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 L'histoire humaine depuis 12 000 ans.

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MessageSujet: L'histoire humaine depuis 12 000 ans.   L'histoire humaine depuis 12 000 ans. EmptyDim 02 Sep 2018, 22:34

02.09.2018

Je vous propose une synthèse des connaissances actuelles sur l'histoire de l'humanité des 10 000 ans qui ont précédés notre ère.

C'est à mon sens éclairant sur bien des aspects du contexte dans lesquels ont été forgés les écrits saints.

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L’archéologie porte un regard renouvelé sur le Néolithique. Avec l’émergence des sociétés complexes s’effectue une rupture fondamentale de l’histoire humaine…

Qu'est-ce que le Néolithique ?


Le Néolithique est une période de la préhistoire marquée par l’émergence des premières sociétés agricoles sédentaires. Le terme signifie « pierre nouvelle » en grec. Il s’oppose à l’âge qui l’a précédé, dit de la « pierre ancienne », ou Paléolithique, qui est l’époque où les sociétés humaines vivaient de chasse, de pêche et de cueillette – c’est-à-dire 99 % de la durée de l’histoire humaine.
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MessageSujet: Re: L'histoire humaine depuis 12 000 ans.   L'histoire humaine depuis 12 000 ans. EmptyDim 02 Sep 2018, 22:35


Les archéologues du XIXe siècle, au moment où l’on découvrait l’immensité des temps préhistoriques et où le récit biblique était peu à peu mis de côté, avaient remarqué que les haches en pierre polie étaient caractéristiques des époques les plus récentes. Ils parlaient donc également d’« âge de la pierre polie » pour qualifier le Néolithique, par opposition à l’« âge de la pierre taillée », notre Paléolithique qui l’avait précédé. En fait, ces haches polies, dont on sait maintenant qu’elles servaient à couper et travailler le bois, et qui devaient être taillées avant d’être polies, ne sont que l’un des outils de la panoplie en pierre du Néolithique. Pour le reste, la pierre continue à être taillée jusqu’à ce que le métal vienne très progressivement la remplacer avec l’âge du Bronze puis l’âge du Fer. On s’est plus tard aperçu que, bien plus fondamental que ce détail technique du polissage de la pierre, c’était l’invention de l’agriculture et de l’élevage qui définissait le Néolithique.

L’archéologue marxiste australien Vere Gordon Childe a qualifié dans les années 1930 de « révolution néolithique » cette transformation du mode de subsistance, sans nul doute la rupture la plus radicale de l’histoire des sociétés. Claude Lévi-Strauss considérait d’ailleurs qu’il n’y avait que deux véritables ruptures historiques dans l’évolution humaine, la révolution néolithique puis la révolution industrielle du XIXe siècle. Mais, d’une certaine manière, on peut dire que la seconde n’est que le prolongement, certes un peu éloigné, de la première. De fait, les sociétés qui ont fait le choix de l’agriculture ont progressivement éliminé de la surface de la planète, en quelques millénaires, les sociétés de chasseurs-cueilleurs, dont les dernières achèvent de mourir dans les endroits les plus inhospitaliers du globe.

Comment caractérise-t-on cette période ?


La domestication des animaux et des plantes suppose la sédentarité de l’habitat (exception faite du cas particulier des pasteurs nomades). Le meilleur contrôle des ressources alimentaires que permettent l’agriculture et le stockage, joints à la sédentarité, a pour conséquence un boom démographique continu. Chez les chasseurs-cueilleurs, qui nomadisent généralement en fonction de ressources saisonnières, les femmes ont en moyenne un enfant tous les trois ans. Le taux de fécondité passe à un enfant par an dans les sociétés agricoles traditionnelles, où il n’était régulé que par la mortalité infantile (de l’ordre de 50 %) avant que les progrès de la médecine viennent contrarier cette régulation, assurée maintenant par un certain contrôle des naissances.

Ce boom démographique entraîne la croissance indéfinie des groupes humains, alors que ceux de chasseurs-cueilleurs ne dépassaient pas en moyenne quelques dizaines d’individus. Les agglomérations d’agriculteurs ne cessent de croître en taille, avec un certain nombre de conséquences sur place (stress, épidémies, problèmes de ravitaillement, etc.). Jared Diamond, dans De l’inégalité parmi les sociétés, mentionne ainsi des analyses de squelettes montrant des chasseurs-cueilleurs en moyenne plus grands et en meilleure santé que les agriculteurs sur des territoires partagés : au IVe millénaire avant notre ère, en Grèce et en Turquie, les nomades mâles mesurent en moyenne 1,78 m, les sédentaires 1,60 m.

Une partie de cet excédent démographique se répand dans d’autres régions, jusque-là occupées par des chasseurs-cueilleurs qui seront repoussés ou assimilés. Toutefois, une fois l’ensemble des régions habitables annexé de cette manière extensive, apparaissent dès le Néolithique, à des vitesses variables selon l’espace et les ressources disponibles, de nouvelles formes sociales marquées par une complexité croissante et une organisation hiérarchique forte. Ces mutations sociales sont l’autre trait marquant du Néolithique, en sus du mode de subsistance. Elles s’accompagnent de tensions, visibles dans la généralisation de fortifications et les traces de violences.

Cet accroissement démographique continu oblige aussi, à espace disponible (on parle de « capacité de charge ») équivalent, à des « gains de productivité ». Du point de vue des techniques, une partie des outils (faucilles en silex, meules en pierre) avait déjà été inventée par les chasseurs-cueilleurs. Les haches polies sont un trait du Néolithique, auquel la poterie n’est pas toujours associée au départ (encadré p. 23) ; ces haches feront bientôt l’objet d’extractions quasi industrielles et d’échanges à longue distance. La traction animale (bovins, chevaux, puis chameaux, lamas, voire éléphants) va permettre des déplacements et un travail du sol plus efficace, de même que l’invention de la roue (sauf dans le Nouveau Monde) et de l’araire, la charrue primitive. Le métal y contribuera, mais très progressivement au fil des alliages : le cuivre, trop mou et d’abord matériau de prestige, est transformé en bronze, plus dur, par l’ajout d’étain, avant qu’apparaisse la métallurgie du fer. Le manque d’espace contraint à coloniser des régions moins propices, comme les îles, les zones montagneuses ou encore le bord des lacs. Les maisons lacustres sur pilotis, longtemps considérées comme emblématiques du Néolithique, ne sont en fait qu’une adaptation à ces milieux particuliers. 

