"Ce site se veut être un espace de dialogue entre Chrétiens et Musulmans.
Les débats entre Chrétiens ( Catholiques versus Protestants ) comme entre Musulmans ( Sunnites versus Chiites ) ne sont donc pas admis sur nos différents forums.
Il est interdit de contester publiquement la modération sauf par MP
quelle est la doctrine principale du coran qui apporte diffère des autres religions?
qu'est-ce que mohammed a fait pour les hommes en tant que messager de Dieu (selon le coran)?
Expliquez moi la période Mecquoise et Médinoise svp et qu'est qui a changé et pourquoi? j'en resterais la pour l'instant . je ne pose pas ces questions pour vous piéger ou autre , je veux juste connaitre votre religion a travers votre vision, car j'ai essayé et j'ai vite laché ,cordialement
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snorky
Sujet: Re: comprendre l'islam Dim 18 Fév 2018, 16:38
georges_09 a écrit:
Poisson vivant a écrit:
Par rapport à l'interdiction du vin (alcool) dans l'Islam, j'avais entendu une tradition sur un oncle ou un cousin de Mohammed qui aurait égorgé plusieurs chameaux sous l'emprise d'alcool et à la suite de ça Mohammed aurait interdit le vin alors que celui ci était autorisé jusque là.
Cette tradition existe t'elle réellement ?.
Cette tradition est fausse ainsi que celle qui dit que Mohamed et un certain chrétien ont passé la soirée à discuter de religion tout en buvant du vin, ils se sont disputés et Mohamed tua le chrétien, pris de remords, il décida de prohiber le vin.
En réalité, c'est Omar qui a été à l'origine de l'interdiction totale du vin.
Tu veux que les internautes qui visitent le forum pensent que c'est un forum pour clown? comment on peut dire de telle inepties sans avoir honte? l'alcool est interdit dans le Coran dont le vin ,ALLAH est clair il a rendu le vin illicite ,Omar a l'origine de l'interdiction totale du vin ?......trop de troll sur le site que faire?
Poisson vivant
Sujet: Re: comprendre l'islam Dim 18 Fév 2018, 17:08
Thedjezeyri14 a écrit:
Poisson vivant a écrit:
Pourrai tu me citer les 4/5 plus grands savants Musulmans qui étaient soufis.
Merci
.
Impossible des les lister ici puisque certains savant du Azhar,zaytouna , yemen ...etc ont ecrit des livres pour les lister mais , si on met de côté les premiers sufi qui se trouve souvent dans les chaines de transmission et qu'on neglige ceux qui se sont specialisé uniquement dans le sufisme ( donc , moins connu par les non soufi ) il y'a quand même des savants de grandes renommé .
* Al-Ghazâlî ( definitivrment l'un des plus grands)
* Ibn Hajar al-Asqalani.( le plus grand comentateur de Bukhari )
*Taj al-Din al-Subki, Ibn Hajar al-Haytami.( les plus grands theologiens acharites)
* Suyuti ( l'encyclopediste un des plus grands chafeistes).
* l'imam Ibn al-Jazarî.( le plus grand specialiste des lectures coraniques c'est lui qui a canoniser les dix lectures).
.
OlivierV Moderateur
Sujet: Re: comprendre l'islam Dim 18 Fév 2018, 17:28
georges_09 a écrit:
Je ne sais pas si c'était des grands savants de l'islam mais pour moi, les plus grands soufis ont apostasié l'islam comme Halladj qui a eu ^pratiquement le sort de Jésus, insulté, craché, crucifié et brûlé.
Je sens qu'on va avoir du pain sur la planche avec toi. Il faudrait que tu nous donne des noms de soufis ayant apostasié l'Islam. En tous ces, Halladj n'a nullement apostasié. Il a effectivement été mis à mort, mais uniquement parce qu'ayant dit un jour "je suis la Vérité (Dieu)- fruit d'une expérience mystique intense- il refusa de revenir sur ces propos. Il est donc demeuré soufi jusqu'au bout.
georges_09 a écrit:
Ou Ibn Arabi lui aussi vilipendé et actuellement censuré.
Actuellement uniquement censuré par la wahhabisme.
georges_09 a écrit:
Ou Rûmi accusé d'homosexualité.
Ah bon ? D'où la sort-elle celle là ?
Cyril 84 Moderateur
Sujet: Re: comprendre l'islam Dim 18 Fév 2018, 17:32
Thedjezeyri14 a écrit:
mario-franc_lazur a écrit:
Donc que penses-tu du maraboutisme que je t'ai cité un peu plus haut ?
Le culte de saint( que je rejette et qui ne m'interesse pas ) n'est pas rejeté par l'islam sunnite , il est qualifier de polytheisme par ibn taymia et abdelwahab a cause de leur tawhid a trois niveau si un musulman du form n'est pas d'accord on pourra en discuter avec les sources .
Comme toi je rejette le culte des saints.
Je ne comprend pas pourquoi tu affirmes qu'il est accepté par l'islam sunnite.
georges_09
Sujet: Re: comprendre l'islam Dim 18 Fév 2018, 17:42
Ibn Arabi n'est pas censuré en Tunisie mais il est censuré en Égypte et en Algérie
Thedjezeyri14
Sujet: Re: comprendre l'islam Dim 18 Fév 2018, 18:36
Cyril 84 a écrit:
Comme toi je rejette le culte des saints.
