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 Croire : une tendance lourde

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rosarum

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MessageSujet: Croire : une tendance lourde   Croire : une tendance lourde EmptyMar 09 Oct 2018, 22:26

Croire : une tendance lourde                09.10.2018

Au moins trois motifs sont susceptibles d’expliquer pourquoi la raison baisse les bras devant la croyance quelle qu’en soit la nature (religieuse, paranormale) :

- la satisfaction de l’homme à l’égard de sa propre pensée,
- la prééminence des émotions sur la raison
-  la fabrication de sens inhérente au travail du cerveau humain.
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rosarum

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MessageSujet: Re: Croire : une tendance lourde   Croire : une tendance lourde EmptyMar 09 Oct 2018, 22:28

L’humain tend à se satisfaire de sa propre pensée

Que l’homme tende à faire confiance à sa pensée ne signifie pas qu’il soit imperméable au réel. S’il l’était, sa survie serait menacée. Ce que nous voulons signifier ici, c’est que le fait de croire en quelque chose donne un sens à l’existence et, ce faisant, influence nos comportements, même quand ladite croyance se révèle non fondée. Et plus les croyances sont ancrées profondément, moins elles supportent le changement.

Ce phénomène est même observable dans un domaine d’apprentissage où les émotions ne sont pas particulièrement fréquentes, le raisonnement scientifique. Ainsi, dans le cadre d’un apprentissage du schème du contrôle des variables1, on a demandé à des préadolescents d’identifier les effets de plusieurs facteurs susceptibles d’influencer la vitesse d’une voiture de course dans un micromonde informatisé. Certaines croyances des sujets quant à l’importance des facteurs en jeu étaient fondées et d’autres pas. Lorsqu’ils sont confrontés à une démonstration invalidant leurs croyances, les sujets ne les abandonnent pas pour autant. Par ailleurs, même si les facteurs identifiés se sont révélés de plus en plus corrects au fil des séances, cela n’empêchait pas les sujets de conclure à l’importance de facteurs dont ils avaient auparavant démontré l’inopérance. En fait, tout se passe comme si les sujets ne renonçaient à leurs fausses croyances qu’avec le temps, et non sous l’effet d’un constat, la reconnaissance de leur invalidité ne semblant pas suffisante pour l’abandonner. On observe le même phénomène chez des étudiants universitaires en physique, que ceux-ci en soient à leur premier ou à leur septième cours2.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’attitude scientifique ne s’apprend pas facilement. L’expérimentation ainsi que toutes les méthodes qui visent la vérification sont en effet soumises à certaines règles qui exigent un effort et une adaptation psychique ardus3. Par contre, nul besoin d’enseigner les méthodes préscientifiques, on y recourt spontanément depuis toujours. La pensée spontanée est en réalité étrangère à la démarche scientifique. Alors que la crédulité est naturelle, programmée et découlant de la constitution même du cerveau, l’esprit critique et le scepticisme supposent un certain apprentissage, un effort volontaire et une vigilance constante
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rosarum

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MessageSujet: Re: Croire : une tendance lourde   Croire : une tendance lourde EmptyMar 09 Oct 2018, 22:29

Les émotions priment sur la raison

Si, comme on vient de le voir, des « croyances » contradictoires peuvent coexister dans le cadre de l’apprentissage du raisonnement scientifique, il n’est guère surprenant que le rationnel et l’irrationnel se départagent si difficilement lorsque les émotions participent des croyances défendues. Par exemple, la recherche en psychologie sociale montre que dans plusieurs situations les émotions constituent un meilleur moteur de régulation sociale que la raison. Ainsi, la contagion émotive inhérente aux diverses formes de rituels suscités par des gourous charismatiques est un phénomène connu. Les réunions animées par les preachers sont, à cet égard, exemplaires. Il arrive en outre que des individus réputés sceptiques adhèrent à certaines croyances pour des raisons psychologiques et émotionnelles qui les réconfortent à l’occasion d’événements difficiles à traverser (disparition d’êtres chers, peine d’amour).

