Dialogue islamo-chrétien
Rejoignez nous vite

Sur le Forum Dialogue Islamo-Chrétien !!!

Dans les convictions et le respect de chacun.

BIENVENUE PARMI NOUS
Dialogue islamo-chrétien
Rejoignez nous vite

Sur le Forum Dialogue Islamo-Chrétien !!!

Dans les convictions et le respect de chacun.

BIENVENUE PARMI NOUS

Dialogue islamo-chrétien

CE FORUM A POUR VOCATION LE DIALOGUE ENTRE CHRÉTIENS ET MUSULMANS DANS LE RESPECT DES CONVICTIONS DE L'AUTRE
 
AccueilAccueil  PortailPortail  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Marhaba wa s-salam/Bienvenue et Paix
"Ce site se veut être un espace de dialogue entre Chrétiens et Musulmans. Les débats entre Chrétiens ( Catholiques versus Protestants ) comme entre Musulmans ( Sunnites versus Chiites ) ne sont donc pas admis sur nos différents forums. Il est interdit de contester publiquement la modération sauf par MP
Le Deal du moment : -39%
Ordinateur portable ASUS Chromebook Vibe CX34 Flip
Voir le deal
399 €
Le Deal du moment :
Cdiscount : -30€ dès 300€ ...
Voir le deal

 

 HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES

Aller en bas 
+32
Denis Abd El Karim
dan 26
Ennazus
albania
mario-franc_lazur
Rashid Al-Jundullah
Roger76
chemseddine
Massorète
Père Plexe
Pegasus
Le chant du cygne
Dreamer
yacoub
amr
Adil71
Sylvian
Salomon
Instant
Abu Abdellah
SKIPEER
samseat69
othy
ASHTAR
Tonton
Tomi
rosarum
BERNARD
chrisredfeild
azdan
Curiousmuslim
Pierresuzanne
36 participants
Aller à la page : Précédent  1 ... 12 ... 21, 22, 23 ... 28  Suivant
AuteurMessage
Pierresuzanne

Pierresuzanne



HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 22 Empty
MessageSujet: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 22 EmptyMer 03 Avr 2013, 14:03

Rappel du premier message :

3 avril 2013

« Accepte ce qu'on t'offre de raisonnable, commande ce qui est convenable et éloigne-toi des ignorants. » (Sourate 7, Al-Araf, verset 199).

Je me permets de me lancer dans une longue aventure avec vous... si cela vous intéresse....
Notre sujet est de nous intéresser à l’émergence du monothéisme dans l'histoire de l'humanité et de comprendre comment cette idée d'un Dieu unique a transformé les civilisations.
Dire qu'il n'y a qu'un seul Dieu est de l'ordre de la foi. Nous n'essayerons pas de démontrer une conviction qui, par nature, n'est pas rationnelle mais dépend d'un choix individuel. Il s'agit davantage de comprendre comment est perçu ce Dieu unique dans les différents monothéismes et quels sont les  répercutions de cette perception sur les civilisations.
Dieu est-Il semblable ou différent dans tous les monothéismes ? Comment a émergée l'idée d'une Création, d'une Loi divine, d'un Dieu des combats, d'une vie éternelle, d'un Jugement dernier, d'une langue sacrée parlée au paradis, d'un Dieu finalement pacifique ?
L'homme est-il libre face à Lui ? Les pouvoirs temporels et spirituels doivent-ils est regroupés ou éclatés ? La vérité est-elle définie une fois pour toute ? En quoi ces idées, provenant du concept d'un Dieu unique, ont-elles modifié les civilisations qui les portaient.  

Il ne s'agit pas seulement de regarder ce que disent les textes saints, mais de faire la synthèse de ce que nous a appris la science et l'histoire. Par exemple, il existe des données objectives sur la création du monde. N'est-il pas intéressant de lire les textes saints en parallèle avec les événements objectifs qu'ils sont censés raconter ?
L'archéologie a fait faire des progrès impressionnants aux connaissances historiques depuis deux siècles. L'épigraphie est un apport inappréciable. Il s'agit de l'étude des textes anciens gravés sur des supports durables : pierres, argile, papyrus, parchemins. Les tablettes d'argile des sumériens et les ostracons (des tessons de poteries recyclées) servaient de pense bête et de post-it antiques : ils ont traversé les siècles intacts. Les parchemins et les papyrus sont également bien plus durables que nos disques durs d’ordinateurs.
Revenir en haut Aller en bas

AuteurMessage
Instant





HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 22 Empty
MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 22 EmptyLun 10 Fév 2014, 17:42

C'est vrai que l'Eglise s'est opposée, il est quand même intéressant de constater qu'il n'y avait pas en principe d'incompatibilité en islam entre les sciences appliquées et la religion.
Ces littéralistes qui sont en fait des interprètes (car ibn arabi utilise la lettre d'une manière bien différente tout en partant de la forme même du texte (pas uniquement mais il montre que la forme peut être un tremplin et non pas une entrave), ces littéralistes se seraient alors opposés à la fois à l'esprit et au soufisme (car ils étaient des rationalistes  et ne comprenaient pas ce que peut être l'inspiration qui renouvelle le sens) et à l'utilisation de la raison dans le domaine des sciences extérieures.
Revenir en haut Aller en bas
Roger76





HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 22 Empty
MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 22 EmptyLun 10 Fév 2014, 18:02

Aucun problème Instant tant que l'on restait dans les sciences descriptives, mais dégager des lois explicatives cela ne pouvait pas se faire puisque toute loi est volonté de Dieu.
Les lois de la physique font que le Soleil se lève à l'Est, s'il plaît à Dieu le Soleil se lèvera à l'Ouest.
Circulez y'a rien à voir.
Oui la Chrétienté a connu le même rejet des sciences explicatives mais elle a connu aussi la Philosophie, rejetée par le monde islamique depuis Al Ghazli.
Revenir en haut Aller en bas
Pierresuzanne

Pierresuzanne



HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 22 Empty
MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 22 EmptyMar 11 Fév 2014, 12:20

14. 16. LA NAVIGATION.
Dans l'Antiquité, les pièces de bois des navires étaient assemblées avec des cordages. Cela ne permettait pas la navigation en haute mer. Les marins restaient donc prudemment près des côtes.
Les Égyptiens, les premiers, utilisent les tenons et les mortaises pour l'assemblage de leurs bateaux. Les plus anciens ont été découverts à Mersa Gawaris sur la mer rouge et à Aïn Soukhna : ils datent du XVIIIe siècle avant JC.

Les musulmans craindront toujours les expéditions maritimes. Ils sont nomades de tradition et resteront des terriens.
Le Calife Omar Ier (581-644) interdit l’expédition de Chypre sur les conseils de son général car « la mer est une vastitude, sur laquelle les plus grands bateaux ne sont que grains de poussière… Il faut peu s’y fier et grandement la craindre. »*. Pour reprendre Alexandrie aux Byzantins en 655, les arabes construisent une flotte. Ils attachent leurs vaisseaux ensemble et combattent dessus comme on combat sur terre. Mais, la conquête musulmane d'Alexandrie marque le déclin de la ville portuaire : le phare tombe en ruine et la ville se dépeuple.

C'est en terres chrétiennes que la navigation se développe. De 1031 à 1250, la république maritime d’Amalfi, en Italie, commerce par bateaux avec le bassin méditerranéen, créant des routes commerciales entre l'empire musulman et les royaumes chrétiens.
Gènes et Venise se disputent la suprématie maritime en méditerranée. En 1380, Venise bat Gênes à la bataille de Chiogga. Venise va commercer à son tour avec tout le bassin méditerranéen, tant avec l'empire byzantin qu'avec les états musulmans.

Le Dār al-Islām pratique la navigation entre les côtes africaines et l'Asie. Les musulmans connaissent le régime des moussons et ils commercent par mer vers l'Asie, mais en longeant toujours les côtes. Ils vont néanmoins avoir un navigateur d’exception : ibn Majid*. En 1490, il écrit le Kitāb al Fawā’id où il fait l'inventaire de ses connaissances nautiques et de ses découvertes en Mer rouge et dans l’Océan Indien. Ibn Majid est convaincu que l'on peut contourner l'Afrique par le Sud, mais il n’essayera jamais. Il servira de guide à Vasco de Gama dans son premier voyage vers l’Inde. Il semble bien avoir été rejeté des siens puisqu'il est présenté de façon péjorative dans les chroniques musulmanes au prétexte qu'il aurait été alcoolique*.
Les musulmans ne seront jamais des navigateurs au long cours. Pourtant, les techniques de navigation du Dār al-Islām sont performantes et permettaient la navigation en haute mer. Les musulmans ont inventé la voile dite « latine » plus performante pour remonter au vent, le gouvernail arrière et la navigation astronomique*.
En fait, plusieurs éléments de croyance ont limité les explorations maritimes musulmanes. En premier lieu, les musulmans craignent d’employer des clous métalliques, probablement en raison d'une légende qui prétend que des pierres magnétiques au fond des mers attirent les clous. Les planches sont donc fixées avec de la corde, comme dans l’antiquité*, ce qui interdit la navigation en haute mer.
Ensuite, les musulmans ont peur des créatures fantastiques. Le Coran dit que Ya’jouj et les Ma’jouj (Gog et Magog) ont été retenus aux limites de la terre par un mur protecteur (S. 18, 93-97) et les contes des mille et une nuit racontent que des « griffons » ou des « rocs » empêchent le passage au Sud de Madagascar. Les navigateurs musulmans ne se risqueront donc jamais au Sud de Madagascar. Quant à aller vers l'ouest en partant du Maroc... il semble bien qu'ils n'en ont jamais eu, ni l'envie, ni l'idée. Que intérêt y aurait-il à aller au bord d'une terre plate, là où vivent des monstres ?

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Enluminure ottomane du XVe siècle, BNF, un vaisseau en planches cousues aborde contre son gré une île peuplée d'êtres fantastiques.

Par ailleurs, le Coran signale l’existence de deux mers, « deux ondes » (S. 27, 61 ; S. 55, 19-21 ; S. 25, 53 ; S. 35, 12). Au Moyen Âge, cela a été compris comme l'existence de deux mers*. Les arabes connaissaient la mer méditerranée et l’Océan Indien. Ils n’ont pas cru bon de chercher ailleurs. Aujourd'hui, ces versets – grâce au génie de l'interprétation sunnite - sont compris comme l’existence de deux types d’eau : l'eau douce et l'eau salée, mais il est trop tard.

Le 3 août 1492, Christophe Colomb prend la mer à la tête de trois vaisseaux qui vont devenir mythiques, la Pinta, la Niña et la Santa-Maria.
Il sait que la terre est ronde  - même s'il a sous-évalué son diamètre - et il cherche à rejoindre par l'ouest la Chine et le Japon, le pays inconnu dont a parlé Marco Polo. Christophe Colomb quitte l'Espagne après avoir obtenu le soutien et le financement du roi d'Espagne.
Le 12 octobre 1492, Christophe Colomb et ses hommes prennent pied en Amérique. Christophe Colomb ne comprendra jamais vraiment qu'il n'est pas arrivé en Asie. Mais grâce à l'imprimerie, sa découverte sera connue de toute l'Europe. Dès 1493, sa lettre De insulis inuentis connaît trois éditions à Rome, six à Paris, à Bâle et à Anvers. L’Angleterre en prend connaissance en 1496 et la lettre est publiée en Allemand en 1497.
Le 4 mai 1493, le pape Alexandre VI partage les terres découvertes entre l'Espagne et le Portugal : le Brésil est  portugais et le reste de l'Amérique du Sud, espagnol. Dès l'année suivante, en 1494, par le Traité de Tordesillas, l'évangélisation des peuples indiens est confiée aux souverains espagnol et portugais, chacun dans sa zone d'influence.
Dès 1537, le pape Paul III invite Charles Quint à protéger les indiens et il affirme leur humanité pour lutter contre leur réduction en esclavage. L'esprit de lucre des conquistadors rendra pourtant difficile leur affranchissement. La mortalité massive qui fera disparaître toutes les populations indiennes vivant le long de l’Atlantique n'est cependant pas le résultat d'une violence humaine volontaire. Les Européens arrivent avec leurs virus et leurs bactéries contre lesquels les indiens n'ont aucune défense immunitaire.

L’Église catholique est bornée au Sud par l'islam, à l'est par l'orthodoxie et bientôt, au nord, par le protestantisme. Elle va s'investir dans l'évangélisation du nouveau monde
.

* : Les découvreurs, p. 174-180, Daniel Boorstin, Robert Lafont, 1983.


[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Codex Tudela, manuscrit aztèque décrivant des sacrifices humains. La cruauté des rites pré-colombiens explique l'empressement des européens à évangéliser les indiens.
Revenir en haut Aller en bas
Pierresuzanne

Pierresuzanne



HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 22 Empty
MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 22 EmptyMer 12 Fév 2014, 11:59

14. 17. À LA FIN DU XVe SIÈCLE : PRISE DE CONSTANTINOPLE ET DHIMMA ; RECONQUISTA ET PERSÉCUTIONS.

En 1453, le sultan ottoman Mehmet II met le siège devant Constantinople. Le 29 mai, la ville est prise. Les canons ottomans ont été réglés par des artilleurs chrétiens. Œuvres d'arts, manuscrits et édifices remarquables sont détruits. Les archives générales de l'état sont jetées à la mer : cadastres, échanges commerciaux, traités. Une autre civilisation s'installe à Constantinople qui fera disparaître toutes les traces de l'empire byzantin pourtant millénaire. Quelques églises, dont Saint-Sophie, subsisteront. Elles seront transformées en mosquées, ce qui  les préservera. Jusqu’en 1481 et la mort de Mehmed II le conquérant, les artisans juifs et chrétiens sont protégés à Constantinople. Ils peuvent pratiquer leur foi et bâtir églises et synagogues. Mehmed II les intègre à la cour et dans l’administration. Giacomo de Gaète, son médecin juif, devient son vizir : Yakub Pacha. Il doit néanmoins se convertir à l'islam (*1).

En 1492, à l'autre extrémité de l'Europe, la Reconquista s’achève, la défaite des musulmans en Espagne est définitive. Les musulmans et les juifs ont le choix entre la conversion au christianisme ou le départ. Ainsi, Torquemada, le célèbre inquisiteur, est-il issu d'une famille de Converso qui préféra devenir chrétienne plutôt que de s'expatrier. Le jour même où Christophe Colomb prend la mer, le 3 août 1492, les derniers juifs et musulmans réfractaires à la conversion au christianisme doivent avoir quitté l'Espagne - désormais catholique - sous peine de mort.

En 1492, le fils de Mehmed II le conquérant, le sultan Beyazid (1481-1512), invite les juifs chassés d’Espagne à s’installer dans l’empire Ottoman. En pieux musulman fidèle à la charī'a, il leur offre la protection de la dhimma. L'arrivée des juifs est l'occasion d'un transfert de technologie : artillerie, médecine, moyens de communication (théâtre et imprimerie). Le théâtre, d'origine païenne et grecque, avait disparu avec la conquête arabe. Il est réintroduit au XVe siècle par les Juifs d’Espagne. L’Orta oyunu, l'improvisation tenant de la commedia dell’arte, se développe dans l’empire ottoman (*2). L'art militaire des chrétiens (artillerie, arquebuses, poudre à canon, boulets) a toujours été, lui, accepté sans difficulté par les docteurs de l'islam qui considèrent qu'il est licite de se servir des armes de l'adversaire pour protéger l'islam. Mais, nous l'avons vu, dans deux domaines bien particulier - l'imprimerie et l'horlogerie - et sans en prévoir les conséquences, les ottomans vont refuser le transfert de technologie (*2).

En fait, le statut des dhimmi dépend des succès du Dār al-Islām. Quand il est en expansion, la dhimma permet aux juifs et aux chrétiens de vivre en payant la capitation et en restant humbles. Les revers militaires du Dār al-Islām diminuent sa tolérance.
Par exemple, en 1066, au début de la Reconquista, Grenade avait été le théâtre d'émeutes anti-juives. Elles avaient été déclenchées par un poème d'Abu Ishāq qui avait été écrit contre le vizir qui était alors juif : « Ne croyez-vous pas que c’est trahir la foi que de ... tuer [les juifs]. Ce serait trahir la foi que de les laisser continuer. Ils ont rompu notre convention, comment pourrait-on vous tenir coupables contre de tels violateurs ? Comment peuvent-ils se prévaloir d’un pacte quand nous sommes obscurs et eux bien en vue. Maintenant, c’est nous les humbles à côté d’eux, comme si nous avions tort et eux raison ! » (Lewis, An Anti-Jewish Ode, dans Salo Wittmayer Baron Jubilee Volume, Jérusalem, 1975) (*3). Le manque d'humilité d'un dhimmi avait été suffisant pour réclamer sa mort. Une émeute populaire s’en était suivie et les juifs de Grenade avaient été massacrés.

Autre exemple, au début du XIIe siècle, le berbère Muhammad ibn Tūmart (1075-1130) et ses disciples avaient fondé la dynastie almohade qui régnait alors de l'Atlas jusqu’à l’Espagne musulmane. Des montagnes de l'Atlas où il régnait sur une communauté militaire et religieuse, ibn Tūmart s'était proclamé Mahdi en 1121. Il souhaitait remettre les musulmans dans la « voie droite » et leur imposait un islam rigoriste issu du chiisme. Il persécutait les dhimmi qui avaient le choix entre la conversion, l’exil ou la mort. Juifs et chrétiens avaient fui le Maghreb, d'autres avaient été massacrés. C'est de son règne que datait la disparition des chrétiens au Maghreb (*4).

Si on respecte la chronologique, il faut donc dire que le désir de vivre sur des terres « débarrassées » de ses « infidèles » débute à ce moment. Il ne s'agit pas de faire une querelle de cour d'école pour dire qui a commencé le premier, mais simplement de remettre les événements dans l'ordre chronologique, pour ne pas oublier que la moitié de l'Espagne du XIIIe siècle était almohade. On parle souvent de l'intolérance des rois catholiques, mais sans jamais la mettre en lien avec celle de la dynastie almohade qui l'a précédée. En 1248, le roi Ferdinand III de Castille poursuit la Reconquista et reprend Séville au dernier héritier almohade. En 1492, Boabdil le dernier émir d'Espagne rend les armes et quitte Grenade. Les rois catholiques retrouvent la souveraineté sur la péninsule ibérique. À leur tour, ils « débarrassent » leurs terres de leurs « infidèles », juifs et musulmans.

Au XVe siècle, l'empire ottoman vient de s'installer pour un règne de plus de 400 ans. Constantinople est devenue Istanbul. Le Dār al-Islām va désormais s'étendre plus difficilement et devenir moins tolérant.
On a vu que le sultan Beyazid, en pieux musulman, a accueilli en 1492 les juifs chassés d’Espagne. Mais sa tolérance ne va pas au-delà de ce que prescrit la charī'a : il renvoie les dhimmi de l’administration et fait fermer les synagogues ouvertes depuis la conquête de Constantinople en 1453.
En 1577, le sultan Murad III (1574-1595) renforce la dhimma. Il fait fermer les lieux de culte et exige que les dhimmi portent des vêtements spécifiques : les turbans et les sandales leur sont interdits. En 1758, le sultan Mustaga III fera même exécuter un juif et un chrétien arménien vêtus comme des musulmans (*5).

Dans l'Iran proche, les chiites sont globalement plus sévères. Les expulsions, les massacres et les conversions forcées sont très fréquentes jusqu’au XIXe siècle. Seul Abbas 1er (1587-1629) fait exception. Il autorise juifs et arméniens à s'installer librement à Ispahan, sa capitale. Mais ce n'est qu'une courte parenthèse. La fin de son règne voit le retour à l’intolérance. En 1656, les non-musulmans sont expulsés, à moins qu'ils ne se convertissent. En 1658, le décret d'intolérance est aboli. Ceux qui ont été obligés de devenir musulmans peuvent redevenir chrétiens ou juifs mais à condition de payer les arriérés de capitation. La dhimma est une protection bien précaire au contenu bien fluctuant.

Pour les musulmans, la naissance de monothéismes postérieurs à Mohamed restera un problème insoluble, puisque le Coran a défini la liste des monothéistes licites. L'islam y sera confronté au XVIe siècle avec les sikhs et au XIXe siècle avec le Bahaïsme et L'Ahmadisme. Les musulmans les traitent en apostats - donc susceptibles d'être exécutés - quand ils ne peuvent plus les percevoir comme musulmans.

* : Islam , *1 : p. 570 / *2 : p. 571 /*3 : p. 491/ *4 : p. 497 / *5 : p. 496 ; Bernard Lewis, Quarto Gallimard. 2005.
Revenir en haut Aller en bas
Pierresuzanne

Pierresuzanne



HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 22 Empty
MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 22 EmptyJeu 13 Fév 2014, 12:03

14. 18. AU XVIe SIÈCLE, UN AUTRE MONOTHÉISME NAÎT EN INDE : LE SIKHISME.
Les descendants de Tamerlan conquièrent le Nord de l'Inde et fondent la dynastie Moghol en 1526. Les Moghols sont musulmans, mais ils renoncent dès 1546 à imposer la dhimma et la capitation à leurs sujets. Le droit Moghol n'est pas fondé que sur la charī'a. Le soufisme va jouer un rôle particulier pour séduire le peuple et l'amener en douceur vers l'islam.

Au XVIe siècle, le sikhisme est fondé par Gurū Nanak (1469-1539). Gurū Nanak est né dans le village de Nankana Sahib, près de Lahore, dans l'actuel Pakistan. Ses parents sont des hindous d'une caste marchande. Très jeune, il vit des expériences de fusion avec « l'Essence de toute chose ». Puis, il voyage en Inde, au Tibet, en Perse, en Afghanistan, en Arabie et jusqu'à la Mecque où il réside avec un ami d'enfance d'origine musulmane. Il s'installe dans le village de Kartarpur où il enseigne sans relâche. Il dénonce toutes les discriminations, entre castes, entre religions, entre sexes. À ceux qui le suivent, il dit : « Il n'y a ni hindou et ni musulman. ». Quand ils veulent savoir ce qu'ils sont, il répond : « Vous êtes des disciples ». Le mot « Sikh », « disciple », est né.
Sa doctrine est décrite en 1604 par le cinquième Gurū, Arjun. Elle est complétée en 1699, par le dixième Gurū Gobind Singh qui introduit une cérémonie d'initiation particulière, le Khālsā. Elle propose la règle des « 5 k » : porter des cheveux longs ornés d'un peigne, un poignard recourbé, un bracelet de fer et un caleçon court : objets symboles de l'unité des initiés.

