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Une des particularités de ce Nom est que sa signification ne s'altère pas si l'on supprime les lettres qui le constituent, l'une après l'autre :
* Allâh : " Dieu" en langue arabe (les chrétiens arabes du Proche-Orient prient également Dieu sous ce nom, ainsi que certains chrétiens d'Extrême-Orient) ;
* Si l'on ôte la première lettre (le alif), on obtient li-Llâh : "pour Dieu" ;
* Si l'on ôte la deuxième lettre (le premier lâm), on obtient la-Hu : "pour Lui" ;
* Si l'on ôte la troisième lettre (le second lâm), il reste Hu : "Lui"!
En fait c'est comme si ce nom ne signifiait rien, il nous montre un chemin, mais l'on ne voit pas qui est Dieu, sa quiddité, sa substance, son essence.
C'est comme un doigt pointé vers l'extérieur ; alors on regarde, on ne voit rien au début, mais finalement, on se rend compte qu'il pointe vers nous, pas vers l'Ego, mais vers notre vrai Moi .... qui est Lui!!! Puisqu'il n'y a rien hormis Lui...
« Ni mes cieux, ni ma terre ne peuvent me contenir si ce n'est le cœur de mon serviteur pieux. »
Hadith quoudsi
Le Prophète a dit : « Celui qui se connaît soi-même connaît son Seigneur »
Le Traité de l'Unité (Ibn Arabi)
Dernière édition par Holisme le Sam 20 Juin 2015, 22:25, édité 10 fois
Invité Invité
Sujet: Re: Le secret du nom suprême "Allah" Sam 20 Juin 2015, 12:00
D'ailleurs dans la religion Juive, Dieu se nomme "Yahvé" : Celui qui est.
Texte extrait de Wikipédia : "Comme pour sa prononciation, l'étymologie du nom de Yahweh est discutée. Le nom Yahweh (« yhwh ») est généralement compris comme une forme verbale présentant la lettre préformante yod (« y »). Cette forme correspond à la conjugaison d'un verbe à la troisième personne du singulier de l'aspect inaccompli. Le thème verbal « hwh » peut être rapprochée de la racine sémitique hyy/hwy, qui signifie « être ». C'est d'ailleurs ainsi que qu'un passage du livre de l'Exode le comprend puisque le nom יהוה (yhwh) (à la troisième personne) est mis en parallèle avec אהיה ('hyh) « je serai » (à la première personne). Il s'agit là d'une explication traditionnelle du nom de Yahweh, ou d'une interprétation propre du rédacteur biblique. Grammaticalement, la forme yhwh peut être soit une forme simple (qal), soit une forme causative (hiphil). L'identification de la forme verbale est rendue difficile par la méconnaissance de la vocalisation du nom yhwh. Si on retient la forme simple, Yahweh est « celui qui est », « celui qui se révèle ». À la forme causative, la signification serait plutôt « celui qui fait être », c'est-à-dire « celui qui crée ». Si la forme causative devait être retenue, ce serait la seule occurrence dans la Bible hébraïque de ce verbe à cette forme. Pour certains chercheurs, Yahweh serait une abréviation ou dérive d'un épithète du dieu El. Il peut s'agir de l'abréviation d'un nom de dieu, par exemple Yahweh-El (« puisse El être présent »), reconstruction basée sur le modèle du nom y`qb 'l (« puisse El le suivre ») attesté à Mari. Il peut aussi s'agir de l'abréviation d'une formule liturgique, par exemple yahwe saba'ot (« celui qui crée les armées [célestes] ») ou El-Yahweh (« El qui se révèle lui-même »). Cette dernière proposition est une formule analogue à celle qu'on trouve dans le Psaume 118n 6. Selon cette suggestion, Yahweh était à l'origine un épithète de El avant de devenir une divinité distincte. La tradition israélite aurait abrégé la formule originelle pour ne garder que la forme verbale caractérisant l'activité du dieu. L'emploi d'un nom verbal pour désigner une divinité est un usage qui n'est pas propre aux Israélites. Il est attesté à Marie et chez les Arabes préislamiques."
On parle de la même chose en fait, au delà des sons, des mots, des langues, le cœur qui aspire au Divin comprend le sens véritable au-delà de la forme, du véhicule imparfait qu'est le langage pour désigner des Vérités.
Huwa ("Lui") ou Hû (il est prononcé de façon prolongée, jusqu'à épuisement du souffle, notamment dans le soufisme turc) : les soufis aiment à invoquer Dieu par ce nom elliptique, car la conscience humaine ne peut réellement le cerner ou le qualifier. Il s'agit en fait d'un pur souffle, qui part du bas-ventre pour remonter vers la bouche et être libéré à l'air. La lettre arabe "h", dont la forme circulaire (o) est une allusion au cœur du mystique, a des fonctions précises dans l'invocation de Lâ ilâha illâ Llâh et de Allâh.
Le sont Ah
Les soufis L'invoquent encore sous la forme d'un autre souffle : Ah, quintessence du Nom Allâh puisqu'il se compose de la première et de la dernière lettres de ce Nom : Allâh ----------- Ah
Ils se fondent en cela sur la parole prophétique : Un compagnon du Prophète intima de se taire à un homme malade qui gémissait en présence de Muhammad. Celui-ci dit alors : "Laisse-le, car le gémissement (le son Ah) est l'un des Noms divins". Le nom Allah est spécial.
Toute la création peut se résumer dans le nom "Allah"
Nadjm oud Dine Bammate est issu d'une longue lignée de soufis d'Asie Centrale. Docteur en droit romain, il se consacre très jeune aux études islamiques à Lausanne, Cambridge, Al Azhar au Caire puis à l'Ecoles des Hautes Etudes de Paris avec Louis Massignon. Délégué de l'Afganistan à l'ONU en 1948, il commence ensuite une carrière de trente années à l'UNESCO. Il y fut coordonnateur du projet Orient-Occident, Directeur de la Division de philosophie et sciences humaines, puis du département culturel, et enfin conseiller spécial auprès du Directeur général pour la culture et la communication. Pédagogue subtil et plein d'humour, il a aussi œuvré à travers son enseignement en Sorbonne et à l'université de Paris VII en tant que professeur d'études islamiques. Infatigable témoin de la réalité spirituelle et pluriculturelle de l'islam, il a été ambassadeur de l'organisation de la Conférence Islamique et Président de l'Association éducative et culturelle des musulmans de France .
Parlant douze langues Nadjm oud Dîne Bammate incarnait " l'aventure étincelante du dialogue des cultures ". Il est mort subitement le 15 janvier 1985. Il avait publié de nombreux articles, mais beaucoup d'autres ainsi que des livres étaient encore à l'état de projets. Homme de la parole d'abord mais aussi de la littérature, de l'écriture au sens noble, il a laissé des textes d'une grande beauté et d'une rigueur sans faille.
