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(SUITE)Je cite :
« Nagy el-Khouri et Mohammed Noccari ont créé en 2007 un événement autour du 25 mars, fête de l’Annonciation. Nagy el-Khoury est le directeur de l’amicale des anciens élèves de Notre-Dame de Jamhour, l’un des établissements scolaires libanais les plus prestigieux, et le cheikh Mohammed Noccari, juge auprès du tribunal charei de Beyrouth, ancien secrétaire général de Dar el-Fatwa, professeur à l’Université Saint-Joseph, et membre du Groupe de recherche islamo-chrétien (Gric).
Ils fréquentent ensemble pendant quelques sept années des cercles de « dialoguistes », selon le mot de Nagy. « Mais ça n’allait pas assez loin pour moi. On parlait, on discutait mais ça n’avait pas d’impact sur la vie des gens. » Après quelques années à « dialoguer », en juillet 2006, le chrétien s’ouvre au musulman : « Ne pouvons-nous pas prier ensemble ? » « Seule la Vierge Marie peut nous réunir dans la prière ! », lui répond Mohammed. Pari lancé. En effet, la Vierge Marie est une figure majeure et commune aux deux traditions musulmane et chrétienne. « La Vierge Marie occupe la première place d’une femme élue par Dieu », rappelle Mohammed Noccari.
Sous les auspices de l’amicale des anciens élèves de Jamhour, les deux complices lance une première rencontre le 25 mars 2007, jour de l’Annonciation.
Témoignages, prières et chants font de cette journée un événement. L’invité d’honneur est le cheikh Kaled el-Joundi, docteur égyptien de l’université al-Azhar. La journée est même retransmise en direct à la télévision. Le succès est inattendu et immédiat. Succès qui a une rançon tout de même : Mohammed Noccari doit démissionner de son poste de Dar el-Fatwa.
L’événement est répété chaque année depuis. Les invités d’honneur se succèdent : en 2008, Sayyed Mohammed Hassan el-Amine, responsable religieux chiite ; en 2009, Mgr Salim Ghazal, président de la Commission épiscopale pour le dialogue islamo-chrétien, et Cheikh Amr Khaled, prédicateur sunnite établi à Londres ; en 2010, l’ancien président de la république polonaise, Lech Walesa, fondateur de Solidarnosc, Prix Nobel de la paix 1983 a témoigné de l’importance de la Sainte Vierge dans son combat ; en 2011, Adolfo Nicolas, supérieur général des jésuites (le pape noir).
En 2009, face au succès répété de cette journée, Nagy et Mohammed demandent au gouvernement de faire de cette journée une fête nationale. L’instabilité politique fait que ce n’est qu’en février 2010 que la fête de l’Annonciation est décrétée fête nationale. Cerise sur le gâteau, ce sera également un jour chômé ! L’appui de Saad Hariri, premier ministre à l’époque et chef de la communauté sunnite a été décisif.
Cette journée islamo-chrétienne est un symbole, mais un symbole à la base duquel on construit quelque chose. « Nous voulons établir une culture mariale islamo-chrétienne », fanfaronne Nagy el-Khoury.Une prière commune a été écrite, un logo dessiné, et un Ave Maria composé ! Dans les projets, un timbre devrait également voir le jour ! Première étape de cette culture, la place du musée nationale sera rebaptisée place de Marie. Un jardin et un monument y sont dédiés à la Vierge. Ce lieu n’a pas été choisi au hasard puisqu’il représentait la ligne de démarcation entre Beyrouth-Est et Beyrouth-Ouest, entre chrétiens et musulmans, pendant la guerre.
La prochaine étape sera la construction d’un centre marial islamo-chrétien pour en faire un lieu de convergence de la culture mariale et un lieu de rencontres des différentes associations et initiatives qui vont dans ce sens au Liban. »
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