Je vais reprendre les points et y apporter une réponse un peu plus approfondie n'ayant plus le frein du HS.
- Citation :
- Je crois que sa condition autre qu'animale lui permet justement, entre autre, de poser un regard objectif sur son environnement lointain et d'envisager librement ses actions en conséquence.
Ceci implique donc que l'animal ne pourrait poser un regard objectif sur son environnement lointain, ni envisager librement ses actions en conséquence. Cet animal agirait donc tel un robot programmé, prisonnier de comportements et d'instincts qu'il ne choisit pas... contrairement à l'homme.
Or j'estime que c'est péremptoire. Qu'est ce qui nous permettrait d'affirmer une telle chose? J'ai beau chercher, je ne trouve pas d'argument en cette faveur. En dehors de préjugés.
Au contraire, l'éthologie nous montre depuis quelques dizaines d'années que de nombreux animaux possèdent une conscience.
cf la déclaration de Cambrigde sur la conscience.
en anglais:
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]sur wiki:
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]La théorie de l'esprit a été démontré plusieurs fois chez les grands singes= l'aptitude cognitive permettant à un individu d’attribuer des états mentaux inobservables (ex : intention, désir, croyance...) à soi-même ou à d'autres individus. (exemple mais il y en a pleins d'autres:
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] )
De nombreux animaux sont capables de prévoir l'avenir, d'anticiper, et donc de prendre des décisions en rapport. (grands singes, oiseaux, cétacés...) (exemple:
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] )
....
Je ne pense pas que la liste soit exhaustive...
- Citation :
- Qu'est-ce qui vous paraît arrogant ici ?
Le fait de dénier d'office certaines capacités animales, érigeant ainsi d'office les capacités humaines comme l'extrayant de la condition animale.
Alors qu'il n'est question que des critères que l'on adopte de manière arbitraire.
Si le critère pour s'en extraire était la capacité de voler, et de capter les ultra-sons, cela serait les chauve-souris qui pourraient s'extraire du règne animal.
Mais si on choisit ce qui constitue nos caractéristiques, c'est nous.... forcément.
C'est péremptoire encore une fois. Un raisonnement circulaire qui s'auto-justifie.
Se classer à part, ne vient que de la survalorisation de ce que nous possédons... d'où l'arrogance.
- Citation :
- C'est une question de point de vue, je veux bien en parler.
La "non existence" de la Nature en est un autre. Ce n'est pas parce que c'est une abstraction que ce n'est rien.
On peut avoir une relation très objectivée avec elle, ou bien une relation très fusionnelle, comme chez les animistes, il demeure qu'on entretient une relation.
Les animistes n'ont pas de relation fusionnelle avec la nature... une fusion c'est la réunion de 2 ou plusieurs entités distinctes. Dans l'animisme, il n'y a pas fusion, car il n'y a pas distinction.
Cette abstraction que nous conceptualisons n'existe pas du tout en dehors des cultures issues de la pensée grecque, des monothéismes.
- Citation :
- Et alors ? S'extraire de ce concept détermine ce que nous en pensons, ce que nous pensons de nous-mêmes, ce que nous faisons et pourquoi.
Bref : ce que nous sommes. Que ce soit un mot européen n'y change guère, il y a des tas de manières de se poser la question de l'animalité de l'homme.
Tu ne sembles saisir ce que peut être une pensée sans ce concept... et c'est normal, nous avons tous du mal tant il existe pour nous.
Pourtant cela change totalement ce que "ce que nous pensons de nous-mêmes, ce que nous faisons et pourquoi".
Si ce mot n'existe pas en dehors de notre culture, c'est parce qu'il n'existe pas tout simplement et qu'il n'y a pas à s'en extraire... et si cela change tout.
je ne saurais mieux te dire que de lire des travaux qui en parlent... et de vraiment maturer le truc afin de mieux l'appréhender.
Penser dans un autre référentiel est super difficile... je pense qu'il m'a fallu des années je pense pour commencer à effleurer le truc.