Un saint pour les jeunes : Carlo Acutis

Rappel du premier message :

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Nous sommes tous appelés à être des saints , Dieu vient au secours de notre Foi !

05.05.2019      10:02:01

Dans le sillage de Carlo Acutis :


Mgr Ángel Camino, vicaire épiscopal de Madrid, raconte la bouleversante histoire de Teresita, une petite fille morte d'une tumeur au cerveau le 7 mars 2021 qui voulait devenir missionnaire. Et qui l'a été !

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Carlo Acutis est né le 3 mai 1991 et a grandi dans le centre-ville de Milan. Très jeune, il a montré un vif intérêt pour la foi. Ce ne sont pourtant pas ses parents qui la lui ont inculquée puisque sa mère, Antonia Acutis, raconte qu’elle n’était pas allée à la messe plus de trois fois avant son mariage. « Lorsque Carlo a eu 4 ans, il a montré un grand intérêt pour la religion. Il voulait toujours entrer dans les églises pour saluer Jésus, lui donner des baisers, il cueillait des fleurs et les apportait à la Vierge Marie. Il me posait beaucoup de questions mais j’étais très ignorante des choses de la foi. Je n’étais pas un exemple idéal pour mon fils », confie-t-elle.
Témoin de la puissance du sacrement de l’eucharistie

Carlo Acutis a demandé à faire sa première communion à 7 ans, alors que l’âge requis était de 10 ans. Ses parents ont obtenu une dérogation, touchés de la ferveur de leur fils. A partir de ce jour, Carlo Acutis a assisté à la messe quotidienne, en faisant une adoration eucharistique avant ou après la célébration. Cette rencontre avec Jésus-Eucharistie était « le moment le plus important de sa journée », se souvient sa mère Antonia. « Il disait que c’était son autoroute pour le Ciel. Lorsqu’on partait en voyage, la première chose qu’il demandait était l’emplacement de l’église la plus proche de notre hôtel pour avoir la messe ». Il récitait aussi le chapelet, la prière des heures, et lisait la Bible et la vie des saints.

Carlo s’étonnait que des gens puissent faire la queue pendant des heures pour aller voir des concerts ou des matchs, mais que personne n’attendait devant le tabernacle pour contempler le Christ, présent avec sa chair, son sang et sa divinité. « Quand on s’expose au soleil, disait-il encore, on bronze ; quand on se met devant Jésus Eucharistie, on devient saint ! ».

Carlo Acutis pensait que nous avions beaucoup plus de chance que les personnes qui vivaient au temps de Jésus. Eux devaient marcher des heures pour Le voir, et il y avait toujours beaucoup de monde autour de Lui. Nous, nous n’avons qu’à sortir de chez nous et nous rendre à l’église la plus proche, près du tabernacle, et « nous avons Jérusalem avec nous », selon l’expression que Carlo aimait utiliser.

Béatifié en octobre 2020… et bientôt déclaré saint ?

Andrea Acutis, son père, témoigne dans un documentaire réalisé par le Chemin Neuf, que la mort de Carlo lui a d’abord fait perdre ses repères. « Et puis petit à petit on s’est rendu compte que tout cela avait un sens et faisait partie d’un dessein. […] Peu à peu j’ai réalisé qu’il y avait un monde que je ne connaissais pas. C’est-à-dire des gens en dehors de la famille qui aimaient Carlo, que je ne connaissais même pas. Le gardien de l’immeuble. Le gardien de l’immeuble en face de chez nous, d’autres gardiens, d’autres personnes même d’autres religions. Nous avons découvert petit à petit une nouvelle vie avec le témoignage de ces personnes. L’enterrement a été absolument unique. C’était presque comme une fête. »

Le procès de béatification de Carlo Acutis a été ouvert en 2011 à Milan. En 2019, le Conseil médical du Vatican a reconnu une guérison miraculeuse attribuée à l’intercession de Carlo : le 12 octobre, jour anniversaire de la mort de Carlo, un jeune garçon brésilien a été guéri d’une grave maladie du pancréas à l’issue d’une messe, pendant laquelle le prêtre de sa paroisse lui a proposé de porter une relique de Carlo Acutis.

Le corps de Carlo Acutis repose désormais à Assise, comme il le souhaitait. Du monde entier, des témoignages de guérison ou de conversion affluent. Sa maman ne s’en étonne pas. « Pour Carlo, la sanctification n’est pas une question d’addition mais de soustraction : « Moins de moi, pour laisser plus d’espace à Dieu », disait-il. C’est le secret de la sainteté. Sa vie ordinaire est devenue extraordinaire parce qu’il mettait le Christ au centre de sa vie ».

Sa mère témoigne :


Carlo aurait fêté ses 30 ans cette année. Vous souvenez-vous comment votre fils a développé sa vie de foi ?

Carlo a fait sa première communion à 7 ans. À partir de ce jour, il est allé à la messe quotidiennement, et priait devant le Saint-Sacrement, avant ou après la célébration. Lorsque l’on partait en voyage, la première chose qu’il demandait était l’église la plus proche de notre hôtel pour avoir la messe quotidienne. Puis il s’est mis à dire le chapelet, lire la Bible, des ouvrages sur les saints et sur les apparitions, et à prier la liturgie des Heures. Il faisait cela de lui-même, tout en menant une vie d’écolier intense.

