Les portes ouvertes de ce week-end ont été l’occasion pour les 5000 personnes qui sont passées aux ateliers, de s’émerveiller : « Ils ont tout reconstruit, comme au Moyen-Âge ! » s’enthousiasme un couple de retraités vivant non loin de là, heureux « d’avoir pu entrer » dans cette entreprise familiale qu’ils connaissaient, comme beaucoup d’habitants, de réputation. « Ils sont habitués à ce genre de chantiers, ce sont eux qui ont restauré l’abbaye de Fontevraud » indiquent-ils.
Dans les pas des bâtisseurs de cathédrale
Mais travailler à l’édification d’un monument comme Notre-Dame n’est pas tout à fait un projet comme les autres. « Lors des portes ouvertes, les gens ont été touchés par le savoir-faire des charpentiers, mais aussi par leur générosité. Il y a dans ce chantier quelque chose qui dépasse la simple valeur historique, une dimension quasiment spirituelle » apprécie Benoît de Belleroche, responsable de chantier, en soulignant l’extraordinaire travail d’équipe qui a permis la réalisation de la charpente. Et de citer un souvenir édifiant : « Lors de la réunion de lancement des travaux, qui rassemblait près de 80 personnes de tous corps de métiers, quelqu’un a dit ‘qu’il ne fallait pas oublier l’objectif des artisans il y a 800 ans, de se rapprocher de la Jérusalem céleste. Que si on ne se remettait pas dans l’esprit des bâtisseurs de cathédrale, nous passerions à côté de quelque chose ».
Et il semble qu’en cet après-midi, ce petit supplément d’âme a été perçu par l’assistance. « Ne boudons pas notre joie ! » a d’ailleurs lancé Mgr Ribadeau-Dumas au début de son homélie. « Voici ce que nos compagnons ont réussi à faire…Notre joie est aussi notre espérance de voir renaître notre cathédrale. Nous montrant ainsi que quoi qu’il arrive, le Christ ne nous abandonne jamais ». Au cours de la messe, un hommage a été rendu au général d’armée Jean-Louis Georgelin, décédé accidentellement cet été, et qui avait en charge la supervision du chantier de Notre-Dame. Son bras droit et successeur, Phlippe Jost, était présent.