| | Séraphim - le blog de Marc-Elie | |
| | Auteur | Message |
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Pétunia Moderateur
| Sujet: Séraphim - le blog de Marc-Elie Ven 26 Avr 2019, 14:07 | |
| 26/04/2019
A la fois prières et poésies |
| | | Pétunia Moderateur
| Sujet: Re: Séraphim - le blog de Marc-Elie Ven 26 Avr 2019, 14:12 | |
| L'homme qui prie L’homme qui prie porte en son silence toute la semence des siècles, les voix de la nuit, les grands murmures d’univers chaque instant gonflé de sève immémoriale chaque goutte de temps qui perle abreuvant des mondes en fleurs dont le clair parfum s’élève plus haut que les airs.L’homme qui prie l’homme qui se tient droit comme une croix au bord des chemins, entre sans une ombre dans la vie nue, la vie muette, la vie à l’intérieur de la vie, comme le feu au dedans de la flamme, la flamme dans le noir de l’éblouissement, la vie plus loin que la vie celle qui tremble et tient toute sa force de ce murmure qui dure et se prolonge la vie qui s’échappe et dit encore la vie dans sa fuite la vie jaillie du creux de la chair, la vie comme une flamme libre.L’homme qui prie a fini par faire un creux dans la terre, ainsi du lièvre dans l’herbe des collines et le monde dort, le monde seul dans le monde, seul au monde avec l’astre froid au milieu de la nuit, le battement sourd d’une lueur semblable à un visage sous les reliefs de la terre ô les minces plis de l’espace comme la peau d’un frisson loin derrière les étoiles qui clignotent, dans des déserts où plus personne à cette heure ne se hasarde. Philippe Mac Leod, Variations sur le silence, Ad Solem 2018 [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] |
| | | mario-franc_lazur Administrateur - Fondateur
| Sujet: Re: Séraphim - le blog de Marc-Elie Ven 26 Avr 2019, 16:20 | |
| Et, du même blog, ce poème de Victor Hugo :
J’avais devant les yeux les ténèbres. L’abîme qui n’a pas de rivage et qui n’a pas de cime, Était là, morne, immense ; et rien n’y remuait. Je me sentais perdu dans l’infini muet. Au fond, à travers l’ombre, impénétrable voile, On apercevait Dieu comme une sombre étoile. Je m’écriai : — Mon âme, ô mon âme ! il faudrait, Pour traverser ce gouffre où nul bord n’apparaît, Et pour qu’en cette nuit jusqu’à ton Dieu tu marches, Bâtir un pont géant sur des millions d’arches. Qui le pourra jamais ! Personne ! ô deuil ! effroi ! Pleure ! — Un fantôme blanc se dressa devant moi Pendant que je jetai sur l’ombre un œil d’alarme, Et ce fantôme avait la forme d’une larme ; C’était un front de vierge avec des mains d’enfant ; Il ressemblait au lys que la blancheur défend ; Ses mains en se joignant faisaient de la lumière. Il me montra l’abîme où va toute poussière, Si profond, que jamais un écho n’y répond ; Et me dit : — Si tu veux je bâtirai le pont. Vers ce pâle inconnu je levai ma paupière.
— Quel est ton nom ? lui dis-je. Il me dit : — La prière.
Victor Hugo Jersey, décembre 1852.
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| | | rosedumatin Administrateur - Fondateur
| Sujet: Re: Séraphim - le blog de Marc-Elie Ven 26 Avr 2019, 22:20 | |
| - mario-franc_lazur a écrit:
- Et, du même blog, ce poème de Victor Hugo :
J’avais devant les yeux les ténèbres. L’abîme qui n’a pas de rivage et qui n’a pas de cime, Était là, morne, immense ; et rien n’y remuait. Je me sentais perdu dans l’infini muet. Au fond, à travers l’ombre, impénétrable voile, On apercevait Dieu comme une sombre étoile. Je m’écriai : — Mon âme, ô mon âme ! il faudrait, Pour traverser ce gouffre où nul bord n’apparaît, Et pour qu’en cette nuit jusqu’à ton Dieu tu marches, Bâtir un pont géant sur des millions d’arches. Qui le pourra jamais ! Personne ! ô deuil ! effroi ! Pleure ! — Un fantôme blanc se dressa devant moi Pendant que je jetai sur l’ombre un œil d’alarme, Et ce fantôme avait la forme d’une larme ; C’était un front de vierge avec des mains d’enfant ; Il ressemblait au lys que la blancheur défend ; Ses mains en se joignant faisaient de la lumière. Il me montra l’abîme où va toute poussière, Si profond, que jamais un écho n’y répond ; Et me dit : — Si tu veux je bâtirai le pont. Vers ce pâle inconnu je levai ma paupière.
— Quel est ton nom ? lui dis-je. Il me dit : — La prière.
Victor Hugo Jersey, décembre 1852.
Ce poème est vraiment magnifique ! MERCI |
| | | rosedumatin Administrateur - Fondateur
| Sujet: Re: Séraphim - le blog de Marc-Elie Ven 26 Avr 2019, 22:23 | |
| - Pétunia a écrit:
- L'homme qui prie
L’homme qui prie porte en son silence toute la semence des siècles, les voix de la nuit, les grands murmures d’univers chaque instant gonflé de sève immémoriale chaque goutte de temps qui perle abreuvant des mondes en fleurs dont le clair parfum s’élève plus haut que les airs.