La rencontre avec Jésus dans l’eucharistie était le moment le plus important de sa journée. Carlo aimait dire que « l’eucharistie [était son] autoroute pour le Ciel ». Il estimait que nous avons beaucoup plus de chance que les personnes au temps de Jésus il y a deux mille ans, parce qu’eux devaient marcher des heures pour Le voir. Nous, il nous suffit d’aller à l’église la plus proche et nous avons Jérusalem avec nous. Il avait la certitude de la présence de Dieu dans le tabernacle.

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Élisabeth Simonneaux

SUITE :

« Carlo était un garçon ouvert, généreux, il ne parlait jamais mal de personne. Il était toujours positif », continue Antonia Acutis. Une des phrases qu’il aimait répéter est que « la tristesse, c’est le regard vers soi, et la joie, le regard vers Dieu. » Il était engagé dans différents mouvements pour aider à servir les plus démunis, auprès des sœurs de Mère Teresa ou chez les capucins. Le soir, il sortait pour apporter de la nourriture et des boissons chaudes aux personnes à la rue et leur achetait des couvertures et sacs de couchage avec son argent de poche. Le domestique de la maison l’accompagnait et, à son contact, il s’est même converti de l’hindouisme au christianisme.

Carlo était un « autodidacte », explique Antonia. Par exemple, au moment où on lui a demandé à l’école d’apprendre un instrument de musique, plutôt que de prendre un instrument simple, il a préféré apprendre tout seul à faire du saxophone, sans professeur.

De même, celui qu’on surnomme le « geek » de Jésus s’est formé tout seul au langage et à la programmation informatique, en s’instruisant à partir de livres empruntés à l’institut polytechnique de Milan. Il comprenait des choses qu’on n’aborde normalement pas avant l’université. « Dieu lui a donné un grand don », confirme la maman de ce génie en informatique. Un don qu’il a mis à profit de l’évangélisation : il a notamment aidé à développer des sites internet pour le volontariat des jésuites, pour des paroisses, et pour l’Académie Pontificale du culte des martyrs.

Dans l’Exhortation apostolique Christus Vivit, document conclusif du Synode pour les jeunes et publié en avril 2019, le pape François a cité Carlo Acutis en exemple pour la jeunesse : « Il savait très bien que ces mécanismes de la communication, de la publicité et des réseaux sociaux peuvent être utilisés pour faire de nous des êtres endormis, dépendants de la consommation et des nouveautés que nous pouvons acquérir, obsédés du temps libre et prisonniers de la négativité. Cependant, il a été capable d’utiliser les nouvelles techniques de communication pour transmettre l’Evangile, pour communiquer valeurs et beauté. » (n°105)

Grâce à Internet, Carlo a notamment rassemblé toutes les informations disponibles sur les miracles eucharistiques dans l’Histoire de l’Eglise et a créé une exposition. « Il a voulu faire cette exposition pour les jeunes qui cessent d’aller à la messe après leur première communion, pour leur faire comprendre que dans l’hostie consacrée il y a réellement le corps et le sang de Jésus. Pour Carlo c’était la chose la plus importante à comprendre, parce que l’eucharistie est notre médecine de l’âme », explique Antonia Acutis. L’exposition a fait le tour du monde. Rien qu’aux Etats-Unis, plus de 10 000 paroisses l’ont exposée !

Quelques jours avant l’inauguration d’une exposition, Carlo a commencé à présenter des symptômes alarmants. A l’hôpital, les médecins ont constaté qu’il était atteint d’une leucémie qui s’était silencieusement emparée de sa santé. Il a dit en riant à sa maman : « Dieu m’a donné un beau réveil » et il a prédit « Je ne sortirai pas vivant d’ici ». Il est décédé trois jours après, le 12 octobre 2006.