Gurū Nanak refuse que l'on voie dans sa foi un syncrétisme entre hindouisme et soufisme. En effet, il prêche des concepts universels, comme la bonté, l'honnêteté, le respect des autres et la vénération du nom de dieu. Il affirme que personne ne peut s'approprier ce qui appartient à tous. Les musulmans cherchent à inclure le sikhisme dans l'islam, ce que refuse les sikhs.
Gurū Nanak croit en l'illusion du monde physique, la māyā. Selon ce concept, les objets sont bien réels et ils sont l'expression de la vérité de Dieu. Ils dressent cependant « un mur d'erreurs » autour de ceux qui ne vivent que de désirs matériels. Il croit en la transmigration des âmes et au karma, comme les hindous, mais il refuse le système des castes. Se libérer du cycle des réincarnations réclame une vie en Dieu, libérée du matérialisme (sans viande, ni alcool, ni tabac, ni jeux de hasard). Accumuler le karma libérateur demande de ne penser qu'à Dieu et de réciter sans fin Son Nom pour échapper au cycle des réincarnations. Le paradis et l'enfer n'existent que sur terre, le salut est dans la dissolution, la fusion, en Dieu. Les Sikhs refusent l'idée du péché originel. La vie émane d'une Source pure et le Dieu de Vérité demeure en elle. Gurū Nanak professe l'existence d'un dieu unique, ce qui l'oppose au polythéisme hindou. Ce dieu est Infini, Éternel, Créateur et Destructeur, sans inimitié et sans haine, Immanent et Transcendant. Il est le Guru Suprême. Il est nommé Sat nam, Le Nom Vrai.

Le salut est accessible à chaque sikh par la fraternité. Une pratique sainte ne demande pas le retrait du monde. Les sikhs exercent donc des emplois classiques. Ni la pauvreté, ni le pacifisme ne sont systématiques : «  Lorsque tous les autres recours ont été épuisés, alors il est parfaitement juste de tirer l'épée. » (Gurū Gobind Singh). Ce recours à la lutte armée n’apparaîtra qu'avec le cinquième Gurū pour se défendre des persécutions musulmanes.
Le lieu de culte est un temple ouvert à tous. Il faut simplement se déchausser et se couvrir la tête pour y entrer. On y est nourri gratuitement.

Au XVIIIe siècle, entre la désintégration de l'empire Moghol musulman et l’invasion afghane, au milieu d'épouvantables  persécutions de la part des musulmans, les Sikhs créent un empire qui dure jusqu’à l'invasion anglaise en 1849. Les britanniques finissent eux-aussi par s'aliéner les sikhs en massacrant leurs fidèles dans le Temple d'or en 1919.
Quoique minoritaires, 2% de la population indienne, soit 20 millions, ils forment de nos jours une élite pleine d'esprit d'entreprise.
Revenir en haut Aller en bas
Pierresuzanne

Pierresuzanne



HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 22 Empty
MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 22 EmptyVen 14 Fév 2014, 12:58

20. 19. AU XVIe SIÈCLE, l'ÂGE D'OR DE L'HUMANISME ENGENDRE MARTIN LUTHER (1483-1546).

En 1506, le pape Jules II commande la reconstruction de Saint Pierre de Rome. L'antique basilique de Constantin est rasée et la nouvelle rebâtie, centrée sur la crypte où est enterré l’Apôtre Pierre. Raphaël, Michel-Ange, Bramante, Maderno, le Bernin, les génies de la Renaissance, architectes ou sculpteurs, y travaillent tour à tour. En 1564, Michel-Ange fait construite la coupole de 42 mètres de diamètre qui culmine à 136 mètres. Les musées du Vatican sont créés, regroupant les œuvres d'art des antiquités grecque, romaine et égyptienne. Humanistes, les papes de la Renaissance sont ouverts aux richesses culturelles du passé et aux sciences du futur.

Des indulgences financent les travaux. Elles promettent un allègement du purgatoire en échange d'un don. Un prêtre allemand se scandalise que l'on pense à monnayer le salut. Le salut s'obtient par la grâce de Dieu et la foi. Le 31 octobre 1517, Martin Luther publie ses 95 thèses à la porte de l’Église de Wittemberg. Il donne le coup d'envoi de la réforme protestante. Luther traduit la Bible en allemand. Il ne reconnaît plus que l'autorité de la Bible et non celle de l’Église. Il conteste en particulier la légitimité des conciles et l'autorité du pape. Pour lui, seule la Bible contient la vérité et doit donc être suivie à la lettre. Avec le protestantisme, la lecture littérale de la Bible est introduite dans le christianisme. Après plusieurs auditions de conciliation avec les autorités ecclésiales, Luther est excommunié en 1521 et mis au ban du Saint-Empire Romain Germanique. Il est alors accueilli par Frédéric III de Saxe, dit le Sage (1463-1525).
Martin Luther a une conception du salut qui refuse le libre arbitre. Selon lui, la source du salut est en Dieu qui envoie sa grâce sur l'homme pécheur. Ce point est conforme à la doctrine catholique. Mais Martin Luther pense que l'homme ne dispose pas de son libre arbitre : il est passif face à la grâce de Dieu. Dieu prédestinerait donc certains hommes au salut - il s'agit de « élection divine » - et les autres à la damnation.
Luther est soutenu par de nombreux humanistes. Érasme aimerait lui-aussi que l’Église se convertisse dans le sens de l’Évangile, mais il ne veut pas créer de schisme. Il refuse de rejoindre Martin Luther. Un dialogue s'engage entre les deux hommes sur la place du libre arbitre. Selon Martin Luther, l'homme est naturellement pécheur et perdu, seule la grâce divine le sauve, sans que son libre arbitre ne participe à son salut. Érasme conteste ce point, en affirmant que Dieu collabore avec l'homme en lui offrant une grâce à laquelle il répond librement.

En quelques années, les idées protestantes se répandent, divisant la chrétienté et conduisant rapidement à des conflits armés. En 1527, les armées luthériennes d'Allemagne attaquent Rome et la pillent. Le chantier de Saint-Pierre s'arrête pour dix ans. Les guerres de religions ravagent l'Europe, chaque parti pratiquant la violence et les exactions.

Luther théorise deux concepts qui auront de sinistres répercutions dans le Saint-Empire Romain Germanique. D'une part, il encourage la chasse aux sorcières au nom du verset de l'Exode lu littéralement : « Tu n'accepteras pas de laisser vivre une sorcière » (Ex 22, 17). D'autre part, il commet des écrits antisémites qui seront exploités en leur temps par les nazis. En effet, après une période de tolérance envers les juifs, Luther devient violemment antisémite devant leur refus de se convertir à la forme de christianisme qu'il prêche (Les Juifs et leurs mensonges).

En 1540, Ignace de Loyola crée l'Ordre des jésuites pour répondre au protestantisme. C'est la contre-réforme. Les jésuites font vœux d'obéissance directement au pape. Ils basent leur mission d'évangélisation sur l’intelligence. Leur apostolat se partage entre la reconquête catholique de l'Europe et l'évangélisation du monde païen. Ils fondent de prestigieux collèges en Europe et envoient des missionnaires en Asie et en Amérique. Pendant des siècles, le mathématicien de la cour impériale de Chine sera jésuite.
En 1543, les portugais découvrent le Japon par hasard. Six ans plus tard, le jésuite François-Xavier y arrive et l'évangélise par la seule puissance de son verbe. Soixante ans plus tard, au début du XVIIe siècle, il y a 300 000 chrétiens au Japon. Mais, l'arrivée de missionnaires protestants y importe les querelles européennes. Le pouvoir central japonais prend ombrage de cette intrusion étrangère et une répression impitoyable s'abat sur les japonais évangélisés. En 1637, l'exécution de 37 000 chrétiens à Shimabara, sonne le glas de l'évangélisation au Japon. Le christianisme entre dans la clandestinité et se marginalise.
En 1542, le pape crée le Saint-Office. L'Inquisition prend le visage d'une institution chargée de lutter contre les hérésies et les libres-penseurs. Les punitions infligées demeurent pour l'essentiel des actes de piété comme des pèlerinages, mais des condamnations à mort sont parfois prononcées, comme celle de Giordano Bruno en 1600, accusé d'hérésie et d'athéisme.

À l'occasion du concile de Trente de 1545 à 1562, le calendrier Julien datant du premier siècle avant JC est rectifié. En 1600 ans, ses erreurs accumulées font que l'équinoxe de printemps se situe le 10 mars. La correction sera faite avec l'aide d'astronomes et de mathématiciens. L'exactitude du calendrier grégorien explique qu'il sera progressivement adopté par tous, y compris en terre d'islam. Lors du concile de Trente, aucune allusion n'est faite à une quelconque limitation de la recherche scientifique au nom de la juste doctrine.
L’Église est humaniste, bien davantage que l'université confite de scolastique.
Revenir en haut Aller en bas
Pierresuzanne

Pierresuzanne



HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 22 Empty
MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 22 EmptySam 15 Fév 2014, 12:07

14. 20. LA CHASSE AUX SORCIÈRES.
Dans un domaine très particulier, l'imprimerie va avoir une influence funeste. Elle contribue à normaliser la chasse aux sorcières.
En 1326, le pape Jean XXII (1316-1334) a défini les hérésies dans la bulle Super illius specula. Il conçoit la sorcellerie comme une superstition populaire favorisée par l'ignorance. Peu de clercs croient alors en la possession démoniaque. De 1431 à 1449, le Concile de Bâle s’interroge sur l'action du diable. La sorcellerie existe-t-elle vraiment ? Les religieux ne sont pas tous d'accord.
En 1484, une bulle du pape Innocent VIII encourage la lutte contre la sorcellerie. Elle est reprise en en-tête du Malleus maleficarum (le Marteau des sorcières) publiée en 1486 par deux inquisiteurs Henri Institoris et Jacques Spenger. Le livre est imprimé dans un petit format facile à transporter. Le Malleus maleficarum est déjà publié à 20 000 exemplaires en 1520 et il connaîtra 20 nouvelles éditions jusqu'en 1669. La norme des procédés judiciaires y est résumée, y compris la codification de la torture. Les clercs, associés aux laïcs - puisqu'un religieux ne saurait maltraiter autrui - y apprennent facilement leur rôle d'inquisiteur. La pratique de la torture multiplie les aveux. Les aveux renforcent la foi en la réalité de la possession démoniaque.

Si on analyse la répartition géographique des exécutions de sorcières, elle est comparable à la diffusion du protestantisme et aux zones de conflits entre protestants et catholiques.
Au maximum 50 000 bûchers seront allumés en Europe sur trois siècles. Le Saint-Empire Romain Germanique détient un triste record, avec plus de 10 000 bûchers. La Pologne en a presque autant. En s’éloignant de l'épicentre germanique, la chasse aux sorcières décroît. Il n'y en a quasiment pas au Portugal, ni en Italie. En Espagne, seuls quelques diocèses du Nord la pratiquent. L'Angleterre exécute 500 sorcières entre 1570 et 1670 et la France un peu plus d'un millier. Les catholiques brûlent autant de sorcières que les protestants, mais uniquement sur les terres où ils luttent contre les protestants. Seuls les orthodoxes ne se fourvoient pas.

Mais religieux et hommes de sciences vont rapidement douter de la possession démoniaque. Des voix protestantes comme catholiques s'élèvent contre l'usage de la torture.
L'humaniste catholique Érasme, en 1511, dans l'Éloge de la folie, dénonce la croyance en la possession démoniaque comme une superstition. Selon lui, Lucifer, le prince du m ensonge, est plus apte à tromper qu'à posséder.
En 1563, Wier, le médecin protestant du Prince de Clève attribue les manifestations de sorcellerie à des maladies mentales et précise que la folie peut être obtenue par la torture.
Un prêtre luthérien, Jodocus Hockeren en 1569 ; un médecin allemand Johann Ewich en 1584 ; un astronome calviniste Hermann Witekind en 1597 ; les jésuites autrichiens Adam Tanner et Paul Laymann ou allemand Fridrich von Spee : tous contestent l'existence de la possession démoniaque.
Un humaniste anglais Reginald Scot écrit en 1584 : « Les sorcières sont de pauvres femmes égarées et rejetées mais nullement possédées ».
En 1610, Alonso de Salazar, un inquisiteur espagnol, remarque : « Il n'existait ni sorcières ni ensorcelés jusqu'à ce qu'on commence à en parler et à écrire à leur sujet ». Salazar encourage la modération et conseille utilement Rome.
En France, en 1634, le médecin Marc Duncan, dans son Discours de la possession des religieuses de Loudun, attribue le comportement des religieuses à l'autosuggestion et à l'ennui.
En 1657, le pape Alexandre VII attire l'attention sur les excès des procès en sorcellerie.
En 1665, Colbert réforme le droit de la chasse aux sorcières : une rumeur n'est plus suffisante pour être jugé. C'est Louis XIV, en 1682, qui contribue à faire disparaître les procès en sorcellerie. Il souhaite étouffer l'affaire des poisons qui touche son entourage. Les magistrats hésitent de plus en plus à condamner.

Aux États-Unis, s'ouvre cependant en 1692 le procès des sorcières de Salem qui conduit 25 personnes à la mort.

* : Les cahiers de science et vie, n° 105, juin-juillet 2008.
Revenir en haut Aller en bas
Père Plexe





HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 22 Empty
MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 22 EmptySam 15 Fév 2014, 14:58

Quelques questions qui n'ont rien à voir avec le sujet:
Comment fait-on des "citations" à intégrer dans une réponse?
Comment envoyer un message directement à un membre?
Y a-t-il quelque part sur le site un didacticiel pour ces questions et d'autres? Je n'ai pas vu ces questions dans la FAQ
Merci
Revenir en haut Aller en bas
Pierresuzanne

Pierresuzanne



HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 22 Empty
MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 22 EmptyDim 16 Fév 2014, 13:24

Père Plexe a écrit:
Comment fait-on des "citations" à intégrer dans une réponse?

Tu cliques en haut à droit dans le message auquel tu veux répondre dans l'icone : citer.
Le message de ton interlocuteur apparaît encadré de balise commençant par un croché suivi du mot quote... et se termine par /quote entre-crochés.
Respecte ces deux balises mais à l'interieur du message de ton interlocuteur, tu peux intervenir pour supprimer tout ce qui ne correspond pas à ce à quoi tu réponds.
Tu peux faire des copié/collé de son adresse, pour fractionner tes réponses.

C'est ce que je vais faire pour continuer à te repondre. Je vais copier coller ton adresse puis le /quote entre croché.

Père Plexe a écrit:

Comment envoyer un message directement à un membre?

Tu trouveras en bas à gauche d'un message de ce membre, une petite icone marqué :" mp " : pour "message personnel". Tu cliques dessus et tu te retrouves dans sa messagerie d'envoi.

Père Plexe a écrit:

Y a-t-il quelque part sur le site un didacticiel pour ces questions et d'autres? Je n'ai pas vu ces questions dans la FAQ
Merci

Il y a effectivement un endroit pour répondre à ce type de soucis. J'y ai eu recours pas plus tard qu'l y a quelques jours pour un " problème" qui n'en était pas un.... comme disent les gamins : quand on y arrive pas, en informatique, c'est toujours de ta faute.. l'ordi ne se trompe jamais... et en cela, il a bien tort....

Je te mets le lien :

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Revenir en haut Aller en bas
Pierresuzanne

Pierresuzanne



HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 22 Empty
MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 22 EmptyDim 16 Fév 2014, 13:33

14. 21. LE PRÊTRE NICOLAS COPERNIC (1473-1543) PLACE LE SOLEIL AU CENTRE DE L'UNIVERS... ET MET LA TERRE EN MOUVEMENT.
Nicolas Copernic est un catholique de nationalité bavaroise. Enfant, il a été protégé par un oncle évêque. Dès qu'il est adulte, cet oncle lui obtient un bénéfice de chanoine en Pologne. Il est déchargé de toute fonction contraignante et part étudier en Italie jusqu'à l'âge de 33 ans. En humaniste, il étudie la médecine, le droit, la philosophie et les mathématiques. Deux courants s'affrontent alors dans l'université. Les scolastiques pensent les cieux immobiles, comme l'enseigne Aristote. Ce sont les héritiers de saint Thomas d'Aquin. Les humanistes, eux, aspirent à de nouvelles traductions plus exactes, tant de la Bible que des textes antiques. Déjà, ils connaissent l'intuition d'Aristarque qui avait placé le soleil au centre de l'univers. Certains imaginent déjà que les planètes visibles, Mercure, Vénus, Mars, Jupiter et Saturne, tournent autour du soleil. L'hypothèse alors admise est que le mobile formé par le soleil entouré des planètes tournent autour de la terre.

Assez curieusement, Copernic n'est pas un moderne. Il ne conçoit pas un instant qu'Aristote se soit trompé. Son rêve est de faire la synthèse entre scolastiques et humanistes (*1). Il observe peu le ciel lui-même. Il travaille à partir des observations des autres astronomes qui sont souvent fausses, y compris celles des observateurs arabes. En effet, les outils pour calculer les angles entre les planètes sont rudimentaires, l'observation se pratique à l’œil nu et la tentation est souvent forte de placer la planète non pas là où elle se trouve mais là où on pense qu'elle devrait être. En particulier, la planète Mars semble folle, sa vitesse de déplacement varie et elle fait demi-tour fréquemment.
L'idée de l’héliocentrisme devient la passion secrète du chanoine Copernic.
Afin d'expliquer les mouvements en apparence irréguliers des sept corps célestes mobiles, Ptolémée avait imaginé une multitude de sphères portant les planètes. Mais Copernic remarque que le système de Ptolémée ne fonctionne pas, puisque ce système implique des vitesses de déplacements planétaires variables. Copernic pense que chaque planète se déplace à vitesse constante, ce qui est faux. D'erreurs en approximations, Copernic cherche la solution en essayant de concilier tous les systèmes, y compris le plus archaïque, celui de l’univers immobile d'Aristote. En fait, mettre la terre en mouvement n'est pas si simple que cela. En effet, si la terre est en mouvement, les étoiles fixes devraient apparaître sous des angles différents au cours du temps. Or, il n'en est rien, les étoiles apparaissent immobiles. L'idée qu'elles soient tellement éloignées que le déplacement de la terre autour du soleil en devienne insignifiant, est un concept trop vertigineux pour être facilement imaginé. Il n'a en tout cas jamais effleuré les musulmans. En effet, le Coran raconte que les « étoiles sont sur le ciel le plus proche » (S. 37, 6). Pour les musulmans du Moyen Âge, les sept corps célestes mobiles se trouvent donc rejetés au delà des étoiles fixes selon la prescription même du Coran. De nos jours, pour expliquer la Sourate 37 (6) qui place les « étoiles sur le ciel le plus proche », les musulmans affirment que l'univers entier forme le premier ciel. Selon cette interprétation sunnite moderne, les six autres cieux seraient donc invisibles, puisque hors de l'univers. Sans doute appartiennent-ils à l’Au-delà. Cela n'explique pas comment on est censé admirer leur construction « sans faille », selon cet autre verset du Coran (S. 67, 3) … Ainsi fonctionne pourtant l'interprétation sunnite. Elle interdit toute innovation contraire à la lettre du Coran, puis, placée devant l'évidence, elle imagine après coup une explication pour justifier le Coran.

Mais la cosmologie n'est pas une science facile. Dans toutes les cultures, elle a hanté l'humanité depuis ses origines.

Travaillé par l'idée de concilier les points de vue contradictoires des anciens et des modernes, des scolastiques et des humanistes, c'est le falot chanoine Copernic qui a l'intuition géniale qui explique la trajectoire folle de Mars. Quand, par rapport à la terre, Mars passe derrière le soleil, on a l'illusion que Mars recule. Copernic comprend que Mars fait le tour du soleil à une vitesse différente de la vitesse de rotation de la terre autour du soleil. Même si, selon lui, la vitesse de chaque planète est constante, deux planètes peuvent avoir des vitesses de rotations différentes. Animé de cette idée géniale, il tente de l'exprimer dans le langage des Anciens et invente un système monstrueux et incompréhensible (*2). Il conçoit un système à base de rotation de sphères multiples qu'il est incapable de prouver et qui est de toute façon erroné. En effet, Copernic pense que l'orbite des planètes est circulaire et que leur vitesse de rotation est constante. Il faudra attendre Kepler pour que la solution jaillisse.

Entre 1511 et 1513, Copernic fait circuler auprès de ses amis le Commentariolus qui contient l'essentiel de sa théorie. Il y expose plusieurs intuitions géniales. Les corps célestes mobiles ne tournent pas tous autour du même centre, ce qui était un dogme antérieurement admis. Seule la lune tourne désormais autour de notre planète. Le soleil devient le centre du système planétaire, donc de l'univers (ce qui n'est pas non plus exact). Copernic avance également l'idée que la distance de la terre aux étoiles fixes est si grande que la distance de la terre au soleil en devient négligeable. La régression apparente des planètes (le fait qu'elles semblent faire demi-tour quand on les observe de la terre) provient du fait qu'elles tournent autour du soleil, comme la terre, mais à des vitesses différentes.

Mais, Copernic craint le conservatisme des scolastiques de l'Université et refuse de faire publier ses travaux pour le grand public. Grâce aux observations astronomiques qu'il possède, il sait que son système est faux (*3). Néanmoins, son intuition se répand. En 1533, Widmanstad, le secrétaire du pape Léon X, la présente dans les jardins du Vatican. En 1536, le cardinal Schœnberg incite Copernic à publier ses travaux (*4). Copernic n'acceptera que quelques mois avant sa mort qu'un jeune disciple, Rhéticus, se charge de la publication de son livre sous le nom de Révolutions. Il s'agit d'un  livre illisible dont le tirage ne sera jamais épuisé. De nos jours, on parle de révolution copernicienne, mais en son temps, son ouvrage, trop complexe, confus, et finalement inexact, ne suscite que peu d'intérêt. Martin Luther, au nom d'une lecture littérale de la Bible, qualifie même Copernic d'« imbécile qui va contre l'écriture sainte » (*5). La lecture littérale de la Bible prédisposait moins les protestants que les catholiques à accepter les réalités de la nature.

En 1578, 35 ans après la mort de Copernic, une tour astronomique est construite au Vatican sous le pape Grégoire XIII. Elle est confiée à un jésuite allemand, Clavius, mathématicien de renom. Entre universités soumises aux scolastiques et institutions ecclésiales, les plus conservatrices ne sont pas celles que l'on croit.
Ce n'est que 73 ans après la mort de Copernic que l’Église mettra à l'index les ouvrages du chanoine Copernic. Il faudra le conflit avec l’atrabilaire Galilée pour que l’Église se fige.


* : Les somnambules ; *1 : p. 212 / *2 : p. 215 / *3 : p. 213 / *4 : p. 155 / *5 : p .164 ; A. Koestler, 1985, Presses Pocket.
Revenir en haut Aller en bas
Pierresuzanne

Pierresuzanne



HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 22 Empty
MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 22 EmptyLun 17 Fév 2014, 12:17

14. 22. AU XVIe SIÈCLE, l'EMPIRE OTTOMAN EST A SON APOGÉE, MAIS LES EUROPÉENS RÉSISTENT.