Soufisme d'Orient et d'Occident souhaite vous faire goûter à travers l'un de ces textes à la joie de le lire(dans les posts suivants) :
Dernière édition par Holisme le Sam 20 Juin 2015, 13:00, édité 1 fois
Invité Invité
Sujet: Re: Le secret du nom suprême "Allah" Sam 20 Juin 2015, 12:01
L'ordre l'alphabétique
La tradition musulmane connaît la science des lettres ('ilm al ourouf), qui se rattache à celle des nombres ('ilm al arkam) ainsi qu'à la connaissance des noms divins (asma el housna). Cette science remonte au Coran. Le livre sacré n'est pas seulement un guide pour les fidèles, chaque verset, chaque lettre est une révélation divine. Plus encore le Coran est la parole même de Dieu. Contre toutes les tentations hétérodoxes, la théologie musulmane a maintenu avec une stricte rigueur que le livre est comme le Verbe, éternel et incréé. Les affirmations des docteurs de la loi sont reprises et amplifiées dans le symbolisme mystique. Ainsi les pages que psalmodient les croyants ne sont autres que les signes inscrits de toute éternité dans " la Table gardée " auprès du Trône divin. Le premier mot révélé à Muhammad fut " iqra ", " lis ". Suit la phrase : " lis au nom de ton Seigneur qui créa l'homme et lui enseigna l'usage de la plume ". Ainsi le pacte entre Dieu et l'homme qu'est l'écriture se trouve conclu au moment même de la création d'Adam. L'univers tout entier peut d'ailleurs être considéré comme une écriture de Dieu. La création du monde obéit au même rythme, retrace la même arabesque de l'esprit divin que le Coran. De même, en retour, le symbolisme de l'écriture s'applique à la louange que les créatures rendent à leur Seigneur. Il est dit que si l'océan était un encrier prodigieux et tous les arbres du monde autant de plumes, cette calligraphie cosmique n'épuiserait pas l'éloge de Sa magnificence. La racine du mot " iqra ", qui est le verbe " qara'a ", lire, se retrouve dans le nom d'al qur'an. Coran signifie donc lecture. La Bible, les Ecritures, le Coran : par ces mots mêmes les trois religions se placent sous le signe du livre. Et la tradition musulmane les regroupe tous les trois sous l'expression " ahl al kitab ", les peuples du Livre. Pourtant le Christianisme est avant tout la religion de l'Incarnation. Par contre l'islam comme le judaïsme, affirme la Transcendance sans condition, d'où le prestige plus vif de l'écriture : elle tient lieu d'incarnation. C'est donc le Coran, un livre, et non pas Muhammad comme on le croit souvent, qui occupe la place du Christ dans l'Islam. Le croyant du désert frissonne de scandale métaphysique à la seule idée que l'on puisse attribuer à Dieu une forme charnelle. Seule l'écriture est suffisamment abstraite pour manifester le Verbe. La calligraphie est l'art des iconoclastes. On a dit des cathédrales qu'elles étaient des évangiles de pierre. Pour l'islam il faut renverser les termes et dire que son monument véritable, son temple, ses icônes, ses Piétas, ce sont les lettre du Livre sacré. Écriture et dessin tout à la fois, l'arabesque est l'art musulman par excellence. Le dessin comme l'écriture se réduit à l'essentiel, à sa forme la plus dépouillée, la plus intellectuelle, un pur jeu de rythmes linéaire plus proche des mathématiques que de la plastique. " Le dessin arabesque est le plus idéal de tous " disait Baudelaire dans l'une de ses fusées. L'arabesque est un texte qui serait sa propre illustration, une image qui serait son propre commentaire. Impossible d'aller plus avant dans l'économie des moyens. " Que personne n'y touche s'il n'est purifié ". La phrase est inscrite sur la couverture de certains exemplaires du Coran. Comme pour la prière, il faut faire ablution avant d'aborder le Livre Sacré. Le recopier de sa main constitue l'un des actes les plus méritoires. Aujourd'hui encore, au temps de l'imprimerie, il est préférable de l'édifier à partir d'un manuscrit sur lequel la plume a frémi, plutôt que de le fabriquer directement avec des caractères de plomb, c'est-à-dire des objets inertes. Un homme de foi profonde ne vendrait pas un exemplaire du Coran. La parole de Dieu n'a littéralement pas de prix. Un Coran ne se vend pas, il se donne, car seule la chose donnée est inestimable.
Dernière édition par Holisme le Sam 20 Juin 2015, 12:13, édité 1 fois
Invité Invité
Sujet: Re: Le secret du nom suprême "Allah" Sam 20 Juin 2015, 12:01
Beaucoup de musulmans portent au cou, en guise d'image sainte ou de crucifix, quelques versets cousus dans un sachet. Certains gardent toujours sur eux une édition en miniature. Le prestige du Coran s'étend à toute écriture. Un papier, n'importe lequel, pourvu qu'il soit marqué de signes alphabétiques, doit être respecté, car il peut offrir la parole divine. En fait tout livre publié en pays musulman, et même une lettre quelconque entre amis, commence par la formule : " Au nom de Dieu clément et miséricordieux ". Ils portent obligatoirement en dédicace le nom du Seigneur. En un sens chaque texte écrit se présente comme un germe de Coran. D'où le geste populaire, encore familier qui consiste à ramasser le bout de papier que traîne par terre et le mettre à l'abri, sur soi, entre les pierres d'un mur, n'importe où pourvu que l'écriture soi sauvée. Les signes de l'alphabet, comme tels, partagent ainsi la dignité du pain. Comme on n'a pas le droit de jeter un morceau de pain, de même on ne peut abandonner une page écrite. L'un et l'autre geste seraient une profanation.
Le symbolisme des lettres arabes atteint son point culminant dans la théorie des noms divins. Toute la création peut se résumer dans le seul tracé du nom d'Allah. La première lettre, l'alif, qui sonne comme " a ", se présente comme une droite verticale. Mais cette droite est surmontée d'un petit signe, un point qui représente l'attaque gutturale, l'appel d'air avant la parole. De même le silence précède le verbe, et le secret, au-delà de toute manifestation, précède l'unité de l'être. Cependant les deux signes ne sont qu'une même réalité. Le trait vertical est interprété comme une projection du point ; le point n'est que la droite vue " par la tranche ". Les deux ensembles symbolisent que Dieu est à la fois " au-delà des étoiles " et " plus proche de nous que notre artère jugulaire ".
Vient ensuite le signe " l " du nom d'Allah. Cette lettre est appelée barzakh, la lettre de la liaison, la médiatrice. Par cette lettre Dieu se manifeste dans le monde, développe la création, prend possession des choses. Le symbole est à la fois visuel, sonore et numérique. La lettre lam se tend comme un crochet. Au surplus, elle est doublée. La voix fait vibrer la lettre de la manifestation en lui donnant toute la résonance possible. Le chiffre de lam, qui est 30, signifie lui aussi l'expansion infinie.
Enfin la lettre " h ", le " ha ", souffle expiré final, ramène vers l'alif sous forme d'une boucle qui revient sur elle-même. Le cercle est accompli. Les correspondances ne se limitent ni au nom d'Allah, puisque Dieu a 99 noms, le centième étant secret, ni à la série : idée, forme, son, chiffre. D'innombrables analogies viennent s'y ajouter. Par exemple, les gestes de la prière musulmane peuvent être interprétés comme une transcription, dans les mouvements du corps , des lettres qui forment le noms d'Allah. Les mystiques de l'Islam ont su tirer des lettres les variations les plus étonnantes. Mansour al Hallaj compare l'état d'union spirituelle avec Dieu à l'emplacement d'un signe qui ponctue une lettre. Ailleurs, il dit que le but de la vie est de faire passer au-dessus de la lettre " n " le point qui se trouve sous la lettre " b " . Les deux signes se composent d'un arc en cercle. La seule différence est en effet l'emplacement du point. La lettre " b " initiale du mot " bab ", la porte, est celle de la création. La lettre " n " initiale du mot " noun ", le poisson, symbolise la résurrection. Les prières pour les morts riment souvent en " n ".
Notons en passant l'identité de signification du poisson dans le symbolisme des premiers temps de la chrétienté. Faire sauter le point de bas en haut de l'arc en cercle c'est passer du monde de la création à celui de la résurrection. L'opération équivaut à la renaissance spirituelle, à l'illumination.
