui sont dans les eaux : vous mangerez de tous ceux qui ont des nageoires et des écailles. Mais vous ne mangerez d'aucun de ceux qui n'ont pas des nageoires et des écailles : vous les regarderez comme impurs. Vous mangerez tout oiseau pur. Mais voici ceux dont vous ne mangerez pas : l'aigle, l'orfraie et l'aigle de mer, le milan, … etc... la huppe et la chauve-souris... Vous ne mangerez d'aucune bête morte ; tu la donneras à l'étranger qui sera dans tes portes, afin qu'il la mange, ou tu la vendras à un étranger, car tu es un peuple saint pour l'Éternel, ton Dieu. Tu ne feras point cuire un chevreau dans le lait de sa mère. Tu lèveras la dîme de tout ce que produira ta semence, de ce que rapportera ton champ chaque année. Et tu mangeras devant l'Éternel, ton Dieu, dans le lieu qu'il choisira pour y faire résider son nom, la dîme de ton blé, de ton moût et de ton huile, et les premiers-nés de ton gros et de ton menu bétail, afin que tu apprennes à craindre toujours l'Éternel, ton Dieu. » (Deutéronome 14, 3-23). Ces règles prennent leur sens à la fin de ces versets : il s'agit de rendre un culte à Yahvé. Sanctifier les règles de la consommation de nourriture permet de rendre un culte permanent  et favorise donc la vie spirituelle. Pour être sauvé, il est préférable que l'homme se tourne fréquemment vers son Dieu : les rites centrés sur la nourriture favorisent la régularité dans la spiritualité.

Le Christ va néanmoins lever tous ces interdits. La spiritualité qu'il nous enseigne se situe « en esprit et en vérité »  (Jean 4, 24) et se manifeste par l'amour du prochain :
« Jésus leur dit : « Isaïe a bien prophétisé de vous, hypocrites, ainsi qu’il est écrit : « Ce peuple m’honore des lèvres ; mais leur cœur est loin de moi. Vain est le culte qu'ils me rendent, les doctrines qu'ils enseignent ne sont que préceptes humains. » (Marc 7, 6) et Jésus continue : « Et ayant appelé de nouveau la foule, il lui disait: « Écoutez-moi tous et comprenez ! Il n'est rien d'extérieur à l'homme qui, pénétrant en lui, puisse le souiller, mais ce qui sort de l'homme, voilà ce qui souille l'homme. Si quelqu'un a des oreilles pour entendre, qu'il entende ! »
Quand il fut entré dans la maison, à l'écart de la foule, ses disciples l’interrogeaient sur la parabole. Et il leur dit : « Vous aussi, vous êtes à ce point sans intelligence ? Ne comprenez-vous pas que rien de ce qui pénètre du dehors dans l’homme ne peut le souiller, parce que cela ne pénètre pas le cœur, mais dans le ventre, puis s’en va aux lieux d’aisance» (ainsi il déclarait purs tous les aliments). Ils disaient : « Ce qui sort de l’homme, voilà ce qui souille l’homme. Car c’est du dedans, du cœur des hommes, que sortent les desseins pervers : débauches, vols, meurtres, adultères, cupidités, méchancetés, ruse, impudicité, envie, diffamation, orgueil, déraison. Toutes ces mauvaises choses sortent du dedans et souillent l’homme.
» (Marc 7, 14-23).


Marc l'affirme : Jésus a déclaré purs tous les aliments et proclamé que la sainteté était spirituelle et non liée aux pratiques alimentaires, qui ne sont que « des préceptes humains ».

Néanmoins, le Coran reprendra les prescriptions alimentaires du Deutéronome comme base de sa législation. Il en supprimera certaines et en ajoutera d'autres, comme l'interdit de l'alcool mais il fera du respect des interdits alimentaires un de ses fondements et la marque de la fidélité des croyants : « Vous sont interdits la bête trouvée morte, le sang, la chair de porc, ce sur quoi on a invoqué un autre nom que celui de Dieu, la bête étouffée, la bête assommée ou morte d'une chute ou morte d'un coup de corne, et celle qu'une bête féroce a dévorée - sauf celle que vous égorgez avant qu'elle ne soit morte. [Vous sont interdits aussi la bête] qu'on a immolée sur les pierres dressées, ainsi que de procéder au partage par tirage au sort au moyen de flèches. Car cela est perversité. Aujourd'hui, les mécréants désespèrent [de vous détourner] de votre religion : ne les craignez donc pas et craignez-Moi. » (Sourate 5, 3).

Le Christ a donc annulé la Loi de Moïse au sujet des prescriptions alimentaires qu'il proclame d'origine humaine. Mais le Coran - toujours en contradiction avec le droit du Christ de corriger la Loi (S. 3, 50) – ignore cette parole du Christ.
Ailleurs, le Coran confirmera à quel point Allah tient au respect de ces interdits : « Allah a pardonné ce qui est passé (sur les transgressions des prescriptions alimentaires) ; mais quiconque récidive, de celui-là alors Allah tirera vengeance. Et Allah est puissant, maître de vengeance. » (Sourate 5, 95). Pour une simple transgression alimentaire, rien de moins que la vengeance d'Allah est sollicitée !