Je ne comprend pas pourquoi tu affirmes qu'il est accepté par l'islam sunnite.
Quels sont les savants du sunnisme qui ont critiquer le culte des saints cher Cryil ?? Et quels sont ceux qui l'ont defendu ( nombreux) ?? Rejeter cette ceoyance comme moi et toi est une chose mais , pretendre que c'est du polytheisme (meritr l'enfer ) ou que les zawya doivent être detruites c'est une proposition de ibn taymia&co .. une proposition singulière et detestable selon moi et que de grand savants ont refuté .
Je rejette le culte de saint comme je rejette la sacralisation de la tradition et des dires humains mais , cela n'a pour moi rien a voir avec l'enfer.
Thedjezeyri14
Sujet: Re: comprendre l'islam Dim 18 Fév 2018, 18:40
georges_09 a écrit:
Ibn Arabi n'est pas censuré en Tunisie mais il est censuré en Égypte et en Algérie
Arrete tes mensonges d'islamophobes et arret de raconter des conneries sur l'Algerie que tu pretend connaitre
Voila un petit appercu de la place qu'a Ibn Arabi en Algerie.
Citation :
Cette rencontre, première du genre en Algérie, est venue célébrer la naissance du grand penseur de la doctrine ésotérique de «Wahdat al Wujud». Cet érudit compte à son actif pas moins de 846 ouvrages. C'est à l'initiative des éditions «Librarie de philosophie et de soufisme» en coordination avec la Bibliothéque nationale que durant la journée d'hier plusieurs chercheurs et universitaires algériens, jordaniens, marocains, syriens et libanais se sont relayés sur la scène pour revenir sur l'œuvre et la pensée de Ibn Arabi. Dans son allocution d'ouverture, le responsable des collections aux éditions Librairie de Philosophie et de Soufisme, le maître Mohamed Atbi, a indiqué qu'il était important de commémorer ce 850e anniversaire de la naissance d'Ibn Arabi. Celui-ci est le plus grand théoricien du soufisme de tous les temps et l'auteur le plus prolifique de l'humanité. Pour le conférencier, la relation d'Ibn Arabi avec l'Algérie se résume en plusieurs points. «Il est, dit-il, andalou et maghrébin, donc de même aire culturelle». Ses deux oncles vivaient en Algérie et l'un d'eux était prince de Tlemcen, puis élève du soufi d'Al Oubbâd Abdessalam Al Tounoussi, dont le tombeau jouxte celui de Sidi Boumédiene à Tlemcen. Le plus grand et plus important de ses maîtres spirituels — comme il le déclare lui-même — fut Sidi Boumediene de Béjaïa mort et enterré à Tlemcen. Il eut la bonne nouvelle de son accomplissement spirituel ou la bishârat al fath à Béjaïa. Le premier commentateur de son livre-clé, Les Fusûs al Hikam, fut notre Afif Al Din Tilimsânî. De même que son dernier grand commentateur et successeur fut notre Emir Abdelkader.
OlivierV Moderateur
Sujet: Re: comprendre l'islam Dim 18 Fév 2018, 19:11
Ibn Arabi n'est pas censuré en Tunisie mais il est censuré en Égypte et en Algérie
Tu dois avoir des hallucinations. Il n'est nullement question de Rûmi dans cet article de Wikipedia.
Et concernant la censure d'Ibn Arabi, outre ce que t'a répondu Thedjezeyril, une chose est de dire qu'il est censuré dans quelques pays, une autre est de dire tout de go, comme tu le fais, qu'il est censuré laissant croire que c'est une généralité dans l'Islam.
SKIPEER
Sujet: Re: comprendre l'islam Dim 18 Fév 2018, 21:13
Ibn Arabi n'est pas censuré en Tunisie mais il est censuré en Égypte et en Algérie
SKIPEER a écrit:
Faux ibn Al Arabi est reconnue comme un grand savant sunnite au même titre que d'autres savants comme lui ...
Lis le livre de Péroncel-Hugoz, le radeau de Mohamed,du temps de Saddate.
Ibn Arabi a subi un auto da fe pour la plus grande satisfaction des frères musulmans.
Les grands savants de l'islam d'Al Azhar ne le considèrent pas comme un vrai musulman.
C'est exactement aussi le cas Algérie.
Pour Rûmi, tu as cet article.
Spoiler:
Passion persane, charnelle et mystique ou comment Roumi fit tourner les derviches Rencontre - Sinologue, traductrice de classiques persans, Tajadod ose un premier roman sur les « ruptures constructives ». Une passion homosexuelle, dans un univers religieux musulman ?
Passion persane, charnelle et mystique ou comment Roumi fit tourner les derviches
Rencontre - Sinologue, traductrice de classiques persans, Tajadod ose un premier roman sur les « ruptures constructives ». ALAIN LALLEMAND
Imaginez un livre dense, empreint de mystique et dont l'action se déroule au XIIIe siècle de l'ère chrétienne entre le nord de l'Afghanistan et les plateaux d'Anatolie. Vous bâillez déjà !? Alors imaginez plutôt une midlife crisis de Dieu le père, un éminent professeur de théologie rattrapé par la quarantaine et qui, soudain, largue chaire et élèves pour découvrir, auprès d'un coup de foudre de soixante printemps, sa première passion homosexuelle. Quarante jours d'amour à deux, sans GSM.