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MessageSujet: Re: L'histoire humaine depuis 12 000 ans.   L'histoire humaine depuis 12 000 ans. EmptyDim 02 Sep 2018, 22:36


Où le Néolithique est-il apparu ?

Le Néolithique apparaît en plusieurs régions du monde de manière indépendante, avec des espèces animales et végétales différentes : ce n’est donc pas un phénomène de diffusion à partir d’un point unique. Ces régions sont pour l’essentiel le Proche-Orient (où le Néolithique semble s’amorcer il y a approximativement 12 000 ans, avec la domestication, étalée dans le temps, du mouton, de la chèvre, du bœuf, du porc, du blé et de l’orge) ; la Chine (avec le porc, le chien, le poulet, le millet, le riz et peut-être en deux foyers à l’origine distinct, mais bientôt fusionnés, fleuve Jaune au nord et Yangtsé au sud) ; les Andes et le Mexique (avec le maïs, les courges, les haricots, la pomme de terre, l’avocat, le chien, le cobaye et le lama – mais aussi le coton et le tabac) ; le bassin du Mississippi (avec les courges, le tournesol et l’ansérine) ; la Nouvelle-Guinée (avec le taro et la banane) ; et peut-être le nord de l’Afrique (avec le bœuf, le mil et le sorgho).

Ces phénomènes indépendants se concentrent dans une tranche chronologique précise, entre 10 000 et 5 000 ans environ avant notre ère. C’est en effet la première fois qu’Homo sapiens, apparu quelques dizaines de milliers d’années plus tôt, se retrouve dans un environ­nement favorable, l’actuelle période in­terglaciaire, qui a débuté voici environ 12 000 ans.

Les formes de domestication peuvent être très variées. Le premier animal domestiqué, le chien à partir du loup, ne l’a pas été (ou très marginalement) pour l’alimentation, mais pour la protection et pour la chasse. Entre l’animal complètement sauvage et le complètement domestiqué, il existe de nombreux intermédiaires, comme l’abeille, le faucon, le furet, l’éléphant ou les animaux de compagnie. Dès le Néolithique, la chasse n’est plus pratiquée que marginalement et devient peu à peu un passe-temps, qui aura souvent une connotation aristocratique.

Les domestications originelles ont résulté d’une certaine familiarité avec des espèces propices, apprivoisées dans un premier temps, puis parquées et finalement domestiquées. De nombreuses espèces se prêtent à une forme d’apprivoisement si elle est effectuée dès leur plus jeune âge, que ces espèces aient ou non un intérêt alimentaire. De telles formes de coexistence s’observent encore de nos jours en Ama­zonie, par exemple. De même, pour les espèces végétales, certaines ont fait l’objet de cueillettes intensives et leur pousse a été favorisée au détriment d’autres (céréales, palmier à huile), avant une domestication proprement dite. La civilisation japonaise de Jômon (du XIIIe millénaire au VIe siècle avant notre ère) pratique même, à défaut d’agriculture, une forme de sylviculture en favorisant la pousse de variétés de chênes et de marronniers. Mais c’est là où une plante domestique a pu assurer majoritairement l’alimentation (blé, orge, riz, sorgho, millet, maïs) que les conséquences de la révolution néolithique ont été les plus fortes.

L’apparition même du Néolithique, d’abord dans des foyers relativement limités, tient ainsi à plusieurs séries de facteurs : la présence à l’état sauvage des espèces domesticables de faune et de flore ; mais aussi les techniques pour les exploiter (en particulier le stockage) ; et enfin des facteurs culturels. Il y aurait fallu l’idée même de la domestication et d’un rapport de domination vis-à-vis du monde naturel dans lequel les sociétés de chasseurs-cueilleurs se vivaient immergées (encadré ci-dessous). Un environnement trop favorable, comme celui des régions équatoriales, ne favorise pas une telle invention, l’agriculture réclamant plus de travail que la chasse et la cueillette, de même qu’un environnement trop défavorisé la rend impossible. C’est donc dans des zones intermédiaires qu’est apparue l’agriculture.

Un phénomène mondial


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MessageSujet: Re: L'histoire humaine depuis 12 000 ans.   L'histoire humaine depuis 12 000 ans. EmptyDim 02 Sep 2018, 22:37

Comment s'est-il diffusé en Europe ?

Le Néolithique s’est diffusé en Europe à partir du Proche-Orient. Au cours du VIIe millénaire, pour des raisons climatiques mais sans doute aussi politiques, les grandes agglomérations du Levant s’effondrent et leurs communautés se dispersent de manière extensive vers la Mésopotamie, l’Iran, l’Asie centrale, l’Égypte et aussi l’Anatolie.

C’est depuis cette dernière région qu’elles atteignent l’Europe balkanique, vers - 6500, à une époque où les détroits ne se sont peut-être pas encore formés et où le niveau marin est plus bas de plusieurs mètres. Dans un premier temps, elles se répandent dans toute l’Europe du Sud-Est mais aussi le long des côtes méditerranéennes, jusqu’en Espagne, s’en tenant dans un premier temps à des régions dont le climat est comparable à celui du Proche-Orient.
Mais à partir de - 5500, sous l’effet de la démographie croissante et après un temps d’adaptation des espèces domestiques et des hommes sur le front nord de la colonisation, le Néolithique gagne toute l’Europe tempérée, de la mer Noire à l’Atlantique et des Alpes à la Baltique, sous la forme de la culture « à céramique linéaire » (ou « rubané » ou « danubien »).

Vers - 4500, tout l’espace cultivable est occupé et les chasseurs-cueilleurs absorbés, ou peu à peu acculturés (comme dans le Nord de l’Europe ou dans les steppes et forêts d’Ukraine et de Russie). C’est à partir de ce moment que, dans l’espace désormais inextensible de la péninsule européenne, apparaissent les premiers phénomènes de complexité sociale archéologiquement visibles. 

Du croissant fertile vers l'ouest


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Faut-il repenser l'origine des inégalités ?

