Recueil des plus pures maximes du Coran

Rappel du premier message :

18 avril 2019

On ne cesse de voir sur tous les forums des citations négatives et/ou diffamantes, extraites et décontextualisées du Coran

Je vous propose donc pour changer, un livre en ligne, téléchargeable au format e-book gratuitement :

Morale de Mohamed ou recueil des plus pures maximes du Coran

Ce livre a été écrit par C. Savary en 1784. Comme il s'agit d'un scan, les caractères sont d'époque et les lettres "f" et "s" peuvent être confondues.

L'auteur présente son livre ainsi :

"Je n'ai recueilli dans cet abrégé que la morale la plus pure de Mohamed. J'en ai élagué tout ce qui repose sur l'erreur ou sur le fanatisme. On n'y trouvera que des Pensées propres à l'homme, ses devoirs envers la Divinité, envers soi-même, et envers ses semblables."

Hubert-Aimé a écrit:

C’est à « l’imitation de la perfection de Dieu » que la Loi nous appelle afin que nous réglions, dans les situations
concrètes de la vie et dans nos relations à autrui, nos comportements selon l’amour parfait. Le disciple de Jésus est invité à obéir à la loi, mais avec une nouvelle compréhension qui marque une rupture avec le rabbinisme.

Cela confirme donc bien ce que thedjezeyril dit. A savoir que Jésus a énoncé une loi personnelle et non pas une loi qui relève de la société.

OlivierV a écrit:

Hubert-Aimé a écrit:

C’est à « l’imitation de la perfection de Dieu » que la Loi nous appelle afin que nous réglions, dans les situations
concrètes de la vie et dans nos relations à autrui, nos comportements selon l’amour parfait. Le disciple de Jésus est invité à obéir à la loi, mais avec une nouvelle compréhension qui marque une rupture avec le rabbinisme.

Cela confirme donc bien ce que thedjezeyril dit. A savoir que Jésus a énoncé une loi personnelle et non pas une loi qui relève de la société.

Qui a dit le contraire ?

Hubert-Aimé a écrit:

Qui a dit le contraire ?

Ben selon ma compréhension, c'est sur ce point que certains islamophobes opposent radicalement Jésus et Mohamed. Or, Jésus n'était pas un chef d'état et pour ce qui concerne la loi "civile" Jésus semblait plutôt la cautionner (cfr le discours de Jésus en Matthieu 5 que tu as publié ailleurs sur le forum).

Exact, on confond les fonctions, les époques et les circonstances.
Jésus vivait dans le cadre de la loi juive et les juifs étaient eux-mêmes soumis à la loi romaine.

Mais dès qu'une communauté prend une certaine importance, elle ne peut plus échapper au politique, et le monde politique ne la laisse pas échapper  si elle représente un danger, un problème  ou une réalité à prendre en compte.

Deux phénomènes sont apparus qui n'étaient pas inclus dans la révélation :  la création d'un droit interne, le Droit Canon qui dut s'inspirer en partie du droit romain et la constitution de l'Eglise en tant que force politique.

En Orient l'Empire devint une théocratie totale, l'empereur était le représentant de Dieu sur terre.
En Occident, l'empire devint chrétien, ainsi que les différents royaumes, mais il y eut tout au long de l'histoire des conflits entre la papauté et les rois et empereurs, le pape affirmant avoir la primauté et une fonction de conseil, les autres voulant s'émanciper et revendiquant éventuellement un lien direct avec Dieu. L'Eglise prit pour son organisation le modèle administratif de l'empire, les évêques appartenaient à des familles puissantes, c'étaient des princes temporels. Le pape eut ses propres états jusqu'à une période tardive. Non seulement il affirmait son influence par ses écrits, mais il y eut des interventions directes de ses armées.
Si la politique n'est pas pris en compte dans la révélation, elle  rappelle son existence inévitable et alors le spirituel doit puiser dans différentes sources pour créer une ligne politique et des structures  qui  sont moins homogènes que celles qui sont issues directement d'une révélation.
On peut dire que des deux cotés il y a des avantages et des inconvénients : une législation  prenant ses références dans une époque et des circonstances particulières aura aussi du mal s'adapter aux changements d'époques  et de cultures.
En simplifiant on peut dire que St Pierre avec la papauté eut l'héritage de la partie organisationnelle et juridique, alors que l'épiscopat eut l'héritage des moyens de grâce.

OlivierV a écrit:

Hubert-Aimé a écrit:

Qui a dit le contraire ?