Une fois de plus, la parole du Christ est innovante, libératrice, universelle et d'une étonnante modernité :  « Car c’est du dedans, du cœur des hommes, que sortent les desseins pervers : débauches, vols, meurtres, adultères, cupidités, méchancetés, ruse, impudicité, envie, diffamation, orgueil, déraison. » (Marc 7, 23). L'impureté est dans le cœur de l'homme et non dans les aliments ingérés qui en deviennent donc tous purs !
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Pierresuzanne

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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 9 EmptyMer 31 Juil 2013, 12:35

7. 13. LE CHRIST TRANSGRESSE L'ANCIENNE ALLIANCE : LE TABOU DES RÈGLES DES FEMMES CESSE D'ÊTRE UNE PRESCRIPTION DIVINE.

Le Christ ne se contente pas de s’affranchir des règles de purifications rituelles, il va abolir un préjugé basé sur le sexisme et la superstition.
Les menstruations des femmes font l'objet d'un tabou dans bien des cultures, il en était de même chez les juifs. Avec le Christ, l'indignité des femmes en période de règles va être oubliée. Le Christ n'a jamais confondu une particularité physiologique avec un péché.

Le Lévitique enseigne la Loi de Moïse :  « Lorsqu’une femme a un écoulement de sang et que du sang s’écoule de son corps, elle restera pendant sept jours dans la souillure de ses règles. Qui la touchera sera impur jusqu’au soir. » (Lévitique 15,19). L'impureté supposée de la femme qui a ses règles, s’étendrait donc à toutes les personnes qui la touchent !

Bien plus tard, le Coran reprendra le même tabou :
« Et ils t’interrogent sur les menstrues. - Dis : « C’est une souillure. Séparez-vous donc des épouses pendant les menstrues, et n’en approchez qu’elles ne soient purifiées. Quand elles ont accompli leur purification, alors venez à elles, d’où que Dieu vous l’ordonne. Oui, Dieu aime ceux qui bien se repentent; et Il aime ceux qui bien se purifient. » (Sourate 2, 222).
Le verset suggère même que les femmes doivent se « repentir » après leurs règles comme si elles avaient accompli un péché. Elle doivent se purifier soit se laver selon un ordre qui sera détaillé ultérieurement par la Tradition. Le Coran ne fait aucune distinction entre une particularité physiologique et un état de péché.

Le Christ va agir totalement différemment : « Jésus partit avec lui, et une foule nombreuse le suivait qui le pressait de tous cotés. Or, une femme atteinte d’un flux de sang depuis douze années, qui avait beaucoup souffert du fait de nombreux médecins et avait dépensé tout son avoir sans aucun profit, mais allait plutôt de mal en pis, avait entendu parler de Jésus : venant par derrière dans la foule, elle toucha son manteau. Car elle se disait : Si je touche au moins ses vêtements, je serai sauvée. » Et aussitôt la source d’où elle perdait le sang fut tarie, et elle sentit dans son corps qu’elle était guérie de son infirmité. Et aussitôt Jésus eut conscience de la force qui était sortie de lui, et s’étant retourné dans la foule, il disait « Qui a touché mes vêtements ? » Ses disciples lui disaient : « Tu vois la foule qui te presse de tous cotés, et tu dis : Qui m’a touché ? » Et il regardait autour de lui pour voir celle qui avait fait cela. Alors la femme, craintive et tremblante, sachant bien ce qui lui était arrivé, vient se jeter à ses pieds et lui dit toute la vérité. Et il lui dit : « Ma fille, ta foi t’a sauvée ; va en paix et sois guérie de ton infirmité. » (Marc 5, 24-34).

Plusieurs enseignements découlent de ce récit. Le Christ guérit physiquement la femme presque sans le vouloir. Son Être même est divin et la foi de la femme suffit pour obtenir le miracle par un simple contact. Mais, pour le Christ, il n'est pas suffisant que la femme soit guérie physiquement, il souhaite aller plus loin. Il veut la guérir aussi de sa culpabilité née de la Loi et de ses tabous. En fait, la femme a honte de sa transgression – elle a touché le Christ de sa propre initiative ce qui lui a transmis son impureté rituelle - et elle a peur. Le Christ va la guérir de sa honte et de sa peur. Non seulement, il ne lui fait aucun reproche - alors qu'elle l'a touché - mais, au contraire, il la félicite pour sa foi et confirme sa guérison ! Elle n'est plus prisonnière des tabous de la Loi, mais au contraire félicitée de l'avoir transgressée et récompensée par une guérison physique inattendue. La foi en Jésus-Christ libère de l'esclavage de la Loi de Moïse. Paul théorisera longuement ce concept, au point que certains imaginent que c'est lui qui l'a inventé ! Mais, en fait, c'est le Christ lui-même qui a instauré cette nouveauté libératrice : la foi en Jésus-Christ libère de l'esclavage de la Loi !