La question de l’origine des inégalités est ancienne. Elle n’est pas seulement historique et archéologique, mais également philosophique, idéologique et politique. Elle est liée à la conception même que l’on se fait d’une société. Dès le XVIIe siècle s’opposent la vision de Thomas Hobbes et de son Leviathan (1651), pour qui l’homme est un loup pour l’homme, et la société « la guerre de tous contre tous » – d’où la nécessité d’un monarque fort –, et celle de Samuel von Pufendorf, dans Du droit de la nature et des gens (1672), où il estime que l’homme à l’état de nature est bon et qu’il vit en état d’« amitié générale » – thèse que reprendra Jean-Jacques Rousseau dans le Contrat social (1762).

Au XIXe siècle, la convergence de l’histoire, de l’ethnologie naissante puis de l’archéologie donne naissance aux grandes fresques évolutionnistes, marquées par Ancient Society de Lewis H. Morgan (1877) et L’Origine de la famille, de la propriété privée et de l’État (1884) de Friedrich Engels. Les sociétés humaines suivent un même trajet en neuf stades, depuis le Paléolithique (ou « sauvagerie ») jusqu’au capitalisme moderne, trajet idéal par rapport auquel elles sont plus ou moins avancées. L’agriculture, puis l’apparition de la surproduction et d’une élite qui se l’approprie pour divers motifs (pouvoir, désir de posséder plus, logistique de guerre permettant l’extension du territoire, etc.), expliquent le développement des inégalités sociales. Ce schéma simple a été rendu plus compliqué par les travaux des dernières décennies.

L’anthropologue Pierre Clastres a argumenté dans La Société contre l’État (1974) que la plupart des sociétés prévoient des mécanismes contre l’émergence d’inégalités et que celles-ci relèvent donc d’un dérèglement à expliquer. Quant à l’archéologie, elle a montré que le développement de sociétés de plus en plus complexes et inégalitaires n’était pas linéaire. De nombreux chercheurs estiment que l’on a assisté dans le passé à des effondrements (collapse en anglais, terme popularisé par Jared Diamond dans Effondrement. Comment les sociétés décident de leur disparition ou de leur survie, 2005) de ces systèmes sociaux. Ce serait le cas bien connu de l’île de Pâques (pour laquelle on a parfois parlé d’un « suicide écologique », dont J. Diamond impute la responsabilité à la compétition de prestige opposant les élites de l’île, amenant à déboiser l’île pour édifier des statues), mais aussi d’autres civilisations néolithiques ; des phénomènes semblables s’observent en Europe. Par exemple l’érection des grands monuments mégalithiques atlantiques du Ve millénaire est suivie d’une période dépourvue de ces manifestations spectaculaires. En Amérique du Nord aussi, la spectaculaire civilisation mississippienne, avec ses pyramides de terre et ses villes qui ont pu compter jusqu’à 20 000 habitants comme à Cahokia, s’effondre peu de temps avant l’invasion européenne.
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MessageSujet: Re: L'histoire humaine depuis 12 000 ans.   L'histoire humaine depuis 12 000 ans. EmptyDim 02 Sep 2018, 22:37

L’apparition des élites

Toutefois, le « kit inégalitaire », qui voit apparaître ensemble les différences sociales visibles dans le traitement des morts, la production afférente de biens de prestige, le développement de nouvelles techniques, mais aussi la violence (fortifications, traces de blessures), est-il propre au Néolithique ? En Europe, tous ces phénomènes convergent au cours du Ve millénaire avant notre ère et l’on qualifie parfois de « chalcolithique » (ou âge du cuivre) cette seconde partie du Néolithique, entre - 4500 et - 2200 environ. On objecte parfois que des phénomènes d’inégalités sociales et de violences peuvent s’observer bien avant. C’est une partie de la thèse de l’archéologue Brian Hayden dans L’Homme et l’Inégalité (2008), qui cite le cas spectaculaire de la tombe de Sungir, en Russie : un homme adulte a été inhumé il y a 25 000 ans avec une vingtaine de bracelets en ivoire, un bandeau de tête et des vêtements rehaussés de quelque 3 500 perles cousues, soit des milliers d’heures de travail. Des cas isolés de violences corporelles peuvent aussi s’observer ça et là à date ancienne, comme l’ont relevé les ouvrages de Lawrence Keeley sur Les Guerres préhistoriques (2009) ou de Jean Guilaine et Jean Zammit Sur le sentier de la guerre. Visages de la violence préhistorique (2000). Des fouilles récentes ont montré d’impressionnants massacres de masse dans le premier Néolithique européen de l’Europe tempérée, sur les sites allemands de Talheim et de Herxheim, avec des évidences de cannibalisme.


De cela, il résulte que la violence entre mâles humains semble attestée à peu près à toutes les époques. Mais c’est seulement à partir du Néolithique que s’institutionnalisent, clairement et à grande échelle, à la fois les inégalités sociales patentes (tombes princières, monuments funéraires) et les violences (fortifications, blessures, massacres). Ces formes inégalitaires supposent certes la possibilité de produire des biens de prestige (haches de parade, bijoux en cuivre ou en pierres semi-précieuses, mégalithes), mais deman­dent surtout la capacité de persuader le reste de la société de l’utilité et de la nature intrinsèquement différente des élites, une forme de [......] de l’imaginaire que l’archéologie illustre par la multiplication des activités cérémonielles à cette époque. B. Hayden en donne des exemples empruntés à l’ethnologie, et qui concer­nent déjà des sociétés complexes. Reste à comprendre l’énigme de la « servitude volontaire » : pourquoi les dominés acceptent-ils leur domination ?

Quel impact le Néolithique a-t-il eu sur l'environnement ?

L’impact du Néolithique sur l’environnement a été radical. Même si les sociétés postérieures ont marqué de plus en plus leur empreinte dans le paysage – le « forçage » disent les environnementalistes – celle du Néolithique a été irrémédiable. Il s’agit en particulier des premiers déboisements, par la hache et par le feu, qui font qu’il n’y a pratiquement plus de forêts primaires dans le monde, en tout cas pas en Europe. Si la forêt tempérée a réussi à s’y reproduire au fil du temps, même sous une forme dégradée, la forêt méditerranéenne originelle a presque entièrement disparu – il n’en subsiste en France que le parc naturel de l’île de Port-Cros. Les paysages de garrigues, de maquis, ou même complètement dénudés que nous contemplons sur les bords de la Méditerranée, de l’Espagne à la Grèce, sont donc artificiels, dus à l’effet des déboisements intensifs commencés au Néolithique. En outre, l’élevage de chèvres et de moutons a accéléré le processus, ces animaux broutant au fur et à mesure les jeunes repousses des arbres, tandis que les régimes de pluie méditerranéens lessivaient les sols.