Ben selon ma compréhension, c'est sur ce point que certains islamophobes opposent radicalement Jésus et Mohamed. Or, Jésus n'était pas un chef d'état et pour ce qui concerne la loi "civile" Jésus semblait plutôt la cautionner (cfr le discours de Jésus en Matthieu 5 que tu as publié ailleurs sur le forum).

Evidemment on peut y voir une opposition : 

Il y en a un qui évoque plus la rigidité, la fixité, la cristallisation, la bedouinisation

Et l'autre qui évoque plus l'esprit, le mouvement, le discernement, l'inculturation 


Et de fait, les lois doivent s'adapter, évoluer...

Instant a écrit:

Exact, on confond les fonctions, les époques et les circonstances.
Jésus vivait dans le cadre de la loi juive et les juifs étaient eux-mêmes soumis à la loi romaine.

oui, tandis que le prophète de l'islam cumulait toutes les fonctions : prophète, chef de tribu, chef de guerre,  juge suprême, législateur et j'en passe....

Le supériorité de l'enseignement de Jésus réside à mon avis sur deux points

1-  le fait qu'il ne prône pas des règles mais des principes.

Par exemple être charitable, pardonner et ne pas répondre au mal par le mal, mettre sa confiance en Dieu ... cela peut se faire en tous lieux et en tous temps et par tout le monde selon ses moyens et les circonstances.
Au contraire les règles instaurées par le Coran sont liées à un contexte historique et géographique donné et n'ont pas de portée universelle en l'état.

2 - le fait qu'il s'adresse à l'individu et pas à la société, au spirituel et pas au temporel

En effet comme le souligne OlivierV, Jésus incite au respect des lois de la société de son temps "rendez à César..." mais appliquées avec amour (de nos jours nous dirions avec humanisme)
par exemple dans l'épisode de la femme adultère, il ne conteste pas la lapidation mais il fait appel à l'humanisme de ceux qui veulent l'appliquer "que celui qui n'a jamais pêché jette la première pierre"   (à comparer avec Mohamed qui selon les hadiths la fait appliquer strictement)

enfin transformer les individus cela a forcément une conséquence sur la société, à fortiori dans un état véritablement démocratique où les lois sont le reflet de la volonté du peuple.

Que l'Eglise au cours de l'histoire se soit parfois (souvent ? ) enfoncée dans le temporel et écartée des principes des évangiles ne retire rien à la valeur de l'enseignement de Jésus

C'est pour cela que selon Ibn Arabi le Christ est le sceau de la sainteté universelle et qu'il ne contredit pas l'enseignement de l'islam sur le khalifat ésotérique, toute forme complète spirituelle complète doit s'adresser aux trois parties de l'être, esprit, âme, corps.



L'Eglise n'a jamais renoncé, même à l'époque moderne, à avoir un rôle d'influence sur le temporel, et l'histoire montre bien qu'elle n'a renoncée que sous la contrainte à agir directement dans cet ordre.
Si les Evangiles ne traitent pas de ce domaine, c'est  que la volonté divine initiale (manifestée par le Jésus historique) concernait une voie spirituelle à l'intérieur du cadre de la loi juive, c'est la loi juive qui constituait la protection extérieure. Image de l'écorce (la loi) et du noyau (l'Esprit, le Sens), j'ajouterai  la pulpe entre les deux, ça dépend des plantes, l'écorce est un élément de protection mais elle est aussi complexe et vivante.


Pour le contexte j'ai répondu, il suffit de remarquer que les juifs, si attachés à la loi extérieure, ont su s'adapter à des situations  très diverses, sans doute l'islam devra le faire pour l'époque moderne, il en a les moyens doctrinaux, il est d'ailleurs moins monolithique de l'on dit  si l'on considère la profusion de productions jurisprudentielles qui au fil du temps ont du répondre à des situations de plus en plus éloignées de l'origine historique, et les variétés de formes de l'Indonésie au Brésil (par le fait des esclaves) en passant par l'Afrique noire.

L'intégration de l'enseignement christique à l'intérieur de l'islam existait déjà comme modalité de la voie soufie (et dans les textes, même si la théologie christique diffère), il y a eu un développement intellectuel avec une extension plus grande pour l'époque moderne avec par des gens comme Guénon, Vâlsan ou Schuon (en langue française et sans entrer dans leurs divergences) qui ont montré la capacité synthétique de l'islam.

Schuon a écrit (de mémoire) : "le christianisme, c'est le saint déséquilibre (le miracle), l'islam c'est le saint équilibre (la loi)", mais comme tu l'écris finalement le miracle fait partie de la loi, mais on ne connait pas encore de quelle manière.