Troisième journée interreligieuse à Maredsous

Troisième Journée interreligieuse à l'abbaye de Maredsous
14 Mars 2011
DEPECHES CATHOBEL - BELGIQUE -

Au cours de cette rencontre du 13 mars 2011, trois orateurs ont pris la parole pour développer la thématique proposée : "Prophétie est Société". Le père Luc Moës nous livre un compte rendu des différentes interventions.


Militant en faveur d'un "mieux vivre ensemble", co-fondateur du Mouvement 'Ni putes, ni soumises', Chemsi Chéref-Khan reconnaît que la foi abrahamique soude et peut fédérer les religions qui s'en réclament, à la condition toutefois que la foi de la sphère privée puisse être critiquée par les exigences des Lumières; que le Coran soit une source de guidance spirituelle sans qu'on en rajoute avec des sacralisations indues. Si tout au long de l'histoire le christianisme et l'islam ont été tour à tour minoritaire, il convient aujourd'hui de proposer, en guise d'impôt de la tolérance, le respect réciproque, sur base d'un droit public, positif et honoré.

Autre prise de parole avec Vincent Legrand, de l'UCL et de la CIRI, qui a tenu à qualifier le 21e siècle tout comme Malraux s'y était risqué. Selon lui, ce siècle pourrait être plus spirituel et humaniste que prévu. Quels que soient les désarrois et les nostalgies que les migrations humaines peuvent causer, c'est l'occasion d'apprendre la dignité et la solidarité. Au lieu de se raidir de peur, les fidèles des diverses traditions, musulmane et chrétienne, peuvent laisser les formes de leur foi se fondre et s'inscrire dans le contexte européen. Cela permettrait une européanisation de l'Islam. Vincent Legrand a également évoqué le thème de la réciprocité, qui tient d'une juste limite du respect des traditions respectives entre liberté et vérité, sur fond d'une grande soif de reconnaissance. Des témoignages laissent à penser que des célébrations communes y contribuent.

Un troisième point de vue a été proposé avec le père Emilio Platti, op., récemment présent au Caire (place Tahrir). Celui-ci a souligné combien, depuis le prophète Muhammad ou Mohammad (Mohamet), l'humanité est invitée à suivre un chemin de salut, de bonheur par le respect d'exigences éthiques. A telle enseigne, un crime commis contre l'humanité est une injure à Dieu. Après un parcours historique, le père Platti a rappelé que le partage d'une même langue ouvre à l'universalité, et que participer à une citoyenneté légitime, c'est considérer que la loi et les devoirs sont égaux pour tous. La revendication populaire en Egypte, autour du 5 février, est née d'un refus de soumission à une interprétation obsolète et partisane de la charia. La spiritualité donne à la citoyenneté des valeurs qui libèrent des ouvertures vers le haut, un intérêt supérieur, ... Selon lui, ce ne sont pas les nations couvertes de pétro-dollars qui renouvelleront l'interprétation de la charia, mais bien celles qui offrent le visage d'une société où l'individu peut être personnel et accéder à la liberté de l'esprit.

Bonsoir, amie Seraphine . Heureux de te relire !


Et ce texte sur cette réunion à Maredsous me comble de joie .

J'y lis des tas d'idées qui sont les miennes , mais que je ne sais pas exprimer de cette façon ....


Chère Seraphine :

Merci chere soeur Séraphine
il est à noter que la religion Islamique n'oblige aucun non musulman citoyen de l'Etat Islamique à la charia .

Que les gens de l’Evangile jugent d’après ce qu’Allah y a fait descendre. Ceux qui ne jugent pas d’après ce qu’Allah a fait descendre, ceux-là sont les pervers. (5-47)

Sauf si on prefere etre jugé par la charia ,le juge a le choix de juger le non musulman ou de refuser .

S’ils viennent à toi, sois juge entre eux ou détourne toi d’eux. Et si tu te détournes d’eux, jamais ils ne pourront te faire aucun mal. Et si tu juges, alors juge entre eux en équité. Car Allah aime ceux qui jugent équitablement.(5-42)Mais comment te demanderaient-ils d’être leur juge quand ils ont avec eux la Thora dans laquelle se trouve le jugement d’Allah? Et puis, après cela,
ils rejettent ton jugement. Ces gens-là ne sont nullement les croyants. (5-43)

Il est à noter qu'au Maroc nous avons eu toujours un tribunal rabbinique .