De fait, l’archéologie retrouve bien, même en dehors des habitats, les traces de ces incendies volontaires, tout comme celles des ravinements des sols. Ces ravinements et les alluvions ainsi entraînées par les précipitations et les cours d’eau vont parfois permettre d’occuper des zones jusque-là marécageuses, qui vont peu à peu être comblées puis exploitées et habitées. La pratique d’une agriculture irriguée introduit aussi des modifications dans le paysage. Mais les régions aux sols les plus fragiles doivent être régulièrement abandonnées.

La domestication des animaux et des plantes constitue aussi les premières manipulations sur le vivant. Les animaux parqués puis sélectionnés, en privilégiant à chaque génération les plus dociles et en modifiant leur mode de vie et leur alimentation, se transforment physiquement. L’effet le plus visible est la réduction progressive de leur taille, les races animales que nous connaissons datant cependant pour l’essentiel du XIXe siècle. La castration des bœufs, dès le Néolithique, est une autre intervention majeure. Les animaux domestiques vont croître indéfiniment en nombre, posant de nouveaux problèmes, depuis les maladies transmissibles à l’homme (dès le Néolithique) jusqu’aux fameuses émissions de méthane. Les animaux restés sauvages vont connaître une réduction drastique de leur biodiversité. Ainsi les aurochs, qui pullulaient dans la forêt primaire européenne, disparaissent définitivement au XVIIe siècle, malgré des tentatives actuelles de reconstitution, ou encore les grands carnivores (il existait au Néolithique un lion d’Europe).

Ces transformations environnementales vont affecter les humains eux-mêmes, avec un mode de vie de plus en plus sédentaire (le fameux mal de dos moderne) et une alimentation transformée. Les nourritures moins solides et plus sucrées, issues de la transformation des céréales, provoquent entre autre une augmentation spectaculaire des caries. Mais une meilleure alimentation a eu pour effet, du moins au cours des deux derniers siècles et dans les pays industrialisés, une importante croissance de la stature humaine.

La poterie fut-elle inventée avant ou après l'agriculture ?

Nous lions spontanément poterie et Néolithique, car les deux sont associés en Europe. Au Proche-Orient en revanche, d’où est issu le Néolithique européen, la poterie n’apparaît qu’au VIIe millénaire, près de trois millénaires après l’invention de l’agriculture. Symétriquement, la poterie est présente chez de nombreuses populations de chasseurs-cueilleurs. Le plus ancien travail de l’argile cuite est attesté dans la civilisation gravettienne d’Europe centrale, il y a 25 000 ans, y compris avec des figurines en cette matière. Une course est engagée actuellement entre les archéologues du Japon, où l’on situait jusqu’alors les plus anciennes poteries connues (vers - 14 000 avec le début de la culture de Jômon), et ceux de la Chine, où des dates de - 18 000 viennent d’être proposées pour les poteries, relativement grossières, à fond pointu, de la grotte de Yuchanyan dans le Hunan. La culture nippone de Jômon continuera pendant plus de 13 000 ans la tradition de poteries, de plus en plus élaborées, dans une économie de chasse, de pêche et de cueillette. Dans le Nord de l’Afrique, les premières poteries, datées d’environ - 8 000, précèdent largement l’agriculture. Tout comme en Amérique, où les plus anciennes poteries sont datées de - 5 000 en Amazonie, région à partir de laquelle cette technique se répandra parmi les sociétés agricoles. 
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MessageSujet: Re: L'histoire humaine depuis 12 000 ans.   L'histoire humaine depuis 12 000 ans. EmptyDim 02 Sep 2018, 22:38

La culture des jardins

On distingue parfois l’agriculture, comprise comme la culture dans des champs (ager en latin), de l’horti­culture, ou de la culture dans des jardins (hortus en latin). Toutefois, l’agriculture au sens large englobe également l’élevage des animaux domestiques : le salon de l’Agriculture, ou le ministère du même nom, traitent évidemment des deux, que le bon Sully réunissait sous la célèbre formule de « labourage et pâturage ».

Le terme d’horticulture désigne dans nos sociétés industrielles la culture des potagers et des jardins, donc une agriculture d’appoint, sinon ornementale. C’est aussi le terme de « jardin » (gradina dans les langues slaves du Sud) qui désigne les lopins de terre cultivés à l’échelle familiale (vigne, tomates, arachides, tabac, etc.), à côté des grandes cultures en plein champ, dans certains pays d’Europe. Dans les pays tropicaux, un certain nombre de plantes comme l’igname ou le taro nécessitent des soins attentifs et, dans les sociétés traditionnelles, sont cultivées au niveau de la cellule familiale, souvent par les femmes, dans des parcelles de petite taille protégées des prédateurs par des clôtures. On parle alors d’horticulture pour cette forme particulière d’agriculture. C’est le cas des premières formes agricoles observées en Nouvelle-Guinée, l’un des foyers indépendants de la domestication des plantes, avec celle du taro et de la banane. 

Une révolution des symboles

Les sociétés de chasseurs-cueilleurs se représentent elles-mêmes comme immergées dans la nature, les humains à l’égal des animaux – la chasse nécessaire de ces derniers faisant l’objet de demandes et de remerciements auprès des entités surnaturelles compétentes. La « révolution néolithique », où la nature est perçue comme domesticable et à domestiquer, présuppose un bouleversement des mentalités.

L’archéologue Jacques Cauvin postule ainsi, dans Naissance des divinités, naissance de l’agriculture (1997), qu’il y aurait eu, comme préalable à cette révolution technique et économique, une « révolution des symboles » dans la vision du monde de ces sociétés. Il s’appuyait sur le fait que des sacrifices de taureaux et des rituels autour de figurines féminines semblaient précéder, ou au moins accompagner, la révolution néolithique au Proche-Orient. Si l’on connaissait le rôle majeur que la déesse-mère et le taureau joueront plus tard dans les panthéons orientaux historiquement connus, on estimait avant lui que ces cultes devaient être une conséquence et non un préalable à la révolution néolithique. Selon l’ancienne hypothèse, les dispensateurs de nourriture ou de pouvoir que se seraient révélés le taureau et la déesse-mère nourricière n’auraient été vénérés qu’une fois la sédentarisation effective.

