Raziel
| Sujet: Sainte Jeanne d'Arc à propos des péchés Lun 30 Mai 2016, 17:10 | |
| 30/05/2016 Retournons en 1425. Dans son célèbre livre Le mystère de la Charité de Jeanne d'Arc, Charles Péguy met dans la bouche de cette grande Sainte la catéchèse suivante à propos du péché : Il s'agit-là des péchés des chrétiens en guerre qui maltraitent Jésus en le souffletant sur la croix ou qui font manger leurs chevaux sur les autels des églises. - Péguy, en 1896, à travers Jeanne d'Arc a écrit:
Complice complice c'est comme l'auteur. Nous en sommes les complices, nous en sommes les auteurs. Complice, complice, c'est autant dire : auteur.
Celui qui laisse faire est comme celui qui fait faire. C'est tout un. Ca va ensemble. Et celui qui laisse faire et celui qui fait faire ensemble, c'est comme celui qui fait, c'est autant que celui qui fait. C'est pire que celui qui fait.
Car celui qui fait, il a au moins le courage de faire. Celui qui comment un crime, il a au moins le courage de la commettre. Et quand on le laisse faire, il y a le même crime ; c'est le même crime ; et il y a lâcheté par dessus. Il y a lâcheté en plus.
Il y a partout une lâcheté infinie. Complice, complice, c'est pire qu'auteur, infiniment pire.
Quand le membre d'une religion laisserait faire le mal par un co-religionnaire, aurions-nous la force d'âme que Jeanne ?
Dernière édition par Raziel le Lun 30 Mai 2016, 18:55, édité 3 fois |
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Invité Invité
| Sujet: Re: Sainte Jeanne d'Arc à propos des péchés Lun 30 Mai 2016, 18:40 | |
| - Raziel a écrit:
- 30/05/2016
- Péguy, en 1896, à travers Jeanne d'Arc a écrit:
Complice complice c'est comme l'auteur. Nous en sommes les complices, nous en sommes les auteurs. Complice, complice, c'est autant dire : auteur.
Celui qui laisse faire est comme celui qui fait faire. C'est tout un. Ca va ensemble. Et celui qui laisse faire et celui qui fait faire ensemble, c'est comme celui qui fait, c'est autant que celui qui fait. C'est pire que celui qui fait.
Car celui qui fait, il a au moins le courage de faire. Celui qui comment un crime, il a au moins le courage de la commettre. Et quand on le laisse faire, il y a le même crime ; c'est le même crime ; et il y a lâcheté par dessus. Il y a lâcheté en plus.
Quand le membre d'une religion laisse faire le mal par un co-religionnaire, aurions-nous la force d'âme de Jeanne ? Tout dépend du sens "laisser faire le mal" - si c'est en être désolé mais ne pas faire le pas nécessaire de dénonciation et de protestation, c'est au mieux de la fatigue, ou sinon de la paresse, cela devient une complicité dans le sens de "non assistance de personne en danger". - si c'est d'approuver dans son coeur et d'être content que quelqu'un l'ait fait à ta place, alors Péguy a raison. Ceux qui devant leur télé applaudissent aux massacres sont des minables, mais condamner ces minables trop fortement pourraient les inciter à mériter plus de louanges en passant à l'acte, donc le vrai coupable demeure le vrai coupable et laissons au spectateur enthousiaste peut-être le temps de changer de point de vue. |
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