SUITE
À ce titre, je suis un conservateur, mais je n’en ai cure. Au diable les campagnes marketing, les promotions et les repas pantagruéliques. Revenons, s’il vous plaît, à l’essentiel, et faisons de ce Noël un moment de joie renouvelé.
Je pense néanmoins à nos plus anciens qui, pour beaucoup, fêteront Noël seuls ou en petit comité, ayant la juste crainte des célébrations de famille et d’une possible contamination. Il en sera ainsi de mes parents et beaux-parents, qui préfèrent rester tranquillement chez eux à l’abri des germes des plus jeunes. Ces festivités sont toujours l’occasion de reconstituer la cellule familiale ; il en sera différemment cette année. Alors, dans la contemplation extatique d’une belle crèche provençale ou d’un sapin illuminé, je pense à eux, je pense à vous. Lorsqu’on a un certain âge, chaque année compte, et une de perdue n’est jamais retrouvée. Néanmoins, l’amour que l’on porte à nos parents demande aussi la plus grande prudence, et cela n’empêche nullement l’affection de se dire et de s’éprouver. Profitons de ce moment particulier pour le dire, en toute simplicité. Qu’il est parfois difficile de dire « je t’aime » à ceux qui nous ont donné la vie. On ressent la beauté du sentiment, mais son expression ne franchit que péniblement le seuil de sa bouche. Je le fais pour vous, pour ce Noël amputé : Papa, Maman, je vous aime, et je remercie le Ciel d’avoir des parents tels que vous.
Je veux demeurer le plus longtemps possible dans ce sentiment d’un amour partagé. Je veux faire de mon Noël un Noël d’amour et de compassion ; je veux retrouver la force éternelle de la bienveillance pour tous, et construire mon année 2021 à l’aune de cette émotion. Chérir ses proches, ses parents, ses enfants, leur dire, surtout, combien ils comptent pour nous et leur montrer de façon tangible notre affection. Voilà ce que nous apprend Noël. Quand Marie et Joseph se pressent autour du petit corps sans défense du Jésus nouveau-né, réchauffé du souffle brûlant de l’âne et du bœuf, c’est la naissance de l’amour inconditionnel, de l’amour qui arme et qui permet toutes les aventures humaines. Aimons-nous les uns les autres, nous enseigne l’Évangile. Alors, mettons cette injonction au service de ce drôle de Noël. Joyeux Noël, chers lecteurs ; prenez soin de vous et dites à vos proches combien vous les chérissez. C’est le vœu que je forme pour vous pour cette semaine ; aimons-nous les uns les autres."