En 1517, le premier grand cartographe turc, Piri Reis, présente une mappemonde au Sultan. Sur sa carte figure l’Amérique. La carte restera enfermée à Topkapi où elle sera redécouverte en 1929 par un chercheur allemand après la chute du sultanat. C'est la carte la plus ancienne conservée de nos jours qui indique l'Amérique (*1). Elle a effectivement été précieusement conservée puisqu'elle est restée inemployée. L'islam aura toujours de la peine accueillir les innovations, en particulier celles des non-musulmans, et a en tirer profit.
Les juifs ont trouvé refuge dans l'empire ottoman après la reconquête de l'Espagne. Ils y ont apporté l'artisanat européen, l'horlogerie et l'imprimerie. Mais ils ne peuvent imprimer que les caractères latins et hébraïques.
Au XVIe siècle, en Europe, une classe moyenne émerge grâce à l'éducation, à l'imprimerie et aux nouvelles techniques agricoles. La construction de moulins, les cultures du coton ou de canne à sucre permettent l'augmentation de la production. Dans le même temps, les terres musulmanes voient disparaître l’irrigation à la suite des destructions mongoles. Cela entraîne une perte de rendement. Le refus de l’imprimerie interdit la propagation de nouvelles techniques. Les routes sont mal entretenues, au point que l'usage de la roue se perd dans certaines provinces. Les chariots ne peuvent plus circuler, ce qui nuit aux échanges. Quand les français arriveront en Afrique du Nord au XIXe siècle, l'usage de la roue s'y était perdu.

Au XVIe siècle, le territoire ottoman est politiquement er géographiquement à son apogée. En 1526, Soliman le Magnifique (1520-1566) remporte la victoire de Mahacs en Hongrie et étend son empire en Europe. En 1534, l'Irak est rattaché à l’Empire Ottoman. Plusieurs dynasties musulmanes se partagent le Dār al-Islām. En1524, le chah Isma ‘il Safavi fonde la dynastie chiite d'Iran après une guerre contre le pacha ottoman Sélim le cruel (1512-1520). Une dynastie arabe autonome gouverne le Maroc.
En 1529, les troupes ottomanes sont sous les murs de Vienne en Autriche.
Elles y subissent un premier échec qui marque la limite extrême de l'avancée ottomane.
Deux victoires vont ensuite aider les chrétiens à retrouver confiance en eux face à la puissance militaire de l'empire ottoman.

La première victoire permet aux chrétiens de conserver Malte. En 1565, les ottomans envoient 40 000 soldats reprendre l’île de Malte tenue par les 592 chevaliers de l'Ordre de Saint-Jean. Aidés de 9000 maltais et de renforts siciliens, les chevaliers repoussent les ottomans : 313 chevaliers de l'Ordre de Saint Jean, 9000 civils maltais et 12000 ottomans y laissent la vie. Malte reste chrétienne.
La seconde victoire chrétienne est la célèbre bataille de Lépante en 1571. Les ottomans tentent alors de conquérir Chypre et la Crête. Les vénitiens, soutenus par les espagnols, les repoussent à la victoire navale de Lépante. Pour les ottomans, il s'agit d'un simple revers (*2). Pour les chrétiens, l'empire ottoman a cessé d'être invincible. Lépante restera un symbole de la résistance chrétienne.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]  La bataille de Lépante.

En 1606, par le traité de paix de Zsitvatorok, le sultan reconnaît le titre de « padishah » à l’empereur Habsbourg. Pour la première fois, le sultan donne à un souverain chrétien un titre qui fait de lui un égal (*3).
Personne ne perçoit encore que les progrès scientifiques et techniques sont maintenant depuis longtemps réalisés en terre chrétienne et qu'ils alimenteront durablement sa suprématie militaire, territoriale et financière.

* :  Islam, *1 : p. 1199 / *2 : p. 1174 / *3 : p. 1176 ; Bernard Lewis, Quarto Gallimard. 2005.
Revenir en haut Aller en bas
Pierresuzanne

Pierresuzanne



HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 22 Empty
MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 22 EmptyMar 18 Fév 2014, 12:10

14. 23. JOHANNES KEPLER (1571-1630).

Johannes Kepler naît dans une famille luthérienne pauvre. Son génie précoce lui permet d'accéder gratuitement à l'enseignement classique, Trivium et Quadrivium, et il poursuit ses études au séminaire protestant (*1). Il y apprend le système héliocentrique de Copernic. Malgré son désir d'être pasteur, il lui est proposé un poste de professeur de mathématiques à l'école protestante de Gratz. Il devient ensuite mathématicus de l'empereur Rudophe II.

Kepler est un mystique qui met son génie mathématique et sa curiosité astronomique au service de sa foi. Ses découvertes seront soutenues par des intuitions spirituelles. Il a la conviction surnaturelle que les orbites des six planètes sont inscrites dans les cinq solides parfaits définis par Platon (un solide parfait est un volume ayant toutes ces faces identiques) (*2). Il ne croit pas que puissent exister plus sept corps célestes mobiles... Les sciences exactes, structurées indépendamment de la foi, ne sont pas encore définies et la vie spirituelle de Kepler nourrit sa créativité. Il demande à Dieu de le guider, en particulier si l'hypothèse héliocentrique de Copernic est vraie. Il écrit un ouvrage en 1597, le Mystère Cosmique, où il soutient l'hypothèse de Copernic. Il demande à Galilée – son contemporain - ce qu'il en pense. Celui-ci répondra (sa lettre a été conservée) que lui-même croit que la terre tourne autour du soleil, mais que, par crainte d'être ridiculisé, il refuse de défendre publiquement cette théorie.

Malgré ses intuitions mystiques, Kepler travaille de façon rationnelle : il observe le ciel. Il part travailler au Danemark avec Tycho Brahe. Kepler s'approprie sans scrupule particulier les observations astronomiques du vieil astronome danois (*3). Kepler n'a aucune notion de propriété intellectuelle. Il livrera toujours ses découvertes sans retenue et attendra d'autrui la même générosité. Grâce à la précision des observations de Tycho Brahe, Kepler connaît exactement les déplacements en apparence erratique de la planète Mars. Il travaille six ans pour définir une orbite cohérente à la planète folle. Au milieu d'erreurs de calcul, d'intuitions mystiques et de publications astrologiques, Kepler découvre ce que l'on appellera les trois lois de Kepler. En 1609, dans Astronomia Nova, il démontre par le calcul les premières lois de l'astronomie moderne.
La première loi de Kepler démontre que les planètes décrivent des trajectoires elliptiques dont le soleil est un des foyers. La Terre, elle-même, est une planète qui tourne autour du soleil. L'héliocentrisme de Copernic vient d'être corrigé, l'orbite des planètes est elliptique et non circulaire (*4).
La deuxième loi de Kepler affirme que les planètes tournent autour du soleil mais avec des vitesses de rotation variable qui dépendant de la distance au soleil (*5).
Quand la planète s'éloigne du soleil sa vitesse décroit, quand son orbite elliptique la rapproche du soleil, elle accélère. Le produit de la vitesse de déplacement d'une planète par sa distance au soleil est constant.

En 1610, Kepler est enthousiasmé par l'usage que Galilée fait du télescope. Jusque là, les observations du ciel se font à l’œil nu. En 1610, Kepler apprend que Galilée a découvert quatre satellites autour de Jupiter. Il n’existe donc pas que sept corps célestes mobiles ! Kepler écrit spontanément à Galilée une lettre publique de soutien qu'il appelle joliment Conversation avec le messager des étoiles. Il y félicite Galilée. Avec quelque naïveté, il lui demande de lui envoyer un exemplaire de sa fameuse lunette. Galilée ne lui répondra jamais. Finalement, c'est un prince autrichien qui lui prêtera la sienne.
Enthousiasmé par la mise au point de la lunette, Kepler théorise les propriétés des lentilles et publie très rapidement, en 1611, un ouvrage d'optique : le Dioptricae. Il y démontre par l'outil mathématique 141 théorèmes sur les lentilles du télescope. Si seulement le physicien Galilée avait su répondre aux avances du romantique et génial mathématicien Kepler, nul doute que l'histoire des sciences eut été différente.
Kepler achève sa vie au milieu des troubles de ce monde : guerre de 30 ans et défenestration de Prague. Sa vielle mère, une femme de réputation douteuse, est accusée de sorcellerie par une de ses amies avec laquelle elle s'est brouillée. Kepler passe des années à défendre la vieille mégère qui ne trouve rien de mieux que de soudoyer un juge en lui offrant une coupe d'argent pour qu'il oublie certaines des accusations (*6). Elle est finalement relaxée. Au milieu de ces difficultés, Kepler publie en 1618, et sans ironie aucune, L'harmonie des mondes où il pose le principe de la cohérence interne de l'univers qu'il a présupposée en lui appliquant les règles de l'harmonie musicale, celle de la musique des sphères chère à Pythagore (*7). On y trouve définie sa troisième loi qui pose les bases de la gravitation universelle. Kepler explique qu'il existe un rapport constant entre la masse d'une planète et la force que le soleil exerce sur elle.

Les trois lois de Kepler sont peu diffusées et restent théoriques, enfouies au milieu des écrits mystiques et désordonnés du fantasque Kepler. Elles attendront leur confirmation par l'observation.

* : Les somnambules, *1 : p. 247 / *2 : p. 261 / *3 : p. 322 / *4 : p. 347 / *5 : p. 346 / *6 : p. 408 / *7 : p. 411 ; Arthur Koestler, 1985, Presses Pocket.
Revenir en haut Aller en bas
Pierresuzanne

Pierresuzanne



HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 22 Empty
MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 22 EmptyMer 19 Fév 2014, 12:01

14. 24. GALILÉE (1564-1642) OU COMMENT UN GÉNIE PEUT EXIGER DE L’ÉGLISE QU'ELLE SE MÊLE DE SCIENCE ALORS QU'ELLE NE LE VEUT PAS.

Galileo Galilei dit Galilée est devenu au fil des siècles le symbole de l'archaïsme de l’Église, de sa cruauté, voire de sa sottise et de sa dangereuse intolérance. Les anticléricaux font de Galilée le chantre de leur étrange combat, motivé par le besoin de dénigrer leurs propres racines. La vérité est un peu plus nuancée.
Galilée est un physicien génial mais il n'est pas mathématicien. Galilée a mauvais caractère, il est têtu, orgueilleux, égoïste, coléreux, de m auvaise foi, lâche et hypocrite... mais il est génial.

Galilée est italien, il enseigne à Padoue de 1592 à 1610 dans une université qui dépend de Venise. Il travaille sur le pendule et la chute des corps et il définit les premières lois mécaniques. Il invente le précurseur de la règle à calcul et fabrique des outils de précision (compas et sextants). En 1597, dans une lettre à Kepler, il affirme soutenir le système de Copernic mais dit refuser de l'enseigner par crainte des moqueries. Il ne craint pas l’Église mais bien l'archaïsme des savants de l'université et leurs sarcasmes (*1). En 1606, il écrit d'ailleurs une lettre publique où il réfute vigoureusement l’héliocentrisme de Copernic (*1).

En 1609, les hollandais ont l'idée de juxtaposer deux lentilles dans un tube, la lunette est inventée. En bon mécanicien, Galilée l'améliore et en fabrique une qui grossit 30 fois. Il l'offre au doge de Venise en lui faisant miroiter son utilité lors des engagements militaires. En récompense, son salaire est doublé. Mais très rapidement, en 1610, il a l'idée de pointer sa lunette vers les étoiles. Il découvre alors une multitude d'étoiles fixes inconnues et surtout quatre nouveaux corps mobiles, les quatre satellites de Jupiter. Son raisonnement est simple : si Jupiter a des satellites comme la terre en a un - la lune - cela signifie que la terre a le même statut que Jupiter et qu'elle tourne elle-aussi autour du soleil. Le raisonnement est un peu boiteux - il est incapable de démonter ce qu'il affirme par le calcul - mais il publie néanmoins ses conclusions dans Le messager des étoiles.
Galilée connaît le triomphe. Invité à Rome en 1611, il est reçu par le pape Paul V. Les jésuites astronomes lui font les honneurs du Collège de Rome. Les Jésuites confirment ses observations de Jupiter auprès de leur supérieur, le Cardinal Bellarmin. Lors d'un banquet réunissant religieux et scientifiques, la lunette de Galilée est baptisée télescope.

Où Galilée confond théologie et sciences...
Aucune loi n'existe alors pour protéger la propriété intellectuelle et aucune publication scientifique ne garde la trace objective de l'antériorité des découvertes. Pour ne pas se faire voler la primauté de ses observations, Galilée prend l'habitude de les raconter sous forme d'anagrammes incompréhensibles. Il enverra ainsi deux fois des synthèses incompréhensibles de ses découvertes astronomiques au naïf Kepler qui passera des semaines à essayer de les décrypter. En fait, le conflit avec l’Église commence par une querelle de primauté. En 1614, les jésuites décrivent des taches sur le soleil. Galilée prétend qu'il les a vu le premier. Il se lance alors dans une querelle sans fin avec le puissant ordre des Jésuites. Elle aurait pu s'interrompre rapidement mais Galilée va se lancer dans une bataille épistolaire.
En 1615, la lettre de Galilée à la grande-duchesse Christine sert de nos jours d'argument à ses défenseurs pour affirmer que Galilée a défini très tôt la nécessité de séparer science de religion. En fait, cela faisait déjà cinq siècles que l’Église en avait reconnu l'utilité en octroyant des libertas academica aux universités... Dans cette lettre, Galilée s'abrite dans le précédent de Copernic dont il rappelle qu'il était prêtre et que l’Église ne l'a jamais condamné. Il écrit : « L’intention du Saint-Esprit est de nous enseigner comment on doit aller au ciel, et non comment va le ciel. ».
Dès 1615, la réponse du cardinal Dini est claire : discourir sur les fonctions du Saint Esprit n'est pas de la compétence de Galilée, qu'il s'occupe donc de sciences et non de théologie ! « On peut écrire librement tant que l'on reste en dehors de la sacristie » lui signifie-t-il (*2). En conséquence de quoi, en 1616, le pauvre Copernic est mis à l'index, 73 ans après sa mort.
Les Jésuites ont cependant perçu la faiblesse des arguments de Galilée qui n'a pas prouvé que la terre tourne autour du soleil. Faire remarquer que Jupiter a des lunes, ne suffit pas pour mettre la terre en mouvement. En 1616, l’Église, par l'intermédiaire du Cardinal Bellarmin, supérieur des jésuites mais également Grand Inquisiteur, intime l'ordre à Galilée de ne pas enseigner l'héliocentrisme comme un fait établi. La position de l’Église est que l'observation habituelle du ciel montre que le soleil se lève à l'Est et se couche à l'Ouest. Avant de proclamer une autre vérité, elle souhaite que celle-ci soit démontrée rigoureusement. L'héliocentrisme n'est encore qu'une hypothèse.

En 1623, Urbain VIII devient pape. C'est un scientifique acquis au système de Copernic. Il a soutenu Galilée lors de sa querelle avec les Jésuites. Mais Galilée est toujours incapable de démontrer son hypothèse mathématiquement, d'autant qu'il ignore et refuse les lois de Kepler (*3). Par un étrange entêtement, il voudrait que l’Église confirme l’héliocentrisme, alors qu'il n'est pas encore prouvé. Néanmoins, Galilée est autorisé par le pape à présenter les différentes hypothèses. En 1632, Galilée s'abrite derrière l'autorisation du pape pour publier le Dialogo qui présente l’héliocentrisme comme la vérité et non comme une hypothèse. Mais Galilée n'a toujours pas de preuve de ce qu'il avance et les démonstrations qu'il propose sont erronées. Il voit dans les marées la preuve de la mobilité de la terre alors que la lune en est la cause (*4). Par ailleurs, dans le Dialogo, l'héliocentrisme est défendu par des savants respectables, mais le point de vue de l’Église est soutenu par un personnage surnommé « Simplicio », le Simplet (*5). Le Simplet est sot, naturellement, et ses convictions sont présentées de façon grotesque et péremptoire.
L’Église réagit et convoque Galilée. Le 22 juin 1633 se passe alors la célèbre scène, où, menacé de torture - formule rituelle juridique que personne n'a l'intention d'appliquer - Galilée doit se rétracter et réfuter Copernic. C'est le pape Urbain VIII, le fervent adepte du système de Copernic, qui lui indique ainsi les limites de la libre pensée et du respect dû à l’Église. Néanmoins sur les dix juges inquisitoriaux, trois s'abstiennent de le condamner, dont le propre frère du pape. Le Dialogo est interdit. Galilée est maintenu en résidence forcée dans sa propre maison où il continue ses recherches. Quant à l’exécution de sa pénitence  – la récitation des psaumes -  il charge sa fille, carmélite sous le nom de sœur Marie-Céleste, de les réciter à sa place... avec l'accord de l’Église (*6).
Mais, il n'en demeure pas moins que Galilée a voulu faire entériner une hypothèse scientifique, non par le calcul ou la démonstration, mais par une affirmation solennelle de l’Église. L'Église s'est dérobée à cette exigence déraisonnable avec le moyen qui était alors le sien : l'Inquisition.

De nos jours, en s'éloignant doucement de leurs origines chrétiennes, nos sociétés reviennent à une vision manichéenne de l'humanité. Elles cherchent à séparer les bons des mauvais et parviennent mal à concevoir que la limite entre bien et mal se trouve au cœur de chaque homme ou au cœur de chaque institution. C'est du moins la conception chrétienne qui veut que chaque homme - ou que chaque institution humaine - soit pécheur, mais néanmoins appelé en même temps à la sanctification. Dans cette optique chrétienne, on pourrait donc penser que Galilée comme l’Église ont eu raison et tort à la fois. Galilée a eu tort de vouloir que l’Église donne un avis scientifique sur l'organisation de l'univers, il a eu tort de se mêler de théologie là où il n'avait aucune compétence, il a eu tort de vouloir imposer un fait scientifique par un dogme d’Église... et il a persévéré 18 ans dans son entêtement avant que l’Église ne fasse preuve d'impatience. Et l’Église a eu tort de le menacer - même symboliquement - de torture, elle a eu tort de se crisper en mettant le chanoine Copernic à l'index et elle a eu tort d’obliger Galilée à se désavouer.

Dès la fin du XVIIe siècle, à la cour de Pékin, les jésuites enseignent librement l'héliocentrisme en Chine avec l'accord de l’Église.
Il faudra attendre 1741, pour que le pape Benoît XIV donne l'imprimatur aux œuvres de Galilée
.
En 1992, Jean-Paul II reconnaîtra l'erreur de l’Église et souhaitera qu' « Il n'y ait plus jamais un autre cas Galilée ».

* : Les somnambules, *1 : p. 378 / *2 : p. 379 / *3 : p. 400 / *4 : p. 518 / *5 : p. 503 / *6 : p. 524 ; A. Koestler, 1985, Presses Pocket.
Revenir en haut Aller en bas
Pierresuzanne

Pierresuzanne



HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 22 Empty
MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 22 EmptyJeu 20 Fév 2014, 12:15

14. 25. L’ÉGLISE A-T-ELLE UNE RESPONSABILITÉ DANS L'ESCLAVAGISME CHRÉTIEN ?

Au XVe siècle, les portugais commencent à explorer la côte ouest de l'Afrique. Ils découvrent les Canaries et réduisent ses habitants en esclavage. La réaction du pape est immédiate. En 1435, dans la bulle papale Sicut Dudum, le pape Eugène IV dénonce les mauvais traitements dont sont victimes les indigènes noirs des Canaries et menace d’excommunication les esclavagistes. Selon lui, le fait que les indigènes ne soient pas chrétiens ne suffit pas pour justifier leur réduction en esclavage.

En 1454, le pape Nicolas V écrit une encyclique qui est souvent considérée comme une autorisation de l'esclavage. Mais, le texte ne dit pas cela. Si l'on replace cette encyclique dans le contexte géopolitique, il faut se souvenir que Constantinople a été prise par les turcs l'année précédente, donc en 1453. En 1454, dans l’encyclique Romanus Pontifex, Nicolas V autorise le roi du Portugal Henri le Navigateur (1394-1460) à soumettre « les sarrasins et autres infidèles » des côtes africaines mais il ne parle jamais de leur réduction en esclavage. En fait, le pape se réjouit que les explorateurs soient déjà parvenus en Guinée suite à leurs victoires sur les musulmans. La bulle papale Sicut Dudum datée de 1435 garde toute sa pertinence et l'esclavage demeure interdit par l'Eglise.

Dès la découverte de l'Amérique, au XVIe siècle, se pose la question de l'humanité des indiens. En effet, leur animalité permettrait leur réduction en esclavage. L’Église n'a aucune ambiguïté sur le sujet : les indiens sont des hommes. En 1537, le pape Paul III invite Charles Quint à les protéger : « du moment que ce sont des hommes et par conséquent capables de croire et de parvenir au salut, qu'ils ne soient pas détruits par l'esclavage mais invités à la vie par des prédications et par l'exemple. … Nous demandons ... à ta prudence que tu ... interdises avec une très grande sévérité, sous peine d'excommunication portée d'avance, à tous et à chacun quel que soit son rang, d'oser réduire en esclavage les Indiens précités, ou de les dépouiller de leurs biens. ». En bon chrétien, Charles Quint interdit l'esclavage des indiens le temps que la question de leur humanité soit tranchée.
Les Conquistadors eux-mêmes ont des positions contrastées. De simples laïcs aimeraient légitimer leurs enfants nés d'indiennes : ils souhaitent donc que l'humanité des indiens soit reconnue. D'autres aimeraient tirer profit du travail gratuit de leurs esclaves indiens. Très tôt, des religieux vivant en Amérique militent pour la sauvegarde des indiens. Le dominicain Bartolomé de Las Casas est le plus connu. Il défend avec succès l'humanité des indiens lors de la célèbre Controverse de Valladolid qui se tient de 1550 et 1551 à la demande de l'empereur Charles Quint. Mais, les intérêts économiques vont primer sur la spiritualité et les conquistadors vont maintenir en esclavage les indiens. Au Paraguay, les jésuites s'opposent aux colons espagnols en fondant des Réductions où les indiens peuvent vivre libres et à l’abri de l'esclavage. Le film Mission - Palme d'Or en 1984 - relate cet épisode.
Les réticences vis à vis de l'esclavage les indiens vont orienter les européens vers la traite des peuples noirs. En 1609, les premiers esclaves noirs arrivent en Amérique du Nord. Les ports français - Nantes, Bordeaux - mais surtout britanniques vont se développer. Catholiques comme protestants vont s'enrichir de se commerce dit triangulaire. Les captifs sont achetés aux tribus africaines du littoral atlantique par les négriers européens. Les captifs sont baptisés avant leur déportation vers le nouveau monde. C'est à partir de ce moment qu'apparaissent les préjugés racistes anti-noirs en Europe et en Amérique. En fait, les colons nord-américains sont en quasi totalité protestants et ils lisent la Bible de façon littérale. La malédiction de Cham va alors réapparaître en milieu chrétien protestant. En s'appuyant sur le texte de la Genèse (9, 20-29) - où on voit Cannan condamné à l’esclavage en punition de ses péchés - les protestants nord-américains vont affirmer que les esclaves ne le sont que par décret divin. Les protestants croient en la prédestination de l'homme : si les noirs sont esclaves, c'est que Dieu l'a voulu. Qu'ils soient baptisés dès leur capture leur apparaît comme une compensation suffisante.

En 1658, le pape nomme pour l’Église catholique des vicaires apostoliques au Canada, en Inde et au Vietnam. Tous les missionnaires dépendent d'eux, même les jésuites. Ces vicaires apostoliques peuvent ordonner prêtres des hommes issus des peuples indigènes : ils ont donc les mêmes droits et accèdent aux mêmes dignités que les blancs.
Néanmoins, mise devant le fait accompli de l'esclavage des noirs, l’Église tarde à le condamner. Est-ce le fait que les captifs noirs aient été baptisés dès leur capture qui lui a fait considérer comme bénéfique leur triste sort ?