Comme si c’était aujourd’hui, les mots du médecin chef venu nous voir peu après les premiers examens mereviennent à l’esprit : « Carlo est atteint, sans aucun doute, d’une leucémie de type M3 ou leucémie promyélocytaire. » Il nous a expliqué, d’un air sérieux et sans mâcher ses mots, qu’il s’agit d’une maladie silencieuse, qui ne se donne à voir qu’au dernier moment, soudaine, sans aucun signe précurseur, et qu’elle n’est pas héréditaire. Elle entraîne une prolifération très rapide de cellules tumorales. En gros, ça rend les blastes sanguins fous. Carlo devait être hospitalisé immédiatement; ils devaient tenter un lourd traitement afin d’essayer de le sauver. Ils le lui avaient dit. Sans rien lui cacher. Quand nous fûmes seuls, Carlo parvint à garder son calme. Je me souviens qu’il nous a adressé un grand sourire et a dit : « Le Seigneur m’a réveillé ! » Je fus très impressionnée par son attitude, la capacité qu’il eut tout ce temps à envisager la situation de manière positive et sereine. Je me souviens encore du sourire éclatant qu’il nous adressa. Comme si quelqu’un était entré dans une pièce sombre et avait allumé soudain la lumière. Tout s’était illuminé et avait pris des couleurs. Voilà ce qu’il fit. Il avait illuminé notre heure la plus sombre, frappés que nous étions par le choc de nouvelles si dramatiques. Il ne déversa pas de mots chargés d’inquiétude. Il ne se laissa pas envahir par l’anxiété ni l’angoisse. Il réagit en mettant sa confiance dans le Seigneur. Et, confiant, il décida de sourire. En plus de son sourire, je fus frappée par son sang-froid. Il avait compris que la situation était désespérée et il s’en remettait avec confiance dans les bras de celui qui avait vaincu la mort. Parfois, je repense à ces moments et je me demande quels furent alors les véritables sentiments de mon fils, et je ne peux me donner d’autre réponse que celle-ci : seul « le Christ sait ce qu’il y a à l’intérieur de l’homme ». Lui seul « sait », comme l’a dit Jean-Paul II dans le discours inaugural de son pontificat. Du reste, cette sérénité avait été l’un des traits distinctifs qui ne l’avaient pas quitté au cours de sa courte vie. Il était capable de contaminer tout le monde par sa gaieté et sa joie. Même dans les heures les plus sombres, il pouvait insuffler la tranquillité et la paix, et réchauffer les cœurs. Il dégageait de la sérénité, du calme, du sang-froid. « La joie vit dans les profondeurs de l’âme où elle est solidement enracinée. C’est la sœur du sérieux ; là où est l’un, l’autre y est aussi », affirmait Romano Guardini. Carlo fut toujours optimiste. Même lorsque tout semblait s’écrouler, il ne perdait jamais espoir ni ne se laissait aller à la résignation. Comme l’écrivit le théologien luthérien Dietrich Bonhoeffer, dans une lettre, peu avant sa mort, alors qu’il était emprisonné au camp de concentration de Flossenburg : « Personne ne devrait mépriser l’optimisme dans le sens d’un désir d’avenir, même s’il conduit cent fois à l’erreur. C’est la santé de la vie, qui ne doit pas être infectée par ceux qui sont malades. » Une idée que Jean-Paul II a également bien exprimée, dans d’autres circonstances, et avec d’autres mots : « Ne vous abandonnez pas au désespoir. Nous sommes le peuple de Pâques, et Alléluia est notre chanson. » Au bout de quelques minutes, ils transférèrent Carlo dans l’unité de soins intensifs. Ils lui mirent une sorte decombinaison sur la tête afin de lui fournir de l’oxygène et de lui permettre ainsi de respirer plus facilement. C’était très inconfortable pour lui. Ça l’entravait. Il n’arrivait pas à expectorer correctement. Le cpap est le terme technique de cette bouée de sauvetage, que nous prîmes l’habitude de voir aux urgences pendant la terrible pandémie de Covid-19, qui sévit partout dans le monde depuis 2020. Carlo me confia que cet appareil constituait une véritable torture pour lui, mais il avait offert cela pour la conversion des pécheurs. En voyant toutes ces personnes traitées avec ce cpap au cours de la pandémie, je me suis souvent replongée dans l’année 2006, l’année de la mort de Carlo, et j’ai réalisé que les profondes blessures causées par ces terribles jours de passion « saignent » encore. Ils ne m’ont permis de rester avec lui, dans l’unité de soins intensifs, que jusqu’à 1 heure du matin. Puis Carlo voulut être seul. Avant que je parte, il me demanda de prier le rosaire avec lui. Même s’il pouvait à peine parler, il y tenait. Ce furent des moments terribles. Les paroles du livre de Job m’obsédaient et je ne pouvais rien y faire : « “Le Seigneur a donné, le Seigneur a repris : Que le nom du Seigneur soit béni !” En tout cela, Job ne commit pas de péché. Il n’adressa à Dieu aucune parole déplacée » (Jb 1,21-22). Telles étaient les paroles du Seigneur. Une part de moi désirait bénir, accepter, une autre part était déchirée en voyant mon fils unique souffrir sur un lit d’hôpital sans que je puisse rien y faire. À ce moment-là, j’ai senti naître en moi le désir d’offrir quelque chose à Jésus. Quelle que soit l’issue, heureuse ou dramatique, de la maladie de Carlo, j’ai décidé d’offrirmon immense souffrance afin que le peuple de Dieu nourrisse un amour toujours plus fort pour le sacrement de l’eucharistie. L’eucharistie fut le grand amour de Carlo. Et, par conséquent, le mien. Avec lui, j’ai prié, et demandé que ceux qui n’avaient pas eu l’occasion de connaître l’amour de Jésus Christ puissent en faire l’expé- rience, ne serait-ce qu’une fois dans leur vie. J’ai tout particulièrement demandé cette grâce pour nos frères juifs.