Toutefois, les causes de cette « révélation » prénéolithique restent elles-mêmes inexpliquées et la thèse de J. Cauvin sans doute insuffisamment argumentée. Si l’apparition de l’agriculture et de l’élevage a certainement résulté à chaque fois d’une multiplicité de facteurs de nature diverse, cette thèse a néanmoins eu le mérite d’attirer également l’attention sur les facteurs idéologiques et culturels d’une telle invention. 

Bibliographie
Naissance des divinités, Naissance de l’agriculture
Jacques Cauvin, 1997, rééd. CNRS, 2010.

La Révolution néolithique dans le monde
Jean-Paul Demoule (dir.), CNRS, 2010.

La Révolution néolithique. Les origines de la culture
Jean-Paul Demoule, Le Pommier/Cité des sciences et de l’industrie, 2008.

L’Homme et l’Inégalité. L’invention de la hiérarchie à la préhistoire
Brian Hayden, CNRS, 2008.

Le Néolithique
Jacques Tarrête et Charles-Tanguy Le Roux (dir.), Picard, 2008.

La Révolution néolithique en France
Jean-Paul Demoule (dir.), La Découverte, 2007.

Premiers paysans du monde. Naissance des agricultures
Jean Guilaine (dir.), Errance, 2000.

De l’inégalité parmi les sociétés. Essai sur l’homme et l’environnement dans l’histoire
Jared Diamond, 1997, rééd. Gallimard, coll. « Folio », 2007.

Effondrement. Comment les sociétés décident de leur disparition ou de leur survie
Jared Diamond, 2005, rééd. Gallimard, coll. « Folio », 2009.

Histoire des agricultures du monde. Du Néolithique à la crise contemporaine
Marcel Mazoyer et Laurence Roudart, Seuil, 1997.

La Protohistoire de l’Europe. Le Néolithique et le Chalcolithique entre la Méditerranée et la mer Baltique
Jan Lichardus et Marion Lichardus-Itten, Puf, 1985.
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MessageSujet: Re: L'histoire humaine depuis 12 000 ans.   L'histoire humaine depuis 12 000 ans. EmptyMar 04 Sep 2018, 19:18

Une vous propose un texte, trop long pour être posté... mais il met en relief nos représentations de '"l'homo économicus" que nous serions de manière naturelle... et ainsi tout un tas de représentations que nous tenons comme inhérentes à l'homme... avec l'observation des peuples chasseurs-cueilleurs:

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extrait:
Citation :
Au sein des cultures humaines, la nature humaine telle que la théorie économique néoclassique la conçoit est une anomalie. D’ailleurs, le principe organisationnel fondamental de l’économie de marché – selon lequel les humains sont motivés par l’avidité et la promesse que plus vaut mieux que moins – n’est qu’une manière de considérer le problème économique de la subsistance. De nombreuses cultures présentent des manières différentes d’organiser la production et la distribution. Chez les Hadzas, par exemple, on observe des règles élaborées visant à garantir que la viande soit équitablement partagée. L’accumulation, ou le simple fait d’avoir une part plus importante que les autres, est socialement intolérable. En dehors des artefacts personnels, comme les outils, les armes ou les pipes, il existe des sanctions concernant l’accumulation de possessions. De plus, en raison de la mobilité constante des chasseurs-cueilleurs, les possessions sont une nuisance. Selon Woodburn (1982), chez les !Kungs et les Hadzas, l’accumulation de nourriture lorsqu’une personne a faim est impensable. Les chasseurs-cueilleurs incarnent « l’homme antiéconomique » (Sahlins 1972 :13).

Les chasseurs-cueilleurs nous offrent une opportunité d’observer une nature humaine bien différente, antérieure aux relations de marché et aux idées modernes d’individualisme. Il y a peut-être des contraintes socialement construites, dans notre économie industrielle, qui entravent la coopération, la consommation raisonnée et plus généralement le fait de vivre de manière soutenable ; étant donné que durant presque toute l’histoire de l’humanité ces contraintes n’existaient pas, il est impossible de conclure qu’il y aurait en elles quoi que ce soit de « naturel ». La seule existence, et plus particulièrement, le succès, des sociétés de chasseurs-cueilleurs prouvent qu’il existe de nombreuses autres manières d’organiser la production et la distribution, ne dépendant pas de marchés compétitifs.

Les chasseurs-cueilleurs comme une remise en question de l’orthodoxie économique

Les remises en questions les plus importantes de l’orthodoxie économique qui émanent des études sur la vie des sociétés de chasseurs-cueilleurs impliquent (1) que la notion économique de manque est une construction sociale, et non pas une propriété inhérente de l’existence humaine, (2) que la séparation du travail et de la vie sociale n’est pas une caractéristique inéluctable de la production économique, (3) que le lien entre le bien-être individuel et la production individuelle n’est pas une caractéristique inéluctable de l’organisation économique, (4) que l’égoïsme et l’avarice sont des aspects de la nature humaine, mais pas nécessairement ceux qui dominent, et (5) que les inégalités basées sur la classe et le genre ne sont pas des caractéristiques inéluctables de la société humaine.

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MessageSujet: Re: L'histoire humaine depuis 12 000 ans.   L'histoire humaine depuis 12 000 ans. EmptyVen 14 Sep 2018, 23:14

Je vous propose une lecture:
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et une conférence de l'auteur qui reprend beaucoup le livre (le son est mauvais c'est dommage)

