| | Marc-Alain Ouaknin : Je suis rabbin et athée | |
| | Auteur | Message |
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rosarum
| Sujet: Marc-Alain Ouaknin : Je suis rabbin et athée Sam 29 Aoû 2020, 14:06 | |
| Marc-Alain Ouaknin : Je suis rabbin et athée 29.08.2020 j'ai découvert ce personnage intéressant et original, grand connaisseur de la Bible et du talmud, dont la passion est la traduction et qui n'hésite pas à prendre des positions iconoclastes comme dans le titre de ce fil. "Je suis rabbin et athée"
"Je suis athée, Dieu merci !" aime dire Marc-Alain Ouaknin avec humour. Le rabbin explique qu'il existe un athéisme théologique. L'idée que si Dieu est infini, il n'y a pas de place pour d'autre que lui-même : si donc le monde existe c'est que Dieu s'est retiré. Cette fameuse question du retrait de Dieu est celle d'"un espace vide dans l'infini de Dieu", un espace a-théologique : "Comment assumer en même temps qu'il y a Dieu et qu'il n'y a pas Dieu ?" Une contradiction à laquelle Rabbi Nahman de Bratslav (1772-1810) répond par l'attente du Messie, qui viendra résoudre cette "véritable tension" entre le fini et l'infini d'un Dieu qui se révèle à l'homme.
"L'homme est responsable de l'infini de Dieu." Si "Dieu s'est fait fini dans le livre", interpréter les textes "c'est lui redonner son infini", explique le rabbin. De même que l'on ne peut jamais enfermer Dieu dans une définition définitive, on ne peut jamais interpréter la Tora de manière définitive. Ce qui est en jeu dans l'interprétation des textes, c'est d'approcher l'infini de Dieu.source : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] |
| | | rosarum
| Sujet: Re: Marc-Alain Ouaknin : Je suis rabbin et athée Sam 29 Aoû 2020, 21:29 | |
| Marc-Alain Ouaknin: “Je mets Dieu à la porte de la Bible“ Intellectuel à la curiosité insatiable, jongleur de mots aux idées iconoclastes, le philosophe et passeur de savoir Marc-Alain Ouaknin s'attaque au monument des monuments, la Bible.
À la fois livre d'art et nouvelle traduction, votre Genèse de la Genèse revisite le premier livre de la Bible. Mais pourquoi vous en tenir aux 11 premiers chapitres ?
Ces 11 premiers chapitres forment un ensemble cohérent. C'est la partie babylonienne de la Genèse, très différente des deux autres, qui racontent l'histoire des patriarches, puis le cycle de Joseph. Elle s'inscrit dans un contexte précis. En 536 avant notre ère, l'empereur perse Cyrus autorise les Judéens à quitter leur exil pour aller reconstruire le Temple de Jérusalem. Or, la plupart d'entre eux, non assimilés mais parfaitement intégrés, se sentent tellement bien en Babylonie qu'ils choisissent d'y rester. Presque un siècle après, en 450, le scribe Esdras veut donner au peuple le désir de retourner sur la terre de ses ancêtres. Esdras, que l'on nomme aussi Ezra, construit la nation en écrivant un ensemble de livres qui donne aux Judéens envie de retourner en terre de Judée. C'est la Torah, le Pentateuque, autrement dit les cinq premiers ouvrages qui composent la Bible. Dans cet ensemble, les 11 premiers chapitres du premier livre sont comme une signature.
Vous faites d'un livre anonyme, la Genèse, celui d'un homme. Auriez-vous trouvé l'auteur de la Bible ?