Le secret de mon fils - Antonia Salzano

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Cette nuit-là fut terrible. Avec ma mère, nous sommes restées à la clinique, au cas où il y aurait un problème. J’avais supplié mon mari de rentrer se reposer. À l’aube, je suis allée à la messe chez les barnabites pour demander l’intervention du Seigneur et l’intercession de la Sainte Vierge. J’ai aussi prié saint Alexandre Sauli. Grâce à Carlo, j’avais appris que les saints sont toujours à nos côtés. Et que, si nous les prions, ils nous aident du ciel. Je suis ensuite retournée à la clinique. Ils m’ont permis de voir Carlo. Il était toujours dans sa combinaison de plongée, toujours souffrant. Il m’a confié qu’il n’avait pas pu beaucoup dormir. Peu après, son médecin a décidé de demander son transfert à l’hôpital San Gerardo de Monza, qui bénéficie d’un centre spécialisé dans la leucémie. Nous n’avons pas été autorisés à l’accompagner dans l’ambulance. Le médecin, cependant, très gentil, s’est proposé de le faire. Mon mari, ma mère et moi les avons suivis en voiture. À Monza, ils ont immédiatement réalisé sur lui une sorte d’intervention afin de séparer dans son sang les globules rouges des globules blancs. L’opération fut menée avec succès. Ils nous ont conduits dans le service d’hématologie pédiatrique, au onzième étage, où ils nous avaient réservé la chambre numéro 11. Je fus très impressionnée par le service. Il disposait d’une cuisine moderne et de nombreuses commodités. Je me suis laissé dire que de nombreuses mères y vivaient avec leurs enfants, certaines pendant des années. Mentalement, je me suis préparée à cette éventualité. Je savais que la gravité de sa maladie pouvait amener Carlo à y rester longtemps. Des infirmières l’ont installé sur son nouveau lit. Une dame, qui s’occupait de l’enseignement à distance, est venue nous rendre visite. Elle nous a rassurés en nous disant qu’il pourrait poursuivre ses études et qu’il ne risquait pas de manquer son année scolaire. Il demanda que le sacrement de l’onction des malades lui soit administré. Les infirmières appelèrent l’aumônier de l’hôpital, lequel nous apporta aussi la communion. Il revint les jours suivants. Mon fils avait une grande foi dans le sacrement des malades ; ce n’était pas la première fois qu’il le recevait. Il avait écrit à ce sujet sur son ordinateur : « L’onction des malades (et non, comme on l’appelait auparavant, “l’extrême-onction”). Pour la plupart des gens, le moment du décès, qu’il soit conscient ou non, est toujours rempli d’inquiétudes, car on n’est jamais suffisamment ni purifié ni préparé. C’est pourquoi, il existe un sacrement spécial pour ce moment décisif. Et il existe des prières spéciales. Il est aussi nécessaire que les fidèles coopèrent à ce sacrement de sorte d’être prêts le moment venu. En d’autres termes, nous devons passer notre existence à nous préparer à la mort. Nous ne devons pas céder aux tentations terrifiantes de découragement et de panique ; nous ne devons pas non plus nous montrer ni superficiels ni négligents. Ce qu’il faut, c’est choisir une voie médiane, en optant d’abord pour une grande équanimité alimentée par la confiance et orientée vers des chemins d’espérance. Cette deuxième vertu théologale doit être pour nous à la fois un phare et une force. L’Écriture nous demande de “rendre compte de l’espérance qui est en nous”. Lorsque l’existence est amoindrie par la maladie ou que la sentence finale de mort a été prononcée, il faut choisir de se conformer à la volonté divine. De plus, c’est un excellent exercice pour s’unir intimement à la Passion et à la mort de notre Seigneur. Paul dit qu’il avait accompli en soi ce qui manquait à la Passion du Christ : cela signifie que le corps mystique ne cesse de monter au Calvaire ; il y est soumis à l’oppression, à la persécution et au combat, c’est selon. Tout comme la Création, la Passion se poursuit. Et ce, jusqu’à la fin du monde, de ce monde-ci. Cette unité n’est pas sans effet pour tout le peuple de Dieu qui en tire un bénéfice. C’est ainsi que s’établit un courant continu de douleurs, d’offrandes et de martyres. Ce courant rejoint celui des messes, célébrées au rythme de cinq par seconde. “Jésus, ma communion”. “Jésus, je me relie aux messes du monde.” Voilà deux prières jaculatoires très fécondes. Fort bien ! Pourquoi ne pas en tirer profit ? » Les infirmières et les médecins furent tous très étonnés de la façon dont Carlo fit face à ces moments. Il ne s’est jamais plaint. Ses jambes et ses bras étaient gonflés, pleins d’humeurs. Pourtant, lorsqu’ils l’ont ramené dans sa chambre après qu’il avait passé un scanner dans le service de radiologie, il a déployé des efforts prodigieux pour passer de la civière à son lit. Il n’était pas question que les infirmières se mettent en tête de lui venir en aide. C’était typique de Carlo : même dans les situations les plus critiques, il pensait aux autres plutôt qu’à lui. Il s’énervait et s’escrimait à aller dans son lit tout seul. « Je me bats, tout en souriant. » Il répétait souvent : « Pasmoi, mais Dieu. » Aussi : « Pas l’amour de soi, mais la gloire de Dieu » ; « La tristesse, c’est de ne se regarder que soi même, le bonheur c’est de tourner son regard vers Dieu.. »

Le secret de mon fils Carlo Acutis

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rosedumatin a écrit:

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Après les souvenirs de sa mère, ta composition, ma chère ROSE, si belle, si parlante, suivie d'une photo montrant le jeune Carlo avec sa mère.
En direct, grâce à Youtube, on a pu voir la cérémonie de béatification en 2020/ avec, au premier rang de l'église sa mère, son père et les deux jumeaux que sa mère a eus après la mort de Carlo