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Citation :
Pendant 99 % de l’histoire de l’humanité, l’homme a été chasseur, pêcheur et cueilleur. Il y a douze mille ans seulement, les humains, au nombre de quelques centaines de milliers, nomadisaient par petits groupes. Aujourd’hui, sept et bientôt neuf milliards d’humains, presque tous sédentaires, peuplent la terre. Leurs sociétés sont très inégalitaires, puisque environ 1 % d’entre eux possèdent la moitié de la richesse mondiale.
Comment en est-on arrivé là ? Que s’est-il passé pendant ces dix millénaires trop souvent absents de notre culture générale et médiatique ? Une invention décisive, en plusieurs endroits du globe : celle de l’agriculture et de l’élevage. Grâce à elle, la population humaine va s’accroître rapidement, prendre le contrôle de la planète et éliminer un grand nombre d’espèces biologiques. L’expansion démographique continue débouche sur la création des premières villes, des premiers États et, finalement, de l’écriture et de l’histoire…
Cette « révolution néolithique » a vu se mettre en place des pratiques qui ont toujours cours aujourd’hui : le travail, la guerre ou encore la religion. Jean-Paul Demoule les explore avec la hauteur de vue de l’archéologue et la passion de transmettre. Il bouscule notre vision de la préhistoire et notre rapport au monde tel qu’il est, ou tel qu’il pourrait être.
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MessageSujet: Re: L'histoire humaine depuis 12 000 ans.   L'histoire humaine depuis 12 000 ans. EmptySam 22 Sep 2018, 11:48

Si je récapitule ce qu'on apprend de cette période de transition:

-seuls très peu de groupes ont adopté un mode de vie agriculteur quand les conditions climatiques l'ont permis.
-les chasseurs-cueilleurs vont perdurer des milliers d'années, même en cotoyant des agriculteurs et donc même en connaissant les techniques agricoles.
-la vie d'un agriculteur était plus dure que celle d'un chasseur-cueilleur (on estime que la recherche de nourriture représente 3h par jour chez les chasseurs cueilleurs, le reste étant consacré aux loisirs... quand l'agriculteur doit travailler toute la journée pour obtenir ce qu'il veut)... les agriculteurs étaient plus petits et en moins bonne santé.
-la différence est avant tout culturelle: les chasseurs cueilleurs se considérant comme étant une espèce comme une autre dans la nature et totalement intégrée à elle....et les agriculteurs se voyant comme à part et devant dominer la nature.


Et donc la seule raison qui a fait que les agriculteurs ont pris le dessus: le rythme des naissances.

Les chasseurs cueilleurs font en moyenne un enfant tous les 3 à 4 ans... quand les agriculteurs en font tous les ans (et en perdent la moitié, mais cela reste plus que les chasseurs cueilleurs).

Ainsi c'est par le nombre et le besoin toujours croissant de terres, que les chasseurs cueilleurs ont finit par quasi disparaitre acculés dans les zones non fertiles.

Mais pourquoi les uns faisaient 1 enfant tous les ans et pas les autres?


Pour le savoir, il faut regarder du côté des femmes...
Jusque là, "on" disait que c'était parce qu'il y avait assez à manger et donc ils pouvaient avoir un enfant plus souvent....

Or, dans la réalité, si un bb tete sa mère strictement à la demande (ce qui représente des dizaines et des dizaines de tétées), il peut avoir toute la nourriture qu'il veut à côté, mais sa mère ne sera pas fertile et donc ne pourra pas enfanter.

Le seul moyen qu'une femme soit fertile après la naissance de son enfant, c'est soit ne pas du tout l'allaiter, ou de l'allaiter de manière très espacés et/ou un sevrage précoce (ce qui augmente la mortalité infantile, et diminue l'état de santé en dehors de notre vie moderne). La fertilité est directement corrélé à la fréquence des tétés... elle ne revient que quand la fréquence est en dessous d'un certain seuil.

Or, quand on observe les populations traditionnelles: les chasseurs-cueilleurs, le bébé n'est jamais posé, jamais très loin de sa mère et même si elle ne le porte pas elle même en permanence, elle a toujours la possibilité de l'allaiter très fréquemment jusqu'au sevrage 3/4 ans. Les agriculteurs, le bébé est laissé dans la hutte accroché en l'air pour echapper aux bêtes sauvages ou au bout du champs et ainsi, il n'est pas du tout élevé de la même manière et tète moins fréquemment, et donc la fertilité de la mère redémarre.
Par ailleurs, on retrouve beaucoup d'us et coutumes qui sont en lien avec l'allaitement et ses limitations... sur la nécessité de très tot donner à manger au bb.



donc la principale raison qui a permis aux agriculteurs de croitre démographiquement ainsi est l'augmentation de la fertilité des femmes en limitant l'accès du bb à sa mère que ce soit par des aspects pratiques de la vie, ou par des aspects culturels.
Les conséquences ont été une moins bonne santé, que nous parvenons à peine à compenser de nos jours avec notre monde moderne, ET des conséquences sur une certaine vision de l'enfant, et de la femme, des conséquences sur ce qu'on estime être "dans la nature humaine" et donc nos représentations, nos cultures.
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OlivierV
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MessageSujet: Re: L'histoire humaine depuis 12 000 ans.   L'histoire humaine depuis 12 000 ans. EmptySam 22 Sep 2018, 19:16


J'ignorais qu'il y avait un lien entre allaitement et fertilité. Une solution pour gérer la surpopulation, allaitement à volonté obligatoire jusqu'à l'âge de quatre ans...
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MessageSujet: Re: L'histoire humaine depuis 12 000 ans.   L'histoire humaine depuis 12 000 ans. EmptySam 22 Sep 2018, 21:15

OlivierV a écrit:

J'ignorais qu'il y avait un lien entre allaitement et fertilité. Une solution pour gérer la surpopulation, allaitement à volonté obligatoire jusqu'à l'âge de quatre ans...
c'est ainsi chez tous les mammifères.... c'est pourquoi les mâles lions qui évincent un chef de troupe, tuent les petits de l'ancien chef pour que les femelles redeviennent fertiles plus vite avec l'arrêt de l'allaitement.



Mais sinon concretement, on "peut" pas....


dans les sociétés où c'est vraiment à la demande c'est genre 50 fois par jour, nuit comprise... c''est tout un mode de vie....

