Vers le 13e centenaire de la mort d’Odile : une femme géniale aux couleurs du Ciel et de la Terre !
Au VIIe siècle, dans sa fureur condamnant à mort Odile, sa fille née aveugle, cependant sauvée par l’amour maternel de Bereswinda, Adalric, duc d’Alsace, était loin de se douter qu’un jour le destin exceptionnel de sa fille traverserait l’histoire et deviendrait un message de foi, d’espérance et de charité pour le XXIe siècle.
Odile, sentinelle d’avenir et expression du génie féminin. Née vers 660 au château de Hohenbourg (Altodunum en celte, sur la commune d’Ottrott, Bas-Rhin) dans la montagne vosgienne, rejetée par son père et éloignée au monastère de Palma (sans doute aujourd’hui Baume-les-Dames, dans le Doubs), Odile reçoit le baptême des mains de l’évêque Erhard de Ratisbonne, à l’âge de 12 ans. Elle ouvre alors les yeux et voit pour la première fois depuis sa naissance la splendeur de la vie. Elle reçoit donc le nom d’Odile, « fille de Lumière ». Plus tard réconciliée avec son père, elle devient plus tard abbesse d’un monastère fondé à Hohenbourg, en lieu et place du château, où elle meurt en 720.
Aujourd’hui, le Mont Saint-Odile poursuit inexorablement sa vocation de « fille de Lumière » en cette terre foulée chaque jour par des pèlerins et des touristes. L’eau de la source reconnue miraculeuse, abreuvant l’assoiffé et purifiant le regard de celui qui s’y lave le visage, cette eau venant des profondeurs ou de la nuée, porte en elle le mystère de la terre et du ciel, le mystère de la vie qui, par le baptême, s’ouvre sur l’Éternité. Pour les êtres de cœur, la montagne de Sainte-Odile est l’objet d’une découverte bouleversante, le ferment d’une conversion à la vie de l’esprit, à la signification du monde. Goethe y percevait les pulsations de la terre alsacienne, cette terre burinée par des drames terribles mais nourrie par l’espérance chrétienne et par cette foi stimulante qui affirme la présence de Dieu. Elle est manifeste dans l’adoration perpétuelle qui s’y déroule depuis huit décennies.