À la fin du XVIIIe siècle, le cardinal Gerdil, philosophe humaniste, tient des propos ambigus. Il affirme que l’esclavage des noirs est compatible avec le « droit naturel ». En fait, cette notion de « droit naturel » ne signifie pas que ce droit soit légitime mais cela sous-entend qu'il s'agit d'une pratique commune à toutes les cultures et à toutes les époques. Est dit de « droit naturel » ce qui est universel. Dans le même écrit, le cardinal Gerdil affirme néanmoins que l'esclave est théologiquement l'égal de son maître et qu'il ne doit pas être maltraité. Mais, ses propos sont effectivement beaucoup plus modérés que ceux des papes Eugène IV et Paul III qui condamnaient sans réserve, quelques siècles plus tôt, les esclavagistes des côtes africaines et des Amériques.
Il faut attendre le XIXe siècle pour que l’Église catholique fasse à nouveau entendre clairement sa voix. En 1839, dans la constitution apostolique In supremo apostolatus fastigio, le pape Grégoire XV condamne sans appel l'esclavage et particulièrement celui des peuples noirs : « Il en a existé, même parmi les fidèles, qui, aveuglés de façon infâme par le désir d'un lucre sordide, n'ont pas hésité à réduire en esclavage dans des contrées écartées et lointaines des Indiens, des Nègres ou d'autres malheureux, ou, en organisant et en développant le trafic de ceux qui ont été capturés par d'autres, à aider ceux-là dans leurs agissements abominables. »
Entre les XVII et XIXe siècle, les européens laïcs ont réduit en esclavage entre 12 et 20 millions d'Africains. Cependant, ils ne les ont pas castrés. Cela a préservé jusqu'à nos jours la preuve de l'esclavage de leurs ancêtres.
Revenir en haut Aller en bas
Roger76





HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 22 Empty
MessageSujet: AVIS : HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 22 EmptyJeu 20 Fév 2014, 16:13

"Cependant, ils ne les ont pas castrés"

Y a-t-il eu des cas, Pierresuzanne, hors laïcs d’Europe, d’esclaves ainsi réduits à ne pas avoir de descendance ?

Mais j’apprends de toi que le sinistre Torquemada était un converso, je n’avais pas noté, et cela semble être la règle encore de nos jours, les fraîchement convertis seraient les plus fanatiques…

A mon avis je pense que tu ferais bien de faire ressortir la catastrophe qu’a été pour l’Occident et surtout pour l’Espagne cette expulsion des juifs et des musulmans en 1492 : soudainement privée de main d’œuvre, juifs cultivateurs, musulmans commerçants et artisans, l’Espagne des rois très catholiques (trop catholiques ?) ont dû repartir à la recherche d’une main d’œuvre de remplacement : les esclaves.

Pour comparaison, l’expulsion des hébreux d’Egypte telle que narrée dans le Livre de l’Exode aurait ruiné l’économie de l’Egypte, qui ne connaissait pas l’esclavage.

Sans la traite des Noirs, l’Espagne de la reconquête était ruinée.

Cordialement.
Revenir en haut Aller en bas
Pierresuzanne

Pierresuzanne



HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 22 Empty
MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 22 EmptyVen 21 Fév 2014, 13:34

14. 26. LE DAR AL ISLAM ET L'ESCLAVAGE.

L'esclavage est légitimé par le Coran et les musulmans l'ont pratiqué sans limite pendant toute leur histoire.
Les musulmans ont les premiers éprouvé le besoin de justifier l'esclavage des noirs en inventant la malédiction de Cham, puis ils les ont déshumanisés.
Dans Les Prolégomènes, l'historien Ibn Khaldūn (1332-1406) écrit : « Il est vrai que la plupart des nègres s’habituent facilement à la servitude, cette disposition résulte, ainsi que nous l’avons dit ailleurs, d’une infériorité d’organisation qui les rapproche des animaux bruts. » (Les Prolégomènes , vol 1, 1862, p 309).
Au XVIIe siècle néanmoins, le juriste Ahmed Baba de Tombouctou (1556-1627), qui est lui-même noir, critique la servitude des noirs et doute de la légitimité de la malédiction qui les frappe : « Même si on admet que Cham est l’ancêtre des Noirs, Dieu est bien trop miséricordieux pour punir des millions d’êtres pour le péché d’un seul. ».
Les femmes noires, surtout les éthiopiennes, sont souvent intégrées aux harems. La quasi-totalité des garçons noirs pré-pubères est castrée. Au début du XIXe siècle, leur espérance de vie - une fois arrivée chez leur maître arabe - est estimée à six ans par un voyageur anglais. S'il a eu des enfants après sa mise en esclavage, il n'a pas le temps de les élever et ceux-ci décèdent (Bowring, cité par Buxton : African Slave Trade). Quant à leur mortalité dans les premiers temps de leur captivité, avant leur arrivée chez un maître, elle est effroyable, même si elle est difficile à estimer. En effet, les jeunes sont enlevés dans les villages d'Afrique noire au sud du Sahara et sont conduits en troupeau, à pied à travers le désert, pour être castrés à l'arrivée quand ils sont encore pré-pubères. Combien sont morts en route ?

On estime que le Dār al-Islām a réduit en esclavage entre 12 et 18 millions d'Africains. Ces esclaves ont laissé peu de traces au Maghreb puisqu'ils étaient, soit castrés, soit interdits de mariage. Cela permet à certains musulmans du XXIe siècle de dire que l'esclavage des noirs n'a été qu'une déviance du christianisme.
De nos jours, les peuples noirs sud-sahariens vouent toujours une parfaite détestation aux touaregs – ces fameux hommes bleus du déserts si romantiques à nos yeux d'Européens - qui sont venus razzier leurs enfants pendant des siècles.

Mais les musulmans n'ont pas réduit en esclavage que les peuples noirs, ils se sont attaqués à tous les peuples du Dār al-harb, le Territoire de la guerre.
Les musulmans du Maghreb organisent des raids vers la Corse, la France, la Sicile, l'Italie et l'Espagne, pendant toute leur histoire et principalement après la Reconquista. Il s'agit pour eux du djihad maritime. Les villages et les villes des côtes sont régulièrement razziés et c'est par milliers que des populations entières sont régulièrement emmenées en esclavage par des pirates venus par la mer*. Dès le XIIe siècle, des ordres religieux chrétiens sont fondés pour racheter ces chrétiens réduits en esclavage. Le premier est celui de la Très Sainte Trinité pour la Rédemption des captifs- dit ordre des Trinitaires - fondé en France en 1194. Son fondateur aspire à libérer aussi bien les noirs que les blancs, suite à une vision mystique lors de laquelle il a vu Jésus-Christ étendre une main protectrice sur un captif noir et l'autre sur captif blanc. Puis, en 1218, l'ordre de Notre-Dame-de-la-Merci – dit des Mercédaires - est créé en Espagne.
L'époque la plus intense du trafic des Barbaresques s’étend de 1500 à 1800. Les repaires des pirates esclavagistes sont implantés du Maroc à la Libye moderne : Salé au Maroc, Tunis, Alger et Tripoli *. En 1544, dans la baie de Naples, 7000 esclaves sont enlevés en un seul raid. En 1554, la ville de Vieste au Sud de l'Italie est vidée de ses habitants : 6000 personnes sont razziées. En 1556, le raid sur Grenade réduit 4000 espagnols – hommes femmes et enfants – à l'esclavage.

En 1532, l'empereur Charles Quint est appelé à l'aide par le bey de Tunis qui a été chassé du pouvoir par Kheir el-Dīn Barberousse, pirate à la solde des ottomans. Lors de son intervention, Charles Quint libère 20 000 esclaves chrétiens à Tunis. Mais il ne parvient pas à déloger Barberousse d'Alger qui reste la plaque tournante du trafic d'esclaves en méditerranée. Sur le seul siècle qui va de 1550 à 1650, on estime entre 600 000 et 1 250 000 le nombre d’européens enlevés et ce djihad maritime a duré plus de 10 siècles. Les barbaresques maghrébins piratent en méditerranée et en atlantique. Ils vont jusqu’en Angleterre et en 1627, ils rapportent même une cargaison d’esclaves islandais en Afrique du Nord. L’écrivain Miguel Cervantès reste cinq ans esclave à Alger de 1575 à 1580 et il n'est libéré qu’après la négociation d'un religieux Trinitaire. Mais malgré le courage des Trinitaires et des Mercédaires pas plus de 3% des esclaves sont libérés chaque année contre rançon. Les conditions de vie des esclaves sont effroyables, qu'ils soient galériens ou travailleurs agricoles. Toujours lourdement enchaînés, même pour dormir, ils sont bastonnés à mort pour la moindre faute. Les esclaves chrétiens sont si nombreux que leur valeur marchande est nulle et leur espoir d'être bien traités inexistant, à moins qu'ils puissent se prévaloir d'une famille aisée ou de leur appartenance au clergé pour espérer être rachetés*.
À l'extrémité Est du Dār al-Islām, la même chasse à l'homme a cours. Les cages à l'entrée de Khiva, la somptueuse ville ouzbèke enrichie par le trafic d'esclaves, en portent témoignage. Les historiens estiment à un million le nombre de persans, de russes ou de turkmènes réduits en esclavage pour enrichir les khans de Khiva entre les XVIIIe et XIXe siècle. En 1862, le voyageur hongrois Ármin Vámbéry (1832-1913) arrive à Khiva déguisé en derviche. Il raconte : « Je trouvais, dans la dernière cour, environ trois cents prisonniers tchaoudor absolument déguenillés qui devaient être vendus comme esclaves ou gratuitement distribués par le khan à ses créatures. [Ils étaient] réunis l'un à l'autre au moyen de colliers de fer, par files de dix à quinze » (Voyages en Asie centrale, Ármin Vámbéry).

L'esclavage des blancs dans le Dār al-Islām ne provient cependant pas que de rapts, de pillages ou de razzias dirigés contre le Territoire de la guerre. Deux institutions ont coexisté au sein même de l'empire ottoman pour réduire en esclavage ses populations chrétiennes quoiqu'elles soient en théorie protégées par la dhimma.

La première institution est celle des Janissaires.
Dès le XIVe siècle, les ottomans ont constitué une infanterie en imposant le recrutement de jeunes garçons issus des peuples conquis. Chaque année, de 2000 à 12 000 garçons ont été retirés à leurs parents pour être éduqués comme des turcs. Conduits à Istanbul, ils subissaient une conversion obligatoire à l'islam - qui implique la circoncision - et une formation militaire poussée. Les janissaires sont des esclaves, même si leur esclavage - dans la logique ottomane - n'est pas infamant. Ils occupent des fonctions parfois prestigieuses dans les institutions ottomanes, au point que la majorité des vizirs sont issus du corps des janissaires. Le corps des Janissaires sera supprimé par le sultan Mahmud II en 1826.

La seconde institution d'esclavage des chrétiens est celle du devchirmé. Elle est complémentaire mais non superposable à celle des janissaires. Il s'agit d'un esclavage civil et non militaire. Chaque année, des enfants chrétiens âgés de 10 à 15 ans sont enlevés à leurs parents, sans espoir de retour. Le devchirmé est un impôt sur le sang, prélevé par l'empire ottoman sur sa population chrétienne, dans les Balkans, en Géorgie, en Arménie et en Anatolie. Un fonctionnaire ottoman, entouré d'une escorte armée, parcourt les villages chrétiens et enlève l’aîné des fils encore enfant et les plus belles jeunes filles destinées aux harems de riches turcs. Les garçons sont convertis à l'islam d'autorité et éduqués soigneusement. Les plus doués servent dans l'administration ottomane. Il s'agit pour les sultans de promouvoir des cadres qui n'appartiennent pas à des familles ottomanes rivales. Ainsi le prestigieux architecte Sinan au XVIe siècle est-il d'origine arménienne. On estime entre 500 000 et 5 millions, le nombre d'enfants chrétiens ainsi enlevés à leurs parents sur trois siècles. Ces rapts d'enfants, s'ils peuvent conduire à la réussite sociale, constituent un traumatisme dont les répercutions sont encore perceptibles de nos jours dans les mémoires des peuples chrétiens qui ont été dominés par les ottomans. Le devchirmé a été aboli au début du XVIIIe siècle dans l'empire ottoman.
Il est probable que les guerres des Balkans entre 1991 et 1995, avec leur cortège d'horreurs perpétrées par des chrétiens contre des musulmans, soient la conséquence lointaine du devchirmé. De nos jours, les peuples des Balkans, les Arméniens, les Grecs et les Géorgiens détestent toujours férocement les musulmans en général et les turcs en particulier.

Les musulmans ont réduit en esclavage entre 12 et 18 millions d'Africains** et approximativement 15 millions d'Européens : soit environ 30 millions de personnes... Quant au nombre d''asiatiques réduits en esclavage dans le Dār al-Islām, leur évaluation ne semble pas connue.

* : Christian Slaves, Muslim Masters : White Slavery in the Mediterranean, The Barbery Coast, and Italy, 1500-1800. Robert C. Davis, Palgrave Macmillan, 2003.
** : 150 idées reçues sur l'histoire, par la rédaction d'Historia, p. 308-309, First Pocket, 2010.
Revenir en haut Aller en bas
Pierresuzanne

Pierresuzanne



HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 22 Empty
MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 22 EmptyVen 21 Fév 2014, 13:36

Roger76 a écrit:
Y a-t-il eu des cas, Pierresuzanne, hors laïcs d’Europe, d’esclaves ainsi réduits à ne pas avoir de descendance ?

Cordialement.

Merci pour tes judicieuses remarques....
pour la réponse à ta question... lis l'article d'aujourd'hui... juste au dessus...
Revenir en haut Aller en bas
Pierresuzanne

Pierresuzanne



HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 22 Empty
MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 22 EmptySam 22 Fév 2014, 12:12

14. 27. L’EDUCATION ET LA VIE INTELLECTUELLES AU XVIIe SIÈCLE, ENTRE EUROPE ET EMPIRE OTTOMAN.
En Europe, les universitaires sont ouverts à toutes les cultures étrangères. Dès 1539, une chaire d'arabe, de grec et d'hébreu est confiée à Guillaume Postel au Collège de France (*1). Des chaires d'arabe sont crées, une par Jacob Golius en Hollande en 1625, ou une autre par  Edward Pococke en Angleterre en 1636. En 1669, Colbert fonde l'école des Jeunes de langues. De jeunes hommes partent étudier le perse, le turc et l’arabe dans l’empire ottoman. Ils seront les précurseurs de la philologie moderne. En 1692, Barthélemy d’Herbelot occupe la chaire de syriaque à Paris.
L'humanisme européen s'intéresse à tout, y compris aux civilisations lointaines, et même sans nécessité politique ou commerciale.

En 1679, les libertés individuelles sont promues par l’Habeas Corpus : le Royaume-Uni, le premier, limite le pouvoir de l’État. En 1689, le philosophe anglais John Locke, écrit dans les Lettres sur la Tolérance : « Ni les païens, ni les mahométans, ni les juifs ne devraient être privés des droits civils et exclus de la société en raison de leur religion. » (*2). Ce sont les débuts officiels de la liberté religieuse en Europe. L'islam à ses débuts a pu se prévaloir de sa tolérance en raison de la dhimma, statut nous l'avons vu, oh combien ambigu. Initialement, le christianisme semble avoir été moins ouvert. L’Église a persécuté l'hérésie en son sein et a parfois maltraité les juifs. Mais la façon dont ont été traités les musulmans en Europe est plus complexe que ne l'imaginent nos présupposés du XXIe siècle. Finalement, seule la Reconquista espagnole a conduit à interdire l'islam en terre chrétienne. Quand le Dār al-Islām recule, les musulmans des populations civiles peuvent rester à leur foi comme le montre la reconquête de la Sicile par les normands ou le recul de l'empire ottoman en Europe centrale. À partir du XVIIIe siècle, la tolérance devient chrétienne. La dhimma coranique est rendue archaïque par les progrès du droit chrétien. Une fois de plus, l'instauration d'une charī'a à partir d'un texte supposé parfait interdit tout progrès et freine l'évolution législative.

Au XVIIe siècle, l'instruction, y compris celle des filles, se généralise en Europe.
En 1698, Louis XIV demande aux évêques de créer une école par paroisse. Cette mission sera confiée aux frères des écoles chrétiennes de Jean Batiste de la Salle. Les manufactures royales forment à l’« enseignement technique ». Les filles sont concernées par l’instruction publique, même si elles restent globalement moins scolarisées que les garçons. En fait, la scolarisation des filles a débuté au XIIIe siècle avec l'apparition des Petites écoles en marge des universités. Certaines femmes remarquables ont laissé la trace de leur science dès le haut Moyen Âge : Dhuoda, Hildegarde von Bingen, Héloïse, Christine de Pisan ou Catherine de Sienne.

Au XVIIe siècle, l'empire ottoman est toujours convaincu de sa supériorité : rien de bon ne peut naître hors du Dār al-Islām. En 1665, Kātip Çelebi est le premier géographe ottoman à décrire l’Europe. Il est conscient de la pluralité des dynasties chrétiennes et de leur expansion vers le nouveau monde. Il souhaite mettre en garde les musulmans contre les erreurs colportées dans l’empire ottoman sur la supposée infériorité des chrétiens. Son ouvrage n'a aucun succès en terre ottomane où il disparaîtra sans laisser de souvenir. Si on le connaît de nos jours, c'est parce-qu’il a été retrouvé en Lituanie **. Seule l'Europe chrétienne s’intéresse à ce que peut dire un savant musulman non conformiste.
Aux yeux des ottomans, le Dār al-Islām demeure triomphant. Le sultan nomme des pachas turcs à Belgrade et à Budapest.
En 1683, les ottomans subissent un second échec devant Vienne. C'est le début du reflux de l’empire Ottoman en Europe. Pour la première fois, en 1699, le sultan signe un traité de paix en position de faiblesse.


* : Le Pouvoir et la Foi, questions d'Islam en Europe et au Moyen-Orient, *1 : p. 282 / *2 : p. 236 ; Bernard Lewis, Odile Jacob histoire, 2011.
** : Comment l'Islam a découvert l'Europe, p. 131-132, Bernard Lewis, Gallimard, 2005.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité




HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 22 Empty
MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 22 EmptySam 22 Fév 2014, 14:31

Et encore et toujours cette malhonnêteté intellectuelle , les chrétiens sont les "gentils" et les musulmans les "méchants" . Rien de bon ne peut provenir de l'Islam et rien de mauvais ne peut provenir du christianisme . Décidément , je ne sais ce qui m'est le plus insupportable le silence de la modération et des chrétiens face à tant de mensonges ou bien l'idéologie et le travail polémique de pierresuzanne , je dirai les deux .

J'avais déjà répondu à un des messages de pierresuzanne au sujet de la décadence du monde musulman , en disant que le monde musulman a été polycentrique . Il n' y a pas eu une capitale du monde musulman qui a perduré durant 15 siècles mais plusieurs capitales qui ont été les centres du savoir . Il y eut par exemple , Damas , baghdad , cordoue ... ce sont les plus connues , et les différents historiens se sont basés sur ces centre pour parler de la décadences du monde musulman . C'est alors que j'ai parlé d'un centre méconnue (intentionnellement?) qui fut le centre du savoir du 12 au 16 siècle , le Mali .
Ce qui tombe bien avec cette partie du sujet de pierresuzanne étant l'esclavagisme .

Selon Pierresuzanne l'humanisme de l'Eglise a poussé des papes à se prononcer contre l'esclavagisme des indiens , mais non des noirs d'Afrique et ceci au 16 siècle . De ce fait , selon pierresuzanne le christianisme est profondément bon ! Mais en dar al islam ce ne fut pas le cas , et cela par ce que , selon pierresuzanne , l'islam est profondément mauvais . Voyons voir les deux poids deux mesures , les papes n'ont pas été contre l’esclavagisme certainement pas et si quelques uns se sont prononcés contre l'esclavagisme des indiens , c'était sous le seul critère que les indiens étaient capable d'avoir la foi chrétienne .

La pratique de l'esclavagisme est horrible et elle est aujourd'hui inexcusable ! Qu'elle soit du coté de l'Islam ou de celui de l'Eglise , les deux civilisations sont impardonnable à ce sujet et ont montré à quel point elles pouvaient être ignobles et sans foi ! Mais l'Islam n'a pas d'institution cléricale obéissant au Saint esprit la politique musulmane est bien humaine et donc faillible contrairement à l’institution cléricale qui au cours des siècles nous a montré à quel point elle n'était pas infaillible .
Pour pouvoir réellement comprendre en quoi la pratique de l'esclavagisme est ignoble il faudrait auparavant l'avoir vécue . Les premiers abolitionnistes ne furent pas les papes ou bien des philosophes ou autres , mais ils furent d'anciens esclaves qui se sont révoltés . Mais pour comprendre cela il faudrait au moins accorder à ces anciens esclaves le droit à l'humanité . Ces esclaves noirs étaient bien des hommes même s'ils n'avaient pas la foi chrétienne !
Ces anciens esclaves , qui ont pris la parole on a pu le voir dans l'empire du Mali . Tiens le nouveau centre du monde musulman dont on a parlé il y a peu .
Au cours du XIII siècle , une charte fut rédigé la charte du Mandéen qui elle fut contre l'esclavagisme et il a été possible d'entendre des fatwas allant à l'encontre de la malédiction Châm (syncrétisme sans doute chrétien) la fatwa d'Ahmed Baba le savant de Tombouctou .

Pour la fin je citerai Schoelcher : Le statut de servitude en pays musulman n’avait selon lui « rien de commun avec l’esclavage occidental ». Mais le sort des fellahs d’Egypte l’avait incité à qualifier le vice-roi Méhémet-Ali de « négrier déguisé en civilisateur »
Revenir en haut Aller en bas
Roger76





HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 22 Empty
MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 22 EmptySam 22 Fév 2014, 16:00

Merci à toi icare  d’avoir rappelé l’existence de cette première déclaration des droits humains connue au monde. C’est un texte admirable, s’il est authentique, ce qui semble être..

Contrairement à la Déclaration du Caire je n’y vois aucune référence à Allah ni au Coran ni au fiqh.

C’est donc une déclaration humaniste, et non religieuse.

Avant cette charte, le Manden était-il musulman ou animiste ou juif ?

Avait-il été esclavagiste ou victime des chasseurs d’esclaves (qui alors n’étaient pas encore  européens)

Et la razzia y est bannie : le Manden tout nouvellement islamisé non par les arabes mais par les berbères l’avait-il pratiquée ou subie, et de la part de qui ? Historiquement Tombouctou Gao  Djenné tiraient leur prospérité du commerce caravanier transsaharien, les peuples commerçants ne sont ni guerriers conquérants ni esclavagistes.

Car je ne vois rien se référant à l’islam dans cette charte, ce serait même, un paradoxe, à l’opposé de l’islam.