Souillé lui-même – du moins selon la Loi de Moïse - le Christ ne s'en préoccupe pas un seul instant... et il garde toute sa puissance miraculeuse. La suite du récit le confirme.
Quand la femme souffrant de ménorragies est guérie, il est en route vers la maison d'un chef de synagogue dont la fille est malade. «  Comme il parlait encore, survinrent de chez le chef de la synagogue des gens qui dirent : Ta fille est morte ; pourquoi importuner davantage le maître ?... Ils arrivèrent à la maison du chef de la synagogue, où Jésus vit une foule bruyante et des gens qui pleuraient et poussaient de grands cris. Il entra, et leur dit : Pourquoi faites-vous du bruit, et pourquoi pleurez-vous ? L'enfant n'est pas morte, mais elle dort. Et ils se moquaient de lui. Alors, ayant fait sortir tout le monde, il prit avec lui le père et la mère de l'enfant, et ceux qui l'avaient accompagné, et il entra là où était l'enfant. Il la saisit par la main, et lui dit : Talitha koumi, ce qui signifie : Jeune fille, lève-toi, je te le dis. Aussitôt la jeune fille se leva, et se mit à marcher ; car elle avait douze ans. »  (Marc 5, 38-41).
Voilà maintenant que le Christ ressuscite les morts de sa propre autorité ! La femme souffrant d'un flux de sang ne l'a manifestement pas souillé.
Ce jour là, les femmes sont les principales actrices de son œuvre de guérison, de libération et de salut.

CE N'EST DONC PAS PAUL QUI A INVENTÉ QUE LA FOI EN JÉSUS-CHRIST LIBÉRAIT DE L'ESCLAVAGE DE LA LOI !
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Pierresuzanne

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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 9 EmptyJeu 01 Aoû 2013, 11:28

7. 14. LE CHRIST TRANSGRESSE L'ANCIENNE ALLIANCE : LES PÉCHEURS NE SONT PAS REJETÉS.

Dans la loi de Moïse, les déviants sont isolés :
« S'il se trouve au milieu de toi, un homme ou une femme qui fasse ce qui est mal aux yeux de Dieu, en transgressant son Alliance, qui aille servir d'autres dieux et se prosterner devant eux... Si après l’avoir entendu et fait une bonne enquête, le fait est avéré et s’il est bien établi que cette chose abominable a été commise en Israël, tu feras sortir aux portes de ta ville cet homme ou cette femme coupable de cette mauvaise action, et tu lapideras cet homme ou cette femme jusqu’à ce que mort s’ensuive…Tu feras disparaître le mal du milieu de toi. » (Deutéronome 17, 1-7).
Le péché incriminé est majeur, il s'agit d'apostasie – d'avoir servi d'autres dieux - mais la sanction est redoutable ! Le peuple élu est un peuple à part, et il maintient sa pureté en rejetant les pécheurs, rejet qui va jusqu'à leur exécution.

Pour le Christ, il en va différemment :


« Jésus traversait la ville de Jéricho. Or, il y avait un homme du nom de Zachée ; il était le chef des collecteurs d'impôts, et c'était quelqu'un de riche. Il cherchait à voir qui était Jésus, mais il n'y arrivait pas à cause de la foule, car il était de petite taille. Il courut donc en avant et grimpa sur un sycomore pour voir Jésus qui devait passer par là. Arrivé à cet endroit, Jésus leva les yeux et l'interpella : « Zachée, descends vite : aujourd'hui il faut que j'aille demeurer dans ta maison. » Vite, il descendit, et reçut Jésus avec joie. Voyant cela, tous récriminaient : « Il est allé loger chez un pécheur. » Mais Zachée, s'avançant, dit au Seigneur : « Voilà, Seigneur : je fais don aux pauvres de la moitié de mes biens, et si j'ai fait du tort à quelqu'un, je vais lui rendre quatre fois plus. » Alors Jésus dit à son sujet : « Aujourd'hui, le salut est arrivé pour cette maison, car lui aussi est un fils d'Abraham. En effet, le Fils de l'homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu. » (Luc 19, 1-10).

Zachée est collecteur d’impôts en Terre Sainte.
L’impôt sacré, corrélé à la pratique du judaïsme, était versé directement au Temple ; cela signifie que Zachée travaille pour les romains. Il collabore donc avec l'occupant païen. Mais le Christ fait une distinction très nette entre le pécheur et son péché : il ne limite jamais un être humain à ses actes ou à son apparence extérieure. Il rejette le péché jamais le pécheur. Au cours de sa vie publique, Jésus va vivre avec les pécheurs, sans craindre leur contact. Il n'attend pas leur repentir pour les fréquenter. Juste avant de mourir, il appellera ses disciples à vivre de même : il s’agit d’« être dans le monde sans être du monde » (Jean 17, 14-15). Les disciples auront appris ce nouveau comportement tout au long de la vie publique du Christ en l'accompagnant chez les pécheurs. En effet, le Christ parle aux pécheurs mais pas seulement, il réclame également d'être invité par eux et il le fait publiquement et sans honte. Les juifs tenaient les pécheurs à l’écart dans un ostracisme qui devait être insupportable et transformait les publicains – les pécheurs publics - en parias. L'attitude du Christ, ouverte, tolérante, respectueuse, retourne Zachée, le paria : il se convertit, même si le Christ ne lui demande rien. Il est réintégré dans la communauté humaine, lorsqu'il reçoit chez lui le Christ et ses disciples à la vue de tous. La bienveillance du Christ rompt son isolement de publicain et suffit à le conduire au repentir.
Et Jésus de livrer la raison même de sa venue sur terre: « Car le Fils de l'homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu. » (Luc 19, 10).
Dans un autre épisode célèbre, les évangiles racontent que Jésus appelle un collecteur d'impôt pour l'instaurer Apôtre. Selon la Tradition chrétienne, il s'agit de Matthieu, l'évangéliste
: « Étant sorti, Jésus vit, en passant, un homme assis au bureau de la douane, appelé Matthieu, et il lui dit : « Suis-moi ! » Et, se levant, il le suivit. » (Matthieu 9, 9). Marc le nomme,  « Lévi, fils d'Alphée » (Marc 2, 14) et Luc simplement « Levi » ( Luc 5, 27). Les exégètes contemporains pensent que l'écrit de l’apôtre Lévi, dit Matthieu, fils d'Alphée, n'est pas l'évangile dit « de Matthieu » mais un récit plus ancien qui aurait servi de source commune aux trois évangiles dit synoptiques : celui de Matthieu, de Marc et de Luc. En effet, ils ont tous les trois une structure commune, c'est pourquoi ils sont appelés synoptiques, ce qui signifie qu'ils peuvent être lus en parallèle. Les Évangiles synoptiques ont fait le même choix éditorial : la vie du Christ est présentée par thème sans se préoccuper de chronologie. Dans les Évangiles synoptiques, la vie publique du Christ semble n'avoir duré qu'une année, alors que selon Jean - et la vraisemblance chronologique - elle a duré 3 ans. Un publicain, un collecteur d’impôt, est donc un des douze Apôtres et il est l'auteur de la première version écrite des évangiles.

