1/2/18
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Elle s’appelle Hélène. Cette lycéenne âgée de 19 ans venue de Fameck (Moselle) ne pensait pas que participer au concours de plaidoirie du Mémorial de Caen lui vaudrait une campagne de harcèlement sur les réseaux sociaux. Son sujet : le sort des Alévis, une minorité vivant en Turquie.
«Je vais vous parler d’un peuple, mon peuple. D’une culture, d’une religion très minoritaire : les Alévis. Ils sont entre dix et quinze millions en Turquie. Vivant dans un pays à forte majorité sunnite, ils peinent à faire valoir leur culte et leur mode de vie» a déclamé la jeune fille, devant une assistance de 3000 personnes venue assister à ces débats.
«Ce peuple minoritaire est persécuté depuis de nombreuses années. En effet, ne respectant aucun principe de l’islam, de nombreux massacres ont eu lieu comme à Maras, Dersim ou Sivas, dernier lieu où trente-trois Alévis ont été brûlés vifs. Brûlés vifs, vous vous imaginez ? Nous sommes en Turquie, pays défini comme étant laïque et démocratique, répondant normalement aux principes des droits de l’homme» a-t-elle continué dans sa plaidoirie.
Une plaidoirie appuyée sur la jurisprudence européenne. La CEDH ( la Commission européenne des droits de l'Homme) a déjà condamné la Turquie à deux reprises (en 2014 et 2016,) pour discriminations religieuses envers la confession alévie.
Sa performance a convaincu, puisque la lycéenne est repartie de Caen avec le Prix de l’engagement citoyen. Mais voilà si son discours a été applaudi à Caen, sur les réseaux sociaux cette prestation n’a pas été apprécié, notamment par certains internautes de la communauté turque. Rapidement Hélène a été victime d’un déchaînement de commentaires désobligeants, et d’insultes. «Le journal Turc» un groupe Facebook a même publié une vidéo accusant la jeune fille de véhiculer «un discours de haine».