Citation :
Fondé par Sonni Ali Ber puis Askia Mohammed, il (l’empire songhaï) supplante l'empire du Mali à partir du XVe siècle. Il s'étend alors sur la plus grande partie du Mali actuel. En 1591 l'empire est quasiment entièrement démantelé par les troupes du pacha Djouder en provenance du Maroc. Succéderont une mosaïque de petits États : les royaumes bambaras de Ségou et du Kaarta, l'Empire peul du Macina, l'Empire toucouleur, le Royaume du Kénédougou, etc. La pratique de l'esclavage se développe pendant cette période. Au XIXe siècle les Bambaras qui comme les Dogons ont résisté à l'islamisation sont victimes de la guerre sainte menée par le chef musulman El Hadj Oumar Tall..



WIKI dixit

Oui Damas Bagdad Le Caire Cordoue ont rayonné, pas Tombouctou la cité interdite fermée.

Selon le point de vue et le critère  retenu on peut aussi considérer que c’est l’Occident qui est entré en décadence avec la « modernité », à l’opposé du monde islamique resté fermé à "l’innovation blâmable".

Mais je ferai juste un petit rappel, qu’aucun chrétien ne pourra contredire : rien dans les textes évangéliques n’appelle à la violence à la condamnation à l’exclusion à la supériorité du christianisme sur toutes les autres croyances, rien ne jette l’anathème sur les religions en place.

De sorte que l’on peut à juste titre qualifier de subversion du christianisme les exactions et violences commises y compris par la Papauté : c’était, dans l’esclavage comme dans les guerres dites saintes et la sinistre Inquisition, comme dans les conversions forcées, trahison du message du Christ.

Mais quand les textes dits à tort fondateurs appellent à l’exclusion à la violence à la condamnation, ou à la guerre préventive "tu me menaces je te fais une guerre de défense" alors il n’y a plus subversion ni trahison, il y a lecture fondamentaliste.

Pierresuzanne est peut-être même trop modéré dans ses propos à l’égard des exactions commises au nom de Dieu, elles appartiennent à un passé bien révolu chez ls chrétiens. On doit danc les juger dans leur contexte, qui n'est plus le contexte du XXIéme.

Ce n’est manifestement pas le cas partout dans le monde.


Citation :
Les premiers abolitionnistes ne furent pas les papes ou bien des philosophes ou autres, mais ils furent d'anciens esclaves qui se sont révoltés.



Ah ? Ce n’est pas ce que rapporte l’histoire, ces esclaves se sont révoltés mais ne se sont pas manifestés comme abolitionnistes : embarqués sur des bateaux par des charismatiques les anciens esclaves des USA renvoyés dans le pays de leurs ancêtres s’y sont conduits de la pire manière envers leurs cousins vus comme des arriérés. Ce qui s’est traduits par des guerres civiles interminables.

Pour en finir icare ne confonds pas statut de « protégé » et esclavage, les deux formes de soumission ont été et restent pratiquées depuis 14 siècles en terre d'islam, record resté imbattable.
Combien de siècles en Occident ?
Beaucoup trop, sur ce point tout à fait d'accord.
Revenir en haut Aller en bas
Père Plexe





HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 22 Empty
MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 22 EmptySam 22 Fév 2014, 16:34

Ah! Enfin du répondant du côté des musulmans!
Je trouve les exposés de Pierresuzanne passionnants mais c'est dommage si cela devient un monologue. Cela devient encore plus intéressant si il y a de la contestation. Cela permet d'approfondir les questions et de les nuancer.
Il est clair que Pierresuzanne a un parti-pris, il ne s'en cache pas. En cela on ne peut pas parler de malhonnêteté intellectuelle. C'est comme un avocat qui défend sa cause. C'est tout à fait honorable.
Mais que des contestations s'élèvent du côté musulman, tant mieux! Cela prouve que l'on est bien sur un forum islamo-chrétien.
Le discours de Pierresuzanne est riche d'érudition historique et je l'en remercie. Maintenant il a ses convictions qu'il défend et c'est bien le lieu pour ça.
Donc je t'encourage, Icare, à t'exprimer. Tu as apparemment le niveau pour faire face. J'apprécie et je compte sur toi pour continuer.
Rendez-vous compte de la richesse que cette confrontation offre pour quelqu'un qui se pose des questions!
Merci à tous
PP
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité




HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 22 Empty
MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 22 EmptyDim 23 Fév 2014, 04:45

père plexe a écrit:
Donc je t'encourage, Icare, à t'exprimer. Tu as apparemment le niveau pour faire face. J'apprécie et je compte sur toi pour continuer.
Rendez-vous compte de la richesse que cette confrontation offre pour quelqu'un qui se pose des questions!
Malheureusement je suis loin d'avoir le niveau et je n'ai probablement pas l'érudition de pierresuzanne .

Quant à la richesse du dialogue elle ne se trouve pas dans les forums mais dehors ! Les discussions dans les forums sont transformés en des champs de bataille pour enfant , où les arguments sont du genre ta religion est de satan , non c'est la tienne plutôt ... La chose que l'on peut en tirer c'est que la débilité de l'homme est infinie avec ou sans religion ....

père plexe a écrit:

Ah! Enfin du répondant du côté des musulmans!
Je trouve les exposés de Pierresuzanne passionnants mais c'est dommage si cela devient un monologue. Cela devient encore plus intéressant si il y a de la contestation. Cela permet d'approfondir les questions et de les nuancer.
Il est clair que Pierresuzanne a un parti-pris, il ne s'en cache pas. En cela on ne peut pas parler de malhonnêteté intellectuelle. C'est comme un avocat qui défend sa cause. C'est tout à fait honorable.
Mais que des contestations s'élèvent du côté musulman, tant mieux! Cela prouve que l'on est bien sur un forum islamo-chrétien.
Le discours de Pierresuzanne est riche d'érudition historique et je l'en remercie. Maintenant il a ses convictions qu'il défend et c'est bien le lieu pour ça.

Du répondant , dis tu ? Mais il y en a eu du répondant , c'est plutôt les contre-arguments qui n'ont pas été . J'ai avancé plusieurs arguments qui n'ont à ce jour eu aucune réponse si ce n'est un mp assez désobligeant de la part d'un intervenant (modérateur) de ce forum qui lui aussi n'a eu aucune réponse . De ce fait je me pose des questions sur la moralité de ces croyants prêchant la bonne parole , pleine d'amour et de tolérance ????
Pierresuzanne n'est pas dans un dialogue mais dans une tribune d'où il nous fait un cours sur l'histoire . Ce cours n'attend pas de réponse .
Quant à la malhonnêteté intellectuelle , elle réside dans les mensonges par omission et surtout dans l'analyse critique de certaines situations afin de déresponsabiliser le christianisme et une analyse critique pour incriminer l'Islam .
Un avocat qui défend un coupable n'est pas honorable et surtout s'il ment ! L'histoire se doit d'être objective et non idéologique . Pour se faire nous devons nous montrer impartial et mettre nos idéaux de coté au quel cas nous sommes dans la malhonnêteté .
J. Chabbi a écrit:L'historien doit reconstruire le monde, non pas tel qu'il voudrait qu'il fût ou qu'il eût été, mais comme d'autres que lui l'ont vécu, du moins comme il le suppute. De ce monde de l'autre qu'il s'acharne à reconstituer, contrairement à un homme qui se penche sur son passé, l'historien n'a rien à attendre pour lui-même. Il est donc en principe prémuni contre la tentation du mythe. Il ne l'est pas, en revanche, contre celui de l'erreur ou de la révision, à condition qu'on lui démontre qu'il s'est trompé ou n'a pas tenu compte d'une donnée de nature à lui apporter la contradiction. Evidemment cela ne se peut que par un raisonnement de même nature que le sien et en partant des mêmes principes. L'historien n'a donc rien à dire à un théologien sur sa religion et surtout pas comment il doit croire.


Il n' y a pas de dialogue mais des combats , il n'y a pas la volonté de construire mais de détruire l'autre . Et ceci est à vomir !
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité




HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 22 Empty
MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 22 EmptyDim 23 Fév 2014, 05:16

roger76 a écrit:
Merci à toi icare d’avoir rappelé l’existence de cette première déclaration des droits humains connue au monde. C’est un texte admirable, s’il est authentique, ce qui semble être..

Contrairement à la Déclaration du Caire je n’y vois aucune référence à Allah ni au Coran ni au fiqh.

C’est donc une déclaration humaniste, et non religieuse.

Avant cette charte, le Manden était-il musulman ou animiste ou juif ?

Avait-il été esclavagiste ou victime des chasseurs d’esclaves (qui alors n’étaient pas encore européens)

Et la razzia y est bannie : le Manden tout nouvellement islamisé non par les arabes mais par les berbères l’avait-il pratiquée ou subie, et de la part de qui ? Historiquement Tombouctou Gao Djenné tiraient leur prospérité du commerce caravanier transsaharien, les peuples commerçants ne sont ni guerriers conquérants ni esclavagistes.

Car je ne vois rien se référant à l’islam dans cette charte, ce serait même, un paradoxe, à l’opposé de l’islam.
Si tu veux , on pourrait dire la même chose de la constitution de médine , mais je vois que ta vision de l'iislam est diamétralement opposéé à la mienne . Je me fiche de te convaincre .
Oui le Manden était musulman ; il était donc dans le dar al islam , ce que pierresuzanne a occulté , des voix se sont levées en terre musulmane contre l'esclavagisme . Ne pas y voir d'influence musulmane tiens plus de la [......] qu'autre chose . Faut il rappeler que pour toi l'islam se résume au port de la barbe , d'un qamis et d'un cimeterre ?
Barmandana a effectué un pélerinage à la mecque et il était roi de ce territoire au XI siècle . La guerre éclata entre Soundjata (représentant des musulmans) et Soumaoro (représentant des animistes) . Cette guerre causa beaucoup de ravage raison pour laquelle la paix était tant désiré par le peuple .
Quant à la déclaration du caire , ne mélangeons pas les époques qui n'ont absolument rien à voir entre elles .

roger76 a écrit:
Oui Damas Bagdad Le Caire Cordoue ont rayonné, pas Tombouctou la cité interdite fermée.

Selon le point de vue et le critère retenu on peut aussi considérer que c’est l’Occident qui est entré en décadence avec la « modernité », à l’opposé du monde islamique resté fermé à "l’innovation blâmable".

Mais je ferai juste un petit rappel, qu’aucun chrétien ne pourra contredire : rien dans les textes évangéliques n’appelle à la violence à la condamnation à l’exclusion à la supériorité du christianisme sur toutes les autres croyances, rien ne jette l’anathème sur les religions en place.

De sorte que l’on peut à juste titre qualifier de subversion du christianisme les exactions et violences commises y compris par la Papauté : c’était, dans l’esclavage comme dans les guerres dites saintes et la sinistre Inquisition, comme dans les conversions forcées, trahison du message du Christ.

Mais quand les textes dits à tort fondateurs appellent à l’exclusion à la violence à la condamnation, ou à la guerre préventive "tu me menaces je te fais une guerre de défense" alors il n’y a plus subversion ni trahison, il y a lecture fondamentaliste.

Pierresuzanne est peut-être même trop modéré dans ses propos à l’égard des exactions commises au nom de Dieu, elles appartiennent à un passé bien révolu chez ls chrétiens. On doit danc les juger dans leur contexte, qui n'est plus le contexte du XXIéme.

Ce n’est manifestement pas le cas partout dans le monde.
Ah ? Ce n’est pas ce que rapporte l’histoire, ces esclaves se sont révoltés mais ne se sont pas manifestés comme abolitionnistes : embarqués sur des bateaux par des charismatiques les anciens esclaves des USA renvoyés dans le pays de leurs ancêtres s’y sont conduits de la pire manière envers leurs cousins vus comme des arriérés. Ce qui s’est traduits par des guerres civiles interminables.

Pour en finir icare ne confonds pas statut de « protégé » et esclavage, les deux formes de soumission ont été et restent pratiquées depuis 14 siècles en terre d'islam, record resté imbattable.
Combien de siècles en Occident ?
Beaucoup trop, sur ce point tout à fait d'accord.
Je ne me rabaisserai pas à ton niveau . Je n'ai que faire des pics que tu lances , si cela te procure du plaisir alors continue à nous montrer à quel point le chrétien n'a pas évolué et que tout ces progrès humanistes se sont bien faits contre le christianisme et non grâce . Nietzche avait sans doute raison ainsi que Michel Onfray :L’Islam disparaîtra, comme le christianisme .
. Le jour où tu souhaiteras réellement construire tu nous feras signe .
Revenir en haut Aller en bas
Pierresuzanne

Pierresuzanne



HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 22 Empty
MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 22 EmptyDim 23 Fév 2014, 12:51

14. 28. ISAAC NEWTON OU LE TRIOMPHE DES SCIENCES EXACTES PERMIS PAR LE TRAVAIL EN RÉSEAU ENCOURAGÉ PAR L’ÉTAT.

Isaac Newton (1642-1727) est un croyant, mais il appuie ses démonstrations sur les seules mathématiques. De lui date la naissance symbolique des sciences exactes, affranchies des présupposés de la foi.
C'est un génie, mais il n'a pas travaillé seul. Ses travaux ont bénéficié des acquis de ses prédécesseurs. L’imprimerie a rempli son rôle. L'allemand Johannes Kepler a établi mathématiquement les lois sur le mouvement des corps célestes : les orbites des planètes sont elliptiques et leur vitesse varie selon la distance au soleil. L'italien Galilée a travaillé sur les lois physiques des mouvements des corps terrestres et il a progressé en dynamique. Cependant, quand Galilée transpose ses acquis physiques à la cosmologie, il fait preuve d'une curieuse logique. Selon lui, les planètes se déplaceraient sur des cercles, par la simple inertie du mouvement, pour la seule raison que le cercle est censé être parfait et qu'il serait donc éternel.

Dans le courant du XVIe siècle, deux forces invisibles qui agissent à distance, sont découvertes. D'abord, l'anglais William Gilbert (1544-1603) fait une découverte originale : la terre est un aimant. Le magnétisme est la première force invisible mise en évidence : il agit à distance en attirant la limaille de fer.
Ensuite, le français René Descartes (1596-1650) pense que l'inertie du mouvement maintient les corps en ligne. Même si son mouvement initial est circulaire, il suit naturellement la tangente.
Voilà découvertes deux forces invisibles qui participent au mouvement des corps solides, le magnétisme et l'inertie. Entre ces deux forces comment expliquer le déplacement des planètes ?
En 1666, Newton a 24 ans quand il découvre la solution : la gravité (*1). L'attraction d'un corps est proportionnelle à sa masse et diminue selon le carré de la distance. La force de gravité qui provient du soleil, attire la terre. La force centrifuge, engendrée par la rotation de la terre, l'éloigne et équilibre alors la force de gravité. Tout de suite, Newton décrit ces phénomènes en langage mathématique. Il va ensuite travailler avec l'aide de marins et d’explorateurs. En effet, il a besoin de connaître le diamètre exact de la terre pour définir sa masse et vérifier la force d'attraction que la terre exerce sur la lune.

Dans le même temps, en 1662, la Royal Society est fondée en Angleterre par l'allemand Henry Oldenburg (1617-1677)  avec le soutien du roi Charles II (*2). Un « parlement de savants » se réunit pour mettre en commun ses découvertes. Henry Oldenburg a l'idée d'éditer des lettres régulièrement pour informer la communauté internationale des dernières découvertes, ce qui établit l’antériorité des découvertes et préserve la propriété intellectuelle. Ces lettres deviennent Les Transactions philosophiques. Elles paraissent pour la première fois en 1665 en Angleterre. La même année à Paris, Le Journal des sçavants voit le jour à son tour.
En1703, Isaac Newton devient le président de la Royal Society. Il y règne en tyran jusqu'à la fin de sa vie. Il persécute quelques génies susceptibles de lui faire de l'ombre. Leibniz devient son rival dans la mise au point du calcul infinitésimal (*3). Newton pille les découvertes mathématiques de Robert Hooke dans son livre I des Principes. Newton publie également - sans son accord et en les dénaturant - les observations astronomiques de John Flamsteed. Étaient-elles trop précises pour sa vanité ? Le travail en réseau est nécessaire au progrès, mais la préservation de la propriété intellectuelle est indispensable. C'était déjà le besoin de sauvegarder l'antériorité de ses découvertes qui avait entraîné Galilée dans des querelles interminables avec l’Église. Avec le XVIIe siècle et la création de publications scientifiques et d'assemblées de savants, les moyens de préserver la propriété intellectuelle se mettent en place peu à peu.

En 1704, l’Angleterre propose une énorme prime (l'équivalent de 2 millions d'euros) à celui qui parviendra à calculer la longitude. Cela impose la mise au point d'une horloge précise qui ne soit pas déréglée par le roulis du bateau. John Harrison y parvient en 1736 en exploitant les découvertes de Galilée en dynamique (*4).


La marine anglaise possède enfin les outils de navigation qui lui permettront de régner sur les mers. Grâce à sa technologie maritime, le royaume britannique va se bâtir un immense empire colonial et exporter sa langue dans le monde entier.

* : Les découvreurs, *1 : p. 398-399 / *2 : p. 394-405 / *3 : p. 406-409 / *4 : p. 55 ; D. Boorstin, Robert Lafont, 1983.
Revenir en haut Aller en bas
Pierresuzanne

Pierresuzanne



HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 22 Empty
MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 22 EmptyDim 23 Fév 2014, 13:20

icare a écrit:
Et encore et toujours cette malhonnêteté intellectuelle , les chrétiens sont les "gentils" et les musulmans les "méchants" . Rien de bon ne peut provenir de l'Islam et rien de mauvais ne peut provenir du christianisme . Décidément , je ne sais ce qui m'est le plus insupportable le silence de la modération et des chrétiens face à tant de mensonges ou bien l'idéologie et le travail polémique de pierresuzanne , je dirai les deux .

J'avais déjà répondu à un des messages de pierresuzanne au sujet de la décadence du monde musulman , en disant que le monde musulman a été polycentrique . Il n' y a pas eu une capitale du monde musulman qui a perduré durant 15 siècles mais plusieurs capitales qui ont été les centres du savoir . Il y eut par exemple , Damas , baghdad , cordoue ... ce sont les plus connues , et les différents historiens se sont basés sur ces centre pour parler de la décadences du monde musulman . C'est alors que j'ai parlé d'un centre méconnue (intentionnellement?) qui fut le centre du savoir du 12 au 16 siècle , le Mali .
Ce qui tombe bien avec cette partie du sujet de pierresuzanne étant l'esclavagisme .

Pour me faire pardonner mes propos corrosifs, je me permets de t’envoyer la photo de ce remarquable objet, témoin du génie musulman :

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Baptistère dit de saint-Louis réalisé entre 1420 et 1430 par Muhammad ibn al-Zayn appartenant aux rois de France depuis 1380. Il a servi au baptême des rois de France à partir de Louis XIII en 1606.


Que conclure de cet objet remarquable d'art islamique ?

Premièrement, que les musulmans sont des hommes comme les autres, ni inférieurs ni supérieurs et qu'ils ont naturellement été capables, ( et sont capables ) de productions remarquables.

Deuxièmement, que les chrétiens, malgré tous leurs défauts, ont toujours été capables de remarquer ce que les autres, ( les différents, les non chrétiens... et même les musulmans...) faisaient de bon et d'en tirer profit. Les rois de France ont donc été jusqu'à faire baptiser leurs enfants dans un objet musulman.... ce que je trouve plein de sel...


Pourquoi les musulmans n'ont-ils pas inventé.... ni su s'approprier ... les sciences exactes ?????
What is the question ???


Et nous sommes en train d'y répondre.

Pour faire simple :

Le Coran étant incréé depuis l'instauration du sunnisme triomphant .... les musulmans se sont crus plus forts que tout le monde.... car le Coran le disait. Et ils n'ont jamais accepté les découvertes des autres.
Les musulmans ont cru que la terre était plate.... parce que le Coran le disait.
Les musulmans ont cru que le soleil tournait autour de la terre..... parce que le Coran le disait.
Leur science a coulé à pic.... suivant, précédant et accompagnant l'incohérence fondamentale du Coran  et sa logique irrationnelle ( voir article 11. 12. : Il se trouve en haut de la page 16)


C'est le concept de Coran incréé qui a ruiné l'islam.... si les musulmans en étaient restés au mutazilisme..... ils auraient inventé les sciences exactes....et les auraient transmise par leur enseignement
Revenir en haut Aller en bas
Roger76





HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 22 Empty
MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 22 EmptyDim 23 Fév 2014, 16:00

Le Code de Ur-Nammu est la plus ancienne tablette contenant un code juridique qui nous soit parvenue. Elle fut rédigée en sumérien vers 2100-2050 av. J.-C.

Ur-Nammu révoqua les fraudeurs et les prévaricateurs ou, comme le code les désigne, les "rapaces" qui s'appropriaient les bœufs, les moutons et les ânes des citoyens. Il établit un ensemble de poids et de mesures honnêtes et invariables. Il veilla à ce que "l'orphelin ne devînt pas la proie du riche, la veuve la proie du puissant, l'homme d'un sicle la proie de l'homme d'une mine".

Pour l'un des plus anciens codes juridiques connus, l'avancée est remarquable. Il institue, par exemple, une forme de compensation financière en cas d'atteinte physique, que l'on peut opposer à la loi du Talion ("œil pour œil, dent pour dent") principe de base du droit babylonien. Les actes de meurtre, vol, adultère et viol restent cependant punis de la peine capitale.

Puis vint le Code de Hammourabi un texte juridique babylonien daté d'environ 1750 av. J.-C., à ce jour le plus complet des codes de lois connus de la Mésopotamie antique. La fonction de ce texte reste controversée : in recueil de décrets juridiques ou un écrit à la gloire du Roi ?

Les peines prescrites dans les textes législatifs mésopotamiens sont proportionnelles au délit, reflétant la gravité que les fautes décrites avaient aux yeux des anciens Babyloniens. Mais les législateurs babyloniens sont allés plus loin en établissant souvent un lien symbolique entre la faute et le châtiment. C'est ce principe qui préside à la loi du talion (« œil pour œil, dent pour dent »), qui se trouve dans la Bible et dont des exemples peuvent être observés à plusieurs reprises dans le Code de Hammourabi :

«  Si quelqu'un a crevé un œil à un notable, on lui crèvera un œil. S'il a brisé un os à un notable, on lui brisera un os. Si quelqu'un a fait tomber une dent à un homme de son rang, on lui fera tomber une dent. »

Le Code de Hammurabi se distingue des codes prédécesseurs qui ne font pas usage de la loi du talion. Son usage est cependant limité car elle ne concerne que les atteintes aux notables et ne dit mot des autres groupes sociaux.

Cette loi du talion caractérise un état intermédiaire de la justice pénale des hommes entre le système de la vendetta entre familles clans tribus et le recours à un juge comme tiers impartial et désintéressé.

Exode 21,23-25 : "Mais si malheur arrive, tu paieras vie pour vie, œil pour œil, dent pour dent, main pour main, pied pour pied, brûlure pour brûlure, blessure pour blessure, meurtrissure pour meurtrissure."

Lévitique, 9,17-22 : "Si un homme frappe à mort un être humain, quel qu'il soit, il sera mis à mort. S'il frappe à mort un animal, il le remplacera - vie pour vie. Si un homme provoque une infirmité chez un compatriote, on lui fera ce qu'il a fait : fracture pour fracture, œil pour œil, dent pour dent; on provoquera chez lui la même infirmité qu'il a provoqué chez l'autre".