Le Coran reste dans la lignée des pharisiens. S'agissant des juifs de Médine - qui refusent la prophétie de Mohamed - même leur amitié est de trop.
Assimilés aux mécréants, seuls la mort semble licite à ceux qui refusent la nouvelle foi de Mohamed : « Ils aimeraient que vous fussiez mécréants tout comme ils sont mécréants : alors vous seriez tous égaux ! Ne prenez donc pas d'amis chez eux, jusqu'à ce qu'ils émigrent dans le sentier de Dieu. Mais s'ils tournent le dos, saisissez-les alors, et tuez-les où que vous les trouviez ; et ne prenez pas chez eux ni amis ni secoureur. » (Sourate 4, 89). Un homme qui s'est soumis à l'islam – qui a « émigré dans le sentier de Dieu » - et qui regrette son choix - qui a « tourné le dos » - peut donc être poursuivi et tué. Ici, comme dans le Deutéronome, l’apostasie est punie de mort.

La parole du Christ est radicalement différente. « Car le Fils de l'homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu. ».
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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 9 EmptyVen 02 Aoû 2013, 12:16


7. 15. LE CHRIST TRANSGRESSE LA LOI DE MOÏSE ET TOUCHE UN LÉPREUX : IL EST ÉMU DE COMPASSION.

La Loi de Moïse dit :
« Le lépreux, atteint de la plaie, portera ses vêtements déchirés et aura la tête nue ; il se couvrira la moustache et criera : « Impur ! » « Impur ! ». Aussi longtemps qu’il aura la plaie, il sera impur. Étant impur, il habitera seul ; sa demeure sera hors du camp. » (Lé 13, 45-46 ou  Nb 5, 1-3). Le risque de contagion rend cette prescription pleine de bon sens, mais quelle cruauté pour le malade !

Le Coran parle peu des malades.
Seuls deux versets en parlent pour signaler qu’ils sont inférieurs aux bien-portants : « Et l’aveugle et le voyant ne sont pas égaux. » (S. 35, 19) et S. 13 (16). La croyance exprimée dans le Coran que bienfaits et malheurs viennent tous d'Allah (S. 18, 60-82 ), a conduit les musulmans à la conviction qu'ils méritaient les malheurs subis. Néanmoins, le Coran facilite le jeûne du Ramadan aux malades. Ils doivent rattraper les jours manquants plus tard, certes, mais ne sont pas obligés de jeûner s'ils ne sont pas en état de le faire (S. 2, 184).

Une fois de plus, le Christ va agit différemment et transgresser la Loi de Moïse :

« Un lépreux vient à Jésus, le supplie et, s’agenouillant, lui dit : « Si tu le veux, tu peux me purifier ». Ému de compassion, il étendit la main, le toucha et lui dit : « Je le veux, sois purifié. » Et aussitôt la lèpre le quitta et il fut purifié. Et, le rudoyant, il le chassa aussitôt et lui dit : « Garde-toi de rien dire à personne ; mais va te montrer au prêtre et offre pour ta purification ce qu’a prescrit Moïse : ce leur sera une attestation. »
Mais lui, une fois parti, se mit à proclamer hautement et à divulguer la nouvelle, de sorte que Jésus ne pouvait plus entrer dans une ville, mais il se tenait dehors, dans des lieux déserts ; et l’on venait à lui de toutes parts.
» (Marc 1, 40-45).
Ce miracle est tellement impressionnant que le Coran lui-même s'en fera l'écho des siècles plus tard (Sourate 3, 49).

Plusieurs éléments sont à relever :

- Le Christ pouvait guérir le lépreux sans le toucher, juste avec des mots comme il le fait d’habitude, mais il est là « ému de compassion ». Malgré les risques de la contagion, les rigueurs de la Loi de Moïse disparaissent devant son amour pour l’humanité. Voilà le cœur de la révélation : Dieu aime les hommes. La loi n’est qu’une carcasse vide sans bienveillance, elle n'est acceptable que si les juifs n’oublient pas la miséricorde. La loi, sans bonté, devient un « sépulcre blanchi » inutile et trompeur (Matthieu 23, 27) : Dieu aime les hommes.

