« Chercherai-je un autre juge qu’Allah, alors que c'est Lui qui a fait descendre vers vous ce Livre bien exposé ? Ceux auxquels Nous avons donné le Livre savent qu'il est descendu avec la vérité venant de ton Seigneur. Ne sois donc point du nombre de ceux qui doutent. »
« Dans Sa parole, le très haut : « Chercherai-je autre qu’Allah comme juge … » sourate 6 verset 114 [grammaticalement] le mot « ghayra » est à l’accusatif [= nasb, c’est-à-dire vocalisé en « a »] parce qu’il est complément d’objet [antéposé dans la phrase arabe] de « abtaghî » [= chercherai-je]. Le mot « hakaman » [= comme juge] est aussi à l’accusatif car il constitue une indication complémentaire par rapport à « Chercherai-je autre qu’Allah … »
Si l’on veut, on peut aussi le considérer comme complément d’état [hâl]. Cela signifie : « Vous demanderai-je de prendre un autre qu’Allah comme juge, alors qu’Il est Celui qui vous a procuré dans Ses versets de quoi résoudre la question par ce qu’Il vous a révélé comme Livre bien ordonnancé », c’est-à-dire : « clair, compréhensible. » En outre, il est dit que le mot « hakam » est plus éloquent que « hâkim ». En effet, le mot « hakam » ne saurait être employé que concernant quelqu’un qui juge selon ce qui est vrai et juste, parce que « hakam » est une forme lexicale qui exprime la glorification par la louange, tandis que « hâkim » est une forme lexicale exprimant l’agent du verbe [« hakama »], qui peut désigner quiconque accomplirait l’action de juger, sans que ce jugement soit pour autant nécessairement juste.
« … Ceux auxquels Nous avons donné le Livre … » : sous-entendu les Juifs et les Chrétiens. On a pu dire aussi que cela désigne ceux d’entre eux qui se sont convertis, comme Salomon, Suhayb et ‘Abd Allah ibn Salâm. « … savent qu'il … » c’est-à-dire le Coran.
« …descendu avec la vérité venant de ton Seigneur. … » C’est-à-dire que tout ce que le Coran renferme comme promesses et menaces n’est autre que la vérité. « … Ne sois donc point du nombre de ceux qui doutent. » Sourate 6 verset 114 c’est-à-dire : « parmi ceux qui ont un doute sur le fait qu’ils ont connaissance que le Coran est une révélation émanant d’Allah. » ‘Atâ’ a dit : « ceux à qui Nous avons révélé le Livre, qui sont les plus éminents des Compagnons de Muhammad, que la paix soit sur lui, c’est-à-dire Abû Bakr, ‘Umar, ‘Uthmân et ‘Alî, qu’Allah soit satisfait d’eux. »