Je ne connaissais pas du tout.
Du point 1 à 3 tout le monde est d'accord, je pense, c'est ce que tendent à montrer les exégèses.
Le point 4 est ok bien que durement exprimé, l'oeuvre terrestre de Jésus est justifiée par son élévation en Christ.
Le point 5 ne regarde que l'auteur. Cela lui permet de se rattacher à des traditions qui apparaissent bien plus tard.
Et c'est pas bon signe car c'est ainsi que prolifèrent toutes les hérésies, quand la parole traverse les siècles sans écrit,
Et que l'on affirme plusieurs siècles après qu'il s'agit de la véritable parole contre les textes des origines.
Il y a des précédents
Il est bien plus historique de chercher archéologiquement la généalogie des idées.
LES CINQ POSTULATS DE L'ECOLE DE MARGUERAT
1. Le postulat des micro-unités littéraires (INT page 15), c'est-à-dire qu’avant la mise par écrit, la tradition était fragmentée en micro-unités, quelle provienne de l’oral ou – essentiellement - de l’écrit tout en reconnaissant que certaines « collections » ont pu être mises à disposition des évangélistes : paroles prophétiques, collection de miracles, de paraboles ou de controverses ;
2. Le postulat de l’écrit (INT page 11), c'est-à-dire que l’évangile n’a été constitué en récit continu que lors de sa mise par écrit – pas avant ;
3. La contribution significative de la culture hellénistique à la conception et à l’élaboration des Evangiles, c’est à dire : à travers la langue, le modèle littéraire (biographie et arétalogie grecques) et les catégories philosophiques (INT page 17). Le début du passage à la traduction en grec est situé dans le judaïsme hellénistique – dans un espace non palestinien (INT page 13) - avec l’envoi de Barnabé à Antioche en 34 (INT page 17) ;
4. Le souvenir de Jésus-Christ (anamnèse) est une « construction théologique» (INT page 21), moins élégamment dit : une construction à visée de propagande qui n’est pas destinée, en priorité, à rappeler les faits et gestes d’un mort. Les faits et gestes du « Jésus terrestre » sont interprétés dans le souvenir du « Jésus élevé » sur les autels. Cette construction « théologique » repose, pour partie, sur le fait qu’il n’y a pas d’identité nécessaire entre les deux « Jésus » : entre le « Jésus terrestre » et le « Jésus élevé » ;
5. Une tradition orale qui s’est perpétuée pendant des siècles par les apocryphes, « surtout dans les milieux étrangers à la Grande Eglise, où se prépare au deuxième siècle l’orthodoxie chrétienne » (INT page 27). C’est « logique » puisque du point de vue de l’INT, les Evangiles canoniques, eux, dérivent de l’écrit.