Le frère David Johnson, moine américain installé en Syrie, a été libéré par ses geôliers parce qu’il leur avait chanté la Résurrection du Christ !
SYLVAIN DORIENT (407)
Brother David Johnson_© Monastery of Mar Yakub (St James) Syria
Frère David Johnson est un grand roux de 34 ans tombé amoureux de la Syrie et des communautés de chrétiens qui y vivent. "Avant d’arriver au Moyen-Orient, je ne savais même pas que des chrétiens y habitaient, or ils sont 2 millions !", se souvient-il. Le religieux s’est installé dans le monastère de Saint-Jacques le Persan, à Qara en Syrie. Celui-ci regroupe des moines de huit nationalités, dont aucun n’a voulu fuir le pays malgré la guerre civile.
Il salue innocemment des soldats
Lundi de Pâques 2012. Alors qu’un convoi de "l’Armée syrienne libre" (FSA) passe devant le monastère, le frère Johnson les salue de la main, comme il aurait salué un voisin dans son Colorado natal. Mais la situation est tendue, la FSA est en guerre contre le régime de Bachar el-Assad, et ces militants trouvent louche cet étranger qui ne semble pas avoir peur d’eux... Ils l’arrêtent donc, l’accusant d’être "un espion à la solde des Américains". Johnson se confie : "Au lieu de paniquer, ma communauté s’est immédiatement rendue à l’église pour commencer la liturgie. Ils se sont mis à prier et à célébrer la messe. J’étais dans les mains de Dieu et ne ressentais aucune peur".
En paix parmi les fusils d’assaut
Ressentant une étrange paix, et même de la joie, le frère Johnson s’est mis à chanter la Résurrection de Jésus à ses ravisseurs dans leur langage natal. Ils furent d'abord surpris, mais le frère réalisa qu’ils l’écoutaient attentivement. "Ils m’ont dit : 'Nous n’avions jamais entendu cela avant ! Pourquoi ne pas le chanter à nouveau ?'. Alors j’ai recommencé : 'Le Christ s’est relevé de la mort, abattant la mort par la mort, et à ceux qui gisent dans la tombe, Il a donné la vie'. Les militants se sont mis à rire et à battre des mains". Ils décidèrent alors de le ramener dans son monastère, mais avant cela, ils souhaitèrent montrer à leurs amis le "frère américain chantant". "Ils m’ont amené pour faire découvrir les chants de la Résurrection à un groupe de soldats, et ils battaient tous des mains ! Je croyais rêver ! J’avais l’impression d’être entré dans une dimension parallèle", se rappelle le frère Johnson.