- Après son miracle, le Christ  « rudoie » et « chasse » l'ancien lépreux. Il est hors de question que le lépreux soit recruté pour faire la promotion du Christ. Ainsi, dans les évangiles, les nombreux miraculés du Christ disparaissent-ils toujours de la suite du récit. Ils retournent à leur vie quotidienne et plus personne n'en parle. Jamais le Christ ne réclame rien en échange d'un miracle : le don de Dieu est gratuit.

- Le Christ renvoie le lépreux guéri aux prêtres juifs, pour qu’en fidélité à la loi de Moïse, il fasse l’offrande qui le réintègre dans la communauté. L'homme peut ainsi retrouver sa place dans la société juive qui est la sienne. L’ancienne Alliance est toujours valable, et l’homme est libre de sa religion. L’ancien lépreux peut retourner aux prêtres juifs et à la Loi de Moïse. Dieu a créé les hommes libres.

- Mais le lépreux désobéit au Christ. Il ne retourne pas vers les prêtres juifs, et part proclamer partout ce qui lui est arrivé. L’homme est libre. Le miraculé n’encourt aucun reproche de la part du Christ, même si, sur le moment, il lui a un peu compliqué la tâche. Et c'est le Christ qui doit se réfugier loin des villes et villages !

Libérer les hommes et les femmes de l’esclavage de la Loi risque bien d’entraîner un peu de désordre mais cela ne semble pas essentiel. La foi en Jésus Christ libère de l'esclavage de la loi. Le Christ l'apprend aux hommes, même si cela lui nuit. Et Jésus ira jusqu'à la mort en croix pour libérer les hommes. Le Christ l'a vécu, Paul ne fera que le théoriser dans ses épîtres.

Et les malades seront l'objet des soins attentifs des chrétiens qui fonderont les premiers hôpitaux, y compris en terre musulmane.
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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 9 EmptySam 03 Aoû 2013, 11:35

7. 16. LE CHRIST TRANSGRESSE L'ANCIENNE ALLIANCE : LE SABBAT EST PROFANÉ.

Que dit la loi de Moïse ?

« Souviens-toi du jour du Sabbat pour le sanctifier. Pendant six jours tu travailleras et tu feras tout ton ouvrage ; mais le septième jour est un Sabbat pour le Seigneur ton Dieu. Tu n’y feras aucun ouvrage. » ( Exode 20, 8-10). Le Deutéronome 5, (12-15) et le Lévitique 23 (3) rappellent les mêmes obligations.


Or, le Christ va faire des miracles le jour du Sabbat transgressant la Loi de Moïse qui interdit toute activité ce jour là.
« Or Jésus enseignait dans une synagogue, le jour du sabbat ; et voici qu’il y avait là une femme ayant depuis dix-huit ans un esprit qui la rendait infirme ; elle était toute courbée et ne pouvait absolument pas se redresser. La voyant, Jésus l’interpella et lui dit : « Femme, te voilà délivrée de ton infirmité » ; puis il lui imposa les mains ; et, à l’instant même, elle se redressa, et elle glorifiait Dieu.
Mais le chef de la synagogue, indigné de ce que Jésus eût fait une guérison, le sabbat, prit la parole et dit à la foule : « Il y a six jours pendant lesquels on doit travailler ; venez donc ces jours-là vous faire guérir, et non le jour du sabbat ! »
« Mais le Seigneur lui répondit : « Hypocrites ! Chacun de vous, le sabbat, ne délie-t-il pas de la crèche son bœuf ou son âne pour le mener boire ? Et cette fille d’Abraham, que Satan a liée voici dix-huit ans, il n’eût pas fallu la délier de ce lien le jour du sabbat !
» ( Luc 13, 10-16).

Il y a une note d'humour délicieuse dans ce texte. Du dimanche au vendredi, il peut y avoir miracles à la synagogue, son chef n'y voit pas d’inconvénient... il semble même ne pas remarquer ce que cela aurait d'inhabituel. Mais, si un miracle est accompli le jour du sabbat, là non, c'est trop. En fidèle fonctionnaire de la Loi, il applique le règlement au point d'être rendu aveugle à ce qui se passe sous ses yeux. Les contraintes de la Loi lui ont fait perdre toute spontanéité et toutes capacités d'émerveillement.

À noter que, ici, Jésus ne demande pas à la femme ce qu'elle veut, alors que d’habitude, il ne guérit jamais quelqu'un sans lui avoir demandé ce qu'il souhaite. On peut supposer qu'il s'agit de ne pas la pousser à contrevenir aux lois sur le Sabbat. En réclamant au Christ sa guérison miraculeuse ce jour là, elle aurait commis un péché aux yeux de son peuple. Le Christ la guérit donc sans qu’elle ne le demande. Lui sait qu'il n'y a pas de péché à guérir un malade le jour du sabbat. Elle peut rester fidèle à la Loi de Moïse, Jésus assume seul la transgression. Le Christ a toujours respecté la liberté des hommes.