Par ailleurs, ceux qui abandonnent une croyance, et plus particulièrement une croyance religieuse, le font essentiellement pour des raisons intellectuelles. Ils s’approprient alors les conclusions logiques de données (archéologiques, historiques, biologiques, psychologiques, etc.) qui déconstruisent les fondements même de la croyance en mettant au jour, par exemple, la genèse sociohistorique du développement des religions et de celle à laquelle ils ont adhéré.

La dissonance cognitive

Festinger définit la dissonance cognitive comme un état d’inconfort psychologique qui survient quand deux éléments de connaissance – Festinger parle de cognitions – sont en contradiction. Dans le cas le plus courant, l’opposition se produit quand une cognition (une opinion, une croyance) est démentie par un fait ou une information autre. Immédiatement se met en place le processus dit de réduction de la dissonance, qui consiste essentiellement à modifier un de ces deux éléments. La réduction se fait alors le plus souvent en niant ou en interprétant l’élément externe de façon à sauvegarder la cohérence de la représentation interne, ce qui conduit à une certaine déformation de la réalité extérieure.

Lorsqu’un des éléments est un comportement non conforme à l’idée que l’individu se fait de lui-même ou de ses attitudes – a fortiori si cela a lieu publiquement – la dissonance est d’autant plus inconfortable et le comportement plus difficile à nier. Un des moyens de réduire alors la dissonance, ou plus exactement de l’empêcher d’apparaître, consiste à chercher une cause extrinsèque au comportement, ou en d’autres mots à lui trouver une explication circonstancielle, susceptible de dédouaner l’auteur du comportement. Si cela n’est pas possible, la réduction de la dissonance débouchera sur la rationalisation du comportement problématique : l’individu tâchera d’ajuster ou de modifier ses valeurs, ses opinions ou son idéologie pour rendre congruent le comportement en question.
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MessageSujet: Re: Croire : une tendance lourde   Croire : une tendance lourde EmptyMar 09 Oct 2018, 22:32

Le cerveau humain, une machine à fabriquer du sens

Évoquant les propos d’une médium-voyante sur la politique internationale, les cataclysmes, etc., tenus le 1er janvier 2000 à la télévision française, Henri Broch se demande ce « qui pousse quelqu’un à proférer et/ou gober de telles imbécilités » (p. 109). Une bonne partie de la réponse à cette question réside probablement dans le fait que le cerveau humain sécrète du sens, et la croyance est la manière la plus rapide et la moins laborieuse d’en obtenir.

Dans Le cerveau social, Gazzaniga propose que la formation des croyances chez les humains découle de la constitution même de notre cerveau et de son fonctionnement. La capacité de faire des inférences dévolue à l’hémisphère gauche « a libéré l’être humain de l’interminable corvée consistant à progresser par tâtonnements » (p. 138) et, comme il ne supportait pas la dissonance cognitive, il s’est trouvé du coup contraint de chercher des raisons à ses comportements. La théorie de la dissonance cognitive élaborée par Festinger en psychologie sociale dans les années 1950, extrêmement féconde depuis lors, constitue en effet une brillante description du besoin de cohérence du cerveau (voir encadré : « La dissonance cognitive »).

« L’hémisphère gauche dominant est affecté à la tâche consistant à interpréter nos comportements patents autant que les réactions émotionnelles moins évidentes produites par ces différents modules mentaux de notre cerveau. Il élabore des théories quant aux raisons de ces comportements, et le fait à cause du besoin qu’éprouve le système cérébral de maintenir une impression de cohérence entre tous nos comportements » (p. 111-113). À cet égard, la difficulté de ne pas confondre coïncidence, corrélation et causalité s’explique mieux lorsqu’on comprend que l’homme fait des liens et des inférences par automatismes cognitifs à propos de presque tout. En effet, on résiste fort à croire qu’une partie de ce qui nous arrive n’est qu’accidentelle et relève de pures contingences et du hasard. Croire que notre vie est parsemée d’accidents dépourvus de sens semble insupportable11.