Sous la plume de l'orientaliste Nahal Tajadod, ces deux histoires ne font qu'une : celle de « Roumi le brûlé ». Tout à la fois récit historique, hommage à la passion, parabole mystique, hymne aux remises en question de nos existences. L'argument : la vie de Djalal al-Din Balkhi, dit « Roumi » (1207-1273), farsi originaire d'Afghanistan qui, fuyant l'invasion mongole, s'installera en Anatolie pour y fonder la confrérie des derviches tourneurs.
« Roumi », nous précise Nahal Tajadod, signifiait à l'époque « l'étranger », le « Romain », tout comme à l'heure actuelle on dit « farangi » pour évoquer le « Franc ». Après avoir traduit Roumi, je me suis dit que sa vie était aussi incroyable et fantastique que son oeuvre, et que cette vie devait compléter l'oeuvre aux yeux du public occidental. Notamment par l'histoire de sa « rupture constructive » avec l'homme qu'il va aimer.
Nous y voilà : pourquoi Roumi « le brûlé » ? Jamais la postérité n'aurait voulu de ce professeur de théologie si, à l'âge de 40 ans, sa vie n'avait croisé un derviche sexagénaire venu de Tabriz et portant un nom solaire : Shams (le « soleil »). C'est le rayonnement de ce Shams al-Tabrizi qui, en 1247, va faire basculer les vies affective, mystique et matérielle du théologien. Le couple se coupe du monde, vit une passion charnelle, et Roumi en sort transformé : J'étais cru, je fus cuit, je suis calciné.
Cette phrase, historique mais énigmatique, apparaît au cœur du roman. J'y ai vu, moi, une métaphore affective, explique l'auteur : Avant Shams, avec Shams, après Shams. Et Nahal d'y superposer l'image de la flamme et du papillon : soit l'animal est à distance et ignore la nature de la flamme ; soit il se brûle à la flamme, en réchappe, et danse déjà en tournoyant sur l'unique aile qui lui reste ; soit il « connaît » réellement le feu mais y sombre. Il ne peut plus évoquer son expérience.
La calcination sera le renoncement à l'être aimé : lorsque Shams demande à son amant s'il doit sortir et affronter les coups de tueurs, Roumi lui répond : C'est le mieux à faire. Émoi. Nahal Tajadod ne nie pas que la phrase puisse connaître plusieurs interprétations. Mais elle y voit un signe de rupture délibérée : Ce manque est provoqué par Roumi. Et ce manque devient une présence constante. À travers nos expériences d'aujourd'hui, après chacune de nos ruptures, nous pouvons vérifier que l'être qui est parti devient plus présent que lorsqu'il y avait union. (...) En provoquant son départ, Roumi chercha sans doute, à travers l'absence et le manque, la présence constante, scellée et multipliée de l'amant. Car nous pensons à ce que nous n'aurons pas, plus qu'à ce qui nous appartient. Voilà Roumi « calciné ».
De cette combustion amoureuse, Roumi tirera une production poétique mystique inégalée dans la culture persane. Une exploration mystique qui se double de la fondation de l'ordre des derviches tourneurs.
C'est cela qui subjuguera Nahal : Cette rupture amoureuse de Roumi avec Shams aura été productive. Elle a donné naissance à 50.000 vers ! Dont l'un dit « Écoute le joli son de la flûte qui se sépare du roseau ». En clair : la flûte ne se met à chanter que coupée du roseau... C'est le cas de Roumi. Son renoncement est constructif.
Lire aussi « Amour, ta blessure dans mes veines », poèmes de Roumi illustrés de calligraphies arabes et persanes signées Lassaâd Metoui, Lattès, 98 p., 12 euros.
Une passion homosexuelle, dans un univers religieux musulman ?
Nahal Tajadod n'a pas corrompu l'Histoire : le fondateur des derviches tourneurs était - presque « nécessairement » - homosexuel. Depuis 700 ans, nous a confié l'auteur, on ferme les yeux sur cette passion charnelle, alors que Roumi lui-même a ouvert toutes les portes et n'a rien caché de cela. Il a écrit des centaines de milliers de vers sur cette passion. Une passion qu'il n'a pas vécue avec un seul homme, puisque d'autres amants ont succédé à Shams de Tabriz. Lorsque j'en parle, il est des Iraniens qui me disent : « Vous abaissez Roumi en parlant de son expérience physique. » C'est tout le contraire : à travers une dimension humaine, je montre le côté surhumain de son aventure. Roumi a toujours unifié les contraires, fait que le corps et l'esprit s'unissent. Si on sonde sa vie, son œuvre, on voit des tas d'exemples où il a œuvré à l'abolition des contraires. Pour lui, avoir une passion charnelle avec un homme ne l'empêchait pas de voir en cet homme... Dieu. Au XIII e siècle, l'homosexualité était condamnée mais les homosexuels vivaient une sorte de bisexualité : ils étaient tous mariés d'une part (Roumi, Shams, etc., l'étaient), et homosexuels d'autre part. C'était très courant. Mais la lecture qui en est faite aujourd'hui demeure toujours au niveau... spirituel. C'est
comme pour le vin : les ayatollahs d'aujourd'hui ne liront jamais les poèmes dédiés au vin en admettant que le texte évoque le vin qu'on peut boire. Ils affirment qu'il s'agit d'un vin spirituel. C'est cela aussi... mais ce n'est pas que cela !
OlivierV Moderateur
Sujet: Re: comprendre l'islam Mar 20 Fév 2018, 15:59
Ibn Arabi n'est pas censuré en Tunisie mais il est censuré en Égypte et en Algérie
SKIPEER a écrit:
Faux ibn Al Arabi est reconnue comme un grand savant sunnite au même titre que d'autres savants comme lui ...
Lis le livre de Péroncel-Hugoz, le radeau de Mohamed,du temps de Saddate.
Ibn Arabi a subi un auto da fe pour la plus grande satisfaction des frères musulmans.
Les grands savants de l'islam d'Al Azhar ne le considèrent pas comme un vrai musulman.
C'est exactement aussi le cas Algérie.
Pour Rûmi, tu as cet article.
Spoiler:
Passion persane, charnelle et mystique ou comment Roumi fit tourner les derviches Rencontre - Sinologue, traductrice de classiques persans, Tajadod ose un premier roman sur les « ruptures constructives ». Une passion homosexuelle, dans un univers religieux musulman ?
Passion persane, charnelle et mystique ou comment Roumi fit tourner les derviches
Rencontre - Sinologue, traductrice de classiques persans, Tajadod ose un premier roman sur les « ruptures constructives ». ALAIN LALLEMAND
Imaginez un livre dense, empreint de mystique et dont l'action se déroule au XIIIe siècle de l'ère chrétienne entre le nord de l'Afghanistan et les plateaux d'Anatolie. Vous bâillez déjà !? Alors imaginez plutôt une midlife crisis de Dieu le père, un éminent professeur de théologie rattrapé par la quarantaine et qui, soudain, largue chaire et élèves pour découvrir, auprès d'un coup de foudre de soixante printemps, sa première passion homosexuelle. Quarante jours d'amour à deux, sans GSM.
Sous la plume de l'orientaliste Nahal Tajadod, ces deux histoires ne font qu'une : celle de « Roumi le brûlé ». Tout à la fois récit historique, hommage à la passion, parabole mystique, hymne aux remises en question de nos existences. L'argument : la vie de Djalal al-Din Balkhi, dit « Roumi » (1207-1273), farsi originaire d'Afghanistan qui, fuyant l'invasion mongole, s'installera en Anatolie pour y fonder la confrérie des derviches tourneurs.
« Roumi », nous précise Nahal Tajadod, signifiait à l'époque « l'étranger », le « Romain », tout comme à l'heure actuelle on dit « farangi » pour évoquer le « Franc ». Après avoir traduit Roumi, je me suis dit que sa vie était aussi incroyable et fantastique que son oeuvre, et que cette vie devait compléter l'oeuvre aux yeux du public occidental. Notamment par l'histoire de sa « rupture constructive » avec l'homme qu'il va aimer.
Nous y voilà : pourquoi Roumi « le brûlé » ? Jamais la postérité n'aurait voulu de ce professeur de théologie si, à l'âge de 40 ans, sa vie n'avait croisé un derviche sexagénaire venu de Tabriz et portant un nom solaire : Shams (le « soleil »). C'est le rayonnement de ce Shams al-Tabrizi qui, en 1247, va faire basculer les vies affective, mystique et matérielle du théologien. Le couple se coupe du monde, vit une passion charnelle, et Roumi en sort transformé : J'étais cru, je fus cuit, je suis calciné.
Cette phrase, historique mais énigmatique, apparaît au cœur du roman. J'y ai vu, moi, une métaphore affective, explique l'auteur : Avant Shams, avec Shams, après Shams. Et Nahal d'y superposer l'image de la flamme et du papillon : soit l'animal est à distance et ignore la nature de la flamme ; soit il se brûle à la flamme, en réchappe, et danse déjà en tournoyant sur l'unique aile qui lui reste ; soit il « connaît » réellement le feu mais y sombre. Il ne peut plus évoquer son expérience.
La calcination sera le renoncement à l'être aimé : lorsque Shams demande à son amant s'il doit sortir et affronter les coups de tueurs, Roumi lui répond : C'est le mieux à faire. Émoi. Nahal Tajadod ne nie pas que la phrase puisse connaître plusieurs interprétations. Mais elle y voit un signe de rupture délibérée : Ce manque est provoqué par Roumi. Et ce manque devient une présence constante. À travers nos expériences d'aujourd'hui, après chacune de nos ruptures, nous pouvons vérifier que l'être qui est parti devient plus présent que lorsqu'il y avait union. (...) En provoquant son départ, Roumi chercha sans doute, à travers l'absence et le manque, la présence constante, scellée et multipliée de l'amant. Car nous pensons à ce que nous n'aurons pas, plus qu'à ce qui nous appartient. Voilà Roumi « calciné ».
De cette combustion amoureuse, Roumi tirera une production poétique mystique inégalée dans la culture persane. Une exploration mystique qui se double de la fondation de l'ordre des derviches tourneurs.
C'est cela qui subjuguera Nahal : Cette rupture amoureuse de Roumi avec Shams aura été productive. Elle a donné naissance à 50.000 vers ! Dont l'un dit « Écoute le joli son de la flûte qui se sépare du roseau ». En clair : la flûte ne se met à chanter que coupée du roseau... C'est le cas de Roumi. Son renoncement est constructif.
Lire aussi « Amour, ta blessure dans mes veines », poèmes de Roumi illustrés de calligraphies arabes et persanes signées Lassaâd Metoui, Lattès, 98 p., 12 euros.
Une passion homosexuelle, dans un univers religieux musulman ?
Nahal Tajadod n'a pas corrompu l'Histoire : le fondateur des derviches tourneurs était - presque « nécessairement » - homosexuel. Depuis 700 ans, nous a confié l'auteur, on ferme les yeux sur cette passion charnelle, alors que Roumi lui-même a ouvert toutes les portes et n'a rien caché de cela. Il a écrit des centaines de milliers de vers sur cette passion. Une passion qu'il n'a pas vécue avec un seul homme, puisque d'autres amants ont succédé à Shams de Tabriz. Lorsque j'en parle, il est des Iraniens qui me disent : « Vous abaissez Roumi en parlant de son expérience physique. » C'est tout le contraire : à travers une dimension humaine, je montre le côté surhumain de son aventure. Roumi a toujours unifié les contraires, fait que le corps et l'esprit s'unissent. Si on sonde sa vie, son œuvre, on voit des tas d'exemples où il a œuvré à l'abolition des contraires. Pour lui, avoir une passion charnelle avec un homme ne l'empêchait pas de voir en cet homme... Dieu. Au XIII e siècle, l'homosexualité était condamnée mais les homosexuels vivaient une sorte de bisexualité : ils étaient tous mariés d'une part (Roumi, Shams, etc., l'étaient), et homosexuels d'autre part. C'était très courant. Mais la lecture qui en est faite aujourd'hui demeure toujours au niveau... spirituel. C'est
comme pour le vin : les ayatollahs d'aujourd'hui ne liront jamais les poèmes dédiés au vin en admettant que le texte évoque le vin qu'on peut boire. Ils affirment qu'il s'agit d'un vin spirituel. C'est cela aussi... mais ce n'est pas que cela !
Il faut vraiment que tu te renseignes mon cher Georges. Il n'y a pas qu'un courant de pensée à l'université d'Al-Azar. Par conséquent rien ne te permet d'affirmer que l'université rejette Ibn Arabi.
Et le texte que tu as mis en spoiler est l'interprétation quelque peu délirante d'un romancier. Il confond pleinement amour spirituel intense et homosexualité.
Je te mets au défi de trouver des contemporains de Rûmi l'accusant d'homosexualité.
georges_09
Sujet: Re: comprendre l'islam Mar 20 Fév 2018, 16:10
Il vaut mieux que tu te renseignes auprès des égyptiens de confiance.
Je maintiens que Rûmi a eu des expériences homosexuelles.
Ce qui ne signifie pas qu'il n'a pas aimé des femmes.
Il n'est pas le seul homosexuel, Haroun Al Rachid, aussi ainsi que le calife andalou Abd Allah III.
Il y a plus d'homosexuels en terre d'islam que dans les pays chrétiens étant donné que la misogynie y est fort développée et qu'il y a un apartheid sexuel qui ne permet pas la mixité.
La zoophilie aussi y est florissante. Sodomie et Soufisme en Afghanistan
Sodomie et Soufisme en Afghanistan Les sociologues attachés au deuxième bataillon de Marines en Afghanistan ont fait circuler, l'année dernière, un document interpellant à propos de la sociologie pashtun, sous la forme d'un rapport de terrain sur la sexualité des hommes parmi les alliés afghans de Américains. Le document, rendu disponible par des sources militaires, n'est pas classifié et simplement dérangeant. Ne rien demander et ne rien dire ne fait rien pour qualifier le problème. Ce sont des choses que vous ne voudriez pas connaître et que vous regrettez d'avoir entendu. Les Marines gagnent leur pitance avec l'aide de leurs adjoints sur le terrain, mais le rapport s'interroge sur le fait de savoir si la pédophilie masculine possède une dimension religieuse et culturelle, Tentons d'expliquer pourquoi. La plupart des Pashtuns, indique le rapport, sont engagés sexuellement avec d'autres hommes, des garçons, en fait. En fait, la majorité de leurs contacts sexuels se déroulent avec des hommes. Une sexualité contrainte culturellement, bien qu'elle ne soit pas perçue ainsi par leurs pratiquants paraît affecter une tranche de population beaucoup plus importante que certains chercheurs attribuent habituellement à une inclinaison naturelle. Certaines des raisons évoquées trouvent leur origine dans une ségrégation sévère des femmes, le coût prohibitif du mariage relatif aux codes tribaux et la situation de dépression économique dans laquelle se trouvent placés les jeunes Pashtuns. L'équipe de terrain répondait aux interactions scandaleuses entre les combattants pashtuns et les troupes de l'OTAN dont certaines sont contées sur le mode hilare par la presse, par exemple : "A Bagram, les commandos britanniques revenant d'opérations lointaines dans la montagne, ont parlé d'une nouvelle menace alarmante : se faire draguer par des bandes entières de fermiers locaux homosexuels. James Fletcher, soldat écossais dit : " ils étaient plus terrifiants qu'al-Qaeda, un mec aux ongles des doigts de pied nous offrit de vernir les nôtres. Ils errent dans le village, la main dans la main. Lors de l'opération Condor, des douzaines d'hommes des villages qu'ils devaient sécuriser leur firent des propositions. Un autre témoin, de vint ans : "C'était l'enfer, dans chaque village ou nous nous rendions, nous avions droit à un groupe d'hommes maquillés qui se présentaient à nous, qui touchaient nos cheveux et nos joues en émettant des bruits de baisers." Le problème, écrivent les chercheurs c'est que la société pashtun souffre d'un accès aux femmes extrêmement limité en citant un jeune Pashtun interrogé par l'enquête : "je n'ai eu des relations sexuelles qu'avec des hommes, j'aime bien les garçons mais je préfère les filles, mais on ne peut même pas les voir pour savoir su elles sont belles, mais les garçons, on peut les voir et savoir s'ils nous plaisent." Beaucoup de Pashtuns disent que l'homosexualité est, en réalité, interdite par l'Islam, c'est une garantie de honte et de condamnation. Si l'homosexualité est définie spécifiquement et étroitement comme l'amour d'un autre homme. Aimer un homme serait donc inacceptable et un péché capital dans cette interprétation culturelle de l'Islam. Mais utiliser un autre homme afin de gratification sexuelle serait considérée une option indésirable mais toutefois préférable à des relations sexuelles avec une femme inappropriée, qui, dans le contexte de l'honneur pashtun aurait des bonnes chances de se terminer en revanches et en crimes d'honneur. Quel est la prévalence des relations homosexuelles chez les Pashtuns ? Les chercheurs ont noté que les médecins ont du traité une épidémie de gonorrhée parmi les interprètes locaux de leur camp ? Une douzaine se trouvaient atteints de la maladie sur vingt jeunes hommes interprètes, la plupart par voie anale, C'est plutôt anecdotique et l'échantillon est trop faible pour en tirer des généralisations sur la prévalence de l'activité homosexuelle dans l'ensemble de la région mais vu la difficulté à obtenir de telles informations, elles peuvent servir d'indicateur. Par la nouvelle "le coureur au cerf-volant" publiée en 2003, Khaled Hosseini, les occidentaux ont eu une impression de ce que l'équipe de chercheurs appelle " : une tradition culturelle ouvertement célébrée, depuis les temps anciens, la tradition poétique et artistique de Kandahar adore le imberbes pré pubères comme des icônes de beauté physique. De plus, la vie musicale nocturne renaissante des villes du sud afghan adule les chanteurs males pré pubères dont le statut ne demeure que tant qu'ils n'ont pas mué. Les Pashtuns de Kandahar détiennent une notoriété pour leur homosexualité depuis des siècles, en particulier pour leur passion pour les jeunes garçons naïfs. En 1994, avant l'arrivée des Talibans, les rues étaient pleines d'ados se pavanant, accompagnés de leur papy en sucre. On a appelé Kandahar la capitale homosexuelle de l'Asie du sud. Les Pashtuns sont tellement obsédés par la sodomie que les habitants vous racontent qu'ici, les oiseaux ne volent que d'une aile et que l'autre leur sert à couvrir leur postérieur et que le viol des jeunes garçons par les seigneurs de guerre fut un des facteurs clé dans les mobilisations des Talibans par le Mollah Omar, ajoute le rapport. Et bien que les Talibans découragent l'exhibition, on ne doit pas voir çà indépendamment de la culture et de la tradition d'homosexualité du monde pashtun dont ils font partie, ajoute l'auteur. L'homme qui prend un halekon ( jeune amant male) essayent souvent de l'intégrer à la famille en le mariant à une de ses filles quand le gosse n'est plus jeune assez pour jouer le rôle de l'imberbe. Cela permet de maintenir la relation amoureuse entre le père et le beau-fils, ce qui rend inévitablement l'établissement d'une relation normale avec l'épouse, comme l'explique l'équipe de terrain. Ses résultats sont étonnants mais elle met trop l'emphase sur l'étrangeté de la tradition pashtun sans porter assez d'attention au rôle plus large de l'homosexualité dans la culture islamique, en particulier soufie. Ce que les universitaires considèrent aujourd'hui comme l'age d'or de la poésie amoureuse islamique, le haut moyen age persan, fit de la pédérastie homosexuelle un mode amoureux normatif. A l'époque ou Dante et Pétrarque languissaient pour Béatrice et Laura, leurs vis-à-vis, dans le canon de la poésie islamique, Hafez et Roumi, décrivirent leur infatuation pour les jeunes garçons. Le poète soufi afghan de référence, Abdul Rahman Baba, barde du dix-septième siècle, dont on connaît peu de choses, sinon sa fuite avec un jeune garçon nommé Mujnoon. On le portraiture généralement comme un enfant fleur prématuré voué à la paix et à l'amour, c'est sans doute ce que les Talibans pensent aussi puisqu'ils ont fait sauter sa tombe en 2009. La critique de son art est rare mais ses poèmes sont très voisins du style persan de Roumi. La prévalence de la pédophilie homosexuelle dans la poésie islamique classique aussi bien persane que pashtun, suggère que l'équipe ait raté une dimension importante de la question, son aspect religieux. L'argument est le suivant : La pédophilie soufie ne peut pas être écartée comme une rémanence des vieilles pratiques tribales que l'Islam incorpore souvent. Par exemples, les mutilations génitales féminines. La mutilation génitale est une pratique préislamique inconnue dans l'occident ancien comme nouveau. Même si certaines autorités musulmanes la défendent sur la base du Hadith, aucun n'a jamais proclamé qu'elle menait à l'illumination. On trouve, hélas, des pédophiles partout. De par ses origines, le Soufisme fait d'une pratique, considérée comme étant criminelle en occident, une expérience spirituelle définitive. Mais la pédérastie comme exercice spirituel n'est pas, par son caractère, essentiellement différente des pratiques furtives de pervers occidentaux. Comme l'explique les psychologues, c'est là l'expression d'un narcissisme, l'amour d'une image de soi jeune, idéalisée. Toutes formes de mysticisme contemplatif court le danger que l'objet de l'adoration dans lequel se dissout la personnalité ne se termine par soi-même. Cà sonne bien de chercher Dieu dans tout, c'est à dire nulle part en particulier. Le soi devient le tout, l'ensemble se réalise dans un genre d'onanisme narcissique. L'amant ne peut plus se distinguer du tout. Le soi et le tout s'identifient. Il n'y a rien d'autre dans le Soufisme sinon votre propre ego contemplant le miroir carnavalesque de la mystique. L'adepte ne prie plus Dieu qui est entièrement autre, ni le Dieu de la bible ni le Christ des évangiles, mais bien une version plus jeune et plus jolie que lui-même. Dans ce sens, la pédophilie en Afghanistan peut avoir une motivation religieuse distincte.
Invité Invité
Sujet: Re: comprendre l'islam Mar 20 Fév 2018, 16:17
GEORGES a écrit:
Les grands savants de l'islam d'Al Azhar ne le considèrent pas comme un vrai musulman.
Il est considéré par certains comme le chaykh Akbar et par d'autre comme le kufr Akbar . Toi tu ne gardes que la partie qui t'arrange , ce qui n'est pas très honnête .
Poisson vivant
Sujet: Re: comprendre l'islam Mar 20 Fév 2018, 16:35
Voila ce qu'affirmait Malek Chebel sur la sexualité dans l'Islam.
.
OlivierV Moderateur
Sujet: Re: comprendre l'islam Mar 20 Fév 2018, 16:55
Poisson vivant a écrit:
Voila ce qu'affirmait Malek Chebel sur la sexualité dans l'Islam.
.
Et beh, ça va à l'encontre de pas mal d'idées reçues !
georges_09
Sujet: Re: comprendre l'islam Mar 20 Fév 2018, 18:05
Il y a un livre à lire absolument si on veut comprendre la sexualité en islam
L’éthique sexuelle de l'islam de GH Bousquet.
C'était un français d'Algérie parfaitement arabophone.
Ibn Arabi n'est pas censuré en Tunisie mais il est censuré en Égypte et en Algérie
SKIPEER a écrit:
Faux ibn Al Arabi est reconnue comme un grand savant sunnite au même titre que d'autres savants comme lui ...
Lis le livre de Péroncel-Hugoz, le radeau de Mohamed,du temps de Saddate.
Ibn Arabi a subi un auto da fe pour la plus grande satisfaction des frères musulmans.
Les grands savants de l'islam d'Al Azhar ne le considèrent pas comme un vrai musulman.
C'est exactement aussi le cas Algérie.
Pour Rûmi, tu as cet article.
Spoiler:
Passion persane, charnelle et mystique ou comment Roumi fit tourner les derviches Rencontre - Sinologue, traductrice de classiques persans, Tajadod ose un premier roman sur les « ruptures constructives ». Une passion homosexuelle, dans un univers religieux musulman ?
Passion persane, charnelle et mystique ou comment Roumi fit tourner les derviches
Rencontre - Sinologue, traductrice de classiques persans, Tajadod ose un premier roman sur les « ruptures constructives ». ALAIN LALLEMAND
Imaginez un livre dense, empreint de mystique et dont l'action se déroule au XIIIe siècle de l'ère chrétienne entre le nord de l'Afghanistan et les plateaux d'Anatolie. Vous bâillez déjà !? Alors imaginez plutôt une midlife crisis de Dieu le père, un éminent professeur de théologie rattrapé par la quarantaine et qui, soudain, largue chaire et élèves pour découvrir, auprès d'un coup de foudre de soixante printemps, sa première passion homosexuelle. Quarante jours d'amour à deux, sans GSM.
Sous la plume de l'orientaliste Nahal Tajadod, ces deux histoires ne font qu'une : celle de « Roumi le brûlé ». Tout à la fois récit historique, hommage à la passion, parabole mystique, hymne aux remises en question de nos existences. L'argument : la vie de Djalal al-Din Balkhi, dit « Roumi » (1207-1273), farsi originaire d'Afghanistan qui, fuyant l'invasion mongole, s'installera en Anatolie pour y fonder la confrérie des derviches tourneurs.