Et finalement toutes les activités humaines seront autorisées pendant le Sabbat
:  « Et il advint qu'un jour de sabbat il passait à travers les moissons et ses disciples se mirent à se frayer un chemin en arrachant les épis. Et les pharisiens lui disaient : « Vois ! Pourquoi font-ils le jour du sabbat ce qui n'est pas permis ? » ... Il leur disait : « Le Sabbat a été fait pour l'homme, et non l'homme pour le sabbat, en sorte que le Fils de l'homme est maître même du sabbat. » (Marc 2, 23-24 puis 27, 28).

Le Christ vient de faire sortir le sabbat du respect d'interdits obsessionnels.

Pour le Coran – et les musulmans - la prière hebdomadaire est ordonnée le vendredi, mais ce jour sacré reste ouvert aux activités profanes.
D'après Ibn Maja et Ahmad, le prophète aurait dit qu'Adam avait été créé - et serait mort - un vendredi. La dernière Heure, celle de la fin des temps, doit, elle aussi, survenir un vendredi. Cela expliquerait ce choix du jour de la grande prière. « Ô vous qui avez cru, quand on vous appelle à la prière du jour du vendredi, accourez à l'invocation de Dieu, et laissez tout commerce. Cela est bien meilleur pour vous si vous saviez. » (S. 62, 9). Le rassemblement du vendredi permet de rappeler les lois d'Allah, d'affirmer sa foi en Son unicité et d'encourager la communauté musulmane à une vie vertueuse. Les croyants sont invité à se laver, à se couper les ongles, à se peigner et à se laver les dents avant de s'y rendre dans la dignité. Les rituels de purification par ablutions sont donc préconisés. Une fois la prière accomplie, les activités profanes redeviennent autorisées. Sur ce seul point, le Coran respecte sa propre affirmation qui veut que le Christ puisse réformer la Loi de Moïse (S. 3, 50).
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Pierresuzanne

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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 9 EmptyDim 04 Aoû 2013, 12:41

7. 17. JÉSUS, VERBE DE DIEU.

Jésus est dit « Verbe » de Dieu dans le Nouveau Testament, ce qui signifie « Parole ».
Cela est expliqué dans le Prologue de Saint-Jean : « Au commencement était le Verbe et le Verbe était avec Dieu et le Verbe était Dieu. Il était au commencement avec Dieu. Tout fut par lui, et sans lui rien ne fut... ». (Jean 1, 1-2).
Dès le début du Prologue de Jean, la divinité de Jésus est affirmée et cela sans aucun doute possible. Par ailleurs, la Genèse nous a appris que Dieu crée par sa parole (Genèse 1, 3), voilà le Christ, Verbe de Dieu, investi d'un rôle très particulier dans la Création...

« ... Le Verbe était la lumière véritable, qui éclaire tout homme ; il venait dans le monde. Il était dans le monde et le monde fut par lui, et le monde ne l'a pas reconnu. Il est venu chez lui, et les siens ne l'ont pas accueilli. Mais à tous ceux qui l'ont accueilli, il a donné pouvoir de devenir enfants de Dieu, à ceux qui croient en son nom, lui qui ne fut engendré ni du sang, ni d'un vouloir de chair, ni d'un vouloir d'homme, mais de Dieu. Et le Verbe s'est fait chair et il a habité parmi nous, et nous avons contemplé sa gloire, gloire qu'il tient de son Père comme Fils unique, plein de grâce et de vérité... » (Jean 1, 9-14).
Les Évangiles appellent donc Jésus, le Verbe de Dieu. Le Christ ne se limite donc pas à offrir la parole de Dieu à l'humanité, il est lui-même cette parole divine. Cela implique quelques conséquences qui ne sont pas assez relevées. Quand le Christ parle, il exprime bien évidement la parole de Dieu mais sa vocation de Verbe ne se limite pas à cette parole. Son Être même – sa Personne - est Verbe de Dieu, Parole de Dieu. Quand il agit, ses actions mêmes sont donc paroles de Dieu, car son Être est Parole de Dieu.
Dans ses relations à la Loi, cette donnée éclaire d'un jour nouveau son comportement. Le Christ a effectivement maintenu la Loi oralement, mais il l'a transgressée dans les faits et par des actions. Il pourrait sembler à un lecteur superficiel de l’Évangile que le Christ n'a pas touché à la Loi puisqu’il l'a maintenue oralement. Or, en transgressant la Loi, le Christ l'abolit. En effet, ce que fait le Christ, ses actions et ses gestes, sont l'équivalent d'une Parole dite avec l'autorité divine, car il est lui-même Parole de Dieu, Verbe de Dieu !