L’impératif et profond besoin de croire semble n’imposer aucune limite à ce que les individus peuvent inventer pour y arriver. Toutefois, le cerveau humain ne peut indéfiniment faire de nouvelles inférences à propos de la structure du monde. Économie d’énergie oblige, il doit porter son choix sur l’une d’entre elles. Une fois ce choix fait, s’installe alors chez le croyant un système cognitif plus ou moins fermé dont l’une des propriétés essentielles est d’écarter d’emblée toute donnée contraire aux postulats implicites de la croyance choisie. Ainsi, un système de croyances qui ne s’écarte pas trop de la réalité quotidienne peut constituer une façon de faire relativement bien adaptée dans la mesure où il favorise l’efficacité comportementale avec un minimum d’efforts cognitifs et adaptatifs. Par contre, un système rigide de croyances qui ne souffre pas la discussion peut déboucher sur le dogmatisme. À la limite, peu importe que les explications soient vraies ou fausses, l’important, c’est qu’elles soient satisfaisantes pour l’individu aux plans émotif et cognitif.

Pour expliquer pourquoi certains individus sont plus facilement influencés par le discours religieux, Parejko relie l’omniprésence et la force du désir de croire à un programme émanant de la sélection naturelle. La « crédulité » serait ainsi, au même titre que d’autres traits humains complexes, un trait de caractère sujet à la sélection naturelle et comportant une composante héritable. Un individu crédule peut se définir comme celui qui accepte d’emblée de croire à des événements extraordinaires sans exiger de preuves tout aussi extraordinaires.
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rosarum

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MessageSujet: Re: Croire : une tendance lourde   Croire : une tendance lourde EmptyMar 09 Oct 2018, 22:34

S’interrogeant sur les raisons de la persistance des fausses croyances, Lester adopte un point de vue évolutionniste et biologique. Comme tous les organes du corps, le cerveau a été façonné par l’évolution qui a retenu des solutions adaptatives, dont celle de permettre aux humains de rester vivants. Pour ce faire, les sens sont à cet égard les premiers outils. Ainsi, les premiers hominidés avaient intérêt à bien percevoir le danger (par exemple, la présence d’un lion) s’ils voulaient survivre, mais se fier uniquement aux sens comporte en même temps de sérieuses limites adaptatives. En revanche, les croyances issues de l’expérience (à titre d’extension de nos sens) peuvent s’apparenter à des connaissances et constituent à cet égard l’instrument de survie par excellence. Par exemple, nos ancêtres du Paléolithique augmentaient leurs chances de survie s’ils étaient fortement convaincus de l’existence du danger, même si leurs sens ne leur indiquaient pas la présence d’un danger immédiat. Au fil de l’évolution, les sens et les croyances sont demeurés essentiels pour la survie, mais se sont en quelque sorte spécialisés. Les sens permettent de nous adapter à partir de ce que nous percevons, alors que les croyances permettent, au-delà de nos sens, de donner du sens à ce qui nous arrive ou d’anticiper l’avenir. Les croyances n’ont donc plus besoin des sens pour fonctionner. Les croyances tiennent leur valeur de survie en ce qu’elles persistent même confrontées à des données contradictoires. En fait, en présence d’un conflit entre des faits et une croyance, le cerveau ne se tourne pas automatiquement vers les faits. Ce constat peut faire comprendre pourquoi des croyances rationnelles peuvent persister même en face de données contradictoires.