Les auteurs de la Bible hébraïque ont attribué à Moïse l’écriture du Pentateuque, en dialogue avec YHWH, la Tora "donnée par Dieu" à Moïse selon l’islam.

On sait depuis qu’il n’en est rien, Moïse n’a strictement rien écrit. Mais la loi du talion y est reprise, en divers passages.

Manifestement issue des lois en vigueur...

Jésus y apportera un amendement bien significatif :

Matthieu 5,38-42 : "Vous avez appris qu'il a été dit : œil pour œil et dent pour dent. Et moi, je vous dis de ne pas résister au méchant. Au contraire, si quelqu'un te gifle sur la joue droite, tends-lui aussi l'autre. A qui veut te mener devant le juge pour prendre ta tunique, laisse aussi ton manteau. Si quelqu'un te force à faire mille pas, fais-en deux mille avec lui. A qui te demande, donne; à qui veut t'emprunter, ne tourne pas le dos."

De même qu'on peut avoir divers lectures de l'antique loi du talion, on peut avoir diverses lectures de la Parole rapportée par Matthieu.

La lecture chrétienne de paix et la lecture islamique de faiblesse.

De nos jours, dans celles de nos sociétés où il reste encore un vernis de civilisation, la loi du talion n'est heureusement plus appliquée, au grand dam des partisans de la peine de mort, entre autres.

Elle est remplacée par des peines graduées, attribuées en fonction des dommages subis par la victime, qui doivent permettre de compenser du mieux possible ces dommages, tout en n'empêchant pas la possibilité d'une réinsertion ultérieure du condamné.

Prise à la lettre dans les textes, Bible hébraïque ou Coran, cette Loi du talion est barbare.

Elle pose cependant la question de la proportionnalité de la peine.

Et on en a une forme moderne, en Occident, avec les lois et la jurisprudence relatives à la légitime défense.

Aussi c'est avec joie que nous nous devons compter cette charte du Mandéen , qui a toute sa place dans nos textes législatifs historiques, d'autant plus qu'elle émane d'un auteur musulman bien inspiré.

A propos : ma vision de l'islam a en fait bien évolué, surtout depuis que la vipàre à qui la France a donné asile à Neauphte-le-Château, a officiellement déclaré  la guerre au Grand Satan et ramené le chrétien parmi les chiens.

Car ma vision de l'islam n'est que le reflet de sa visibilité, qui a hélas bien décliné..

Quant à mes piques elles ne sont piques que pour qui les ressent telles.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité




HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 22 Empty
MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 22 EmptyDim 23 Fév 2014, 17:32

pierresuzanne a écrit:

Pourquoi les musulmans n'ont-ils pas inventé.... ni su s'approprier ... les sciences exactes ?????
What is the question ???


Et nous sommes en train d'y répondre.
Non tu es en train d'idéologiser . Ton travail n'est pas "scientifique" mais idéologique , tu es dans la polémique raison pour laquelle tu omets plusieurs éléments allant à l'encontre de tes idéaux , et que tu ne réponds pas aux critiques .


pierresuzanne a écrit:

Pour faire simple :
Le Coran étant incréé depuis l'instauration du sunnisme triomphant .... les musulmans se sont crus plus forts que tout le monde.... car le Coran le disait. Et ils n'ont jamais accepté les découvertes des autres.
Les musulmans ont cru que la terre était plate.... parce que le Coran le disait.
Les musulmans ont cru que le soleil tournait autour de la terre..... parce que le Coran le disait.
Leur science a coulé à pic.... suivant, précédant et accompagnant l'incohérence fondamentale du Coran  et sa logique irrationnelle ( voir article 11. 12. : Il se trouve en haut de la page 16)


C'est le concept de Coran incréé qui a ruiné l'islam.... si les musulmans en étaient restés au mutazilisme..... ils auraient inventé les sciences exactes....et les auraient transmise par leur enseignement
Tu continues à te discréditer . Tu mélanges tout et je pense même que tu n'as rien compris , d'ailleurs pourrais tu me donner un historien appuyant ta thèse ?
La croyance en un coran incréé n'a jamais été la cause de la croyance en la supériorité de la religion musulmane . Ce qui a causé la croyance en la supériorité de la religion musulmane ne provient pas du coran , mais du contexte de l'époque .
Dire que les musulmans étaient incapables d'accepter les découvertes des autres est risible . Pourquoi se sont ils donc attardés à traduire les ouvrages des philosophes grecs ? Pourquoi ses sont ils appuyés et continuer les oeuvres de ces philosophes ?
Les musulmans ont certainement cru que la terre était plate comme tout le monde , mais as tu des preuves de ce que tu insinue ? Peux tu me citer un auteur musulman affirmant que la terre est plate et que le soleil tourne autour de la terre ?
Pour ma part je te citerai deux auteurs : al Biruni et Ibn Hazm , deux personnalités ayant une croyance et une méthode de lecture différente du coran . Si l'un est "scintifique" l'autre est un pur littéraliste !
Le coran ne dit rien on lui fait dire des choses . Donc pour reprendre celui que tu appelles de façon erronée le père du sunnisme , que dit Al Ghazali lui même à ce sujet ?
Allons je vais t'aider , puisque tu nous parles de Descartes , il est possible de voir dans les écrits dans la méthode d'Al ghazali beaucoup de similitude avec Descartes . Je rappelle que pour Al ghazali le premier pas afin de nous délivrer de l'erreur est de mettre en doute . Cet al ghazali dont tu nous as donné une fausse description a lui même affirmer que celui qui n'est pas prêt  à accepter les connaissance scientifiques est ennemi de l'islam et un obscurantiste . Al Ghazali a distinguer la science exact et le religieux .
Merci donc de respecter la science historique et d'effectuer de sérieuse recherche avant d’assassiner une personne et le pire sans même le citer afin de démontrer son point de vue .
pierresuzanne a écrit:

Leur science a coulé à pic.... suivant, précédant et accompagnant l'incohérence fondamentale du Coran  et sa logique irrationnelle ( voir article 11. 12. : Il se trouve en haut de la page 16)
C'est l'hôpital qui se moque de la charité ! Es tu sérieux ? Je t'invite à nous le démontrer ! A commencer par ceci : Une logique irrationnelle ? Te moques tu de nous ? Quant à l'incohérence du coran , elle existe que dans ton crâne . Elle reste ton point de vue , et c'est tout . La cohérence du coran réside dans la compréhension ou dans l'interprétation du texte , elle reste une affaire humaine où chacun aura un point de vue qui lui peut être cohérent ou non .
Mais comment oser nous parler de logique et de rationalité lorsque l'on connait la théologie chrétienne un minimum ?
Paille poutre , oeil ....

pierresuzanne a écrit:
C'est le concept de Coran incréé qui a ruiné l'islam.... si les musulmans en étaient restés au mutazilisme..... ils auraient inventé les sciences exactes....et les auraient transmise par leur enseignement
Quelle ineptie ? J'ai l'impression de lire un wahabite parler de la Trinité .
La doctrine du coran créé/incréé est avant tout politique et non religieux . Cette doctrine avait avant tout pour objectif de donner un fort argument pour le pouvoir en place . Comment accepter un gouverneur non musulman tel que Yazid ? Comment parer les arguments de Saint Jean de Damascène ? L'origine du coran incréé n'est pas d'imposer une interdiction de réflexion au sujet du coran , ni même de prétendre que tout se trouve dans le coran .... Le coran lui même invite les croyants à observer la nature dans laquelle il y a des signes . Le coran n'a jamais été utiliser afin d'expliqué le monde et sa nature . Il n' y a aucun rapport . Le coran est un guide métaphysique qui guide le croyant dans le monde de l'invisible dans laquelle l'empirisme n'est d'aucune utilité . Cette guidance est valable en tout temps et en tout lieu , pour le musulman . Il n' y a pas d'équation ou bien les théories de je ne sais quoi dans le coran , ton argument est fallacieux , et tu ne te rends même pas compte de l'énormité des tes dires .
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité




HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 22 Empty
MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 22 EmptyDim 23 Fév 2014, 18:34

roger76 a écrit:
Le Code de Ur-Nammu [...]Code de Hammourab[...]
Prise à la lettre dans les textes, Bible hébraïque ou Coran, cette Loi du talion est barbare.
Rien de nouveau sous le soleil . Si tu désires démontrer que le coran emprunte à des autres civilisations , le pèlerinage lui même a une origine païenne . JE ne pense pas que tu aies réellement envie de comprendre l'autre , tu préfères à ton habitude la méthode coué .
L'islamisation des rites , les gestes la loi du talion ... sont islamisés .Si les gestes sont empruntés à d'autres , la signification de ces gestes , la spiritualité ont changé . L'islamisation de certaines pratiques , ne changent rien , vu qu'en islam les actes ne valent que par leurs intentions .
Quant à la loi du talion ... et de son coté primitif ,archaïque , barbare , effectivement . Sauf que le coran n'est pas une fin en soi , mais un point de départ . L'islam est une demi-droite , il y a une dynamique propre en islam , la charia est une voie , il y a mouvement et non stagnation ! S'il y a stagnation aujourd'hui , nous sommes alors là dans une innovation ! Les ouvrages de fiqh sont très volumineux , alors que seul 3% des versets du coran sont législatifs . Le point de départ étant la loi la plus primitive le loi du talion , ou si tu veux l'impératif catégorique de Kant .


roger76 a écrit:
Jésus y apportera un amendement bien significatif :

Matthieu 5,38-42 : "Vous avez appris qu'il a été dit : œil pour œil et dent pour dent. Et moi, je vous dis de ne pas résister au méchant. Au contraire, si quelqu'un te gifle sur la joue droite, tends-lui aussi l'autre. A qui veut te mener devant le juge pour prendre ta tunique, laisse aussi ton manteau. Si quelqu'un te force à faire mille pas, fais-en deux mille avec lui. A qui te demande, donne; à qui veut t'emprunter, ne tourne pas le dos."

De même qu'on peut avoir divers lectures de l'antique loi du talion, on peut avoir diverses lectures de la Parole rapportée par Matthieu.

La lecture chrétienne de paix et la lecture islamique de faiblesse.
Même du coté musulman il y a diverses lectures . Je n'y vois par exemple pas une faiblesse (au contraire) une passivité , que l'on pourrait expliquer avec le contexte de l'époque , la fin est toute proche il n' y a donc rien à faire si ce n'est attendre la fin ! Nous voyons bien que la fin n'est toujours pas arrivée .
Mais cette lecture de paix est inadéquat dans ce monde . Si les chrétiens auraient été de bons croyants ; le christianisme n'aurait jamais duré jusqu'à aujourd'hui . Sauf dans les contes pour enfant . La loi du talion coranique a elle aussi ajouté une nuance , en ajoutant qu'il est possible de réclamer justice(et non de se rendre justice) amis le pardon est meilleur ! Un complément qui n'est pas anodin selon moi .
Au niveau individuel il est préférable de pardonner , ce pardon n'est pas imposé (il n' y a pas de remord à avoir lorsque l'on réclame justice , pas de sentiment de culpabilité) , mais au niveau collectif il y a un ordre social à établir , il faut assurer la survie du groupe .

roger76 a écrit:
A propos : ma vision de l'islam a en fait bien évolué, surtout depuis que la vipàre à qui la France a donné asile à Neauphte-le-Château, a officiellement déclaré la guerre au Grand Satan et ramené le chrétien parmi les chiens.

Car ma vision de l'islam n'est que le reflet de sa visibilité, qui a hélas bien décliné..

Quant à mes piques elles ne sont piques que pour qui les ressent telles.
Il a donc fallu un type pour que tu condamnes toute une civilisation ?
Un type qui lui même a enfreint les règles de base du chiisme ?
Les médias se focalisent sur cela , afin de conditionner les gens comme toi , à tel point que l'islam d'Indonésie est selon toi un islam particulier bien que la plus grande partie de l'Islam réside là-bas . Tu me vois peiné par ta vision déplorable et surtout tes généralisations abusives . Tu m'en vois peiné , surtout lorsque cela t'éloigne de l'enseignement de Jésus .
Tu condamnes la forêt car un arbre est tombé sur un bûcheron .
Quant à tes pics , ils sont bien des pics :
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Fais attention de ne pas glisser , car il est difficile de sentir en toi l'enseignement d'amour et de tolérance de Jesus . La chute risque d'être ...
Revenir en haut Aller en bas
Roger76





HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 22 Empty
MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 22 EmptyDim 23 Fév 2014, 19:16

Tahafut al tahafut de Ibn Rusd, en réponse vaine à la condamnation de la philosophie par Ghazali dans son livre tahafut al falasifa, ce n’est pas de l’histoire bien réelle ça ?

seul 3% des versets du coran sont législatifs

Pas si sûr et surtout ils sont cantonnés dans les sourates médinoises… placées en tête du Coran.

Bien dommage.

Mais tu tombes bien pour ce qui est des origines du Coran, je dis ce qui est dans le fil

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Un type ?

Mais cet individu est à l’origine de maintenant 35 ans de guerres conflits et attentats au nom de Dieu.

Je ne partage pas du tout ta vision idyllique du Coran et du hadith, mais ici on est dans un sujet « histoire » et non théologie comparée.

Alors oui je veux bien parler de l’évolution, historique, des doctrines en islam : cela mettrait en évidence que l’islam n’est pas si figé qu’on le pense, et c’est bien un sujet d’histoire.

Mais si j’écris la vérité, que la doctrine mutazilite défendue par une minorité de savants et les érudits a été supplantée par une doctrine défendue par une majorité de croyants illettrés, après de violents combats, et selon une cote mal taillée ménageant chèvre et chou, tu vas encore  protester ?

Si toute mise en cause historique ou doctrinale est un pic selon toi alors l’Himalaya n’y suffira pas.

 
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité




HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 22 Empty
MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 22 EmptyDim 23 Fév 2014, 19:57

Roger76 a écrit:
Tahafut al tahafut de Ibn Rusd, en réponse vaine à la condamnation de la philosophie par Ghazali dans son livre tahafut al falasifa, ce n’est pas de l’histoire bien réelle ça ?

seul 3% des versets du coran sont législatifs

Pas si sûr et surtout ils sont cantonnés dans les sourates médinoises… placées en tête du Coran.

Bien dommage.

Mais tu tombes bien pour ce qui est des origines du Coran, je dis ce qui est dans le fil

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Un type ?

Mais cet individu est à l’origine de maintenant 35 ans de guerres conflits et attentats au nom de Dieu.

Je ne partage pas du tout ta vision idyllique du Coran et du hadith, mais ici on est dans un sujet « histoire » et non théologie comparée.

Alors oui je veux bien parler de l’évolution, historique, des doctrines en islam : cela mettrait en évidence que l’islam n’est pas si figé qu’on le pense, et c’est bien un sujet d’histoire.

Mais si j’écris la vérité, que la doctrine mutazilite défendue par une minorité de savants et les érudits a été supplantée par une doctrine défendue par une majorité de croyants illettrés, après de violents combats, et selon une cote mal taillée ménageant chèvre et chou, tu vas encore  protester ?

Si toute mise en cause historique ou doctrinale est un pic selon toi alors l’Himalaya n’y suffira pas.

 
Non le pic est le [......] et la malhonnêteté intellectuelle , et non la remise ne cause doctrinale .
MAis à part les affirmations gratuites , rien de concret . Il ne suffit pas de douter ou bien de citer le titre d'un ouvrage pour en faire une réalité . Et dire que tu te prétends scientifique ?
Revenir en haut Aller en bas
Roger76





HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 22 Empty
MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 22 EmptyLun 24 Fév 2014, 11:21

Il ne suffit pas de douter ou bien de citer le titre d'un ouvrage pour en faire une réalité .

Donc ces ouvrages respectivement écrits par Averroès et par Ghazali ne sont pas des réalités.

Ces deux livres ne font donc pas partie donc de l’histoire de 4000 ans de monothéismes.

Notons, à l’intention des lecteurs, qu’il n’y a donc jamais eu dans l’histoire de l’islam de controverse entre Foi et Raison, tout baigne et a toujours baigné, tout ce qui est dans le coran est vérité, et toute découverte scientifique toute connaissance nouvelle en contradiction est fausse.

Cela aussi fait partie de l’histoire de 4000 ans de monothéismes.
Quitte à accuser dénoncer apporte donc des arguments solides et crédibles.
Revenir en haut Aller en bas
Pierresuzanne

Pierresuzanne



HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 22 Empty
MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 22 EmptyLun 24 Fév 2014, 13:42

14. 29. VÉRITÉ OUVERTE OU DÉFINIE, LIBRE ARBITRE OU FATALISME, LOGIQUE OU SOUMISSION.

En Europe chrétienne, les sciences exactes se sont installées laborieusement et avec bien des conflits – religieux mais surtout humains - mais il n'y aura pas de retour en arrière. Les scientifiques travaillent en réseau grâce à leurs universités, leurs sociétés savantes et leurs publications. Toutes les disciplines intellectuelles vont être explorées, enrichies, défrichées, inventées : mathématiques, mécanique, astronomie, anatomie, physiologie, botanique, géologie, géographie, chimie, biologie, physique, électricité, économie ... informatique, génétique, nanotechnologie... L’État encourage et finance la recherche, ce qui assure sa croissance économique, sa puissance militaire, son expansion géographique, son rayonnement culturel et finalement son influence politique.

À l'opposé, les musulmans n’accéderont jamais aux sciences exactes. En particulier, ils ne progresseront jamais en cosmologie, la mère de toutes les sciences. En effet, la cosmologie naît du désir de comprendre les origines du monde. Elle peut naturellement rester au niveau de la superstition astrologique ou de la croyance religieuse. Mais, quand elle progresse, cela signifie que les hommes ont su mettre en œuvre les deux fondements des sciences exactes : l'observation de la réalité et le calcul mathématique.
Les musulmans avaient pourtant les outils pour progresser en cosmologie. L'intégralité des savoirs antiques, grec, perse et indien leur était parvenu par les Maisons de la Sagesse. Ils possédaient également les technologies les plus innovantes, de l'astrolabe aux observatoires astronomiques, et ils s'étaient vu proposer ce qu'ils n'avaient pas su inventer eux-mêmes, l'horlogerie et l'imprimerie. Seul le sentiment de leur supériorité sacrée (S. 3, 110) les avait empêché de puiser dans les découvertes non musulmanes qui leur étaient pourtant offertes.
Les musulmans avaient également des motivations objectives pour faire des progrès en cosmologie. Leur culture les obligeait à interroger les étoiles, que ce soit pour respecter leurs obligations religieuses, ou pour la navigation astronomique à travers les déserts.
Ils avaient donc les outils et les motivations pour progresser en cosmologie, mais ils ne l'ont pas fait.
Aucun travail en équipe, aucune activité en réseau, ne naîtra jamais dans le Dār al-Islām.
Aucune école de pensée n'émergera jamais pour créer, génération après génération, l’excellence dans un domaine particulier du savoir, hormis en théologie musulmane, naturellement. Encore de nos jours, quand un musulman parle de « savants » musulmans, il sous-entend toujours qu'il s'agit de théologiens. Jamais dans le Dār al-Islām n'a émergé l'idée que l'on puisse être savant sans être théologien.
Jamais un courant intellectuel indépendant ne naîtra en terre d'Islam. Tout naît de la théologie et y revient à chaque génération. Dans aucun domaine où des génies musulmans ont innové, ne se créeront d'écoles de pensée. Même les savants encensés par les sultans et les califes n'ont jamais eu de successeurs. En médecine - science qui, par excellence, est d'une utilité immédiate et universelle - aucune école ne se créera, ni à la suite de Rhazès ni à la suite Ibn al-Nafis. Le physicien Alhacen a été oublié au point que ces écrits ne sont connus que par leur traduction en latin. Quant aux génies contestés, le philosophe Averroès a été persécuté et l'astronome Ouloug Beg assassiné. Les exégètes musulmans ne sont jamais revenus sur la légitimité de leur mise à l'écart. Seule l'Europe chrétienne conservera leur mémoire et tirera profit de leurs travaux. Le Dār al-Islām s'est montré incapable de travailler en réseau à partir d’acquis scientifiques objectifs. Ce qui est contraire à la lettre du Coran reste définitivement anathème. Chaque nouvelle génération commence sa formation par l'apprentissage du Coran. Tout naît de la théologie et y revient à chaque génération.

Au XIIe siècle, le sunnisme d'Al-Ghazālī (1058-1111) triomphe dans la logique des choix dogmatiques du IXe siècle : le Coran est incréé et les hommes sont dépourvus de libre-arbitre.
À chaque nouvelle génération, les jeunes musulmans se forment à la logique en apprenant par cœur un livre incohérent - le Coran - dont il est affirmé avec force qu'il contient la vérité parfaite. Désormais, les jeunes musulmans débutent leur instruction par la soumission intellectuelle au conformisme irrationnel de la Kalām. La crainte des châtiments eschatologiques et l'impossibilité d'apostasier sous peine de mort suffisent à pérenniser les dogmes fondamentaux du sunnisme : rien d'étranger à l'islam ne peut lui être supérieur, rien du contenu du Coran ne peut être erroné. Comment imaginer qu'un jeune esprit, formé dans la crainte à la soumission à une vérité incohérente, puisse progresser un jour en sciences exactes ? Cela n'a effectivement pas été possible.

Avec la Toute-puissance de Dieu, les musulmans se sont crus incapables de maîtriser le monde. Le fatalisme, corollaire d'un Dieu Tout puissant qui prive l'homme de son libre-arbitre, a complété la soumission dans la terreur aux vérités coraniques. Avec le sunnisme, la science musulmane s'est endormie pour toujours.

L'excellence scientifique appartient au monde judéo-chrétien qui est dépositaire d'une vérité non limitée. En effet, puisqu'ils conçoivent une vérité ouverte, seuls les chrétiens et bientôt les juifs ont pu accueillir la logique d'Aristote et observer le monde tel qu'il était et sans le croire limité par la lettre de leur livre saint. Certes, leur foi en un Dieu uniquement bon a eu des conséquences délétères avec la chasse aux sorcières. En effet, les chrétiens ont poussé leur conviction de l'innocence de Dieu jusqu'à personnaliser le mal et imaginer l'incarnation de Satan dans de pauvres sorcières. Mais ces errances déplorables ne les ont jamais détournés du sens de leur responsabilité individuelle, née de la conviction qu'ils avaient été créés libres et par un Dieu bon. Si la conceptualisation des sciences exactes est née des civilisations monothéistes ayant foi en un Dieu créateur, exclusivement bon, qui octroie la liberté aux hommes et leur propose une vérité ouverte...  Qui peut imaginer que ce soit le hasard ?
Revenir en haut Aller en bas
Pierresuzanne

Pierresuzanne



HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 22 Empty
MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 22 EmptyMar 25 Fév 2014, 13:44

14. 30. AU XVIIIe SIÈCLE, L'EUROPE SE SÉCULARISE.
En 1704, le pape décide que le culte des ancêtres en Chine est incompatible avec le christianisme.
Sa décision marque l'arrêt de l'évangélisation en Chine.
En 1741, le pape Benoît XIV donne l'imprimatur aux œuvres de Galilée. Il fait de Rome une capitale scientifique. Le couvent français de la Trinité du Mont à Rome abrite les meilleurs mathématiciens en calcul intégral ou en physique. Mais l'excellence  intellectuelle, scientifique et philosophique est maintenant largement partagée avec des laïcs.

