La maison de campagne du bon Dieu (comptine théologique)

La maison de campagne du bon Dieu, c'est l'Eglise.
En effet, c'est là que Dieu est libre, et les hommes aussi.

En Islam, Dieu n'a pas le droit de faire plein de trucs.
Par exemple il lui est interdit:

De mettre sa puissance au service des plus faibles, c'est à dire de tous.
De se faire chair, et d'habiter parmi nous.
De mourir sur une croix, même avec l'excuse de ressusciter le troisième jour.
Et surtout, surtout, il lui est interdit d'engendrer et d'être engendré.

Qu'il puisse faire tout cela ou qu'il le veuille ne compte pas.
Il n'a pas le droit, c'est tout.
Ah non alors! Un Dieu ne doit pas faire n'importe quoi!
(La suite ci dessous)

(Suite de l'histoire)
Toute la semaine, Dieu la passe donc dans un camp de redressement pour Dieu indiscipliné.
De nombreuses fois par jour, on lui rappelle que "Dieu est plus grand", afin de l'inviter à se conduire en tant que tel.
On l'oblige à se plier à toutes les conventions et protocoles divins, qui conviennent à son rang.
On l'emmène dans des salons, où il doit pousser de grands rugissements.
Et les gens font semblant d'avoir peur.
Ainsi, la tradition est préservée, "celle, disent ils, qui a cours depuis Adam jusqu'à maintenant, en passant par Abraham, Moïse, et tous les prophètes, et qui doit perdurer pendant toute l'éternité, même si c'est un peu long, surtout vers la fin".

Ceux qui le voient soumis à un tel traitement demandent:
"Mais qu'a t il donc fait?"
On répond "il a attrapé une maladie qu'un Dieu ne peut aucunement attraper, car quand un Dieu l'attrape, il en vient à négliger les devoirs de son état"
"Quelle est cette maladie?"
"La maladie d'amour. Il s'est entiché de ses créatures"
Alors les gens se mordent les lèvres, de dépit.

Et tous les jours de la semaine c'est pareil.
En se levant le matin, Dieu dit "vivement ce soir qu'on s'couche".
Et il attend le weekend.
Car le weekend, il peut rentrer chez lui, dans sa famille, et retrouver ses frères.

Alors il attend impatiemment et compte les jours.
Surtout il attend une chose, une chose qu'il adore faire, qui lui apporte beaucoup de joie.

Quand le weekend arrive, c'est le bonheur pour Dieu.
Il va enfin pouvoir être libre, respirer, défaire son costume de préfet et se mettre à l'aise.
Il va pouvoir être lui même, avec ses frères.
Et il va pouvoir faire cette fameuse chose qui lui donne tant de bonheur.

Alors arrivé chez lui il ouvre la porte.
Il entre dans la maison.
Il prépare la table.
Il accommode un festin.
Il appelle ses frères, qui se groupent autour de lui.
Et, prenant le pain, il le bénit, le romp et le leur donne en disant:
"Prenez et mangez en tous, ceci est mon corps, livré pour vous"