Comme si c’était aujourd’hui, les mots du médecin chef venu nous voir peu après les premiers examens mereviennent à l’esprit : « Carlo est atteint, sans aucun doute, d’une leucémie de type M3 ou leucémie promyélocytaire. » Il nous a expliqué, d’un air sérieux et sans mâcher ses mots, qu’il s’agit d’une maladie silencieuse, qui ne se donne à voir qu’au dernier moment, soudaine, sans aucun signe précurseur, et qu’elle n’est pas héréditaire. Elle entraîne une prolifération très rapide de cellules tumorales. En gros, ça rend les blastes sanguins fous. Carlo devait être hospitalisé immédiatement; ils devaient tenter un lourd traitement afin d’essayer de le sauver. Ils le lui avaient dit. Sans rien lui cacher. Quand nous fûmes seuls, Carlo parvint à garder son calme. Je me souviens qu’il nous a adressé un grand sourire et a dit : « Le Seigneur m’a réveillé ! » Je fus très impressionnée par son attitude, la capacité qu’il eut tout ce temps à envisager la situation de manière positive et sereine. Je me souviens encore du sourire éclatant qu’il nous adressa. Comme si quelqu’un était entré dans une pièce sombre et avait allumé soudain la lumière. Tout s’était illuminé et avait pris des couleurs. Voilà ce qu’il fit. Il avait illuminé notre heure la plus sombre, frappés que nous étions par le choc de nouvelles si dramatiques. Il ne déversa pas de mots chargés d’inquiétude. Il ne se laissa pas envahir par l’anxiété ni l’angoisse. Il réagit en mettant sa confiance dans le Seigneur. Et, confiant, il décida de sourire. En plus de son sourire, je fus frappée par son sang-froid. Il avait compris que la situation était désespérée et il s’en remettait avec confiance dans les bras de celui qui avait vaincu la mort. Parfois, je repense à ces moments et je me demande quels furent alors les véritables sentiments de mon fils, et je ne peux me donner d’autre réponse que celle-ci : seul « le Christ sait ce qu’il y a à l’intérieur de l’homme ». Lui seul « sait », comme l’a dit Jean-Paul II dans le discours inaugural de son pontificat. Du reste, cette sérénité avait été l’un des traits distinctifs qui ne l’avaient pas quitté au cours de sa courte vie. Il était capable de contaminer tout le monde par sa gaieté et sa joie. Même dans les heures les plus sombres, il pouvait insuffler la tranquillité et la paix, et réchauffer les cœurs. Il dégageait de la sérénité, du calme, du sang-froid. « La joie vit dans les profondeurs de l’âme où elle est solidement enracinée. C’est la sœur du sérieux ; là où est l’un, l’autre y est aussi », affirmait Romano Guardini. Carlo fut toujours optimiste. Même lorsque tout semblait s’écrouler, il ne perdait jamais espoir ni ne se laissait aller à la résignation. Comme l’écrivit le théologien luthérien Dietrich Bonhoeffer, dans une lettre, peu avant sa mort, alors qu’il était emprisonné au camp de concentration de Flossenburg : « Personne ne devrait mépriser l’optimisme dans le sens d’un désir d’avenir, même s’il conduit cent fois à l’erreur. C’est la santé de la vie, qui ne doit pas être infectée par ceux qui sont malades. » Une idée que Jean-Paul II a également bien exprimée, dans d’autres circonstances, et avec d’autres mots : « Ne vous abandonnez pas au désespoir. Nous sommes le peuple de Pâques, et Alléluia est notre chanson. » Au bout de quelques minutes, ils transférèrent Carlo dans l’unité de soins intensifs. Ils lui mirent une sorte decombinaison sur la tête afin de lui fournir de l’oxygène et de lui permettre ainsi de respirer plus facilement. C’était très inconfortable pour lui. Ça l’entravait. Il n’arrivait pas à expectorer correctement. Le cpap est le terme technique de cette bouée de sauvetage, que nous prîmes l’habitude de voir aux urgences pendant la terrible pandémie de Covid-19, qui sévit partout dans le monde depuis 2020. Carlo me confia que cet appareil constituait une véritable torture pour lui, mais il avait offert cela pour la conversion des pécheurs. En voyant toutes ces personnes traitées avec ce cpap au cours de la pandémie, je me suis souvent replongée dans l’année 2006, l’année de la mort de Carlo, et j’ai réalisé que les profondes blessures causées par ces terribles jours de passion « saignent » encore. Ils ne m’ont permis de rester avec lui, dans l’unité de soins intensifs, que jusqu’à 1 heure du matin. Puis Carlo voulut être seul. Avant que je parte, il me demanda de prier le rosaire avec lui. Même s’il pouvait à peine parler, il y tenait. Ce furent des moments terribles. Les paroles du livre de Job m’obsédaient et je ne pouvais rien y faire : « “Le Seigneur a donné, le Seigneur a repris : Que le nom du Seigneur soit béni !” En tout cela, Job ne commit pas de péché. Il n’adressa à Dieu aucune parole déplacée » (Jb 1,21-22). Telles étaient les paroles du Seigneur. Une part de moi désirait bénir, accepter, une autre part était déchirée en voyant mon fils unique souffrir sur un lit d’hôpital sans que je puisse rien y faire. À ce moment-là, j’ai senti naître en moi le désir d’offrir quelque chose à Jésus. Quelle que soit l’issue, heureuse ou dramatique, de la maladie de Carlo, j’ai décidé d’offrirmon immense souffrance afin que le peuple de Dieu nourrisse un amour toujours plus fort pour le sacrement de l’eucharistie. L’eucharistie fut le grand amour de Carlo. Et, par conséquent, le mien. Avec lui, j’ai prié, et demandé que ceux qui n’avaient pas eu l’occasion de connaître l’amour de Jésus Christ puissent en faire l’expé- rience, ne serait-ce qu’une fois dans leur vie. J’ai tout particulièrement demandé cette grâce pour nos frères juifs.

Le secret de mon fils Carlo Acutis - Antonia Salzano


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Comme ces mots ont dû résonner en lui à ce moment-là ! Les infirmières et le médecin de garde lui ont remis la combinaison respiratoire sur la tête. Ils lui ont demandé comment il se sentait ; il a souri : « Je vais bien, il y a des gens qui souffrent beaucoup plus que moi. » Ils se sont regardés, abasourdis : ils savaient quelle souffrance ce type de leucémie provoque. Pourtant, ce fut là sa réponse. D’autres patients avaient connu de telles souffrances. Atroces. Elles ne laissent aucun repos. Carlosemblait bénéficier d’une force qui n’était pas la sienne. Je me souviens d’avoir pensé que seul son lien fort et étroit avec le Seigneur pouvait lui permettre de faire face à cette situation. Ce n’était pas l’héroïsme d’un instant. C’était le fruit d’une relation entretenue jour après jour, heure après heure. Sans le savoir, Carlo avait coopéré à la possibilité de vivre ce moment-là de cette façon-là. Il avait contribué à établir en lui cette force au cours d’années passées sous la lumière de Dieu, sous sa protection qu’il ne cessait d’implorer, dans l’espérance de participer un jour à sa gloire. Par la suite, beaucoup de ceux qui le virent pendant les quelques heures qu’il passa à l’hôpital me dirent qu’ils eurent alors l’impression de contempler un jeune homme spécial qui, en vertu d’une force presque surhumaine, parvenait à ne pas montrer sa souffrance, à ne pas déranger, et à sourire dans la tempête. Le philosophe chrétien Blaise Pascal avait 18 ans lorsqu’il écrivit une belle prière au cours d’une maladie, qui l’avait presque paralysé dans son lit ; elle décrit fort bien l’attitude avec laquelle Carlo affronta son « épreuve » : « Faites donc, Seigneur, que tel que je sois je me conforme à votre volonté ; et qu’étant malade comme je suis, je vous glorifie dans mes souffrances. Sans elles je ne puis arriver à la gloire ; et vous-même, mon Sauveur, n’y avez voulu parvenir que par elles. C’est par les marques de vos souffrances que vous avez été reconnu de vos disciples ; et c’est par les souffrances que vous reconnaissez aussi ceux qui sont vos disciples. Reconnaissez-moi donc pour votre disciple dans les maux que j’endure et dans mon corps et dans mon esprit pour les offenses que j’ai commises. […] Entrez dans mon cœur et dans mon âme, pour y porter mes souffrances » (prière pour demander à Dieu le bon usage des maladies). Le soir vint, puis la nuit. Des fenêtres de l’hôpital de Monza, je regardais vers l’ouest, vers Milan. Je me demandais si j’y retournerais un jour, avec mon Carlo. Ma mère et moi avions le droit de dormir près de lui. Vers 1 heure du matin, je me suis assoupie quelques minutes. Carlo ne pouvait pas dormir, car il souffrait trop. Cependant, je l’ai entendu demander aux infirmières de service de ne pas faire trop de bruit pour que je puisse me reposer. Je me suis toutefois réveillée peu après. Malgré tant de doutes et de craintes, je continuais à espérer qu’il s’en sortirait ; je m’accrochais à tout, dans l’espoir qu’il se rétablisse. Même si les mots qu’il avait prononcés à notre arrivée à Monza me revenaient sans cesse à l’esprit. Je m’en souviens bien, il venait de sortir de l’ambulance. Il m’a regardée et a dit : « Attends-toi à ce que je ne sorte pas d’ici vivant. » Il m’avait dit cela parce qu’il ne voulait pas qu’arrive le moment de sa mort sans que j’y aie été préparée. Il m’a également expliqué qu’il m’enverrait de nombreux signes du ciel et que je devais demeurer sereine. Il savait combien j’étais attachée à lui, et combien j’appréhendais l’issue fatale. Je pense que sa plus grande préoccupation était précisément de me laisser ici-bas, sans lui. Il voulait m’aider, d’une manière ou d’une autre, afin que sa mort n’arrive pas trop soudainement dans ma vie. Quelques instants avant de sombrer dans le coma, il m’avait dit qu’il avait un peu mal à la tête. Je n’étais pas particulièrement alarmée, car si je continuais à le voir souffrir, il demeurait serein. Quelques instants plus tard, cependant, il ferma les yeux et sourit. Il ne les a plus jamais rouverts. Il semblait s’être simplement assoupi, mais il était tombé dans le coma à la suite d’une hémorragie cérébrale qui déclencha sa mort en quelques heures. Cliniquement, les médecins le considérèrent mort dès que son cerveau cessa toute activité vitale. Il était 17 h 45, le 11 octobre 2006. Le 11 octobre, le jour même de la mort de son saint de l’année, Alexandre Sauli. J’avais l’impression de vivre dans un rêve. D’une certaine manière, tout me semblait irréel. Carlo était parti en si peu de temps ! Cela devait-il lui arriver ? Il n’y avait rien à dire. Carlo n’était plus là. C’était la réalité. Le Seigneur l’avait enlevé alors qu’il n’avait que 15 ans, dans la force de sa jeunesse, au sommet de son énergie, rayonnant de joie et de beauté. Nous voulions faire don de ses organes. Malheureusement, c’était impossible, car ils étaient déjà atrophiés à cause de la leucémie. Les médecins décidèrent de ne pas débrancher le respirateur tant que le cœur battait tout seul.

Le secret de mon fils Carlo Acutis

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rosedumatin a écrit:

Qui sont ces deux personnes qui, sur cette vidéo, parlent si bien de Carlo Acutis ? Peut-être que notre soeur ROSEDUMATIN pourra nous répondre .

mario-franc_lazur a écrit:

rosedumatin a écrit:

Qui sont ces deux personnes qui, sur cette vidéo, parlent si bien de Carlo Acutis ? Peut-être que notre soeur ROSEDUMATIN pourra nous répondre .

Le nom de ces personnes est inscrit sur la vidéo Cher Mario

rosedumatin a écrit:

mario-franc_lazur a écrit:

rosedumatin a écrit:

Qui sont ces deux personnes qui, sur cette vidéo, parlent si bien de Carlo Acutis ? Peut-être que notre soeur ROSEDUMATIN pourra nous répondre .

Le nom de ces personnes est inscrit sur la vidéo Cher Mario

J'ai lu : il s'agit de Clémence et Guillaume Delastre.

Aujourd'hui 3 mai
Anniversaire du Bienheureux Carlo Acutis
Merci Seigneur pour la vie de Carlo
Nous Te rendons Grâce
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ma chère ROSEDUMATIN, pour toutes ces belles images qui nous permettent de mieux entrer dans l'intimité de ce très jeune Bienheureux.

En commémoration du jour de sa naissance, le 3 mai, retour sur Carlo Acutis, un jeune bienheureux devenu un modèle pour la jeunesse.

Carlo Acutis (1991-2006) est un bienheureux qui est de plus en plus proposé comme un modèle pour les jeunes… mais aussi les moins jeunes ! Encore inconnu de la plupart des catholiques il y a quelques années, sa notoriété s’est répandue à toute vitesse depuis le 10 octobre 2020, jour de sa béatification à Assise. En France, en quelques années, les aumôneries, patronages et camps d’été portant son nom se sont multipliés, en même temps que les bandes dessinées, les livres et les documentaires faisant le récit de son histoire. La dévotion envers lui s’est également développée grâce à son exposition sur les miracles eucharistiques, présentée dans de nombreuses paroisses, et grâce à la vénération de ses reliques. Cette dernière a été exposée dans le monde entier, dans 10.000 paroisses rien qu’aux États-Unis.

Le jeune bienheureux a été proposé comme modèle aux jeunes, d’abord par le pape François dans son exhortation apostolique Christus Vivit, publiée le 9 avril 2019, puis par des écoles et des paroisses du monde entier. Les Légionnaires du Christ ont par exemple fondé dans le XVIearrondissement de Paris, en 2020, un patronage portant son nom pour les enfants de 6 à 11 ans. Là, de nombreuses activités et moments spirituels sont proposés sous la protection du jeune informaticien. Les aumôneries de certaines paroisses le prennent comme protecteur, comme l’aumônerie de Notre-Dame de la Bonne Nouvelle à Perpignan, ou les maisonnées Carlo Acutis à Nîmes, ou encore l’école Dupanloup de Boulogne-Billancourt.

« Ces dernières années, c’est certainement le saint qui a le plus touché les jeunes », affirme Pascale de La Verande, adjointe en pastorale de Dupanloup. Dans cet établissement privé des Hauts-de-Seine, Carlo Acutis a été choisi comme saint de l’année pour les élèves du primaire et du collège. « Nous leur avons expliqué que c’était un jeune comme eux, habillé comme eux, qui faisait tous les jours des actions toutes simples, tournées vers Dieu », a-t-elle expliqué à Aleteia. Des photos du jeune bienheureux sont affichées à plusieurs endroits de l’école et son histoire a interpellé de très nombreux élèves, comme Augustin, 4 ans qui a expliqué à sa maman que Carlo Acutis était son « meilleur ami », ou encore Constance 5 ans, qui depuis qu’elle a découvert la vie du jeune italien, essaye de réciter le chapelet, comme Carlo le faisait !


Fraternellement

C’est un bienheureux qui attire, certainement pour sa jeunesse, son visage joyeux et sa vie contemporaine, mais aussi parce que le chemin de sainteté qu’il incarne semble extrêmement accessible, soulignant que la sainteté est à la portée de tous. Carlo est en effet un bienheureux qui a recherché la sainteté dans l’ordinaire de sa vie et qui a trouvé le moyen d’y parvenir grâce à l’Eucharistie. À partir de l’âge de 7 ans – le jour de sa première communion – Carlo Acutis est allé à la messe tous les jours, trouvant même le temps d’aller à l’adoration et de méditer la vie du Christ par le chapelet. Sa mère Antonia raconte : « Pour lui, fréquenter le tabernacle, c’était présenter sa candidature pour la sainteté ».