Au XVIIIe siècle, on voit émerger en Europe une vie intellectuelle qui pose les bases des états laïcs. Son fondement idéologique est même souvent anticlérical.
En 1748, Montesquieu (1689-1755) fait imprimer L'Esprit des lois à Genève. Il y explique la nécessité de juger les hommes en fonction d'un idéal à atteindre et non en appliquant la Loi dans toute la rigueur de son texte. « Une chose n'est pas juste parce qu'elle est loi ; mais elle doit être loi parce qu'elle est juste. ». En raison de ses critiques envers l’Église, Montesquieu est mis à l'index en 1750. En fait, malgré son anticléricalisme, sa doctrine puise ses racines dans le christianisme. En effet, c'est bien Saint Paul qui est à l'origine du concept de L'esprit des lois lorsqu’il écrit en 57 : « La lettre tue mais l'Esprit donne la vie » (2 Corinthiens 3, 6). Dans « l'Esprit des lois », Montesquieu réclame la séparation des pouvoirs judiciaire, législatif et exécutif. Cette séparation des trois pouvoirs permet un équilibre qui protège le citoyen des excès des pouvoirs monolithiques qui s'expriment en Europe dans l'autocratisme royal. Même s'il trouve toujours légitime l'aristocratie à laquelle il appartient, Montesquieu pose donc les bases philosophiques du droit démocratique. Il est l'inspirateur de la constitution américaine de 1787. On peut tout de même remarquer que ce concept de séparation des pouvoirs était déjà en germe dans les Évangiles (Matthieu 22, 21 ; Luc 20, 25 ; Luc 12, 13-15 ; Matthieu 7, 1-5). L'égalité de tous est chrétienne (Galates 3, 28) ainsi que la liberté fondamentale des hommes qui est établie dès la Genèse (Genèse 1, 26-27). Les origines chrétiennes des fondements démocratiques vont peu à peu être oubliées au fil des siècles et par les européens eux-mêmes. De nos jours, la civilisation occidentale - européenne et américaine - propose son idéal démocratique à tous les pays du monde en le croyant universel. Elle a oublié ce que ces principes ont de spécifiquement chrétien et elle ne comprend pas que des pays non chrétiens résistent pour les adopter.

En 1749, Émilie Le Tonnelier de Breteuil, marquise du Châtelet, meurt en couches. Mathématicienne d’exception, elle avait posé les bases mathématiques qui permettront à Einstein d'établir son E= mc2.
En 1751, le premier tome de l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert est publié. Pour Diderot et d'Alembert, l'homme est au centre de l'univers, et non plus Dieu. Le discours de l'encyclopédie se veut objectif, basé sur l'observation et non le présupposé religieux, la morale ou les superstitions. L'encyclopédie totalisera 35 volumes et son édition marque la séparation définitive entre religion et science. Au XVIIIe siècle, les intellectuels travaillent et réfléchissent désormais loin du giron de l’Église.

Voltaire se fait le chantre de la liberté d'expression. Sa conception de l'éducation du peuple est néanmoins discriminatoire. Il écrit à Louis-René de la Chalotais (1701-1789), un magistrat opposé aux jésuites : « Je vous remercie de proscrire l’étude chez les laboureurs. Moi qui cultive la terre, je vous présente requête pour avoir des manœuvres, et non des clercs tonsurés ». Rousseau, que l'on présente de nos jours comme le promoteur de l'éducation idéale, écrit dans Émile : « Le pauvre n’a pas besoin d’instruction. ».

La position de l’Église est autre. Les ordres religieux enseignants se sont multipliés au cours des siècles : dominicains, oratoriens, jésuites, frères des écoles chrétiennes. Les filles sont également éduquées par l’Église, ainsi que les enfants pauvres.


[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Femmes réalisant une césarienne (enluminure médiévale). Pendant tout le moyen-âge, les femmes ont travaillé, se sont formées et ont assumées des responsabilités.


L’Europe présente un visage contrasté, infiniment moins manichéen que nos historiens du XXIe siècle ne le présentent. L’Église incarne autant l'ouverture que le repliement et les penseurs qui seront à l'origine de la démocratie - mais aussi de l'anticléricalisme - font preuve d'un étonnant mépris des pauvres.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité




HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 22 Empty
MessageSujet: pour roger76 , je sais que pierresuzanne ne réppndra pas   HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 22 EmptyMer 26 Fév 2014, 04:13

Soit ,
Il est clair que des orientalistes comme Bernard Lewis ont donné à Al Ghazali une place importante, bien plus importante que la place qui lui a été donnée en Islam. Selon plusieurs historiens, le déclin de l’Islam fût causé par AL Ghazali .
Afin de justifier cette idée on se base sur un écrit d’Al ghazali (le tahafut al falasifa) ainsi que sur la renommée d’Ibn rochd qui a écrit une réfutation du tahafut al falasifa qu’il a nommé at tahafut at tahafut . En Europe Ibn roch a une grande importance , d’ailleurs dans tout les ouvrages d’histoire le philosophie « occidentale » on place Ibn rochd (qui devient Averroes) à un tournant de la pensée européenne qui est toute proche de la renaissance . Al Ghazali devient dès lors le symbole de la décadence et ibn rochd lui le symbole de la renaissance .
Ce procédé , bien connu de l’orientalisme , fait dire aux autres ce qu’ils ne disent pas . Un peu comme roger76 qui me fait dire ce que je n’ai pas dit et qui appelle les lecteurs à juger d’une façon telle que mes propos (inexistants) sont devenus réalité . (cette méthode est très bien expliqué par E. Said inutile d’y revenir elle est devenue tellement courante tout ce fil en est la parfaite illustration ) .
Al ghazali devient le père du sunnisme (ou de l’Islam) et ainsi on conclu que le déclin de la civilisation musulmane est inhérente à l’islam lui-même , avec son dogme du coran incréé et tout ce qui s’ensuit .
Lorsque je parle de réalité , roger76 , ce n’est pas au sujet de l’existence de ces livres , ou bien du débat entre foi et raison , allons , mais la contenance de ces livres . Je rappelle brièvement qu’Averroes fut critiqué , réfuté (étienne Tempier) en Europe même .
Pourquoi conclure et condamner des personnes sans même avoir lu ses ouvrages , ou même avoir pris connaissance de ses idées ?
La thèse du déclin depuis Al Ghazali a été réfuté par des historiens , qui parlent même de l’âge d’or de l’Islam après AL Ghazali . Pierresuzanne qui nous dit que suite à cet ouvrage d’al ghazali aucun travail scientifique n’a existé est une horrible bêtise ou pire un gros [......].onge .  Selon George Salibi , l’âge d’or de l’Islam est post-ghazali . Il a en effet remarqué que les ouvrages scientifiques après Ghazali sont beaucoup plus complexe , et d’ailleurs pierresuzanne se contredit lui-même en faisant mention d’ulugh beg , D’al tusi , d’ar-rumi , d’al Kaschi qui ont  vécu bien après Ghazali . J’avais fait mention d’Ali Benhamza aussi et ses travaux qui prouvent que la recherche du savoir ne s’était pas éteinte depuis Ghazali .
Au sujet des sciences exact et des sciences en général , je rappelle que c’est toute la méthode scientifique qui a ses bases dans la civilisation musulmane . On a fustigé à tort un homme comme Ghazali , alors que sa méthode est étrangement similaire à celle de Descartes . Al Ghazali dans son tahafut al falasifa a réfuté differents arguements des philosphes qui l’ont précédés .Dit comme cela on pourra en effet penser qu’il était contre la libre pensée , ou autre , mais cela est une erreur . La philosophie musulmane avant Ghazali était représenté par Al farabi et Ibn Sina . Ce qui est nommé philosophie n’a pas le sens de philosophie tel que nous le connaissons , mais cette philosophie était néo-platonicienne . La méthode et les arguments d’al ghazali étaient brillante qu’on le veuille ou non . Il a su rendre la philosphie simple et comprensible par tous . La réfutation d’al Ghazali ne portait pas sur la philosophie en elle-même mais sur la capacité de la raison à pouvoir émettre une certitude dans la champ de la métaphysique . Selon al ghazali la raison devait être limité à son domaine et ne devait pas quitter son domaine car il n’existe pas de certitude et de preuve dans le domaine de la métaphysique . Il a alors réfuter de manière rationnelle les arguments des néo-platoniciens . Le travail entrepris pas al Ghazali ressemble à s’y méprendre au travail de Kant . Depuis Kant il y a eu séparation entre science et croyance . Et pourtant on voit Kant comme un grand homme et Ghazali comme un obscurantiste et la méthode orientaliste consiste en cela .
Mais alors pourquoi ne connaissons nous pas de travaux prouvant l’existence de la science en terre musulmane . Premièrement , il existe à travers le monde musulman des milliers de manuscrits qui n’ont pas été étudié , en Inde , en Iran et au Mali . L’ethnocentrisme et le narcissisme européen est bien trop connu , pour qu’ils soit démontré . Mais l’histoire du monde était celle de l’Europe , l’Europe ne s’intéresse qu’à ce qui la touche . Les manuscrits du mali , de l’inde ou de l’iran ne sont d’aucune utilité . Les historiens et les archéologues se sont rués comme des mouche en terre sainte afin de justifier la bible . Mais heureusement que les choses changent et que de plus en plus d’historiens et de scientifiques font de recherches . Comme Georges Salibi qui nous parle d’un Ibn Al Shatir , qui arrive en 1375 à un modèle identique à Copernic à croire qu’il y a eu plagiat .
Nous sommes là bien après Ghazali qui a qualifier les sciences exact(mathématique , astronomie et médecine) comme louable tout comme la science religieuse .

Mais dans la méthode pierresuzanne qui tente couler l’islam afin d’élever le christianisme , il y a des bizarreries , comme « ils s'étaient vu proposer ce qu'ils n'avaient pas su inventer eux-mêmes, l'horlogerie et l'imprimerie. Seul le sentiment de leur supériorité sacrée (S. 3, 110) » alors que pendant que les livres étaient brûler par l’église , les musulmans les ont traduits et compléter les travaux . D’ailleurs aux yeux des savants islamophobes la civilisation musulmane n’a été qu’un canal qui a permis de donner ces ouvrages aux européens . Mais ces traductions et ces compléments ne se sont pas arrêté à la grèce , mais aussi à l’Inde , à la chine et à l’Europe . Les chiffres utilisés par les arabes sont indiens , la boussole est une invention chinoise qui a été modifié par les musulmans … et il y en a tellement d’ailleurs en parlant d’horlogerie que dire de la grande horloge de la mosquée des ommeyyades ?

Mais là où pierresuzanne fait fort c’est bien lorsqu’il parle de chose dont il parait être totalement ignorant . Parler du coran incréé , du fatalisme et de science exact est un belle idiotie . Nous savons aujourd’hui que les sciences exact ont conduit au déterminisme , il a fallu attendre la physique quantique pour y voir une brèche et encore . Mais pierresuanne qu’est ce que le déterminisme ? Spinoza était il un obscurantiste ? Einstein était il un idiot d’avoir refuser d’utiliser les probabilités en physique »quantique » ?
Mais revenons à nos moutons , la thèse de pierresuzanne , ou ce qu’il appelle faussement chronologie du monothéisme n’est qu’un travail polémique dans lequel il tente de démontrer la puissance du christianisme à tout les niveaux . Pour se faire , il se tait sur beaucoup  de fait humiliant le christianisme et préfère nous embobiner avec des récits sur l’Islam , comme par exemple que l’Islam est contre la science . Reprenons , la chronologie , depuis l’avènement du Christ , il a fallu attendre 15 siècle pour enfin trouver des scientifiques et des découvertes dans le monde chrétien alors que les découvertes , les traductions des livres (brûlés par l’église) ont été faites dès le premier siècle de l’Islam . Il n’ y a pas photo ….
Mais que s’est il passé ? Le courant chrétien est son dogmatisme obscurantiste a depuis le début tenter d’imposer sa vérité .  C’est ainsi que Thomas d’Aquin nous disait :« quidquid in sacra scriptura contenitur, verum est ! » On oubli que par peur du protestantisme , Foscarini fut condamné . Le protestantisme à l’époque désignait toute interprétation des textes non conformes à la vérité absolue de l’église . L’église a toujours bridé la science , elle s’est toujours mise contre la science , il n’ y a qu’à voir Newton qui a préféré s’éloigner de l’église et rester au sein des protestants . Mais cette censure continuelle de l’église sur les sciences , cette oppression n’aura fait qu’envenimer le conflit , car il y a eu bel et bien conflit . Nous pouvons le voir au début les scientifiques étaient timides , comme Buffon mais devant les preuves de la sciences , notamment en géologie , l’église s’est faite humiliée .
Lorsqu’au 16 siècle on nous parle de l’essor de la science , on oubli de mentionné la baisse de l’autorité pontificale , la science a progressée là où l’église régressée . Et ce ne fut que très récemment au XX siècle que la science a pu être libéré .

Rappelons brièvement une étape non mentionné par pierresuzanne , l’année 1559 fut l’année de la création de la plus grande censure au monde :l’index librorum prohibitorum . Dans cette index , nous pouvons y trouver les écrits de Voltaire , descartes , rousseau , Diderot (l’encyclopédie elle-même) ,Pascal ….. Cette censure pris fin en 1966 et pour faire plaisir à mon ami roger76 , mein kampf n’a pas été mis à l’index .

En gros , ce qui remonte au XII siècle ce n’est pas le déclin du savoir musulman , mais celui de l’autonomie européenne qui a su se battre contre l’oppression de l’eglise (protestantisme) . Ce qui s’arrêta au XII siècle ce ne sont pas les recherches mais les traductions de l’arabe au latin . La civilisation musulmane a cessé de dominer le domaine de la connaissance . En plus de cela les invasions mogholes et les attaques en Espagne n’ont pas jouées en faveur des musulmans . Mais la véritable raison fut socio-économique . Les nouvelles richesses venues du nouveau monde ont été décisive . La répression d’ibn rochd et l’assassinat d’ulugh beg n’ont aucun rapport avec leurs travaux ou avec la religion mais pour des raisons politique . Le fait que pierresuzanne le cache est un autre exemple de malhonnêteté .
Je finirai donc par une citation :

Spoiler:
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Revenir en haut Aller en bas
Instant

Instant



HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 22 Empty
MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 22 EmptyMer 26 Fév 2014, 08:58

Je me permets d'insérer ces lignes du philosophe Christian Jambet qui traitent de la manière dont a été orientée une certaine perception de l'islam en Occident :

"Ce constat de  "renversement ” de l’histoire qui aurait conduit le monde de l’islam à la stérilité intellectuelle ne peut être assimilé à un préjugé vulgaire, mais il témoigne d’une confusion navrante entre l’indépendance de la philosophie en terre d’islam et l’indifférence au cours général des idées en occident, qui est un pur fantasme."
Parlant de Gilson qui adopte sur l’islam les idées les plus radicales de Renan (fermeture à la philosophie alors que le monde chrétien lui fait un accueil favorable, fermeture qui aurait selon Renan entrainé une fermeture à la science, l’éducation coranique étant imperméable à toute influence étrangère) il écrit : " ce faisant un esprit aussi profond que Gilson témoigne de la permanence d’un modèle d’historisation dont l’origine se trouve dans les pensées du XIXème siècle et singulièrement pour les Français chez Renan."
"Malheureusement le jugement de Renan, sa philosophie du rationalisme, du langage et de la religion sont aujourd’hui encore un obstacle épistémologique. Réduits à l’état de banalités idéologiques, ils sont devenus les prénotions de bien des lecteurs pour qui théologie et philosophie spéculatrice de l’islam ne sont que fumées et mots creux."
"Toute décision philosophique est irréfutable, or il ne s’agit pas ici d’ignorance, mais d’une décision cohérente et consciente
Gilson tenait l’aristotélisme sauvé par St Thomas avec l’aide d’Avicenne et d’Averroes comme la forme la plus pure et la plus naturelle de la raison".




Il y a  un aussi modèle d'historiographie que l'on voudrait imposer  et valable pour tous les hommes, or il n'y a pas que l'islam et la chrétienté, du point de vue des civilisations l'islam est solidaire de l'Orient tout entier, tout en étant une transition vers l'occident. Pourquoi vouloir que le modèle occidental, son découpage de l'histoire, sa définition de la raison, ses schémas de pensée soient les seuls et s'imposent sans discussion au monde entier ?
Certains historiens occidentaux commencent d'ailleurs à apprendre à décentrer leur regard, peut-être faudrait-t-il dire le recentrer, en introduisant les historiographies des autres civilisations.
Sans être partisan de Lewis il suffit de lire ce qu'il a écrit sur la dhimma pour voir comment il est plus nuancé que ce que nous avons vu ici.


Dernière édition par Instant le Mer 26 Fév 2014, 10:43, édité 2 fois
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité




HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 22 Empty
MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 22 EmptyMer 26 Fév 2014, 09:23

Il me semble interessant de remarquer que les sciences profanes ne sont pas enseignés dans ces contrées. Les universités sont des universités de théologie. La grande université du caire n'étudie pas de science profane.
La réfléxion intellectuelle, l'art de la critique philosophique, il faut aller ailleurs pour l'acquérir.

Quand on à dit ça... on à tout dit. On ne réfléchie pas, on enseigne ce qui est différent.

Nous on réfléchie dans nos universités. Un savant en occident c'est un scientifique. Un savant dans l'islam, c'est un islamologue. Terme générique qui ne veut rien dire en réalité. On y met tout et son contraire. N'importe qui peut se prétendre islamologue ce qui conduit à certaines fatwa d'arabie saoudite par exemple complètement ahurissantes... Pour ne pas dire plus.
Revenir en haut Aller en bas
Instant

Instant



HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 22 Empty
MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 22 EmptyMer 26 Fév 2014, 09:31

Justement M. Jambet montre que ce n'est pas si simple et qu'il y a une histoire d'une pensée qui échappe au fidéisme.
Cet auteur montre aussi que la raison a différents usages, un juriste n'est pas un philosophe ni un savant, mais il fait usage de sa raison, d'une manière contradictoire et critique dans les affaires de jugement.
Si vous ne connaissez pas les écrits du tassawuf, ou même les philosophes étudiés par ce philosophe, ou même d'autres écrivains, vous ne pouvez pas savoir ce qu'est l'intellectualité en islam, l'Arabie est une caricature (regardez les gratte-ciels de la Mecque et vous comprenez quelle vision du spirituel ils contiennent, guère mieux et pire que les plus affreuses églises de la Renaissance, une absence de l'Esprit, le reste est à l'avenant).
Revenir en haut Aller en bas
Pierresuzanne

Pierresuzanne



HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 22 Empty
MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 22 EmptyMer 26 Fév 2014, 14:32

14. 31. AU XVIIIe SIÈCLE, L'EMPIRE OTTOMAN RECULE ET S’INTERROGE ENFIN.
Au XVIIIe siècle, le Dār al-Islām recule face aux Européens. En 1718, le traité de Passarowitz entérine la défaite de l'empire ottoman face à Venise et à l’Autriche.
Les ottomans perçoivent leur faiblesse et essaient d'y remédier. Une première tentative de réforme a lieu quand le sultan Mehmet II lance l’Ère des Tulipes (1718-1730). En 1729, au milieu du raffinement de Toktapi, Mehmet II crée un scriptorium impérial réunissant calligraphes, enlumineurs et relieurs. La première imprimerie de l’empire est fondée par Ibrahim Muteferrika, un hongrois converti à l'islam. Elle disparaît à sa mort. À la fin du XVIIIe siècle, les imprimeries se seront néanmoins multipliées à Istanbul, 400 ans après leur invention en Europe.
En 1730, les Perses battent les ottomans alors que l’Iran est alors un pays encore plus archaïque que l’empire ottoman. Les réformateurs ottomans sont discrédités. Avec la défaite et la fin du règne de Mehmet II, l'Ère des Tulipes est close.
Toutes les tentatives qui auront lieu au XVIIIe siècle dans l'empire ottoman pour acclimater les sciences européennes sont en fait en faveur de l'armement. Deux Français se distinguent, Rochefort en 1716 (*1) et conte de Bonneval en 1734, mais ces deux tentatives sont rapidement des échecs. Bonneval fonde l'école de mathématiques d’Istanbul pour former les artilleurs des forces armées ottomanes. Il se convertit à l’islam. Mais son école doit rapidement fermer sous la pression des janissaires (*1). La démarche des ottomans n'est pas humanistes, ils ne s'intéressent aux sciences européennes que dans la mesure où elles favorisent leur puissance militaire.
En 1783, les Russes annexent la Crimée. Le Dār al-Islām recule partout face aux chrétiens.

L'empire ottoman commence à se poser des questions. Comment expliquer son déclin ? Les intellectuels musulmans vont formuler différentes hypothèses et chercher des solutions.
Leur première hypothèse est pratique. La faiblesse des musulmans serait due à la suprématie technologique de l'Europe.

À partir de 1721, les Ottomans envoient des ambassadeurs à Paris, au Royaume-Unis, en Prusse et à Vienne. Ils sont chargés d'étudier les institutions et l'économie. Ils décrivent les progrès technologiques européens : les routes, les ponts, les canaux, les manufactures. Ces ambassadeurs perçoivent parfaitement que la faiblesse des ottomans est due à la supériorité technologique des européens (**1).
Mais, ces mêmes ambassadeurs ont quelque peine à comprendre l'organisation législative européenne. En particulier, le parlementarisme anglais leur est incompréhensible. En 1799, Mirza Abou Talib Khan, un musulman né en Inde, se rend à Londres. Il ne saisit pas l’intérêt des débats contradictoires de l'assemblée anglaise. Il la compare à une assemblée de perroquets (**2). Selon lui, les anglais n'ont pas la chance d'être musulmans : ils sont donc dépourvus de la direction claire donnée par la charī'a, loi parfaite d'Allah. Que les Britanniques soient contraints de chercher leurs lois par eux-mêmes au travers de débats contradictoires lui apparaît comme une malchance (**2).
La place des femmes est totalement incomprise par les ambassadeurs ottomans. En 1796, Seyyid Ali Efendi est le premier ambassadeur ottoman envoyé en France pour acquérir « les langues, les connaissances et les sciences utiles aux serviteurs de l’empire » (**3).  Il écrit : « En France, les femmes ont un statut plus élevé que les hommes, elles font donc ce qu'elles veulent et vont partout où cela leur chante. Les seigneurs les plus honorables font montre d'un respect et d'une courtoisie sans limite envers les femmes les plus humbles. ».
À Vienne, au XVIIe siècle, Evliya Çelebi avait déjà témoigné de la même surprise en constatant que l'empereur d’Autriche lui-même s'arrêtait pour laisser passer les femmes dans la rue, même les plus pauvres. Il en attribuait justement la raison au respect dans lequel est tenue la Vierge Marie chez les chrétiens (**4).
En 1766, l'ambassadeur marocain en Espagne s'étonne de voir comment les hommes traitent leurs femmes, leurs sœurs ou leurs filles. Il note que celles-ci peuvent se déplacer seules dans la ville et parler librement à d'autres hommes sans encourir de reproches. Il accuse le manque de virilité des chrétiens de cet état de fait (*2).