Extrait d'un texte de Nadjm oud Dîne Bammate
Dernière édition par Holisme le Sam 20 Juin 2015, 12:56, édité 5 fois
Invité Invité
Sujet: Re: Le secret du nom suprême "Allah" Sam 20 Juin 2015, 12:03
Les secret de la lettre "ALIF"
La lettre arabe Alif, qui équivaut à la lettre 'A' dans notre alphabet, constitue la première lettre de l'alphabet arabe. Dans la numérologie arabe, dite 'Abjad', elle est également la première lettre et a pour valeur 1. Le présent article traite de la signification spirituelle de la lettre Alif.
Alif constitue la première lettre du nom Allah. Tout est créé par Allah, et donc tout commence au nom d'Allah, le Tout Miséricordieux le Très Miséricordieux. Allah étant Ahad / Unique, Son nom, qui est le Ism Zaat / nom de l'Essence, commence par la lettre Alif qui a pour valeur numérique 1. Lorsqu'Allah créé, rien ne change en Lui. Il est comme Il était. C'est par l'existence d'Allah que tout existe. Rien ne peut exister sans Son existence. Montrons un exemple rudimentaire : 0 - 0 = 0 = Rien = Pas d'existence sans '1' 0 + 0 = 0 = Rien = Pas d'existence sans '1' 1 - 0 = 1 = Le '1' ne change pas 1 + 0 = 1 = Le '1' ne change pas
Allah s'est nommé Allah. Il est Allah, L'Unique. Le nom de son Essence (Ism Zaat) est Allah et non Ilaha / Dieu.
L'Infini, c'est le 1 répété à l'infini (1+1 = 2 ; 2+1 = 3 ,... et ainsi de suite, en rajoutant à chaque fois 1, l'on peut aller jusqu'à l'infini, et encore ici nous ne parlons que des nombres entiers,......); cela représente les différentes manifestation de Dieu (ses Théophanies)...
Tout ce qui inspire : Bonté, Beauté, Amour, Paix, Harmonie ........ C'est Lui, car il est Lumière. Tout ce que vous verrez dans le monde comme Laideur, Haine, Jalousie, Meurtre, ..... Vient de l'Ego malade de l'Homme éloigné du Divin, coupé de son propre Moi, excentré (qui a perdu son Centre, càd Lui) .....
Cet Ego se bat contre des ombres (d'autres Egos, aussi inconsistants que lui), car il veut exister à tout prix, au détriment des autres. D'où son envie de les détruire psychiquement et/ou physiquement. C'est pour cette raison que la plupart des gens sont sur un mode relationnel dominant/dominé. Ils ne conçoivent pas qu'un être puisse être indépendant et réellement libre ... de son Ego, et n'ayant par conséquent plus besoin de s'aliéner à quelqu'un d'autre ou d'aliéner d'autres personnes pour asseoir son autorité et son pouvoir sur eux. Un tel Homme est sûr de lui, en toute humilité, il n'a rien à prouver à personne. Lorsque l'Homme réalise que son Ego n'est qu'illusion et qu'il retrouve son Centre, il devient apaisé, doux ..... Et il réalise la futilité de ses vains efforts pour que son Ego existe ....
Essayons de polir nos cœurs, de pacifier notre âme, afin qu'elle devienne notre amie, notre monture qui nous aidera à atteindre le Divin....
"Ouvre l’œil de ton cœur, vois les choses telles qu’elles sont réellement ; vois l'illusion de ton Ego ; deviens un Zéro et tu pourras accueillir l'Infini....."
Invité Invité
Sujet: Re: Le secret du nom suprême "Allah" Sam 20 Juin 2015, 22:27
Le Prophète a dit : « Celui qui se connaît soi-même connaît son Seigneur »
Commentaires René Guénon -Extrait d’ " Aperçus sur l’initiation"
Chapitre XXXII « Les limites du mental », p. 214 – Éditions Traditionnelles.
Celui qui s’attache au raisonnement et ne s’en affranchit pas au moment voulu demeure prisonnier de la forme, qui est la limitation par laquelle se définit l’état individuel ; il ne dépassera donc jamais celui-ci, et il n’ira jamais plus loin que « l’extérieur », c’est-à-dire qu’il demeurera lié au cycle indéfini de la manifestation. Le passage de « l’extérieur » à « l’intérieur », c’est aussi le passage de la multiplicité à l’unité, de la circonférence au centre, au point unique où il est possible à l’être humain, restauré dans ses prérogatives de « l’état primordial », de s’élever aux états supérieurs et, par une réalisation totale de sa véritable essence, d’être enfin effectivement et actuellement ce qu’il est potentiellement de toute éternité. Celui qui se connait soi-même dans la « vérité » de « l’Essence » éternelle et infinie1, celui-là connait et possède toutes choses en soi-même et par soi même, car il est parvenu à l’état inconditionné qui ne laisse hors de soi aucune possibilité, et cet état, par rapport auquel tous les autres, si élevés soient ils, ne sont réellement encore que des stades préliminaires sans aucune commune mesure avec lui, cet état qui est le but ultime de toute initiation, est proprement ce que l’on doit entendre par l’ « Identité Suprême ».
(…) nous voyons que la connaissance réelle n’a pas pour voie la raison, mais l’esprit et l’être tout entier, car elle n’est autre chose que la réalisation de cet être dans tous ses états, ce qui est l’achèvement de la connaissance et l’obtention de la sagesse suprême. En réalité, ce qui appartient à l’âme, et même l’esprit, représente seulement des degrés dans la voie vers l’essence intime qui est le vrai soi, et qui peut être trouvé seulement quand l’être a atteint son propre centre, toutes ses puissances étant unies et concentrées comme en un seul point, dans lequel toutes choses lui apparaissent, étant contenues dans ce point comme leur premier et unique principe, et ainsi il peut connaître toutes choses comme en lui-même et de lui-même, comme la totalité de l’existence dans l’unité de sa propre essence.
Il est facile de voir combien cela est loin de la psychologie au sens moderne du mot, et que cela va même plus loin qu’une connaissance plus vrai et plus profonde de l’âme, qui ne peut être que le premier pas dans cette voie. Il importe de remarquer que la signification du mot nefs ne doit pas être restreinte ici à l’âme, car ce mot se trouve dans la traduction arabe de la phrase considérée alors que son équivalent grec psyché n’apparaît pas dans l’original. Il ne faut donc pas attribuer à ce mot le sens courant, car il est certain qu’il possède une autre signification beaucoup plus élevée qui le rend assimilable au mot essence, et qui se rapporte au Soi ou à l’être réel ; nous en avons pour preuve ce qui est dit dans le hadith, qui est comme un complément de la phrase grecque : « Qui se connaît soi-même, connaît son Seigneur. »
Quand l’homme se connaît lui-même dans son essence profonde, c’est-à-dire dans le centre de son être, c’est alors qu’il connaît son Seigneur. Et connaissant son Seigneur, il connaît en même temps toutes choses, qui viennent de Lui et y retournent. Il connaît toutes choses dans la suprême unité du Principe divin, hors duquel, suivant la parole de Mohyiddin ibn Arabi : » Il n’y a absolument rien qui existe », car rien ne peut être hors de l’Infini.
René Guénon, Mélanges, « Connais-toi toi-même » (article traduit de l’arabe, publié dans la revue El-Ma’rifah, n° 1, mai 1931.)
Invité Invité
Sujet: Re: Le secret du nom suprême "Allah" Sam 20 Juin 2015, 22:45
Salam Holisme Trés beau choix de texte ....et puis?
l’instant soufi ÉRIC GEOFFROY
au Cheikh
AVERTISSEMENT
Ce texte pourrait être perçu comme une imposture. L'expérience intérieure, en effet, ne se donne pas à voir. Le soufi cherche la transparence et traque la sincérité dans ses moindres recoins. Il fallait pourtant témoigner.
QUE CHERCHEZ-VOUS
Que cherchez-vous dans le soufisme ? Qu’y cherchais-je moi-même ? “Tu ne Me chercherais pas si tu ne M’avais déjà trouvé.” Le soufisme, parfum de l’islam, saveur de la vie, éveil à l’universel, acuité de la conscience, vigilance qui ne quittera plus l’âme, qu’elle le veuille ou non : une fois engagé sur la Voie, que tu chutes ou non, tu lui appartiens. Le soufisme attire, séduit, tandis que l’islam fait figure de repoussoir. Quel paradoxe ! Le soufisme, plénitude de l’islam, “voie d’excellence” évoquée par le Prophète. Islam : “soumission” exotérique à Dieu ; soufisme : “soumission” ésotérique à Dieu. Les deux faces d’une même pièce sont-elles d’une matière différente ?
Le soufisme est la Sagesse éternelle incarnée dans le corps de l’islam. Certes, la Sagesse se trouve également ailleurs. Le soufi témoigne simplement que l’islam, dernier message révélé pour cette humanité, est un support privilégié pour la réalisation spirituelle.
LA PORTE ÉTROITE
Mise en garde : apprécier le soufisme est une chose, le vivre en est une autre. L’humilité, comme la sincérité, accompagne toute démarche spirituelle. Pour le soufi, cela consiste à se soumettre à la “voie large” qu’est la Loi divine (Sharî’a) : après seulement, il pourra envisager d’aborder la “voie étroite” (Tarîqa). La Sharî’a n’est pas ce carcan désuet qu’on nous présente trop souvent ; elle est miséricorde, protection, respect du droit et de la dignité de la personne humaine. La voie initiatique ne peut intervenir que dans ce cadre-là. Ne serait-ce que par politesse spirituelle – le fameux adab soufi –, nous devons nous plier à Sa Loi. Comment prétendre L’aimer ou Le connaître si nous remettons en cause Sa volonté ? Contrairement à d’autres courants ésotéristes au sein de l’islam même, le soufisme se veut équilibre entre l’intérieur et l’extérieur du contenu de la Révélation. Il n’abolit pas la lettre, il la prend comme monture vers l’Esprit.
suite:
Le secret de la spiritualité islamique, c’est la servitude foncière, ontologique de l’homme face à Dieu. “Je n’ai créé les djinns et les hommes que pour qu’ils M’adorent” (Coran, LI, 56). Plus tu t’abaisses, plus Il t’élève ; plus tu t’en remets à Lui, plus IL te prend en charge ; plus tu te délestes de toi-même, plus IL t’investit. La majesté qui habite les saints soufis vient de ce qu’ils sont devenus l’instrument de Sa volonté. Une humilité d’ordre métaphysique, qui dépasse la morale, tout en l’incluant. La morale appelle l’anti-morale : la lumière métaphysique se situe au-delà de cette dualité. “La vraie humilité est celle qui naît de la contemplation de Sa grandeur et de l’irradiation de Ses attributs” (Ibn ‘Atâ’ Allâh, Hikam). Sommes-nous bien sûrs de vouloir payer le prix de l’initiation ? “Mourez avant de mourir”, disait le Prophète. La Voie, comme décapage lent et implacable de notre conscience. Perdre ses conceptions étroites, ses attaches à la surface des choses ; se départir de ses illusions, même les plus agréables, d’agrégats psychiques que l’on croyait constitutifs de soi-même... Tel est le prix de la liberté de l’âme. “Les humains sont endormis ; ce n’est qu’après la mort qu’ils s’éveillent”, disait encore le Prophète. C’est pourquoi le soufi anticipe la mort. 15 Se départir de toute prétention, surtout spirituelle. C’est un des secrets de cette parole : “Le soufisme, c’est les cinq prières et l’attente de la mort.” Se défier de tout charisme. Dans certains ordres soufis, lorsqu’un miracle s’accomplissait entre les mains d’un disciple, celui-ci était immédiatement banni par le maître. L’aspirant, disait un maître, ne parviendra pas à Dieu tant qu’il en a le désir. Car nous sommes encore dans le domaine de l’avoir : seul l’être concerne le soufi, ou plutôt la transparence à l'Être. Le “lâcher-prise”, difficile... L’ego, une fois spiritualisé, est beau, séduisant, et peut fourvoyer davantage son “propriétaire” qu’un ego grossier, opaque. Pour cela, beaucoup ont placé la sobriété avant l’ivresse. La “lucidité implacable”, comme il a été dit. Certains maîtres ont qualifié la Voie d’“épreuve”. Le Coran avertit à plusieurs reprises que la foi du commun des croyants sera mise à l’épreuve. Comment l’élite spirituelle ne serait- elle pas éprouvée ? Les maîtres les plus doux en apparence ont tous en eux une grande rigueur. Les épreuves sont un passage obligé vers la grâce. Peut-être même sont-elles à la mesure de la grâce. Car c’est Dieu qui attire à Lui. Nous ne cheminons que mus par l’Amour divin, qui entraîne le mouvement des astres. Dieu nous amène à Lui par où il veut, quand il veut. 16 Heureusement pour nous, la Voie présente moins d’exigences qu’auparavant. Au Xe siècle, un maître affirmait : “Le soufisme était [du vivant du Prophète] une réalité sans nom ; il est maintenant un nom sans réalité.” Qu’en est-il aujourd’hui ? Pourtant, la Miséricorde se manifeste à notre époque sans doute plus clairement. Par le passé, l’homme était porté, protégé par la société religieuse traditionnelle dans laquelle il évoluait. De nos jours, dans cet environnement opaque, dans cette pollution ambiante des esprits comme de la matière, nous savons que la présence de l’Esprit est due à la seule grâce divine. De même, le matérialisme – en Orient comme en Occident – est désormais tellement caricatural qu’il nous est plus facile de pratiquer le détachement.
17 VIVRE L’UNICITÉ
Comment prétendre à la vie spirituelle si nous sommes trop perturbés dans notre tête et dans notre corps ? Les tendances névrotiques sont si répandues chez l’homme moderne qu’il lui faut d’abord recouvrer une santé psychique avant de se lancer dans l’aventure initiatique. Retrouver un peu de la “nature pure et originelle” dont parle l’islam. Leçon d’humilité. Il est vain de se gargariser de grands mots si l’on ne se situe pas à un certain seuil d’équilibre humain, tout simplement humain. La vocation première et dernière de l’islam est de ramener l’homme à l’essentiel, soit l’Unicité divine (tawhîd), énoncée par Adam et les autres prophètes. Le tawhîd peut être visualisé comme un axe qui nous permet, en permanence, de nous recentrer intérieurement : dans ce monde de la multiplicité qui me tiraille et m’attire à la surface des choses, j’ai, enracinée en moi, la 18 conscience que je ne fais qu’un avec moi-même (les divers masques dont je m’affuble tombent), avec les humains, avec tous les règnes de la création, avec le cosmos. Et comme tout cela porte Son empreinte, il me sera peut-être donné de réaliser qu’il n’y a que Lui qui soit. Mais, paradoxe de l’islam, dans ces instants “je” ne suis plus là pour témoigner car ma conscience est immergée en Lui, l’Unique. “J’ai connu Dieu par l’union des contraires”, affirmait un soufi parmi les anciens. Le Réel Se laisse appréhender par la résolution des apparences contradictoires, lesquelles ne concernent que notre monde. Il me semble que toute personne ayant quelque prédisposition a très tôt cette intuition : angoisse et sérénité, épreuve et bienfait, ténèbres et lumière, le mal et le bien même, ont une source unique. Leur rôle respectif, ici-bas, est bien établi, et doit être respecté en vertu de la Loi cosmique. Le monde de la dualité a ses droits. Mais cela n’empêche pas cette intuition d’éclairer ma conscience. L’homme réintègre son origine, s’unifie en dépassant les contradictions intérieures et les oppositions du monde extérieur : c’est là un des sens de l’Unicité divine qu’il peut s’approprier, et qui lui apporte une réelle stabilité.
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MAÎTRE ET DISCIPLE
Plus que jamais, le maître est le médecin de l’âme. Par le passé, certains cheikhs se livraient à une sorte de psychanalyse avec leurs disciples. À la différence des praticiens profanes actuels, ils reconstruisaient la psyché des disciples en répandant en eux leur influx spirituel. Supraconscient et subconscient, initiation et contre-initiation sont à ne pas confondre. Pas d’initiation opérante sans obédience à un maître. Celui-ci peut être le “maître intérieur”, mais prudence... Les prédispositions à la vie spirituelle ainsi que la grâce jouent un grand rôle, mais seul le maître permet de “cristalliser" l’initiation. Le parcours de la Voie, même s’il présente moins de densité qu’auparavant, reste tout aussi périlleux. On ne s’expose pas impunément aux forces subtiles, et dans ce domaine on prend rapidement des vessies pour des lanternes. Il importe tout d’abord d’être rattaché à un lignage initiatique reconnu, qui trouve sa source chez le Prophète. C’est dans ce cadre que l’influx spirituel (baraka) muhammadien pourra se déverser, et que la relation de maître à disciple pourra agir. Le cheikh, en effet, est éminemment, mais seulement, le représentant du Prophète. Le disciple s’oriente totalement et sincèrement vers la personne du cheikh, non pas pour son être contingent, mais pour ce qu’il représente. Autrefois, le maître testait la détermination de l’aspirant par diverses épreuves : celui-ci était-il prêt à payer le prix de l’éveil ? Démolir cette construction artificielle qu’est l’ego du disciple... Parfois, la méthode était plus douce, et amenait le disciple à “dialoguer” avec son ego. Aujourd’hui, c’est le maître qui cherche le disciple, dit-on en haut lieu. Les cheikhs ne délivrent pas obligatoirement un enseignement doctrinal explicite. Certains ne disent mot. Beaucoup éduquent par le regard, qui pénètre le fond de l’âme et s’y imprime 22 de façon indélébile. La maïeutique par laquelle le maître “travaille” le disciple touche les couches les plus profondes de l’être. L’initiation opère hors de nos catégories mentales, le plus souvent à notre insu. Ainsi, les visions survenant durant le sommeil représentent dans le soufisme un espace d’initiation majeur Le Prophète peut y apparaître, ou un saint musulman, ou le cheikh, ou un frère de la Voie... Le Prophète lui-même interprétait les rêves de ses Compagnons. L’islam est une religion universaliste. De ce fait, un maître soufi a la capacité d’initier des hommes et des femmes de tous horizons, de toutes nationalités. Cependant, dans notre monde de l’incarnation, le dialogue des âmes sera plus aisé s’il existe des affinités culturelles. Le maître est un miroir, dit-on ; il révèle et développe l’“Homme parfait” qui est en nous. Pour que le jeu de miroirs fonctionne, pour que le maître soit réellement un modèle auquel on puisse d’une manière ou d’une autre s’identifier, il est préférable que le maître et le disciple aient des repères communs. Il existe maintenant des maîtres occidentaux, ou des représentants autorisés, occidentaux, de maîtres “orientaux”.
23 LE “FILS DE L’INSTANT”
Dieu renouvelle la création à chaque instant, nous dit le Coran. Dieu, Unique et Un dans le temps, se dévoile dans la multiplicité des instants comme des formes. C’est 1’un des secrets de l’intimité. Chaque instant contient la Présence divine... mais l’homme en est absent. Les termes arabes hadra (“présence”) et hudûr (“concentration”) proviennent d’ailleurs d’une même racine. En s’immergeant dans l’instant, le soufi rejoint l’éternel. Il s’affranchit des projections illusoires de son ego, tournées tant vers le passé que vers le futur. Ce n’est pas facile à réaliser, dans une civilisation qui cultive de façon morbide le désir, pour mieux combler le vide laissé par la “mort de Dieu” ; dans une civilisation qui se propose de “distraire” l'homme de son indigence à réaliser l’instant. Dépouillement salvateur de l’islam. Il n'y a de dieu que Dieu, c’est-à-dire : tout, hormis Dieu, est idole, extérieure ou intérieure. 24 En s’immergeant dans l’instant, le soufi épouse la vie. Pour lui, la Révélation coranique s’actualise à chaque instant par l’inspiration. Al-Hayy, le “Vivant”, un des noms divins sur lequel travaillent le plus les soufis. “Vous prenez votre science de savants mortels qui se succèdent les uns aux autres, disait le grand Bistâmî aux juristes musulmans de son époque, tandis que nous recevons la nôtre du Vivant qui ne meurt pas !” Mais attention : nous ne sommes pas des Bistâmî. Pour le soufi, tout est “allusion” à une réalité supérieure, ce qui relève directement de la spiritualité (lire le Coran, prier, être en compagnie d’un maître...)» mais aussi les choses et les actes apparemment les plus insignifiants. Vivre le soufisme, ce n’est pas obligatoirement jeûner, prier... plus que les autres ; c’est un état de conscience qui n’est pas lié à une technique particulière. Le soufi contemple Dieu en tout être, en toute chose manifestée. Pourquoi rejetterait-il le monde, alors qu’il le voit illuminé par la Présence divine ? Al-Nûr, la Lumière, un des plus beaux noms divins, sans lequel le monde ne serait que ténèbre indifférenciée. Ce bas monde, ainsi que la conscience humaine et les conditions de vie qu’elle détermine, fait partie du plan divin. “N’insultez pas le siècle, car Dieu est le siècle”, est-il dit dans une Tradition sainte (hadîth qudsî). 25 Le souci de lucidité, évoqué plus haut, caractérise les moindres prescriptions de l’islam. Ainsi la prière rituelle s’acomplit-elle les yeux ouverts : on n’appréhende pas Dieu, le Réel, dans quelque monde intérieur, clos sur lui- même, mais à travers la réalité immanente. À nous d’investir cette réalité, et de voir Dieu en elle. “Nous leur montrerons Nos signes dans l’univers et en eux-mêmes jusqu’à ce qu’ils voient que c’est le Réel [Dieu]” (Coran, XLI, 53). Le soufi décrypte les signes.