Le Coran, lui aussi, appelle le Christ, le « Verbe de Dieu »,
même s'il ne reconnaît pas sa divinité. « Quand les anges dirent : O Marie, voilà que Dieu t’annonce un Verbe de sa part : son nom est l’Oint, Jésus fils de Marie, illustre ici-bas comme dans l’au-delà, et l’un des rapprochés. » (S. 3, 45).
Dans la lignée de la suggestion de la Genèse, Allah crée également par sa parole dans le Coran : « Il n’a rien d’autre à en dire que : « Sois », et c’est. » (Sourate 40, 68 ; S. 54, 49-50 ; S. 3, 47). Mais le Coran ne fait pas le lien entre l'acte créateur de Dieu par sa parole et l'appellation de « Verbe » qu'il donne par ailleurs à Jésus. De la même façon que le Coran parle de Jacob en le nommant Israël sans saisir ce que cela signifie, le Coran nomme Jésus le Verbe, sans comprendre le sens de cette appellation.
Appeler le Christ « le Verbe de Dieu » revient pourtant à admettre qu'en transgressant la Loi, Jésus l'abolit.
On a vu que le Christ a maintenu la Loi de Moïse pour les juifs et non pour le monde. Les Juifs, en refusant de reconnaître que Jésus est Verbe de Dieu - en le traitant d'imposteur - sont dans une posture logique. Ils ne reconnaissent pas la légitimité du Christ – du Verbe de Dieu - ils en restent donc à la Loi de Moïse qui est apte à les sauver. Ils sont de toute façon fils du peuple élu par Dieu et qui l'a structuré par le don de la Loi. Mais les musulmans - qui reconnaissent que le Christ est Verbe de Dieu - ne peuvent pas être sauvés par la Loi puisque le Verbe l'a aboli ! Une fois de plus, on voit que l'islam a structuré sa foi en s'affranchissant de la logique. Ou alors faut-il supposer que l'auteur du Coran reprenait - pour les introduire dans le Coran - les appellations, les connaissances et les éléments de foi qui étaient ceux de ses contemporains sans forcement en saisir toutes les implications théologiques ? Un non musulman peut facilement arriver à cette conclusion. En revanche un musulman croit le « Coran incréé », existant depuis toujours auprès de Dieu, ce qui implique qu'il n'aurait pas même été créé par Allah. Pour les musulmans, Mohamed est le transmetteur passif, le copieur fidèle, d'une parole divine parfaite et éternelle. Pour les musulmans, cela place le Coran – qui incarne la Parole parfaite et éternelle d'Allah - dans la situation même qui est celle du Christ pour les chrétiens. Le Christ et le Coran incarnent donc, chacun pour leurs fidèles, la Parole éternelle de Dieu et la Vérité parfaite. Mais, il faut alors noter qu'il existe deux Paroles de Dieu contradictoires dans l'islam : le Christ, Verbe d'Allah et le Coran ! En effet, le Coran affirme le droit légitime et divin du Christ d'alléger la Loi de Moïse (S. 3, 50). Par ce verset, le Coran reconnaît d'ailleurs implicitement que les Évangiles n'ont pas été falsifiés quand ils relatent les transgressions du Christ. Mais, néanmoins, le Coran n'a pas respecté les préconisations de Jésus sur la Loi.

La suite du Prologue de Jean, confirme ce rapport très particulier du Fils Unique-engendré à la Loi de Moïse et à la vérité :

« Car la Loi fut donnée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus-Christ. Nul n'a jamais vu Dieu ; le Fils Unique-engendré qui est tourné vers le sein du Père, lui l'a fait connaître. » (Jean 1, 17-18).

Voilà la vérité définie par Jean : «la vérité [est venue] par Jésus-Christ. ». Ailleurs, il sera précisé que le Christ lui même a affirmé être cette vérité : « Je suis le chemin la vérité et la vie, nul ne vient au Père que par moi » (Jean 14, 16). Jésus, la Vérité parfaite de Dieu, est venu offrir cette vérité aux hommes. Verbe de Dieu, rien dans ses paroles, dans ses actes ou dans son être, n'est étranger à la vérité divine. L'accomplissement véritable de la Loi de Moïse se trouve donc dans la personne divine du Christ, le seul chemin vers le Père, le seul en qui repose la vie éternelle.

Les chrétiens échappent donc aux rituels obsessionnels de la Loi, à son indifférence aux faiblesses des hommes et à sa cruauté envers les pécheurs. Ils sont affranchis de la Loi. Désormais, ils obéissent - ou plutôt écoutent, suivent et imitent - Jésus-Christ, Parole vivante de Dieu, le seul chemin vers le Père, la porte unique du salut : l'incarnation parfaite de la Vérité.

Voilà ce que signifie être « Verbe de Dieu » (Sourate 3, 45) : Jésus est l'expression même de Dieu, Sa parole, le seul chemin vers le salut et la Vérité parfaite de Dieu et Dieu Lui-même.
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Pierresuzanne

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MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 9 EmptyLun 05 Aoû 2013, 11:39

7. 18. LES GRANDES QUESTIONS FONDAMENTALES : LA MALADIE VIENT-ELLE DE DIEU ? JÉSUS RÉPOND À L'ANCIEN TESTAMENT.

L'humanité est confrontée à la misère, à la souffrance et à la mort. Ce sont des faits. Les athées voient dans le mal la preuve de l'inexistence de Dieu. Les croyants sont donc confrontés à la grande question fondamentale : comment mettre en cohérence le mal avec la foi en la bonté de Dieu ?