L’homme qui prie l’homme qui se tient droit comme une croix au bord des chemins, entre sans une ombre dans la vie nue, la vie muette, la vie à l’intérieur de la vie, comme le feu au dedans de la flamme, la flamme dans le noir de l’éblouissement, la vie plus loin que la vie celle qui tremble et tient toute sa force de ce murmure qui dure et se prolonge la vie qui s’échappe et dit encore la vie dans sa fuite la vie jaillie du creux de la chair, la vie comme une flamme libre.
L’homme qui prie a fini par faire un creux dans la terre, ainsi du lièvre dans l’herbe des collines et le monde dort, le monde seul dans le monde, seul au monde avec l’astre froid au milieu de la nuit, le battement sourd d’une lueur semblable à un visage sous les reliefs de la terre ô les minces plis de l’espace comme la peau d’un frisson loin derrière les étoiles qui clignotent, dans des déserts où plus personne à cette heure ne se hasarde.
Philippe Mac Leod, Variations sur le silence, Ad Solem 2018
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] Splendide ma chère PETUNIA |
| | | Pétunia Moderateur
| Sujet: Re: Séraphim - le blog de Marc-Elie Sam 27 Avr 2019, 11:07 | |
| comment réformer l'Eglise? [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]On ne réforme l’Église qu’en souffrant pour elle, on ne réforme l’Église visible qu’en souffrant pour l’Église invisible. On ne réforme les vices de l’Église qu’en prodiguant l’exemple de ses vertus les plus héroïques. Il est possible que saint François d’Assise n’ait pas été moins révolté que Luther par la débauche et la simonie des prélats. Il est même certain qu’il en a plus cruellement souffert. Mais il n’a pas défié l’iniquité, il n’a pas tenté de lui faire front, il s’est jeté dans la pauvreté, il s’y est enfoncé le plus avant qu’il a pu, avec les siens, comme dans la source de toute rémission, de toute pureté. Au lieu d’essayer d’arracher à l’Église les biens mal acquis, il l’a comblée de trésors invisibles, et sous la douce main de ce mendiant le tas d’or et de luxure s’est mis à fleurir comme une haie d’avril. En pleine crise de la poésie, ce qui importe n’est pas de dénoncer les mauvais poètes ou même de les pendre, c’est d’écrire de beaux vers, de rouvrir les sources sacrées. Bernanos[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] |
| | | Skander Moderateur
| Sujet: Re: Séraphim - le blog de Marc-Elie Sam 27 Avr 2019, 14:08 | |
| - Pétunia a écrit:
L’homme qui prie a fini par faire un creux dans la terre, ainsi du lièvre dans l’herbe des collines et le monde dort, le monde seul dans le monde, seul au monde avec l’astre froid au milieu de la nuit, le battement sourd d’une lueur semblable à un visage sous les reliefs de la terre ô les minces plis de l’espace comme la peau d’un frisson loin derrière les étoiles qui clignotent, dans des déserts où plus personne à cette heure ne se hasarde. Je vois là un éloge à la prière nocturne, quand tout le monde dort. Cela me fait penser à ces vers de Ghazali... "La colombe a pleuré dans la nuit... je dormais. Mon Dieu mon amour est trompeur Sur un véritable amour elle n'eut pas pris d'avance." |
| | | Pétunia Moderateur
| Sujet: Re: Séraphim - le blog de Marc-Elie Lun 29 Avr 2019, 10:06 | |
| Seigneur, es-tu mort en mon coeur ? "Jésus lui dit: Marie ! Elle se retourna, et lui dit en hébreu: Rabbouni! c'est-à-dire, Maître!" Jean 20,16 Marie se retourne deux fois. La première fois à l'extérieur. (Jean 20,14) La deuxième fois, intérieurement. C'est alors qu'elle le reconnait en son coeur. Seigneur, si tu es mort en mon coeur, comment puis-je vivre de Ta Vie ? Seigneur, tu es ressuscité, tu es vivant ! François-Xavier D.[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] |
| | | Pétunia Moderateur
| Sujet: Re: Séraphim - le blog de Marc-Elie Jeu 02 Mai 2019, 02:29 | |
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Accompagner[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Si je veux réussir à accompagner un être vers un but précis, je dois le chercher là où il est et commencer là, justement là.Celui qui ne sait faire cela se trompe lui-même quand il pense pouvoir aider les autres.Pour aider un être, je dois certainement comprendre plus que lui mais d'abord comprendre ce qu'il comprend.Si je n'y parviens pas, il ne sert à rien que je sois plus capable et plus savant que lui.Si je désire avant tout montrer ce que je sais c'est parce que je suis orgueilleux et cherche à être admiré de l'autre plutôt que l'aider.Tout soutien commence avec humilité devant celui que je veux accompagner ; et c'est pourquoi je dois comprendre qu'aider n'est pas vouloir maîtriser mais vouloir servir.Si je n'y arrive pas, je ne puis aider l'autre.Søren Kierkegaard, philosophe danois (1813-1855)[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] |
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