Si tu regardes les bouquins de puericulture classiques, ils expliquent qu'un bb tète environ 8 à 6 fois par jour et que s'il réclame plus souvent c'est peut etre un manque de lait............... provoquant anxieté, et donc perturbation dans l'éjection du lait, et fausse confirmation du manque de lait, ce qui conduit au sevrage rapidement.... sinon si on tient bon, ils expliquent qu'à 6 mois, il faut introduire de la nourriture à la place des tétés au lieu de dire en plus de tétés... et ainsi de suite...

mais si tu dis à une femme que c'est normal que son bb tete 15 ou 20 fois par 24h nuit comprise.... ca fait peur.... et puis cela va l'encontre des représentations que l'on a: il faut "dresser" les enfants... les limiter, qu'ils apprennent la séparation... c'est tout une culture!


bref, c'est plus qu'une histoire d'allaitement...

si on allaite 6 mois, mais avec 5 ou 6 tétés par jour et pas ou peu la nuit.... la fertilité repart... ca dépend des femmes, mais en dessous de 12 tétés par jour, ce n'est pas fiable. Si y a de trop longues nuits, c'est pas fiable. Si le bb a une sucette ce n'est plus aussi fiable.... Mais si les conditions sont réunies c'est aussi fiable que la pilule les 6 1ers mois, et quasi ensuite.


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Citation :
Le facteur primordial est bien le type d'allaitement lui-même. Dans le premier post-partum, la première ovulation est survenue dès le quatrième mois, avant le retour de couches ; dans le second post-partum, au cinquième mois ; dans le troisième, peu avant 10 mois ; et dans le quatrième post-partum, à presque 23 mois.
Pourquoi ? Souvent on constate qu'avec son premier bébé, la maman doit acquérir l'art d'un allaitement correct (position du bébé et de sa bouche sur le sein...), découvrir ce qu’est un allaitement complet, etc.
Les facteurs qui ont déterminé le retour de la fertilité (c’est-à-dire une ovulation suivie d’un plateau de températures hautes de dix jours ou plus) étaient surtout :
- l’intensité et la durée de l'allaitement complet,
- l'intensité et la durée de l'allaitement partiel,
- et, dans une bien moindre mesure, la sucette.
Avec l'expérience des bébés précédents, lors du quatrième post-partum, cette maman est devenue tellement à l'aise qu'elle a allaité ses deux derniers enfants ensemble de jour comme de nuit pendant plus de dix-huit mois. Cet allaitement intensif a doublé la période d'infertilité observée entre le troisième et le quatrième post-partum (10 mois versus presque 23 mois).
Il s'agit alors d'un allaitement de type écologique, tel que décrit par le Dr Sheila Kippley :
- complet les premiers mois et à la demande du bébé,
- en position couchée si possible (favorise la détente),
- une tétée nocturne en plus des tétées diurnes,
- des tétées de consolation, de tendresse, en plus des tétées alimentaires.
Chez les !Kung, une population nomade du sud de l’Afrique, la maman portait son enfant où qu'elle aille ; il tétait environ quatre fois par heure pendant une à deux minutes, et fréquemment la nuit, pendant le sommeil de sa mère. L'intervalle entre les enfants était de 4,1 ans. Dès que cette population s’est sédentarisée, l’intervalle entre les naissances s’est réduite à environ 2 ans, le mode d’allaitement s’étant modifié.




(perso j'ai eu presque 2 ans d'infertilité... j'ai allaité 3 ans dont 18 mois la nuit...).
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MessageSujet: Re: L'histoire humaine depuis 12 000 ans.   L'histoire humaine depuis 12 000 ans. EmptyDim 23 Sep 2018, 08:12

OlivierV a écrit:
J'ignorais qu'il y avait un lien entre allaitement et fertilité. Une solution pour gérer la surpopulation, allaitement à volonté obligatoire jusqu'à l'âge de quatre ans...

SOURATE 2, AL-BAQARAH (LA VACHE)
233. Et les mères, qui veulent donner un allaitement complet, allaiteront leurs bébés deux ans complets. Au père de l’enfant de les nourrir et vêtir de manière convenable. Nul ne doit supporter plus que ses moyens. La mère n’a pas à subir de dommage à cause de son enfant, ni le père, à cause de son enfant. Même obligation pour l’héritier. Et si, après s’être consultés, tous deux tombent d’accord pour décider le sevrage, nul grief à leur faire. Et si vous voulez mettre vos enfants en nourrice, nul grief à vous faire non plus, à condition que vous acquittiez la rétribution convenue, conformément à l’usage. Et craignez Allah, et sachez qu’Allah observe ce que vous faites.


Ma femme a allaité notre fils (le premier) durant 2 années complètes.
Et notre fille (la deuxième) durant 18 mois environ.
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rosarum

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MessageSujet: Re: L'histoire humaine depuis 12 000 ans.   L'histoire humaine depuis 12 000 ans. EmptyDim 23 Sep 2018, 09:30

Cyril 84 a écrit:
OlivierV a écrit:
J'ignorais qu'il y avait un lien entre allaitement et fertilité. Une solution pour gérer la surpopulation, allaitement à volonté obligatoire jusqu'à l'âge de quatre ans...

SOURATE 2, AL-BAQARAH (LA VACHE)
233. Et les mères, qui veulent donner un allaitement complet, allaiteront leurs bébés deux ans complets. Au père de l’enfant de les nourrir et vêtir de manière convenable. Nul ne doit supporter plus que ses moyens. La mère n’a pas à subir de dommage à cause de son enfant, ni le père, à cause de son enfant. Même obligation pour l’héritier. Et si, après s’être consultés, tous deux tombent d’accord pour décider le sevrage, nul grief à leur faire. Et si vous voulez mettre vos enfants en nourrice, nul grief à vous faire non plus, à condition que vous acquittiez la rétribution convenue, conformément à l’usage. Et craignez Allah, et sachez qu’Allah observe ce que vous faites.


Ma femme a allaité notre fils (le premier) durant 2 années complètes.
Et notre fille (la deuxième) durant 18 mois environ.

impossible si la femme travaille donc ce verset incite au patriarcat car la femme qui ne travaille pas est dépendante de son mari.
la liberté de la femme passe par son indépendance économique.
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MessageSujet: Re: L'histoire humaine depuis 12 000 ans.   L'histoire humaine depuis 12 000 ans. EmptyDim 23 Sep 2018, 09:39

rosarum a écrit:
Cyril 84 a écrit:
SOURATE 2, AL-BAQARAH (LA VACHE)
233. Et les mères, qui veulent donner un allaitement complet, allaiteront leurs bébés deux ans complets. Au père de l’enfant de les nourrir et vêtir de manière convenable. Nul ne doit supporter plus que ses moyens. La mère n’a pas à subir de dommage à cause de son enfant, ni le père, à cause de son enfant. Même obligation pour l’héritier. Et si, après s’être consultés, tous deux tombent d’accord pour décider le sevrage, nul grief à leur faire. Et si vous voulez mettre vos enfants en nourrice, nul grief à vous faire non plus, à condition que vous acquittiez la rétribution convenue, conformément à l’usage. Et craignez Allah, et sachez qu’Allah observe ce que vous faites.