« Roumi », nous précise Nahal Tajadod, signifiait à l'époque « l'étranger », le « Romain », tout comme à l'heure actuelle on dit « farangi » pour évoquer le « Franc ». Après avoir traduit Roumi, je me suis dit que sa vie était aussi incroyable et fantastique que son oeuvre, et que cette vie devait compléter l'oeuvre aux yeux du public occidental. Notamment par l'histoire de sa « rupture constructive » avec l'homme qu'il va aimer.
Nous y voilà : pourquoi Roumi « le brûlé » ? Jamais la postérité n'aurait voulu de ce professeur de théologie si, à l'âge de 40 ans, sa vie n'avait croisé un derviche sexagénaire venu de Tabriz et portant un nom solaire : Shams (le « soleil »). C'est le rayonnement de ce Shams al-Tabrizi qui, en 1247, va faire basculer les vies affective, mystique et matérielle du théologien. Le couple se coupe du monde, vit une passion charnelle, et Roumi en sort transformé : J'étais cru, je fus cuit, je suis calciné.
Cette phrase, historique mais énigmatique, apparaît au cœur du roman. J'y ai vu, moi, une métaphore affective, explique l'auteur : Avant Shams, avec Shams, après Shams. Et Nahal d'y superposer l'image de la flamme et du papillon : soit l'animal est à distance et ignore la nature de la flamme ; soit il se brûle à la flamme, en réchappe, et danse déjà en tournoyant sur l'unique aile qui lui reste ; soit il « connaît » réellement le feu mais y sombre. Il ne peut plus évoquer son expérience.
La calcination sera le renoncement à l'être aimé : lorsque Shams demande à son amant s'il doit sortir et affronter les coups de tueurs, Roumi lui répond : C'est le mieux à faire. Émoi. Nahal Tajadod ne nie pas que la phrase puisse connaître plusieurs interprétations. Mais elle y voit un signe de rupture délibérée : Ce manque est provoqué par Roumi. Et ce manque devient une présence constante. À travers nos expériences d'aujourd'hui, après chacune de nos ruptures, nous pouvons vérifier que l'être qui est parti devient plus présent que lorsqu'il y avait union. (...) En provoquant son départ, Roumi chercha sans doute, à travers l'absence et le manque, la présence constante, scellée et multipliée de l'amant. Car nous pensons à ce que nous n'aurons pas, plus qu'à ce qui nous appartient. Voilà Roumi « calciné ».
De cette combustion amoureuse, Roumi tirera une production poétique mystique inégalée dans la culture persane. Une exploration mystique qui se double de la fondation de l'ordre des derviches tourneurs.
C'est cela qui subjuguera Nahal : Cette rupture amoureuse de Roumi avec Shams aura été productive. Elle a donné naissance à 50.000 vers ! Dont l'un dit « Écoute le joli son de la flûte qui se sépare du roseau ». En clair : la flûte ne se met à chanter que coupée du roseau... C'est le cas de Roumi. Son renoncement est constructif.
Lire aussi « Amour, ta blessure dans mes veines », poèmes de Roumi illustrés de calligraphies arabes et persanes signées Lassaâd Metoui, Lattès, 98 p., 12 euros.
Une passion homosexuelle, dans un univers religieux musulman ?
Nahal Tajadod n'a pas corrompu l'Histoire : le fondateur des derviches tourneurs était - presque « nécessairement » - homosexuel. Depuis 700 ans, nous a confié l'auteur, on ferme les yeux sur cette passion charnelle, alors que Roumi lui-même a ouvert toutes les portes et n'a rien caché de cela. Il a écrit des centaines de milliers de vers sur cette passion. Une passion qu'il n'a pas vécue avec un seul homme, puisque d'autres amants ont succédé à Shams de Tabriz. Lorsque j'en parle, il est des Iraniens qui me disent : « Vous abaissez Roumi en parlant de son expérience physique. » C'est tout le contraire : à travers une dimension humaine, je montre le côté surhumain de son aventure. Roumi a toujours unifié les contraires, fait que le corps et l'esprit s'unissent. Si on sonde sa vie, son œuvre, on voit des tas d'exemples où il a œuvré à l'abolition des contraires. Pour lui, avoir une passion charnelle avec un homme ne l'empêchait pas de voir en cet homme... Dieu. Au XIII e siècle, l'homosexualité était condamnée mais les homosexuels vivaient une sorte de bisexualité : ils étaient tous mariés d'une part (Roumi, Shams, etc., l'étaient), et homosexuels d'autre part. C'était très courant. Mais la lecture qui en est faite aujourd'hui demeure toujours au niveau... spirituel. C'est
comme pour le vin : les ayatollahs d'aujourd'hui ne liront jamais les poèmes dédiés au vin en admettant que le texte évoque le vin qu'on peut boire. Ils affirment qu'il s'agit d'un vin spirituel. C'est cela aussi... mais ce n'est pas que cela !
je maintiens ce que j'ai dis et ce n'est pas un ou deux articles qui vont changer la donne
d'ailleurs si tu lis l'arabe je peux te donner des témoignages de savants sur Ibn Al arabi.Regarde cette video en arabe :