À cet égard, Dawkins16 postule que le mécanisme de l’évolution, tel qu’il est modélisé dans le darwinisme, loin d’être limité aux phénomènes biologiques, commande également la dynamique culturelle. Autrement dit, le darwinisme ne peut être réduit au contexte étroit des gènes. Si les gènes sont en effet des réplicateurs, ils ne seraient pas seuls à jouer ce rôle. La transmission culturelle donne aussi lieu à une forme d’évolution en ce que les représentations culturelles seraient aussi des réplicateurs, c’est-à-dire des objets capables de produire des copies d’eux-mêmes, et que Dawkins appelle mèmes17. Un mème est tout aussi bien une recette de cuisine, une opinion, une théorie, les contes de fée, une croyance, une pièce de musique. On aura compris ici que la description des diverses cultures comme un ensemble d’unités qui forment, à l’instar des gènes au plan biologique, des unités culturelles (les idées élémentaires d’une culture) constitue une analogie. À l’instar des gènes, qui sont des unités qui se perpétuent en vertu de leur capacité à produire des répliques fidèles d’elles-mêmes, les mèmes se reproduisent de cerveau à cerveau essentiellement par imitation : « les bons réplicateurs culturels colonisent ainsi les populations humaines » (p. 32). Mais, dans tout processus de copie, il arrive que celle-ci ne soit pas tout à fait conforme à l’original. Dans le cas des gènes, on assiste alors à des mutations génétiques. Non seulement ce même phénomène est applicable aux mèmes, mais il est aussi plus fréquent. Dawkins reconnaît d’ailleurs que le processus de copie des mèmes est moins précis que celui des gènes ; chaque copie pourrait donner lieu à un élément mutationnel. Ainsi, certains mèmes mutants ne parviendront pas à se reproduire car personne ne les imite ; d’autres auront une durée de vie plus ou moins éphémère, par exemple les modes ; d’autres, enfin, ont une vie durable, l’idée de Dieu en est un exemple typique. Les mèmes, à l’instar des gènes, sont donc l’objet d’un processus de sélection avec un potentiel de survie plus ou moins fort.

Le mème de Dieu est à cet égard significatif. Qu’est-ce qui assure à l’idée de Dieu sa pérennité et son pouvoir de pénétration de l’environnement culturel ? La valeur de survie du mème Dieu provient de son énorme attrait psychologique. Il fournit en fait une réponse simple (superficiellement plausible) à des questions profondes et troublantes, à propos de la vie et de la mort. Entre autres, les religions suggèrent que les injustices terrestres seront réparées par la justice divine dans une autre vie. Les mèmes peuvent aussi augmenter leur chance de propagation en s’associant entre eux. Ainsi, les associations, répulsives (Dieu et enfer) et attractives (Dieu et paradis), se renforcent mutuellement, augmentant ainsi la probabilité de propagation du mème de Dieu dans le pool mémique. Enfin, avoir la foi, c’est se mettre dans un état d’esprit tel qu’on est prêt à croire quelque chose en l’absence de toute preuve, même quand des raisonnements logiques ou des faits interfèrent avec les affirmations dogmatiques inhérentes. Le mème de la foi aveugle décourage ainsi toute démarche rationnelle assurant du coup sa pérennité. La science n’est certes pas à l’abri de dérapages basés sur une « foi aveugle » en sa toute-puissance, mais heureusement le fonctionnement scientifique lui-même entrave la pérennité d’un tel aveuglement. Le caractère biodégradable des théories scientifiques en est probablement une bonne illustration.
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rosarum

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MessageSujet: Re: Croire : une tendance lourde   Croire : une tendance lourde EmptyMar 09 Oct 2018, 22:35

Comme les croyances ont contribué à notre survie au cours de l’évolution, il n’est guère surprenant qu’elles soient biologiquement résistantes au changement. S’il existe un tel « instinct » de la foi, selon l’expression de Barrette18, on comprend qu’il soit difficile d’y résister, qu’il soit plus facile de croire que de douter, que l’esprit critique et rationnel soit plus tardif dans l’histoire de l’humanité et dans le développement de l’homme et surtout moins populaire que les mythes et l’ésotérisme. Puisque nous sommes programmés pour croire, nous sommes particulièrement sensibles aux histoires qui répondent à ce que nous avons besoin de croire19. En fait, non seulement le croyant néglige plus ou moins volontairement les démonstrations qui prouveraient l’existence des objets de sa foi, mais advenant une démonstration scientifique, ces objets cesseraient d’appartenir au domaine de la croyance pour intégrer le domaine des connaissances.