LES MONTURES SPIRITUELLES
Le mot “rite”, paraît-il, est démodé... Peut-être confond-on avec “ritualisme”. Les rites sont des montures spirituelles, des supports de baraka. Celui qui rejette les rites en prétendant s’adonner à l’Esprit seul, manque de cohérence, et se prive de toute protection, de toute efficacité. Les rites des grandes religions ont tous une source divine. Comment renier l’expression de Sa volonté ? La prière est “l’ascension céleste du croyant”, disait le Prophète. Elle est rappel constant à Dieu, car cinq fois par jour je me soustrais du temps évanescent pour m’insérer dans le Temps de Dieu : cinq fois par jour je coupe court aux sollicitations incessantes du monde pour me recentrer. Sans doute ne suis-je pas assez conscient de la Présence, mais j’y tends ; la grâce fait le reste. La prière (salât) est “lien” (sila) avec Lui, et chacune de ses postures a un sens ésotérique. 27 Le jeûne est un révélateur de notre état spirituel comme physiologique. Il décuple l’acuité. Durant le mois de ramadan, Dieu nous prescrit de recevoir les bénédictions du monde spirituel (si le jeûne n’était pas obligatoire, l’observerions-nous de nous-mêmes ?) : nul ne peut nier le sentiment de bien-être spirituel que suscite cette épreuve. “Mais soyez seigneuriaux... !” nous est-il demandé (Coran, III, 79). Pendant un certain nombre d’heures, nous sommes purs esprits, détachés des différents sti- muli par lesquels notre corps nous assaille d’ordinaire. Nos habitudes, nos rythmes sont bouleversés. Là encore, Il nous impose, pour notre plus grand bien, Son temps. Le pèlerinage, répétition générale du jour du Jugement. Tous revêtus de notre linceul blanc, éblouis par l’éclat de l’Unicité. Il nous invite chez Lui, c’est-à-dire dans le non-temps, le non-espace. Nous voici revenus au centre primordial, à tourner autour de ce cube vide qui nous renvoie à Son mystère. Notre extinction a lieu à Arafat, cet immense no man’s land où nous observons une “station” dans le temps, le temps qu’il nous montre notre néant. Si les rites de l’islam ne sont pas initiatiques, où réside donc l’initiation ? “Ce ne sont pas leurs yeux qui sont aveugles, mais leur cœur” (Coran, XXII, 46).
POLIR LE CŒUR
“Polir le cœur” : c’est ainsi que le Prophète désignait le travail spirituel. Le cœur, réceptacle de la Lumière divine. Tout être, même le plus abject, a en lui cette Lumière. Seuls les voiles dont nous affublons notre ego en entravent l’irradiation. Voiles illusoires, mais nécessaires. “Nous sommes plus près de lui [l’homme] que la veine de son cou” (Coran, L, 16). Dieu Se voile par Son extrême proximité. Paradoxes constants de la vie mystique. Il existe de nombreuses méthodes initiatiques dans le soufisme. Ne parlons point de “techniques” car, du début à la fin, c’est la grâce qui agit ou, pour la nommer autrement, l’influx spirituel muhammadien, la baraka. La volonté humaine ne sert ici que si elle s’immerge dans la Volonté divine. 30 Pour autant, les exercices spirituels sont requis du disciple, au quotidien. Mais ce travail ponctuel, fractionné dans le temps, doit se transmuer en état de “présence à Dieu” permanent. Il en va de même pour le maître : le vrai disciple considère toujours celui-ci comme “présent”, physiquement ou non. Outre les rites tels que la prière ou le jeûne, les soufis pratiquent le dhikr, terme signifiant à la fois “souvenir” et “invocation de Dieu”. Souvenir, parce que chez tout être il y a plus ou moins consciemment cette nostalgie du monde spirituel, où nous étions avant que notre âme ne soit attachée au corps. Nostalgie de cet état d’indifférenciation avec Dieu, qui fait que, à travers l’autre, nous recherchons l’Un. La plainte du roseau, du poète Rûmî. Le soufi cultive ce souvenir, mais pas de façon sentimentale ; il le cultive pour actualiser l’état primordial qui était le sien. C’est l’invocation du Vivant, qui sans cesse donne vie à notre conscience et irrigue tout notre être. Toute pensée, tout acte positif du quotidien, effectué dans un état de “présence”, est dhikr. En islam, il y a adhésion totale entre l’esprit et la matière. Pas de mépris, donc, pour la chair. Le Prophète recevait la Révélation alors qu’Il était dans les bras de son épouse Aïcha. Il enseignait qu’une sexualité saine est œuvre d’adoration. Équilibre du corps et de l’esprit. 31 Plus précisément, le dhikr consiste à invoquer Dieu par différentes modalités. La formule de départ et d’arrivée, dit-on, est Lâ ilaha ilia Llâh : “Il n’y a de dieu que Dieu.” Vécue sur le plan initiatique, elle signifie : “Il n’est de réalité que l’Être divin” ; tout le reste n’a qu’une existence relative et illusoire. Lâ ilaha ilia Llâh est une épée de lumière, qui tranche dans le vif de l’ego. Celui qui pratique le dhikr tourne autour de sa réalité intérieure, comme la Loi (Sharî’a) tourne autour de la Réalité de toute chose (Haqîqa). Lorsqu’il lui est donné de pénétrer dans sa réalité, ce n’est plus l’individu qui fait le dhikr, c’est Lui qui Se mentionne. Dieu Se dévoile par Ses noms. Au nombre “canonique” de quatre-vingt- dix-neuf, ils sont en réalité infinis. Chacun régit un aspect de la création, mais Allâh, nom de l’Essence, synthétise toutes leurs vertus. Travailler un nom divin, c’est remonter l’arc de la Manifestation ; c’est, pour le “serviteur”, établir une relation personnalisée avec son “Seigneur”. La plupart des maîtres donnent au disciple un nom à invoquer, en fonction de l’état spirituel de ce dernier. Le prénom de langue arabe a lui aussi cette valeur initiatique : la personne qui le porte en réalise peu à peu la qualité et la sagesse particulières. Si le soufi vit dans le monde et agit pour le bien-être de celui-ci, 32 il doit se ressourcer périodiquement lors de retraites spirituelles (khalwa), de fréquences et de durées variables suivant les confréries. La khalwa est un véritable laboratoire où l’aspirant expérimente l’initiation avec une grande intensité. Elle s’effectue sous la direction du maître ou de son représentant, en raison des risques encourus pour le psychisme. Par la suite, les fruits de la khalwa peuvent être accrus par une pratique régulière. Matin et soir, l’aspirant récite le wird, le plus souvent à l’aide d’un chapelet. Il enveloppe ainsi sa nuit et sa journée de bénédictions. Dans la plupart des voies soufîes, le wird consiste à répéter un certain nombre de fois trois formules : la demande de pardon, par laquelle on cherche à se purifier des scories de notre humanité ; puis la prière sur le Prophète, qui nous élève, potentiellement, à l’état d’“Homme parfait”, état qui caractérise le Prophète ; enfin, la formule Lâ ilaha ilia Llâh : à ce stade, il n’y a plus trace d’humanité ; Dieu seul est et prononce Son nom. Voici une belle échelle initiatique, à condition de ne pas engourdir sa conscience dans la répétition ! Les soufis accordent une importance particulière à la prière sur le Prophète, prise isolément. Il en existe différentes formulations, et à chacune est attachée une vertu particulière. Elle est spécialement recommandée à l’aspirant qui n’a pas, ou plus, de maître vivant. 33 Les conditions cycliques dans lesquelles nous vivons, la contraction du temps, l’emprise de la matière, l’activisme ambiant sont autant de facteurs qui ont assoupli les règles édictées par les anciens. Pour certains, la Voie est close, mais ils affirment cela depuis des siècles ! Pour d’autres, elle a pris des formes différentes : le noyau est toujours là, cœur vivant, rayonnant ; seule l’écorce change d’aspect. Depuis les débuts du soufisme jusqu’à nos jours, la sincérité reste le fil conducteur de toute démarche. Elle seule nous permet d’épouser les contours du Réel - souvent imprévus -, de briser les idoles - même spiritualisées -, de cheminer, alors qu’on aimerait s’arrêter.
En guise de postface
En guise de postface, voici une sapience d’Ibn ‘Atâ’ Allâh qui résume le propos de la vie ici-bas : Il veut te rendre insatisfait de tout pour que rien ne te distraie de Lui ... et un conseil, que je m’adresse en premier lieu : Ne paralyse pas ton action par les rumeurs de “fin de cycle” ou de “fin des temps”. Même si tu vois l’Heure arriver, disait en substance le Prophète, plante ton arbre.
Sujet: Re: Le secret du nom suprême "Allah" Sam 20 Juin 2015, 22:55
Mais je ne dis pas le contraire mon cher Idriss.
Il est vrai que je me suis beaucoup étendue sur l'aspect ésotérique, mais je suis persuadée de la nécessité de l'exotérisme, car nous ne sommes pas de purs esprits, nous avons des corps, et nous vivons dans des sociétés humaines....
D'ailleurs, j'hésitais à rajouter ces vidéos, mais grâce à vous je vais les mettre, car sinon cela serait incomplet :
"Aperçus sur l'ésotérisme islamique et le Taoïsme" : "L’Écorce et le Noyau"
Dernière édition par Holisme le Dim 21 Juin 2015, 10:48, édité 3 fois
Tonton
Sujet: Re: Le secret du nom suprême "Allah" Dim 21 Juin 2015, 00:08
Merci.
Invité Invité
Sujet: Re: Le secret du nom suprême "Allah" Dim 21 Juin 2015, 10:17
Dieu est selon l'opinion que son serviteur se fait de Lui
Abu Hurayra rapporte que le Prophète a dit :
Dieu Tout-Puissant a dit : "Je suis selon l'opinion que Mon serviteur se fait de Moi et Je suis avec lui lorsqu'il M'invoque. S'il M'invoque en lui-même, Je l'invoque en Moi, et s'il M'invoque dans une assemblée, Je le mentionne dans une assemblée meilleure que la sienne. Et s'il se rapproche de Moi d'un empan, Je me rapproche de lui d'une coudée ; s'il se rapproche de Moi d'une coudée, je Me rapproche de lui d'une brasse. Et s'il vient vers Moi en marchant, je viens vers lui en courant."
(Hadith Qudsi, rapporté par al-Buhkari et aussi par Muslim, at-Tirmidhi et Ibn-Majah)
Ainsi, si vous avez une mauvaise opinion de Dieu, si vous pensez qu'il ne vous arrivera que du malheur, c'est ce que vous aurez le plus souvent. Et même si quelque bonheur vous arrivait, vous ne le verriez pas, ou alors vous le repousseriez de toutes vos forces, car vous êtes persuadés que vous ne méritez que des calamités.
Au contraire, si vous avez une bonne opinion de Dieu, si vous ne doutez jamais de sa Bonté et de sa miséricorde, vous serez dans la Félicité, car quoiqu'il vous arrivera, vous verrez toujours le positif dans le négatif et vous accepterez les décisions de Dieu à votre égard.
Chacun porte en lui sa vision du Monde
Il était une fois un vieil homme assis à l'entrée d'une ville du Moyen-Orient. Un jeune homme s'approcha et lui dit : - Je ne suis jamais venu ici. Comment sont les gens qui vivent dans cette ville ? Le vieil homme lui répondit par une question : - Comment étaient les gens dans la ville d'où tu viens ? - Égoïstes et méchants. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle j'étais bien content de partir, dit le jeune homme. Le vieillard répondit : Tu trouveras les mêmes gens ici. Un peu plus tard, un autre jeune homme s'approcha et lui posa exactement la même question. - Je viens d'arriver dans la région. Comment sont les gens qui vivent dans cette ville ? Le vieille homme répondit de même : - Dis-moi, mon garçon, comment étaient les gens dans la ville d'où tu viens ? - Ils étaient bons et accueillants, honnêtes, j'y avais de bons amis. J'ai eu beaucoup de mal à la quitter, répondit le jeune homme. - Tu trouveras les mêmes ici, répondit le vieil homme. Un marchand qui faisait boire ses chameaux non loin de là avait entendu les deux conversations. Dès que le deuxième jeune homme se fut éloigné, il s'adressa au vieillard sur un ton de reproche : - Comment peux-tu donner deux réponses complètement différentes à la même question posée par deux personnes ? - Celui qui ouvre son cœur change aussi son regard sur les autres, répondit le vieillard. Chacun porte son univers dans son cœur.
Loi de l’attraction : nos pensées créent-elles notre réalité ?
Le secret de la loi d'attraction
On parle souvent de la loi d'attraction, mais elle est surtout utilisée dans le but d'obtenir des richesses matérielles, ce qui est trop restrictif, car la vraie richesse est spirituelle.
Tout cela pose l’éternel dilemme de la Prédestination et du Libre Arbitre pour l'Homme.... Dieu est Omniscient et Omnipotent, il connaît le Passé, le Présent et le Futur, et il contrôle tout, mais l’Homme a aussi un rôle actif à jouer dans l'Univers.
Nos projections mentales créent en partie notre réalité et même notre Enfer et notre Paradis.
Si l'Homme est proche du Divin, pacifié, connecté à Lui, il est au Paradis.
S'il est attaché à son Ego, voilé du Divin, qu'il ressent les affres de la haine, de la jalousie, .... Il est en Enfer.
L'état spirituel de la personne déterminera quel degré de l'Enfer ou du Paradis elle occupera....
Dernière édition par Holisme le Dim 21 Juin 2015, 10:51, édité 3 fois
Invité Invité
Sujet: Re: Le secret du nom suprême "Allah" Dim 21 Juin 2015, 10:27
Tout arrive pour le mieux
94.1. N'avons-Nous pas épanoui ton cœur? 94.2. Ne t'avons-Nous pas soulagé du fardeau 94.3. qui te pesait sur le dos, 94.4. et n'avons-Nous pas rehaussé ton prestige? 94.5. Certes, à côté de la difficulté, il y a la facilité. 94.6. Certes, à côté de la difficulté, il y a la facilité. 94.7. Alors, chaque fois que tu as un moment de loisir, tourne-toi vers ton Seigneur 94.8. et aspire à Sa grâce avec ferveur !
Sourate Al Sharh (l'Ouverture)
Un roi régnait, comme tous les grands rois; entouré de nombreux conseillers. Il avait pour Premier ministre un homme plein de sagesse qui répétait toujours - Tout arrive pour le mieux. Ces paroles agaçaient son entourage qui ne comprenait pas toujours ce qu'il voulait dire. Un jour, en chassant, le roi se coupa accidentellement le petit doigt. Fou de douleur, il retourna au palais tenant sa main blessée. Lorsqu'il fut pansé, le Premier ministre venu prendre de ses nouvelles, « Sire, lui dit – il, ne vous désolez pas pour la perte de votre doigt car tout arrive pour le mieux." Le roi, déjà de fort mauvaise humeur, devint furieux en entendant ces paroles ; il ordonna à ses gardes de jeter immédiatement le ministre en prison. Quelques jours plus tard, le roi repartit seul chasser dans la forêt. Ayant lancé son cheval au galop derrière un grand cerf, il se retrouva en territoire ennemi. Un silence lugubre régnait dans la forêt sombre. Seul, par moment, le croassement sinistre d'un corbeau invisible déchirait l'air.
Alors qu'il s'apprêtait à faire demi-tour, le roi fut capturé par des guerriers féroces. Ils décidèrent d'offrir ce prisonnier en sacrifice à leur déesse de la guerre, toujours assoiffée de sang. Mais au moment de lui couper la tête, ils remarquèrent qu'il lui manquait un petit doigt ; seuls les hommes en pleine santé étaient jugés dignes d'être sacrifiés ; les guerriers rendirent donc sa liberté au roi, qui s'empressa de rentrer chez lui. Le roi se souvint alors des sages paroles du Premier ministre « Tout arrive pour le mieux » ; il réalisa que, s'il ne s'était pas coupé le doigt par mégarde, les guerriers lui auraient assurément tranché la tête. Il fit relâcher son conseiller et lorsque celui-ci comparut devant lui, le roi lui demanda curieux - Si tout arrive pour le mieux, quel bénéfice as-tu obtenu de ta semaine en prison? - Sire, répondit le Premier ministre, j'accompagne toujours votre Majesté partout. Si vous ne m'aviez pas fait enfermer, je vous aurais suivi à la chasse et j'aurais été capturé avec vous ! On vous a épargné grâce à votre blessure, mais moi, on m'aurait certainement coupé la tête à votre place. C'est pourquoi, Sire, bien souvent il nous faut regarder au-delà des mésaventures de la vie, et même si elles nous désolent sur le moment, garder confiance, car tout arrive pour le mieux.
(D'après une histoire de Sathya Sai Baba)
Écoutez à présent une histoire concernant ces voyageurs sur la Voie qui n'ont pas d'objection contre le monde. Ceux d'entre les saints qui font des invocations sont en vérité différents : parfois ils cousent, et parfois ils déchirent. Je connais une autre catégorie de saints dont les lèvres sont closes à l'invocation. A cause de la satisfaction qui est conférée à ces êtres nobles, il est devenu illicite pour eux de chercher à échapper au Destin. En (se soumettant) à la Destinée, ils éprouvent une joie spéciale : ce serait de l'impiété pour eux que de désirer la libération. Il (Dieu) a révélé à leurs cœurs une si bonne opinion de Lui, qu'ils ne revêtent pas des habits de deuil pour quelque chagrin que ce soit. D'après Mathnawi de Rûmî, livre III, "Description de certains saints qui sont satisfaits de l'ordre (divin) et ne prient pas ni n'implorent (Dieu) de changer ce décret"
Étant donné que toutes les épreuves qui arrivent dans nos vies viennent de Dieu, nous devons les supporter avec patience et les accueillir le cœur ouvert, car ce sont des sources d'enseignement et d'avancement spirituel. Nous devons rechercher l'"ouverture", la leçon positive que cette épreuve nous apporte en changeant de perspective et d'angle de vue. En saisissant l'opportunité qui se présente à nous, nous avons une chance de nous améliorer et de nous rapprocher de Dieu, au lieu de nous lamenter et de tomber dans le désespoir.
Dernière édition par Holisme le Dim 21 Juin 2015, 10:42, édité 2 fois
Invité Invité
Sujet: Re: Le secret du nom suprême "Allah" Dim 21 Juin 2015, 10:33
Un paysan Chinois suscitait la jalousie des plus riches du pays parce qu'il possédait un cheval blanc merveilleux. Chaque fois qu'on lui proposait une fortune pour l'animal, le vieillard répondait : " Ce cheval est beaucoup plus qu'un animal, pour moi, c'est un ami, je ne peux pas le vendre." Un jour, le cheval disparut. Les voisins rassemblés devant l'étable vide donnèrent leur opinion : "Il était prévisible qu'on te volerait ton cheval. Pourquoi ne l'as-tu pas vendu ? " Le paysan se montra plus dubitatif: "N'exagérons rien, dit-il. Disons que le cheval ne se trouve plus dans l'étable. C'est un fait. Tout le reste n'est qu'une appréciation de votre part. Comment savoir si c'est un bonheur ou un malheur ? " Les gens se moquèrent du vieil homme. Ils le considéraient depuis longtemps comme un simple d'esprit.
Quinze jours plus tard, le cheval blanc revint. Il n'avait pas été volé, il s'était tout simplement sauvé et présentement ramenait une douzaine de chevaux sauvages avec lui. Les villageois s'attroupèrent de nouveau. "Tu avais raison, ce n'était pas un malheur mais une bénédiction." "Je n'irai pas jusque là, fit le paysan. Contentons-nous de dire que le cheval blanc est revenu. Comment savoir si c'est une chance ou une malchance ?"
Les villageois se dispersèrent, convaincus que le vieil homme déraisonnait. Recevoir douze chevaux était indubitablement un cadeau du ciel. Qui pouvait le nier ? Le fils du paysan entreprit le dressage des chevaux sauvages. L'un d'eux le jeta à terre et le piétina. Les villageois vinrent une fois de plus donner leur avis : " Pauvre ami ! Tu avais raison, ces chevaux sauvages ne t'ont pas porté chance. Voici que ton fils unique est estropié. Qui donc t'aidera dans tes vieux jours ? Tu es vraiment à plaindre. " " Voyons, rétorqua le paysan, n'allez pas si vite. Mon fils a perdu l'usage de ses jambes, c'est tout. Qui dira ce que cela nous aura apporté ? La vie se présente par petits bouts, nul ne peut prédire l'avenir."
Quelques temps plus tard, la guerre éclata et tous les jeunes gens du pays furent enrôlés dans l'armée, sauf l'invalide. " Vieil homme, se lamentèrent les villageois, tu avais raison, ton fils ne peut plus marcher, mais il reste auprès de toi tandis que nos fils vont se faire tuer." "Je vous en prie, répondit le paysan, ne jugez pas hâtivement. Vos jeunes sont enrôlés dans l'armée, le mien reste à la maison, c'est tout ce que nous puissions dire. Dieu seul sait si c'est bien ou mal." Quelques mois plus tard, la guerre se termina. Certains n'en revinrent pas. D'autres rentrèrent, couverts de gloire et chargés d'un riche butin de guerre. - Tu n'as pas de chance, dit le voisin, ton fils n'est pas revenu riche de la guerre. - Est-ce une chance est-ce une malchance ? Qui peut le savoir ? dit le paysan. Richesses vite accumulées, richesses vite dilapidées dit le proverbe. Et la misère revint, encore plus dure à supporter après une période d'abondance. - Tu as de la chance, dit le voisin. Ton fils n'est pas rentré riche de la guerre, mais il n'est pas tombé dans cette misère noire et déprimante où sont en train de sombrer nos propres enfants. - Est-ce une chance, est-ce une malchance, dit le vieux paysan. Qui peut le savoir ?
Conte de sagesse taoïste
Invité Invité
Sujet: Re: Le secret du nom suprême "Allah" Lun 22 Juin 2015, 20:27
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la femme
Sujet: Re: Le secret du nom suprême "Allah" Dim 10 Avr 2016, 13:55
Message effacé par CR84, car tu es dans la section " spiritualité musulmane ".
fleurdesapience
Sujet: Re: Le secret du nom suprême "Allah" Jeu 11 Aoû 2016, 01:39
En fait c'est comme si ce nom ne signifiait rien, il nous montre un chemin, mais l'on ne voit pas qui est Dieu, sa quiddité, sa substance, son essence.
C'est comme un doigt pointé vers l'extérieur ; alors on regarde, on ne voit rien au début, mais finalement, on se rend compte qu'il pointe vers nous, pas vers l'Ego, mais vers notre vrai Moi .... qui est Lui!!! Puisqu'il n'y a rien hormis Lui... [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]