Un regard qui aime .
La femme est tombée sous le regard de l'homme , de cet homme-là , pas comme les autres ; l'affaire n'est pas allée plus loin ; l'affaire ne pouvait pas monter plus haut ; le rai de ces yeux Yeux-là est le seul tribunal . Mais attention ! Ce qui est arrivé à cette femme peut nous arriver , à nous aussi , et nous arrivera certainement tôt ou tard , et c'est là , du reste , la morale de cet Evangile et le fondement de toute morale tenable . Oui , la seule chose importante et décisive qui puisse nous arriver est de tomber sous le regard de Jésus Christ . Ce qu'il faut craindre nuit et jour jusqu'au tréfonds de notre être , et d'une crainte d'amour , ce n'est pas l'enfer de nos épouvantes et des fantasmagories -- cet enfer tellement charne dont il se rit tout bas-- mais de l'innocente nudité du regard de Jésus Christ , mais le verdict de cette Lumière qui de fond en comble nous traverse et nous analyse , mais de blesser cette Lumière même de l'amour dont nous risquons d'être s'éparés , dès l'instant que nous nous croyons justes et que nous commettons cet attenta qu'est la volonté de puissance , dans quelque ordre que ce soit . Jésus nous regardera , Jésus nous regarde maintenant à l'oeil nu , et c'est là sans apparat aucun , sans épouvantail aucun , le jugement dernier .
Frère François Cassingena-Trévedy .
Moine bénédictin à l'abbaye de Ligugé , François Cassigena Trévedy a traduit des oeuvres de saint Ephem pour les ources chrétiennes . Il enseigne à l'institut supérieur de liturgie et collabore à Magnificat depuis 2008 .
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Ven 03 Fév 2012, 21:38