Abdelkader Hakkou, le professeur marocain de l'Université Mohamed Premier venu en Belgique dans le cadre d'un projet de coopération universitaire au développement, s'était déjà rendu "cinq à six fois" en Belgique avec les mêmes passeport et visa qui lui ont valu d'être détenu au centre fermé de Steenokkerzeel ce week-end, a-t-il indiqué dimanche lors d'une rencontre avec la presse.
Abdelkader Hakkou a atterri vendredi soir à l'aéroport de Charleroi. Ce professeur marocain se rendait en Belgique dans le cadre d'un projet de coopération avec l'Université libre de Bruxelles (ULB). Porteur d'un passeport marocain et d'un visa touristique délivré par le consulat français, il a été arrêté à Charleroi et transféré au centre fermé de Steenokkerzeel car il ne remplissait pas toutes les conditions pour pouvoir entrer en Belgique, selon l'Office des étrangers.
"Nous ne contestons pas que des documents n'étaient peut-être pas comme ils devaient l'être mais cela ne justifiait pas une incarcération et une procédure d'expulsion", réagit dimanche Yvon Englert, recteur de l'ULB. "Un appel téléphonique aurait permis de donner les renseignements nécessaires."
L'agent de police à l'aéroport de Charleroi n'a pas compris les motifs de son voyage, explique M. Hakkou. "J'ai expliqué que je venais dans le cadre d'une mission universitaire, pour travailler. Il m'a dit que je devais alors avoir un visa de travail. J'ai tenté de lui expliquer que je ne venais pas en Belgique pour y travailler mais seulement pour une mission scientifique."
L'agent a rédigé un rapport "dans lequel tout allait dans le sens de l'expulsion", s'exclame-t-il. Le professeur a finalement été libéré ce dimanche à 12h00 et a pu rejoindre Bruxelles.
"Ces derniers temps, il est plus difficile d'obtenir des autorisations. Ce n'est pas la première fois non plus (qu'un membre invité) est arrêté à la frontière", a souligné le recteur de l'ULB. "Je désapprouve ce climat qui bloque l'université dans sa vision universaliste (...) et qui donne une image négative de la Belgique" réputée pour son ouverture. "Il faut se réveiller."