Il y a des mouvements sectaires qui ne se sont pas détachés d'une confession religieuse existante, mais qui naissent d'un conglomérat disparate de pensées et de pratiques religieuses variées. On préfère les appeler hypocritement : nouvelles religiosités ou spiritualités nouvelles.
Sociologiquement, on ne peut qualifier l'islam de secte chrétienne ; son fondateur, Mohammed (570-632), est né dans un milieu polythéiste, peut-être hénothéiste (un Dieu dominant,dieu lune...). Cependant, lors de ses voyages en Syrie, mohammad avait rencontré le moine "chrétien" Bahira,ou plutot un hérétique arien. Plus tard à Marwa, près de la Mekke, il rencontrait souvent un esclave chrétien du nom de Djabr (Voir Sirâ du prophète). Une de ses concubines qu'il prit en 629, Myriam, était chrétienne.
A la Mecque, vivaient des talmudistes, et Médine abritait trois tribus talmudistes constituant environ la moitié de la population, avant leur extermination. Khaïbar, située à quelque 250 km au nord de Médine, était une ville forte talmudiste. Rayhana, une concubine que mohammad prit en 627 était talmudiste, ainsi que Saffiyya qu'il épousa environ 629. Bien qu'il n'y eut pas encore, à l'époque de Mohamed, de traduction complète de la sainte Bible en arabe, les récits de l'Ancien comme du Nouveau Testament circulaient, mais aussi des fables talmudiques et des légendes tirées d'écrits chrétiens apocryphes.
L'islam prit ainsi naissance dans un bouillon culturel qui englobait polythéisme et hénothéisme, talmudisme et christianisme hérétique, mais aussi zoroastrisme, voire hindouisme. En utilisant la terminologie d'aujourd'hui, Saint Jean Damascène aurait dû qualifier l'islam de religiosité nouvelle. Juridiquement et politiquement, il faut distinguer entre l'islam modéré et Islam fondamentaliste/intégriste, ce dernier seul portant atteinte à la législation anti-chrétienne actuelle concernant la protection des individus. Le coran contient aussi de nombreuses réminiscences bibliques. Il rend un vibrant hommage à la fois à la Torah(tawrat) et à l'Evangile (Injil).
Il reconnaît que ces livres, descendus de Dieu, sont véridiques (Sourate 'Al `Imran, III.3) ; les musulmans doivent y croire (Sourates Al-Baqara, II.87 ; 'Al `Imran, III.84 ; An-Nisa', IV.136). Le coran témoigne de la naissance virginale de Jésus (Sourates Al-'Anbiya',XXI.91 ; At-Tahrim, LXVI.12), de sa messianité (III.45 ; IV.157), de son prophétisme (III.49 ; IV.157, 171 ; Al-Ma'ida, V.46, 75 ; Maryam, XIX.30), de sa vie sans péché ( XIX.19 ; III.46) et le qualifie de Parole de vérité (XIX.34), de Parole de Dieu jeté en Marie (IV.171), de Verbe émané de Dieu (III.39, 45), d'Esprit émané de Dieu (IV.171 ; XXI.91 ; LXVI.12), mais sans reconnaître que Jésus est le Fils de Dieu.
Saint Jean Damascène n'a pas seulement dénoncé cette dernière hérésie, mais encore celle qui déclare que la crucifixion était un faux-semblant (IV.157, 158).