Comme si c’était aujourd’hui, les mots du médecin chef venu nous voir peu après les premiers examens mereviennent à l’esprit : « Carlo est atteint, sans aucun doute, d’une leucémie de type M3 ou leucémie promyélocytaire. » Il nous a expliqué, d’un air sérieux et sans mâcher ses mots, qu’il s’agit d’une maladie silencieuse, qui ne se donne à voir qu’au dernier moment, soudaine, sans aucun signe précurseur, et qu’elle n’est pas héréditaire. Elle entraîne une prolifération très rapide de cellules tumorales. En gros, ça rend les blastes sanguins fous. Carlo devait être hospitalisé immédiatement; ils devaient tenter un lourd traitement afin d’essayer de le sauver. Ils le lui avaient dit. Sans rien lui cacher. Quand nous fûmes seuls, Carlo parvint à garder son calme. Je me souviens qu’il nous a adressé un grand sourire et a dit : « Le Seigneur m’a réveillé ! » Je fus très impressionnée par son attitude, la capacité qu’il eut tout ce temps à envisager la situation de manière positive et sereine. Je me souviens encore du sourire éclatant qu’il nous adressa. Comme si quelqu’un était entré dans une pièce sombre et avait allumé soudain la lumière. Tout s’était illuminé et avait pris des couleurs. Voilà ce qu’il fit. Il avait illuminé notre heure la plus sombre, frappés que nous étions par le choc de nouvelles si dramatiques. Il ne déversa pas de mots chargés d’inquiétude. Il ne se laissa pas envahir par l’anxiété ni l’angoisse. Il réagit en mettant sa confiance dans le Seigneur. Et, confiant, il décida de sourire. En plus de son sourire, je fus frappée par son sang-froid. Il avait compris que la situation était désespérée et il s’en remettait avec confiance dans les bras de celui qui avait vaincu la mort. Parfois, je repense à ces moments et je me demande quels furent alors les véritables sentiments de mon fils, et je ne peux me donner d’autre réponse que celle-ci : seul « le Christ sait ce qu’il y a à l’intérieur de l’homme ». Lui seul « sait », comme l’a dit Jean-Paul II dans le discours inaugural de son pontificat. Du reste, cette sérénité avait été l’un des traits distinctifs qui ne l’avaient pas quitté au cours de sa courte vie. Il était capable de contaminer tout le monde par sa gaieté et sa joie. Même dans les heures les plus sombres, il pouvait insuffler la tranquillité et la paix, et réchauffer les cœurs. Il dégageait de la sérénité, du calme, du sang-froid. « La joie vit dans les profondeurs de l’âme où elle est solidement enracinée. C’est la sœur du sérieux ; là où est l’un, l’autre y est aussi », affirmait Romano Guardini. Carlo fut toujours optimiste. Même lorsque tout semblait s’écrouler, il ne perdait jamais espoir ni ne se laissait aller à la résignation. Comme l’écrivit le théologien luthérien Dietrich Bonhoeffer, dans une lettre, peu avant sa mort, alors qu’il était emprisonné au camp de concentration de Flossenburg : « Personne ne devrait mépriser l’optimisme dans le sens d’un désir d’avenir, même s’il conduit cent fois à l’erreur. C’est la santé de la vie, qui ne doit pas être infectée par ceux qui sont malades. » Une idée que Jean-Paul II a également bien exprimée, dans d’autres circonstances, et avec d’autres mots : « Ne vous abandonnez pas au désespoir. Nous sommes le peuple de Pâques, et Alléluia est notre chanson. » Au bout de quelques minutes, ils transférèrent Carlo dans l’unité de soins intensifs. Ils lui mirent une sorte decombinaison sur la tête afin de lui fournir de l’oxygène et de lui permettre ainsi de respirer plus facilement. C’était très inconfortable pour lui. Ça l’entravait. Il n’arrivait pas à expectorer correctement. Le cpap est le terme technique de cette bouée de sauvetage, que nous prîmes l’habitude de voir aux urgences pendant la terrible pandémie de Covid-19, qui sévit partout dans le monde depuis 2020. Carlo me confia que cet appareil constituait une véritable torture pour lui, mais il avait offert cela pour la conversion des pécheurs. En voyant toutes ces personnes traitées avec ce cpap au cours de la pandémie, je me suis souvent replongée dans l’année 2006, l’année de la mort de Carlo, et j’ai réalisé que les profondes blessures causées par ces terribles jours de passion « saignent » encore. Ils ne m’ont permis de rester avec lui, dans l’unité de soins intensifs, que jusqu’à 1 heure du matin. Puis Carlo voulut être seul. Avant que je parte, il me demanda de prier le rosaire avec lui. Même s’il pouvait à peine parler, il y tenait. Ce furent des moments terribles. Les paroles du livre de Job m’obsédaient et je ne pouvais rien y faire : « “Le Seigneur a donné, le Seigneur a repris : Que le nom du Seigneur soit béni !” En tout cela, Job ne commit pas de péché. Il n’adressa à Dieu aucune parole déplacée » (Jb 1,21-22). Telles étaient les paroles du Seigneur. Une part de moi désirait bénir, accepter, une autre part était déchirée en voyant mon fils unique souffrir sur un lit d’hôpital sans que je puisse rien y faire. À ce moment-là, j’ai senti naître en moi le désir d’offrir quelque chose à Jésus. Quelle que soit l’issue, heureuse ou dramatique, de la maladie de Carlo, j’ai décidé d’offrirmon immense souffrance afin que le peuple de Dieu nourrisse un amour toujours plus fort pour le sacrement de l’eucharistie. L’eucharistie fut le grand amour de Carlo. Et, par conséquent, le mien. Avec lui, j’ai prié, et demandé que ceux qui n’avaient pas eu l’occasion de connaître l’amour de Jésus Christ puissent en faire l’expé- rience, ne serait-ce qu’une fois dans leur vie. J’ai tout particulièrement demandé cette grâce pour nos frères juifs.

Le secret de mon fils Carlo Acutis - Antonia Salzano

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Carlo Acutis était un jeune de notre époque, intéressé par Internet, les jeux vidéo, le sport et, surtout, l’Eucharistie. C’est un jeune qui a su mettre le Christ à la première place et le transmettre aux autres par ses vertus. Proclamé « serviteur de Dieu » seulement quelques années après sa mort, en 2012, puis « vénérable » en 2018, il a ensuite été présenté par le pape François comme un modèle pour la jeunesse dans son exhortation apostolique Christus Vivit. Enfin en 2020, Carlo Acutis a été béatifié.