Prière pour le Liban à la demande du Pape François

Lors d’une visioconférence avec des journalistes, vendredi 2 juillet, le patriarche maronite Béchara Raï a dressé un premier bilan de la journée de prière et de réflexion sur le Liban organisée la veille au Vatican.

Il est revenu en particulier sur les mots du pape François, prononcés dans la basilique Saint-Pierre à la fin de cette journée, en présence des patriarches et des ambassadeurs accrédités près le Saint-Siège. « Le discours du pape sur le Liban sera notre programme de travail. Il comprend tout », a affirmé le cardinal Rai.
« Les politiques, ce qu’ils cherchent, c’est leur propre intérêt »

Il a décrit une journée qui fut pour lui source « d’un grand espoir et d’une grande joie », au cours de laquelle tous les patriarches présents avec le pape ont pu s’exprimer librement sur l’état de leur pays et le rôle des chrétiens sur place.

Il a également souligné que le discours final du pape était un message envoyé à tous les Libanais, y compris les responsables politiques. « Les politiques, ce qu’ils cherchent, c’est leur propre intérêt, a estimé le patriarche maronite. C’est la raison pour laquelle nous n’avons pas de gouvernement depuis 9 mois. »

Confirmant ce qu’avait affirmé en avril le premier ministre désigné Saad Hariri après sa rencontre avec le pape, le cardinal Rai a ajouté que François ne se rendrait pas au Liban tant que le pays n’aurait pas un gouvernement à sa tête.

« Il ne peut pas venir tant qu’il n’y a pas un gouvernement. Qu’est-ce qu’il viendrait faire ? Qui vient l’accueillir ? », a-t-il lancé. « Il se trouverait face au peuple qui lui dirait qu’il veut un gouvernement. »

« Il faut vivre les ténèbres de la nuit pour avoir l’aurore », a-t-il ajouté, convaincu que le Liban, « que l’on surnommait la Suisse d’Orient », « se relèvera ».

La question des réfugiés syriens

Interrogé sur le sujet, le cardinal Rai est également revenu sur la situation des réfugiés présents sur le sol libanais, en particulier le 1,5 million de Syriens, dont la présence est une source de grande tension dans le pays.