Ma femme a allaité notre fils (le premier) durant 2 années complètes.
Et notre fille (la deuxième) durant 18 mois environ.

impossible si la femme travaille donc ce verset incite au patriarcat car la femme qui ne travaille pas est dépendante de son mari.
la liberté de la femme passe par son indépendance économique.

Et pourquoi ne serait-ce pas également le rôle de la société ?

La société ne doit pas être bienveillante envers le peuple ?
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MessageSujet: Re: L'histoire humaine depuis 12 000 ans.   L'histoire humaine depuis 12 000 ans. EmptyDim 23 Sep 2018, 09:42

rosarum a écrit:
Cyril 84 a écrit:
SOURATE 2, AL-BAQARAH (LA VACHE)
233. Et les mères, qui veulent donner un allaitement complet, allaiteront leurs bébés deux ans complets. Au père de l’enfant de les nourrir et vêtir de manière convenable. Nul ne doit supporter plus que ses moyens. La mère n’a pas à subir de dommage à cause de son enfant, ni le père, à cause de son enfant. Même obligation pour l’héritier. Et si, après s’être consultés, tous deux tombent d’accord pour décider le sevrage, nul grief à leur faire. Et si vous voulez mettre vos enfants en nourrice, nul grief à vous faire non plus, à condition que vous acquittiez la rétribution convenue, conformément à l’usage. Et craignez Allah, et sachez qu’Allah observe ce que vous faites.

Ma femme a allaité notre fils (le premier) durant 2 années complètes.
Et notre fille (la deuxième) durant 18 mois environ.

impossible si la femme travaille donc ce verset incite au patriarcat car la femme qui ne travaille pas est dépendante de son mari.
la liberté de la femme passe par son indépendance économique.

Bon je suis peut être bizarre.

Mais j'ai allaite 3 ans, tout en travaillant alors que mon mari était en congé parental et que nous vivions tous sur mes revenus.

On pense que c'est impossible alors que pas du tout.


Cyril cela n'a empêché de limiter l'accès au sein des bb.



Et puis Rosarum... si tu avais suivi le post tu aurais vu que ce qui est patriarcal, c'est justement de trop séparer le bb de sa mère car cela rapproche les naissances et diminue l'état de santé des mères et des enfants....

c'est la même démarche que le lion qui tue les petits de son rival vaincu..... c'est un moyen pour controler et s'approprier la fertilité des femmes.
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rosarum

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MessageSujet: Re: L'histoire humaine depuis 12 000 ans.   L'histoire humaine depuis 12 000 ans. EmptyDim 23 Sep 2018, 10:01

Cyril 84 a écrit:
rosarum a écrit:


impossible si la femme travaille donc ce verset incite au patriarcat car la femme qui ne travaille pas est dépendante de son mari.
la liberté de la femme passe par son indépendance économique.

Et pourquoi ne serait-ce pas également le rôle de la société ?

La société ne doit pas être bienveillante envers le peuple ?

c'est le cas, il existe le congé parental de 3 ans, mais cela suppose quand même de pouvoir supporter une diminution des revenus.
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rosarum

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MessageSujet: Re: L'histoire humaine depuis 12 000 ans.   L'histoire humaine depuis 12 000 ans. EmptyDim 23 Sep 2018, 10:03

*Encelade* a écrit:
c'est la même démarche que le lion qui tue les petits de son rival vaincu..... c'est un moyen pour controler et s'approprier la fertilité des femmes.

c'est aussi un très bon exemple de la "miséricorde" divine et j'aimerais que les croyants s'expriment là dessus.


*Encelade* a écrit:
rosarum a écrit:
impossible si la femme travaille donc ce verset incite au patriarcat car la femme qui ne travaille pas est dépendante de son mari.
la liberté de la femme passe par son indépendance économique.

Bon je suis peut être bizarre.

Mais j'ai allaite 3 ans, tout en travaillant alors que mon mari était en congé parental et que nous vivions tous sur mes revenus.

On pense que c'est impossible alors que pas du tout.

cela dépend du métier que tu fais. En libéral tu peux adapter tes horaires, mais ce n'est pas le cas pour tout le monde.
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MessageSujet: Re: L'histoire humaine depuis 12 000 ans.   L'histoire humaine depuis 12 000 ans. EmptyDim 23 Sep 2018, 10:41

rosarum a écrit:
*Encelade* a écrit:

Bon je suis peut être bizarre.

Mais j'ai allaite 3 ans, tout en travaillant alors que mon mari était en congé parental et que nous vivions tous sur mes revenus.


On pense que c'est impossible alors que pas du tout.



cela dépend du métier que tu fais. En libéral tu peux adapter tes horaires, mais ce n'est pas le cas pour tout le monde.

non j'étais pas en libéral au début... j'ai changé quand il avait 14 mois.

Je bossais à l'hopital... en 6h/14h ou 14h/22h avec 40 min de trajet et pas vraiment la possibilité de tirer mon lait, car souvent seule en service. En libéral les horaires sont pires.

donc vu de loin, les conditions n'étaient pas favorables.

Mais quand on connait bien l'allaitement, c'est pas un problème.... si bb tète vraiment à la demande quand maman est là, et a accès au sein la nuit (pendant que je pioncais),  ca marche facile... Il tete avant de partir, et au retour... et autant qu'il le veut jusqu'au départ suivant...
Mais ca marche pas (ou très mal) si on a des horaires strict de tété genre 4 par jour et pas plus....
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MessageSujet: Re: L'histoire humaine depuis 12 000 ans.   L'histoire humaine depuis 12 000 ans. EmptyDim 23 Sep 2018, 15:57

rosarum a écrit:
*Encelade* a écrit:
c'est la même démarche que le lion qui tue les petits de son rival vaincu..... c'est un moyen pour controler et s'approprier la fertilité des femmes.

c'est aussi un très bon exemple de la "miséricorde" divine et j'aimerais que les croyants s'expriment là dessus.

Oui intéressant...

... mais dans le sujet de notre ami Sun back :

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