La seconde explication proposée pour expliquer le déclin du Dār al-Islām est interne et d'ordre spirituel. Il faut remarquer qu'elle est formulée par un musulman qui n'a jamais voyagé et qui ne connaît pas l'Europe. Ibn Abd al-Wahhab (1703-1792) est né à Ryad en Arabie. Il affirme que la faiblesse des musulmans est causée par la perte de sa rigueur doctrinale. Il propose de revenir aux fondamentaux coraniques et de vivre comme au temps de Mohamed. Le mythe de l'âge d'or de l’oumma de Mohamed avait déjà été suggéré au XIV siècle par Ibn Taymiyya. Il est repris par le wahhabisme qui naît des réflexions d'Ibn Abd al-Wahhab. Celui-ci préconise la lecture littérale du Coran, alors que son interprétation est usuelle dans le sunnisme. Les chefs de la tribu des Saoud se convertissent à cette vision de l'islam dès le XVIIIe siècle. Au cours des années 1920, la tribu des Saoud prend le pouvoir à la Mecque et à Médine. Elle fonde alors l'Arabie Saoudite. La manne pétrolière lui donne les moyens de promouvoir sa vision fondamentaliste de l’islam. Basée sur une lecture littérale du Coran, et non plus sur son interprétation, le wahhabisme est censé résoudre tous les problèmes de l’oumma et lui assurer la victoire finale promise par Allah...

Aucun de ses penseurs musulmans, qui soient politiques ou religieux, ne remet en cause le mythe du Coran incréé, mais la confrontation avec les chrétiens a rendu inéluctable une remise en question et un débat de fond. Le grand débat sur les origines du déclin du Dār al-Islām est maintenant ouvert.
De nos jours, il n'est toujours pas clos.


* : Islam, *1 : p. 895 / *2 : p 1222 ; Bernard Lewis, Gallimard, Quarto Gallimard, 2005.
** : Comment l'Islam a découvert l'Europe, **1 : p. 201 / **2 :  p. 220 /**3 : p. 128 / **4 : p. 273 ; Bernard Lewis, Gallimard, 2005.
Revenir en haut Aller en bas
Roger76





HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 22 Empty
MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 22 EmptyMer 26 Fév 2014, 15:04

Edwad Saïd est une référence que j’entends citer depuis des années, ce n’est pas la mienne.

Soit, Ghazali n’aurait  pas eu d’influence en islam, quand proche du pouvoir califal politique et religieux il a tout plaqué dans une crise mystique qu’il donnera comme seule cause de son exil précipité. Passons.

Soit, Ibn Rushd par contre aurait eu une grand influence sur la philosophie en islam, lui dont les ouvrages ont été brûlés sur la place publique et qui a été exilé dans l’oubli au Maroc.

On peut toujours réécrire l’histoire, tout comme les califes l’ont fait et l’on fait faire.

Ghazali et Averroès sont ici des figures symboliques, représentatives, mais ils ne sont en rien cause première.

Le rapport de l’islam à la science, comme à la philosophie, a toujours été ambigu, et l’est toujours.

Lors de la conquête romaine, les mythiques « gaulois » avaient leurs idiomes, ils n’avaient pas d’écriture, et leurs autres voisins barbares d’Occident n’étaient guère plus avancés.

La tradition arabo-musulmane, et non les seuls orientalistes accusés de myopie, situent la descente du Coran dans un milieu tout aussi illettré et inculte, le Prophète prédicateur de l’islam aurait lui-même été illettré, et les premières traces d’une langue arabe encore très peu développée sont alors toutes récentes. On peut situer les connaissances scientifiques et leur souci de connaissances des polythéistes du Hedjaz au niveau des gaulois de la conquête romaine.

Avec une différence de taille : la présence de juifs et d’hérésies judéo-chrétiennes en Arabie, les échanges caravaniers avec les cultures voisines bien plus avancées.

Au départ de la conquête d’un vaste territoire, menée à bien en à peine un siècle, quelle est donc la situation démographique : quelque 500 000 habitants en Arabie même, partis à la conquête de butin sur leurs voisins épuisés par les guerres incessantes entre la Perse et l’Byzance.

En face d’eux, des cultures et civilisations avancées, qui ont un rapport séculaire avec science philosophie et savoir.

Un territoire conquis où, pour les conquérants, tout est à découvrir : face aux quelques dizaines de milliers de  conquérants arabes, 30 millions de romains, perses, grecs… et quelques arabes commerçants installés çà et là..

Dès ce brillant départ la vision islamique de la science et de la philosophie est faussée.

Dans la culture islamique le terme désignant la science est « `ilm », mais ce terme est très englobant, vaste et vague, ilm signifie tout autant « connaissance » sur un plan plus général que « science ». La science dans la culture musulmane comprend aussi et surtout le savoir religieux, c’est-à-dire les disciplines comme « `Ulum al-Qur’an, « `ilm al-balagha » (la science de la rhétorique), et bien d’autres. Enfin, le terme « `Ilm » désigne aujourd’hui la science « moderne », dont la méthodologie (naturaliste, empirique, falsifiable, etc.) est très différente de celle de la science médiévale.

L’Islam, du premier verset coranique jusqu’au dernier des hadiths, a toujours encouragé la quête de la connaissance en plaçant les savants au plus haut degré d’accomplissement de l’échelle humaine. L’Islam vise toujours le progrès continu de l’humanité. Mais bien que l’Islam encourage la recherche et ne pose a priori aucune limite a priori au champ d’investigation, les oulémas ont de tous temps posé la condition impérative que le savoir profane ne doit jamais contredire ou même remettre en question les « constantes » islamiques. La science a de fait été inféodée au dogme.

Certes la quête de connaissances a été vive, de nombreux « savants » ont fait de brillants travaux, mais il n’y a pas eu de grand découvreur tels Képler de Newton de Galilée.

Ces travaux ont été menés loin dans les sciences exactes descriptives, botanique médecine anatomie astronomie et sciences spéculatives, et en mathématiques.

Mais ces travaux si brillants qu’ils aient été ont été possibles grâce au legs des perses et des grecs, ce qui est une situation tout à fait normale, la science n’a ni frontière nationale ni linguistique, mais la science en islam s’est heurtée au veto farouche des oulémas et au dogmatisme eligieux : pas question d’aborder même le principe de causalité, car si cela se passe comme on le constate c’est seulement parce que Dieu le veut ainsi au moment de l’expérience.

Pas question donc de dégager des « lois », elles n’appartiennent qu’à Dieu, ni même des relations de causalité.

Aujourd’hui, nous vivons encore ce genre de conflit lorsque les intellectuels des sciences physiques ou humaines énoncent des hypothèses, des théories, ou même des résultats, que les oulémas orthodoxes rejettent sur une base purement religieuse.

Et quand on voit la teneur des rencontres universitaires organisées par des Etats comme l’Arabie Saoudite ou le Qatar et même l’Algérie on est sidéré : il est dépensé bien plus d’énergie intellectuelle à démontrer, dans des démarches pseudo scientifiques, la réalité de la miraculosité du Coran que de rechercher les origines de la vie.

C’est un fait : la recherche fondamentale en islam est inexistante.

Citation :

Aussi, la connaissance acquise par l’homme - en science physique - n’est, en fin de compte, que la découverte des lois déjà établies par Allah le Tout-Puissant pour organiser sa création. Il est par conséquent impossible que la vérité scientifique certifiée contredise la vérité de la certitude religieuse, car les deux proviennent d’Allah et les deux font partie de ses signes dévoilés sous forme de miracles dans les horizons ou sous forme de versets révélés dans le Coran.

Ai-je jamais dit que Ghazali soit LE responsable ?

Ghazali n’est qu’une figure de cette position fondamentaliste publiée sur islamweb.

Avec un progrès très relatif : on admet enfin le droit de découvrir les lois « déjà établies par Allah »

Ce qui explique le total manque d’intérêt dans le monde islamique pour les progrès de la connaissance et pour une recherche fondamentale indépendante de toute idéologie doctrinale ou religieuse.

L’OCDE publie tous les cinq ans un rapport sur la production scientifique mondiale :  pour 2010 en ce qui concerne les pays musulmans, correspondant à l'espace de l'Organisation de la Conférence Islamique, les données disponibles permettent d'avoir le tableau d'ensemble suivant : Turquie – par ailleurs, membre de l'OCDE – (1,8 %), Monde arabe (1,4 %), Iran (1,1 %), un ensemble Pakistan/Afghanistan/Bangladesh/Indonésie/Malaisie (0,7 %), soit au total 5,0 % de la production scientifique mondiale.

Pour 20 % de la population mondiale….

La controverse créationniste, sur dialogue même, est à l’image du blocage islamique en matière de sciences exactes.

Ce n’est pas un islamophobe ignare et partisan qui publie cela, c’est Nadji Safir, sociologue algérien qui a publié ces statistiques , et il ajoutait :

Conscient de cette situation qui dure depuis longtemps déjà, un document de la Banque islamique de développement établissait, en 2008, le lucide constat suivant : "Les 57 pays à population majoritairement musulmane ont sensiblement 23 % de la population mondiale, mais moins d'1 % des scientifiques qui produisent moins de 5 % de la science et font à peine 0,1 % des découvertes originales mondiales liées à la recherche chaque année. Les pays musulmans ont un pourcentage négligeable des dépôts de brevets aux Etats-Unis, en Europe et au Japon. Il est encore plus préoccupant que la main-d'œuvre consacrée à la recherche et développement dans les pays musulmans constitue seulement 1,18 % de l'ensemble de la main-d'œuvre en charge de science et technologie".

La philosophie en islam a subi un sort très parallèle .

De : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité




HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 22 Empty
MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 22 EmptyJeu 27 Fév 2014, 02:24

roger76 a écrit:
On peut toujours réécrire l’histoire, tout comme les califes l’ont fait et l’on fait faire.
Oui , tout comme l'église et l'ethnocentrisme européen et surtout comme pierresuzanne ...

roger76 a écrit:
... et toi aussi tu réécris l'histoire! ah ironie quand tu nous tiens ! Où est donc le rapport avec le sujet et mon précédent message ? Sans doute que tu essaies de nous démontrer à quel point les conquérants musulmans ont été déboussolés face à cet immense héritage . Cela est très vrai , mais tu sembles oublier que beaucoup d'années se sont écoulés entre les conquêtes et les traductions , à tel point que les musulmans ne sont plus arabes . Les arabes ont eu très peu de philosophes , et c'est d'ailleurs les conquis qui ont développé ces sciences et ces philosophies et non les arabes.Ne mélange pas arabe et musulman. Quant au rapport séculaire avec science philosophie et savoir , tu es dans le fantasme , l'exemple le plus frappant : Saint augustin , Thomas d'Aquin ....
roger76 a écrit:

L’Islam, du premier verset coranique jusqu’au dernier des hadiths, a toujours encouragé la quête de la connaissance en plaçant les savants au plus haut degré d’accomplissement de l’échelle humaine. L’Islam vise toujours le progrès continu de l’humanité. Mais bien que l’Islam encourage la recherche et ne pose a priori aucune limite a priori au champ d’investigation, les oulémas ont de tous temps posé la condition impérative que le savoir profane ne doit jamais contredire ou même remettre en question les « constantes » islamiques. La science a de fait été inféodée au dogme.
Des faits ? Comme tu me l'a fait remarqué , il n' y a pas si longtemps , nous sommes dans la rubrique "histoire" , par conséquent j'attends des faits ! Dire que "les oulémas ont de tous posé la condition impérative que le savoir profane ne doit jamais contredire ou même remettre en question les "constantes" islamiques est selon moi une façon de projeter le conflit science/église en Europe , au monde musulman . Il faudra alors me donner des exemples , tels que Galilée ou des exemples de censure dans le monde musulman . Donc quel "scientifique" musulman a été déclaré hérétique pour ses découvertes scientifiques ?
Les musulmans partaient du principe de base que le vrai ne saurait contredire le vrai , ainsi la science profane ne pouvait pas contredire la révélation et non les dogmes . La science profane et la science religieuse étaient deux chemins différents menant à Dieu pour les musulmans . D'ailleurs si le premier concordiste chrétien fut Thomas d'Aquin , en Islam il me semble que l'un des premiers concordistes fut Ghazali . Le rapport à la révélation n'a pas été le même dans l'islam et dans le christianisme , d'ailleurs la bible et le coran différent au sujet de la science . La Bible a voulu être beaucoup trop précise là où le coran lui est resté vague en donnant la possibilité d'interpréter . Ce fut d'ailleurs cet précision dont s'est enorgueillie l’Église qui fut la cause de son discrédit . Le coran n'a jamais prétendu être un livre scientifique que l'on pouvait utiliser pour démontrer le fonctionnement du monde . Il y a toujours eu une distinction entre le profane et le religieux , même si les deux se rejoignent dans le monde musulman . C'est ainsi que les traités de mécanique , mathématique , d'astronomie ne se référent pas à des versets du coran mais à l'observation . Cette dissociation entre le profane et le religieux a laissé les médecins musulmans pratiquer des autopsies .

roger76 a écrit:

Pas question donc de dégager des « lois », elles n’appartiennent qu’à Dieu, ni même des relations de causalité.
Effectivement la loi de causalité à été remise en cause par les atomistes ash'arites dont al ghazali . Mais en Islam il y a toujours eu des avis et des réfutations . Les propos d'al ghazali par exemple sur la causalité a été critiquer par Fakhr din ar razi . Les avis des mu'tazilites ont été critiqué par un mu'tazilite lui-même qui fonda un nouveau courant l'ach'arisme , les philosophes ont critiqué les littéralistes qui ont critiqué les grammairiens .... tout ceci pour dire qu'il a toujours existé une richesse d'opinion , et qu'il n'y a pas eu d'institution cléricale pour fixer des doctrines . Il y a eu bien évidement, beaucoup de débordement politique , mais bon . Mais comme nous sommes en histoire je t'invite à voir les travaux d'al Khazini en statique et d'ibn Mlaka .
Mais il me semble que ces relations de causalités ont été critiqué par Hume , Malebranche , Auguste Comte....


roger76 a écrit:
Certes la quête de connaissances a été vive, de nombreux « savants » ont fait de brillants travaux, mais il n’y a pas eu de grand découvreur tels Képler de Newton de Galilée.
Je m'incline volontiers devant le génie de Newton et devant l'immense travail européen dans le domaine de la science . Je ne suis pas pierresuzanne pour nier cela , et il faudrait être malhonnête pour dire que le monde musulman ne vit pas une profonde humiliation . Je le reconnais volontiers je n'ai jamais prétendu le contraire .
roger76 a écrit:

C’est un fait : la recherche fondamentale en islam est inexistante
.
Il faudra que tu me dises où ai je dit le contraire ? Mes positions depuis le début dans ce sujet n'est pas la défense de l'Islam ou bien de la théologie , mais bien la dénonciation de mensonges et de conclusions erronées . Je ne pense pas que l'on puisse prendre en exemple les musulmans d'aujourd'hui pour en faire une généralisation à tout le monde musulman . De la même façon que des créationnistes existent au sein des chrétiens et des musulmans , il y a aussi parmi eux des évolutionnistes qui ne mélangent pas tout les domaines . Ensuite pour ce qui est de la comparaison , je ne pense pas que l'on puisse comparer un pays du Tiers-monde avec un pays du G8 par exemple . Et pour ce qui est des monarchies des petro-dollars je préfère me taire .
roger76 a écrit:

Edwad Saïd est une référence que j’entends citer depuis des années, ce n’est pas la mienne.
???? De quoi parles tu ? Edward Saïd tenté de démontrer une thèse . Nous ne parlons pas d'un roman ou bien de goùts et de couleurs , mais il y a une démonstration qu'il faut réfuter . Et malheureusement sa démonstration est magistrale .
roger76 a écrit:
Soit, Ghazali n’aurait  pas eu d’influence en islam, quand proche du pouvoir califal politique et religieux il a tout plaqué dans une crise mystique qu’il donnera comme seule cause de son exil précipité. Passons.

Soit, Ibn Rushd par contre aurait eu une grand influence sur la philosophie en islam, lui dont les ouvrages ont été brûlés sur la place publique et qui a été exilé dans l’oubli au Maroc.
Pourquoi cherches tu à me faire dire ce que je ne dis pas ! Il serait HS de revenir sur cela , mais ouvre un nouveau fil si tu le souhaite . Car, je pense que tu n'as lu aucun de leurs ouvrages , je pense même que tu ignores totalement leurs pensées . Sur ce sujet précis tu es complétement à coté de la plaque désolé de te le dire , enfin tu crois ce qu'on t'a dit ou ce que des commentateurs ont cru comprendre... . Je te donne tout de même quelques pistes Siger de Brabant ,
Alain de Liberia . Mais il faut noter aussi le contexte politique de l’époque d'Ibn rochd , son engagement politique , en faisant le lien avec ibn tofayl son influence sur ibn ruchd (son récit allégorique de l'île) et surtout le disciple d'ibn ruchd qui a continué son œuvre sans avoir été attaqué : ibn tumlus .

Nous sommes ici dans la rubrique histoire ayant donc un minimum de respect pour cette science et surtout pour le dialogue .N'utilisons pas l'histoire à des fins polémiques !

roger76 a écrit:

Ghazali et Averroès sont ici des figures symboliques, représentatives, mais ils ne sont en rien cause première.
Enfin , on avance .

roger76 a écrit:
Ai-je jamais dit que Ghazali soit LE responsable ?
Non , mais pierresuzanne oui . D'ailleurs je ne sais toujours pas pourquoi tu m'as relancé sur le sujet alors que je répondais à l'affirmation de pierresuzanne au sujet des sciences exact inexistante après al ghazali ce qui est faux .
Symbolisme , allégorie , croyance ...rien de vraiment scientifique quoi .
Revenir en haut Aller en bas
Roger76





HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 22 Empty
MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 22 EmptyJeu 27 Fév 2014, 10:15

Pourquoi j'interviens
?
Mais au même titre que toi-même : je peux ne pas partager la fresque historique de Pierresuzanne.
J'ai étudié l'histoire des Croisades vue par les auteurs musulmans: ce n'est pas la même histoire...
Je n'ai pas lu Ibn Rushd directement mais par les commentaires qui en ont été faits.
Ghazali, en partie, oui, en éditions bilingues, j'ai conservé son Livre de l'Amour et donné les autres à Masjid en Nour, comme Ibn Arabi et pour partie Ibn Taymiyyia et, en édition française incomplètes, des poètes perses musulmans, l'Emir Abd el Kader.
J'en passe.
Mon opinion s'est faite sur plus de soixante ans, elle évolue.
Mais hélas je ne peux plus lire d'ouvrage imprimé sauf exceptions, selon le format.


Je n’ai jamais confondu arabes et musulmans tu portes un jugement que je n’ai pas formulé. J'ai bien dit sur un autre fil qu'à Poitiers Chrles Martel n'a pas arrêté "les Arabes".


Citation :
Effectivement la loi de causalité à été remise en cause par les atomistes ash'arites dont al ghazali . Mais en Islam il y a toujours eu des avis et des réfutations . Les propos d'al ghazali par exemple sur la causalité a été critiquer par Fakhr din ar razi . Les avis des mu'tazilites ont été critiqué par un mu'tazilite lui-même qui fonda un nouveau courant l'ach'arisme , les philosophes ont critiqué les littéralistes qui ont critiqué les grammairiens .... tout ceci pour dire qu'il a toujours existé une richesse d'opinion , et qu'il n'y a pas eu d'institution cléricale pour fixer des doctrines . Il y a eu bien évidement, beaucoup de débordement politique , mais bon . Mais comme nous sommes en histoire je t'invite à voir les travaux d'al Khazini en statique et d'ibn Mlaka .

Tout ça je sais, ce qui m'a fait écrire que l'islam n'est pas si bloqué qu'on ne le dit...


et qu'il n'y a pas eu d'institution cléricale Cela je le sais et tu dis vrai à la lettre pour le sunnisme. Alors là tu joues sur les mots, pas d’institution hiérarchique organisée mais les « savants » dogmatiques qui constituaient une force de censure aussi efficace. Pas de Galilée mais bel et bien une censure permanente toujours en vigueur.

Beaucoup de polémiques certes mais alors comment expliques-tu le déclin et l’extinction de la recherche profane, et l’éternelle reconduction dans le conformisme des savants en religion ? Alors que l’islam était triomphant sur un immense territoire, avec des atouts considérables : libre échange des hommes et des idées, une langue écrite et orale partagée, une religion commune, et théoriquement un califat unique. (ce qu'avaient tenté de faire les Empereurs avec le christianisme et le grec)

En fait plusieurs califats qui faisaient de l’émulation.

L’histoire ce n’est pas seulement de rapporter des faits et des événements dans l’ordre chronologique, c’est aussi d’analyser et comprendre les événements dans la société, à la manière de l'andalou Ibn Khaldun.

Vu leur rapide expansion les musulmans ont eu un grand besoin d’astronomie et de calcul pour savoir déterminer les heures de prière et le calendrier lunaire.

Vrai ou faux ? Cela fait encore polémique en islam sur la détermination par l'observation ou par le calcul...

Dans les nombreux travaux des nombreux savants en sciences profanes, y a-t-il eu la moindre publication qui s’opposait à une vérité coranique, oui ou non ?

La recherche scientifique la littérature étaient-elles aussi brillantes au temps où les ottomans assiégeaient Vienne qu’au fameux « âge d’or » de l’islam ?

Comment expliques-tu l’effondrement subit de ce puissant essor  culturel et scientifique après des siècles de rayonnement ?

Et qu’est-ce qui a fait le retard intellectuel scientifique culturel dont certains penseurs musulmans, afghan, indien, turc, égyptien, ont pris conscience subitement, à la moitié du XIX e siècle, en lançant la Nahda et en relançant la Réforme ?

Réforme qui a été de tous temps, Pierresuzanne ne le fait peut-être pas assez ressortir, cela peut faire l’objet de toute une étude historique depuis justement les mutazilites jusqu’à nos jours avec le wahhabisme et les mouvements salafistes.

Tu penses vraiment que des origines à nos jours en islam les religieux par leur dogmatisme n’ont pas joué un rôle déterminant d’opposition comparable à celui des églises ? De quand datent donc les premières fatwas ? (je l’ignore, ce serait intéressant, mutazilites et autres écoles de pensée se sont bien condamnées mutuellement voire étripées).

 
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 22 Empty
MessageSujet: Re: HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES    HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES  - Page 22 Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
HISTOIRE DE 4.000 ANS DE MONOTHÉISMES
Revenir en haut 
Page 22 sur 28Aller à la page : Précédent  1 ... 12 ... 21, 22, 23 ... 28  Suivant
 Sujets similaires
-
» HISTOIRE ILLUSTRÉE DES MONOTHÉISMES.
» L'HISTOIRE DE MOISE
» Imaginez... : les trois monothéismes...
» HISTOIRE DE NOE
» Pourquoi ce respect des 3 grands monothéismes pour Abraham ?

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Dialogue islamo-chrétien :: FORUM de DISCUSSIONS ISLAMO-CHRETIEN :: HISTOIRE DES RELIGIONS-
Sauter vers: