I- Les droits des voisins:
L’Islam a recommandé de bien traiter le voisin, en donnant à ce mot ce sens le plus large, car Allah I dit : ( Adorez Allah et ne Lui donnez aucun associé. Agissez avec bonté envers vos parents, les proches, les orphelins, les pauvres, le voisin proche, le voisin éloigné, le compagnon, le voyageur dans le besoin, et les esclaves en votre possession, car Allah n’aime pas, en vérité, le présomptueux, l’arrogant. )
Sourate 4, verset 36.
Il a interdit de porter préjudice au voisin, que ce soit par la parole ou par l’acte. Abû Houreira t rapporte qu’il fut dit au Prophète r : « Une telle jeûne le jour et passe la nuit en prière, mais cause du tort à ses voisins par sa langue. » Le Prophète r dit alors : « Il n’y a rien de bon en elle, elle sera en Enfer » Et on lui dit aussi : « Une telle accomplit ses prières obligatoires, jeûne le mois de Ramadan, donne en aumône du fromage frais et ne porte préjudice à personne par sa langue. » « Elle ira au Paradis », dit le Prophète r.
Al-Mustadrak (4/184), hadith n°7305
L’Islam a attribué au voisin une place de choix et un droit immense, comme le dit le Prophète r dans ce hadith :« [L'Ange] Gabriel ne cessait de me recommander d’avoir des égards pour le voisin si bien que je crus qu’il allait lui donner le droit à l’héritage »
Al-Bukhârî (5/2239), hadith n°5668.
Il considère que faire du tort au voisin est incompatible avec la foi, car le Prophète r dit : « Par Allah, il ne croit pas ! Par Allah, il ne croit pas ! Par Allah, il ne croit pas ! » « - Et qui donc, Ô Messager d’Allah, lui demanda-t-on, ne croit pas ? » Il répondit : « Celui dont le voisin n’est pas à l’abri de la méchanceté et des maux »
Al-Bukhârî (5/2240), hadith n°5670.
Le Messager d’Allah expliqua les droits du voisin à celui qui lui demanda « Quels sont les droits de mon voisin sur moi ? » : « Rends-lui visite quand il est malade, quand il meurt, suis son cortège funèbre, s’il te demande un prêt, accorde-le-lui, s’il n’a pas d’habit, habille-le. Félicite-le s’il lui arrive un bien, console-le s’il est victime d’un malheur, n’élève pas ton édifice de manière à l’empêcher de respirer l’air frais, ne l’indispose pas avec l’odeur appétissante de ta cuisson, à moins de lui en offrir une partie. »
Al-Mu‘jamu-l-kabîr (19/419), hadith n°1014.
On doit supporter ses torts et être indulgent à son égard. Un homme dit à Ibn Abbas t : « J’ai un voisin qui me porte préjudice, m’insulte et me rend la vie difficile. » Il lui dit: « Va, s’il désobéit à Allah en te portant préjudice, toi, obéis à Allah en lui faisant du bien. »
Le voisin jouit de ces droits même quand il n’est pas musulman. Nous en avons pour preuve l’exemple d’Abdullah ibn Amr t : On égorgea une brebis chez lui. Quand il revint, il dit : « Avez-vous offert une part à notre voisin juif ? En effet, j’ai entendu le Messager d’Allah r dire :« [L’Ange] Gabriel ne cessait de me recommander d’avoir des égards pour le voisin à tel point que je crus qu’il allait lui donner le droit à l’héritage »