Bien qu’il reste impossible d’être parfaitement objectif, il est souhaitable de tendre à l’objectivité dans le champ de l’acquisition des connaissances. C’est en effet le meilleur moyen d’éviter de prendre ce que nous voulons croire pour la vérité, ou pour éviter de trouver ce que nous voulons trouver plutôt que ce qui est. Or, que font les approches qui gravitent autour du paranormal, des enfants du Verseau et du new-age ? Elles laissent l’impression qu’elles peuvent réconcilier la subjectivité et la raison, que le vouloir croire et le vouloir la vérité sont tout à fait conciliables. Mais c’est peine perdue : l’ésotérisme et la science constituent deux démarches inconciliables qui ne peuvent s’amalgamer dans un même discours. La source de cette opposition réside dans les méthodes que l’humanité doit suivre pour obtenir des connaissances fiables. L’ésotérisme, tout comme la mystique d’ailleurs, valorise l’expérience subjective, tandis que cette dernière est tendue vers la quête incessante de l’objectivité.

Certains croyants résolvent ce dilemme en se persuadant qu’ils ont intimement découvert la vérité. Or, l’objectivité ne relève ni de l’opinion personnelle, ni de la conviction intime. Les connaissances dérivées d’une démarche scientifique sont le résultat d’un processus essentiellement collectif. Quand il fait de la science, le chercheur, même guidé par son intuition, utilise des hypothèses, des observations, des méthodes et des résultats qui sont vérifiables. Le noyau dur du consensus définissant une activité de recherche scientifique réside dans le caractère reproductible des résultats. Autrement dit, contrairement aux autres formes de connaissances, les affirmations d’un chercheur demandent à être vérifiées par d’autres chercheurs. Ce critère de vérifiabilité implique évidemment que les méthodes de collecte de données soient explicitement divulguées et reproductibles
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MessageSujet: Re: Croire : une tendance lourde   Croire : une tendance lourde EmptyMar 09 Oct 2018, 23:01

merci, c'est très synthétique!
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Anoushirvan





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MessageSujet: Re: Croire : une tendance lourde   Croire : une tendance lourde EmptyJeu 11 Oct 2018, 21:06

J'ai beau me faire l'avocat d'une démarche rationnelle et scientifique en général, il y a des choses ici qui ne vont pas, à mon avis.

Tout d'abord, l'introduction pose la problématique de pourquoi la raison abdique face à la croyance.
Mais dans le développement, il est en fait surtout question de la science.

Or pourquoi la science aurait-elle le monopole de la raison ?
La philosophie, par exemple, n'a rien à voir avec la raison ?

Il n'y a pas de besoin d'aller dans le surnaturel pour constater qu'il y a des choses de notre réalité que la science ne peut pas appréhender.
Je donne un exemple : la science du fonctionnement du cerveau montre, expériences à l'appui, que le libre-arbitre n'existe pas.
Le problème est que le libre-arbitre est la base essentielle du droit pénal, en vertu de ce qu'il n'y a pas de crime ou de délit sans intention de le commettre, et il me paraît excessivement risqué pour l'équilibre de notre droit de remettre en question ce principe.

On a dans ce cas précis un conflit clair entre la science et le droit, et je pense que le principe du droit doit primer sur les conclusions scientifiques.

Je suis également en désaccord avec la thèse que la croyance est le mécanisme cérébral par lequel le cerveau cherche à créer du sens à notre réalité.
Plus précisément il n'y a pas que la croyance à tenter de voir du sens dans notre réalité : la science aussi !

On l'oublie un peu vite, mais le fondement philosophique de l'activité théorique en science est que notre réalité est suffisamment intelligible pour qu'il soit envisageable d'élaborer des théories et des modèles pour la comprendre.
Autrement dit, le principe intellectuel qui préside à l'activité scientifique est que notre réalité a du sens et que nous pouvons tenter de l'appréhender.

Sinon l'activité scientifique ne serait rien de plus qu'une activité contemplative.

On dit souvent que la science ne répond qu'à la question "comment" et non pas à la question "pourquoi", mais je ne suis pas certain que cet adage soit intellectuellement correct.


Je ne suis pas non plus d'accord sur ce qui est dit au sujet de la dissonance cognitive.
Si je résume (un peu à l'extrême) ce qui est expliqué, lorsqu'il y a conflit entre un point de vue et un fait, on aurait tendance à nier le fait ou l'interpréter pour coller au point de vue.
J'ai utilisé l'expression très large "point de vue" et non le mot "croyance" car cette attitude n'est nullement spécifique à la croyance.
C'est aussi une démarche classique en science. Quand on a une théorie, et un fait qui semble la contredire, il est parfaitement admissible sur le plan méthodologique d'interpréter le fait pour qu'il colle à la théorie.

Je donne un exemple : la Lune tourne autour de la Terre et ne tombe pas sur elle. D'un autre côté, quand des objets sont lâchés sur Terre, en général on constate qu'ils tombent sur Terre.
On a ainsi deux classes de faits contradictoires.
La démarche, qui a été celle de Newton, a été de réinterpréter des faits, la chute des corps, pour les coller à sa théorie de la gravitation.

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rosarum

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MessageSujet: Re: Croire : une tendance lourde   Croire : une tendance lourde EmptyJeu 11 Oct 2018, 21:52

Anoushirvan a écrit:
J'ai beau me faire l'avocat d'une démarche rationnelle et scientifique en général, il y a des choses ici qui ne vont pas, à mon avis.

Tout d'abord, l'introduction pose la problématique de pourquoi la raison abdique face à la croyance.
Mais dans le développement, il est en fait surtout question de la science.

Or pourquoi la science aurait-elle le monopole de la raison ?
La philosophie, par exemple, n'a rien à voir avec la raison ?

la science n'a pas le monopole de la raison mais c'est un domaine où le raisonnement peut  être validé (ou pas) par la confrontation avec la réalité. Je ne pense pas que ce soit le cas de la philosophie.

Citation :
Il n'y a pas de besoin d'aller dans le surnaturel pour constater qu'il y a des choses de notre réalité que la science ne peut pas appréhender.
Je donne un exemple : la science du fonctionnement du cerveau montre, expériences à l'appui, que le libre-arbitre n'existe pas.
Le problème est que le libre-arbitre est la base essentielle du droit pénal, en vertu de ce qu'il n'y a pas de crime ou de délit sans intention de le commettre, et il me paraît excessivement risqué pour l'équilibre de notre droit de remettre en question ce principe.

On a dans ce cas précis un conflit clair entre la science et le droit, et je pense que le principe du droit doit primer sur les conclusions scientifiques.

je ne connais pas ces expériences. Le problème que tu soulèves est particulièrement ardu mais le jour où notre connaissance du fonctionnement du cerveau sera suffisante, il faudra bien à mon avis mettre le droit en conformité avec la réalité.

Citation :

Je suis également en désaccord avec la thèse que la croyance est le mécanisme cérébral par lequel le cerveau cherche à créer du sens à notre réalité.
Plus précisément il n'y a pas que la croyance à tenter de voir du sens dans notre réalité : la science aussi !

On l'oublie un peu vite, mais le fondement philosophique de l'activité théorique en science est que notre réalité est suffisamment intelligible pour qu'il soit envisageable d'élaborer des théories et des modèles pour la comprendre.
Autrement dit, le principe intellectuel qui préside à l'activité scientifique est que notre réalité a du sens et que nous pouvons tenter de l'appréhender.

Sinon l'activité scientifique ne serait rien de plus qu'une activité contemplative.

On dit souvent que la science ne répond qu'à la question "comment" et non pas à la question "pourquoi", mais je ne suis pas certain que cet adage soit intellectuellement correct.

en établissant des liens de cause à effet et en démontant les mécanismes, la science explique le comment.
si par pourquoi on entend la finalité, en supposant qu'il y en ait une, je ne vois pas comment la science pourrait l'appréhender.

Citation :

Je ne suis pas non plus d'accord sur ce qui est dit au sujet de la dissonance cognitive.
Si je résume (un peu à l'extrême) ce qui est expliqué, lorsqu'il y a conflit entre un point de vue et un fait, on aurait tendance à nier le fait ou l'interpréter pour coller au point de vue.
J'ai utilisé l'expression très large "point de vue" et non le mot "croyance" car cette attitude n'est nullement spécifique à la croyance.
C'est aussi une démarche classique en science. Quand on a une théorie, et un fait qui semble la contredire, il est parfaitement admissible sur le plan méthodologique d'interpréter le fait pour qu'il colle à la théorie.

Je donne un exemple : la Lune tourne autour de la Terre et ne tombe pas sur elle. D'un autre côté, quand des objets sont lâchés sur Terre, en général on constate qu'ils tombent sur Terre.
On a ainsi deux classes de faits contradictoires.
La démarche, qui a été celle de Newton, a été de réinterpréter des faits, la chute des corps, pour les coller à sa théorie de la gravitation.

oui mais un fait qui contredit la théorie veut dire que la théorie est, au minimum, incomplète.

sinon je trouve assez juste la remarque que la croyance permet de donner du sens plus rapidement et avec moins d'effort que le raisonnement.
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MessageSujet: Re: Croire : une tendance lourde   Croire : une tendance lourde EmptyJeu 11 Oct 2018, 21:59

@anoushirvan

Je pense qu'il s'agit surtout de comprendre le fonctionnement de l'intelligence humaine où la croyance et la démarche scientifique ont justement une même origine: la quête de sens.

Ce qui revient à ce que tu dis...

La "raison" humaine a un fonctionnement bien particulier, dont la recherche de sens fait parti, et pour cela, la cognition a adopté certains schémas d'économie d'énergie, qui contiennent des biais. Donc la science n'a pas le monopole de la raison, mais la raison contient la croyance, la sensibilité, la science......
Et c'est justement car l'homme est ainsi fait qu'il a des croyances ET qu'il fait de la science. La science n'étant que ce qui fait changer les croyances de temps en temps...  car la croyance est tellement "efficace" qu'il existe des mécanismes de résistances au changement, comme en biologie... une forme de compromis d'efficience. Le parallèle me parle beaucoup, et du coup je ne vois pas une opposition qui serait faite entre croyance et science, mais plus la description d'une forme de régulation du fonctionnement cognitif.

Dans ton exemple c'est tout à fait ça... le mécanisme de départ: la dissonance cognitive, est la même dans la croyance ou la science... et chacune est une solution possible au problème posé.
Les mécanismes de régulation favorisant plutot les éléments qui ne chamboulent pas trop les visions du monde des uns et des autres, la quête de sens va aboutir à un raisonnement non scientifique mais satisfaisant la cohérence du monde. Mais parfois, cette quête de sens va aboutir à une démarche scientifique, avec les mêmes freins cognitifs: la difficulté a voir une vision originale, mais avec un effort méthodologique laborieux qui permet de dépasser les freins.

Donc oui Newton était face à une dissonance cognitive... il n'est pas resté sur les croyances, il a entamé une démarche scientifique sur ces questions.

Mais bon des Newton il y en a pas a tous les coins de rue.
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*Encelade*





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MessageSujet: Re: Croire : une tendance lourde   Croire : une tendance lourde EmptyJeu 11 Oct 2018, 23:04

rosarum a écrit:


la science n'a pas le monopole de la raison mais c'est un domaine où le raisonnement peut  être validé (ou pas) par la confrontation avec la réalité. Je ne pense pas que ce soit le cas de la philosophie.
la philosophie est pourtant nécessaire à l'exercice de la science, car c'est par la philosophie que les bases de la méthode scientifique peuvent être posées.

Citation :


je ne connais pas ces expériences. Le problème que tu soulèves est particulièrement ardu mais le jour où notre connaissance du fonctionnement du cerveau sera suffisante, il faudra bien à mon avis mettre le droit en conformité avec la réalité.
même si cela induit une révolution absolue de notre manière de concevoir la notion de responsabilité?? de liberté?
cette donnée scientifique mérite avant tout d'être digérée par la philosophie avant d'imaginer concevoir ce que ce cela recouvre.

Citation :



si par pourquoi on entend la finalité, en supposant qu'il y en ait une, je ne vois pas comment la science pourrait l'appréhender.
La notion d'information et donc de quête, induit "un sens" et une finalité.

c'est une théorie uniciste en vogue et en plein développement.
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Anoushirvan





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MessageSujet: Re: Croire : une tendance lourde   Croire : une tendance lourde EmptyVen 12 Oct 2018, 19:33

*Encelade* a écrit:

Et c'est justement car l'homme est ainsi fait qu'il a des croyances ET qu'il fait de la science. La science n'étant que ce qui fait changer les croyances de temps en temps...  car la croyance est tellement "efficace" qu'il existe des mécanismes de résistances au changement, comme en biologie... une forme de compromis d'efficience. Le parallèle me parle beaucoup, et du coup je ne vois pas une opposition qui serait faite entre croyance et science, mais plus la description d'une forme de régulation du fonctionnement cognitif.

Oui, *Encelade*, vu comme ça, ça se tient en effet.

Ca me plaît bien cette idée de régulation du fonctionnement cognitif.
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*Encelade*





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MessageSujet: Re: Croire : une tendance lourde   Croire : une tendance lourde EmptyVen 12 Oct 2018, 23:58

je trouve intéressant cette modélisation, cat cela modifie ma manière d'appréhender les croyances.

"Ce n'est pas nouveau", c'est plus ou moins l'objet de mes lectures ces dernières années.

"Avant", pour m'expliquer l'omniprésence des croyances dans les cultures humaines, j'y mettais une sorte d'artéfact de la cognition humain... "un dommage collatéral" en somme, comme souvent en biologie, où il y a souvent une contrepartie "moins sympa" à une fonction avantageuse par ailleurs. ( plutot péjoratif à la relecture lol mais je laisse )

Or, ici, c'est beaucoup plus qu'un dommage collatéral, c'est le fondement de nos schémas mentaux.
Sans les croyances pour poser notre pensée, nous serions trop laborieux intellectuellement.
Ce moteur qui est la quête de sens, produit des dissonances cognitives en permanence, et en permanence notre cerveau compense le déséquilibre et réinterprète pour que ca reste cohérent= sensé.

Comme on ne peut pas avoir tout analyser en profondeur, en respectant la démarche scientifique pour le moindre détail de notre vie, il est obligatoire de se reposer sur des croyances... qui peuvent devenir des connaissances si elles s'avèrent "validées" scientifiquement parlant, cela évite d'avoir à tout redécouvrir sans cesse, et permet d'être efficace, ce qui explique que ce schéma ai été sélectionné et que cela soit le fonctionnement de l'ensemble de l'humanité.

Donc loin d'être un simple arctéfact, la croyance est inhérente à la quête de sens, et à la cognition humaine.

Comme en biologie où il y a des mécanismes de déstabilisation du système, et des mécanismes de stabilisation du système, le 1er permettant de faire face au changement et le 2eme permettant de rester optimal dans un milieu donné, dans le domaine de la cognition humaine, c'est la même chose... les croyances sont entrenues pour la stabilité, et la science, les idées nouvelles, la philosophie existe pour être l'élément de déstabilisation... c'est plus marginal forcément, mais c'est là, et ça change les choses en profondeur ponctuellement. (genre actuellement ca serait bien lol )


Bref, j'aime bien quand je me vois obligée de changer de manière de voir les choses, et c'est un domaine théorique qui a produit cela, d'où un certain enthousiasme de ma part.
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MessageSujet: Re: Croire : une tendance lourde   Croire : une tendance lourde EmptySam 13 Oct 2018, 03:00

Le problème réside dans ces biais cognitifs , comme prendre conscience de ce qui est régulé dans l'inconscient cognitif ?
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MessageSujet: Re: Croire : une tendance lourde   Croire : une tendance lourde EmptySam 13 Oct 2018, 14:12

La démarche scientifique, avec la soumission de son travail a la critique.... est un moyen de tenter d'y échapper.

Mais au quotidien, je vois pas comment on peut y échapper... on ne peut changer le flux de la pensée, sous peine de bugger, on aurait pas le temps intellectuellement de faire autrement.
Le tout c'est peut etre d'avoir une certaine prudence face "aux évidences", et de savoir se remettre en question régulièrement une chose après l'autre, en tentant d'utiliser la démarche critique... ce qui s'apprend.
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