La Bible ne commence pas par les mots d'un dieu qui dirait « Bonjour, je m'appelle Dieu, ce que vous allez lire est une révélation, et je vais maintenant vous expliquer comment j'ai créé le ciel et la terre... » La Genèse ne dit pas « Au commencement, moi, Dieu, j'ai créé... », mais « Au commencement, Dieu créa ». On nous indique d'emblée que Dieu n'a pas écrit ce texte. Il y a donc bien un narrateur. Qui est cet homme, qui parsème le texte qu'il est en train de produire de clins d'oeil à ce qu'il pense au moment même ? À la lecture de deux autres livres bibliques, Esdras et Néhémie, qui racontent le retour des Judéens à Jérusalem, je pense qu'il s'agit d'Esdras. Esdras n'est pas l'inventeur de la Genèse, mais il en est le rédacteur, à partir de traditions orales et de manuscrits existants. Il reprend des histoires, comme celle de Gilgamesh, pour en livrer sa propre version. La Bible traduit en hébreu des mythes mésopotamiens, écrits en sumérien ou en akkadien. Génie de la littérature, de la philosophie et de la poésie, Esdras semble s'appuyer sur le programme des manuels scolaires des écoles babyloniennes - c'est mon hypothèse -, où l'on enseignait l'arithmétique et la géométrie, la littérature, l'histoire et la géographie. Il utilise l'horizon mental de ses contemporains pour leur dire quelque chose de nouveau. Surtout, il écrit dans un nouvel alphabet. L'invention de cette écriture est, selon le Talmud, un événement aussi important que la montée de Moïse au Sinaï, où il reçoit les tables de la Loi.
Vous évoquez la création d'un nouvel alphabet. Cela signifie que les Hébreux n'utilisaient pas l'alphabet hébraïque ?
Nous, les Français d'aujourd'hui, par exemple, nous écrivons avec des lettres issues de hiéroglyphes simplifiés, de ce que l'on appelle le protosinaïtique, devenu ensuite le cananéen. Transmis par les Cananéens du Nord, autrement dit les Phéniciens, le cananéen s'est transformé en grec, en étrusque et en latin. L'écriture paléo-hébraïque, en usage avant l'exil, est de la même famille. Elle vient aussi de l'égyptien. Le roi Salomon ne lisait pas ce que nous appelons l'hébreu. Certes, il utilisait la langue hébraïque, mais écrite dans un alphabet différent de celui qui est en usage aujourd'hui. Les pièces de monnaie en usage sous Salomon ou David sont en paléo-hébraïque. Avec quelques variantes, la même écriture se trouve au musée de Beyrouth sur le sarcophage d'Ahiram, le roi de Byblos, qui a régné vers l'an 1000 avant notre ère. Ou au Louvre, sur la stèle de Mesha, le roi de Moab (IXe siècle av. J.-C.).source : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] |
| | | rosarum
| Sujet: Re: Marc-Alain Ouaknin : Je suis rabbin et athée Dim 30 Aoû 2020, 21:23 | |
| un extrait qui devrait interpeller les croyants - Marc-Alain Ouaknin a écrit:
" Si "Dieu s'est fait fini dans le livre", interpréter les textes "c'est lui redonner son infini" De même que l'on ne peut jamais enfermer Dieu dans une définition définitive, on ne peut jamais interpréter la Tora de manière définitive. Ce qui est en jeu dans l'interprétation des textes, c'est d'approcher l'infini de Dieu. l'idée est la suivante : Dieu étant infini ne peut pas être contenu dans un livre qui est fini. donc pour redonner à Dieu sa dimension infinie, il faut multiplier les interprétations du livre. |
| | | Tonton
| Sujet: Re: Marc-Alain Ouaknin : Je suis rabbin et athée Lun 31 Aoû 2020, 04:21 | |
| - rosarum a écrit:
- un extrait qui devrait interpeller les croyants
- Marc-Alain Ouaknin a écrit:
" Si "Dieu s'est fait fini dans le livre", interpréter les textes "c'est lui redonner son infini" De même que l'on ne peut jamais enfermer Dieu dans une définition définitive, on ne peut jamais interpréter la Tora de manière définitive. Ce qui est en jeu dans l'interprétation des textes, c'est d'approcher l'infini de Dieu. l'idée est la suivante :
Dieu étant infini ne peut pas être contenu dans un livre qui est fini. donc pour redonner à Dieu sa dimension infinie, il faut multiplier les interprétations du livre. Ce pourquoi on parle de " parole vivante " et la " preuve " que ces livres sont vivant, c'est que nous n'arrêtons pas d'en parler. Rares sont les écrits aussi anciens, qui perdurent ainsi dans le temps, et souvent, il s'agit de livres de référence à l'Esprit. Peu de livre alimentent ainsi, les réflexions à travers le temps, sauf ceux là, qui de plus le font auprès d'un public conséquent, un public de toutes les nations, de toutes les professions, de tous les âges et de toutes conditions d'existence. A dire vrai, je ne connais pas d'autres livres que les livres sacrés qui ont cette portée. Ainsi il est écrit " les siècles passeront, mais ma Parole demeurera " : prophétie ? |
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