Dieu envoie-t-Il des maladies pour punir les hommes pécheurs ? Un malade est-il forcement pécheur ? La maladie est-elle la preuve que le malade a péché ?
En s'inspirant d'un mythe sumérien, le livre de Job avait posé la question dans l'Ancien Testament.
Le Christ va répondre à cette grande interrogation humaine : « En passant, [Jésus] vit un homme aveugle de naissance. Ses disciples lui demandèrent : Rabbi, qui a péché, lui ou ses parents, pour qu’il soit né aveugle ? » Jésus répondit : « Ni lui ni ses parents n’ont péché... » (Jean 9, 1-3). Non, la maladie n'est pas signe de péché. La maladie existe mais sans aucun lien avec l'état moral du malade ou de ses proches.
Ici, la présence du Christ va donner un sens à cette maladie : « Ni lui ni ses parents n’ont péché, mais c'est afin que soient manifestées en lui les œuvres de Dieu. » (Jean 9, 3). Il guérit miraculeusement l'aveugle témoignant de sa puissance divine. Plus tard, la mort en Croix du Christ, donnera définitivement un sens à la souffrance des hommes. Les hommes souffrant ne sont pas plus pécheurs que les autres. Paul dira : « Je complète dans ma chair ce qui manque aux épreuves du Christ » (Colossiens 1, 24). Mystique et étrange affirmation de Paul, qui pourrait sembler manifester un orgueil absolu, mais qui est le moyen offert par Dieu pour donner sens à nos souffrances. Nos souffrances ne sont pas vaines, elles nous permettent – si nous le souhaitons – de les offrir à Dieu pour qu'elles participent mystérieusement à la rédemption de l'humanité. Cette voie, mystique, d'acceptation de la souffrance a souvent été critiquée comme un dolorisme qui conduirait au masochisme. Mais il s'agit d'un choix spirituel individuel – et non imposé - qui n'interdit pas de se soigner. D'ailleurs, l'attitude du Christ nous éclaire. Verbe de Dieu, lui seul dit la vérité par son comportement. Il n'a jamais dit à quiconque de continuer à souffrir stoïquement puisqu'il a fait des miracles pour guérir les malades. À sa suite, les chrétiens tenteront de soulager toutes les souffrances humaines par le moyen de leur science. En effet, Dieu nous a confié la responsabilité du monde et, donc, le devoir de dominer la maladie. Mais, la mort est inéluctable au terme d'un vie terrestre pétrie de souffrance. Effectivement, Dieu n'a pas supprimé la souffrance, Il a envoyé son Fils Unique-engendré dans le monde pour qu'il partage notre vie douloureuse. Lui, le seul juste, a souffert sa passion. Ainsi, en lui, la souffrance humaine se trouve-t-elle définitivement dissociée du péché.

L'islam donne une autre vision du rapport à la souffrance. Dans le Coran, il est clairement exprimé que le malade – avec sa dépendance - est inférieur au bien-portant, et cela selon la décision même d'Allah : « Et Allah frappe l’exemple de deux hommes : l’un d’eux est muet, capable de rien, cependant qu’il est à charge de son patron, - où qu’on envoie, il n’apporte rien de bien : - serait-il l’égal de celui qui commande la justice cependant qu’il est sur le droit chemin. » (Sourate 16, 76).
« Sont-ils égaux, le voyant et l’aveugle ? » questionne la Sourate 13 (16). « L’aveugle et le voyant ne sont pas égaux. » répond la Sourate 35 (19). Et cette inégalité est voulue par Allah, puisque tout provient de lui :  « Toute âme va goûter la mort. Et nous vous éprouvons de tentation, en mal et en bien. Et vers Nous vous serez ramenés. » (Sourate 21, 35). La santé comme la maladie viennent donc d'Allah. Allah se sert des maladies pour tester la soumission et la persévérance des fidèles : « Très certainement, Nous vous éprouvons, afin de savoir ceux d'entre vous qui luttent, ainsi que les endurants, et d'éprouver ce qui en est de vous. » (Sourate 47, 31).

Les Hadiths compléteront cette vision en affirmant que la souffrance des musulmans sert à l'expiation des péchés : « Le Prophète Mohamed (psl) a dit : « Tout ce que subit le musulman est une expiation en sa faveur, même l’égratignure et la piqûre d’une épine. » (Mouslim).
La Tradition musulmane encourage donc les musulmans à la résignation en vue de l'expiation des péchés. La révolte face à la maladie est perçue comme un péché puisque c'est Allah qui a choisi d'envoyer les maladies à ses fidèles.

L'islam - comme le christianisme - voient donc dans la maladie l'occasion de réfléchir sur son existence et de se convertir. Néanmoins, l'islam présente Allah comme à l'origine du mal comme du bien, de la maladie comme de la santé.
En Jésus-Christ, les chrétiens ont définitivement renoncé à la vision du livre de Job, qui suppose que Dieu envoie les maladies, en conséquence des péchés, comme punition, ou comme épreuve pour tester la fidélité du croyant. Un malade peut être saint, un Juste peut souffrir. La maladie existe mais Yahvé a donné aux hommes la liberté de dominer le monde (Genèse 1, 28) ce qui implique qu'ils peuvent utiliser leur intelligence pour vaincre les maladies.

Et surtout le Christ a souffert en croix, lui qui n'était pas pécheur. La tentation est l’œuvre du démon (Luc 4, 1-13 ; Marc 1, 12-13 ; Matthieu 4, 1-11) et non résultat de la volonté de Dieu, qui nous aide à en triompher (Matthieu 6, 13 ; Luc 11, 4). « Dans l'épreuve de la tentation, que personne ne dise : « Ma tentation vient de Dieu. » Dieu en effet ne peut être tenté de faire le mal, et lui-même ne tente personne » (Épître de Jacques 1, 13).

Voilà la position des chrétiens : Yahvé est innocent du mal.
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